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Jean de Mandeville, Le livre des merveilles du monde . Édition critique

[monographie].

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  • Référence bibliographique

Mandeville Jean de, Deluz Christiane. Jean de Mandeville, Le livre des merveilles du monde . Édition critique. Paris : Éditions du Centre National de la Recherche Scientifique, 2000. 528 p. ( Sources d'histoire médiévale , 31)

www.persee.fr/doc/sohim_0398-3811_2000_edc_31_1

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  • «Jeo Johan de Mandeville, chivaler» [startPage] [endPage]
  • La construction de l’œuvre [startPage] [endPage]
  • Une première géographie [startPage] [endPage]
  • Une nouvelle Image du monde [startPage] [endPage]
  • L’art du conteur [startPage] [endPage]
  • Du «par deçà» au «par delà» [startPage] [endPage]
  • Le corpus mandevillien [startPage] [endPage]
  • La version insulaire [startPage] [endPage]
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  • Tableau récapitulatif. Alphabets [startPage] [endPage]
  • L’établissement du texte [startPage] [endPage]
  • Transcription [startPage] [endPage]
  • Bibliographie [startPage] [endPage]
  • Notes [startPage] [endPage]
  • Dédicace au roi d’Angleterre [startPage] [endPage]
  • Lettre du sultan au pape [startPage] [endPage]
  • La vallée périlleuse , fin du texte selon la version continentale Be3, fol. 135-136 [startPage] [endPage]
  • Index locorum [startPage] [endPage]
  • Index nominum [startPage] [endPage]
  • Lexique [startPage] [endPage]
  • Table des matières [startPage] [endPage]

Liste des illustrations

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  • Groupe C2 [link]
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  • Essai de reconstitution de la mappemonde de Maudeville (sur le tracé de la mappemonde de Martin Behaim), 1492 [link]
  • Les dynasties ayyubide et mamlûk en Égypte [link]

Texte intégral

SOURCES D’HISTOIRE MÉDIÉVALE Publiées par l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes -31-

jean de mandeville

LE LIVRE DES

MERVEILLES DU MONDE

Édition critique par Christiane Deluz

CNRS EDITIONS

Illustration de couverture :

Les pigeons voyageurs.

Bois gravé de l’édition de Wynkyn de Worde (1491).

©CNRS EDITIONS, Paris, 2000 ISBN: 2-271-05744-2

Introduction

«jeo johan de mandeville, chivaler».

Qui est Jean de Mandeville? une silhouette sur l’horizon du xrve siècle, si imprécise qu’elle irrite ou fascine, c’est selon. Les notices qui lui sont aujourd’hui consacrées dans les dictionnaires ou les ouvrages sur la littérature médiévale restent d’une prudence dubitative, maniant le conditionnel, multipliant les «soi-disant» et les «peut-être». Ces soupçons ne datent cependant que d’un peu plus d’un siècle. Les contemporains de Mandeville se fiaient à ce que disait de lui l’épitaphe de sa tombe que l’on pouvait lire dans l’église des Guillelmites de Liège jusqu’aux destructions de la Révolution française: le noble seigneur Jean de Mandeville, chevalier, né en Angleterre, avait parcouru le monde avant de venir finir ses jours à Liège dans la prière, les soins et les aumônes prodigués aux pauvres et c’est là qu’il était décédé le 7 février 13721. Ce sont ces renseignements que l’on retrouve jusqu’au milieu du

LE LIVRE DES MERVEILLES DU MONDE

xixe s. dans divers ouvrages, chroniques, histoires littéraires, plus ou moins amplifiés selon l’imagination des auteurs qui attribuent volontiers à Mandeville, outre la connaissance du français, celle de l’anglais et du latin en raison des traductions précoces de l’œuvre ; amplifiés aussi à cause du contresens fait par la plupart d’entre eux à partir du XVIe s. sur le terme de «Medicinae professor». En lui attribuant le sens de «profes¬ seur», celui du latin classique, alors qu’au xive s. le mot renvoyait à une simple pratique, ils ont transformé en savant spécialiste celui qui s’était consacré sur ses vieux jours aux bonnes œuvres, comme le suggère l’épi¬ taphe, «professor... orator... erogator2.»

Alors pourquoi les doutes? L’histoire en est bien connue, qu’il suffise ici d’en rappeler les grandes lignes. A partir de 1830, la décou¬ verte des sources largement utilisées par Mandeville fit mettre en cause la réalité de ses voyages. Puis, en 1866, le Dr. Stanislas Bormans publia dans Le Bibliophile belge un extrait, jusque-là perdu, du Myreur des Histoires de Jean d’Outremeuse (1338-1400). Selon ce texte, Jean de Bourgogne, dit à la Barbe, aurait appelé sur son lit de mort Jean d’Outremeuse pour lui révéler que son véritable nom était Jean de Mandeville, qu’il avait dû quitter son pays à la suite du meurtre d’un j comte et, après avoir parcouru le monde, se cachait depuis 1343 à Liège j sous un faux nom. Or, dans le colophon d’un manuscrit d’une version j française de Mandeville comprenant de nombreuses interpolations plus j ou moins empruntées au Myreur et datant des environs de 1390, l’auteur j disait avoir rédigé son livre en 1357 : «dedens la noble cyté de Liege en la Basse Sabloniere, en l’ostel Hannekin dit le Volt a la requeste et proyere de honnorable et discreit Maistre Jehan de Bourgoigne dis a la Barbe phizicien qui en ma maladie moy vizitoit. Et en vizitant moy reco-gnut et raviza sy comme chil qui m’avoyt veu en la court le souldan de Egypte avoec lequel il demeuroyt quant je fuy la3. »

INTRODUCTION

Dès lors, qui croire? Jean de Bourgogne est-il l’ami de Jean de Mandeville, ou le pseudonyme sous lequel celui-ci se cache ? La querelle fit rage jusqu’au début du xxe s. Elle n’était pas exempte de préoccupa¬ tions nationalistes : Mandeville était-il français ou anglais ? Aux impré¬ cations de E.B. Nicholson contre «this man... a profound liar4», répon¬ dirent les arguments de G.F. Warner puisés dans des documents de la fin du xrve s. conservés dans les abbayes de Saint-Alban et de Meaux (Yorkshire)5, cependant que R Hamelius suggérait que c’était Jean d’Outremeuse lui-même qui avait emprunté la fausse identité de Mandeville6.

Les recherches activement menées dans les archives tant anglaises que belges n’ont pas permis d’aboutir à des certitudes. Parmi les Mandeville retrouvés dans les documents anglais, aucun n’emporte la conviction. Et les armes, gravées sur la tombe de Liège et décrites par les voyageurs, sont celles des Tyrell, seigneurs du Hertfordshire où se trouve Saint-Alban, patrie de l’auteur, mais ne semblent avoir été portées par aucun des Mandeville connus7. Quant à la seigneurie de Compredi, mentionnée dans l’épitaphe, elle est difficile à identifier. Plus heureux, les médiévistes belges ont localisé, grâce à un acte de 1386, un hôtel du Heaume dans la rue Basse Sauvenière, acquis par Hennequin Levo en 1349, voisin de l’hôtel «où demouroit jadis mestre Johan dit à la Barbe » au pied de la Haute Sauvenière. Ce même hôtel est dit, dans un acte de

1459, celui où habitait «Mandeville ly chevalier d’Engleterre, ki avoit esteit par universe monde, ki gist a Willemins8 ».

Toutefois le seul accord auquel on soit parvenu est celui qui refuse à Jean d’Outremeuse la paternité du texte mandevillien. C’est plutôt le chroniqueur qui a emprunté au voyageur, comme l’a montré A. Goosse dans sa publication du second livre du Myreur9. Le désaccord demeure en revanche sur la personnalité de sire Jean. M. Letts penche pour un Anglais ayant fui sa patrie et écrivant sous le pseudonyme de Jean de Bourgogne. J.W. Bennett fait de lui un fils ou un frère cadet d’un Thomas Mandeville, ayant étudié à Paris (on trouve un Johannes de Sancti Albani dans le Chartularium Universitatis Parisiensis) avant de | voyager en Orient comme chevalier ou membre d’un ordre militaire10, j M.C. Seymour, se fondant sur le fait que certains ouvrages utilisés ne se trouvaient alors que dans les bibliothèques françaises, ainsi que sur l’ai¬ sance avec laquelle l’auteur a composé son œuvre à partir de diverses sources, notamment l’Ecriture, voit en Mandeville le nom sous lequel se masque un clerc appartenant à l’un des grands établissements de la France du Nord et n’ayant jamais voyagé sinon dans les livres11. C’est cette même connaissance de l’Ecriture qui incite Ian Macleod Higgins à se ranger à cet avis12.

Le désaccord demeure aussi sur la réalité des voyages de l’auteur. S’il est évident qu’il n’a jamais visité ni la Perse, ni l’Inde, ni la Chine, ni les îles de l’océan Indien, pays pour lesquels il est entièrement dépen¬ dant de ses sources (au point de faire régner en plein milieu du XIVe siècle les petits-fils de Gengis Khan), on ne saurait affirmer qu’il n’a pas été à Constantinople, en Egypte ou en Terre sainte. Mais, là encore, on ne peut atteindre à des certitudes. Les mots arabes dont il a émaillé son texte -al Hilet (et Tih ) pour le désert entre Egypte et Syrie, Calahelic (el Kalah) pour la citadelle du Caire, Catonolabes (Qatil an naf) pour le chef des Assassins -les a-t-il entendus sur place ou lus dans quelque ouvrage13 ? Est-ce pendant la traversée de la Méditerranée qu’il a recueilli la légende (jamais encore racontée en Occident pour cette île) de la fille d’Hippocrate changée en dragon à Cos? A-t-il vu les Chypriotes s’asseoir dans des fosses en terre, la nappe posée sur le pave¬ ment de la salle, ou tient-il d’un autre voyageur ce récit qu’il est le premier à faire ? Qui lui a donné les noms des sultans d’Egypte rajoutés à la liste de Hayton pour arriver aux années 134014? Toutefois, si tous ces indices renvoient à un voyage réel, pourquoi décrit-il comme encore debout des sanctuaires de Jérusalem, en ruines depuis un demi-siècle, telle la basilique du mont Sion ? Dépendance aveugle envers des sources trop anciennes ? Mais il signale ailleurs des édifices dévastés, basilique de la nativité à Nazareth, église Saint-Georges à Lydda. Ou alors volonté de présenter la Ville sainte intacte dans sa gloire passée qu’elle ne saurait tarder à recouvrer ?

Si l’on veut encore une fois reprendre la question, il faut être attentif, semble-t-il, à trois sortes d’éléments.

Il y a cette fameuse épitaphe de Liège. Car on voit mal les Guillelmites accepter d’abriter dans leur église une tombe portant une inscription mensongère, alors qu’elle se rapportait à un laïc ne pouvant faire l’objet d’aucun culte.

Il y a ensuite le niveau de culture de l’auteur. Ecrivant en 1356, Mandeville a pris pour fil conducteur de son œuvre des textes récents, le Liber de quibusdam ultramarinis partibus, récit de pèlerinage de Guillaume de Boldensele (1336), Yltinerarium d’Oderic de Pordenone en Extrême-Orient (1330) et la Flor des Estoires de la terre d’Orient de Hayton (1307). Il a enrichi les données qu’il y a puisées de celles que lui ont fournies d’autres récits de pèlerinage plus anciens, des encyclopé¬ dies, notamment le Speculum historiale et le Speculum Naturale de Vincent de Beauvais, Li Livres dou Trésor de Brunetto Latini, et des ouvrages de fiction, Roman d’Alexandre, Littera Presbyteri Johannis, ainsi qu’une littérature de caractère religieux, Légende Dorée de Jacques de Voragine, Tractatus de statu Sarracenorum de Guillaume de Tripoli15. On aboutit au total à une vingtaine de titres. La reconstitution de cette «librairie» permet d’appréhender la culture de sire Jean. Si les trois ouvrages de base étaient accessibles en français, l’étude minutieuse du texte mandevillien montre qu’il suppose aussi le recours au latin, au prix parfois de quelques contresens : Andromède est confondue avec le monstre auquel elle fut exposée, les pupilles doubles (geminas) des femmes de Scythie deviennent des pierres précieuses (gemmas) devant leurs yeux16.

L’auteur a été aussi initié aux sciences, il a appris les vertus des plantes et des pierres précieuses ; il sait manier l’astrolabe et dessiner des figures géométriques, par exemple deux cercles concentriques (de 360° c’est précisé), représentant le ciel et la terre, une terre dont il peut donner en milles la mesure de la circonférence tout en critiquant les estimations

qu’il juge erronées17 ; il peut nommer en terminant le mal qui le cloue à la chambre après tant de pérégrinations, les «goûtes artetikes qui moy destreignent18». Tout ceci, tant le nombre d’ouvrages consultés que les connaissances acquises, peut rapprocher Jean de Mandeville d’autres laïcs cultivés, un Brunetto Latini ou, plus près de lui, un Philippe de Mézières, ceux pour qui Christine de Pizan revendiquait, en ce xrve s. où naît l’humanisme, le titre de «clercs19». Certes, il est vrai que sa connaissance de la Bible peut être celle d’un clerc, avec des citations rarement utilisées, comme celle de la deuxième Epître aux Corinthiens : «Littera occidit, spiritus autem vivificat. » (2 Cor., 3, 5-6), mais il situe à Babylone d’Egypte l’histoire des trois enfants dans la fournaise20, il reprend sans sourciller les erreurs d’Eugesippus sur les livres des Juges, dans lesquelles d’ailleurs plus d’un copiste s’est perdu21. Ce sont plutôt les citations extraites du Liber Scintillarum de Defensor de Ligugé ou les allusions au processus de canonisation qui font penser à une culture cléricale22.

Reste une troisième donnée du problème, la formule solennelle: «Jeo, Johan Maundeville, chivaler... neez et norriz d’Engleterre de la ville de Seint Aubin» qui figure dans le prologue et est reprise dans l’épilogue23. Christiane Marchello-Nizia a montré la valeur «quasi juri¬ dique» de ce «je particularisé, à chaque fois explicitement et indivi¬ duellement référé » dans les chroniques et histoires en langue vulgaire du xrve s. Cette formule, qui apparaît vers 1300 dans la Vie de saint Louis de Joinville, dans les Chroniques de Froissait ou le Livre des fais de Christine de Pizan, comprend le «je » suivi du nom et de la qualité ou fonction «qui situent géographiquement, généalogiquement et, surtout,

socialement» l’auteur. C’est la même formule qui ouvre les chartes personnelles en langue vulgaire. Christiane Marchello-Nizia refuse que cette rencontre soit pur hasard et voit l’auteur s’engager par elle «devant le tribunal de tout lecteur ou auditeur potentiel24». Ne peut-on dire que, même si Mandeville n’a pas vu de ses yeux tous les pays dont il parle, il se sent assez sûr de ses sources pour donner à ses écrits le poids de l’au¬ thenticité : «Et qy vodera, il me crerra si ly plest et qy ne vodera il s’en lerra. Qar jeo say bien que si ascun ad esté el pays par delà, corne bien q’il n’ait esté jusques a lieu ou ly Grant Chan demoere, il aura tant oÿ parler de ly et de soun estât q’il me crerra legierement25. »

Jean de Mandeville serait bien alors un chevalier, parti de son Saint-Alban natal pour faire un pèlerinage en Terre sainte, voire mettre son épée au service du sultan d’Egypte, avant de revenir finir ses jours à Liège en homme pieux et charitable, décidé, en s’aidant de ses lectures, à garder mémoire des pays parcourus et à inciter d’autres après lui à se mettre en route vers ce «par-delà» qu’il n’avait qu’entrevu.

On a envie de suggérer une hypothèse qui tienne compte à la fois de son savoir de clerc et des affirmations solennelles de l’auteur ainsi que de l’épitaphe de Liège. Comme Guillaume de Boldensele qu’il a tant utilisé, Mandeville ne serait-il pas un clerc apostat issu du milieu cheva¬ leresque? Guillaume de Boldensele se nommait en réalité Otto de Nienhus ; une fois sorti de son couvent, il a pris un autre prénom et le nom de sa mère26. Jean de Mandeville en a-t-il usé de même? Tant qu’aucune découverte inattendue n’aura permis d’atteindre à des certi¬ tudes, force nous est de laisser sire Jean «enclosed in mystery21, » et de nous tourner vers son Livre.

La construction de l’œuvre

Le Livre que nous a laissé Mandeville comporte deux grandes parties de longueurs sensiblement égales. La première est une descrip¬ tion classique de la Terre sainte et de l’Egypte, avec les divers itinéraires qui peuvent y conduire, elle se termine par un récit de la vie de Mahomet et un état du contenu du Coran et des pratiques religieuses musulmanes. La deuxième traite «des marches, des isles », c’est-à-dire de l’Asie et des îles de l’océan Indien, avec de brefs aperçus sur l’Afrique. Il est au contraire parlé de façon assez complète des divers royaumes du Proche-Orient, de l’empire du Grand Khan et du royaume du Prêtre Jean. On s’arrête au seuil du Paradis terrestre avant le retour vers «chrétienté » par le Tibet. A peu près au centre de l’ouvrage est enchâssé un long chapitre démontrant la possibilité de faire le tour du monde «qui est rondez » en trouvant «hommes, terres et isles auxi bien come en ceo païs28».

On est donc en présence plus d’une description du monde, d’une «image» comme on aimait alors à le dire, que d’un récit de voyage et les titres, (quand il y en a), que donnent les copistes hésitent entre «geste» (Lo2), «romant» (Mo), «tractatus» (Oxford Bodleian E. Museo 116), «itinerarium» (B.L. add. 37512) ou «peregrinazo » (Parme 1070). Mais le terme de Voyages, choisi par les éditions anglaises dès 156829, finit par s’imposer, hélas, car il contribua grande¬ ment au discrédit jeté sur l’œuvre à partir du XIXe s. : Mandeville avait pillé Boldensele et Pordenone sans jamais les citer et sans avoir jamais voyagé, c’était un menteur.

Or Jean de Mandeville ne présente pas son livre comme un récit de voyage, il entend parler des «diversetez qe soient par delà » et il construit son œuvre comme un traité systématique sur les pays du monde, selon l’exemple de Brunetto Latini ou de Hayton, et non au fil d’un itinéraire

parcouru (réellement ou non), comme le fait par exemple Marco Polo. Son discours est objectivé, évitant les récits à la première personne et les notations temporelles, c’est le discours de qui veut transmettre un savoir, non le discours de qui veut se raconter et cette objectivation est souvent la seule transformation qu’il fait subir à la source utilisée30. Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne revendique pas le titre de voyageur: il faut que le lecteur puisse faire confiance à ses dires. Dès le prologue, il énumère complaisamment tous les pays qu’il a visités et, en dehors du prologue et de l’épilogue, le «je» apparaît à dix reprises dans le texte31, jalonnant le parcours à travers le monde -on lui a offert un brillant mariage en Egypte, il a bu à la Fontaine de Jouvence, traversé le val Périlleux au cœur de l’Asie -mais disant aussi les limites infranchis¬ sables : il n’a pu aller ni aux arbres du Soleil et de la Lune, ni au Paradis terrestre.

On se trouve ainsi en présence d’un livre inclassable, qui reprend les récits de voyage ou de pèlerinage tout en s’en écartant de façon notable et tente de renouveler l’Image du Monde en y insérant les apports de l’expérience la plus récente vécue sur le terrain. Les problèmes du «mensonge» et du plagiat étant aujourd’hui dépassés grâce à une meilleure connaissance des méthodes de travail des auteurs médiévaux il convient d’apprécier la science avec laquelle Mandeville procède à une véritable réécriture32, «entrelaçant ses sources avec art33» pour construire la meilleure synthèse possible qui tienne compte des connais¬ sances nouvelles sur un monde en grande partie reconnu, sans rejeter le savoir acquis par la fréquentation des vénérables auctoritates.

Une première géographie

Le résultat est ce qu’on pourrait qualifier de premier livre de Géographie, en un temps où ce terme même était oublié. C’est avec une précision de cartographe que Mandeville place sur le globe chacun des trois continents et situe les uns par rapport aux autres les pays qui les composent en utilisant limites et points cardinaux34. Chacun d’eux est ensuite décrit avec ses montagnes, ses plaines, ses fleuves et, éventuel¬ lement, ses mers. Il est parlé du climat (gel sur les marais de Prusse et de Russie, chaleur étouffante d’ Ormuz)35, de la végétation et des cultures (forêts de châtaigners familières, plantes rares et exotiques, baume, arbres à épices, bambous géants)36, de la faune qui va des pigeons voyageurs d’Egypte aux étonnants éléphants guerriers de l’Inde et aux crocodiles si longs qu’il semble, après leur passage «corne ad treyné une grant arbre parmy zabloun37. »

Pour chaque pays est aussi tracé le cadre politique (empire ou royaume, provinces ou évêchés)38. Le réseau urbain est mis en place avec capitales et principales villes dont la population est évaluée, les principaux monuments décrits, et les activités économiques mentionnées (couveuses du Caire, soie et coton d’Inde, chariots et armes de Tartarie, commerces en tous genres des marchands)39.

A chaque pays enfin sa «loy », au double sens que revêtait le terme, à la fois civil et religieux. L’ouvrage s’attarde sur l’exercice du pouvoir des grands souverains, des sultans d’Egypte au légendaire Prêtre Jean, en accordant une attention particulière au Grand Khan (la cour, les fêtes, l’émission de monnaie de papier, la circulation des nouvelles)40.

De même, de longs passages sont consacrés aux «variations» des Grecs, au Coran, aux chrétiens orientaux, comme aux pratiques des idolâtres, leurs processions, leurs sacrifices humains, leurs bûchers funéraires et l’étrange culte que certains vouent au bœuf41. En ce domaine, le ton reste celui de la description scientifique, sans jugement porté, et l’on peut mesurer à ce propos les correctifs que Mandeville apporte à ses sources. Mais la neutralité absolue est évidemment impossible et l’on voit percer les sympathies ou antipathies de l’auteur. Il n’apprécie guère les juifs, rendus responsables des morts de la Peste Noire, selon la rumeur qui courait alors42. Il est aussi sévère à l’égard de Mahomet et de sa «fausse loy », tout en partageant l’optimisme des Mendiants sur la possibilité de convertir les musulmans43. S’il témoigne d’une réprobation discrète et quelque peu étonnée à l’égard des erreurs des Grecs, il donne volontiers en exemple la foi des chrétiens d’Orient, Géorgiens notamment, à ses frères d’Occident dont il déplore le relâchement de la foi et des mœurs44. Il admire les valeurs des autres civilisations, la tolérance et l’ouverture d’esprit des Mongols, la vie simple et pure des Brahmanes, voire la fécondité du roi de Calanoc qui, grâce à son harem, obéit au «Crescute et multiplicamini» de la Bible45. Et c’est avec une certaine nostalgie qu’il regarde l’état de nudité innocente dans lequel vivent hommes et femmes de Lamory, car «riens n’est laid qe soit de nature», une affir¬ mation qui ne saurait surprendre à l’heure du succès du Roman de la Rose46.

Livre de Géographie, le Livre de Mandeville est aussi livre d’ Histoire, la terre n’étant que le «Théâtre du monde » comme on le dira au siècle suivant, simple décor où se jouent les activités des hommes. Mais les rôles habituels sont ici inversés et c’est l’histoire qui est au

service de la géographie: histoire du peuple d’Israël et des croisades dans cette Terre sainte où dorment les premiers rois de Jérusalem et qu’ils ont marquée de leurs châteaux; histoire ponctuée de coups d’état sanglants des souverains mamlûks en Egypte ; histoire conquérante de la dynastie de Gengis Khan en Asie, tandis que çà et là surgit quelque grande figure de l’Antiquité, César, Alexandre ou Didon47.

Enfin le Livre de Mandeville est aussi livre des merveilles et c’est cela qui a surtout retenu l’attention des lecteurs -marginalia et illustra¬ tions des manuscrits en témoignent -48 comme plus tard celle des détrac¬ teurs, dédaigneux de ce qu’ils jugeaient comme un ramassis de fables. Si chaque pays a son histoire, chaque pays a aussi sa légende, de la fille d’Hippocrate changée en dragon à Cos, au Paradis du Vieillard de la Montagne dans la lointaine Asie, en passant par la tête engendrée dans une tombe à Sathalie, la «dame de faerie » du Chastel de l’Epervier, les Amazones au seuil de l’Asie, la Fontaine de Jouvence en Inde et les juifs enclos dans les monts de Caspie49. Et, dans l’Orient lointain, dans le monde des îles, un bestiaire fabuleux côtoie une humanité monstrueuse, héritage des Anciens que Mandeville a tenu à recueillir50.

Une nouvelle Image du monde

Quelle Image nous est ainsi donnée ? Le monde de Mandeville est avant tout un monde «rondez», c’est ainsi qu’il apparaît dès le premier chapitre avec la figure de la pomme dans la main de Justinien et c’est ainsi qu’il est présenté avec insistance dans le chapitre central. Non que la rotondité de la terre ne soit alors reconnue, mais l’auteur veut faire toucher du doigt toutes les implications de cette notion. Si la terre est

ronde, on peut en faire le tour, il suffit de trouver «compaignie et conduit de navie» et en «adressant droite voie», on reviendra à son point de départ. Certes «pur la grandeur de la terre et de la mer», la route sera longue et difficile, mais on trouvera toujours des «isles dessoubz terre». Mandeville prend fermement parti dans le débat sur l’habitabilité de la zone torride, voire de l’hémisphère Sud, rendu plus vif par les recherches sur l’équilibre des pesanteurs menées notamment à l’Université de Paris par Jean Buridan51. Tout autour du monde, il y a des terres, des pays, des hommes. D’ailleurs la distance entre l’Angleterre et Jérusalem est comparable à celle de Jérusalem à l’Inde, étant donné le temps mis pour l’un et l’autre voyage et, comme l’Inde est «en la basse partie» vers l’Orient, l’Angleterre est «descendant vers Occident en trehant vers la rondure du mounde»52.

Sur ce monde rond, aucun peuple n’occupe de place privilégiée. Il s’est gardé de rejeter ceux que lui avaient légués les sources antiques dans des zones marginales, mêlant au contraire sur sa mappemonde les hommes des cavernes de Tracorde et ceux de Java aux somptueuses demeures, ou encore ceux qui «groignent comme porceaux» et l’entou¬ rage de la belle cour du Prêtre Jean53. Il multiplie les rapprochements entre les coutumes de ces divers peuples et les nôtres. Les Cynocéphales ont un roi couronné qui parcourt sa capitale en une chevauchée triom¬ phale comme n’importe quel souverain occidental. Les êtres disgraciés qui habitent les cinquante-quatre îles dépendant de Dondin peuvent avoir les yeux sur la poitrine ou courir sur un seul pied, ils ont tous eux aussi un roi couronné dans chaque île54. Il explique longuement ce qu’est une idole, que lui rendre un culte n’empêche pas de croire en un dieu suprême et ose dire que ce culte n’est au fond pas très différent de celui que les chrétiens rendent aux statues de leurs saints55. Quant aux prières que les prêtres tibétains psalmodient une fois le mort dépecé et livré aux

oiseaux de proie, ne redisent-elles pas la même supplication que le Subvenite sancti Dei chanté aux funérailles chrétiennes56 ?

Ce monde rond a un centre, Jérusalem. Dès le prologue, la Ville sainte est définie comme «ly cuer et ly mylieux de tote la terre du mounde » ; le chapitre sur la possibilité de la circumnavigation rappelle cette centralité en évoquant «une lance fichée en terre sur le houre de mydi al equinoxe qe ne fait point umbre de nulle coustée», et l’épilogue affirme le salut étendu de Jérusalem à tous les peuples de la terre57. Car c’est de ce centre, comme d’une place publique au cœur d’une ville, que Dieu a voulu proclamer la rédemption pour tous et c’est à tous que Dieu s’est révélé : «Et sachez qe de touz ces pays dont j’ay parlé et de toutes celles isles et de touz ces diverses gentz qe jeo vous ay deviseez et de diverses lois et des diverses creaunces q’ils ount, ils n’y ad nul gent, pur quoy q’ils aient en eux resoun et entendement qe n’aient ascuns articles de nostre foy et ascuns bons pointz de nostre creaunce et q’ils ne croient en Dieu qy fist le mounde58. » La mappemonde de Mandeville est la transposition écrite de ce que signifiait la mappemonde d’Ebstorf en enserrant la terre dans les bras du Christ.

L’Image du monde de Jean de Mandeville est enfin celle d’un monde à parcourir. La terre est sillonnée de routes, routes terrestres ou maritimes, qui sont autant d’invitations au voyage. Les divers itinéraires que l’on peut emprunter pour gagner la Terre sainte sont soigneusement détaillés (il en est même un par la «Tartarie », en l’occurrence la Russie), avec les étapes si l’on choisit de cheminer par terre, les ports où il faut se «mettre en mer» si l’on n’en redoute pas le «carroier», les milles que l’on aura à parcourir ou les journées que durera le voyage59. Les dépla¬ cements en Terre sainte sont eux aussi proposés, décrits, mesurés, des conseils sont donnés pour ne pas redouter les bandits en chemin : il suffit de réciter quelques versets de psaume60. En quittant les terres familières du Proche-Orient pour celles de l’Asie plus lointaine, Mandeville

n’abandonne pas le voyageur et continue à baliser les itinéraires possibles, par exemple les trois routes vers l’Inde, par les Portes de Fer, par le Turquestan et la Perse, par la Comanie et la mer Noire61. Il indique la durée du voyage maritime vers le Cathay ou vers le royaume du Prêtre Jean, devenue plus courte à l’heure où il parle puisque l’on n’y va plus «as nefs aunciennes62». Toutes les routes sont ouvertes, offertes à l’au¬ dace des découvreurs qui oseront s’y lancer. Car l’auteur semble avoir à cœur d’appeler à la découverte. Le seul chapitre où Mandeville aban¬ donne ses sources, c’est celui qu’il a placé au centre de son livre pour démontrer la possibilité de faire le tour du monde en s’appuyant sur ses calculs à l’astrolabe et même sur un souvenir d’enfant, «une chose qe jeo oy compter quant jeo fuy jeovenes », l’histoire de l’homme qui a fait le tour du monde sans le savoir, «et ceo fust bien possible chose63».

Il est toutefois sur cette terre des frontières plus ou moins infran¬ chissables. Il y a certaines îles entr’aperçues sur l’horizon de la mer qui sont en réalité des cimetières de navires naufragés, immobilisés à jamais par les terribles «roches d’aimant» pour quelque clou de fer qu’ils portaient64. Il y a en Asie, «sur la senestre partie par delez la rivere de Physoun», un «Val périlleux» que peu de voyageurs réussissent à traverser, assaillis qu’ils sont par d’horribles diables aux yeux «si movables et sy scintillantz», qui regardent «si trenchantement» les passants qu’ils les font défaillir65. D’autres terres sont franchement interdites. Celle qui recèle les arbres du soleil et de la lune qui parlèrent à Alexandre défend son mystère par des déserts immenses et des monstres farouches66. Et, tandis que le paradis mensonger du Vieil de la Montagne est aisément accessible, on ne voit, au plus haut de l’Asie vers l’orient, qu’un mur «covertz de mosse ceo semble» avec une seule entrée «close de feu ardant» qui ferme à jamais à l’homme pécheur le

jardin de Paradis et sa fontaine d’où sourdent toutes les «eawes douces de mounde67».

L’art du conteur

S’il faut donc rendre hommage à la science avec laquelle Jean de Mandeville a construit son œuvre, il convient d’apprécier aussi l’art avec lequel il conduit son récit. Il fait état à plusieurs reprises de son souci de donner «soulaz» à son lecteur, un plaisir qu’il appréciait sans doute lui-même dans son «chétif repos » après une vie mouvementée. On goûte ce plaisir dans la variété du ton. La description des pays ne suit pas un canevas quasi immuable, comme dans le livre de Marco Polo. Rappels historiques, anecdotes, légendes, viennent rompre ce qui pourrait être monotonie. Mandeville a aussi le goût du concret: c’est par l’ascension des philosophes tenant une éponge mouillée sur leur visage qu’il fait comprendre que les plus hautes montagnes de Grèce vont jusqu’au «pur aier» ; c’est par l’épuisement du moine tentant une impossible ascension qu’il rend sensible l’altitude inouïe de l’Ararat68.

Mais le plus remarquable réside sans doute dans le chatoiement des couleurs et les subtils jeux de lumière dont le livre est rempli. Dans le «Champ Flouri» de Bethléem, voici les «primeres roses qe unques furent ou mounde», fleurs blanches et vermeilles nées sur les «espines» d’un bûcher allumé à tort, et on croit encore apercevoir entre les branches la figure touchante de la «pucelle» en prière suppliant Dieu de lui faire justice69. Voici à Lango le clair-obscur de la «cave » où se cache la fille d’Hippocrate, peignant ses cheveux jusqu’à ce qu’elle aperçoive dans son miroir l’ombre d’un jeune chevalier qui s’avance timidement

vers elle70. Clair-obscur encore que la «fendure» de la roche du Temple qui sert d’abri au Christ et où descend une étoile «qe ly alumoit et servoit de elartié71. » Et la brillance de l’or sur les roches des mines de l’Inde est rehaussée par l’éclat des diamants qui y naissent de la «rosée de May72». Ailleurs au contraire, lumières et couleurs accompagnent l’éclat de la fête. Dans la grande salle du palais du Khan aux murs tendus de peaux rouges odorantes et «si luisantz countre le solail qe a peine les poet homme regarder», trois mille barons vêtus de robes de damas or et vert, vermeilles, pourpre ou «ynde» viennent s’incliner devant le souve¬ rain dont le trône est abrité sous une vigne «de fin or» aux raisins de pierres précieuses, cristaux pour les blancs, topazes pour les jaunes, rubis et grenats pour les rouges, émeraudes pour les verts73. Cependant que, dans les rudes déserts d’Asie centrale, le blanc et le noir des constructions de la capitale du Tibet s’harmonisent avec les tentes noires des nomades sur les steppes enneigées74. On pourrait multiplier les exemples, le Livre de Mandeville est une sorte d’hymne à la beauté du monde, rendant plus pressante l’invitation à le parcourir.

Du «par deçà» au «par delà»

Le propos de l’auteur est en effet de conduire son lecteur tout autour du monde ou, comme il le répète à plaisir du «par deçà» connu au «par delà» à découvrir. Ce «par delà» est annoncé d’entrée de jeu, alors que l’on est encore dans le «par deçà»: il évoque la puissance du Khan et son immense empire à propos du Caire, la Babylone d’Egypte ; c’est en Egypte encore, dans le jardin du baume que surgit l’image des arbres du soleil et de la lune qui parlèrent à Alexandre au cœur de l’Asie75. La figure du Paradis terrestre, aboutissement impossible du voyage, scande

la progression du récit : c’est de là que vient le Nil, de là que jaillit après un cheminement souterrain la source du Bain de Notre Seigneur près du Temple, de là que le Khan reçoit le bois d’aloès de son chariot, de là enfin que s’écoule le fleuve mystérieux du royaume du Prêtre Jean76.

Il y a ainsi tout au long de l’ouvrage une tension vers le «par delà» que soutiennent encore les figures de voyageurs rencontrées. Les Mages en leur long cheminement sont évoqués non seulement à Bethléem, mais dans les pays dont chacun est originaire, la Perse, le royaume de Saba en Ethiopie et le royaume de Tarse en Asie77. Presque toutes les routes sont sillonnées par les marchands: les caravaniers qui «sur camailes, sur mules, sur chivalx, sur dromedaires» se hâtent vers Damas depuis l’Inde, la Perse, la Chaldée ou l’Arménie; les marchands qui vont à Tabriz, «une des meillours villes du mounde pur marchander» ; ceux de Venise ou de Gènes qui ne craignent pas d’affronter de longs mois de chemin et de navigation pour atteindre Ormuz, Taprobane ou le Cathay, voire même la fabuleuse terre de Pentexoire78. Il y a enfin Alexandre, le conquérant qui a atteint les bornes du monde. Il apparaît en Egypte avec Alexandrie, au pays des Amazones, dont est voisine une des premières Alexandrie fondées, en Inde où est rappelée la correspondance entre¬ tenue avec les Brahmanes et enfin à propos des fameux arbres qui lui prédirent sa mort79.

A côté de ces voyageurs, d’autres figures sous-tendent la progres¬ sion dans la découverte. Il y a celle des alphabets, grec, égyptien, hébraïque, arabe, persan, chaldéen, copiés après chacun des chapitres consacrés à ces peuples. Ils ont fait couler beaucoup d’encre, mais qu’ils soient ou non exacts n’a guère d’importance, ils sont là pour signifier à la fois le même et l’autre, la proximité et l’éloignement et il est à remar¬ quer qu’il n’y en a plus au-delà de la Chaldée. Ils sont alors relayés par une autre figure, celle des richesses, or, pierres précieuses, qui apparais-

sent précisément dans cette Chaldée sur les vêtements des hommes80 et ne cesseront de ruisseler à travers les royaumes et les îles du lointain Orient dont l’Euphrate ouvre en quelque sorte le chemin.

Accompagnant les richesses, les figures des monstres et merveilles aident à dessiner l’image du «par delà». Elles sont employées selon une progression savante : présentes discrètement dès l’entrée en Méditerranée orientale avec la fille d’Hippocrate changée en dragon dans l’île de Lango, le monstre à demi-humain du désert d’Egypte et la fée du Chastel de l’Epervier en Asie Mineure81, elles vont se multipliant au fur et à mesure que l’on avance vers l’Orient, atteignant peu à peu une sorte de démesure. Sur ces terres lointaines, le bestiaire fabuleux hérité de l’Antiquité, griffon, loheran, odenthos, côtoie l’humanité disgraciée, elle aussi legs des Anciens, Blemmyes et Cynocéphales, Himantopodes, Pygmées et Géants anthropophages, tandis que les lois de la nature ne sont plus respectées, du venin coule des arbres, on trouve des bestioles au cœur des fruits et les fleuves charrient des pierres précieuses en guise d’eau82.

Le désir du «par delà» savamment entretenu au fil des pages est alors comblé, on est arrivé au lieu de tous les dépaysements. «De celle isle, homme va par mer a une autre isle», ce refrain accompagne la progression dans l’étonnement. Au gigantisme de la nature, anguilles de «trente pieds de long», limaçons assez grands pour «heberger» dans leur coquille une petite maison83, répond la profusion des richesses, escaliers aux marches d’or et d’argent du palais du roi de Java, trône d’or et de pierres précieuses du Khan, oiseaux automates d’or et d’émail, vigne d’or aux raisins de pierres précieuses couvrant le plafond de la salle du trône, «escarboucles » qui éclairent la chambre où le Prêtre Jean dort sur un lit de saphir bordé d’or84. Mais on entre aussi dans des

domaines où les gens se vêtent de peaux de bêtes, ne mangent «point de pain forsquez char crue», «n’ount mie de sen q’ils sachent faire des maisouns85. » Les repères moraux ont disparu : nudité, mise en commun des biens, y compris les femmes, sont données en exemple, les maris font dépuceler leur épouse par un valet, les parents ou amis malades sont étouffés par leurs proches qui veulent leur épargner toute souffrance, les morts sont brûlés ou jetés en pâture aux oiseaux de proie tandis qu’on festoie en buvant dans leur crâne, les fidèles se mutilent ou sacrifient leurs enfants pour plaire à leurs idoles86. On rencontre à la cour du Khan des «philosophes» aux pouvoirs mystérieux, capables de faire venir à leur gré la nuit ou le jour; on découvre aux Indes des croyances trou¬ blantes, les âmes des «nobles hommes » sont réincarnées dans les bêtes pieusement nourries par les moines bouddhistes87. Tout ceci avant qu’apparaisse, le chemin du retour enfin pris, une dernière figure, celle de la chambre où Mandeville en son «chétif repos» réintègre l’espace familier d’où il était parti pour l’aventure88.

Mais une autre figure scande la marche autour de la terre, c’est celle de la croix, plantée dès le prologue au cœur du monde, à Jérusalem, et retrouvée non seulement en Terre sainte, mais dans les grands empires d’Asie, respectueusement vénérée par le Khan quand les religieux mendiants la lui présentent, et portée par le Prêtre Jean comme étendard quand il «va en bataille»89. Figure englobante au-delà de toutes les «diversitez», elle récapitule la profonde unité du monde, elle redit le salut offert à tous, qu’attendait Hermès le Sage, que prophétisaient les pieux brahmanes deux mille ans avant l’Incarnation90. Ce salut est proclamé dès le prologue, longuement démontré dans l’épilogue. Tout le récit de Mandeville est enchâssé entre cette double et solennelle affirmation.

Le corpus mandevillien

Les quelque 250 manuscrits copiés dans les diverses langues parlées au xve s. en Europe, les éditions apparues dès 147891, disent avec éloquence le succès rencontré par l’ouvrage. Il apparaissait à une heure où les grands voyages de découverte en Asie, ceux de Jean de Plan Carpin, de Guillaume de Rubrouck, de Marco Polo, d’Oderic de Pordenone avaient révélé l’immensité et les richesses du continent à une Europe fascinée : on se pressait pour écouter les récits de Plan Carpin à son retour de Qaraqorum, nous rapporte frère Salimbene92. A une heure aussi où, la Chine se fermant avec les Ming, les navires allaient entre¬ prendre leur lente progression le long des rivages africains. A une heure enfin où les textes de l’Antiquité latine commençaient à être accessibles à un public plus étendu grâce aux traductions entreprises notamment à l’initiative des rois de France, Jean le Bon et Charles V93 et s’entouraient d’une aura nouvelle. Illustré par les miniaturistes puis les graveurs sur bois, annoté par les lecteurs, recommandé par les auteurs d’histoires littéraires, le Livre de Mandeville connut son heure de gloire au XIVe et surtout aux xve et XVIe siècles, quand les Grandes Découvertes apportè¬ rent la confirmation éclatante de ses intuitions sur la circumnavigabilité de la terre. Tout ceci rend compte de la richesse et de la complexité du corpus des manuscrits de Mandeville.

A la fin du prologue tel que nous l’ont conservé les manuscrits fran¬ çais, Mandeville déclare avoir choisi d’écrire «en romancz pur ceo que

chescun l’entende». Mais le manuscrit Cotton Titus C XVI (fin xive ou tout début xve s.), qui contient une des traductions anglaises, crédite l’au¬ teur de la maîtrise de trois langues : au texte primitif, rédigé en latin, s’ajouterait une première traduction en français, elle-même traduite en anglais, toujours par les soins de l’auteur94. La critique crut à cette affir¬ mation jusqu’à ce que, au xixe s., des erreurs manifestes de compréhen¬ sion la rendent insoutenable. La plus célèbre est la traduction, dans la version défective, de «signes du ciel» par «swans of Heaven». On peut en signaler plusieurs autres, par exemple «Comains » devenu «common people » dans la version Egerton95. Ajoutons à cela que le texte latin le plus répandu, et qualifié pour cela de Vulgate, affirme que Jean Mandeville, chevalier, a rédigé son œuvre «in lingua gallicana» et qu’elle a été peu après traduite «in dictam formam latinam96».

De cet original «roman», il existe trois versions différentes97:

-Une version dite insulaire, comprenant 25 manuscrits98, rédigés pour 14 d’entre eux en parler anglo-normand et copiés par des mains anglaises, les autres, de mains françaises, reprenant le même texte, mais en parler continental. Cette version donne comme date du départ de Mandeville 1322, comme date de la rédaction du livre 1356 ou 1357.

-Une version dite continentale, comprenant 30 manuscrits" (dont un du XVIIe s. à Aix-en-Provence, d’après une ancienne édition), rédigés dans le parler continental et copiés par des mains françaises. Elle donne comme date de départ 1322, comme date de rédaction 1357. Quelques passages s’écartent de la version insulaire, l’histoire de Job est omise alors que le récit de la traversée de la Vallée périlleuse est très rallongé, les noms de quelques pays d’Afrique de Nord sont rajoutés par deux fois aux descriptions des pays du sud de la Méditerranée et la conclusion du chapitre sur la rotondité de la terre est rédigée en termes différents.

-Une version dite Ogier, car sa principale caractéristique est de renfermer de nombreuses interpolations mettant en scène Ogier le Danois et les personnages de la geste carolingienne. Pour le reste, elle suit la version continentale (quoique pour la date de rédaction elle hésite entre 1356 et 1357) et présente le colophon dont il a été question plus haut mettant en scène Jean de Bourgogne. On possède 7 manuscrits de cette version.

De chacune des versions du texte français a découlé un nombre imposant de traductions. De la famille A de la version insulaire, provient, avant 1400, la version latine dite Royal (7 manuscrits) dont dérive la version anglaise abrégée dite Bodley, (entre 1390 et 1450, 2 manuscrits). De la famille B de la version insulaire, proviennent la version latine de Leyde (3 manuscrits et deux fragments, avant 1390) ainsi que les versions latines Harley (1 manuscrit, autour de 1400) et Ashmole (1 manuscrit, entre 1400 et 1450). Toujours de la famille B dérive (en dehors d’une première version anglaise perdue) la version anglaise dite défective, en raison d’une lacune importante dans le chapitre sur l’Egypte, le fameux Egyptian gap, (avant 1400, 36 manus¬ crits, plus deux fragments). La version anglaise Cotton (1 manuscrit, vers 1400) est basée à la fois sur cette version défective et sur la famille insulaire A; la version anglaise Egerton (1 manuscrit, entre 1400 et

1430) est composée à partir de la version défective et d’une traduction anglaise perdue de la version latine Royal. En 1475, une version gaélique due à Fingin O’ Mahony (3 manuscrits) suit aussi la version défective. Il faut enfin signaler deux versions anglaises versifiées, toutes deux du XVe s., la Metrical version proche de la version latine Harley et la Stanzaic version faite à partir de deux chapitres de Mandeville et de la traduction de Marco Polo par ffa Pippino100.

De la version continentale dérivent d’autres traductions. Michel Velser en réalisa une en allemand, en 1393, d’après un manuscrit de la famille A de cette version (4 manuscrits), puis une autre, plus brève, en 1409 (34 manuscrits)101. La version espagnole, faite avant 1395, est conservée dans un unique manuscrit à l’Escurial102. La version italienne (14 manuscrits et un fragment) a été faite avant 1432103. Une première version en néerlandais et en dialecte bas-allemand date des environs de 1370 (3 manuscrits), une deuxième, meilleure, fut faite au début du XVe s. (4 manuscrits)104.

De la version Ogier provient la version latine dite Vulgate (1375, 37 manuscrits, plus un manuscrit en latin et allemand et trois autres manuscrits perdus). C’est à partir de ce texte latin et de la version conti¬ nentale qu’Otto von Diemeringen donne, au début du XVe s., une autre traduction allemande (26 manuscrits, plus un fragment, 3 en dialecte bas-allemand et 2 manuscrits perdus). Cette version fut utilisée pour une troisième version néerlandaise (avant 1430, 7 manuscrits) et tchèque (avant 1419, 10 manuscrits, dont un du XVIIe et un du XVIIIe s., plus un

court extrait). Un manuscrit conservé à la British Library, comportant 28 miniatures illustrant les cinq premiers chapitres de Mandeville est sans doute à rattacher à une copie de la Vulgate latine faite en Bohème, plutôt qu’à la version tchèque105. La Vulgate latine fut traduite en danois par Peder Hare (1444, 4 manuscrits)106.

Il existe enfin une traduction en latin de la version von Diemeringen, dont un manuscrit et un fragment sont conservés en Pologne107.

On peut établir à partir de ces renseignements le tableau suivant :

jean de mandeville voyages

La version insulaire

Pour revenir au texte français après ce bref aperçu du corpus mande-villien, s’il apparaît immédiatement que le texte de la version Ogier ne j peut être l’original, les avis divergent quant à l’antériorité de l’une ou l’autre des autres versions. G. de Poerck et M.C. Seymour penchent pour la version continentale en raison de la date du plus ancien manuscrit daté conservé: PI 3 copié pour Charles V par Raoulet d’Orléans en 1371 et du lieu de la rédaction, dans la France du nord108. J. W. Bennett, quant à | elle, jugeait première la version insulaire en se fondant sur des raisons ! d’ordre stylistique109.

La comparaison entre les manuscrits de la version insulaire écrits en parler anglo-normand et ceux écrits en parler continental montre que j c’est bien le texte anglo-normand qui est premier. Tout en habitant à | Liège, Mandeville a très bien pu rédiger, ou dicter, dans sa langue mater¬ nelle. Les copistes ont laissé parfois dans le texte des indices qu’ils | procédaient à une traduction. Par exemple, en racontant l’histoire de j l’agneau naissant dans un fruit en terre de Cadilhe, P12 écrit: «une i manere de fruit aussy corne couhourdes (cahourdes dans le texte anglo-! normand), courges en françois110. » D’autre part, un mot anglo-normand j est souvent rendu par des termes différents du parler continental, par exemple :

-Les ornements architecturaux de l’église de Bethléem «moult faitisement faitz » le sont «noblement» pour P7 et C2, et «subtilement» pour P5 et P12111.

-Quand le Christ se cache dans une «fendure» de la roche du Temple pour échapper aux juifs voulant le lapider, le mot «resconduz » («et en celle fendure fust il resconduz ») est traduit soit par

«reposté» (Lon, P7, C2), soit par «répons» (P3, Bel), soit par «mucié» (Lyo, P 12, Du2, Be3), soit en modifiant la tournure : «et en celle fendure fist il repos » (P5)112.

-Si l’on est empoisonné par les «arbres a venim» de l’Inde, on risque de mourir «courtaignement ». ce que Lon, P3 et P5 traduisent par «courtement». P7, C2, P12 et Du2, par «briefinent» et Bel par «tantost»113.

-Parmi les peuples monstrueux des îles, certains «ravissent legie-rement sur les arbres», comme des singes. Le verbe est rendu par «rampent dans Lon, par «montent» dans P7 et C2 et par «gravissent» dans Du2114.

-Quand le Khan échappe à ses ennemis, ses compagnons sont «moult haitiz » de le retrouver, Lon, P7, C2 et P5 traduisent par «liez». P3, Lyo, Du2, par «aisé » et P12 par «joveulx»115.

La lecture des variantes données avec le texte offrira d’autres exemples.

On peut ajouter que les manuscrits en parler continental abandon¬ nent la formulation «homme est, ou a... » pour celle de «l’en, ou on». mais oublient de temps à autre de transformer la phrase en conséquence. Cela donne par exemple : «et voit homme toudis devant ly la montaigne de Chievetout», traduit: «et voit on toujours devant ly la montaigne de Chevetot»116. Mais cet usage de «ly» peut se.rencontrer dans le parler continental.

Enfin, certaines erreurs des manuscrits de la version insulaire en parler continental se retrouvent dans le texte continental, par exemple :

-«piés» du Christ foulant la Terre Sainte, lus : «joies»117.

-reliques de la Passion achetées «des Janewois» devenues: «reliques de joyaux»118.

-«l’os d’une de ses costes» (Andromède) lu: «les signes de ses costes»119.

-«Eneas fust de Troies et puis fust roy de Ytalle. Mésopotamie tient auxi as desertz de Arabe», lu : «Enée fut de Troies et puis fut roi d’Italie et de Mésopotamie et se tient as deserts... » 120

-la cité d’Alexandrie d’Egypte devenue: «Alperdore»121.

-«et sont les moines Arabiens et Gregeois » (Sinaï) devenu : «et font les moines grant bien aux Gregeois»122.

-«Et entre la mer Rouge et la mer Ocean, vers midy est la regioun de Ethiope et de Libie la superiour. . . », lu : «Et ont la mer Rouge et la mer Oceane. Vers mydi est la region de Ethyope et Libie la menour»123.

-«En Alemaigne et Boeme, elle (étoile polaire) est à LVIII degrez», lu: «En Alemaigne vers Bouen», puis «Rouen», puis «Rome124...»

On pourrait citer encore d’autres erreurs de lecture, les «awes» (oies), lu: «ânes»; les gens d’une île qui «ne sount mie resonables et sont tous bestiaus», lu: «et sont tous boisteus»125. Mais ces dernières erreurs ne se trouvent dans aucun manuscrit de la version insulaire et peuvent être imputées au copiste de PI 3.

Au total, malgré ces indices qui semblent probants, seule une édition critique de la version continentale permettrait d’arriver à des certitudes, elle permettrait en outre de voir comment les passages supprimés ou ajoutés dont il a été question plus haut se sont introduits dans le texte ou en ont disparu. On peut remarquer par exemple que PI 2 (version insulaire) omet le passage sur Job, que Be3 (version insulaire) insère le passage développé sur la Vallée périlleuse et que PI 5 peut être classé soit dans la version insulaire, soit dans la version continentale puisqu’il suit la datation insulaire, le récit de la vallée périlleuse insu-

laire, mais termine le chapitre sur la rotondité de la terre par un texte différent et du texte insulaire et du texte continental, quoique assez proche de ce dernier126.

Les manuscrits

On connaît aujourd’hui, on l’a vu, 25 manuscrits de la version insu¬ laire. M.C. Seymour a proposé pour les 20 connus de lui en 1964 un stemma distinguant trois sous-groupes, A, B et C127. C’est selon ce tri, qu’il n’y a pas lieu de remettre en cause, que l’on peut présenter les manuscrits128.

-New-York, Pierpont Morgan Library M.957 (Ny), vers 1375.

Parchemin, 127 fol., 232 x 157 mm.

Fol. 1-2 : Titre : Le Geste de sire Jehan Mandevylle de mervailles de mounde. Table des matières avec renvois aux folios du texte. Fol. 3 : inc. : «Corne il ensi soit. . . » Fol. 1 17 : expi. : «qui vit et régné par touz siècles et par touz temps. Amen. » Fol. 1 17v° : lettre de dédicace à Edouard III.

Fol. 118-120: vers latins sur la mort et autres sujets moraux et didactiques. Fol. 120v°-122: The Fall of Lucifer, poème en moyen anglais, dialecte du sud-Essex. Fol. 122-123 : vers et prose en latin sur la

généalogie du Christ. Fol. 124-126: trois fragments de folios, dont le dernier contient un morceau de mappemonde et un poème en moyen anglais.

Foliotation ancienne en chiffres romains et foliotation moderne. j Cahiers : I (2), II (6), III-VI (8), VII (7), Vffl-XI (8), XII (7), Xffl-XV | (8), XVI (6), XVII (7), XVIII (3), XIX (1). Longues lignes, 28-34 1.

Main anglaise. Grande initiale bleue ornée et initiales bleues ornées plus petites en tête de chaque chapitre. Reliure du xixe s. en maroquin rouge veiné. Titre au dos : Sir John Mandeville Itinerarius.

Mandeville insulaire en parler anglo-normand, bonne copie, très proche de Lo2 ; alphabets grec, égyptien, hébraïque et arabe. Les phrases introductives aux alphabets persan et chaldéen sont transcrites, mais pas les alphabets. Deux folios manquants (aux fol. 40 et 86 de la foliotation I moderne). Notes marginales en latin d’une écriture du XVe s. ex.: «Casaie habet in circuitu quinquaginta miliaria » (fol. 84), et en anglais d’une écriture du XVIe s., traduisant parfois un mot français difficile, ex. : «yveresse» de Mahomet, en marge, «dronkenees » (fol. 31).

En tête du folio 25, nom de John Bednell, coronator domini regis, écriture du XVIe s. Livre donné par T. Baites à son «lovinge frende Christopher Strangwaies Lorde of Swanbie Mylne, Eveure et Service Baites. » Il y a un moulin de Swainby dans la paroisse de Whorlton, au ! nord-est de Northallerton (Yorkshire) ; un Christopher Strangways, de Sowerby, près de Northallerton, est partie dans un procès en 1552. Le livre appartient ensuite à la famille Graham, de Netheby (Cumberland), dont on trouve l’ex-libris fol. 1 et ailleurs dans le texte. Sir Fergus Graham le vend à Sotheby le 12 décembre 1966 (lot 215). Il est vendu à nouveau à Sotheby le 10 juillet 1972 (lot 22) à Hans R Kraus et est donné à la Pierpont Morgan Library en 1974.

A. J. Horwood, «Manuscripts of Sir Frederick Graham», Sixth Report of the Royal Commission in Historical Manuscripts, Part I, Londres, 1877, p. 319-320. M.C. Seymour, éd. Mandeville’ s Travels, Oxford, 1967. The Pierpont Morgan Library, Seventeeth report to the Fellows, 1972-1974, p. 22 et 39. The Pierpont Morgan Library: Gifts in Honor of the Fiftieth Anniversary, New York, 1974, p. 14 et s.

-Londres, B.L. Harley 212 (Lo2), fin xive s.

Parchemin, 107 fol., 191 x 132 mm.

Fol. 1 : Titre : «Le Geste de sire Jehan Maundeville de mervailles de mounde». Inc: «Comme il ensi soit»... Fol. 107: expi.: «qui vit et régné par touz siècles et par touz temps. Amen. » Fol. 107v°. : Dédicace à Edouard III.

Foliotation moderne. Cahiers : I-VII (12), V et VI (manque 1 et 12) VIII-IX (14). Longues lignes, 28 1. Une seule main anglaise courante.

Grande majuscule ornée bleue et rouge au début du texte. Titres des chapitres en rouge, majuscules bleues, décorées en rouge. Pieds de mouche bleus et rouges. Citations latines soulignées.

Reliure moderne de cuir brun aux armes des Harley : d’or à la bande coticée de sable surmontée d’une couronne comtale; tenants: deux anges habillés et ailés d’or. Devise : Virtute et fide. Titre au dos : Travels of Sir John Mandeville. French.

Texte de la version insulaire, en parler anglo-normand, bonne copie, avec alphabets grec, égyptien, hébraïque et arabe. Les phrases introduc¬ tives aux alphabets persan et chaldéen sont transcrites, mais pas les alphabets. Deux folios manquants (aux fol. 6 et 68v° de la foliotation moderne qui ne tient pas compte des lacunes). Nombreuses notes margi¬ nales en français, parfois en anglais, certaines de la main de John Dee dont on trouve aussi la marque dans les marges (Fontes Harleianae, p. 126). En haut du fol. 1, d’une main moderne: Paul Venetus , 1270, Hayton Arm. 1300, Mandevil Anglus 1320-1334.

Selon une note du xve s. au bas du folio 107, l’ouvrage a été donné en 1425 à The Lady House of Bolton in Cravyn, un prieuré augustinien du Yorkshire. Fol. 108, une note avec le nom de Corain Wylliam: «De la maison à ma boutique». Fol. 108v°, autre note du 7 mars 1547 avec les noms de Nycholas Mychell, yeoman (Lancaster) et de John Ynglaynde, fabricant d’habits (comté d’York). Le livre a appartenu depuis 1524 à John Dee, puis à Sir Edmond d’Ewes (1602-1650) dont le petit-fils a vendu la bibliothèque à Sir Robert Harley le 4 octobre 1705.

Halliwell, Harleian Catalogue, I, 68. C.E. Wright, Fontes Harleianae, Londres, 1972.

-Durham, Cathedral Library B III 3. (Dul), fin XIVe ou début XVe s.

Parchemin 133 fol., 298 x 196 mm.

Fol. 1-56: Retractatio de diversis questionibus (texte du XIIe s.).

Fol. 57-133: Mandeville insulaire en parler anglo-normand. Fol. 57: Titre: Mandeville Johan. Inc: «Corne il ensi soit...». Fol. 132v° : expi. : «qui vit et régné par tous siècles et par tous temps. Amen.» Fol. 133: Lettre de dédicace à Edouard III. Mêmes alphabets que les deux manuscrits précédents.

Foliotation moderne pour les deux textes. Foliotation ancienne (XVe s.) du texte de Mandeville. Cahiers a-i (8) k (5).

Longues lignes, 35-40 1. Main anglaise, secretary script, introduite en Angleterre à la fin du XIIIe s. Au début du texte, grande initiale et bordure de feuillage bleu et rouge, caractéristiques du style anglais de la fin du xives. (fol. 57). Titre des chapitres en rouge. Initiales bleues avec décor rouge. Pieds de mouche bleus et rouges.

Les deux textes ont été reliés ensemble en 1670. Reliure de cuir (1720-1740) aux armes du chapitre cathédral avec fermoir de fer.

Copie très soignée. Pas de notes marginales, mais quelques notas de la main du scribe.

Catalogi veteres librorum Ecclesiae cathedralis Dunelmensis, Pubi. of the Surtees Society, 7, 1838, p. 140. The Durham Philobiblion, 1949, I, part 2.

-Londres, B.L. Harley 4383 (Lo5), fin xive s.

Parchemin 58 fol., petit in folio.

Fol. 1-46 v°: Mandeville insulaire incomplet, parler anglo-normand. Fol. 1: Titre, Maundeville. Inc.: «Comme il ensy soit...». S’achève fol. 46v°: «Ceo est la plus grande rivere de eawe douce qui soit el mounde. » Au bas du folio, réclame de suite du texte : «car la ou ».

Fol. 47-57 : Formulae epistolarum latinae formules latines ou fran¬ çaises. (XVIe s.) Fol. 58 : Rentale manerii de Taw(n)ton Court (Taunton, Devon), XIIe s.

Foliotation moderne, ne tient pas compte des lacunes. Cahiers : I, III, IV (12), II (10). Aux fol. 39 et 40, une copie du XVIIe s. pour remplacer un folio manquant. Longues lignes, 38 1. Main anglaise.

Titres des chapitres et initiales en rouge, citations latines soulignées en rouge, pieds de mouche rouges. Quelques rappels en latin en noir (XVIIe s) en haut de page, ex.: De heremita cum duobus comibus (fol. 10), Civitas Comaa (fol. 33), In medio mundi constat Jerusalem (fol. 41). Reliure moderne (1966) en cuir brun et toile fauve aux armes

des Harley; à l’intérieur, restes d’une ancienne reliure en cuir. Titre au dos : Mandeville ’ s Travels etc.

Bon texte, proche de Lo2 et Ny, édité par Sir G. Warner, The Buke of John Mandeville , Westminster, 1889, in fol. Alphabets grec, égyptien, hébraïque, arabe et phrase introductive à l’alphabet chaldéen. Pas de notes marginales.

Propriétaire, Robert Burscough (1651-1709), prêtre à Exeter en 1701, archidiacre de Bansteyle en 1703, auteur d’ouvrages de contro¬ verses sur la divinité. Son importante bibliothèque est achetée par la bibliothèque Harley le 17 mai 1715, la date est indiquée sur le manuscrit au fol. 1 de la main de Humphrey Wanley (+ 1726) qui gérait la biblio¬ thèque harléienne depuis 1703.

Halliwell, Harleian Catalogue , III, 139. C.E. Wright, Fontes Harleianae.

-Londres, B.L. Royal 20 B X (Lo7), début XVe s.

Parchemin, 85 fol., 267 x 178 mm.

Fol. 1-2: Table des matières avec les numéros des chapitres. Fol. 2v° blanc. Fol. 3 : «Ici comence Maundevyle. » Inc. : «Corne il ensi soit...» Fol. 83, expi.: «par toutz siècles et par touts temps. Amen.». Fol. 83v° : lettre de dédicace à Edouard III. Fol. 84 et 85 blancs, avec quelques essais de plume.

Foliotation ancienne en chiffres romains, ne foliotant pas la table des matières. Numéro du chapitre répété en haut du folio où il commence. Foliotation moderne. Cahiers : a-k (8), 1 (3). Longues lignes 37 1. Main anglaise, une autre main pour la table des matières, écossaise ou hollandaise, en raison des marques sur les u.

Lettrine ornée au début du texte. Titres des chapitres et initiales en rouge. Pieds de mouche rouges. Citations latines et noms propres souli¬ gnés en noir, ainsi que les noms des ordres religieux. Une petite tête dessinée: fol. 4v°. Reliure moderne (1970) cuir brun et toile fauve aux armes royales d’Angleterre. Titre au dos: Maundevyle.

Texte insulaire en parler anglo-normand. Le copiste semble avoir eu connaissance du manuscrit Lo8, auquel il a emprunté le nom de saint Jérôme (à Chypre), inscrit après grattage, et la lettre apocryphe en latin du sultan au pape. Utilisé par G. Warner pour compléter Lo5 dans son édition. Alphabets grec, égyptien, hébraïque. Fol. 10v° : lettre en latin du

sultan Baltazardy à un pape non nommé. Au fol. 13 v°, en marge, écri¬ ture XVe s.: «meny men speke of Robin Hoode», sans rapport avec le texte, qui parle du phénix.

Dans la Bibliothèque Royale dès 1535 (Catalogue de Richmond Palace). Une fleur entre initiales I et G (fin XVIe s.) : fol. 83v°.

Sir G. Warner et J.P Gilson, British Museum Catalogue of Western manuscripts in the Old Royal and King’s collections, Londres, 1921, II, 364.

-Berlin, St. Bibl. Phill. 1930 (Ph), vers 1450.

Parchemin, 134 fol., 250 x 175 mm.

Fol. 4, inc. : «Come il ensi que la terre seinte. .. ». Fol. 130v°, expi. : «par toutz siècles et par toutz temps Amen. »

fol. 130v° : Lettre de dédicace à Edouard III.

fol. 131 : Lettre du sultan au pape.

fol. 131v°-134: blancs.

Foliotation moderne, 4-131. Signatures a-n. Cahiers I-VIII (10). Au cahier II, les folios 21-30 (chapitre sur l’Egypte) sont mal reliés, ne respectant pas l’ordre des signatures et produisant un grand désordre dans le texte.

Longues lignes, 30-31 1. Main française, écriture bâtarde.

Titres et citations en rouge. Initiales rouges ornées de végétaux. Quelques bouts de lignes. Quelques justificatifs.

Pas de notes marginales, mais en haut du folio 45 où se trouve l’al¬ phabet hébraïque, mention: «le a.b.c. des Juyfz».

Texte insulaire en parler anglo-normand. Bonne copie, proche de Lo7, notamment par la copie de la lettre du sultan au pape, qui n’est toutefois pas insérée dans le texte, mais ajoutée à la fin, ainsi que par un blanc laissé au mot «accoillera» au passage sur le baume. Alphabets grec, égyptien, hébraïque; introduction pour l’alphabet arabe et place laissée pour le copier, alphabet chaldéen.

Propriétaires : Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuse, 61e cheva¬ lier de la Toison d’or, mort en 1492. Ses armes se trouvent au fol. 1.

Depuis 1713, dans la bibliothèque du Baron de Crassier. Vendu à Liège en 1755.

Acquis par Meerman, et vendu par lui en 1824. Acheté en 1834 par Philippe de Payne.

Acquis avec la collection Phillips par la Kônig. Bibl. de Berlin en 1889.

Bibl Meerman. IV, 152-153, n° 885. J.W. Bennett The Rediscovery of Sir John Mandeville, Appendix I, n° 57, p. 285-286.

-Oxford, Bodleian Ashmole 1804 (Ox), entre 1400 et 1450.

Parchemin, 104 fol., 298 x 196 mm.

Fol. l-42v°. Mandeville insulaire. Fol. 1 : Titre: Maundeville. Inc.: «Comme ensi soit... » Fol. 42v° : expi. : par totz siècles et totz temps». Fol. 42v° : Lettre de dédicace à Edouard III.

Fol. 42v°-46v° : Prophecies of John of Bridlington. Fol. 47-48, blancs. Fol. 49-104v°: Le Chronique nommée le Brut (arrêtée au règne d’Edouard III). Reliure moderne.

Foliotation moderne. 2 colonnes, 54 1. Main anglaise.

Titres des chapitres en rouge. Initiales bleues ornées. Citations latines en grosses lettres soulignées en rouge.

Texte insulaire en parler anglo-normand, bonne copie avec quelques bourdons. Alphabets grec, égyptien et hébraïque. En bas du premier folio, d’une écriture xv�-xvil6 s. : The Voiage of Sir John Maundeville which treateth of the way to Hierusalem and ofmarvayles of Inde. Rares notes marginales en français d’une écriture du xve s. ex. : «Chastel d’es-pervier», «Dame de feyrie» (fol. 19v°), «kannes» (fol. 25 v°, bambous des Indes).

W.H. Black, A descriptive, analytical and critical Catalogue of Manuscripts bequeathed unto the University of Oxford by Elias Ashmole, Oxford, 1845.

-Londres, B.L. Harley 1739 (Lo3), xve s.

Parchemin et papier, 80 fol., 210 x 140 mm.

Mandeville insulaire en parler anglo-normand. Fol. 1 : inc. : «Corne il ensy soit. . . ». Fol. 75, expi. : «vit et régné par touz siècles et par touz temps. Amen Explicit Tractatus de Maundeville. »

Fol. 76-80 : essais de plume et marques de propriétaires.

Foliotation moderne. Cahiers: a-g (10), h (5). Longues lignes, 30-

3 mains anglaises: fol. 1-39; fol. 39-67 ; fol. 67-74.

Titres des chapitres et initiales en rouge au début du texte. Ensuite, place préparée pour initiales. Numéros des chapitres en marge à partir de

ch. 21. Citations latines et noms propres le plus souvent soulignés. Reliure moderne (1963) cuir brun et toile fauve aux armes des Harley.

Copie souvent négligée, beaucoup de petites omissions. Texte proche de Lo2 et mêmes alphabets. Notes marginales de diverses mains du xvf ou XVIIe s. en français, en latin ou en anglais. Ex. : «richesses incroyables » (fol. 46, îles de l’Inde) «una medicina» (fol. 48, contre le venin) «Baptism, Purgatory» (fol. 4v°, croyances des Grecs). Au fol. 76v° et 77v°, dessins d’une petite ville fortifiée et de plusieurs heaumes.

Propriétaires : Richard Lee, épicier (fol. 77v°), warden de la corpo¬ ration des épiciers, 1442, alderman de 1452-1454, en 1459 et 1468, mort sans doute en 1498.

Suthwell (fol. 1) XVe ou XVIe s. Alys Warwyk (fol. 17v°) et, de la même main, (XVIe s.) Alys Maynwaryng (fol. 77v°). «Iste liber constat John Roy, William Roy Thomas Roy», (début XVIIe s.) (fol. 76).

Henri Worsley (mort en 1747), fils cadet de Robert Worsley, gouver¬ neur des Barbades en 1721 et propriétaire d’une importante biblio¬ thèque.

Halliwell, Harleian Catalogue , II, 193. C.E. Wright, Fontes Harleianae.

-Londres, B.L. Royal 20 A 1 (Lo6), début xve s.

Parchemin. 122 fol., 222 x 172 mm.

Fol. 1-1 17v° : Mandeville insulaire en parler anglo-normand. Fol. 1 : inc.: «Come ensi soit...». Fol. 117v°: expi.: «par toux siècles et par tutz temps. Amen.» Fol. 117v°-119v°: table des matières: «Par yceste table vous purret conoistre de quel matière vous voilletz parler de tut le livre devant escrit regardans les rubriches et le nombres ensuant.» Fol. 119v°: lettre de dédicace à Edouard III. «Explicit la geste de Sire Jehan Mandevile chevalier de Saint Albanz en Engleterre. »

Fol. 120 : Christmas Carol (XVIe s.). Fol. 121-122 blancs.

Foliotation moderne. 2 colonnes, 31 1. Cahiers: I-V (12), VI (11), VII-X (12). Main anglaise. Reliure moderne (1969) en toile fauve et cuir rouge aux armes royales d’Angleterre. Titre au dos: Mandeville’ s Travels.

Majuscule ornée en rouge et bleu au début du texte. Titres des chapitres et initiales en rouge et bleu. Citations latines en plus grands caractères. Pieds de mouche rouge et bleu. Numéros des rubriques de la

table des matières répétés en haut de chaque folio, recto et verso. Un dessin de fleurs, à la plume, fol. 6v°.

Rédaction «bavarde», beaucoup de petites additions ou explica¬ tions, mais aussi beaucoup d’omissions, surtout vers la fin du texte. Chaque fois qu’il est question de «païens», le terme est rendu par «Sarrazins». «La naquist cis prophète (Samuel)» est écrit: «la naquist VI prophète» (fol. 42). Le texte a-t-il été dicté au copiste? Aucun alphabet. Pas de notes marginales.

Dans le catalogue de la Bibliothèque royale de 1666, vol. II.

Sir G. Warner et J.P. Gilson, British Museum Catalogue of Western manuscripts in the Old Royal and King ’s Collections, vol. II, 349.

-Londres, B.L. Harley 204 (Loi), XVe s.

Parchemin, 100 fol., 210 x 160 mm.

Fol. 1 : Titre : Johannis Mandeville militis peregrinationis. (xixe s.). Inc.: «Corne il ensi soit...». Fol. 98: expi.: «par toutz siècles et par toutz temps. Amen. » Fol. 98 v° : lettre de dédicace à Edouard III. Texte encadré par deux folios avec fragments d’un ancien psautier latin (XIVe s.).

Foliotation moderne, fol. 3, 5, 35 et 69 répétés deux fois, signalés par un astérisque. Numérotation moderne des chapitres. Cahiers: I-II (8), m (6), IV-XII (8), Xm (1).

Longues lignes, 29-31 1. Plusieurs mains anglaises: fol. 1-29; fol. 19-69; fol 70-98.

Titres et citations latines en noir sur fond coloré en jaune. Places pour initiales ornées, non remplies. Noms propres des îles et pays grecs soulignés. Quelques bouts de ligne. Reliure moderne (1969) cuir brun et toile fauve aux armes des Harley. Titre au dos: Voyages de Mandeville.

Texte insulaire en parler anglo-normand. Texte très corrompu, beau¬ coup d’incompréhensions, noms géographiques très fautifs. Au milieu du fol. 13, on passe de la description de Babylone à celle des greniers de Joseph. Le texte interrompu n’est repris qu’au folio 19 après une partie du chapitre sur le Sinaï. Au milieu du folio 14, la description de la Sicile est coupée par celle des feuilles du baume et ne reprend qu’au fol. 17 au milieu d’un passage sur le baume. Du fol. 15 au fol. 22 les chapitres sur l’Egypte et sur le Sinaï sont mêlés. On passe d’une phrase à l’autre,

parfois d’un mot à l’autre sur une même ligne et sans changement de main. On peut supposer que le copiste a travaillé sur cahiers séparés. Alphabets grec, égyptien et hébraïque. Pas de notes marginales.

Propriétaires : George Carew (1555-1629), baron de Clopton, comte de Totnes, (près de Plymouth) en 1626; son nom est inscrit fol. 1. Puis Sir Edmond d’Ewes, dont la bibliothèque est vendue à Harley par son petit-fils le 4 octobre 1705.

Halliwell, Harleian Catalogue, I, 63. C.E. Wright, Fontes Harleianae.

-Oxford, Bodleian Bodley 841 (Ol), vers 1430.

Parchemin, 89 fol., 246 x 160 mm.

Fol. 1 : Titre: «Maundevill ». Inc.: «Corne il ensi soit...». Fol. 87v°: expi.: «par touz siècles et par touz temps. Amen. Explicit tractatus de Maundeville. »

Foliotation ancienne en chiffres arabes, de cinq en cinq folios. Cahiers: 1 -3 (8), 4-6 (16). Longues lignes, 38 1. Main anglaise.

Fol. 1 : grande initiale ornée avec bordure de feuillage bleu et or. Initiales bleues décorées en rouge avec grandes hampes. Titres dans le texte ou en marge, en rouge, mais titres et initiales ornées disparaissent à partir du fol. 60 (chapitre sur le Grand Khan). Citations latines et noms propres soulignés.

Reliure, xve s.

Texte insulaire en parler anglo-normand. Copie qui ne présente pas les erreurs ou omissions du reste du groupe A, assez proche de Dul, mais beaucoup de petites erreurs de lecture ou de compréhension. La date de départ est donnée comme 1312 dans le prologue, erreur relevée par une note en anglais dans la page de garde. Dans l’épilogue, elle est exacte: 1322. Mêmes alphabets que Lo2. Notes marginales d’une écri¬ ture du xve s., tantôt en français, tantôt en anglais. Ex.: «folie d’un jeone» (légende du gouffre de Sathalie, fol. 7v°), «freseth» (rivière gelée en Russie, fol. 72). Beaucoup de «nota» ou de mains dessinées en marge, inscrits sans doute par le copiste.

Propriétaires : «Christopheus Wiswick, Almoner ». Dans la reliure : «Hune codex Ms. d.d. Karolus King A.M. ex aede Xsti» (fol. 1) Livre donné à Christ College après 1632, ainsi que le huitième volume de Y Itinerarius de John Leland.

F. Madan, H.E. Craster, N. Denholm Young, Summary Catalogue of Western Manuscripts in the Bodleian Library at Oxford, Oxford, 1922-37, vol. II, II, 1216.

-Leyde, Rijksuniversiteit Bibliotheek Vossius lat. 75 (Lei), XVe s.

Parchemin, 51 fol., 295 x 200 mm.

Fol. l-50v° : Marco Polo, en latin.

Fol. 51-100: Mandeville, texte insulaire. Fol. 51: inc.: «Corne il soit ensint. .. ». Fol. 100 : expi. : «vist et régné par tous siècles. Amen. »

Non folioté. Cahiers: 1-3 (IV), 4 (IV-I), 5-6 (IV), 7 (II-I). Longues lignes, 511. Une seule main anglaise.

Pas de titres de chapitre, simplement des majuscules en rouge. Autres lettres en rouge dans le texte. Citations latines et noms propres soulignés. Pieds de mouche. Quelques bouts de ligne.

Reliure du xvie s., parchemin à ais de cuir.

Mandeville insulaire en parler anglo-normand. Texte dépendant partiellement du groupe A. Une assez longue lacune sur les fêtes du Khan, au milieu du folio 87. Alphabets hébraïque, arabe, persan, chal-déen, une partie de phrase introductive à alphabet égyptien. Nombreuses notes marginales en français, qui semblent de la même écriture que le texte, des sortes de repères de lecture, ex. : «La terre de Lamory où les hommes et femmes vont nuz» (fol. 79). Au passage sur la confession faite par les Jacobites directement à Dieu: «Nota bene pro lollards» (fol. 69). A la fin du texte : «Sub celo non est hujus libelli copia, ut quot-libet dominus addere possit seu evellere prout sue excellende placuerit et voluntati. »

«Jehan Maundevyle chevalier traveilour qui fu neez et norriz en Engletere à la ville de Seint Alban qui à Dieu soit comendé» (fol. 100).

K. A. de Meyier, Codices Vossiani latini, Leiden, 1973, Pars I, p. 157.

-Londres, B.L. Sloane 560 (Lo8), xve s.

Parchemin, 61 fol., 229 x 152 mm.

Mandeville insulaire. Fol. l-lv°: table des matières incomplète en français et latin (jusqu’à De monte Etna). Fol. 2: «Icy comence le livre de Jehan Maundevylle et primerement il enparle de la Terre Sainte...

Come il soit ensint... ». Fol. 55, expi. : «vit et régné par toutz siècles. Amen.»

Fol. 55-57v° : Histoire d'Angleterre en vers latins de la naissance d’Edouard III à la capture de David, roi d’Ecosse (1346).

| Fol. 58-60 : fragment d’une Chronique d'Angleterre en latin, de

| 1346 à la mort d’Isabelle, mère d’Edouard III (1358). Fol. 61 blanc.

I Foliotation ancienne en bas de page, montre lacunes: fol. 12 à 25,

fol. 29 à 32, fol. 65 à 68. Foliotation moderne continue en haut de page. Cahiers : I (12), II (manque), HI (12-2), IV-V (12), VI (12-2).

Longues lignes, 40 1. Main anglaise, une autre main pour la table j des matières. Deux premiers titres, ensuite seulement place pour majus¬ cules ornées au début des chapitres. Folios 36-39 tachés d’encre.

Reliure moderne en cuir vert aux armes des Sloane : de gueule à une épée d’argent garnie d’or, la pointe en bas, accostée de deux hures et cols I de sanglier du même, au chef d’hermine chargé d’un lion léopardé du

J champ entre deux mâcles de sable. Cimier : une tête et col de lion d’or

i colletée d’un collier de mâcles de sable.

S Texte insulaire en parler anglo-normand, s’écartant en plusieurs j passages du groupe A. Lettre apocryphe du sultan au pape, en latin, \ fol. 10v°. Aucun alphabet. Un renvoi à la fin du texte pour l’alphabet chaldéen (fol. 23), mais il ne s’y trouve pas. Quelques rares notes margi¬ nales du XVe et XVIe s. en français et latin, ex. «de fonte juventutis» (fol. 27), «papegays» (fol. 48).

Propriétaires : George Browne, Elisabeth Browne sur page de garde, écriture xve s.

Blorab, seigneur de Volvers et Stafford, fin XVe s .

E.J.L. Scott, Index to the Sloane Manuscripts in the British Museum, Londres, 1904, (335).

-Londres, B.L. Sloane 1464 (Lo9), xve s.

Parchemin, 164 fol., 185 x 171 mm.

Mandeville insulaire. Fol. 1 : inc. : «Come il soit ensy. . . ». Fol. 161 v° : i expl. : «par totes siècles. Amen. » Fol. 161v°-164v° : Vie de saint Alban. j Foliotation moderne; un folio manquant après fol. 149v°. Cahiers: I-XX (8), XXI (5). Longues lignes, 24 1. Main anglaise.

Titres en latin ou en français, souvent marqués en haut de page. Initiales rouges ornées, noms propres et citations soulignées en rouge.

Réclames de bas de page souvent ornées de petits dessins, têtes, châteaux, feuillage. Dans la lettre initiale du chapitre sur le Prêtre Jean, une tête (fol. 141). Reliure moderne cuir rouge et brun aux armes des Sloane. Titre au dos : J. de Mandeville Itin. 1356.

Texte en parler anglo-normand, très proche de 02. Variantes avec Lo5 éditées par G. Warner. Place préparée pour l’alphabet grec, absent. Alphabets égyptien, hébraïque, arabe ; phrase introductive pour les alpha¬ bets persan et chaldéen. Une assez longue addition sur la pierre portant la trace du corps de sainte Catherine, demeurée en haut du mont Sainte-Catherine après son enlèvement par les anges. Elle se termine ainsi: «Et ceo ont les pilrings veu. Et la piere est si dure qu’il ne poet estre percé par nul instrument, quar les pelrinz ont assaié par les pikes de lour bastons et ne porroient rien la piere percer ne piece de ceo avoir. Et ceo est grant miracle cornent la corps seinte Katrine enfounda en la dite piere qui est si dure corne ay avant dit» (fol. 33v°-34). Un poème en vers latins sur l’âge de la Vierge ajouté au bas du fol. 61 (Nazareth). Très nombreuses notes marginales en latin, ex.: «De arboribus fructua ferentibus diversis specieis «(fol. 138v°), «De Judeis miraculose inclusis inter montes» (fol. 139). A la fin de la Vie de saint Alban, vers en français: «J’ay en vous tout ma fiance / Bele dame par ma foy / De nul autre n’ad puissance/ De receivre le coer de moy. » Autre main que le copiste (XVe s.).

-Oxford, Bodleian Add. C. 280 (02), entre 1400 et 1450.

Parchemin, 127 fol., 267 x 191 mm.

Fol. 1-13: table des matières: «Tabula sive kalendare de capithis libri sequentis quem librum Dominus Johannes Mandevyle miles compo¬ suit de Terra sancta et aliis regionibus et insulis cum mirabilibus in eisdem existentibus prout patet inferius. » Ensuite titres en français, très détaillés. Table inachevée, s’arrête à Damas, fol. 7v° (13 fol. préparés). Fol. 14 : inc : «Syr Jehan Mandeville chivaler nez en la ville de seint Alban fist ceste livrette de Terre Seinte. Comme il soit ensi...». Fol. 1 19 : expi. : «vit et régné par tous siècles. » Fol. 1 19-120v° : Vie de saint Alban.

Fol. 121 : fragment d’herbier en français. Fol. 121v°-123v°, blancs. Fol. 124-127 : deux poèmes en anglais.

Foliotation moderne; numéros des chapitres en gros chiffres romains en rouge en haut de chaque page. Longues lignes, 28 1. Trois mains anglaises, changement à partir du fol. 100.

Initiales, citations latines et noms propres en rouge. Titres des | chapitres de la table des matières en rouge et noir. Quelques bouts de I ligne.

Reliure en cuir brun du début du XVIIe s., travail anglais.

Texte insulaire en parler anglo-normand, très proche de Lo9. Aucun alphabet. Pas de notes marginales.

! Propriétaires: «Iste liber constat Jehan Heruy, de Lyncolnes Inn»

| (fol. 127v°), admis à Lincoln’s Inn en 1509.

Acheté £ 20 au Bramston ale en juin 1885 (lot 648).

F. Madan, H.H.E. Craster, N. Denholm-Young, Summary Catalogue of Western Manuscripts in the Bodleian Library at Oxford, vol. V (646).

-Londres, B.L. Add. 33757, anc. Grenville XXXIX, (Lon), fin XIVe-début xve s.

Parchemin, 75 fol. dorés sur tranche, 280 x 192 mm.

j Mandeville insulaire. Fol ; 1 : inc. : «Ci commence le livre qui parle J des diversités des païs par universel monde lequel livre fut compilé fait \ et ordonné par Messire Jehan Mandeville chevalier né d’Angleterre de la t ville c’on dit saint Alban. Comme il soit ainsi. . . ». Fol. 78 : expi. : «par ! tous siècles et par tous temps. Amen. Explicit liber Domini Johannis Mandevilli militis. »

Foliotation moderne. Les folios 36-40 ont été mal reliés, il faut passer de 35 à 37, de 37 à 36, de 36 à 39, de 39 à 38 et de 38 à 40. Cahiers 1-8 (8). Deux colonnes, 32 1. Main française, lettres de forme.

Titres des chapitres à partir de la fin du chapitre sur Alexandrie (fol. 12v°). Grande initiale au début du texte avec fleur de lys et bordure rouge et bleue. Initiales et citations latines en rouge. Pieds de mouche.

j Reliure du XVIIe s. aux armes de France avec un double L et la couronne au dos. Titre : Mandeville diversité des pays. Sur le plat de la reliure, armes des Grenville: écu écartelé de sinople à la croix d’argent chargé de cinq tourteaux de sable.

Texte insulaire en parler continental. Copie très soignée. Suit le texte de Lo9. Variantes avec Lo5 éditées par G. Warner. Six alphabets : grec, égyptien, hébraïque, arabe, persan, chaldéen. Pas de notes margi¬ nales.

Dans la bibliothèque de Lord Grenville.

J.T. Payne et H. Fos, Bibliotheca Grenvilliana , Londres, 1842, Catalogue of Additions to the Manuscripts of the British Museum, Londres, 1888-1893, p. 103.

-Paris, B.N.F. fr. 5635, anc. Colbert 3112, (P7), 1402.

Parchemin, 65 fol., 295 x 140 mm.

Mandeville insulaire. Sur la page de garde, d’une écriture du XVIe s. : «Voyaige de Jehan de Mandeville de Sainct Aubin qui fust en Allemaigne» (sic). Fol. l-2v°: table des matières. Fol. 2v°-3v° : Vie de saint Alban. Fol. 4 : inc. : «Comme qu’il soit. . . » Fol. 65 : expi. : «en tous temps. Explicit le livre de Jehan de Mandeville chevalier fait par moy G. Mayes l’an de grace mil 1111e et deux. »

Foliotation moderne. Cahiers: I -XVI (4). Deux colonnes, 38 1. Main française.

Initiales rouges et bleues. Autres lettres rouges et bleues dans le texte, créant des sortes de paragraphes. Pieds de mouche bleu et rouge. Fol. 2v°, au début de la Vie de saint Alban, un petit dessin à l’encre colorée (8 cm x 3 cm) représentant Mandeville offrant son livre au roi, assis avec deux conseillers derrière lui, assez semblable à la miniature du début du texte de B.N.F. n.a. 4515 (P13).

Reliure en cuir rouge aux armes royales françaises.

Texte insulaire en parler continental, comportant beaucoup d’in¬ compréhensions. Une assez longue lacune, au milieu d’un folio, dans le chapitre sur le Sinaï. Six alphabets. Date du retour 1357, comme dans la version continentale. Pas de notes marginales.

Des noms ou marques de propriétaires ont été grattées au v° du feuillet A et au fol. 65.

Bibliothèque Nationale Catalogue des Manuscrits français. Ancien fonds, Paris, 1868-1902, 2e série, V, 47.

-Paris, B.N.F. fr. 2810 (P3), 1410.

Parchemin, 307 fol., 421 x 300 mm, texte sur 301 fol. (numérotés de 1 à 299 par suite de l’omission des nos 1 et 155).

C’est le célèbre «Le Livre des Merveilles», appelé ainsi dès le XVIe s. (table du contreplat supérieur, datant de François Ier), réalisé pour Jean sans Peur, duc de Bourgogne.

Table calligraphiée au folio A par Jean Flamel, secrétaire du duc de Berry Fol. 1-96 : «Le Livre de Marc Paule des merveilles d’Aise la grant et d’Inde la maiour et mineur. Et des diverses regions du monde. »

Fol. 97-115v°: «Le chemin de la peregrinacion et du voiaige que fist un bon homme de l’ordre des freres mineurs qui ot nomfrere Odric de Foro Julii. »

Fol. 1 16-132v° : «Le traictie de l’estât de la Terre Sainte et aussi en partie de la terre d’Egypte» (Boldensele).

Fol. 133-136v° : «La copie des lettres que li empereur souverain des Tartres le grant caan de Cathay envoia au pape Benoit XIIe de ce nom».

Fol. 136v°-140v°: «L’estât et le gouvernement du grant caan de Cathay par un archevesque que l’on dit Saltensis. »

Fol. 141-225v°: «Le Livre de Messire Guillaume [sic, mais on retrouve Jean dans le texte] de Mandeville ». Fol. 141 : inc. : «Comme il soit ainsi...» Fol. 225: expi.: «vit et régné par tous siècles. Amen.» Fol. 225-225v°: Vie de saint Alban.

Fol. 226-267 : «Le Livre des XIIII royaumes de Ayse par très hault et très noble hom monseigneur Aycon» (Hayton).

Fol. 268-299v°: «La itinéraire de la peregrinacion et du voiaige que fist un bon preudhomme des freres prescheurs qui ot nom frere Bicult » (Ricoldo de Montecroce).

Une autre table, par Jean Gosselin, garde de la Librairie Royale (2e moitié XVIe s.), figure au contreplat supérieur et sur le recto du premier feuillet de garde.

Foliotation moderne.

Texte de Mandeville : cahiers XIX-XXVin (8). Longues lignes, 40 1. Main française.

Le manuscrit est abondamment décoré, titres des chapitres en rouge sur fond or, initiales rouges et bleues rehaussées d’or, pieds de mouche et bouts de ligne rouge et bleu rehaussés d’or.

Le manuscrit est orné de «deux cens soixante six hystoires», (en réalité 265). Le texte de Mandeville en comporte 74. Ces miniatures relèvent de peintres différents. Les plus nombreuses (fol. 151, 153,

153v°, 154, 157v°, 159, 161v°, 163, 164, 165v°, 167, 170, 173, 174, 177, 178, 178v°, 179v°, 180, 181, 198, 199v°, 200v°, 201, 201v°, 203, 204, 205, 206, 207, 208, 208v°, 209v°, 210v°, 211v°, 212, 213, 214, 215, 216, 217, 218, 219, 219v°, 220, 221, 222, 223, 224) appartiennent au groupe du Maître de Boucicaut, avec intervention du Maître de la Mazarine (fol. 141) et du Maître de la Cité des Dames (fol. 168, 168v°, 171, 171v°, 175v° et 180v°). Un autre groupe, celui des Maîtres d’Egerton et de Bedford, a réalisé 19 miniatures (fol. 142v°, 144, 146, 147, 182, 183v°, 184, 185, 186, 186v°, 188, 188v°, 190v°, 191, 192, 193, 194v°, 195v°, 197).

Une reliure de maroquin jaune aux armes royales, sans doute de 1689, a remplacé l’ancienne reliure en velours.

Texte insulaire en parler continental. Bonne copie, proche de Lon. Six alphabets.

Livre fait pour Jean sans Peur, comme le prouvent les emblèmes du duc, branche de houblon, niveau et rabot (présents notamment dans le grand portrait du fol. 226), la devise Ich swige, ainsi que les armoiries ducales, visibles sous les repeints postérieurs. Les emblèmes permettent de dater la composition du manuscrit de 1410. Il fut donné en 1413 par Jean sans Peur à son oncle Jean, duc de Berry. Il figure dans l’inventaire des collections de ce dernier dressé cette même année par Robinet d’Estampes (n° 1005). Dans l’inventaire de 1416 (n° 558), il est prisé «CXXV livres tournois » Le manuscrit passa ensuite aux mains de Jacques d’ Armagnac, arrière-petit-fils du duc de Berry et duc de Nemours. Après sa condamnation en 1477, on perd la trace du manuscrit jusqu’à son entrée dans les collections royales sous François Ier. Il figure ensuite dans les catalogues: Dupuy, 1645 (cote 42) et Clément, 1682 (cote 8392).

Ex-libris autographe gratté (fol. 299v°) : «Ce livre est au duc de Berry Jehan» avec un ajout, lu aux rayons ultra-violets : «et de present à son fils le duc de Nemours comte de la Marche Jacques. »

Les armoiries des propriétaires figurent dans l’ouvrage à plusieurs reprises dans les majuscules de début des textes ou dans les bordures. Au début du texte de Mandeville, les armes de Nemours recouvrent celles de Bourgogne. L’anagramme de la devise de Jacques d’ Armagnac : Fortune d’amis se trouve à plusieurs reprises dans des médaillons ornant les bordures.

Bibliothèque Nationale Catalogue, Ancien fonds, 2e série, I, p. 485-486. H. Omont, «Le Livre des Merveilles », Paris, 1904, avec description et reproduction des miniatures. Marco Polo Le Livre des Merveilles, Manuscrit Français 2810 de la Bibliothèque nationale de France, Commentaire: F. Avril, M-Th. Gousset, J. Monfrin, J. Richard, M-H. Tesnière, avec une contribution de Th. Reimer, Lucerne, Ed. Fac similé, 1996.

-Berne, Burgerbibliothek A 280 (Be3), fin xive s.-début xve s.

Parchemin et papier, 261 fol., 207 x 195 mm.

Fol. 1-53: Végèce, incomplet. Fol. 55v°-74v° : Guillaume de ; Tripoli, De V estât des Sarrazins. Fol. 75 : «pour savoir quanz et armes

le souldan peult avoir.» Fol. 75-77 : La devise des chemins qui vont en Babilone. Fol. 77-78 : Villes et herberges sur ce chemin.

Fol. 81-135v° : Mandeville insulaire incomplet au début et à la fin. ; Fol. 81, déchiré. Fol. 82 : inc. : «par sainte Helene mere de Constantin. » I Fol. 135v° : expi. : «En ce pays et en pluseurs. . . ».

! Fol. 136-139, blancs. Fol. 139-194: Tractatus de historia romana. { Fol. 198-245 : L’arbre des batailles, incomplet. Fol. 245-261 : divers Traités des nobles et des offices.

Foliotation moderne. Manuscrit composite, les 5 premiers textes sur papier, les autres sur parchemin. Pour le texte de Mandeville, longues lignes, 28-32 1. Main française.

Quelques titres, majuscules rouges et souvent premier mot encadré en rouge. Citations latines en rouge. Alphabets en rouge. Noms propres en grands caractères. Nombreux dessins grossiers à la plume au long du texte : chien, poisson mordant à l’hameçon (fol. 93v°), homme jouant de la trompette (fol. 1 14).

Reliure en cuir et parchemin. Au dos : Vegetius. De l’art de cheva¬ lerie / Mahomet / Mandeville/ Questions politiques et militaires.

Texte insulaire incomplet en parler continental commence à la decription de Constantinople et s’achève après la traversée de la Vallée périlleuse, passage qui comporte les additions de la version continentale. | Texte très lacunaire, des folios manquants, notamment sur la Terre sainte mais des coupures aussi en milieu de folio (Mont royal, par exemple). Six alphabets.

Propriétaire : J. Bongars.

H. Hagen, Catalogus Codicum Bemensium, Berne, 1874, p. 305-307.

-Paris, B.N.F. fr. 5633 (P5), xve s.

Papier, 188 fol., 287 x 188 mm.

Mandeville insulaire. Fol. 1-4 : titre : «Voiage de la terre Sainte par Jehan de Mandeville chevalier anglais , l’an 1322. Table des matières, dont manque le début. Fol. 5: inc.: «Comme ensi soit...». Fol. 185: expi. : «et par tous temps. » Fol. 185-188 : Vie de saint Alban.

Foliotation du XVIIe s., contemporaine du titre. Cahiers (signatures en partie coupées par la reliure): a (12), b (12), c (12), d (10), e (12). Longues lignes, 25 1. Main française.

Titres à partir du fol. 38v°, en noir, sans majuscule, différents de ceux de la table des matières. Initiales de début de chapitre ou de para¬ graphe en rouge. Citations latines soulignées.

Rehure de cuir rouge aux armes royales.

Texte insulaire en parler continental, intermédiaire entre P7 et PI 2, beaucoup d’incompréhensions. Alphabets égyptien, hébraïque et arabe. Date du retour, 1357. Beaucoup de passages soulignés. Notes marginales d’une écriture plus tardive (XVIIIe s. ?) au chapitre sur la possibilité de circumnavigation: «observation faite auparavant Colomb, mesures du firmament vues par Mandeville» (fol. 106v°-107). Livre utilisé au xvne s. comme herbier. Noms des plantes en haut des folios avec une brève notice. Ex.: «Hyacynthis poetarum, en françois œillet» (fol. 81). Des traces de plantes subsistent.

Propriétaires: Pierre Godet, barbier (fol. 188v°), Jehan Bouhard (1584) précédé de 4 vers : «Si quis hunc furto capiet libellum /Nec suo reddat domino petenti /Horrida poena crucietur ille / Crimine dignus. » Au fol. 1 : Tulloüe (écrit. XVIIe .)

Bibliothèque Nationale Catalogue, Ancien fonds, 2e série, V, 47.

-Paris, B.N.F. fr. 25284, anc. Célestins 30 (P12), XVe s.

Papier, 157 fol., 205 x 145 mm.

Mandeville insulaire. Fol. 1 : inc.: «Comme il soit ainsi...» Fol. 153v°: expi.: «par tous siècles.» Fol. 155v°-157 : table des matières : «Cy est la table de cestuy livre», avec renvoi aux folios.

Foliotation en chiffres romains par le copiste (sauf la table des matières). Foliotation moderne. Cahiers : I (20), II (18), III et IV (20) V-VIII (20-1). Longues lignes, 24 1. Main française.

Titres des chapitres en rouge ou noir. Initiales rouges. Citations latines soulignées. Bouts de ligne. Au fol. 1 19v° : une croix sur un piédestal de sept marches (histoire des chrétiens d’Abkhazie sauvés). Au fol. 146 v° : une petite mappemonde quadripartite rouge et jaune (fleuves du paradis).

Reliure moderne en cuir et carton verts.

Texte insulaire en parler continental souvent tronqué, surtout dans la première partie sur l’Egypte et la Terre sainte. Le passage sur Job est omis, comme dans la version continentale. Phrase introductive à l’al¬ phabet grec, mais sans l’alphabet. Alphabets égyptien, arabe et persan. Nombreuses notes marginales en latin, semblant de l’écriture du copiste. Ex.: «Nota miracula de beata Virgine» (Seidnaya), fol. 53. «Gentes modice statute » (Pygmées) fol. 88.

Propriétaires : «Celestinorum de Parisius signum 4 » (fol. I), «Philopot, oblat des Célestins» (fol. 153v°), Louis Dotruy (XVIe s.), (fol. 157).

H. Omont, Anciens petits fonds français, 8e série, n° 20005-33264, Paris, 1902.

-Durham, University Library Cosin V 1 10 (Du2), vers 1425.

Papier, 96 fol., 292 x 204 mm. Filigrane P surmonté d’une croix (1385-1426).

Fol. 1-2 (le second détaché): fragments d’hymnes latins (xve s.). Fol. 4 : compte d’achats de livres pour The Lord Bishop of Coventry and Lichfield (XVIIe s.). Fol. 3 et 5-7 blancs.

Fol. 8: Mandeville insulaire. Inc.: «Comme il soit ainsi...». Fol. 95v°: expi.: «en pierres précieuses». Texte incomplet, s’arrête à description du palais du Prêtre Jean.

Fol. 96 blanc. Fol. 97-98 : fragments d’hymnes latins.

Foliotation moderne. Longues lignes, 30 1. Plusieurs mains fran¬ çaises, fol. 14, 19v°, 28v°, et un folio remplacé (89). Ecriture de chan¬ cellerie, à longues hastes.

Titres commencent à partir de fol. 30. Avant, place laissée pour titres. Titres à encre noire. Grandes majuscules au début du texte, encre noire. Place pour initiale ornée de début de chapitre. Parfois aussi place laissée pour citations latines

Texte insulaire médiocre. Beaucoup de petits additifs, des complé¬ ments plus ou moins légendaires à l’histoire de la croisade de Richard

Cœur de Lion (fol. 17v°-18); une longue lacune dans les chapitres sur l’Egypte, une autre sur le pèlerinage à saint Thomas. A partir du fol. 86v° (lois et coutumes des Tartares), le texte est résumé, avec de temps à autre des passages intégraux. Six alphabets. Pas de notes marginales.

Reliure cuir à fermoir de fer, travail local du xixe s. Titre : Itinerarium Joannis Maundevil.

La présence des folios d’antiphonaires suggère une utilisation monastique, les fragments permettent de penser à un manuscrit clunisien, comme il en existe quatre en Angleterre ou à un manuscrit des Célestins.

Propriétaires: Ludlow (fol. 3)? «Georges Davenport 1664» (fol. 8.), puis l’évêque Cosin.

Catalogus veteres Librorum Ecclesiae Cathedralis Dunelmensis. Ms. preserved in the Library of Bishop Cosin at Durham, Publ. of the Surtees Soc. 7, 1838, p. 140. The DurhamPhilobiblon, I, pt. 2, p. 16. Révision du catalogue en préparation par Ian Doyle.

-Cambridge, Fitzwilliam Museum 23 (C2), seconde moitié du XVe s.

Papier et parchemin. 114 fol., 290 x 210 mm.

Fol. I-IV v° : fragments du Communeloquium de Jean de Galles.

Fol. 1 : Mandeville insulaire129. Fol. 2-3: Table des matières: «Cy commencent les rubriches du Livre de Mandeville proprement dit. Ou primer capitre dit. . . » Fol. 4-5v° : Vie de saint Alban, Fol. 5v° : inc. : «Comme qu’il soit ainssy...». Fol. 113v°: expi. : «et par tous temps. Amen. Explicit le livre Jehan de Mandeville chevallier. »

Foliotation ancienne en chiffres romains. Une autre foliotation ancienne, en chiffres arabes du xve s., sur chaque page. Foliotation moderne. Cahiers: a (2), 1-9 (10), 10 (8) b (2). Longues lignes, 35 1. Trois mains françaises, écriture bâtarde fin XVe s.

Initiales rouges jusqu’au fol. 14, ensuite place pour initiales préparée. Un petit dessin à la plume représentant une femme, face au passage sur la simonie (fol. 12).

Reliure veau brun du XIXe s. Titre : «Voiages pèlerinages Mandeville MCCCXXII. »

Texte insulaire en parler continental, très proche de P7, mais le texte est mieux compris. Date du retour, 1357. Six alphabets. Notes margi-i nales en latin ex.: «de Justinio imperatore» (fol. 12), «quantes partes sunt in Egipto » (fol. 23).

Propriétaires : fol. IIIv° : «tercius et quarius Monadii Conradi est » Fol. 114 v° : «Salmone henuen mon cœur [dessiné] esbat. Psaulmes hennir mon cœur ébat. » Un jeu de mots sur le nom du possesseur ?

Bertran, 4e comte d’Ashbumham.

! Vendu à Sotheby’s le 12 juin 1901 (lot 375) à C. Fairfax Murray qui l’offre au Fitzwilliam Museum en 1904.

F. Wormald et Phyllis M. Gilles, A Descriptive Catalogue of the add. ill. Manuscripts in the Fitzwilliam Museum acquired between 1893 and 1979, Cambridge Univ. press, 1982, vol. I.

-Berne, Burgerblibliothek 58 (Bel), 17 mars 1468.

.J Papier, 100 fol., 290 x 205 mm.

I Mandeville insulaire. Fol. 1 : inc. : «Comme ensi soit. . . » Fol. 98v° :

expi. : «et en tous temps.» Fol. 98v°-100: Vie de saint Alban «Explicit j Mandeville lequel fut assouvy le XVIIe jour de mars, l’an mil ffllc

Foliotation moderne, de 5 en 5 folios. Folio 26 mal relié, après fol. 28. Longues lignes, 34 1. Deux mains françaises, la seconde, de fol. 42-51.

Titres des chapitres avec initiales des chapitres en rouge et bleu à partir du fol. 41v°. Premier mot de chaque chapitre en gros caractères. Fol. 9-15, difficilement lisibles, l’encre a transpercé le papier.

Reliure originale (1468), à laquelle manquent les fermoirs.

Texte insulaire en parler continental. Une bonne copie, proche de P3. Cinq alphabets, manque alphabet hébraïque. Quelques notes margi¬ nales en français: «nota de crist dyament» (fol. 48), «ou il fut prophé-tizé l’avenement de Nostre Seigneur Jhesus. » (Inde, fol. 92v°).

Propriétaires : J. Budé, dont les armes figurent au début du texte. «Hic liber constat Johanni Garri juniori » (page de garde), Jean Garroye (XVIe s.). J. Bongars. Entré à la Burgerbibl. en 1941.

H. Hagen, Catalogus Codicum Bemensium (Bibi. Bongarsiana), Berne, 1874, 1, 85.

-Lyon, Palais des Arts, n°28 (anc. Delandine 683) (Lyo) xve s.

Papier et parchemin, 192 fol., 207 x 140 mm.

Mandeville insulaire. Fol. 1 bis : Titre: «Le romant de Mandeville». Inc. : «Comme il soit ainsi que en la louange du Pere, du Filz et du Saint Esprit. Ce livre est establiz par Mandeville chivalier que parle des merveilleuses choses qu’il la veu par le monde en terre..». Fol. 132: expi. : «vit et régné par tous siècles. Amen. »

Fol. 133-155 : La Vision de Tundale.

Fol. 155v°-175 : Complainte de Jérémie et autres textes latins.

Fol. 175v°-181 : Traité des peines d’enfer.

Fol. 181v°-187 : Doctrinal Le Saulvaige, en vers.

Fol. 187v°-192: Epistre de saint Bernard , en vers.

Foliotation moderne. Cahiers : I (12+1), II-III (12), III-IV (12-2), V-X (12) Longues lignes, 30 1. Main française.

Fol. 1: Armes de Charles de Dysimieux: d’azur à la bande de gueules chargées d’un serpent d’or. Devise: Secourés le povre. Répétées fol. 132v°. sur un arbre où figurent d’autres armes de familles alliées: d’or à la fasce de gueules; fascé de sable et de gueules de huit pièces; de gueules aux trois chevrons d’or ; de gueule à la bande de sable accom¬ pagnée en chef de quatre losanges d’or et en pointe de trois autres losanges du même. Fol. 1 bis: encadrement de feuillage et grande majuscule ornée. Autre majuscule ornée au fol. lv°. Grandes majuscules au début de chaque chapitre. Quelques titres de chapitre. Citations latines soulignées. Reliure moderne.

Texte insulaire en parler continental. Suit d’assez près P3, mais quelques erreurs de compréhension, et citations de l’Ecriture souvent fautives. Six alphabets. Lacune dans l’itinéraire en Syrie. Quelques notes marginales en français (écriture xve s.) Ex. : «le pays ou sont les bons astrologues» (Egypte, fol. 18v°), «Du lieu où saint Thomas l’apostre gist en chair et en os» (fol. 75).

Propriétaires : Charles de Dysimieux, chevalier, seigneur de la Féole (ex-libris, fol. 1) Puis Mr. Pierre Aldanoli. A Lyon depuis 1759.

A.F. Delandine, Manuscrits de la Bibliothèque de Lyon, Paris, 1812, 1, 144. Catalogue des manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. XXX.

Tableau récapitulatif Alphabets

Tableau récapitulatif. Alphabets

L’établissement du texte

On a choisi pour établir les filiations 30 variantes significatives (qui reprennent en partie celles retenues par M. C. Seymour130). Elles sont prises uniquement dans le texte proprement dit, en écartant les variations du nombre des alphabets, le copiste ayant pu juger qu’ils étaient inutiles, ou n’ayant pas «l’exemplaire» sous la main, comme le dit le copiste de PI 3, qui donne à la fin du manuscrit les alphabets grec, égyptien et chal-déen et une meilleure copie de l’alphabet hébraïque. On a écarté pour la même raison la présence ou l’absence de la dédicace à Edouard III ou de la Vie de saint Alban.

Voici la liste des variantes retenues :

1 «Maleville» devenue «La Male Ville» (variante Seymour).

2 Au lieu de: Le Danube «naist» en Alemaigne, le Danube «gist» ou «vient» ou «va» (variante Seymour).

3 Au lieu de «La cité de Ny» (Nis), «la cité de Sternes», puis «la cité d’Athènes».

4 Omission des «joncs marins » jonchant la chambre de Pilate (qui devaient être présents dans l’original puisque certains manuscrits ont lu au lieu de: «la chambre Pilate qe estoit jonchée de joncs marins»: «...Pilate qui estoit juges »).

5 «Seint Zénonime» (à Chypre) devenu «saint Jerosme», puis «sainte Genovefe», puis «sainte Geneviève».

6 Omission du mot Soudan dans l’explication des dignités musul¬ manes (variante Seymour).

7 Rédaction différente pour le lieu de la sépulture de Mahomet. L’original devait porter : «Meth ou Mahomet gist», lu ensuite : «Methon ou Mahomet gist».

8 Rédactions différentes de la description de l’Etna.

9 Rachel «ensevelie de Jacob soun maritz» lu ensuite: «de just», ou «d’en costé».

10 Les «colonnes» de pierre au Saint Sépulcre devenues «vais¬ seaux».

1 1 Omission de «ceo est » pour définir la Turquie, comme nouveau nom de l’Asie mineure (variante Seymour).

12 «Notre-Dame des Latins» à Jérusalem devenue «Notre-Dame des Vatins », puis «des Vertus » (variante Seymour).

I 13 Rédactions différentes pour le transport du prépuce de N. S.

14 Le «terremotte» qui détruit le Temple de Jérusalem devenu «pierre motte » ou «motte de pierre » .

15 Bourdon sur les deux fils engendrés par Abraham.

16 La «tombe Job » en Transjordanie devenue le «temple Job ».

17 Le château croisé de «Royalmont» devenu «Roy aiment» I (variante Seymour).

18 Mention des «escoles de phisik» tenues par saint Paul à Damas (qui devait figurer dans l’original, car on la retrouve dans des manuscrits de chacun des groupes).

19 Le «charoier» de la mer, devenu la «chalour» ou la «flairour». j 20 Omission du nom des chariots, «soleies », utilisés sur la glace j par les Tartares .

j 21 «Ancis le (Jésus) fist Dieu mounter à ly» lu ensuite: «le fitz | Dieu mounta» puis : «le fitz Marie» (ch. sur le Coran).

22 «Trapézonde. . . la est le port des Persains » devenu «la est le rois ».

23 Rédactions différentes de la présentation du «Chastel de j l’Espervier» (variante Seymour).

24 Les Amazones qui s’arment «comme desesperées» devenu: «comme des espées », puis «à l’ espée ».

25 Rédaction abrégée, puis bourdon sur la présentation des révolu¬ tions de Saturne et de la Lune.

26 Les signes que se font des peuples sans langue «comme moignes ou muhets» devenus signes faits «comme moines en muchets», puis «en muretes », «en moustier » ou «en cloistre ».

27 Mention en Inde des loires à rejeter plusieurs fois dans les rivières pour prendre des poissons (qui devait figurer dans l’original, car on la retrouve dans des manuscrits des différents groupes).

; 28 L’idole «entronizée » dans le temple lu : «en crones », puis : «en

croniques ».

29 Les «carbons ardans» dans des vases devant les philosophes de la cour du Grand Khan devenus «charbouncles» (variante Seymour).

30 «Et froissent lor launces bien et roidement» aux fêtes de la cour du Khan devenu: «Et froissent lor lances bien et ordeinement» (ce qui n’a pas de sens car il est ajouté que les tronçons volent à travers la salle).

Si l’on regarde comment les manuscrits se répartissent par rapport à ces variantes, on voit apparaître des regroupements :

-variante 1 : La Male Ville, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6 / la meillour ville, Loi / Maleville, Dul, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2 / omission, Be3131.

-variante 2: le Danube «naist en Alemaigne», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Dul, Ol, P5, P12, Du2 / «gist » Lei, Lo8 / «vient», Loi, Lo9, 02, / «va», Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / omission, Be3132.

-variante 3 : la cité de Ny, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Lo6, Loi, Dul, Ol / la cité de Sternes, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel / la cité d’ Athènes, P5, P12 / omission, Ph, Lo8, Be3, Lyo, Du2133.

-variante 4 : la chambre de Pilate, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, / chambre jonchée de joncs, Dul, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / chambre de Pilate «qui estoit juges », P5, PI 2, Be3, Du2134.

-variante 5: saint Zenonime, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo6, Loi, Dul, Ol, Du2 (st.Simoine) / saint Jerosme, Lo7 (après grattage), Lei,

Lo8, P5 / saint Stevene, Ph / sainte Genovefe, Lo9, 02, Lon / sainte Genevieve, P7, C2, P3, Bel, Lyo / omission, P12, Be3135.

-variante 6 : «Soudan en lour langaige est a dire come roy », Dul, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3, Du2. / omission du mot «Soudan», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi136.

-variante 7: «Meth ou Mahomet gist», Lei, Lo8, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo / «Methon Machom est gist», Ol / «Methon ou Mahomet gist», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul / «Meth que les païens appellent Iathrit», P5, P12, Be3, Du2 / «Mechquez ou Mahomet gist» (copiant sans doute un manuscrit portant «Meth que...), Lon, P7, C2137.

-variante 8: il y a différentes rédactions: «En celle isle en la montaigne de Etthna qe homme appelle mount Gybel y ad les wlcanes qe toutdis ardent et y ad VII lieus ardantz... », Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Loi (lieus est écrit «lieues» dans Lo7 et Lo3, d’où sans doute l’erreur suivante) / «En celle isle est le mont de Ethna qe homme appelle mount Gebel et les wlcanes qe toutdis ardent et y ad VII milles ardanz. . . », Dul, 01 / «En celle isle est la montaigne. . . et y ad VII lieus (ou lieues) ardanz... », Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / «En celle isle est... mount Gibille. Celez montaignes tutdiz ardent et sont VII montâmes tutdiz ardantz...», Lo6 / «En celle isle est la montaigne. . .mont Gibelet et wolcans brulien et y a douze grans cavernes

ardans. . . », P5, P12 / «En celle isle est le montaigne. . .Morgibe, vulcain y est aussi ou il y a VII lieues ardens. . . », Du2 / omission, Lo8, Be3138.

-variante 9 : ensevelie de Jacob soun maritz, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Lo6, Loi, Dul, Ol, Lei, P12 / de just son mari, Lo9, 02 / d’en costé son mari, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / omission, Ph, Lo8, Be3, Du2139.

-variante 10: quatre colonnes de pierre, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Ol, Lei, P12, Be3 (pilers) / quatre vesseaux, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / omission, Lo8, Du2140.

-variante 11 : «ceo est Turquie», Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Be3 / omission de «ceo est», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, P7, C2 ./ omission de la phrase, Lo8, P12, Du2141.

-variante 12: N.D. des Latins, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Ol, P12, Be3, Du2 / N.D., Lei / N.D. des Vatins, Lo9, 02 / N.D. des Vertus, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / omission, Lo8142.

-variante 13 : le prépuce du Christ est transporté à Aix, puis Poitiers et Chartres, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, 01, Lei /

Aix est omis par Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / Aix à VII (ou VD3) lieues de Liège, PI 2 et Be3 / omission, Lo8143.

-variante 14: terremotte, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Dul, Ol, Lei, Lo9, 02, P12, Du2, Be3 / «pierre motte», Loi, Lon, P7, C2, Lyo ; «pierre en motte», P3, Bel ; «motte de pierre, P5 / omission», Lo8.144

-variante 15 : «Et celle Sarra avoit IIIIXXX aunz quant Ysaac fust engendré. Et Abraham avoit ja un aultre filz Ismaël qi avoit XIII aunz qe il avoit engendré en Agar sa chambrere », 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12, Du2; «Et celle Sarra... Et Ysmaël estoit ja filz d’une autre femme et avoit ja XDI ans quant Abraham l’ avoit ja engendré en Agar...», Bel / Et celle Sarra avoit imxxX aunz quant Ysaac fust engendré en Agar sa chambrere, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Dul / Et celle Sarra estoit IIIIXXX aunz viel et Abraham avoit ja un aultre filz qe avoit a noun Ismaël qe estoit XIHI aunz veil, om. le reste, Lo6 / omis¬ sion, Loi, Lo8, Be3145.

-variante 16: la tombe Job, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Dul, 01 / le temple Job, Loi, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / omission, Lo8, PI 2, Be3146.

-variante 17 : Royalmont, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2 / Royalment, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, 01 / omission, Lo8, Be3147.

-variante 18 : Ecoles de physique à Damas, 01, Lo8, 02, P12, Be3 / omission: Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Lei, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2148.

-variante 19 : charoier de la mer, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Ol / travail, Lei / tourmente, Be3 / chalour, Lo8 / flai-rour, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, P5, Du2 / omission, P7, C2, Lyo, P12149.

-variante 20: chariots sans roues nommés «soleies», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Ol, Lei, Be3 / chariots sans roues, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2 / omission, Lo5, Lo8150.

-variante 21 : «le (Jésus) fist Dieu mounter a ly», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Ph, Dul, 01 ; «le fitz Dieu mounter a ly », Lo7, Loi / «le fils Dieu mounta a cieux», Lei, Lo9, 02 / «le filz Marie monta es cieulx», Lon, P7, C2, P5, Du2 ; «le fils Marie mère de Dieu ...», Bel ; «le fils Marie de Dieu. . . », P3, Lyo / «il fist mounter a Dieu», Lo6 / omission, Lo5, Lo8, P12, Be3151.

-variante 22 : Trapezonde, la est le port des Persans, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, 01, P12 / la est le roi des Persans, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / omission, Be3152.

-variante 23 : il y a des rédactions différentes: «En ceo païs y ad un chastel auncien qe siet sur une roche qe ils appellent le Chastel de l’Espervier, ceo est outre la cité de Layays près de la ville de Parsipée qe est al seignur de Cruk... », Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Ol, Lei / même rédaction, mais avec «Chastel de l’Emperour», Lo8 / «En ceo pays y ad un chastel ceo est outre la cité de Laiais et est ancien et siet sur une roche q’ils appellent ensy le Chastel del Emperour» , Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / ... «un chastel ancien dont les murs sont couverts de lierre... Chastel de l’Espervier», P12; ... «les murs sont couverts de edron que nous appel¬ ions rebun... Chastel de l’Espervier», Be3153.

-variante 24: «Elles (Amazones) s’armèrent corne desesperées », Lo2, Ny, Lo5, Ph, Dul, 01, PI 2; corne des esperés, Lo3, Lo7, Loi / come de ces espeies, Ox / come d’espées, Lo8, Be3 / ove espées (ou a l’espée), Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, P5, Du2 / omission, Lo6, P3, Bel.154.

-variante 25: il y a des rédactions différentes: «Et Saturne est tardif et poy movable qar il demoere affaire soun tour par les XII signes XXX aunz et la lune passe par touz les XII signes en un mois », Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Ol, Be3 / «Saturne se tome par

les XII signes en XXXaunz et la lune»...., Lei, Lo8, Lo9, 02 / «Et cel planete (Saturne) fait son tour par les XII signes en un mois », Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / omission, P12155.

-variante 26: «Et se font signes... come moignes ou muhets», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5; Lo7, Ph, Loi, Dul, 01 / «corne moines en muchez», Lei, Lo8, P3, Bel, Lyo / «en muretes», P12 / «en mouster», Lo9, 02; «en cloistre», Lon, P7, C2, P5 / «comme moines», Du2 / omission, Lo6, Be3156.

-variante 27 : «Et qui voudera pluis avoir (de poisson) homme le regette arere tant foiz corne l’homme voelt», Lo3, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02 / omission, Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2 / lacune, Be3157.

-variante 28: «l’idole fuist primerement. . . entronizée», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo7, Ph, Lo6, Dul, Ol, Lo9, 02, Du2 / «ove tronizé», Bel ; «ou temple », C2 ; «en trônes », Loi / «en croniques », Lon, P3, Lyo, P5, P12 / omission, Lo5, Lei, Lo8, P7, Be3158.

-variante 29: «carbons», Lo3, Lo6, Ol, Lo8, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, P12, Du2 / «charbouncles », Lo2, Ny, Lo7, Ph, Loi, Dul / omission, Ox, Lo5, Lei, P7, P5, Be3159.

-variante 30: «Et froissent lour launces bien et roidement», Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Ol, Du2 / «ordeinement», Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, P12 / omission, Lo5, Lyo, Be3160.

Sur la base de ces variantes, on peut dresser le tableau suivant :

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L’examen de ce tableau fait apparaître des groupes bien nets :

-avec plus de 20 accords, d’une part, Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Dul, Lo6, Loi ; d’autre part, Lon, P7, C2, P3, Bel.

Ces deux groupes ont moins de 10 accords entre eux.

-avec plus de 15 accords, d’une part Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, Ol.

d’autre part, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

Ces deux groupes ont toujours moins de 10 accords entre eux. On trouve parmi eux les manuscrits classés dans les groupes A et C par M. Seymour. A l’intérieur de ces deux groupes, certains manuscrits ont plus de 25 accords entre eux: Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo7, Ph, d’une part, Lo9, 02 / Lon, P7, C2, P3, Bel, d’autre part.

| -un groupe intermédiaire apparaît aussi, dont les manuscrits ont

: plus de 10 accords entre eux et plus de 10 avec le groupe Ç, mais toujours moins de 10 accords avec le groupe A, à l’exception de 01 avec lequel ils ont une dizaine d’accords (sauf Lo8, mais ce manuscrit présente une très longue lacune, ce qui élimine 13 variantes sur les 30 retenues). Ce sont Lei, Lo8, Lo9, 02, le groupe B de M.C. ; Seymour.

J -enfin un groupe ayant plus de 5 accords avec les trois groupes : ; Be3, P12 et Du2. Là encore, un manuscrit, Be3, présente de nombreuses lacunes (14 variantes manquent sur les 30 retenues). On peut donc scinder le groupe Ç en Cl, comprenant Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 | d’une part, (P5 ayant toutefois plus d’ accords que les autres avec P12 et ’ Du2) et Ç2, comprenant Be3, P12 et Du2 d’autre part.

• On a donc les trois groupes suivants :

A: Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Ph, Dul, Lo6, Loi, Ol.

B : Lei, Lo8, Lo9, 02.

Ç: Ci: Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

Ç2: P12, Be3, Du2.

Les manuscrits des groupes A et B sont en parler anglo-normand, ceux du groupe C sont en parler continental.

| L’organisation du texte confirme cette répartition.

! Les manuscrits du groupe A ont 34 chapitres, ou 36 pour ceux qui ! font une coupure dans le prologue et l’épilogue. Les titres sont les | mêmes, recopiés dans tous les manuscrits.

: Dans le groupe B* Lo8 a un seul titre, quelques initiales en couleur

et un fragment de table des matières en français et en latin, s’arrêtant à la Sicile, De granariis Joseph, de gardino in Secil. Lei n’a aucun titre,

seulement des coupures dans le texte marquées par des majuscules ; elles sont au nombre de 91. Lo9 a quelques titres en latin en haut des folios. 02 a une table des matières en français, avec des titres très détaillés, exemple: «quant li prélat de le abbaye est mort et ceste chapitre fet mencion de lampes qui sont totdiz ardanz merveille grant. Et de la montaigne ou Moïses parla a Nostre Seignour. Et de Mont Oreb. Et de la vigne que seint Johan Fevangeliste plantait et de plusurs autres choses, XVn «(fol. 7). La table est inachevée, 13 folios avaient été préparés, elle s’arrête au folio 7v°, à Damas.

Quant aux manuscrits en parler continental qui composent le groupe C, ils ont tous plus de 100 titres, qu’ils aient ou non une table des matières, sauf P5 dont la table des matières a 78 titres, mais un folio manque. Par exemple P12 a 112 titres, avec table des matières, P3, en a 124. Les titres sont parfois recopiés d’un manuscrit sur l’autre (P7 et C2), parfois différents, mais les coupures se situent en général aux mêmes endroits du texte.

La lecture des variantes montre qu’aucun manuscrit ne peut être considéré comme l’original, ou au moins comme une copie satisfai¬ sante de l’original. Ce sont les manuscrits du groupe A qui offrent la meilleure compréhension du texte, puisque leur seule erreur impor¬ tante est le bourdon sur Abraham, que l’on ne retrouve pas dans B et Ç Les manuscrits du groupe B jouent en quelque sorte le rôle de passerelle entre A et Ç, avec des erreurs de lecture telles que «Danube gist», «Notre-Dame des Vatins », «ensevelie de just son mari». On retrouve ce rôle dans nombre de variantes par exemple au chapitre sur la Sicile, le groupe A écrit : «et est Cicile entre la mer Adriatike et la mer de Lombardie » ; Lo9 et 02, suivis par Lon, P7 et C2, écrivent : «et en Cicile entre la mer Adriatike» ; P3, Bel et Lyo, «et en Cicile entre on en la mer Adriatike» (p. 160). Autre exemple, Abraham devient Alozoham dans Lo9, 02, P3, Bel et Lyo (p. 177). Quant au groupe Ç, si les manuscrits du groupe Ç1 présentent une certaine homogénéité et dépendant nettement du groupe B, ceux du groupe Ç2 en revanche n’en ont aucune. Ils sont assez tardifs, puisqu’ils datent du XVe siècle, plutôt de sa seconde moitié. Les passages qu’ils effec¬ tuent d’un groupe à l’autre peuvent s’expliquer par des copies faites à partir de cahiers séparés, au lieu d’un seul manuscrit. C’est sans doute

à de tels cahiers que fait référence PI 3 quand il parle d’«exem¬ plaire161. »

Reste à choisir le manuscrit à transcrire dans le groupe A. On écar¬ tera Lo5, choisi par G. Warner pour son édition, le manuscrit étant inachevé. Lo7, retenu par G. Warner pour compléter le texte, est déparé, on l’a vu, par quelques incompréhensions et contient en outre la lettre apocryphe du sultan au pape, lettre que l’on retrouve à la fin de Ph. On rencontre dans Lo3 beaucoup de petites erreurs de lecture. Le texte de Loi présente quelques variantes semblables à celles du groupe C ; ce manuscrit, on l’a vu, est très désordonné et a sans doute été copié à partir de textes divers. Lo6 comporte de très nombreuses additions ou suppres¬ sions. Ol a l’avantage de ne pas avoir le bourdon sur Abraham, mais il présente, lui aussi, de grosses erreurs de lectures, les «milles ardans» pour l’Etna (variante 7) et l’incompréhension de la phrase sur la sépul¬ ture de Mahomet (variante 8) en sont des exemples ; il date en outre, dans le prologue, le départ de 1312. Restent trois bons manuscrits, qui comp¬ tent parmi les plus anciens, Ny, Dul et Lo2. Ils sont très proches. Lo2 semble copié sur Ny, les deux textes étant identiques jusque dans leur orthographe, et tous deux semblent venir de la région d’York. On ignore la provenance de Dul, mais Durham se situe dans la même zone. On l’écartera cependant, car il parle lui aussi de «milles ardans» pour l’Etna. Le choix devrait se porter sur Ny, plus ancien, on lui préférera cependant Lo2 en raison de ses très nombreux marginalia , souvent de la main de John Dee162 ; en les présentant avec le texte, on peut découvrir une lecture de Mandeville qui ne manque pas d’intérêt.

L’examen de l’ensemble des variantes (total des variantes: 3486) permet de mieux cerner les relations entre les manuscrits des trois groupes.

Tableau de l’ensemble des variantes par rapport à Lo2

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On voit que les manuscrits du groupe A ont moins de 300 variantes avec Lo2, à l’exception de Loi et Ol, qui en ont plus de 400. Les 305 de Ph proviennent pour une part de bourdons, mais il suit le texte de Lo2. Les chiffres de Lo6 sont faussés parce que ce manuscrit comporte de nombreuses additions, suppressions et retouches, mais il suit le texte du groupe A.

Le groupe B a, avec Lo2, entre 700 et 1 000 variantes, Lei et Lo8 en étant les plus proches. Mais Lo8 présente une longue lacune qui fausse un peu les données.

Le groupe C s’écarte de Lo2 sur plus de 1000 variantes. Là encore, il faut tenir compte du fait que Du2 et Be3 sont inachevés et que ce dernier a de nombreuses lacunes. Bel et P3 sont plus proches de Lo2 que les autres manuscrits en raison notamment d’une meilleure ortho¬ graphe des noms géographiques et, surtout pour Bel, d’une meilleure compréhension du texte, alors que P7 présente de nombreuses lectures fautives.

Les manuscrits du groupe A forment un ensemble homogène, si l’on excepte Lo6 et Loi. On voit cependant se dessiner des parentés. Si Ny, Lo2 et Dul proviennent du nord de l’Angleterre, Lo5, Lo7, Lo6, Lo3 et Loi semblent avoir été copiés dans le sud: Devon, pour Lo5, Plymouth pour Loi, et peut-être Londres pour les trois autres. Ph a été

copié par une main française, sans doute sur le continent, mais il suit souvent Ox, Lo7 et Lo5, notamment pour la lacune au mot rare «accoillera» qui indique la réaction du lait de chèvre au baume (p. 155). Trois de ces quatre manuscrits expliquent aussi les «rains d’olive» au chapitre sur le Sinaï en ajoutant «ou baies» (p. 165). Ox, Lo5 et Lo7 ont entre 120 accords. Ox en a 141 avec le seul Lo7 (Lo5 est inachevé). Lo5 et Lo7 ont entre eux 144 accords. Ph a 144 accords avec Lo7, 143 avec Ox, 125 avec Lo5. Mais Lo7 et Ph se séparent des deux autres sur saint Zénonime et contiennent la lettre apocryphe du sultan au pape. On peut penser à un repentir du scribe de Lo7 après consultation de Lo8 (qui peut provenir du Staffordshire) ou d’un manuscrit semblable, puisque il a changé le nom du saint pour mettre celui de «saint Jerosme», comme Lo8 et Lei, et que la lettre du sultan ne se trouve que dans le manuscrit Lo8. Il suit aussi Lo8 et Lei pour les fêtes à la cour du khan où l’on fait danser les oiseaux «en battant les pennes », au lieu de «en battant les paumes » (p. 373). Ph n’a pas su lire non plus saint Zénonime et écrit : «saint Stevene ». Il a ajouté la lettre du sultan à la fin du texte. Quant à Lo3, il se sépare un peu de l’en¬ semble Lo2, Ny, Ox, Lo5 en s’accordant avec Ol sur 159 variantes, notamment dans l’orthographe des noms géographiques, dans l’addi¬ tion de «quant ils en poient avoir aucun remenant » lors de l’onction des grands seigneurs avec l’urine du bœuf aux Indes (p. 322), addition reprise par les manuscrits des groupes B et Ç. Il s’accorde aussi avec 01 dans la variante 27 sur la pêche avec les «loires», que l’on ne trouve que dans 5 manuscrits, appartenant soit au groupe A, soit au groupe B. Il n’a en revanche que 119 accords avec Ox et 116 avec Lo5 (mais il faut toujours tenir compte des lacunes de ce manuscrit). Du 1 et 01 sont assez proches l’un de l’autre, avec 155 accords, mais Ol se rapproche pour sa part du groupe B (227 accords avec Lei et 148 avec Lo9). Il écrit par exemple, à propos de la lance dont sont armés les Cynocéphales, au lieu de: «pur combattre», «laquelle nul quidoit», comme Lei et Lo8, ce qui n’a pas de sens par rapport au reste de la phrase, et qui a entraîné une omission de la part de tout le groupe C (p. 351). On peut donc proposer ce stemma pour le groupe A:

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A l’intérieur du groupe B, il est plus difficile de découvrir la prove¬ nance des quatre manuscrits. Ils s’accordent entre eux sur 213 variantes ; Lo9 et 02, sur 706, Lei et Lo8, sur 321 (là encore il faut tenir compte des lacunes de Lo8). L’ensemble du groupe B s’accorde avec le groupe C sur 1 14 variantes (en écartant des comptes Du2 et Be3, trop lacunaires et inachevés). Lei, Lo9 et C2 s’accordent 156 fois avec tous les manus¬ crits du groupe Ci, (le calcul des accords de Lo8 est faussé par les trop longues lacunes de ce manuscrit). Lo9 et 02 seuls ont avec l’ensemble du groupe Ç_138 accords, et 170 avec le groupe CL Ils sont donc un peu plus proches du groupe C que Lei et Lo8. Si l’on regarde les parentés entre chacun des quatre manuscrits, on voit que Lei, Lo8 et 02 ont la même omission au début du ch. 4 où est expliquée la digression sur les erreurs des Grecs. Lo9 et 02, quoique très proches, ont chacun leurs

propres variantes, la lecture de 02 étant souvent meilleure, par exemple les «lowes» mangés par les Tartares devenus des «owes» dans Lo9 (p. 408). On peut donc proposer ce stemma pour le groupe B.

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Les manuscrits du groupe Ci ont entre eux 320 accords. On est en présence d’un groupe de manuscrits écrits en français continental, dépendant du groupe B. P7 est daté de 1402 et P3 est, on l’a vu, copié autour de 1410. L’écriture de Lon (lettre de forme) renvoie à une date

voisine. On peut dire aussi que ces trois manuscrits viennent du milieu princier. C’est chose sûre pour P3, très probable pour Lon, qui a fait partie des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, et le dessin à la plume qui orne le début de P7 est très proche, on l’a dit, de la miniature que l’on trouve en tête du manuscrit PI 3 copié pour Charles V. Les autres manus¬ crits du groupe, sont très proches de ces trois manuscrits. Lon, P7 et C2, ont entre eux 809 accords. On voit leur dépendance par rapport à Lo9 et 02 dans de nombreuses variantes, par exemple ces deux manuscrits ont écrit que les conquêtes de Constantin s’étendaient «bien parfond en Egipte», au lieu de «Ethiope», ce qui entraîne dans les trois manuscrits un bourdon avec le nom d’Egypte écrit plus haut (p. 191). Ils s’accordent très fréquemment entre eux, notamment pour écrire «et il est dessa et delà» au lieu de «et isles de cea et de la» au chapitre sur la description du monde (p. 336, erreur reprise dans P5 et Lyo) ou encore, quand Mandeville déplore ses infirmités, «gouttes et articles» au lieu de «gouttes artetiques» (p. 479). Dans ce trio, P7 et C2 sont très proches avec 1256 accords, ils ont notamment en commun une lacune assez longue à la fin du chapitre sur le Sinaï (p. 167-169). Ils ne semblent cependant pas copiés l’un sur l’autre, les nombreuses erreurs de compré¬ hension de P7 n’étant pas toujours reprises dans C2. On peut penser qu’ils ont été copiés à partir de Lon ou d’un manuscrit semblable. P3, Bel et Lyo ont 414 accords avec Lon, P7 et C2, mais se distinguent d’eux par une plus grande proximité avec le groupe A. Ils ont entre eux 618 accords. C’est ainsi qu’ils disent que c’est sainte Hélène, non sainte Anne, qui est enterrée à Constantinople (p. 107), qu’ils écrivent «et un pont clos», au heu de «pour pendre cloches» dans la description du Saint Sépulcre (p. 188). P3 est plus proche de Bel (749 accords), que de Lyo, (684 accords), tandis que Lyo se rapproche de Du2 (257 accords). Bel est daté de 1468 et l’écriture de Lyo renvoie aussi à la seconde moitié du XVe s., mais on ne peut pas dire qu’ils sont copiés l’un sur l’autre, chacun ayant ses variantes propres, et les lectures de Bel sont souvent meilleures que celles de P3. La situation du dernier manuscrit restant, P5, est un peu particulière. Il a appartenu aussi à la Bibliothèque royale et a peut-être la même origine que Lon, P3 et P7. Il s’accorde 169 fois avec les six autres manuscrits, mais il a aussi de nombreux accords avec le groupe £2 puisqu’il a 447 accords avec P 12, et 344 avec Du2,

accords qui sont surtout nombreux dans la première partie du texte, par 1 exemple pour la lecture «benoites joyes», au lieu de «benurez piez»

j dans le prologue où il est question des pieds du Christ qui ont foulé la

Terre Sainte (p. 89), pour les «cavernes» de l’Etna (variante 8). Il s’ac-j corde aussi, outre P12, avec Be3 sur quelques variantes significatives, ! pour les reliques de la Passion achetées «des Janeweys », lu «reliques et joyaux» (p. 103), pour préciser «que I stade est compté pour VI xx pas, chacun pas pour dix piés » (p. 126), pour dire que les «langages » ont été I «trouvés» et non «controvés» à Babel (p. 140). On peut donc proposer | ce stemma pour le groupe Cl ;

jean de mandeville voyages

Reste le groupe C2, groupe composite, qui emprunte à la fois, au groupe A et au groupe B. Rappelons que Be3 suit le texte continental pour la fin du récit sur la Vallée périlleuse.

De ces manuscrits, seul PI 2 est complet, Be3 et Du2 sont inachevés. Be3 est très lacunaire et toute la dernière partie de Du2 n’est qu’un résumé du texte de Mandeville, ce qui ôte toute signification au calcul d’accords sur les variantes. PI 2 provient des Célestins, Du2 pourrait avoir, on l’a vu, la même provenance. On ignore celle de Be3, qui pourrait être copié sur un manuscrit comme PI 2 : à propos du phénix que l’on voit voler souvent en Egypte, P12 et Du2 ajoutent «voler la et en Arabe», Be3 a lu «et par terres arables» (p. 151) Les trois manuscrits ont en commun de dire, comme le groupe A, que le Danube «naist» en Allemagne (p. 96) et de donner le nom du Chastel de l’Epervier, au lieu du Chastel de l’Empereur des groupes B et Cl, PI 2 et Be3 précisant que les murs sont couverts de lierre (variante 23). Ils ont aussi en commun l’addition de Iathrib au passage sur la sépulture de Mahomet (variante 7). En outre, P12 et Be3 ont en commun la mention d’écoles de physique à Damas (variante 18).

On peut donc proposer ce stemma pour le groupe C2.

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Le stemma de l’ensemble des manuscrits de la version insulaire pourrait donc être :

jean de mandeville voyages

Au vu de ces filiations, on peut raisonnablement penser à une rédac¬ tion de l’original à Liège en parler anglo-normand en 1356. Ce texte serait passé en Angleterre dans les années 1375, selon l’hypothèse de M.C. Seymour, fondée sur l’examen des plus anciens manuscrits conservés, qui datent du dernier quart du xrve siècle. Il aurait été d’autre part assez rapidement traduit en parler continental. De cette rédaction, des manuscrits comme P5, Be3, P12 portent la trace et c’est à partir de cette rédaction qu’est faite la version continentale, là encore rapidement, le plus ancien manuscrit daté, P13, est de 1371. Une autre rédaction de la version insulaire en parler continental est faite à partir des manuscrits copiés en Angleterre, c’est le groupe Cl. Une édition critique de la version continentale montrerait si ce groupe a été à l’origine d’une partie de cette version ou si, comme pour le groupe C2 de la version insulaire, il y a eu passage de l’un à l’autre texte.

Transcription

Le récit est en anglo-normand tardif, ce «faus franceis d’Angleterre» encore bien vivant au milieu du XIVe s.163. Un lexique aidera à la compréhension du texte. On a respecté l’orthographe, même si un mot est écrit de façon différente à quelques lignes de distance. Pour les abréviations des mots pour lesquels n’existait dans le texte aucune occurrence du mot en toutes lettres, on a uniformisé la graphie et écrit qe, qi ou qy, qar. Sinon, on a repris les graphies complètes qui pouvaient être trouvées, seignur. honur. lour, plusours. auques. adonques. forsques. jusques. ovesqes. tantque. unques. On a suivi les indications de ponctua¬ tion assez nombreuses présentes dans le manuscrit (pieds de mouche, virgules ou deux points suscrits). Celles que l’on a ajoutées pour aider à la compréhension du texte (le plus rarement possible) tentent de tenir compte des remarques de Ch. Higounet et de «mettre en évidence les éléments rythmiques de la période164».

On a fait figurer les variantes165, à l’exception de celles que l’on a jugées mineures (omission d’un article, d’une conjonction, d’une prépo¬ sition, ou de refrains comme «si que j’ay autrefois dit») et qui auraient alourdi inutilement l’apparat critique. Les variantes orthographiques n’ont de même pas pu être prises en compte. Un problème s’est posé pour les manuscrits en français continental. Les copistes ont dû, on l’a vu, procéder à une sorte de traduction et en ont été conscients, On n’a pas retenu les changements imposés par le passage de «homme» à «l’en» ou «on», par exemple: «Et passe homme par la fontaigne Moïse» devenu: «Et passe l’en par la fontaine... » (p. 163) On n’a pas retenu non plus les changements liés aux coupures en chapitres diffé¬ rentes de celles des manuscrits du groupe A. Par exemple Lon, P7, C2, P3, Lyo et P5 commencent un nouveau chapitre à l’île de «Chana» ; le

texte de Lo2, qui ne fait pas de coupure, est: «de celle isle vait homme par mer a un autre isle qe ad a noun Chana ou il y ad grant plente de bledz»; les manuscrits cités écrivent: «...a une autre isle qui a nom Cana», puis le titre:» De l’isle de Cana» (ou un titre similaire), puis reprennent: «En celle terre de Cana, il ya grant plente...» (p. 315). Indiquer ce genre de variantes nous a semblé, là aussi, trop alourdir sans raison suffisante l’apparat critique. En revanche, on a indiqué les mots employés pour rendre un terme inconnu ou difficile pour le lecteur du continent, pensant que cela aurait de l’intérêt pour l’étude de la langue. On a indiqué aussi les changements de temps des verbes, qui modifient souvent le sens général du passage concerné. On a indiqué enfin toutes les variantes des noms propres, elles sont éclairantes sur les ignorances de certains copistes en matière de géographie et d’histoire biblique.

Les notes marginales attribuées pour partie, on l’a dit, à John Dee166 figurent à leur place, en face du texte. On verra ainsi que c’est essentiel¬ lement comme une «géographie» que le lecteur a apprécié le livre, n’an¬ notant pas les chapitres sur la Terre sainte, et ne mettant que quelques mots aux passages sur les peuples fabuleux des îles, alors qu’il relève avec minutie les noms des montagnes, mers, fleuves, pays et peuples ainsi que de leurs gouvernants. A chaque nom de cité est ajouté en marge un petit triangle, à chaque nom de rivière, deux traits ondulés. De petites mains dessinées viennent renforcer les notes à la mention du yassaq de Gengis Khan (fol. 74), au mont Belian d’où Gengis part à la conquête du monde (fol. 75), au pays ténébreux abritant les chrétiens de Géorgie (fol. 87) et à la Vallée périlleuse (fol. 85). Il y en quatre pour chacune des notes sur le chapitre invitant à entreprendre la circumnavigation de la terre (fol. 59v° et 60). Le grand explorateur, qui chercha avec tant de passion le passage du nord-ouest, n’avait pas dédaigné de prendre conseil auprès de son lointain compatriote dont le crédit était encore intact167.

Qu’il me soit permis en terminant d’exprimer un souhait: que, malgré ses imperfections, cette édition de la version insulaire du Livre de Jean de Mandeville apporte une contribution à une meilleure connais¬ sance de l’œuvre et de son auteur.

Bibliographie

Les premières éditions du Livre de Mandeville ont été celles de la version continentale. La plus ancienne a été imprimée en 1480 à Lyon, chez Martin Hus (B.N.F. Rothschild III, 2633). Le texte de ces incu¬ nables est souvent médiocre, avec de nombreuses lacunes ou incompré¬ hensions168.

La version insulaire a été publiée pour la première fois à la fin du XIXe siècle : G. Warner, The Buke of John Mandeville , Westminster, Roxburghe Club, 1889. L’édition est faite d’après quatre manuscrits, B.L. Harley 4383 (Lo5) complété, puisque incomplet, par B.L. Royal 20 B.X. (Lo7). Il a indiqué les variantes de B.L. Sloane 1464 (Lo9) et B.L. add. 33757 (Lon).

Il n’existe jusqu’ici aucune édition critique du texte insulaire. Une première classification des manuscrits a été donnée par : M.C. Seymour, «The scribal Tradition of Mandeville’ s Travels. The insular Version», Scriptorium, 18 (1964), p. 34-48.

Dans le même numéro, voir aussi: L. Schepens, «Quelques obser¬ vations sur la tradition manuscrite du Voyage de Mandeville », p. 49-54.

Une première tentative de classification des deux versions insulaire et continentale avait été faite par G. de Poerck, «La tradition manuscrite des “Voyages” de Jean de Mandeville, Romanica Gandensia », IV (1956), p. 125-158.

Une version modernisée du texte insulaire, faite d’après B.L. Harley 212, a été récemment publiée, Jean de Mandeville, Voyage autour de la Terre, trad. C. Deluz, Paris, Les Belles Lettres, 1993.

Il n’existe pas non plus d’édition critique de la version continentale. Le texte du plus ancien manuscrit daté de cette version, B.N.F. n. a. ff. 4515, a été édité par en 1953, M. Letts, Mandeville’s Travels, Texts and Translations, Londres, Hakluyt Society, 1953, Series II, 102, 2 vol., vol. I, texte de la version anglaise Egerton, vol. Il, texte français, comportant les principales variantes avec le texte insulaire prises dans l’édition de G. Warner.

Le texte de la version Ogier est resté manuscrit. Les passages concernant Ogier le Danois sont donnés par C. Deluz en version moder¬ nisée d’après le manuscrit Chantilly, Musée Condé 699, dans Croisades et pèlerinages, dir. D. Régnier-Bohler, Paris, R. Laffont, 1997, p. 1393-1435.

Pour les autres versions, on se reportera à la liste très complète donnée par M.C. Seymour, Sir John Mandeville, dans Authors of The Middle Ages, English writers of the Late Middle Ages, Londres, Var. repr. 1993, vol. 1, p. 1-64.

Pour les éditions de ces mêmes versions postérieures à 1983, on se reportera au Dictionnaire des Lettres françaises, Le Moyen Age, dir. G. Hasenohr et M. Zink, Paris, Fayard, 1992, s.v. Jean de Mandeville. La seule édition restant à signaler est celle de la version néerlandaise, Die niederlandische Version des Reisebeschreibung Johann von Mandeville, éd. W. Günther Ganser, Amsterdam, 1985.

La bibliographie sur Mandeville est imposante. Elle est donnée pour l’essentiel dans le Dictionnaire des Lettres françaises, op.cit. On peut signaler le dernier ouvrage paru : Ian Macleod Higgins, Writing text. The «Travels» of Sir John Mandeville, Philadelphie, Univ. of Pennsylvania Press, The Middle Ages Series, 1997, qui prend les varia¬ tions mêmes du texte comme objet d’étude.

Signalons enfin, dans une bibliographie, elle aussi copieuse, pour l’ anglo-normand: N. Denholm-Young, Handwriting in England and Wales, Cardiff, 1964.

[Texte édité] Le geste de sire Johan Maundeville de mervailles de mounde

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Essai de reconstitution de la mappemonde de Maudeville

(sur le tracé de la mappemonde de Martin Behaim), 1492.

Come il ensi soit qe la terre d’outre mer c’est assavoir la Terre Seinte qe hom dit la terrea de promissioun outre totes autres terres soit la plus excellente et la plus digne et dameb et soveraigne de toutes autres terres, et soit benoite et saintefie et consacrée0 de precious corps et de sancd Nostre Seignur Jhesu Crist / en la quelle terre il li plaisoit soi enoumbrer* en la Virgine Marie et char humaine prendre et noricioune et ladite terre marcher et environer de ses benurez piezf / et ou il volt meint miracle faire et prêcher et enseigner la foi et la lei de nous christiens come a ses enfantz / et ou il volt meint reproeche et meinte mokerie porter et soeffrir pur nous8 / et de cele terre singulerement volt estre appeliez roi cil qe rois estoit de ciel de terre de air11 de mer et des toutes choses contenuez en yceux / et il mesmes s’ appella roi par espicial de

cele terre1 en disant: «Rex sum Judeorurrè », qar lors estoit celle terre proprement des Juys / et celle terre il avoit elite pur luy entre toutes autres terres come la meileoure et la plus virtuouse et la plus digne du mounde, qar ceo est ly cuer et ly mylieux de tote la terre du mounde1, et auxi corne dit ly philosophe: «Virtus rerum in medio consistit m2» / en celle très digne terre volt ly roi celestres user sa vie et estre ledengez* des cruels Juys11 et passioun et mort soeffrir pur l’amur de nous0, pur nous rachater et diliverer des peines d’enfem et de la mort terrible perpe-tuele qe nous estoient apparilés* pur le pecché de notre primer piere Adam, et pur nos mesmes pecchez auxint / qar endroit de ly n’ avoit il nul mal deservi, qar onques mal ne pensa ne mal ne fist / et bien volt le roi de glorie en cely lieu plus qe en aucune autre terre? mort et passioun� soeffrir / qar qy voet as [fol. lv°] cune chose pupplier si qe chescun le sache il le fait crier et pronuncier en le my lieu de la ville si qe la chose soit sceue et espaundue a toutez partz / auxi ly crioursr* de tout le mounde volt mort soeffrir pur nouss a Jerusalem qe est en my lieu de mounde3 a la fyn qe la chose fust pupplié et sceue de toutes les coustés de mounde, comment il avoit chierement comparez* homme q’il avoit fait a sa ymage, et comment1 il nous avoit rechatez chierement pur le

grant amur q’il avoit vers nous sancz ceo qe nous l’eussons deservy / qar plus cher chatelu* ne plus grant reançoun ne poit il mettre pur nous qe son seint corps son precious sane et sa benoite vie qe tut offri et aban-dona pur nous / cil qe unques ne eust en ly tecche* de pecché par grant amur voleit son corps a mortv liverer pur peccheoursw. Ha, Dieu ! quel amur il avoit envers ses subgits quant il q’estoit sanz coulpes voloit mort soeffrir pur les coulpaplesx. Bien doit homme tiel seignur amer honurer douter et servir, et celle seinte terre honurer et priser? qe tel fruit ad porté par lequel chescun y ert sauvé si ceo ne soit par soun defaute. Bien doit estre delitable et fructuouse la terre qe fust aroscié et mollié du precious sane Jhesu Crist, qe est la terre qe Nostre Seignur2 nous promist en heri¬ tage4. Et en ladite terre voleit il morir come saisy3 pur la lesserb a ses enfauntz, pur quoi chescun bon christien qe poair en ad et de quoyc se deveroit pener et mettre en grant [travail]d de notre susdit et droit heri¬ tage conquerre et mettre fors des mains des mescreauntze et de l’appro¬ prier a nous, qar nous sumes appeliez christiens de Crist qe est nostre piere*, et si nous sumes droitz filz de Dieu nous devouns le heritage qe nostre pieref nous ad lessé chalanger* et ouster de mains des estranges�. Mes au jour de huy orgoil covetise et envye ount ensi les coers des seig

Mandeville anno 1322 Anglois

passoit maintes terres du Monde

[fol. 2] nurs terrienz enflammez q’ils entendent plus a autry déshériter q’ils ne font a chalanger et a conquerreh lour droit et propre heritage dessusdit. Et cil de comun qe bone volunté en ount a mettre corps et avoir pur conquere nostre susdite heritage1 ne poent rien faire sanz les seignurs souverains. Qar assemblé de communalté sanz chief seignurJ est corne trupeau des berbiz saunz pastour qe espaundent et ne scievent ou ils dévoient aler ne quoi ils dévoient faire. Mes s’il playsoit a nostre seinte piere l’apostoile, qar a Dieu plerroit il bienk, qe les princes terrienz fussent a bon acord et ovesqez ascuns de lur comune vousissent emprendre la seinte viage d’ outer mer5, jeo cuide estre bien certein qe en brief terme serait la terre de promissioun reconsilie1* et mise en mains des droitz heirs, filz de Jhesu Cristm.

Et pur ceo qe il y ad long temps qe il ne eust passage general outre mer et plusours gentz se délitent en oier parler de la dite seinte terre et en ount solaz / Jeo Johan Maundeville chivaler ja soit ceo qe jeo ne soie dignes, neez et norriz d’Engleterre de la ville de Seint Alban qe y passay la mer l’an millisme CCCme vintisme et secund11 le jour de Seint Michel / et qe depuis ai esté outre mer par long temps, et ai veu et environé moint pais et mointes diverses provinces et mointes0 diverses regiouns et diverses isles / et ai passé par Turkie, par Armenie la petite et la grande, par Tartarie, par Persie, par Sirie, par Arabie, par Egipte la haute et la basse, par Libie, par Caldee, par grande partie de Ethiopie, par Amasoine, par Ynde la menur et la moiene et de la majour une partie, et

par moût des diverses isles qe sount enviroun Yndep ou y demoerent moutz des diverses gentz des diverses leis et des diverses facions / des quelles terres et isles jeo parleray [fol. 2 v°] plus plenerement et dive-seray ascune partie des choses qe y sont quant y serra lieu d’en parler solonc ceo q’il me puet sovener / espicialement pur ceux qe volunté et ententeq ount de visiter la noble cité de Jerusalem et les saintz lieux qe la entour sont / et lour diveseray qel chemyn ils porroient tenir, qar jeo en ay par moint passez et chivalchez ovesqez bone compaignie, Dieu gracies.

Et sachez qe jeo eusse cest escritr mis en latin pur plus brifment deviser, mes pur ceo qe plusours entendent mieux romancz qe latin jeo l’ai mis en romanczs pur ceo qe chescun l’entende, et luy chivaler et ly seignurs et ly autre noble hommes qe ne scievent point de latin ou poi* et qe ount esté outre mer sachent et entendent si jeo die voir ou noun. Et si jeo erre en divisant par noun sovenance ou autrement qe ils le puissent adresser et amender, qar choses de long temps passés par la veue tour¬ nent en obly et memorie de homme ne puet mie tut retiner ne comprendre.

[Chapitre I]. Del chemin d’Engleterre jusques a Constantinople

Ore en noun de Dieu glorious qe voet aler outre mer par plusours chemins il poet aler par mer et par terre solonc les parties dont il movera3 dont ly plusours tournent tout a un fin. Et n’entendez mie qe jeo voil declarer toutz les lieuxb citez, villes, chasteaux par ou y convendra a passer qar jeo ferroie trop long compte. Mes soulementc ascunes païs et lieux principauxd par ou homme deit passer pur aler droite voie.

Primerement qe se moet des parties de Occident corne d’Engleterre, d’Irlande, de Galas, d’Escocee ou de Norwaie puet s’il voet aler par Alemaigne et par roialme de Hongrie qe marchist a la terre de Polaynie et a la terref de Pannonie et de [fol. 3] Slesieg. Et est ly roi de Hongrie moût poisant et moût vallanc sires et tient grant terre forement qar il tient

Bulgaria Hongrie et Sclavonic et de Comanie une grande partie11 et de Bulgarie qe homme appelle la terre des Bougres1 et de roialme de Russie grande partie dont il ad fait duchee qe dure jusques a la terre de Niflani et marchist a Prusse2 Et passe homme par la terre de ce seignur, par la cité de Cipronk et par la chastel de Neiseburgh et par la Male Ville1 qe siet vers le fyn de Hongrie3, et la passe homme la rivere de Danube. Cest rivere de Danube est moult grant rivere et naist en Alemaignem desouz les montaignes vers Lombardie et receit en luy XL autres fluvies et court Turchia par my Hongrie et par my Griece et par my Trachie et entre en mer vers orient et si roidement se fieri en la mer qe l’eawe maintient sa douceour XX Hues dedeinz la mer sanz soi meller ovesqes eawe de la mer. Belgrado Puis vait homme a Belegrave et entre homme en la terre de Bougres et la passe hom un pount de pierre qe est sur la rivere de Marroe” et passe hom par la terre de Pincemarcz04 et vet homme en Griece a la cité de NyP et puis a Ffinepape et puis a la cité d’Andrenople et puis a

Constanti-Constantinople qe soleit estre appeliez Besanzon�5. Et la demoret comu-nopoli

DEL CHEMIN D’ENGLETERRE JUSQUES A CONSTANTINOPLE

nement l’emperour de Grece. La est la plus bele eglise et la plus noble de mounde qe est de Seinte Sophie. Et devant cele eglise est l’ymage Justineen6 l’ empereur coevere* d’orr et est a chival coronez et soleit tenir un pomme reonde dorré en sa main, mes elle piecea* est cheue forss. Et ceo dit homme qe signefie ceo qe l’empereur ad perdu grant partie de sa terre et de sa seignurie. Qar il soleit estre empereur de Romanie1 et de Grece de toute Asie la moindre de la terre de Surie de la terre Judeeu en la quele est la cité Jerusalem et de la terre de Egiptev de Persie et d’Arabe, [fol. 3 v°] Mes il ad tôt perdu fors Grece et le païsw qe il se tient soulement. Et ascuns ount quidez plusours foichz a remettre le pomme en la main. Mes elle ne voet tenir. Celle pomme signefioit la seignurie qe il avoit sor le monde qe est rondezx. Et l’autre main il tient levee contre le orient en signe de manacer les malfaiteurs. Celle ymage estet sor un estagey * de marbre.

Image de Justinian empereur

Dismas le bon laron

[Chapitre II]. De la croiz et la coronne Nostre Seignur

A Constantinople est la croiz Nostre Seignur Jhesu Crist et une sue cotea sanz coustures et l’espounge et 1’ arundine* a quoy homme ly donoit a boire fel et aigre vin en la croiz et si ad un des claus de quoy il fust attachez a la croizb. Ascunes gentz quidunt qe la moitié de croiz Nostre Seignur soit en Cipre a une abbeÿe des moignes qe homme appelle la montaigne de Seinte Croizc de Cipre [mes y n’est mie ensy. Qar celle croiz de Cipre]d est celle en quelle Dismas luy bon laroun fust penduz2. Mes chescun nel sciet mie et ceo est malfait, qar pur avoir 1’ emolument des offerendes, ils la font a honurer et donent entendant qe ceo est de la croiz Nostre Seignour6.

Et sachez qe la croiz Nostre Seignur fust de quatre maneres de bois si corne cest vers devise : «In cruce sunt palma cedrus cipressus olivaf. » La piece qe aloit tout droit de la terre jusques amont vers le chief estoit

DE LA CROIZ ET LA CORONNE NOSTRE SEIGNUR

de ciprès et cele qe aloit de trasvers a quoi les mains estoient clavez* estoit de palmer et ly trunc dessouz q’estoit fichez dedeinz la roche en quoy il ly avoit une mortoise pur tenir le pié de la croiz, estoit de cedre. Et la table q’estoit sor la teste qe avoit piég et dimi de long en quoy le title estoit escrit en ebru en griec et en latin estoit de oliver. Et firent les Juys la croiz de ceo quatre manere de bois tout a certes11, qar ils [fol 4] quidoient qe Nostre Seignur deust la demorer tout pendant tant come le corps1 poroit durer. Et pur ceo firent ils le pié de cedre qar cedre ne porroit point ne en terre ne en eawe et ils voleient q’il durast longement. Apres ils pensoient qe le corps Nostre Seignur dust porrer et puer* et pur ceo firent ils le Thy de la croiz de ciprès q’est odourant aufin qe la flai-rour de soun corps ne grevast les trespassauntz. Et ly traversyn fust fait de palme, pur ceo qe en Veil Testament quant ascun avoit victorie homme le coronoit de palme. Et pur ceo q’ils quidoient avoir vencu Jhesu Crist ils les firent de cel bois. Et la table de la titre ils firent de oliver qar oliver signifie peez si corne l’estoire de Noé tesmoigne quant le columbe porta le raim de olivet qe signefiont peez estre fait entre Dieu et homme3. Et auxi les Juys quidoient lors avoir peez après la mort Nostre Seignur qar ils disoient q’il avoit mis discorde entre eux.

Et sachez qe Nostre Seignur1 fust attachés a la croiz en gisant par terre et puis fust dressez ovesqez la croiz, et ensi en dressant il soeffri la plus grande peinem. Item les Gregeys etn luy christiens auxi qe demoe-

rent outre mer dient qe l’arbre de la croiz qe nous appelloumz ciprès fust del pomer de quel Adam gousta de fruit et ensy ount ils en escrit et dit ceste escrit0 qe quant Adam estoit malades, il dit a soun filz Seth q’il alast a Paradiz et priast a 1’ angel qe garde Paradiz q’il ly vousist envoier de l’oille de l’arbre de misericorde pur oindre ses membres et pur reco-vrir sauncté. Le quel Seth y ala, mes ly angel ne ly lessoit entrer. Auxi ly dit qe de l’oille de misericorde ne poit il avoir et ly baillap treiz grainz de ceo mesme pomer et ly dit q’il les meiste en la bouche soun piere* et quant l’arbre cresteroit etq porteroit fruit adonques serroit son piere [fol. 4v°] garri. Et quant Seth fust retomé il trova son piere près de sa mort si ly mist des grainz en la bouche qe cresteeront et devindront en treis grantz arbresr desquelles la croiz fust faite qe porta le bon fruit Jhesu Crist, par quel fruit Adams et cils qe de ly sont descenduz sont garriz et deliverez de la mort perpetuele si ceo n’est par lour coulpes1. Ceste seinte croiz avoient les Juys enfowyu * en terre dessouz la roche del mont de Calvarie et la demorroit CCV aunz et plus tanquez elle fust trové par seinte Eleine la mere Constantin l’emperour de Rome. Et ceste Eleinew fust fille Choelx roi d’Engleterre qe adonques estoit appellé la Grande Britaniey qe ly empereur Constancz2 prist a femme pur sa beautéa quant il fust en celles parties4.

Et poiez savoir qe la croiz Nostre Seignur avoit de long VIII cubitz et ly traversin avoit de long III cubitz et dimib. La une partie0 de la coronne de quoi il fust coroné en la croiz et un des clausd et le fer de la launce et plusours autres reliques sont en France en la chapel le roi. Et gist la coronne en une vessel de cristal moult bien aoumez, qar un roi jadis achata ces seintes reliques des Janvoise as queux ly empereres les avoit engagez pur grant besoigne d’argentf q’il avoit5. Et combien qe homme die qe celle coronne est des espines, sachez q’elle est de jouncz marins blancz qe poingnent come espines8, qar jeo l’ai veu et regardé moult especialement par plusours foichz celle de Paris et celle de Constantinople. Qar ceo fust tout une coronne entortillez faite des jonczh, mes homme l’ad desseverez* et départiez en deux dont l’une partie est a Paris et le autre a Constantinople1. Et si en ayj une de celles preciouses espines qe semble estre une espine blanche, et celle me fust doné pur grant espicialté, qar il y ad plusours brisez et cheüzk deinz le vessel ou la [fol. 5] coronne gist si come ly jonc se debrisont quant homme remue le vessel1 pur monstrer as grantz seignurs6.

Et sachez qe quant Nostre Seignur fust pris la noit il fust menez en un jardin primerement et fust examinez moult fortement, et la se moke-

rent de ly les ribauds Juysm et ly firent une coronne des braunches d’une albe espine qe crestoit en le jardin11 et ly mistrent les espines devers la teste et si durement l’empresseront qe ly sanc coula en plusours lieux par la face par le col et par les espaules. Et pur ceo ad l’albe espine plusours virtues qar qe porte une braunche sor ly il n’ad [doute]0 de foudre ne de tonoyre ne de tempeste, ne la mesoun ou il est dedenzp nul mavois espirit ne poie approcher*1 en lieu ou elle soit. En cel jardin ly renoia seint Pierre treiz foiz puis fust Nostre Seignur menez devant les evesqes et les maistres de la loi en une jardin qe fust de Anne et la fust il autre foiz examiné et puis moké et ledengé* et coronné autre foichzr d’une espine blanche qe homme appelle berberiz qe cresteoit en la jardin qe ad auxi moutz de virtues’5, et si fait homme de bone oint1 * des foilz de celle espine. Puis fust il menez en le jardin Caiphas et la fust il coronné d’une engletier. Et puis fust il mené en la chambre Pilatus [qe estoit junkee de joncz marins]u pur examiner et la fust il coronnee d’une coronne de joncz de la mer et la l’assistrent ly Juy en une chaiere et ly vestirent une mantel et ly firent une coronne de ses joncz et s’agenulerent en luy escar-nisant* et en disant : «Ave rex Judeorum. »v Et ceo est cest coronne, dont

la moitié toute roundew est a Paris et l’autre moitié est a Constantinople, ovesqez la quelle Nostre Seignur fust mis en la croiz et mort soeffrit pur nous. Par quoi homme doit tenir celle coronne plus preciouse qe nul des autres. Et le hast* de la launce ad l’emperour de Alemaigne, mes le fer [fol. 5 v°] est a Paris. Et nientmeinzx l’emperour de Constantinople dit q’il ad le fer de la launce. Jeo l’ai veu et est plus larges assez qe cely de Paris7.

[Chapitre III]. De la cité de Constantinople et de la foy des Griecz

A Constantinople gist seint Annea la mere Nostre Dame la quelle seinte Eleine fist porter de Jerusalem2. Item la gist le corps seint Johan Crisostome qe fiist archevesqez de Constantinople. Et auxi gist illeques seint Luc 1’ evangelist qar ses os furent la portez de Betanieb ou il fust enterrez3 et moutz des autres reliques y sunt. Et si ad le vesseal de pierre auxi corne de marbre la quelle pierre homme appelle enydros4 qe toutdis degutent eawe et se reomplissent de eux mesmes touz les aunz tantque ils vont horsc par dessure sanz ceo qe l’en mette rienz dedenz.

Constantinople est moult bele cité et moult noble et bien muree et est la la citéd triangulere, et la il y ad une brace de mer qe homme appelle Hellespont et autres l’appellent la Bouche de Constantinople et autres le Bracz Seint George. Et ceste bracz dost les deux parties de la cité. Et plus haut vers le chief de ceste bracz de mer devers la Grant Mer soleit estre la citée de Troies5 sur la rive del eawe en moult beau lieu et plain,

Constantinople

St. George.

Aristotele natif a Strageres.

mes la cité y piert poi pur ceo q’il y ad si grant temps qe elle fust destrue.

Entour Griece y ad plusours isles come Calistres, Calcas, Critige, Tesbria, Mineafflaxon, Melo, Carpate, et Lempnef6. En celle ysle est ly mont Athos qe passe les nuesg et y ad auxi plusours langages et plusours païs qe touz obéissent al emperour11, ly Turcople, ly Pincenard, ly Comaing17 et moultz des autres gentz et le pais de Trachie> et Macedoigne dont Alisandre fiist roi. [fol. 6] En ceo pais fust Aristotiles née en une cité qe homme appelle Strageres, assez près de la cité de Trachie. Et a Strageres gist Aristotilesk et y ad un aulter sor la tombe et fait homme grant feste de ly touz les aunz auxi bien corne s’il estoit saint8. Et sor soun aulter ils vont tenir les grantz consails ensemble et lour semble qe par inspiracioun divine y lour vient a devant le mellour consail1.

En ceo pais y ad moultz des hautez montaygnez. Vers la fyn de Macedoyne il y ad une montaygne qe est apellé Olimpus qe départe Macedoigne™ et Trachie et est si haute qe elle passe les nuees. Et y ad

DE LA CITÉ DE CONSTANTINOPLE ET DE LA FOY DES GRIECZ 1 09

une autre qe ad noun Athos q’est auxi si haute qe l’ombre de luy se extent jusques a Lempne11 q’est une isle a LXXVI miles0 longs de la montaigne9. Et au somet dessure de celles montaignesp il y ad si pur aier q’il ne court ne vent ne aureq*, et pur ceo n’oisel ne beste ne poroit la sus vivre pur ceo qe l’aier est trop secz. Et dit homme en celles parties qe ly philosophes1 jadis y monteront sur celles montaignes et tenirent a lour narriss* un esponge moillé en eawe pur avoir aier moistie1 ou autre¬ ment ils ne puissent alleineru* mes fuissent defailliz pur defaute d’aleyne pur ceo qe l’aier est trop secv Et sur celles montaignes en haut en la poudrew ils escrivoient lettres ovesqez lour doiz, et au chef del an ils remonteront et treveront les lettres toutes autieles q’ elles les avoient escritesx et n’estoient rienz deffaites par quoi y pert bien qe les montaignes joignent�* jusques a pur aier.

A Constantinople est ly palaiz de l’emperour moult beau et bien ordeiné et y ad delés une belle place2 pur jouster ou pur juer q’est toute as estages* et y ad degrez entour si qe chescun poet ver sanz espechier autri veweal°. Et dessuz ces degrez sunt les estables voustés pur les

Athos mons.

palais de l’empereur

Religion divers de Grecs et Romains

chivalx al emperour et sont tous les pilers dedeinz de mar [fol. 6 v°] breb.

Dedeinz l’eglise Seint Sophie un emperour jadis voleit faire mettre le corps d’un soen parent mortc et quant homme fesoit sa fosse l’em trova un autre corps dedeinz terre et sor ce corps une grande plate de fin or*1 ou il avoit lettres escrites en ebru en griec et en latin qe disoient ensy : «Jhesu Crist naistera de la virgine Marie et jeo croi en ly. » Et la date contenoit qe cil estoit mis en terre mil aunz avant qe Notre Seignur fust né, et unqore est la plate de or en la tresorie de l’eglise et dist homme qe ceo fust® Hermès ly sages11.

Et come bien que les Gregeois soient christiens toute foichz ilz varient moult de notre droite creaunce, qar ils dient qe ly Saint Espirit ne procede point de Filz mes de Dieu le piere soulement et n’ obéissent point al les eglise de Rome ne al pape et dient qe tant de poair* ad lour patriarche de la corne le pape de cea. Et pur ceo le papef Johan XXUdo lour escrit lettres12 cornent Christienté devoit estre toute une et q’ils dévoient obeier a une pape q’est droit vicaires de Dieu et a qy Dieu [dona]g plein poar* de lier et assoudre pur quoi ils deveroient obeier a luy. Mes ils envoierent respounse moult diverse et entre les autres choses ils disoient ensy: «Potentiam tuam summam circa tuos subjectos firmiter credimus. Superbiam tuam summam tollerare non possumus h. Avaritiam tuam summam satiare non intendimus. Dominus tecum quia Dominus nobiscum est. » Et autre respounse ne poait ly pape avoir de eux. Et font auxi le sacrement de l’aulter de pain levee et dient qe nous

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mesprignoms del faire de pain qe n’est mie levee qar Nostre Seignur le fist de pain levee a la Cene. Ou Jeudi Seint ils font lour pain levee pur la remembrance de la Cene1 et le secchent [fol. 7] au solail et le gardent par tout l’an et le doignent as malades en lieu de Corpus Domini. Et si ne font qe une enoinxioun1 * en baptisme et ne font point darein oinxioun as maladesk. Et dient assint qe il ni ad point de purgatoire et qe les aimes n’ount peine ne joie jusques au jour de Jugement. Et dient qe fomica-cioun n’est pas pecché mortel ancis est chose naturele. Et qe homme et femme ne se deveroient marier qe une foichz, et qy se marie plus les enfauntz sunt bastardes et engendrez en péché. Et si deffont les mariages pur petite occasioun. Et lour prestres sont auxi toutz mariez1. Et dient qe usure n’est mie pecché mortel et vendent les benefices de seintez églises et si fait homme”1 maintenant autre part de quoi ce est damages et grant esclandre, qar au jour de huy est Simon" coronnez roi en seinte Eglise. Dieu le voille amender, qar tant corne seinte Eglise chancelle et douche le peuple ne puet estre en bon estât. Et dient les Griecz qe pur quanisme homme ne doit point chanter messe sinoun le samadi et le dimenge0. Et si ne junent point le samadi en nulle seisoun de l’an s’il ne soit la veille de Noel ou de Pasquez. Et ne lessent point les Latins chanter a lour aulters et s’ils chantent par ascune aventure ils lavent l’autier après de eawe benoite et dient qe homme ne doit chanter qe une messe le jour a un aulter. Et dient auxi qe Notre Seignur ne mangea unquesp mes il fist semblance de manger. Et dient qe nous peccheons mortelment a raser

Simon coronné roy de l’eglise Romaine

noz barbes qar ceo est signe del homme et dun de Nostre Seignui� et cils qe les font raser le font pur estre plus plaisant a mounde et as femmes. Et dient qe nous peccheoms a manger [fol. 7v°] des bestes qe furent defenduz en Veil Testament ceo est des porceaux des lievresr et d’autres bestes qe ne roignent* point lour viaunde. Et dient qe nous peccheoms de ceo qe nous mangeoms char le simaigne de quarresme prenant et de ceo qe nous mangeoms char8 les meskerdiz et oefs et furmage les venderdiz. Et escumengent touz ceux qe font abstinence de manger char le samadi. Item le empereres de Constantinople fait le Patriarke les archevesqes et les evesqes et doigne les dignités et les benefices et les oust et prive1 quant il trove ascune cause. Et ensi il est sires de temporel et del espirituel en soun pais.

Et si vous voilez savoir de lour ABC quelles letttres ils ount, ici les poez veer ovesqes les nouns qe ils les appellent11 :

Alpha Betha Gama Delta Ebrevis Elonge Epilmon Zetha Hetha Iota Kapda Lapda Or Ni Exi Obrevis Pi Cophe Ro Summa Thau Vi Fy Chi Psi Othomega Diacosin.

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[Chapitre IV]. De seint Johan l’evangeliste et de la fille Ypocras convertie en la fourme de dragoun

j Et come bien qe chestes choses ne touchent a la matière de chimin } enseigner nientmoinz y touche a ceo qe j’avoy promis a declarer une | partie des custumes des maneres et des diversetés d’ascunz païs. Et pur ceo qe ceo est la primer païs variant et descordant en foi et en lettres3 de nostre païs de cea pur ceo l’ai jeo icy mis aufin qe vous sachez la dever-sité qe est entre nostre creaunce [fol. 8] et la leur, qar moultz des gentz se délitent et y prignent solaczb en oier parler de choses estranges.

Ore retomeray jeo a moun chemin diviser0. De Constantinople qe ; voet aler par la terre de Turkie il vait vers la cité de Nike et passe homme ; par le port de Chievetoutd2, et veit homme toudis devant ly la montaigne • de Chievetout q’est bien haute. Et est une lieue et dimi de Nikee ou l’em vait qy veot par eawe par le Bracz Seint George et par la mer vers la ou

Chemin de Consta, en Turkie

Mastik en Silo

Pathmos. St. John 100 ans

Asia minor Hirkie

Pateran st. Nicolas

seint Nicholas gist et vers moultz autres lieuxf. Primerement vait homme a l’isle de Silo3. En celle isle crest ly mastik en pititz arbresteauxg et ist comme goume de pruners ou de cerisers. Et puis vait homme par l’isle de Pathmos, la escrit seint Johan 1’ evangelist l’Apocalipie. Et poez savoir qe quant Nostre Seignur suffiit passioun seint Johan n’avoit d’age mes XXXII aunz, et après sa passioun il vesquit LXVIIh aunz et en le centisme an de soun age il morist1.

De Pathmos l’em vait a Ephesimi une bele cité et près de la mer. La morist seint Johan, et fiist enterrez derrière l’autier en une tombe. Et y ad une moult belle eglise, qar christiens solerent tenir cel lieu, mes tout-foiz en la tombe seint Johan y ni ad qe mannek, qar le corps de luy fust translaté en paradiz. Et ore tiegnent les Turkes la cité et l’ eglise1 et toute Asie la moindre et pur ceo est Asie la meinorm appellé Turkie. Et sachez qe seint Johan fist la faire sa fosse en sa vie et puis se cocha dedeinz tout vif. Et pur ceo client ascuns qe il ne morist mie, mes qe il se repose jusques a jour de Jugement. Et veraiment il y ad la une grande mervaile, qar homme veit viseblement souventfoithz la terre de sa tombe crouler et movoir par dessure, et la poudre auxi, ensy qe il eust un [fol. 8v°] homme vifz dessouz qe le remuast, dont toutz cil qe regardent le se merveillent moût, et ceo est bien resoun"4.

Puis de Ephesim vait homme par moutz0 isles de mer jusques a la cité de PateranP ou seint Nicholas fust neezq et puis a la cité de

DE SEINT JOHAN L’EVANGELISTE ET DE LA FILLE YPOCRAS... 1 17

Marrear ou il fust elieu evesquez par la grace de Dieu5. La cresteont très bons vins et très fortz qe homme appelle vin de Marreas.

De la vait homme a l’isle de Crete qe ly empereres dona jadis as Janewaist6. Et puis passe par le isle de Cohosu et par l’isle de Langhov desquels isles Ypocras fust sires7, et dit homme qe en celle isle de Langho est unqore la fille Ypocrasw en guise d’un grant dragoun qe ad bien C toisesx de long, si corne l’en dit, qar jeo ne l’ay mie veu. Et cils de isle l’appellent la Damey de païs. Et gist as voultes d’un auncien chastel et se monstre deufoithz ou III Fanz et ne fait a nulluy damages si homme ne luy fait mala. Et fust ensi meuee et changéb d’une bele dame-seile en une dragoun par une dieuesse qe avoit noun Dianec, et dit homme qe elle revendra unqore ariere en soun estated quant homme trovera un chivaler si hardiz qe l’ouse aler baiser en la bouche. Mes après ceo qe elle sera convertie en femme elle ne vivera gairs. Il n’ad mie long temps qe un chivaler del Hospital de Rodese qe pruz estoit et hardiz dit qe l’irroit baiserf. Si monta sur une corser et ala au chastel et entra la

Marrea bon vin Crete est Candie Genovais Cohos Hypochras

dragon la fille en Langho

cave et le dragoun comencea a lever la teste encountre luy. Et quant le chival le veioit si hideux il fui sa voie et porta la chivaler maugréé luy sur une roche et de celle roche il sailli en la mer et ensy fust perduz le chivalerg.

un homme Item une jeovenes homme qe rien ne savoit de ceste dragoun [fol. 9]

jeovenes jSSy (f une nief, et aia pârmi l’isle jusques au chastel et entra en la cave mount de veu

du dragon. et a*a tant avant q il trova une chambre et la vit il une damoisele qe se pignoit et regardoit en une mireour et si avoit moult de trésor entor ly, et il pensoit qe ceo fust une femme legiere qe demorast illesqes pur receiver ses assentantsh*. Si atttendi tantque la damoisele vit l’ombre de ly en mireour et se toma vers luy et luy demanda quoi il voloit1. Et il repondi q’il voleit estre ses amis et elle demandoit s’il estoit chivaler et il dit qe neniP. Dunques, dit-elle, ne porrez vous estre mes amis. Mes aies vers voz compaignons et faitez vous faire chivaler et demain jeo isserai hors de cienx et vous irrai au devant, et moy venez baiser en la bouche et n’aietz point de pour* qar jeo ne vous ferray point de mal, et corne bien qe vous semble qe jeo soi hideux a veoir ceo est par enchaun-tement qar jeo suy tiele corne vous ore a veoirk. Et si vous me baisez vous averez tout ceo tresour et serietz moun baroun1 et sires de celle isles. Et sur celle il s’en parti et ala vers ses compaignons en la nief et ly fist faire chivaler. Puis venoit lendamain a devant la damoisele pur la baiser. Et quant il la vist issir de la cave en fourme si terrible il eust si grant pour q’il fuy sa voie tantquez a la nief et elle si après. Et quant elle vist qe il ne retomeroit vers luy si comencea a crier et braier* corne dolente et retoma arierem, et tantost cis chivaler morust et unques puis

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nuis chivalers ne la poerent veoir11 q’ils ne fussent tantost mortz. Mes quant y vendra un0 si hardiz qe l’ouse aler baiser il ne mora mie, mes convertera la damoisele en sa droite fourme et sera sires du païs8.

Et puis vait homme a l’isle de Rodes qe ly Hospitalers? tegnent et govement. Celle isle ils tolirent al [fol. 9 v°]emperour en temps jadisq et soloit celle isle estre appeliez Collosr et unqore l’appellent les Turkess ensy et seint Paul en ses epistres1 escrivoit a eux de celle isle ad Collosenses9 . Ceste isle est bien VIIIe lieusu loing de Constantinople en passant par my la mer.

Hospitaliers

[Chapitre V]. Des diversetez en Cipre. Del chemin de Cipre jusques a Jerusalem et del miracle d’une fosse pleine d’areyne

! De celle isle de Rodes l’en vait en Cipre ou il y ad moult fortz vinz | qe primer sunt rougez et après un an deviegnent blancz et de tant come ils sont plus veils de tant sont ils plus blancz et plus cler et plus odorantz2. Et passe homme par cele chemin delez la gulf de Cathalie3 ou y soloit avoir une grande terre et une belle cité qe avoit a noun Cathalieb, la quelle cité [et] païs fust perduz par la folie d’une jeonne hommec. Qar il avoit une damoisele bele et faitised* laquelle momst sodeignement et i fust mis en une sarkeu* de marbre. Et pur le grant amur qe avoit en luy I il alast de noist a sa tombe et l’overy et entra et geust ovesqes luye et puis ! s’en party. Et quant y vient au chief de DC mois si venoit une voiz a luy et luy dist : «Va a la tombe de ciele femme et l’overez et regardez ceo qe

tu as engendré en luy et gardez bien qe tu ne le lessez qar si tu ne vais mal te avendraf . » Liqueux y ala et overy la tombe dont y vola fors une teste moult défiguré et hidouse a veoir, la quelle teste remira la cité et le païs et tantost la cité fundy en abisme. Et la il y a moult perilous passage et sanz fonzg3.

Et de Rodes a Cipre y ad bien Ve lieush et plus, et homme irroit bien en Cipre sanz entrer a Rodes1 qe voderoit en lessant Rodes a costél

Et cest Cipre est moult belle isle et moult grande et y ad IIIIk prin¬ cipaux citez et y ad une archevesqez a Nichocie1 et treiz autres [fol. 10] evesqez en païs4. Et a Famagoust y ad une de principaux portz de mer qe soit en mounde. La arrivent christiens et Sarazins et gentz de toutes naciouns et auxint a Limeceezm. En Cipre est la montaigne de Seinte Croiz ou il y ad moignes noirs. Et la est la croiz del bon laron Dismas si corne jeo vous ay dessous dit. Et cuident ascuns qe ceo soit la moitié de la croiz Nostre Seignur, mes noun est et font mal qe ensy le font enten¬ dant”. En Cipre gist seint Zenonime0 5 du qy cils du païs font grante feste, et en le chastel de Damurs gist le corps seint Hillarien et le garde hommep moult dignement. Et près de Famegoust fust neez seint Bamabé l’apostre6.

DES DIVERSETEZ EN CIPRE.DEL CHEMIN DE CIPRE. . .

En Cipre l’en chace ovesqez papiouns7 qe semblent leopardz privez qe prignent trop bien les bestes savages� et sont un poy plus grantz qe leon et plus aigres et prignent les bestes savages plus asprement et plus aigrement1 qe les chiens ne facent. L’en chace auxi ovesqez chiens domestes mes les papiouns chacent plus aigrements.

En Cipre ount ils une manere qe seignurs et valet mangent touz par terre qar ilz font faire fossez en terre1 enviroun les sales de parfond jusques a genoil et les font bien paver, et quant ils voillent manger il saillent dedeinz et s’asseont, et puis homme mette la mappe del autre cousté sur le pavement. Qar ce est guyse de par delà pur estre plus fres-chement pur ceo qe le pays est plus chaut q’il ne soit ycy, et as grandes festes et pur gentzu estranges s’ils viegnent ils font mectre et bancz et tablesv si corne l’em fait en ces partiesw mes ils amassent mieux a seoir a terre8.

De Cipre vait home vers Ierusalem et vers les autres lieuxx qe les Sarazins tiegnent. Et est homme en ung jour et en une noity qe ad bon vent au port de Thir, qe maintegnant homme appelle Sur2 et est une entré3 de Surie. Il y soloit avoir moult bele cité des christiens, mes les Sarasins [fol. 10v°] l’ount destruit en grant partie et gardent le port moult

curiousement pur le pour* q’ils ount des christiens et pur tribut a leverb. L’en irroit bien plus droit a ceo port sanz entrer en Cipre mes l’en vait volentierz en Ciprec pur soi reposer en terre ou pur prendre ascunes choses necessaires pur lour vivre la. Sur la rivage de la mer troeve homme moultz des rubiez et des grenaz. La est la fontaigne dont seinte Escripture enparle: «Fons ortorum et puteus aquarum vivendum9.» En celle cité de Thir dit la femme a Nostre Seignur: «Beatus venter qui te portavit et ubera que suxisti. » La pardonna Nostre Seignur les pecchés de la femme Cananee. Devant Thir soleit estre la pierre sur quoi Nostre Seignur seoit et prechoitd et sur celle pierre fust fundez l’esglise de Seint Saveor10. Et a VIII milese de Thir contre orient sur la mer est la cité de Sarphen ou Sarepte de Sidoniensf. La soleit demorer Helies le prophetes la resuscita il Jonas le filz a femme veveg n. Et a V miles de Sarphen est la cité de Sidonh de la quelle cité Dido estoit, qe estoit femme Eneas1 après la destruccioun de Troies et qe funda la cité de Cartage en Affrique, et ore apelle homme Sidon, Saietei Et en la cité de Thir regna

DES DIVERSETEZ EN CIPRE.DEL CHEMIN DE CIPRE...

Agenor� le piere* Dido12. Et a XVI miles1 de Sidon est Beruth et de Beruth a Sardenar”1 y ad treiz jomés. Et de Sardenar y ad V lieus a Damace11. Et qe voet aler plus loinz par mer, et plus approcher a Jerusalem, homme vait de Cipre a port de Jaffe ce est ly plus près port de la cité de Jerusalem, qar de ceo port jusques a Jerusalem n’y ad qe une jomé et dimi13. Et [est]° la ville appelle Jaffe pur un des filz Noé qe avoit a noun Jaffet, qe la funda, et maintenant est appellé JoppéP. Et sachez qe Jaffe est [fol. 1 1] la plus auncienne ville qe soit en mounde qar elle fust fundez devant la fluvie de Noéq. Et unqore y piert en la roche la ou les cheynes de fer furent atthachez dont Andromade1 une grant géant fust mis en prison avant le fluvie de Noé de quel géant l’os d’une de ses coustes ad XL piezs de long14.

Et qe arrive a primer port de Thir ou de Sur dont j’ay parlé il vait par terre s’il voet jusques a Jerusalem. Et vait de Sur* jusquez a la cité d’ Acounu

en une jour quelle cité soleit estre appellé Tholomaidav et estoit une cité des christiens moult bele jadis mes elle est forment gastee et siet sur la merw. Et de Venise jusques a Acoun par mer y ad Mil.Mil.et niFx lieues lombardelesx. Et de Calabre ou de Cecile jusques a Acoun par mer y ad Mil.CCC. lieues lombardelesy 15. Et l’isle de Crete2 est droitement en mie voie. Et près de celle cité d’ Acoun vers la mer a VFX stadiesa en la destre partie vers midy est le mont Carmelin ou Helies le prophète demorroit, et la fust primerement trové l’ordre de fferesb carmes16. Celle montaigne n’est pas grande ne haute, et au pié de celle montaignec soleit avoir une bele cité et bone des christiens qe homme appelloit Caiphas pur ceo qe Caiphasd l’avoit fondez mes elle est auques toute gastes17. Et au senestre de mont Carmelin y ad une ville qe ad a noun Saffrane assise sor une autre montaigne, la furent neez seint Jake et seint Johan et en lieu de lour nativité est une bele eglise18. Et de Tholomaida qe ore ad a noun Acoun jusques a la grant montaigne q’est appelléf la Scalle des Thyrs y ad C stadiesg19. Et delez ceste cité de Acoun court une petite rivere qe

ad noun Beleoon et la delez est le fosse [Mennon]h, ce est une fosse reonde qe ad bien C cubitz1 de large et est toute [fol. 11 v°] pleine d’ aregne* luisant de la quelle homme fait voirre bele et clerei et vient homme querre celle aregne* par mer en niefs et par terre en chariochz. Et quant homme ad forment desemplie celle fosse de celle aregnek lendemain elle est ariere auxi pleine corne devant et ceo est grant mervaille1. Et toudis y ad grant vent en celle fosse qe remove tutdis l’ aregne et la fait tumeboiler* merveillousementm. Et qe mectroit ascun metal en ceo fosse entremy l’ aregne11 ceo metal se converteroit en voirre. Et ly voirres auxint q’est fait de celle aregne, si homme le mette ariere en celle fosse il devient aregne comme devant0. Et dient ascuns qe celle fosse est une aspirai de la merp Arenouse20.

Item d’Acoun dessousdit l’em vait en quatre jorsq a la cité de Palestine qe fust des Philesteauxr et meintenant est appellée Gaza ce est a dire cité riche et est moult bele cité et bien puepplie et siet un poy a desus la mer. De celle cité emporta Sampson le fort les portes sur une

haute tertres quant il fust pris en celle cité, et si occist en palais le roy et luy mesmes et moultz des meilliourz des Philisteaux1 qy l’avoient avou-glez et ses cheveux tounduz et puis emprisonez qar ils se mokeient de luy. Et pur ceo il fist tresbocher la maisoun sur eaux. Et de la vait homme a la cité de Cesaireu et puis a Chastel de Pelerinz et a Ascalonge et puis a Jaffev et a Jerusalem qy veot21.

Et qe veot primerement aler par terre a Babiloigne ou ly Soudan [demoert] communementw pur impetrer grace de luy pur aler plus seure-ment par le païs ou pur aler al mont de Sinay avant qe l’em aille a Jerusalem et puis retomer par Jerusalem51, adonques y vait homme de Gaza au Chastel Dairey et puis ist homme de Surie7 et entre homme as desertz ou les cheminz sunt moult zablenous* et cis desertz [fol. 12] dure bien VIIP jomés. Mes toutdis troeve homme hosteleirs sur le chemin par jomés ou homme troeve ceo qe mestier est de toutes choses necessaries pur vivreb22. Et homme appelle ce desert Alhiletc et quant homme ist hors de ceo desert homme entre en Egipte, et appelle homme Egipted

Canopat, et solonc autre langage homme l’appelle Mersine. Et troeve homme primes une bone ville qe ad a noun Balbezf et est au fin du roialme de Halappe23 et de la vait homme a Babiloigne et a Caire8.

[Chapitre VI]. Des plusours nouns des Soudanz et de lour estre et de la Tour de Babiloigne

A Babiloigne, y ad une bele eglise de Nostre Dame ou ele demor-roit VIP aunz quant elle fuy de la terre de Judée pur le pour* de roi Herodes. Et la gist le corps de seint Barbe virgine, et la demorroit Josephb après ceo qe il fust vendus de ces freres2 Et la fist Nabugodonosor mettre en fui* les treiz enfantz pur ceo q’ils estoient de bon foy, qe estoient appeliez0 solonc ebru Ananie, Azarie et Misaël si corne le psalme de Benedicite les nome, mes Nabugodonosor les appel-loi� autrement Sidrac, Misac et Abdenago c’est a dire Dieu glorious Dieu victorious® Dieu sur tutz reaimes. Et ceo fust pur le miracle q’il vist le Filz Dieu si corne il disoit aler ovesqez ses enfantz par my le feu3.

La demoret le Soudan en son Calahelitf, qar la est communément la siege en une bele chastelg et fort et grant assis sor une roche, ceo est au Caire delez Babiloigneh. En ceste chastel y ad toutdis demorant quant ly Soudan y est pur ly servir1 et pur le chastels garder plus de VIMil personnes qe ount toutes lour necessarie� de la court del Soudan sanz ceo qe il y ait guerre ne autre grant affairek4. Jeo le doy bien savoir qar jeo demorray soudeour ove luy en ses guerres grant piece de temps encontre les Bedoins1, et me eust [fol. 12 v°] mariez moult hautement au fille du prince terrien et doné des grantz heritages si jeo vousisse avoir renoié moun creatour. Mes jeo n’avoy talent pur nul avoir qe il me poait promettre1115.

Et sachez qe ly Soudan est sires de V roialmes11 qe il ad conquis et appropriez a luy par force. Ces sont le régné de Canopat, ceo est Egipte, et le régné jerosolomitan dont David et Salamon furent rois, et le régné de Surie dont la cité de Damasce fust chief0, et le régné de Halappe en la terre de Matzp6, et le régné de [Arabe]q qe fust a un des III roys qe

DES PLUSOURS NOUNS DES SOUDANZ...

alloient faire présent a Nostre Seignur quant il fust nez et plusours autres terres tient il en sa mainr. Et ovesqes ceo il est Califfes qe est moult grant chose. [Soudan]s en lour langage est tant a dire comme corne roy. Il soloit avoir V soudans, et maintenant y n’y ad qe cely de Egipte7.

Et le primer Soudan fust Xaracon qe fust de Mède et fust piere a Sahaladin qe prist le califfe de Egipte et l’occist et fust Soudan1 par force8. Puis fust Soudan Sahaladin en qy temps le roy Richard d’Engleterre y fust ovesqez plusours autres qe garderont le passage9 qe Sahaladin ne poait passer11. Après Sahaladin regna son fils Boradinv et après son neveu. Puis ly Comainz qe estoient [come]w serfs en Egipte sentirent lour poair grantx et elisoient un Soudan de eux le quel se fist

appeller Melechsalay. Et en soun temps entra el païs le roy de Ffrance seint Lodowyz2 et combati a luy et [fusta] pris et emprisoné et cis fust occis de ces serfs mesmes qe puis elisoient un autre qe avait noun Timpiemanb et cis fist delevrer seint Lodowyz de prisoun pur reanceoun. Et puis un autre de ces Comainz regna qe avoit noun Cachas, et occist Turqueman pur estre Soudan et se fist appeller Melechimees. Et puis un autre qe avoit noun Bendochdar0 qe occist Melechemees et puis un autre pur estre Soudan, et s’appelled Melechdar® En soun temps entra ly bon roy Edward d’Engleterref en Sirie et fist grant damage as Sarazins, et puis [fol. 13] fust cis Soudan empoisonezg a Damaste. Et soun filz quidoit regner après luy par héritage et se fist appeller Melechsachh. Mes un autre qe avoit noun Elphi1 le chacea fors de païs et se fist Soudan. Cely

prist la cité de Tripelle et destruit moutz des christiens l’an de grace Mil CC mi� et IXL Puis fust il emprisonnék d’un autre qe voloit estre Soudan. Mes cils fust tantost tué. Après fust ly filz Elphy élit Soudan et s ’appella Mellechassera1 et cil prist la cité de Acoun et enchace toutz les christiens. Cilz fust auxi emprisonez et fust soun frere fait Soudan et appelé Melechnasserm. Et puis un appelé Guytoga11 le prist et mist en prisoun en chastel de Montruial et se fist Soudan par fortz et s’ appella MelechadeP et cils estoit Tartarins. Mes les Comainz le chaceront hors del païs et firent un de lors Soudan qe avoit noun LachinP, et cils se fist appeller Melechmanser� le quel jeuoit* un jour as eschés et sa espie gisoit delez luy si qe un se coroucea a luy et de propre espeie l’occistr. Après furent ils a grand discorde a faire une Soudan et finalement ils s’acorderent a Melechnasser8 qy Guytoga avoit mis en prisone a Montruial1. Cil regna longuement et se govema sagement, si qe le eisnez filz fust élit après luy Melechmader, le quelle soun frere fist occire secre-

tement pur avoir le seignorie et se fist appeller Melechmadabronu et cils fust Soudan quant jeo m’en partievl°.

Item ly Soudan poet bien mener hors de Egipte plus XX Ml1 hommes d’armes. Et de Suriew et de Turkie et des autres païs qe il tient il en put trere plus de LMl1 et toutz cils sont toutdis a luy sanz les gentz de soun païs qe sont sanz nombrex. Chescun ad bien près de VI� florinsy par an. Mes sur ceo il covient chescun tenir treiz chivalx2 et un camail*. Et par les cités et par les villes [sont]a amirals qe ount a govemer celle gent, l’un ad a govemer IIII, [fol. 13 v°] l’autre V, l’autre plus, l’autre meinz, et atant prent ly amiral pur ly tout soul come toutz autres soudeours dessouz ly ount. Et pur ceo quant le Soudan voet ascun vallant chivaler avancer15 il le fait amiral. Et quant il [fait]c chier temps les chivalers sont povresd et vendent lours chivalx et lour hamois.

Item ly Soudan a IIII femmes, une christien et III sarrasinese dont l’un demorre a Jerusalem et l’autre a Damaste et l’autre a Ascalone11. Mes elles transmevent bien as autres cités et quant il voet il les va visi¬ ter� Et si ad des amies tantz corne il voet qar il fait venir devant luy les

plus beles et les plus nobles damoiseles de soun païsg et les fait garder et server moult honourement et quant il voet un avoir pur coucher ovesqez luy il les fait toutes venir davant luyh et regarde partout la quelle luy plest mieux, et a celle il envoie ou gecte le anel de son doy1 et tantost homme I la meigne baigner et vestir et asseinerJ * noblement, et la noit homme la | meigne en sa chambre et ensi fait il toutefoiz qe luy plest.

Devant le Soudan nul estraunge vientk qe ne soit vestiz de drap d’or ou de tartare ou de camaka en la guyse qe les Sarazines sont vestuz. Et si covient qe, tantost qe homme le veit primes, soit as fenestres ou autre part, qe homme s’agenoille1 et qe homme baise la terre qar ceo est la guise a faire reverence de ceulx qe voillent parler a luy. Et tant corne estraunges messagers sont [devant luy et parolent a luy les [gens] au Soudan sont]”1 entour eaux ovesqes espeies tretes et gisarmes et haches les braz tout levez en haut pur ferir11 sur eaux s’ils dient chose qe desplaise au Soudan. Et auxint nul estraunge vient devant luy qe luy face | ascune requeste q’il ne l’octroie pur quoy qelle soit resonable et ne [ devient contre sa ley°. Et ensy font les autres princes par delap qar ils I dient qe nul ne doit venir devant prince qe ne vaille mieux et doit estre ! plus leez au départir de sa presenceq [fol. 14] q’il n’estoit al venir devant ! luy12.

Et sachez qe ceste Babiloigne dont jeo vous ay parlé ou le Soudan demoere delezr n’est mie la grant Babiloigne la ou les diverses langages

furent controvezs par miracle de Dieu quant le grant Tour de Babel estoit comencée a faire ou les mures estoient ja faitz LXIIII stadies de haut1 qe est as grantz desertz d’Arabe sur le chemin quant homme vait vers le roialme de Caldee. Mes y ad long temps qe homme n’osoit approcher la tour qar elle est tout desert et y ad des dragouns et des grantz serpentz et de diverses bestes venenouses enviroun11. Celle tour ovesqez la cité avoient bien XXVV lieues de circuit des mures si come sils du païs dient et si corne l’en puet estimer et comprendre™. Et corne bien qe homme appelle la Tour de Babiloigne, nientmoins il estoient ordeinez plusours mansions et plusours habitacions grandeez et léezx. Contenoit celle tour grante païs de circuit qar la tour soulement contenoit X lieues de quar-reurey. Celle tour fonda le roy Nembroch2 qe fust roy de celle païs, et cele fust primer roy de monde et fist faire un ymage en noun de soun piere* et costregnoit toutz ses subgetz a la aorer313. Et lors comencee-ront autres seignurs a ffaire auxint et ensy comenceeront les ydoles et les simulacres15. La tour et la citéc estoient moult bien assises et en beau païs et plain qe homme appelle le plain de Semaai�. Les murs de la cité

avoient CC cubitz de haut et L cubitz d’espès et coroit la rivere d’Eufrate par my la cité et la tour auxinte. Mes Cirusf le roy des Persains lour toly la rivere et destruit tout la cité et la tour auxint qar il départi la riviere en CCC et LXg petites riverettes, qar il avoit juree q’il metteroit la rivere en tiel point qe une femmeh la pas [fol. 14 v°] seroit bien sanz soi devestir pur ceo qe il avoit perduz plusours vaillantz hommes qe cuidoient passer la riviere par noer1* 14.

Et de Babiloigne ou ly Soudan demoere a aler droit entre orient et

septentrioni vers ceste grande Babiloigne y ad bien XL jomés a passer

par le desert. Et si n’est mie ceste grande Babiloigne en la terre ne ou

poair* du Soudan. Auques est en poair et en la seignurie de Persiek, mes

il le tient del grant Chan15, ceo est le grant emperour et plus soveraignz

de toutes les parties de la, et est sires de isle de Cathay et de mointes F isle de

autres isles et de grant partie de Ynde et marchist sa terre a la terre Sathay

1 , & r (écriture

Prestre Johan10, et tient tant de terre q’il ne sciet les confines, et est plus tardive)

grant et plus puissant1 sanz conparizon qe ly Soudan ne soit. Et de sa

puisance et soun estât jeo parleray plus plenerement quant jeo parleray

de la terre et du pays de Yndem.

Item la cité de Methon ou Machomet gistn est auxi des grantz desertz de Arabe17, la gist le corps de luy moult honourement en lour temple qe les Sarazinz appellent Musket. Et y ad de Babiloigne la meindre ou ly Soudan demoere jusques a Methon dessusdit bien XXXII jomés0. Et sachez qe le roialmes de Arabe est moult grant païs, mes trop y ad de desert et ne puet homme habiter en ceste desert pur defaute d’eawe, qar ceo [est]p toute terre zabelonouse* et sechche et n’est point fructuouse pur ceo q’il n’y ad point de humidité et pur ceo y ad tant de deseif1, qar s’il eust des riveres et des fontaignes et la terre fust si corne elle est autre part, elle fust toute pupplie des gentz auxi bien la corne aillorsr, qar il y ad grant [multitude8] des gentz la ou les terres sont habi¬ tables1.

Arabe dure des fins de roialme de Caldee jusques a drener fin de Aufriqeu et marchist a la terre de Ydumee vers la fin de Botronv. Et en Caldee la maistre cité est Baldak, et de Aufriqe la maistre cité est Cartagew qe [fol. 15] Dido la femme Eneas funda, ly quel Eneas fust dex

Troies et puis fust roy de Ytallee. Mésopotamie tient auxi as desertz de Arabey et est moult grant païs18. En ceo païs est la cité d’Arrami2 ou ly piere* Abraham demorroit et dont Abraham s’en partie par comande¬ ment del angel. Et de celle cité fust Affraim3 qe fust une grant clerk et un grant doctour. Et Theophilusb ent fust auxi qe Nostre Dame sauva del enemy19. Et dure Mésopotamie de la rivere d’Eufrate jusques a fluvy de Tigris qar elle gist entre celles deux riveres, et outre celle rivere de Tigre est Caldee q’est moult grant roialme. En ceo roialme, a Baldakc dussusdit soloit demorer ly califfes qe soloit estre corne emperour et papes d’Arrabiens sires de temporel et des spirituel. Et estoit successour de Machometh et de sa generacioun. Celle cité de Baldak soleit estre appeliez Suthizd, Nabugodonosor la fonda, et la demora seint Daniel le prophète et la vist il mointe avisioun divine et la fist il le exposicioun de songese.

| Il soleit avoir en temps passez III califfes cis d’Arrabiens et de

| Caldiens et demorroient en la cité de Baldach dessusditef. Et a Caire

j delez Babiloigne demorroit le califfe de Egipciens et au Marrok sur la

mer d’Occident demorroit le califfe de Barbariens et de Aufricanxg. Et meintenant il n’y ad plus point de califfe del temps al Soudan Sahaladin qar de cel temps le Soudan mesmes s’ appella califfe. Et ensy ount les califfes perduz lour nounh20.

Item sachez qe Babiloigne la meindre ou ly Soudan demoere et la cité de Caire qe est delez1 sont moût grandes cités et beles moult et sient l’un bien près de l’autre�. Babiloigne siet sur la rivere de Gyonk autre¬ ment appellé Nil qe vient de Paradiz terrestre. Celle rivere de Nil toutz les aunz quant le solail entre en signe de [fol. 15 v°] Cancre elle comence a crestre, et crest toutdis tant corne le solail est en Cancre et en Leoun, et crest en tiel manere qe elle est ascune foiz si grande1 qe elle ad bien XX cubitz ou plus de parfond, et fait adonques grant damage as biens desour terre qar homme ne poet adonques laborer les terres pur grant humidité, et pur ceo y ad il cher temps el païs. Et auxi quant elle crest poy y ad il cher temps en le païs pur defaute de moisture"1. Et quant le solail entre en signe de Virgine adonques comence la rivere a descroistre petit et petit si qe quant le solail entre en signe de Libre adon¬ ques11 elle entre dedeinz ces rives. Ceste rivere vient courrant de Paradis

par my les desertz de Ynde et puis fiert en terre et court lonc temps et grant païs desus terre et puis ist hors0 desouz une montaigne qe homme appelle Aloch qy est entre Ynde et Ethiopep a V moisq de jomés del entree de Ethiope. Et puis elle environne Ethiope et Morekane1 et vait tout along de la terre de Egipte jusques a la cité de Alisaundre a la fin de Egipte et la se gecte en la mer821. Entour ceste rivere y ad moult de oiseaux sigoines qe ils appellent ibes1.

[Chapitre VII]. Del païs de Egipte De Ffenix Arabie. De la cité de Cayr. De la conysaunce de bausme. Et de les greners Joseph

Egipte est long païs et estreit qar ils ne se poient enlargé vers le desert. Pur defaute d’eawe est ly païs assis tout a long de celle rivere de Nil, qar de tant come celle rivere le poet servir par diluvie ou autrement et tant corne ly flot se poient espaundre par my le pays, tant est ly païs larges2. Qar il ne pluyt point ou poy en ceo païs, ne ils ount point d’eawe si ceo n’est de celle rivere et pur ceo qe il ne pluit point en ceo païsb mes est toutdis ly ayers purs et clers, [fol. 16] pur ceo ad y bons astronomiens en ceo païs qar ils ne trovent nule nuee qe les empeschec.

Item la cité de Cair est plus grande qe celle de Babiloigne et siet a dessure vers le desert de Sirie un poy a dessure la rivere dessusdited2 En

DEL PAÏS DE EGIPTE DE FFENIX ARABIE. . .

Egipte y ad deux parties, la haute q’est vers Ethiope et la basse q’est vers Arabee. En Egipte est la terre de Ramasses et la terre de Gessen. Egipte est une fort païs qar il y ad moultz des malveis portz pur cause de grantz roches qe sont fortz a passer. En Egipte devers orient est la Rouge mer qe dure jusques a la cité de Costonf. Et devers l’occident est la terre de Libie qe est moult secche terre et poi fructuouse qar elle est trop chaude, et est celle terre appellé Ffuthg3. Et devers midi est Ethiope, et devers byse est ly desert qe dure jusques a Sirie et ensy est ly païs fort a toutz coustezh.

Il a bien XV jomés1 de long et plus de II tant de désert) et n’y ad qe III jomés de largek. Et entre Egipte et Nubie y ad bien XII jomés de desert1 et sont les Nubiens christiens mes ils sont noirs come morem pur la grant chaleur de solail4. En Egipte y ad V provinces l’une ad a noun Sahitz, l’autre Demeser, l’autre Resich q’est un isle ou Nil, l’autre Alisaundre et l’autre est la terre de Damiete115. Celle cité soloit estre moult fort, mes elle fust II foiz gaignés des christiens6, et pur ceo abati-rent puis les Zarazins les murs et les forceresses0 et firent un autre cité plus loingz de la mer et l’appellent la novelle Damiete si qe nuis demoe-

rent a la vielle Damietep. La est un des portz de Egipte et l’autre est a Alexandre q’est moult forte cité, mes n’ount point [d’eawe]q pur boire, si elle ne vient par conductz de Nil qe entre en lour cistemes, et qe lour ousteroit celle eawe ils ne poroient durer. En Egipte y ad poy de force-resses pur ceo qe le païs est fort de luy mesmesr.

As desertz de Egiptes encountra un saint prudhomme hermite un monstre1 auxi corne un homme [fol. 16v°] as IF grantz comes tranchantz en front et avoit corps de homme jusques al umbrilounv* et dessouz avoit le corps come un chievrew. Et ly prudhomme luy demandoit qy il estoitx et ly monstre respondi qe il estoit criature mortele tiele qe Dieuy l’ avoit crée, et demorroit en ces desert en porchaceant sa sustinance, et pria al hermite q’il[vousist]z celuy Dieu prier pur luy qy pur sauver le humain linagea descendi de cielx et nasqui de la pucelle et passioun et mort suffristb si qe nous le savoums et par qy nous vivons et sumesc. Et unqore est la teste ovesqez le comesd de ceo monstre a Alexandre pur la mervaille7.

En Egipte est la cité de Eliopolee c’est a dire la cité de solail. En celle cité y ad une temple fait reonde a la guise de Templef de Jerusalem. Ly prestres de ceo temple ad par escrit la date de oysel q’ad a noun ffenix, qe n’est qe un soul en mounde et se vient la arder sur l’autier de ceo temple au chief de Ve aunzg qar tant vit il. Ly prestres apparaille et met sur cel autier [espinees]h et soufre vif et autres choses qe legiere-ment enflamment si qe ly oysel se vient ardoir tout en cendres, et le primer jour après l’em troeve as cendres un verm, et le secund jour l’em troeve l’ oysel tout parfait, et le tierce jour il s’en vole, et ensy n’y ad toutdis qe un oysel soul de celle nature et veraiment ceo est grantz miracle de Dieu1. Et puet homme bien comparer cel oysel a Dieu en ceo qe n’y ad Dieu forsquez un soul et en ceo qe Nostre Seignur resuscita la tierz jours8. Cest oysel veit homme souvent voler en celles parties� et n’est gaires plus grant d’un aigle et ad une creste sur soun teste plus grant qe un pavoun*, et ad le col tout jaune de la colour d’un oriel bien luisantk, et le dos de ynde, et les aeles de porpre colour, et la cowe* reget* de travers de jaune et de rouge, et est très beal a veoir au solail qar il tresluit moult noblement [fol. 17].

Item en Egipte1 y ad auxi gardins qe portent fruit VII foiz l’an et si troeve homme en terre moultz des beles emeraudes assez, et pur ceo sont

ils a grant marchee. Item quant il pluet une foiz en estee en la terre de Egipte adonquez devient le païs tout plein de soriz. Item a Cair [vent]m homme comunement hommes et femmes de autre ley si corne l’em fait yci des bestes au marchee. Et si ad y une maisoun comune en la cité q’est tout pleine des petites fomeaux, et la portent les femmes de la ville lour oefs de gellines des owes et des anettes11 pur mectre en ces fomeaux, et cils qe gardent la maisoun les coevrent par chalour de fiens de chival sanz gelline et sanz autre oysel, et au chief de treiz semaignes [ou de un mois les femmes]0 retoment et prignent lour poucins et les norissent si qe tout le païs en est pleins et ceo fait homme en yver et en estee9.

Item en ceo païs et autre part homme troeve pommes longes a vendre en la saisoun et les appelle homme pommes de Paradisp, et sont douces et de bon savouré et si vous les copez en plusours parties de travers toutdis troeverez en my lieu la figure de la croiz Nostre Seignur. Mes elles purissent dedeinz VIII jorsr et pur ceo ne puet homme porter de ceo fruit en lointain païss. De celles1 l’en troeve bien C en une trecche* et si ount grandes foillez de pié et demi de longu et larges al avenant. Et troeve homme auxi le pomerw qe ount une mors al un del

DEL PAÏS DE EGIPTE DE FFENDC ARABIE. . .

coustés. Et y ont auxi figerx qe n’ount point de foille et portent les ffiges sur les raims et les appelle homme le ffiges Pharaon10.

Item delez Cair au dehors de celle cité est ly chaump ou ly baume croist, et vient des petites arbresteaux qe ne sont mye plus haut qe jusques au braiery*d’un homme et semblent de boys qe ceo soit de vine sauvage. En ceo chaump y a VII fontaignes dont Nostre Seignur Jhesu Crist en [fol. 17 v°] fist un des ses piez quant il aloit juer* ovesqez les autres enfantz211. Ly chaump n’est mye si bien clos qe l’em ne puisse bien entrer. Mes en la saisoun qe ly baume y est, l’em mette de si bons gardes qe nul ne ose entrer. Ceo baume ne croist nul part fors en celle lieu. Et come bien qe homme porte des plaunceons pur plaunter autre part, ils crescent bien, mes ils ne fructefient point. Les foilles de baume ne flectrissent point, et coupe homme les braunchez d’un cailou agu, ou d’un os agu quant homme les voet tailler3. Qar qy les tailleroit de fer, il corumperoit sa vertue et sa nature. Ly Sarazinz appellent le bois enoth-blasse, et le fruit q’est comme quibibes ils appellent abebissam, et la licor qe degoute des braunches ils appellent guybalseb 12 . Et fait homme toutdis cortiver ceo baume as christiens qar autrement il ne fructefieroit point si come [ly] Sarazins [mesmes]c le dient qar ils l’ount sovent esprevé. L’en dit auxi qe ly baume croist en Ynde la majour en ceo desert ou Alexandre parloit al arbre de solail et de la lune13. Mes jeo nel ay mye veu qar jeo n’ay pas esté tant avant qar trop y ad des perillous passages

a passer� Et sachez q’il se faut bien garder de achater baume qe ne le sciet bien coniestre et bien esprover qar homme purroit bien de leger estre deceu. Qar ascuns vendent une greine qe l’en appellent terebenttine en lieu de baume et y met homme un poy de baume ovesqez pur doner bon odor6. Et ascuns mectent cuire en oyle de bois del fruit de baume, et dient qe ceo est baumef, et ascuns font distiller clous de girofle et spie-nard et autres espices bien odorantz, et la liquor q’en ist ils appellent baume. Et ensy sont moultz grantz [fol. 18] seignurs et autres deceuxg et quident avoir baume et ceo n’est rienz qar les Zarazins le sophistekenth * pur deceivre les christiens si qe j’ay veu plusours foiz. Et puis ly marcheant et ly apothecaires le sophistekent autre foiz et vaut unqore pis1. Mes s’il plest jeo vous monstreray comment vous le poez assaier et esprover a la fin qe vous ne soiez deceuzi. Vous devez savoir qe ly natu¬ rels baumes est bien cler et de color citrin et bien fait odorant et s’il est espès ou rouge ou noirastres il est sophistekésk. Item si vous mectez un poy de baume en vostre paume encountre le solail1 s’il est bon et fin vous ne porez suffirer vostre main encountre la chaleur du solail. Item prignez un poy de baume ovesqez la point de cotel et la touchez au feu et s’il arde

c’est bon signe. Puis prignez auxim une goûte de baume et mectez en une escuelle ou en un hanapn ou il ait lait de chievre et s’il est droit baume tantost ly lait acoillera* et prendra0. Ou mectez une goûte en eawe clere en un hanap d’argent ou en une bacin clereP et le movez forment ovesqez eawe clere, et si le baume est verai le eawe ne troublera mie et s’il est sophistekez* l’eawe devendra trouble. Et si le baume est finq il cheira au founz de vesseal aussy come ceo fust vif argent qar ly baume fin est plus poisantr deux foiz qe ne soit le sophistekez14.

Ore ay jeo parlé de baume si parleray d’un autre chose qe est au delà de Babiloigne outre le fluvie de Nils vers le desert entre Affriqe et Egipte ces sont les gamiers Joseph, q’il fist faire pur les bledez garder pur les chers aunz1 et sont de pierre moult bien maceonezu dont les II sont merveillousement grant et haut et ly autres ne sont pas si grantv. Et checun gamier ad une porte pur entrer dedeins un poy hautelecte de terrew qar la terre est gastee et foundé depuis qe ly gamiers furent faitz. Et par dedeinz ils sont toutz pleinz des serpentes, [fol. 18 v°] Et sur ces gamiersx par dehors ad mointes escriptures de diverses langages. Et client ascuns qe ces sont sepultures des grantz seignurs de jadis, mes ceo

n’est mie voirs qar la comune renomee est par toute le païs près et loinzy qe ces sont les gamiers Joseph et ensy l’ont ils escript en lour cronikles. D’autre part si ces estoient tombes elles ne fuissent mie voides par dedeinz, ne il n’en eust milles portes pur entrer dedeinz, ne tombes ne fussent2 ja faites de tielle grandesse ne de tielle hautessea, par quoy cest n’est mie a croire qe ceo soient tombes1515.

En Egipte ils ount aussy diverses langages et diverses lettres et d’autre manere q’ils ne ount autre part si vous diviseray tieles corne elles sont et les nouns comment ils les appellent aufin qe vous sachez la diffe¬ rence de celles et des autres0 :

Athomus Bunchi Chirok Duram Em Fui Gomor Heket Ianni Karacta Lusanin Mithe N arm Oldalch Pilou Qyn Yron Sichen Tela Urmron Yph Zarin Touch.

[Chapitre VIII]. De l’isle de Cecile. Del chemin de Babiloigne al mont Synai. De l’église seinte Katerine et les mervailles illecqes

Ore m’en voil jeo returner avant qe jeo procede plus outre pur vous deviser les autres chemins qe tendent mesmes a Babiloigne ou ly Soudan demoere q’est al entree de Egipte pur ceo qe mointz gentz y vont prime-rement laa et puis a mont de Sinay et puis retoment par Jerusalem si corne jeo vous ay autrefoiz ditb. Qar ils acomplissent avant le plus loinz pelrinage et puis retoment par le plus près corne bien qe le plus près soit ly plus digne, et ce est Jerusalem0. Qar nul autre pelrinage n’ad compa¬ rison a cely. Mes pur tout acomplir plus eiseement et plus seurement vait [fol. 19] avant plus loinz qe a plus prèsd.

Donc qe voderoit aler a Babiloigne par autre chemin et plus brief-ment de celles parties d’occident qe j’ay dessouz nomé, ou des autres partiese procheynes de ycellesf, homme vait par France, par Burgoine et

par Lombardie. Il ne covient mis a nomer les cités ne les villes de ceo chemin, qar le chemin [est]g commun et si est scieuz et cognez de mointes naciouns. Il y ad plusours portz ou homme se mecte en mer. Ascuns se mectent en mer a Janeve ascuns a Venise et passent par le merh Adriatike q’est appellé le Goulf de Venisienz qe départe Ytaille et Grèce en ceo coustee1. Et ascuns vont a Naples ascuns a Rome et de Rome a [Brandisÿ et la se mectent en mer et en plusours autres lieux ou il y ad des portz. Et vait homme par Tusciek, par Champayne, par Calabre, par Appuille et par les isles de Ytaille, par Chorusqe1, par Sardine et par Cicilem q’est moult grande isle et bon”.

En ceste isle de Cicile y ad une manere de jardin en qel ad moutz diverses fraitz et est ly jardyn0 vert et floriez toutz les saisouns de l’an, aussy en yver corne par estee. Celle isle tient bien de circuitz CCC L lieuesP ffranceoises2. Et entre Cicile et Ytaille n’y ad fors un petit bracz de mer qe homme appelle le far de Messineq, et est Cicile entre la mer Adriatike et la mer de Lombardier. Et de Cicile en Calabre n’y ad qe VIII lieues lombardeless. Et si ad en Cicile une manere des serpentz par les

DE L’ISLE DE CECILE. DEL CHEMIN DE BABILOIGNE...

queux homme assaie* les enfantz1 s’ils soient bastardz ou de loial mariage. Qar s’ils soient neez de mariage, ly serpent vait entour eux sanz malfaire, et s’ils soient avoutrous*, ly serpent les morde et les envenime11 ! et ensy [assaientv *] plusours homes mariez si les enfantz soient lours.

Item en celle isle en la montaigne de Ethna qe homme appelle ! mount Gybel, y ad [fol. 19 v°] les vulcanes qe toutdis ardent. Et y a VII lieux ardanz qe jectent diverses flamnes et de diverse colourw, et par le changement de celles flamnes scievent les gentz du païs quant il sera chier temps ou bon tempsx, ou froid ou chaud, ou mol* ou sec et en toutes autres maneres comment ly temps se govemera. Et de Ytaille jusques a ces vulcans n’ad pas plus de XXV lieuesy. Et dit homme qe ceo sont chimeneez2 * d’enfem3.

Item qe vait par Pise si qe ascuns y vont ou il y ad de mer un bracz, ou l’em vait as autres portz en celle marche et se met homme en mer3 et

passe le isle de Gref4 q’est as Janneys, et puis arive homme en Grieceb a port de la cité de Myrochc, ou au port de Valoned, ou a la cité de Duras q’est a duk de Durase5 ou as autres portz en ces cousteez, et vait homme jusques a Constantinople, et puis vait homme par eawe a l’isle de Crete et a l’isle de Rodes et a Cipre. Et ensy de Venise jusques a Constantinoplef a tenir le plus droit chemin par mer y ad M VIIIe IIIIXX miles lombarde-lesg6. Et puis de Cipre vait homme par mer et lesse homme Jerusalem et tout le païs au senestreh jusques a Egipte et arive homme a la cité Damiete qe soloit estre moult fort et siet a l’entrer de Egipte. Et de Damiete* vait homme a la cité de Alisandre qe siet auxi sur la mer. En celle cité fust décollez seinte Katerine et la fust martirisez seint Marc l’evangeliste eô enseveliz. Mes ly empereur Leounk fist porter les ossementz1 a Venise7. Et unqore y ad a Alisandre une bele eglise qest toute blanche sanz peintures, et ensy sount les autres eglisez qe furent des christiens toutes blanches par dedeinz, qar ly païen et ly Saracins les ount fait blanchir8 [fol. 20] pur deffaire les ymages des saintz qe estoient peintz au mur”1.

DE L’ISLE DE CECILE. DEL CHEMIN DE BABILOIGNE. . .

Celle cité de Alisandre ad bien XXXn stadies de long, mes elle n’ad qe X° de large9, et est moult bele cité et moult noble. A celle cité se jecte la rivere de Nil en la merp si come jeo vous ay autrefoiz dit. En celle rivere l’em troeve moutz des peres preciouses et moult de lignum aloes. C’est une manere de bois qe vient de Paradis terrestre q’est bon en plusours medicines, et si est bien chier10. Et de Alisandre home vait au Babiloigne ou ly Soudan demoeree qe siet auxi sur celle revière de Nil. Et cist chemin est plus court pur aller droit en Babiloigne.

Ore vous dirray ensivant le chemin qe vait [de Babiloigne]q a mont de Sinay ou seinte Katerine gist. Il covient passer par les desertz de Arabe par quel desert Moïses menoit et conduceoit le poeple de Israël. Et passe homme par le fontaigne qe Moïses fist de sa main en ces desertz quant le poeple murmuroitr pur ceo qe ne trovient de quoy boire. Et passe homme par le fontaignes de Marath dont l’eawe estoit primere-ment amiere. Mes ly enfantz de Israël mistrent un fust1 dedeinz et tantost l’eawe estoit douce et bone pur boire. Et ensi vait homme par le desert jusques ou Val de Elim en la quelle vallée y ad XII fontaignes11, et avoitv LXXII arbres de palme qe portent les dates les queux Moïses trova ovesqez les enfantz de Israël11. Et de celle vallée n’y ad qe une bone jomee jusques al mont de Sinay. Et qe voet aler par autre chemin de Babiloigne l’em vait par le Rouge mer q’est un bracz de la mer Occeanew, et la Moïses passoit ove les enfantz de Israël au travers tout a

sec quant Pharaon roy de Egipte les chaceoit. Elle poet bien avoir VIF lieues de large12. En celle mer fust Pharaon noiez ovesqez tout le host q’il menoit. Celle mer n’est mie rouge au plus qe un autre mer, mes en [fol. 20 v°] ascuns lieux il y ad gravele rouge et pur ceo homme appelle le mer Rougey13. Celle mer court jusques as confines d’Arrabe et de Palestine, par celle mer2 homme vait bien plus de IIIP jomés et puis vait homme par le desert jusqes au vallee de Elim et de la au mont de Sinay. Et poez savoir qe par cest desert nulb ne poet aler as chivalx qar ly chivalx ne troeveroient ne a manger ne a boire14. Et pur ceo passe homme par cest desert as camailles*, qar ly camaillec troevent toutdis au manger as arbres et as bussouns q’il broutentd, et jeûnent bien de boire Il jors ou ni et ceo ne purroient les chivalx fairee. Et sachez qe de Babiloigne au mont de Sinay y ad bien XII jomés bones. Ascuns y font plus et ascuns se hastent et peinent et en font meinsf. Et toutdis amene homme des lathomersg* qe voet aler par ceo païs ou par autre de la jusques a tant qe homme sache la langage1115. Y covient faire porter par cest desert les necessaires pur vivers. Et est ly mont Sinay appeliez le desert Sine1 q’est a dire rouge ardant, pur ceo qe Moises vist Nostre Seignur plusours foiz en fourme de feu sur celle montaigne et auxi en

Bushoun Ardanti, et parla a luy et ceo fast au pié de la montaigne16. La y ad une abbeïe des moignes bien fermee et tresbien enclosee as portes de fei� par paour* des bestes sauvaiges17. Et sont ly moignes arrabiens ou gregeois1. Et y ad grant covent, et aussi111 come hermite, et ne bovient point de vin se ceo n’est as festes principaux et sont moult devoutz11 et vivent povrement et simplement des joutes0* et des dates et font trop d’abstinences et de penauncesP*. La est l’eglise Seinte Katerine ou il y ad moultz des lampes ardantz qar ils ount de oille de olive assez et pur manger et pur ardoir. Et si en ount grantement par le miracle de Dieu, qar ly corbeaux et ly comilles et les [fol. 21] estomeaux et les autres oiseaux du païsq s’assemblent toutz les aunz une foiz et volent la si comme en pelrinage, et chescun porte des raims* de oliver en soun bek en lieu de offerende et les lessent illecques, de quoy les moignes font goutements * de oille et ceo est grant miracle18. Et puis qe les oiseaux qe n’ount point de sen naturel ne de resoun y vont pur requerre celle gloriouse virgine, bien se devient peiner ly homme de la requérir et aorer*.

Item deriere l’autier de celle église est ly lieu ou Moïses vist Nostre Seignur en Bushoun Ardant. Et quant les moignes entrent en cel lieu ils se dischacent toutdis pur ceo qe Nostre Seignur dit a Moïses: «Deschaucez toy qar ly lieu ou tu estes est seintu. ». Cel lieu appellent ly moignes Dozeleelv c’est a dire Umbre de Dieu. Et delez le grant autier a III degrez de haut est ly fertres* de alabastrew ou ly ossementz de seinte Katerine gisent, et ly prélat des moignes monstre les reliques as pelrins, et d’un instrument d’argent il frote les [os]x et si en pert un poy de oille auxi come une suour qe ne semble ne oille ne baumey, mes est plus noirastres et de ceo donne un poy as pelrins qar il n’en ist mie grant quantité2. Et puis il monstre la teste3 seinte Katerine et le drap en quoy elle fust envolupez q’est unqore tout sanglant. Et en ceo drapb envolupez porteront les angeles le corps de luy jusques au mont de Sinay et le ense¬ velirent ovesqes. Et si monstrent le busshoun qe ardoit et ne consumoit point en quoy Nostre Seignur parlost a Moïses et de autres reliques assezc.

Item quant ly prélat de l’abbeye est mort, jeo avoy entenduz qe la sue lampe estenoit, et quantd ils elisoient un autre prélat s’il estoit prud-homme et dignes d’estre, sa lampe allumoit de la grace de Dieu, sanz ceo

qe nul nel touchaste, qar chescun d’eaux ad sa lampe et par lour lampe scient ils bien quant ascun doit [fol. 21 v°] morer qar la lumere comence a changer et affebler* . Et s ’ il n’ estoit nient dignes elle demorroit esteintf . Et autres m’avoient dit qe cil qe chantoit la messe pur le mort, qe après [ la messeg il troveroit sur l’autier le noun en escrit de cely q’ils dévoient

| eslire pur prélat19. Si qe jeo lour demaunday et l’un et l’autre. Mes ils ne

me vouserenth rienz dire tantque jeo lour disoy q’ils ne dévoient point celer la grace qe Dieu lour fesoit, mes la dévoient publier pur mectre gentz en plus grant devocioun, et q’ils fesoient péché de celer, ceo me sembloit, qar le miracle que1 Dieu ad fait et fait unqore touz les jours ces sont les tesmoignes de sa poisancei come dit David en le sautier: «Mirabilia testimonia tua Domine20. » Et lors ilz me disoient qe l’un et l’autre estoit avenuz plusours foizk et plus jeo ne poay savoir de eaux.

En celle abbeye1 n’y entrent musches ne muscherouns ne puces ne autre tiele ordure par miracle de Dieu et de Notre Dame, qar y soloit tant avoir des plusours maneres de musches et d’autres tiels ordures"1 qe ly j moignes voleient lesser l’ abbeye" et estoient ja issuz et mountez la [ montaigne pur fuir de lieu. Et la lour venoit Notre Dame au devant0 et lour dit q’ils retomassent, et lors en avant ne entreroit musche ne autre tiele ordure. Si retomerent ly moignes et unques puis nulle tiele chose n’y entra21.

Item devant la porte est la fontaigne ou Moïses ferist la pere et les eawes issierent fors. De celle abbeye l’on mounte la montaigne Moïses par moultz desgrezP, et la troeve homme primerement une eglise de Nostre Dame la ou elle encountra les moignes quant ils enfuioient pur les musches. Et plus haute sur celle mesme [fol. 22] montaigne est la chapelle Helie le prophète22 et cel lieu ils appellent Orebq dont Seinte Escripture emparle: «Et ambulavit in fortitudine cibi illius usque ad montem Dei Orebx 23 . » Et la delez est la vigne qe seint Johan l’evange-liste plaunta et homme appelle roisins Scaphiss24. Et un poy a dessure est la chapelle Moïses1 et la roche ou Moïses se fuoitu de paour quant il vist Nostre Seignur face a face. Et en celle roche est empressév * la fourme de son corps qar il se ferist si durement en la roche qe tout la corps enfoundra dedeins par miracle de Dieu. Et la delez est ly lieux ou Nostre j Seignur bailla a Moïses les X comaundementz de la ley. Et la est la cave dessouz la roche ou Moïses demorroit quant il jeûna XL jours, mes il morust en la terre de promissioun, mes nul homme ne sciet ou il fust ensevely.

Et de celle montaigne homme passe une grant vallee pur aler a un autre montaigne ou seinte Katerine fust ensevelie des angeles Nostre Seignur. Et en celle vallee y ad une eglise de XL martirs et la chantent ly moignes del abbeye sovent25. Et est celle vallee moult ffoidew. Et puis homme mounte sur la montaigne Seinte Katerine q’est trop plus haute qe n’est la montaigne Moïses26. Et la ou seinte Katerine [fust]x ensevelie

n’y ad eglise ne chapelle ne autre habitacley. Mes il y ad un monceau2 des pieres asemblés entour le lieu ou le corps de luy fust posez des angeles. Il y soloit avoir une chapelle mes elle fust abatue, unqore y gisent les pieres3. Et corne bien qe la colecte seinte Katerine die qe ceo soit tout une lieue ou Nostre Seignur bailla les X comaundementz a Moïses et la ou la seinte virgineb fiist ensevelie27, c’est a entendre en une païs ou en un lieu portant un nounc qar l’un et l’autre est appellé mont de Sinay. Mes il y ad grant [fol. 22 v°] chemin del un al autred et un grant vallé et parfonde par entre eauxe.

[Chapitre IX]. Del desert entre l’esglise Seinte Katerine et Jerusalem. De l’arbre sech. Et coment roses vindrent primes el mounde

Orea puis qe homme ad ces seintz lieux visités l’em voet retomer a Jerusalem et l’em voet prendre congé des moignes et se recommande homme a lours priers. Et puis ils doignentb as pelrins de lour vitaille pur passer les desertz vers Surye et cils desertz durent bien XIII jomeesc2. En ceo desert demoerent moultz des Arabinz qe homme appelle Bedoins et Ascoparczd3. Ces sont gentz pleinz de toutese malveises condiciouns et ne ount nuis maisouns fors qe tentes q’ils fontf des pealx de bestes corne camails* et autres bestesg q’ils mangent et la dessouz se couchent11 et demoerent en lieu ou ils poent trover del eawe come sur la mer Rouge et aillors. Qar en ceo desert y ad trop grant defaute de eawe et sovent

avient qe la ou homme la troeve une saisoun l’em ne troeve pas une autre et pur ceo font ils nuis habitaciouns1. Ceste gent dont jeo vous parle ils ne courtiventi ne labourent point la terre qar ils ne mangent point de pain si ceo ne soient ascuns qe demoerent près de ascun bon ville qe y vont et mangent ascunefoizk, et si rostessent lour char et lour pesshoun1 sur les peres chaudes encountre le solail, et sont fort gent et bien comba-tanzm, et tant en y ad de tiele gent qe ceo est sanz nombre et ne font rienz s’ils ne chacent après les bestes11 pur manger et ne prisent rienz lour vie, et pur ceo ils ne doutent ne le Soudan ne autre prince. Mes oseroient bien guerroier ove ly s’il lour fesoit chose qe lour enoiast. Et ount sovent0 guerre au Soudan et nomement en temps qe jeo fuy ovesqez luyP, et ne [fol. 23] portent qe un escu et une launce sanz autres armes� et envolu-pent lour teste et lour col d’un grant linceal blanc et sont trop feloun et orde et de malveise nature1.

Et quant homme ad passé ceste desert venant vers Jerusalem, l’en vient a Bersabee qe soloit estre moult bele ville et delitable des christiens et unqore y ad ascunes des églises. En celle ville demoront longement Abraham ly patriarke. Celle ville de Bersabee founda Bersabés la femme qe fust a Urie en la quelle David le roys engendra Salamon le Sage, qe fust roy après David sur les XII lignées de Israël1 et regna XL aunz4. Et de la vait homme a la cité de Ebron q’est a II bones lieues q’est autre-

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ment appeliez le Val Mambré et autrement est appeliez11 le Val de Lermes pur ceo qe Adam ploroit C aunz en celle valleev la mort de soun filz Abel qe Caïmw avoit occis5. Ebron soloit estre la principale cité des Philistiens et la habitoient adonques ly geantx, et si fust la cité sacerdotale de tribu Juda. Et estoit si fraunche qe homme receivoit la toutz futyfs* d’autre ! lieu pur lour malfaitzy. En Ebron, Josué Calef et lours compaignie vindrent primerement pur espier cornent ils poroient gaigner la terre de promissioun6.

En Ebron regna primerement David VII aunz et dimi et en Jerusalem il regna XXXII aunz et dimiz7. La sont toutes le sepultures des patriarches Adam, Abraham, Ysaaca et Jacob, et de lour femmes Eve, Sarre, et Rebecce et Lieb en le déclin de montaigne, et dessure eauxc y ad une bele eglise kemeléd * en guise de chastele, la quelle ly Sarazinz gardent moult curiousementf et ount le lieu en grant reverence pur les seintz piers patriarchs qe la gisent8, et ne lessent christien ne juy entrer ] s’il n’y ait grace especiale du Soudan, qar ils reputent les christiens et les ! juys corne chiens8 et dient q’ils ne devient mie entrer en si seint lieuh. Et j appelle homme le lieu ou ils gisent Double Spelonque ou Double [fol.

23 v°] Cave ou Double Fosse1 pur ceo qe l’un gist au dessuz de autre) et ly Sarasins appellent cel lieu en lour langage Karitarbak c’est autant a dire qe ly lieu des Patriarches et ly juys appellent cel lieu Arboch1 9.

En cel lieu mesmes estoit la maisoun Abraham et la fust ceo q’il seoit a son huism et vist” III personnes et adora une soulement si come Seinte Escripture tesmoigne en disant : «Tres vidit et unum adoravit10. » La mesmes receut Abraham les angeles en soun hostieP, et assez près de cel lieu y ad une cave en la roche ou Adam et Eve demoererent quant ils furent jectez de Paradis et la engendrerent ils lour enfantzP. Et en ce mesme lieu fust Adam creez et fourmez solonc le dit d’ascuns, qai� homme soleit appeller cel lieu le Champ de Damaste pur ceo qu’il estoit en la seignurie de Damaste1 et de la fust il [translaté]8 en Paradiz de delices si corne ilz dient. Et après ceo q’il fust chacié de Paradiz1 fust il la remis. Et celuy jour mesmes q’il fust mis en Paradis, ent fust il gectez horsu11. La comence le val de Ebron qe dure près jusques a Jerusalem. La comaunda ly angele a Adam q’il cohabistast ovesqez sa femme, si engendra Seth du quel tribuv Jhesu Crist nasquy.

En celle vallee ad un chaump ou l’en tret hors de terre une chose roigastre q’ils appellent Cambil qe les hommes mangentw en lieu d’es-

DEL DESERT ENTRE L’ESGLISE SEINTE KATERINE ET JERUSALEM 1 77

pices12, et la porte homme a vendre, et ne ferra homme ja ffosse si parfonde, ne si large qe au chief del anné soit tout reemplie et toute ygaule* par la grace de Dieu*.

Et a II lieues de Ebron est la sepulture de Loth qe fiist filz au frère Abraham. Assez près de Ebron est ly mont de Mambré de qy la vallee prent soun noun. La y ad une arbre de cheisne qe lyy Sarazins appellent Dirpz, q’est de temps de Abraham3, qe homme appelle Sechs l’arbre13. Et dit homme qe celle arbre a [fol. 24] la esté puis le comencement de mounde, et estoit toutdis vert et foilly jusques a tant qe Nostre Seignur morust en la croizb, alors il sechcha0 et si firent toutz les arbres qe estoient adonques en universel mounded, ou ils desechcheront, ou ly coers dedeinz fondy et purissoit, et sont demoerez toutz voidez et tout [creux]e par dedeinz, dont il y a unqore mointe parmy le mounde. Et dientf ascuns prophecies qe un seignur prince d’Occident gaignera la Terre de Promissioun ovesqez aide des christiensg et ferra chanter messe dessouz celle arbre sechche et l’arbre reverdira et portera foille et fruith, pur lequel miracle moint Sarazin et moint Juys se converteront a la ley christiene1. Et pur ceo ad homme l’arbre en grant reverence, et le garde moult curiousementj et chierement. Et come bien qe y soit sechche nient moins porte grantz virtues, qai� qy porte un poy sur luy il garist de la

caduke et son chival ne poet estre enfoundeez1 et plusours autres vertues il ad par quoy homme [le]m tient a precious.

De Ebron homme vait a Bethleem en dimi jour qe voet qar y n’y ad qe V lieues et y ad moult beal chemin par plainz et par bois et moult deli-table11. Bethleem est petite cité longe et estroite et fermez entour as bonz fossez, et soleit estre appeliez Effrata si qe ly sautier dit: «Ecce audi¬ vimus eam in Effrata014. » Et vers la fyn de la cité vers orient y a une moult bele eglise et bien graciouse et y a tours pinnacles et kemeux* moût faitisement* faitzp. Et y a dedeinz l’eglise XLIIIF pilers de marbre15. Et entre celle eglise et la cité est Campus floridus qe est appellér Champ Flory pur ceo qe une damoisele pucelle estoit encoul-pezs * a tort qe elle avoit fait fomicacioun et la devoit homme ardoir en cel place, et furent les espines allumeez, et celle pucelle fist sa priere a Nostre Seignur en requirant qe, si come elle estoit sanz coulpe, il la vousist aider et faire demonstraunce devant toutz.1 [fol. 24 v°] Et sur ceo, elle entra en la feu, et tantost ly feu estoint, et les braunches qe estoient ardantz devendrent rosiers vermails et les braunches qe n’ estoient unqore allumez deviendrent rosiers blanches, et ceo furent les primers rosers qe furent en mounde et les primeres roses qe homme eust unques

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veuez a celle jouru. Et ensy fust la damoisele deliveré par la grace de Dieu. Et pur ceo est celle place appeliez Champ Floriz qar il estoit touz plein de roses floriesv16.

Item delez le coerw de celle eglise dessusdite, a la destre partie en descendant par XVP degrez, est ly lieu ou Nostre Seignur nasquy qy est ovrés moult noblement de marbrey et moult graciousement peinté d’or et de azur2 et d’autres colours, et la delez a treiz pas est la creche de boef et del asne, et assez près est ly poyseza ou l’esteille cheust qe avoit conduit les El roys, Jaspar, Baltazar et Melchior jusqes lab. Mes les juys appellent ces treiz rois autrement en ebreu, qar ils les appellent Appellius, Amenius et Damasus. Et ly Griecz les appellent Galgalath Malgalath et Saraphyc. Cils III roys offrirent a Nostre Seignur d’or d’encens et de mirre. Et si ne viendrent pas lad par jomés, mes par miracle de Dieu, qar ils se entre-troeveront en Yndee en une cité qad a noun Cassakf, qe est a LEP jomees

de Bethleem, et ils y furent le XÏÏIme jourh, et si estoit ja le quart jor q’ils avoient veu l’esteille quant ils se entretroeveront en celle cité, et ensy ils furent en IX j ors de celle cité a Bethleem et ceo fust grant miracle117.

Item a dessouz del cloistreJ de celle eglise par XVIII degrez a la destre partiek est ly charniers des Innocents ou lour ossementz gisent. Et devant le lieu ou Nostre Seignur fust neez est la tombe de seint Jerome qe fust prestres et cardinalx, et translata la Bible et le sautier de ebreu en latin. Et dehors le moustier est sa chaiere sur quoy il seoit quant ils les translata18. Et assez près de celle eglise a LX toises est une eglise1 de seint [fol. 25] Nicholas”1 ou Nostre Dame se reposa après l’einfaimter et pur ceo qe elle avoit trop de lait en ces mamelles, et qe y ly fesoit mal”, elle en gecta illecques sur les peres roigez de marbre si qe unqore y sont les techches blanches sur les peres19.

Et sachez qe auques toutz cils° qe demoerent a Bethleem sont chris-tiens et y a des beles vignes tout entour la cité et grant foisoun de vin qe ly christiens font faire, qar les Sarazins ne cortivent milles vignes ne boivent point de vinp qar ly livres de lour loy qe Machomet lour bailla qe ils appellent Alkaron, et ly autres l’appellent Meshaaf, et en autre

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langage l’appelle homme Harme% et ledit livre lour defent boire de vin20. Qar en celle livre Machometr maudict touz ceux qe boivent vin, et le vin, et touz ceux qe le vendent pur ceo qe une foiz homme ly mettoit sur q’il avoit occis un hermite q’il amoit moults par yveresse, et pur ceo maldit il vin et les bevantz vin. Mes les malediciouns soit a luy mesmez retomez, si corne David dit en le sautier : «Et in verticem ipsius iniquitas ejus descendet 21 . »

Et si ne norissent ly Sarazins nuis porceaux ne ne mangent point de char de porceaux, qar ils dient qe c’est frere de l’homme11, et qe y fust défendu en Veil Testament, et tiegnent moût a desesperez touz ceux qe ent mangentv. Et aussy en la terre de Palestine, ne en la terre de Egiptew, ils ne mangentx ou poy de char de veal ne de boef, s’il n’est si viel qe ne puisse plus overery. Noun pas qe lour soit defenduz, mes pur ceo q’il en ount poy, si les gardent en les norissent pur arerz * les terres.

De celle cité de Bethleem fust neez roy David. Ly roy David avoit LXa femmes desquelles la primere avoit a noun Micholb, et si avoit CCCC concubines22. De Bethleem jusques a Jerusalem, n’y ad qe II lieuesd et en chemin pur aler a Jerusalem a dimi lieue de

Bethleeme y a une eglisef ou ly angel denuncia* as pastors la nativité [fol. 25 v°] Nostre Seignour23 et en ceo chemin est la tombe de Rachaele qe fust mere de Joseph le patriarche, qe morust tantost qe elle avoit enfauntee Benjamin et la fust ensevelie de Jacobg soun maritz. Et mist Jacob XII grandes pieres sur luy en signe q’ilh avoit eu XII enfantz24. En ceo chemin mesme, a dimi lieue de Jerusalem, se apparust1 le esteille as III rois qe se estoit reposé près Herode*25. En ceo chemin y ad moultz des églises des christiens par lequelles l’em vaitk.

DEL DESERT ENTRE L’ESGLISE SEINTE KATERINE ET JERUSALEM 1 83

DEL DESERT ENTRE L’ESGLISE SEINTE KATERINE ET JERUSALEM 185

[Chapitre X]. Des pelrinages en Jerusalem et des seintz lieux la enviroun

Puis est Jerusalem la seincte cité bien assise entre montaignes et si n’ad riveres ne fontaignes, mes vient l’eawe par conduit devers Ebron2. Et poiez savoir qe Jerusalem aunciennement jusques a temps de Melchisedech estoit appeliez Jebus, et puis fust appellée Salem jusques a temps3 le roy David, ly quel David mectoit ces deux nouns ensemble et l’appelloit Jebusalemb. Et puis Salamon l’appelloit Jerosolimiec et puis l’ad homme appellé Jerusalem3.

Entour Jerusalem est ly roialme de Sirie, et la delez est la terre de Palestine, et delez Ascalone est la terre de Maritanie, mes Jerusalemd est en terre de Judeee et est appellée Judee pur ceo qe Judas Machabeus fust roy de celle païs, et marchist devers orient au roialme de Arabef, devers mydy a la terre de Egipte, devers occident a la Grant mer, devers bise au

DES PELRINAGES EN JERUSALEM ET DE SEINTZ LIEUX. . .

roialme de Surie a la mer de Cippreg. En Jerusalem soloit avoir un patriarche et moultz des archevesqes et des evesqes en païsh4.

Entour Jerusalem sont cestez1 citez Ebron a VII lieues, Jericho a VI lieues, Bersabée a VIII lieues, Ascalone a XVII lieues, Jaffe a XVI lieues, Ramatha a III lieues et Bethleem a II lieuesi5. Et a II lieues de Bethleemk countre mydy est l’eglise seint Karitot qe fust illecques abbé, pur quoy les moignes menoient grant del* quant il devoit morir1, et unqore sont ils en peinture en la guisem q’ils [fol. 26] fesoient de doel* adonques qe est moult pitouse chose a regarder®6.

Ceste païs de Jerusalem ad esté en mains de mointe diverses naciouns0 et sovent ad ly païs eut a suffrir pur le pecché de poeple qe y demoerent, qar le païs ad esté en mains de toutes naciounsp, come des Juys, des Cananées, des Assiriens, de Persaims, des Medains, des Macédoniens, de Griecz, des Romains, des christiens, des Sarazins, de, Barbariens, des Turks, des Tartariensq et de moutz autres diverses gentzr, qar Dieu ne soeffre mie longement regner gentz traitres ne grants peccheours en celle seinte Terre1 soient christiens, soient autres gentz. Et

ore ount ly mescreantz tenuz celle terre en lour mains pur l’espace de vnxx aunzu et plus7. Mes ils ne la tendront mie longement si Dieu plestv.

Et povez savoir qe quant homme est a Jerusalem homme fait le primer pelrinage al esglise Seint Sépulcre qe est a dehors de la cité vers la partie de bise ou de northw. Mes elle est envyronés* ovesqez la cité et est moult bele eglise ronde et overtey par dessure et coverte entour de plomz, et y a moult bele tour haute et forte vers le partiez d’occident pur pendre clochesa. Dedeinz celle eglise en mylieu y ad une tabernacle [auxi come un petite maison ovesqez un petit husshelet et est cest taber¬ nacle15] fait en fourme de dimi compas moult noblement affaité d’or0 et de azur et d’autres colours moult bien aomez. Et en ceo tabemacled a la destre partie est ly sépulcre Nostre Seignur, et contient de long le taber¬ nacle VIII piez et de large V pieze et si ad le tabernacle XIf piez de haut, et n’y ad pas de long temps qe ly sépulcre estoit tout descovert si qe l’em poait toucher et baiser. Mes pur ceo qe chescun qe y aloit se penoit de prendre de la piere ou piece, ou poudre8, pur ceo l’ad ly Soudan fait enmurer si qe homme ne poet toucher11. Mes en la partie senestre del mur

de tabernacle bien le haut d’un homme y ad une piere de gros de la teste d’un homme1 qe estoit de Seint Sépulcre, et ceste piere baisent les pelrins8. Et en celle tabernacle y ad nulle fenes [fol. 26 v°] très, mes est toute enluminez des lampes. Et y ad une lampe) qe pent devant le sépulcre qe toutdis ardt, et au Venderdy Seinte ellek esteinct de luy mesme et puis reallume le jour de la Resurreccioun, au tide houre come Nostre Seignur releva de mort en vie19.

Item dedeinz l’esglise a la destre partie près de le choerm del eglise est ly mont de Calvarie ou Nostre Seignur fust mis en la croiz, et est une roche11 de blanche colour et un poy de rouge medlez ovesqez en ascuns lieux. Cel roche0 est fendue et celle fendure homme appelle Galgathap, la degouteit ly sanc des plaies Nostre Seignur quant il fiist peneez* en la croiz, et mounte homme a celle Galgatha par degrez. Et laq en celle fendure fust trové la teste Adam après le diluvie de Noé en signe qe les pecchés Adam seroient rechatez1 en ceo mesme heu. Et sur celle roche fist Abraham sacrifice a Nostre Seignur, et la y ad un autier, et devant celle autier gisent Godefroiz de [Boylloun]s Baudin, et autres qe furent christiens et rois de Jerusalem10. Et la delez ou Nostre Seignur fiist cruci¬ fiez est cecy escrit en gregeois1 : «Otheos vasilion y smon perseonas ergasa sothias emesotis gis» c’est a dire en latin: «Hic est Deus rex noster ante secula operatus est salutem in medio terre. » Item sur la

roche la ou la croiz fust fichié est escrit dedeinz la roche : «Cyos nyst y s basys tou pisteos they thesmosy» c’est a dire en latin: Quod vides est fundamentum tocius fidei mundi hujus11. » Et si voil qe vous sachez qe quant Nostre Seignur fust mis a la mort il avoit XXXIIF aunz et III mois d’age et la prophecie David dit q’il devoit avoir XL aunz la ou il dit: «Quadringita annis proximus fui generacioni huic 12. » Et ensy y semble¬ rait as ascuns qe la prophecie ne fust mie veraie. Mes l’un et l’autre est veritable qar auncienement homme fesoit l’an de X mois dont Marz estoit ly primers et Decembre estoit ly dreners. Mes Caius Ceserv qe fust empereur de Rome fist adjouster deux mois Janver et Ffeverer [fol. 27] et ordeina l’an de XII mois ce est de CCCLXV jours sanz le bissexte solonc le propre cours du solail, et ensy tiegnent touz christiens si qe solonc l’an de X mois il estoit en quarantisme an si corne le prophète dit. Et solonc l’an de XII mois il avoit qe XXXIII aunz et III moisw.

Item près de mont de Calvarie a destre y ad unx autier ou la columpne gist a quoy Nostre Seignur fust liez et flagellez, la delez y ad im columpnesy de piere qe toutdis dégoûtent de eawe. Et dient ascuns qe elles plourent la mort de Nostre Seignur13. Et près de cel autier en un lieu dessouz terre XLIF degrez de parfond fust troevé la vraie croiz par le sena seinte Heleine dessouz la roche ou ly Juys l’avoient rescondueb *, et la mesme fist la vraie croi assayé*, qar homme y trova III croiz c’est assavoir celle de Nostre Seignur et celles de II laronz. Si les fist seinte

Heleine assaier* sur un corps mort qe tantost se releva quant la vraie croiz fust mis sur luyc. Et la delez ou mur est ly lieu ou les IIII clausd Nostre Seignur furent resconduz*, qar il y avoient II es mains et II es piése. Et de l’un des claus fistf l’emperour Constantin un frein pur son chival pur porter en bataille. Par la veue de ce frein il venquy touz ceux adversaires® et gaigna tout la terre de Asye la moindre (et la majour), [ceo est] Turkeh’ de Armenie la petite et la grande, de Surie, de Jerosolomie, d’Arrabe, de Persye, de Mésopotamie1 et de roialme de Halappe, de Egipte la haute et la basse, et toutz autres regiouns jusques { bien parfond en Ethiopei jusques en Yndek la menur qe adonques tout | auques estoient christiens et de la bon foi14. Et moût y avoit après cel temps en celles marches de prudhommes hermites, dont ly livres de la Vie des Pieres15 enparle, et maintenant y sont touz Sarazins et païens1. Mes quant il plena a Dieu, si corne celle tenem ad esté perdue pur les péchés des christiens, auxi sera elle regaigné par la pruesse de eux al aide de Dieu11.

Item en mylieu del choer° del eglise yl y ad [fol. 27 v°] un compas ouquel Joseph d’Aramathiep posa le corps Nostre Seignur quant il avoit oustee de la croiz et la mesme luy lavoit ses plaies. Et ceste compas dit homme4* estre droitement en mylieu de mounde16.

En l’eglise Seinte Sépulcre vers bise est ly lieu ou Nostre Seignur fust mis en prisoun, qar il feust emprisonez en plusours lieus et la y ad aussy une partie de la chaine dont il fust liez. Et la apparust primerement Nostre Seignur a Marie Magdaleine après sa resurrectioun et elle cuidoit qe ceo fut un curtilerr* 17 .

En l’eglise Seinte Sépulcre soloit avoir chanoignes del ordre Seint Augustyn et avoient un prior, mes ly patriarche estoit lour soverains18. Dehors les portes de l’eglise, au destre en mountant par XVIII degrez1, dist Nostre Seignur a sa mere: «Voila ton filzu» et ly monstra seint Johan Fevangeliste et puis dit a seint Johan: «Voila ta mere» et celle mesme parole disoit il aussy en la croizv, et par ces degrez monta Nostre Seignur quant il porta la croiz sur ces espaules19. Et dessouz ces degrez y a une chapelle et en celle chapelle chantent prestres yndiensw, non pas solonc nostre loy mes solonc la lour, et toutefoiz ils font sacrement de l’autier de painx en disant Pater Noster, et ascuns autres choses ovesqez, et les paroles dont le sacrement est consecrée qar ils ne scievent rienz des addiciouns qe plusours papes ount faity. Mes ils chantent en boine devo-cioun20. Et assez près est ly lieu ou Nostre Seignur se reposa qe estoit lassés de porter la croiz.

Et sachez qe devers l’eglise Seint Sépulcre est la cité plus feble qe autre part pur le grant plain qe est entre [l’eglise]2 et la cité. Et devers la partie de orient dehors les murs de la cité3 est le val de Josaphatz qe touche as murs auxi qe ceo fust un large fossez, et a dessuz de cel val de Josaphatz au hors de la citéb est Feglise de Seint Estevene la ou il fust lapidez21. Et la delez est la Porte Dorés qe ne peut estre [fol. 28] overtec22. Par celle porte entra Nostre Seignur le jour de Ramipalme sur un asnessed et les portes se ovroient contre luy quant il voloit aler a Templee et unqore y pierent ly piez de asnesse en III lieux des degrez qe sont de moult dure pierref.

Devant l’eglise de Seint Sépulcre devers mydy a CC pasg est ly grant hospital de Seint Johan de quel les Hospitelersh ount lour founde-ment23. Et dedeinz le palaiz as malades de cel hospital y a Vieilli pelers de pierre1. Et en les murs de la maisoun, sanz le nombre dessus¬ dite, y a LIIII pelers* qe susteinent la maisoun. Et de cel hospital a aler vers orient y a une moût bele eglise qe est appellé de Nostre Dame la

Grande. Et puis y a une autre eglisek assez près qe homme appelle de Nostre Dame des Latins124. La estoient Marie Cleophas et Marie Magdaleyne et se tiroient par les cheveux quant Nostre Seignur fust en la croizm.

DES PELRINAGES EN JERUSALEM ET DE SEINTZ LIEUX...

[Chapitre XI]. Del Temple Nostre Seignur. Del cruelté Herodes. Del Mont Syon. De Probatica Piscina et Natatoria Siloé

Et le Temple Domini qe est a VIII� pas de l’eglise Seint Sépulcre vers orient est très beale maisoun toute reonde bien largea et bien haute et couverte de plom, et ad grant place entour sans nulle maisounb, et est la place bien pavee partout de marbre blanc2. Et ly Sarazins ne lessent entrer ne christiens ne juysc, qar ils dient qe si ordez gentz ne doivent entrer ne coucher*1 en si seint lieu. Mes jeo y entray la et autre part ou jeo voloiee par vertue des lettres del Soudan, en lesquelles yl avoit especial maundement a touz ces subgitz a moy lesser veoir touz les lieux et a moy deviser les lieux et les misteres de chescun lieuf, et a conduire de cité en autre s’il estoit meister, et a benignemennt receivre moy et ma compai-gnie, et a enclinerg a toutes mes requestes resonables si elles n’estoient

DEL TEMPLE NOSTRE SEIGNUR. DEL CRUELTÉ HERODES.

grantementh contre la roiale digneté du Soudan ou de sa ley1. Et as autres qe ly demandent graced il ne [fol. 28 v°] donne qe son signal lequel ils font porter devant eaux pendantz a une launcek, et font les gentz del païs grant honur a cel signal et s’agenoillent si come nous ferreoms contre Corpus Domini. Et si fait homme plus grant reverence sanz comparisoun a ces lettres qar ly admirai et ly autres seignurs as queux homme les monstre, avant q’ils les receivont ils s’enclinent et puis les prignent et les mettent sur lour teste et puis les baisent et puis les lisent tout enclinantz et ovesqes grant reverence1 et puis se offrent a faire quantqez les portors requirent3.

En ceste Temple Domini soloit avoir canoignes regulers et avoient une abbé a qy ils obeiseoientm4. En ceo Temple [estoit]n Charlemaigne0 quant ly angel ly porta le presentp Nostre Seignur Jhesucrist de la Circuncisioun et il la porta a Ayes la Chapelle. Et puis Charles ly Chauves le fist porter a Peytiers et puis a Chartres4*5.

Item sachez qe ceo n’est mie cel mesme temple qe Salamon fist qar ceo temple ne dura qe Mil C II aunzr6, qar Titus le filz Vespasien l’em-perour de Rome qe tenoit la sege entor Jerusalem pur desconfire les juys pur ceo q’ils avoient mis Nostre Seignur a mort sanz congié del empe¬ reur8, et quant il avoit pris la cité il ardy le temple et l’abatist et prist touz les juys et mist a mort XIcMill, et les autres il mist en prisoun et les vendy a servitute XXX pur un dener, qar il disoit qe ils avoient achaté Jhesu Crist pur XXX denersu et il ferrait de eux meilleour marchee qe il donroit XXX pur un denerv7. Et puis un tempsw après dona ly empereur Julius Apostata congee as juys de reedifier la temple a Jerusalem pur ceo q’il haioit les christiens et si estoit il christienx mes il estoit renoiez. Et quant les juys avoient auques faity le temple vient un terremoet2 si corne y plust a Dieu, et abaty quanques ils avoient fait3. Et puis Adrian l’empereur q’ estoit de ceux de Troiesb refist la cité de Jerusalem et le temple en celle mesme guisec [fol. 29] qe Salamon l’ avoit fait. Et ne voloit qe nuis juys demorast fors soulement christiens, qar come bien q’il ne fust christien il amoit plus christiens qe nulle autre gentz après ceux de sa loyd*.

Cis emperour fist enclore et enmureze l’esglise de Seint Sépulcre ovesqez la cité, qe avant estoit loinzf dehors de la cité, et voloit changer les nouns de Jerusalem et appellont Helia. Mes ceo noun ne dura gairesg8.

Item sachez qe ly Sarazin font moût grant reverence a ceo Templeh et dient bien le lieu estre moût seint, et entrent tout deschaucez1 et agenoillent sovent, et quant mes compaignons et moy veismes ce, nous nous deschauceames et pensâmes� qe moût mieux le devoiems nous faire qe ly mescreantz, si en eusmes grant conpunctioun a coerK

Ce Temple1 ad LXUÜ cubitez de large et atant de long, et de haut cubitez et y a tout entour des pilers de marbre, et en my lieu de Temple y a plus haut estage* de XIÏÏI degrezm de haut, et des bons pilers" tout entour9. Cel lieu les juys appelloient Sancta Sanctorum la n’y entroit nully0 forsquez ly prélat qe fesoit le misteire del sacrifice, et ly poeple estoit tout entour par divisiouns en diverses estages* solonc ceo q’il estoientp, si qe ils voient touz faire le sacrifice. En cel Temple y a IUI entrezq et sont les portez de ciprès bien entaillez, et dedeinz les

portes d’orient dist Nostre Seignur : «Ycy est Jerusalem. » Et en la partie de north dedeins les portes1 y ad une fontaigne, mes elle ne court point de laquelle Seinte Escripture parle: «Vidi aquam egredientem de Templo, etc10. » De l’autre part de Temple y a une roche qe homme soleit appeller Moriaths, mes puis est elle appelé Bethel, ou l’arche de Dieu [ou]1 les reliques des Juys estoient soleit estre posée11. Celle arche ovesqez les reliques fist Titus mener11 a la grande Rome quant il avoit desconfit touz les Juysv. En celle arche estoient les Tables des X Comandementz, et la verge Aron w et [fol. 29 v°] la verge Moïses de quoy il departy le mer Rouge quant le poeple Israël passa au sec, et de celle verge il fery la roche et les eawes isseroient fors, et de celle verge il fist moutz des mervaillesx. Et si avoit un vesseal d’or plein de manne, et les vestementz et les oumementzy, et le tabernacle de Aron, et une tabernacle2 quarrée d’or ovesqez XII pieres preciouses, et une boiste de jaspre vert ovesqez VII figures des nons Nostre Seignur dedeinza. Et VII chandelers d’or et XII potz d’or et IIÜ encensers d’or, et un autier d’or,

et IIII leons d’orb sur lesqueux il y avoit IIII cherubyne d’or de XII palmes de long, et le sercle des signes du cel ovesqez une tabernacle d’or et des trompes d’ argent0, et une table d’argent et VIId pains de orge, et toutes les autres reliques qe estoient avant la nativité Nostre Seignur Jhesu Crist12.

Item sur celle roche demoroite Jacob quant il vist les angeles monter et descendre par une eschielef et dit : «Vere hic est locus sanctus et ego ignorabam. » Et la detenoit un angel Jacobg le quel angel changeoit le noun de Jacob et l’appelloit Israël13. Et en cel lieu mesmes vist David une angel qe destrenchoit* le peple d’un espeie et le remist tout sanglant en sa gaigneh14. Et sur celle roche fust Nostre Seignur présentez a seint Simeon1. Et sur celle roche preschoit Nostre Seignur sovent au poeple. Et de cel Temple il gecta les vendantz et achatanz15. Et sur celle rochei il se mist quant ly Juys le voloient lapider, et la roche fendy par my et en celle fendure fust il resconduzk*. Et la descendy a luy une esteille qe ly allumoit et servoit de clartié16. Sur celle roche seoit Nostre Dame et aprist son sautier17. La pardonnoit Nostre Seignur les péchés a la femme

qe fust prise en avoutrie1, la fust Nostre Seignur circoncis, la denuncia* j le angel a Zacharie la nativité son filz seint Johan le Baptistre18 et la l’en ] offrit primerementm pain et vin a Nostre Seignur en significacioun du j [fol. 30] sacrament a venir"19. j

Sur celle roche se lessa cheoir David en priant Nostre Seignur et a 1’ angel q’il avoit veu destrencher* le poeple, qe Nostre Seignur vousist avoir misericorde de ly et de poeple, et Nostre Seignur oÿ sa priere. Et pur ceo voloit il en cel lieu founder le temple, mes Nostre Seignur luy defendy par un angel°’ pur ceo q’il avoit fait trahisoun, quant il fist occire Urie le pruz chivalerp pur covetise d’avoir sa femme. Et pur ceo toutes les purviances q’il avoit [fait]q et ordeiné pur faire le Temple il bailla a soun filz Salamon pur edefier le Temple, et ensy le edefia Salamon1 et requist a Nostre Seignur qe touz cils qe requeroient de bon coer en cel lieu BetheP, qe Nostre Seignur vousist oier lour requeste et les aider et consailler de queconquez juste cause qe il fust requis en cel lieu1. Et Nostre Seignur luy octroia et pur ceo 1’ appella Salomon le Temple de consail et de l’aide de Dieu20.

Dehors la porte de ceste Temple y a un autier ou ly Juys soloient offfyr colombes et turturels, et maintenant ount les Sarazins fait de roiz sur cel autier" pur regarder quelle houre de jour il est ovesqez une brou-chev qe il y a21. Entre cel autier et le temple fust Zakarie occis, et sur le

pynnacle de ceo Temple qe est bien haut fust Nostre Seignur porté pur estre tempté del enemy. Et del haut de ceo pynnaclew les Juys jecterent seint Jake a terre qe fust le primer evesquez de Jerusalem*22. Et al entrée du temple vers occident est la Porte Speciousey par laquelle seint Johan et seint Pierre passeront quant seint Pierre2 par la grace de Dieu fist le contrée* aler et issir del temple23. Et assez près de cel Temple au destre y a une eglise coverte de plom qe est appellé l’escole Salomon. Et de cel Temple vers mydy assez près est le Temple Salomon2 qe est moult beau et siet en une grande place et bien plaineb24. En ceo Temple demorerent ly chivalers du Temple qe homme soloit appeller Templers25, et ceo estoit lour fundament de lour ordrec si qe cy demore [fol. 30 v°] rent chivalers, et en Temple Domini, canoignes regulersd

De ceo Temple vers orient a VIXX pas en l’angle de la cité est ly bain Nostre Seignur®. En ceo bain soloit entrer l’eawe de Paradis et unqore elle degoute26, et la delez est ly lit Nostre Dame. Et assez près est la tombe seint Symeon27, et dehors le cloistre de templef vers bise est une moult bele eglise de seinte Anne la mere Nostre Dame, la estoit Nostre Dame conceuwe28. Et devant celle eglise6 y a une arbre grant qy

commencea a croistre celle mesme noith. A dessouz celle eglise en descendant par XXII degrez gist seint Joachim le piere* Nostre Dame en une tombe de pierre1, et la delez soloit giser seinte Anne sa femme. Mes seinte Heleine* la fist transportez a Constantinople29. Et en ceste eglise, y a une fontaigne en manere d’une citerne qe est appellée Probatica Piscina, qe avoit V entréesk. En celle fontaigne soloient les angeles descendre et baigner dedeinz et ly primer qe se baignoit après estoit garriz de quecunquez maladie q’il eust. La garrist Nostre Seignur ly homs paralatic qe avoit esté malade XXXVIII1 aunz et ly dit: «Toile grabatum tuum et arnbulam3°. »

Et la delez estoit la maison Pilatus et assès près est la maison Herode le roy qe fist tuer les Innocentz1131. Cis Herodes estoit trop malveis et très cruel, qar il fist primerement occire sa femme qe il amoit trop et, pur le grant amur qe il avoit en luy, quant il vist qe elle estoit morte il enragea et fust hors de sen grant piece. Puis revint il a luy° et après il fist tuer II grantz [filz]p grantz domiceaux qe il avoit de celle femme et puis fist il tuer une autre de ses femmes et un grant filz q’il avoit de luyq. Puis fist il tuer sa propre mere et voloit auxi tuer soun frerer, mes il morust soudeygnement. Et puis Herodes fist touz les mais q’il poait Et quant il vient vers la fin, et il senty bien q’il ne poait eschaper de sa maladie, il envoya querre sa sorour et touz les grantz seignurs del païs, et quant ils furent la, il fist touz les seignurs mectre en

un tour8 et dit a sa seour qe [fol. 31] il savoit bien qe hommes ne ferroit el pais* de doel* pur sa mort, et pur ceo il la fist jurer qe elle ferroit coper toutes les testes a ces grantz seignurs11 tantost q’il seroit mort si qe tout le païs ferroit grant doel a sa mortv, qar autrement ne seroit il point plorez, et ensy fist il soun testament. Mes sa seour ne l’acomplist miew, qar tantost qe il fust mort elle delivera les seignurs de la tour* et les envoya a lour maisounsy et lour di coment son frère avoit ordeiné de eaux, et si ne fut mie ly roys plorez si corne il quidoit estrez32.

Et sachez qe il y avoit en cel temps III Herodes3 de grant renoun pur lour cruelté. Cis Herodes dont j* ay parléb fust Herodes Ascalonite, et cis qe fist coper le chief0 seint Johan le Baptistre fust Herodes Antipa, et Herodes Agrippad fist tuer seint Jakes et fist mectre seint Pierree en prisoun33.

Item plus avant en la cité est l’esglise Seint Sauveour, la est le bras senestref de seint Johan Crisostome et la plus grant partie du chief seint

Estevene34. Del autre part en la rue devers mydy, aussy come l’en vait devers le mont Sion, est l’esglise de Seint Jake la ou il fust décollez35.

Et de celle eglise a VI** pas est le mont Siong. La est une bele eglise de Nostre Dame ou elle demouroust et la morust36. La soloit avoir un abbé [et]h chanoygnes regulerz37 Et de la fust elle porté des Apostres jusqez au val de Josaphat, la est la pierre qe ly angeles portèrent a Nostre Dame del mont de Synay et est droitement de tiel colour come la roche de Seinte Katrin. Et la delez est la porte ou Nostre Dame [s’en]1 issy a aller vers Bethléem38.

Item a l’entree de mont Sion, est une chapelle, et en celle chapelle est la pierre grande et large de la quelle le seint sépulcre fust covert quant Joseph [de]j Aramathie avoit mis Nostre Seignur dedeinz. Laquelle pierre les III Maries virent trestomeek * quant elles vendrent le jour de [fol. 31 v°] Resureccioun au monument et troeveront 1’ angel qe lour dit qe Jhesucrist estoit ja relevé de mort a vie39. La y a aussi un pierre, ou pareis1* delez la porte, de la columpne a quoy Nostre Seignur fust flagellé. Et la fust la maison Anne qe fust evesqez des juys en cel temps et la fustm Nostre Seignur examinez la nuyt et flagellé et féru et traités vilainement et la mesmes luy renoya seinte Pierre treiz foiz avant cok chantant®40. Et la mesme y a une partie de la table sur quoy Nostre

Seignnr cena ovesqes ces decipies quant il lour dona sa char et son sanc en fourme de pain et de vin. Et dessouz celle chapelle par XXXII degrez0 est ly lieu ou Nostre Seignur lava les piés a ces decipies et unqore est ly vesseaux ou l’eawe estoitp41. Et la delez cel vessel fust ensevelie seint Estevene42. Et la est l’autier ou Nostre Dame oÿ les angeles chanter messe, la apparust primerement Nostre Seignur a ces decipies après sa resurecciounq as portes closes et lour dit: «Pax vobis. » Et en mont Sion apparust Nostre Seignur a seint Thomas l’apostre et ly fist taster ses plaies al vuitisme jor après sa resureccioun, et lors primes ly creiont seint Thomas1 et dit: «Deus meus et Dominus meuss.» En celle chapelle mesme près de la grant autier seoient ly Apostres le jour de Pentecoste quant ly Seint Espirit descendi sur eaux en fourme de feut43. La celebra Nostre Seignur la Pasque ovesqez ces decipies et la dormy seint Johan l’evangeliste sur la peitrine Jhesu Crist, et vit en dormant moutez des secretz celesteaux.

Ly mont Sion est dedeinz la cité et est un poy plus haut qe l’autre partie de la cité, et ci est la cité plus fort a ceste cousté qe del nul autre, qar auu pié de mont Sion y a un chastellev bel et fort qe le Soudan fist faire44. En mont Sion furent enseveliz le roy David et le roy Salomon et plusours autres roy s juys de Jerusalem45. Et la est ly lieu ou ly Juys voloient jecter jus le corps Nostre Damew quant les Apostres portèrent le corps pur ense-veler en val de Josaphaz46. Et la est ly heu ou seint Pierre ploroict moût [fol. 32] tendrement après ceo q’il avoit renoyé Nostre Seignur*.

De celle chapelle dessusdite a jecte d’un pierre y a un autre chapelle lay ou Nostre Seignur fust jugez a la mort, la estoit lors la maisoun Caiphas47. De celle chapelle a aler vers orient a VII� pas2 est une cave parfonde dessouz la roche qe est appellé la Galilée Nostre Seignur. La se rescondya * seint Pierre quant il avoit renoié Nostre Seignurb. Item entre le mont Sion et le Temple Salomon est ly lieu ou Nostre Seignur resus¬ cita la pucellec en la maisoun soun piere*48.

Dessouz le mont Sion vers le val de Josaphat y a une fontaigne qe est appellé Natatorium Siloe, la fust Nostre Seignur lavé après la baptismed’ la fist Nostre Seignur l’aveuglee veoir et la fust ensevely Ysaie le prophète. Item al endroit de Natatoire Siloe y a une ymage de pierre et de ancienne overaigne qe Absalon fist faire et pur ceo l’appelle homme la Main Absalonf49. Et assez près est unqore l’arbre de Sohurg ou Judas se pendy pur desesperance de ceo q’il avoit vendu et trahy Nostre Seignurh. Et la delez estoit la synagoge ou les evesqes des1 juys et ly pharisenx venoient ensemble et tenoient lour consail. Et la gecta Judas les XXX deners devant eux et disoit q’il avoit pecché au trahyr Nostre Seignuri. La delez fust la maisoun des apostres Philippe et Jacob Alpheik50.

Et del autre part de mont Sion vers mydy outre la vallee le ject d’un pierre est Acheldemak1 c’est a dire le Champ de Sane qe fust achatez pur les XXX deners pur lesqueux Nostre Seignur fust venduzm. En ceo champ y ad moutz des tombes des christiens" qar homme soloit ense-veler pelrins mortz. Et si ad moutz des oratoires et des chapellettes et des hermitages ou y soloient demoerer des hermites0. Et au delà vers orient a C pas est ly charnier del Hospital de Seint Johan ou homme soloit mectre les ossementz des mortz?51.

Item de Jerusalem vers les parties d’occident a une lieueq y ad une bele eglise ou l’ar [fol. 32 v°] bre de la croiz cresceoit52. Et a II lieues de la y ad une bele egliser aussy ou Nostre Dame encountra et salua Elizabeth sa cosyne la mère seint Johan le Baptistre, et estoient ambe-deux enceintees, et seint Johans se movoit1 ou ventre sa mère et fist reve¬ rence a son creatour q’il ne veoit mie unqoreu. Et dessous l’autier de celle eglise est ly lieu ou seint Johan fust neez53. Et de celle eglise y ad une lieue au chastel Emauxv la auxi se demonstra Nostre Seignur a ses decipies après sa resureccioun54. Item d’autre part a CC pasw de Jerusalem y ad une eglise ou soloit estre la Cavex de Leoun. Et dessouz celle eglise a XXX degrez de parfond furent entierrez XII Mil martirs en

temps de roy Cosdroey qe le leoun assembla touz en une nuyt par la volunté divine55.

Item de Jerusalem a IF lieues est le mont Joyea moult bele lieu et moult delicious, la gist seint Samuel le prophète en une bele tombe56, et l’appelle homme cel lieu mont Joye pur ceo q’il done joye as coers des pelrinz, qar de cel lieu veoient ly pelrinz qe vont de cestes parties prime-rement la seinte cite de Jerusalem6. Item entre Jerusalem et le mont d’Olivete est le val de Josaphaz dessouz les murs de la cité si qe j’ay autrefois dit. Et en mylieu de ceo val y ad une petite reverettec qe homme appelle Torrens Cedron ou le ducte* Cedrond. Et par dessure celle reve-rette au travers gisoit l’arbre de la croiz et passoit homme par dessure. Et assez près de la y ad une fossete en terre ou le pié de la columpne est unqore en terree ou Nostre Seignur fust primerement flagellé qar il fust flagellé et traité vilainement en plusours lieuxf57. Item en mylieu de val Josaphaz est l’esglise de Nostre Dame et y a XLfflIg degrez dessouz terre jusques au sépulcre de Nostre Dame. Et avoit Nostre Dame d’age quant elle morust LXXII aunzh. Et la delez le sépulcre de Nostre Dame y ad un autier ou Nostre Seignur pardona a seint Pierre touz ses pecchés1. Et la delez vers occident a dessouz d’un autier y ad une fontaigne qe vient [fol. 33] del flun de Paradis. Et sachez qe celle eglise est moût

basse en terre et auques toute dedeinz terre. Mes jeo pense bien qe elle ne fust mie [ensyj] foundée, mes pur ceo qe Jerusalem ad esté plusours foiz destruit et les murs abatuz, qe ly murs soient cheux et tombez en la vallee, et q’ils l’aient ensy reemplie et la terre enhauncez*, et pur ceo est l’esglise si basse dedeinz terrek. Et nientmoinz homme dit comunement la entour qe la terre est ensy creue de ly mesmes depuis qe Nostre Dame fust illecques ensevelie1. Et unqore dient ils qe elle croist touz les jors sanz nule doute1”. En celle eglise soloient avoir moignes noirs qe avoient lour abbé"58.

Et près de celle eglise est une chapelle delez la roche qe ad a noun Gethsamany0, la fust Nostre Seignur baisé de Judas?, et la first pris des Juys, la lessa Nostre Seignur ses decipies quant il ala orer� * devant la passioun et pria en disant : «Pater si fieri potest transeat a me calix iste. » Et quant il retoma a ses decipies il les trova dormantz. Et en la roche dedeinz1 la chapelle y pierent unqore les doitz de la main Nostre Seignur cornent il s’aponas *a la roche quant les juys ly voleient prendre. Et au delà au ject d’un piere vers mydy y ad une autre chapelle ou Nostre Seignur suoit goûtes de sanct59. Et assez près de illecques est la tombe de roy Josaphat de qy le vallée porte le noun". Cis Josaphaz fiist roy de

celle païs et fust convertiz par une hermite etv fust moult prudhome et fist moult des biens60, et au delà le tret d’un ark vers mydi est l’esglise ou seint Jake et Zacharie le prophète furent ensevelizw61.

Et a dessure de celle vallé est ly mont de Olivete et ad noun ensy pur ceo qe y [croissent]31 moultz des Olivers. Celle montaigne est plus haute qe la citéy de Jerusalem ne soit et pur ceo poet homme de celle montaigne veoir auques par toutes les rues de la cité2, et entre celle montaigne et la cité n’y ad qe le val de Josaphaz qe n’est mie moût large. De celle montaigne3 mounta Nostre Seignur as ciels le jour del Ascensiounb et [fol 33 v°] unqore y piert soun senestre pié en la piere. Et y a la une eglise ou y soloit avoyr une abbé et chanoynes regulers c62. Et près de illecques a XXVIIId pas ad une chapelle ou la piere est sur quoy Nostre Seignur soloit seoir et prêcher les VIII benureteze: «Beati pauperes spiritu. » Et la il enseigna a ces decipies le Pater Noster et Pes¬ ait en la piere ovesqez son doy. Et assez prèsf y ad un eglise de seinte Marie Egipciak et la elle gist en un tombeg63. Et au delà vers orient a III tretz d’un arkh est Bethfagé dont Nostre Seignur envoya seint Pierre et

seint Jakes pur querre le asnesse le jour de Ramipalm, et la mounta sur le asnesse164, et en descendant del mont de Olivet vers orient y ad une chasteP qe ad a noun Bethanye. La fust demorant Symoun le Leprouz, et la il herbergea Nostre Seignur, et puis il fust baptizes des Apostres et fust nomez Julien et fust fait evesqez. Ceo est cis Julienk qe homme requiert q’il doint bon hostiel pur ceo q’il herbergea Nostre Seignur en soun hostiel65. La mesme pardona Nostre Seignur les pecchés a Marie Magdaleyne, la elle luy lavoit ses piez de ses lermes et les esuioit de ses cheveux. La ly administrait* seinte Marthe1. Et la resuscita Nostre Seignur le Lazarem qe avoit esté mort IIII jors11 qe estoit frere Marie Magdaleyne et Marthe. Et la demoroit aussy Marie Cleophe0. Ce chastel est bien un lieue loinz de Jerusalem? 66 Item en descendant del mont de Olivet est ly lieu ou Nostre Seignur ploroit sur Jerusalem�, et la delez est ly lieu ou Nostre Dame apparust a seint Thomas après Assumpciounr et luy dona sa ceinture. Et assez près est la piere ou Nostre Seignur seoit sovent et preschoit, et la mesme serra il au jour de Jugement si comme il mesmes disoits67.

Item après le mont de Olivete est ly mont de Galilée1 ou ly Apostres estoient assemblez quant Marie Magdaleyne lour vient denuncier* la resureccioun68, et en mye la voie de aler del mont de Olivete al mont de Galilée0 y ad une eglise ou ly angel denuncioit* a Nostre Dame sa mort.

Item de Bethanie a Jericho [fol. 34] n’ad qe V lieues69. Jerichov soleit estre une bele cité, mes elle fust toute destruite et ore n’y ad qe un petite villette. Celle cité Josué prist par miracle de Dieu et par le comandement del angel, et la destruitw et maldisoit touz ceux qe jamais la redefieront. De celle cité fust Zacheus qe fust nains qe mounta sur une arbre sicamorx pur veoir Nostre Seignur qar il estoit si petit qe il ne poiast veoir pur les autres gentzy. De celle [cité]2 Raab qe fust femme comune3 eschapa soulement ovesqez deux6 de soun lignage qar elle avoit recelez et repas-tezc * les messagers de Israël et les avoit gardé du peril de mort. Si en eust bon geerdoun si comme FEscripture dit : «Qui accepit prophetam in nomine meo mercedem prophetae accipiet etc. » Et ensy eut elle, qar elle prophetiza a ses messagers en disantd: «Novi quod Dominus tradet vobis terram hanc. » Et ensy fust il, et puis la prist Salomon le fils Nason a femme et fust de lors preudefemme et bien servoit Dieue.

Item de Bethanie vait home al flun Jordan par une montaigne desertef, et y a près de une jomee. De Bethanie vers orient8 jusques a la grant montaigne ou Nostre Seignur jeûna XL jors y a VIh lieues. Sur celle montaigne fust Nostre Seignur porté et la fust il temptez del enemy qe ly dit : «Die ut lapides isti panes fiant. » En celle lieu sur la montaigne soloit avoir une bele eglise mes elle fust destruite1, si n’y ad ore qe un

hermitage qe une manere des christiensi tiegnent qe sont appeliez Géorgiens pur ceo qe seint George les converti�70. Sur celle montaigne demorroit Abraham grant temps et pur ceo l’appelle homme le Jardin Abraham1. Et entre la montaigne et cest jardin court111 un petit ruissheu de eawe et celle eawe soloit estre amere. Mes par la benediccioun de Helizé11 le prophète elle devient douce et bon pur boire71, et au pié de celle montaigne devers le plain0 y ad une grant [fol. 34 v°] fontaigne qe entre en flum Jordan. De celle montaigne jusques a Jericho dont j’ay dessouz parlé, n’y ad qe une lieue en alant vers le flum Jordan?. Item sur le chemin de Jericho seoit ly aveoglez et disoitq: «Jhesu , fili Dei, mise¬ rere mei, » et tantost receust la veue. Item a II lieues de Jericho etr le flum Jordan et a dimi lieue plus prèss est une belle eglise de seint Johan le Baptistre la ou il baptisa Nostre Seignur. Et la delez est la maisoun Jeremie le prophète172.

[Chapitre XII]. De la mer Morte. Del flun Jordan. Del teste qe est et des usages de Samaritanz

Et de Jericho a ID lieues est la mer Morte. Entour celle mer croist moult d’alun et d’alketran32. Entre Jericho et cel mer est la tierre d’Engaddeb la soloit croistre le baume. Mes home fist trerec les arbres-seaux et les porta homme planter a Babiloigne3 et unqore les appelle les vines d’Engaddyd. Al une cousté de cel mer si come l’em descent d’ Arrabee est ly mont de Moabitansf ou il y a une cave qe homme appelle Kama. Sur ce mont amena Balac, le fils Boor, Balaam le prestre pur escumenger et pur maldire le people de Israël84. Cel mer Morte départe la tierre de Judée et d’ Arrabe et dure cel mer de Zoara5 jusqes a Arabeh.

L’eawe de cel mer est moult amere et salee et si la terre estoit mollhé de celle eawe elle ne porteroit point de fruit. Et la terre de ly change sovent sa colour1 et jecte fors del eawe une chose qe homme apppelle aspalt, aussy grosses pieces come un chival touz les jours et a toutes cousteezi Et de Jerusalem jusqes a cest mer y ad CC stadies. Cel mei� ad de long Dimxx stadies1 et de large CL stadies”16. Et est dit mer Morte pur ceo qe elle ne court point, ne homme ne beste qe ad en luy vie ne poroit mom¬ en cel mer”, et ceo ad esté prové mointe foiz qe home jectoit dedeinz gentz qe avoient deservy mort et demor [fol. 35] roient0 III jours ou HH, mes ils ne poaient morir qar elle ne retient nulle chose qe ait en luy vie7. Ne nul ne poroit boire de eaweP et qy metteroit fer dedeinz il noeroitq* par dessure. Et qy metteroit une plume dedeinz, elle irroit au founs. Et ces sont choses contre nature. Et auxi estoient les citez illecques perduz pur pecché contre nature1, et si croissent arbres delez qe portent pommes très beles et de bele color a regarder et toutes maures par semblant, mes qy les brisera ou trenchera par my il ne trovera dedeinz qe cendres en signe qe par corouce de Dieu les citezs et la terre estoient ardez del feu d’enfem. Ascuns appellent cel mer le lach d’Alfetide1,

DE LA MER MORTE. DEL FLUN JORDAN.

autres le flum de deable, et autres le flum puaunt, qar le eawe est orde et puante.

En cel mer fondirent les V citez par irouru de Dieu c’est assavoir Sodome et Gomorre Aldama Seboyn et Segor pur le pecché de sodomie qe en elles regnoitv. Mes Segor par la priere de Loth fust gardé grant piece qar elle seoit a dessouz d’une montaigne8. Et unqore y piert elle en partie dessouz l’eawe et vist homme les murs quant il fait cler temps et paisiblew. En celle cité Loth demorroit un poy du temps et la fiist il enyverez de ces filles et se coucha ovesqez elles et engendra Moab et Amon. Et la cause pur quoy les filles enyveroient lour piere* pur ly faire coucher ovesqez ellesx, si fiist pur ceo qe elles ne veoient nully la entour fors qe soulement lour piere*, elles quidoient qe Dieu eust destruit tout le mounde ensy corne il avoit les citez delez elles et si corne il fist par le fluvie de Noé. Et pur ceo voloient elles coucher ovesqez lour piere* pur avoir lignee, si qe le mounde fust ariere poeplié par elles, qar elles cuidoient qe il n’en eust plus homme en mounde, et s’il ne eust esté yverez, il ne se fust mie couché ovesqez elles9.

Et la montaigne a desseure [fol. 35 v°] de Segor homme appelloit adonques Edom et puis l’ appelloit homme Seyr et puis Ydumeay 10. Item a la destre partie de celle Morte mer demorra la femme Loth, tout droit corne une pierre de saelz pur ceo q’elle gardoit deriere ly quant les citez fundirent en abisme11. Cis Loth fust filz Aram le frère Abraham3. Et

Sarra la femme Abraham et Melcha la femme Nachor estoient sorours de dit Loth12. Et celle Sarra avoit IIIIXX X aunz quant Ysaak fust engendré. [Et Abraham avoit ja un aultre filz Ysmaël qe avoit XIIII aunz qe il avoit engendré] en Agar sa chambrereb. Et quant Ysaak avoit VIII jours Abraham le fist circumcire et Ysmaël ovesqez qe avoit XIIII aunz13, purquoy les Juys qe sont estraitz de Y saak se font circumcire a Vin jours et les Sarazins qe sont estraitz de Ysmaël se font circumcire a XIIII aunz d’âgec.

Dedeinz la mer Morte court le flum Jordan et la se piert qar il ne court plus en outred. Et ceo est a une lieue del eglise seint Johan le Baptistre vers occident un poy a dessouz de la ou les christiens baignent communément14. Et a une lieue de flum Jordan est la rivere de Laboche, laquelle Jacob passa quant il venoit de Mésopotamie15. Ce flum Jordan n’est pas moult grant riveref mes elle ad des bons peschons, et vient de mont Liban de deux fontaignes qe sount appeliez Jour et Dang, et de celles fontaignes prent elle soun noun et sa naissance11, et passe par une lak1 qe est appellé Maron, et puis passe par le mer de Tiberii, et passe dessouz les montaignesk de Gelboé. Et y ad mult belle vallé d’une cousté et del autre de la rivere, et vont les montaignes de Liban1 tout de long

jusqes au desert de Pharanra. Celles montaignes départent le roialme de Surie et le païs de Phenicie11. Sur ces montz cressent arbres de cedre0 très hautz qe portent pommes longes, tiels y a auxi grosses corne la teste d’un hommeP. Ce flum Jordan départe la terre [fol. 36] de Galileeq et la terre de Ydumee et la terre de Betron. Elle court a dessous terre1 une piece jusques a un beal plain et grant qe homme appelle Meldan en sarrasinoiz, ceo est a dire foire ou marchee en romanzs, pur ceo q’il y a sovent foire en ceo plain1, et la devient l’eawe grande et large16. En ceo plain est la tombe Jobu17.

En ceo flum Jordan Dieu fust baptizé, et la voiz du piere* fust oÿe en disant: «Hic est filius meus dilectus etc.» Et ly seint Espirist descendy sur ly en fourme d’un colombe18. Et ensy a ce baptisme fust toute la Trinité. Et parmy ce flum passèrent le filz de Israël tout au sec et y mettoientv pierres en mylieu en signe de miracle de ceo qe l’eawe estoit retraite19. Item, en ce flum Jordan, Naaman de Siriew se baigna qe estoit moult riches homme et fust meseaF* et tantost fust garris20. Enviroun le flum Jordany sont moutes des églises ou y demoerent moultz des chris-tiens et assès près est la cité de Haï laquelle Josué assailly et pristz21.

Item de la montaigne dont j’ay dessouz parlé ou Nostre Seignur jeûna XL jours a deux lieues vers Galilee3 y a une moult haute montaigne ou ly ennemy porta Nostre Seignur la tierce foiz pur tempter et ly monstra tout plain de païsb et ly dit: «Tout ceo qe tu veoiz je te dorra mes tu chiez a terre et moy aorezc22. » Item de la mer Morte a aler vers orient hors des marchesd de la terre de promissioun y ad un fort chastel et bel en la montaigne qe ad a noun Carak es sarasinoiz c’est a dire [Royalmont]e en ffanceois. Ce chastel fesoit faire une roy de France Baldewyn qe avoit conquys celle tierref, et y mist des christiens pur garder le païs et pur ce fust il appeliez Mont Roial23. Et dessouz y ad une ville qe ad noun Sobach, la entour demorent grant multitude des chris¬ tiens dessouz tribute.

De la vait homme a Nazareth de la quelle Nostre Seignur portont le sumoun, et jusques la y ad [III]g journées de Jerusalem. L’em vait par la province de Galilee par Ramatha [fol. 36 v°] par Sothirn1*24 et par la haute montaigne de Effraym ou Elcana1 et Anne la mere Samuel le prophète demorroient. La nasquy cisi prophète et après sa mort, il fust enseveliz a la Mont Joye si corne jeo vous ay dit. Et puis vait homme a

Silok la ou l’arche Dieu ovesqez les reliques fust gardee longement, dessouz Helye le prophète125. La fesoit le poeple de Ebronm sacrifice a Nostre Seignur, et la rendoient ilz lour voutz11, et la parla Dieu primere-ment a Samuel et ly revela la mutacioun0 del ordre de prestre et le mistère du sacrement1526. Et assez près au senestre est Gabaon et Rama et Benjamin dont l’Escripture enparleq27.

Et puis vait homme par Sichem autrement appellée Sichar, ce est en la province de Samaritanzr, et y a moult bele vallee et moult fructuouse, et y a une bele cité et bones qe homme appelle Neopole1, et jusques la y a une jomee de Jerusalem. La est la fontaigne ou Nostre Seignur parla11 a la femme Samaritan28. Et soloit la avoir une eglise, mes elle fust abatuev. Delez celle fontaigne fist Roboas faire deux veals d’or et les fist aorer et mist l’un a Dan et l’autre a Bethelw29. Et a unex lieue de Sichar est la cité de Luzey. En celle cité demorroit Abraham une piece de

temps30. Sichem est a X lieues de Jerusalem et est appellee Neopole2 ce est a dire cité novelle. Et assez près est la tombea Joseph le filz Jacob qe govema Egipte, qar ly Juys apportèrent ces os de Egipte et les enseveli¬ rent illecquesb. Et la vont ly Juys sovent en pelrinage a grant devo-ciounc 31 . En celle cité fust Dyne [la fille Jacob]d ravie pur quoy les freres en occistrent mointe personne et en firent trop de mal a la cité32. La delez est ly mont de Garasoune ou ly Samaritanzf font lour sacrifice. En ce mont voloit Abraham sacrifier soun filz Ysaak33. Et la delez esr le val de Dotaym. Et la est la cisteme ou Joseph8 fust jecté de ses freres avant q’ils ly vendissent11. Et ceo est [fol. 37] a II lieues de Sichar34.

De la vait home a Samarie qe home apelle maintenant1 Sebaste et ceo est la chief cité* de cely païs et siet entre montaignes si corne Jerusalem fait. En celle cité fust ly sieges de X tribuz de Israël. Mes la cité n’est mie maintenant si grande come elle soloit estrek, la fiist ense-vely seint Johan le Baptistre entre II prophètes Heliseus et Abdian1. Mes il fust décollez en chastel de Macherynm près de la mer Morte, et puis fust translaté de ces decipies et ensevely11 a Samarie. Et la fist Julius

Apostata0 desenfouir ses ossementz et ardoirp, qar il estoit adonques emperour, et fist gecter les cendres au vent. Mes le doy de quel il monstra Nostre Seignur en disant: «Ecce Agnus Dei» ne poait ardoir, auques demora tout entier. Cel doy fist seinte Tecleq virgine porter entre les montz, et la fait homme grant feste. A Sebaster en cel lieu mesmes soloit avoir une bele eglise et plusours autres y avoient mes elles sont toutes abatues. La estoit le chief seint Johan le Baptistre enclose d’un mur. Mes l’ emperour Theodose le fist treire et le trova envolupé en un drapeal* tout sanglant et ensy le fist porter a Constantinople. Et unqore est a Constantinople tout la deriere partie de la teste, et la devantrisme partie jusques a machouers dessouzs est a Rome el esglise Seint Sylvestre ou il ad de nonaignes cordelers et1 est unqore tout brullé ensy qe demi arsu. Qar cel emperour Juliens dessousdit de sa malveistév fist ardoir celle partie ovesqes les autres os, et unqore y piert, et fust ceste chose espruvé par papes et par emperours. Et les machoueres par dessouz qe se tiegnent au mentoun et une partie de cendresw et ly platealx ou sa teste fust mis quant elle fust coepé sont a Janewex, et en font le Janeways grant festey et si font auxi les Sarazins grant feste de ly.

Ascuns dient qe le chief seint Johan est a Amyas2 en Picardye, et autres dient qe c’est le chief de seint Johan l’evesqes. Jeo ne say [fol. 37 v°] Dieu le sciet. Mes quelle part qe homme le face honur, le bon seint Johan le prent a gré.

De celle cité Sabaste jusques a Jerusalem y a XII lieues. Et entre les montaignes de cel païs y ad une fontaigne qe IIII foiz l’ana change sa colour, ascunefoiz y change en vert, ascunefoiz rougeb, une foiz cler, autrefoiz truble. Et l’appelle homme celle fontaigne la fontaigne Joelc Les gentz de celle païs qe homme appelle Samaritanie furent convertyz et baptizez et par les Apostres, mes ils n’ount mie bien tenuz lour doctrine et toutfoizd tiegnent ils loi par eux mesmes, variant des christiens, Sarazins, Juys, païens. Cils Samaritaine croient en un seul Dieu. Et dient bien qe il ne ad qe un soulf qe tout créa et tout jugera, et tiegnent la Bible solonc la lettre et usent la sautierg si come les Juys font. Et dient q’ils sont droitz fils de Dieu et entre toutes gentz les plus amés de Dieu. Et qe lour est proprement le heritage qe Dieu promist a ses amiz. Eth ount auxint divers1 habitz [a] 1 regard d’autre gent. Qar ils envo-

TestedeTurck lupent lour testes d’un linceul rouge a la difference d’autres et les Sarazin chris-tien juyf

Sarazins le envelupent d’un drap blanc et les christiens qe demorrent el païs d’un drap bleu ou ynde, et les Juys d’un drap jaunek35.

En cel païs demoerent moutz des [Juys]1 paiantz a tribuit si come font les christiensm. Et si vous volez savoir les lettres qe les Juys usent elles sont tieles et sont les nouns si come ils les appellent escript par dessous11 :

Aleph, Beth, Gymel, Deleth, He, Van, Zai, Gy, Thet, loth, Kaph, Lampd, Mem, Num, Sameth, Ey, Phe, Sade, Coph, Fyr, Son, Than.

[Chapitre XIII]. De la province de Galilée et ou Antecrist naistra. De Nazareth. De l’age Nostre Dame. Del jour de Jugement et de les custumes de Jacobitez Syriens et Georgienz

[fol. 38] De ceo païs de Samaritanz dont jeo vous ay parlé homme vait as plains3 de Galilee et lesse homme les montaignes a une part. Et est Galilée une des provinces15 de la terre de promissioun. Et en celle province est la cité de Naïm et Caphamaüm et Corosaïm et Bethsaida. De ceste Bethsaida furent neezc seint Pierre et seint Andreu2, et a IIÜ lieues est Chorozaïm, et a V lieues de Chorozaïm est la cité de Cedar*1 dont le sautier enparle: «Et habitavi cum habitantibus Cedar 3. » En Chorozaïm naistera Antecrist si come ascuns le dient, et autres dient q’il sera neez en Babiloigne pur ce qe le prophète dit: «De Babilone e coluber exiet qe totum mundum devorabit 4. » Cel Antecrist sera norriz en

DE LA PROVINCE DE GALILÉE ET OU ANTECRIST NAISTRA 239

Bethsaida et régnera en Chaphamaümf et pur ceo dit l’Escripture : «Ve tibi Chorozaïm ve tibi Bethsaida ve tibi Caphamaümg5. » Et toutes ces villes sont en la terre de Galilee. Et la Cane de Galileeh auxi qe est a IIII lieues de Nazareth. De celle cité [fuist Symon]1 Cananeus et la femme cananee de la quelle le seint Evangelie enparle6. La fist Nostre Seignur le primer miracle as noces Architriclini quant il converti l’eawe en vin7. Et en la fin de Galilee as montaignes fust l’Arche Dieu pris8. Et del autre part est le mont Hendork ou Heremon, et la entour vait le ruissheu de Torrens Cison} qe autrement est appeliez le Torrent Radinim”1. La delez Barac le filz Abimelech, ovesqez le filz Delbore la prophetesse, venquy Tost de Yduméea11 quant Cisara le roy fust occys de Gebel, la femme Aber, et chacea outre le flum Jordan par force de l’espeye Zeb et Zebée et Zalmana, et la les occist°9.

Item a V lieues de Naym est la cité de Jesraëlp et autrement est appelée Zarimq, de la quelle cité JexabeF la malvoyse royne estoit, qe

tolly la vyne Naboth par sa force10. Près de celle cité est le champ Magedos ou quelle le roy Joras1 fust [fol. 38 v°] occis de roy de Samarie, et puis fust translaté et ensevely en mont Sion11. Et a une lieue de Jesrael sont les montaignes de Gelboeu ou Saül et Jonathas qe estoient si béais morierentv pur quoy seinte Escripture les maldit en disantw: «Montes Gelboe nec ros nec pluvia etc12. » A une lieue del mont de Gelboe contre orient est la cité de Scitople qe est appeliez Bethsaïmx. Sur les murs de celle cité fust la teste Saül pendue13.

Puis vait homme par la montaigne delezy les plains de Galilee jusques a Nazareth qe soloit estre une grande cité et beale mes ore n’ad qe une petite villette a maisouns espandues de cea et de la. Et n’est mie murez, et siet en une petite vallee2 et y a montaignes tout entour. La nasquy Nostre Dame mes elle fust engendrez a Jerusalem14, et pur ce qe Nostre Dame nasquy a Nazareth pur ceoa porta Nostre Seignur le sumoun de ceste ville. La prist Joseph Nostre Dame a femme qe n’avoit Xlffl aunz d’age, la salua l’ange Gabriel Nostre Dame en disant: «Ave Maria gratia plena , Dominus tecum» en lieu d’un grant autier d’une belle eglise qe soloit estreb. Mes elle fust toute abatue15 et ad homme fait

DE LA PROVINCE DE GALILÉE ET OU ANTECRIST NAISTRA

un petit caseu delez un piler de celle eglise pur receivre les offerendes des pelrins, et les Sarazins le gardent mult curiousement pur le profit q’ils ount, et sont trop malvoys Sarazins et trop cruels plus qe en autre part, et ont destruites toutes les esglisesc. La est la fountaigne Gabriel ou Nostre Seignur se soloit baigner quant il estoit petitd. De celle fontayne il porta eawe sovent a sa mere, et en celle fontaynee ellef lavoit sovent les drapelz* de soun enfant Jhesu Cristg. Et de Jerusalem jusques la y ad III jomeyes. A Nazareth fust Nostre Seignur norrizh. Nazareth est a dire Flour de Jardin et a bone cause est il appeliez flour1 qar la fust norriz le flour de vie ceo fust [fol. 39] Jhesu CristJ.

A II lieues de Nazareth est la cité de Sephor par le chemin qe vait de Nazareth a Aconk16. Et a dimi lieue de la Nazareth est le saut1 Nostre Seignur, qar les Juys le mèneront sur une roche haute pur jecter a val pur ly occire. Mes Jhesu passa parmy eux et sailly sur une autre roche, et ly [piez]m y pierent unqore en ladite roche11 17. Et pur ceo dient ascuns quant ils se doutent des larons en chemin ou des enemis0: «Jhesu autem tran-

siens per medium illorum ibafi. » En memorie qe, ensy qe Nostre j Seignur passa par my les cruels Juys sauvement et les eschapa, ensy seurement puisse homme passer les perils des laronsq. Et puis dit homme ces II vers del sautier III foizr : «Intret super eos formido s et pavor in \ magnitudine brachii tui Domine, fiant immobiles quasi lapis donec i pertranseat populus tuus Domine, donec pertranseat populus tuus iste quem possedisti.» Et puis passe homme sanz escombrement. Et ] sachez qe Nostre Dame enfanta [en]u XVe an et conversa ove soun enfant ] XXXIII aunz et III mois. Et après la passioun Nostre Seignur, elle ! vesquy XXIIII aunzv 19 . j

Item de Nazareth F em vait al mont Tabor ou il n’y ad qe IIII lieuesw ! et est mult bele montaigne et bien haut ou il soloit avoir un ville et des églises plusours. Mes elles sont toutes destruitezx20 Mes unqore y ad un lieu qe homme appelle l’escole Dieu ou il soloit enseigner ses decipies et lour devisoit les secrez celestieux. Al pié de cele montayne Melchisedech qe fust roy de Salem, qe ore ad noun Jerusalem, et si fust auxi prestre, en déclin de cel montayney il encountra Abraham qe reve-noit de la bataille quant il avoit occis Amelech21. En celle montaigne, se transfigura Nostre Seignur devant seint Pierre, seint Johan2 et seint Jake,

DE LA PROVINCE DE GALILÉE ET OU ANTECRIST NAISTRA 243

et la virent ils espiritualment Moyses et Elyesa prophetes delez eauxb, et pur ceo disoit seint Pierre: «Domine , bonum est nos hic esse, faciamus hic tria tabernacula 6 » Et la oyrent ils la voiz du Piere qe dit : «Hic est filius meus dilectus in quo bene complacui. » [fol. 39 v°] Et lour defendy Nostre Seignur qe a nully deissent celle avisioun jusques a tant q’il fust relevez de mort a vyed22. En celle montaigne et en celle mesme lieu au jour de Jugement sonneront6 IIU angeles IIII trompes et resusciteront toutes les personnes qe mort ount suffry puis qe le monde estoit creez, de mort a vyef. Et vendront en corps et en aime al Jugement8 devant la face Nostre Seignur el val de Josaphaz, et serra cis Jugement le jour de Pasche a tiel houre corne Nostre Seignur se releva de mort a vie a la Resureccioun, et serra le Jugement comencé a tiel houre corne Nostre Seignur descendy en enfem et le despoilea. Qar a tiel houre il despoilera le moundeh et mènera ses amiz en glorie et les autres condempnera as perpetueles peines. Et adonques avera chescun son loer selonc ceo q’il aura deservy ou bien ou mal1, si la grande misericorde de Dieu ne vait au devant de sa justice23.

Item a une lieue del mont Thabor est ly mont Heremon la fust la cité de Naïm. Devant le porter©) de celle cité resuscita Nostre Seignur le filz

a la femme veve qe n’avoit plusk enfantz24. Item a m1 lieues de Nazareth est le chastel Safffam dont le filz Zebedee et le filz Alphe" y furent25. Item a VH0 lieues de Nazareth est le mont Kayn et dessouz y ad une fontayne, et delez celle fontayne Lameth le piere Noé occist Kaynp [d’une saiette. Qar cis Kayn]q aloit parmy les rouncesr et les busshouns come une beste sauvage et avoit ja vesquy du temps Adam jusques al temps Noé, et ensy il vesquys plus de M1 Mü aunz1 et fust cis Lameth tout aveogle de vielueu*26.

De Saffra vait homme a la mer de Galilee et a la cité de Tiberiev qe siet sur cel mer. Et corne bien qe homme l’appelle le mer ceo n’est pas mer ne bracz de mer qar ceow n’est qe un lachx d’eawe douce qe tient de long C stadies et de large XL stadiesy, et si ad dedeinz moultz des bons pesshouns et court ly flum Jordan par my. La cité2 n’est pas mult grande mes il y ad des bons bainz27. Et la ou le flum Jordan se part de cel [fol. 40] mer de Galilee y ad un grant pount28 par ou homme passe de la terre de promissioun a la terre de roy Baasan, et a la terre des Gerassenza qe

sont envyroun le flum Jordan et le comencement de la mer de Tiberieb. Et de la poet homme aler a Damaste en III jours par le regioun de Traconydec, la quelle regioun dure du mont Heremon jusqes a la mer de Galilee, ou la mer de Tiberie, ou la mer de Jenazar, ceo est tout un mer, ceo est cel lac qe jeo vous ay dit, mes il change ensy soun noun pur les nouns de citez qe sont delez. Sur cel mer passa Nostre Seignur a pié secz et la releva il seint Pierre qe estoit auques noé* dedeinz la mer et ly ditd : «Modice fidei, quare dubitasti »29? Et après sa resureccioun Nostre Seignur apparust sur cel mer a ses decipies et lour commanda a pessher et reomply tout le reth des grosses pesshons30. En cel mer nageae* Nostre Seignur bien sovent, la appella seint Pierre seint Andreu seint Jake et seint Johan les filz Zebedee31.

En celle cité de Tiberie est la table sur quoy Nostre Seignur mangea ove ses decipies après sa resureccioun et ils se conossoientf el briser del pain dont l’Evangilie enparle: «Et cognoverunt eum in fractione panis32. » Et près de celle cité de Tiberie est la montaigne ou Nostre Seignur saula V mil persones de V pains et II pesshons33. En celle cité homme jecta un tisoun ardanz par corouse après Nostre Seignur et ly chief fery en terre et reverdist et parcrust� et devient un grande arbre qe unqore crest et est l’escorcee toute charboilléh * 34.

Item ou chief de cel mer de Galilee vers septentrion y ad un fort chastel et haut qe ad a noun Saphor et est assez près de Caphamaüm. Dedeinz la terre de promissioun n’ad point de si fort chastel et sy y ad

moult bone ville dessouz qe ad auxi a noun Saphor135. En celle chastel seinte Anne la mere Nostre Dame* fust nee, et a dessouz fust la maisoun Centurion. Ce pays est appeliez la Galilee des gentzk qe fust baillé a tribuitz de Zabulon1 et de Neptalim36. Et en retomant de ceste chastel, a XXX miles est la cité de Danm qe est autrement [fol. 40 v°] appeliez Belynas ou Cesaire Philippon11, qe siet au pié de montayne de Liban ou ly flum Jordan comence37. La comence la terre de promissioun et dure jusques a Bersabee de long en alant vers bise jusques vers mydy° et contient bien IXXX milesp. De large ceo est de Jericho jusques Jaffe et elle contient bien XL miles38, a compter mile de Lombardieq ou de nostre païs qe sont aussy petites. Ces ne sont mye lieues de Gasconie, ne de Province, ne de Alemaigne ou il y ad grandes lieuesr.

Et sachez qe la terre de promissioun est en Siries qar ly roialme de Sirie dure de les desertz1 d’ Arrabe jusques a Cilicie11, ceo est Armenie le grande39, c’est assavoir de mydy vers bise, et de orient vers occident

dure de le granz desertz d’ Arrabe jusques a la mer d’occidentv. Mes en ce roialme de Syrie y ad le roialme de Judeew et plusours autres provinces come Palestine Galilee Ciliciex et moût d’autres.

En ceo païs et as autres païs par delay, ils ount une custume quant ils ount guerre et qe homme tient siège entour cité ou chastel et q’ils n’osent envoier messagers ovesqez lettres d’un seignur a autre2 pur demaunder secours, ils font faire lettres et les lient au col d’un columbe et lessent la columbe voler, et les columbes sont ensy apprisez q’ils le portent tout droit la ou homme les voet envoier. Qar ly columbe sont norriz en cel lieu ou ils les envoient, et ils les envoient querre pur porter lettres3, et les columbes retoment la ou ils sont norriz et ensy font ils comunement40.

Et sachez qe entre ces Sarazins une part et autre demoerent moutz des christiens de plusours maneres et de divers nounsb et touz sount baptizez et ount diverses lois et diverses custumesc. Mes touz croient en Dieu le Piere et le Filz et le seint Espirist. Mes toutdis faillent ils en ascun article de nostre foy. Les uns homme appelle Jacobitesd pur ceo qe seint Jake les converty et seint [fol. 41] Johan l’evangeliste les baptiza41. Ils dient q’em doit faire sa confessioun a Dieu soulement et non pas a homme, qar a cely homme se doit rendre coulpable contre qy il mesprent. Ne Dieu ne ordeinae ne devisa unques en escrit ne par prophe-

cief qe homme se confessât a autre qe a Dieu si corne ils dient et si corne Moyses l’escrit en la Bible. Et pur ceo dit David en le sautier: «Confitebor tibi Domine in toto corde meo. Delictum meum cognitum tibi feci. Deus meus es tu et confitebor [tibi]ë quoniam cogitacio hominis confitebitur tibi etch. » Qar ils scevent toute la Bible et le sautier1 et pur ceo ils allegent ensy la lettre. Mes ils n’ allegent pas les auctorités auxi1 en latin, mesk en lour langage moût apertement et dient qe David et ly autres prophetes le dient1. Et nient moinz seint Augustynm et seint Gregorie dient, Augustyn : «Qui scelera sua cogitat et conversus fuerit veniam sibi credat.» Gregorie: «Domine potius mentem quam verba respicit.» Et seint Hillare dit: «Longorum temporum crimina in ictu oculi pereunt si cordis nata fuerit compunctio °42. » Et pur tides autorités ils dient qe a Dieu doit homme regeiher* ses meffaitz0 en soy rendant coupables, et en criant mercy, et en promettant soy amender1?. Et pur ceo quant voillent se confesser ils prignent feu et mettent delez eaux et jectent poudre d’encens dedeinz, et en la fuméq ils se confessent a Dieu et crient mercy. Et vérité est qe ceste confessioun est primitive1 et natu-rele. Mes ly seintes pieres apostoiles qe sont depuis venuz ount ordeiné

a faire confessioun a hommes, et par bon reson, qar ils ount regardé qe nulle maladie poet estre curee, ne bone medicine ne poet estre doné si homme ne sciet1 la nature del mal. Et auxi ne poet homme doner medi¬ cine convenable qy ne sciet la qualité du faitu, qar une mesme péché est plus grief a un qe a un autre et en un lieue et en un temps qe en un autrev. Et pur ceo convient il qe [fol. 41 v°] homme sache la nature du faitw, et sur ceo doner penaunce*.

Il y ad des autres qe sont appeliez Suriens43, cils tiegnent la creauncex entre nous et les Gregeois, et portent toutes barbes si corne ly Griez fonty, et font le sacrement du pain levez, et en lour langage ils usent les lettres sarazines. Mes selonc les misteres del esglise ils usent lettres gregeois2, et font lour confessioun si corne les Jacobites. Il y ad des autres qe sont appeliez Géorgiens44 qe seint George converty et luy adorent plus qe toutz les autres sainctz de Paradiz et ly appellent toutdis en lour aide et viendrent de roialme de Georgea. Cestes gentz ount toutzb corones reses, ly clercs les portent reondes, ly laycz les portent quarrez, et cils tiegnent a la loy chrestiene si corne font les Griecz desqueux jeo vous ay autrefoiz countéc. Des autres y a qe homme appelle Christiens de la cein¬ ture45 pur ceo q’il sont ceintez par dessured. Et y a autres qe homme

appelle Nestoriens46, des autres Arriens47, des autres Nubiens48, des autres Gregeois, et autrese Yndiens qe sont de la terre de Prestre Johan49.

Et touz cils ount plusorz articles de notre foy et as autres ils sont variantzf, et de la variance seroit trop longe chose a compter si me lesseray atant sanz plus parler.

[Chapitre XIV]. De la cité de Damaste. De III voies a Jerusalem, une par terre et par mer, l’autre plus par terre qe par mer et la tierz tout par terre

Ore [puis]a qe je vous ay devisé ascune pars des gentz qe demoerent en ces terminesb, voit je retomer a mon chemin pur retomer par decea. Donques, qe voet retomer0 de la terre de Galilee dont jeo vous ay parlé pur revenir decead, le homme revient par Damastee qe est moult bele cité, et moult noble, et plaine de toutes marchandises, et a III jomeez loinz de la mer, et a V jomeezf de Jerusalem. Mes sur camailles* sur mules sur chivalx [fol. 42] sur dromedairesg et sur autres bestes l’en meines les marchandises jusques lah. Et viegnent les marchandises par mer de Yndee, de Persie, de Caldee, de Armenie1 et de moutz autres

DE LA CITE DE DAMASTE. DE m VOIES A JERUSALEM, . . .

i regiouns. Celle cité fonda Eliseus Damascus� qe fut vallet et dispensere

i Abraham [avant qe Isaac fust né, et quidoit estre heir Abraham]k et il

J noma la ville par soun sumoun Damaste2. Et en celle place ou Damaste

fust foundee, occist Kaym soun frere Abel3, et delez Damaste est le mont Seyr1. En celle cité y ad grant foisoun des fontaynes, et dedeinz la cité et defors, et moutzm des beaux jardins et diverses fruits11. Nulle autre cité porroit estre comparée a cely des beaux jardins et des beaux0 abate-mentzp *. La cité est grande et moût bien puppliee et est muree as doubles mursq, et si ad moût des phisiciens. Et seint Paul mesme fust phisicien pur les corps garder en saunté avant q’il fost converty. Mes après, il | devient phisicien des almesr. Et seint Luk l’evangeliste fost le deciple

j seint Paul pur apprendre de phisique [et plusours autres qar seint Paul

| tenoit lors escoles de phisik]s4. Et la delez Damaste fost il converty, et

j après sa conversioun il demora en la cité III jours sanz veoir et manger

| et sanz boire. Et en ces III jours, il fost ravy as ciels et vit moût de secretz

j Nostre Seignour15. Assez près de Damaste est ly chastel de Arkes qe est

J moult fort chastelu6.

De Damaste homme revient par Nostre Dame de Sardenakv qe est a V lieues de cea Damaste, et siet sur une roche, et y a moult belle lieu, et semble un chastel qar ceo soleit estre un chastel, et y ad assez belle esglisew. Et laienz demoerent moignes et nonaignes christiens, et y ad une voûte dessouz l’eglise ou y demoerent auxi christiensx, et ount moût bons vinsy. Et en l’eglise derrière le grant autier en mur y ad une table de fust noirastre ou l’ymage de [fol. 42 v°] Nostre Dame estoit jadis depeinte qe se converty en char. Mes maintenant l’image y piert moût poyz. Mes toutefoiz de la grace de Dieu ladite table degoute oille aussy corne oille de olive, et si ad un vesseal de marbre par dessouz la table bien lié et bendez de fer pur receiver le oille qe degoutea, et de celle oille homme donne as pelrinz qe viegnent, qar celle oille vientb par miracle Dieu et garist de plusorz maladies, et dit homme qe, gardé bien et nette¬ ment celle oille, qe après septc aunz elle devient char et sanc7.

De Sardenak, vait homme par le val de Bochar qe est moult bele valleed et moût fructuouse, et gist entre les montaynes, et y ad des bele riveres et des pretz et des grantz pasturages pur les bestese. Et vait homme par les montaygnes de Libanf qe durent d’ Armenie la grande

vers biseg jusques a Danh qe est devers mydy en comencement de la Terre de promissioun si come jeo vous ay dessusdit1. Celles montaynes sont moult fructuouses et y a moultz des beles fontaynes, et de cedre et de ciprès et moutz d’autres diverses arbres, et y ad moultzJ des bones villes et de poepliezk. Vers le chief de celles montaynes, entre la cité de Arke et la cité de Raphane1 y ad une rivere qe homme appelle Sabatairem pur ceo qu’elle court fort et rude le samady, et les autres VI jours de la semaigne elle [fol. 43] elle ne court point ou poy. Et si ad une autre rivere entre celles montaynes” qe de nuyt giele bien fort, et de jour ne pert nul giele8. Et en revenant le chemin par celles montaynes il ad une montayne grande et haute qe est appeliez la Grande Montayne ou il y ad une moult bele cité qe est appelé0 Tripole. En celle cité demoerent moutz des bons christiens solonc nostre foyp9.

De laq vient homme par Beruch ou seint George occist le dragoun10, il y a bone ville et bon chastel et fort si corne jeo vous ay autrefoiz ditr, et est a III jomées de Sardanak dessus dit. Delez Beruch a XVI miless en revenant est1 la cité Sydon. A Beruch, entre homme en

mer qy vientu pur retomer vers Cipre, ou l’em vient par terre jusques a port de Sur ou de Thyrv. Et de la vient homme en Cipre a poy de temps, ou l’em vient de port de Thyr plus droit sanz aler en Ciprew, qar homme se tortx*, et arive l’em as ascuns des portz� de Grece, et puis vient homme en cestes parties par les chemins qe jeo vous ay autrefoiz devisé2.

Ore vous ay jeo parlé du chemina par quel l’em vait primerement a plus loinz corne a Babiloigne, et al mont de Synay, et as autres lieux queux jeo vous ay devisé par dessouzb, et par quel chemin homme retome vers la Terre de promissioun. Et maintenant jeo vous voil deviser le droit chemin pur aler droit a la seinte cité de Jerusalem. Qar mointz y vont a Jerusalem qe n’ont entencioun de passer outre, ou pur poverté q’ils n’ount de quoyc, ou pur ce q’ils ne ount compaignie sufficianted, ou pur ceo q’ils ne poent endurer la peine, ou q’ils doutent trop a passer le desert, ou q’ils se hastent trop de retomer pur lour femmes et pur lour enfantz, ou pur ascuns causes resonablese.

Si vous diray jeo briefment par ou homme poet aler sanz grantment mectre de temps et sanz trop longe demoeref. L’en [fol. 43 v°] vait des parties occidentels si qe jeo ay autrefoiz dit par Ffrance, par Burgonie,

DE LA CITE DE DAMASTE. DE ffl VOIES A JERUSALEM, . . .

par Lombardie et al port de Venise ou de Janeweg ou a un des autres portz en celles marcheezh. Et vait homme par mer a isle de Gref qe est de Janeways1 n, et puis vait homme a rivèreJ en Grece au port de Mirok, ou de Valone, ou de Durask 12, ou a un des autres portz1. Et puis mounte homme a terrem pur adresser11*, et se remet homme assez tost en mer, et vait homme droit en Cipre sanz entrer en le isle de Rodes, qar homme lesse Rodes a costé, et arrive homme au port de Famagost qe est ly prin¬ cipal port de Cipre°, ou a Limecynp. Et puis derechief l’em entre en mer, et passe homme par port de Thyr, et sans mounter au terre passe homme par mer4! en costeant touz les portz de ceo costé jusques a la cité de Jaffer. La est ly plus près port de Jerusalem, qar de ceo port il n’y ad qe une jomee et dimi jusques a Jerusalem, qar il n’y ad qe XVI lieuess 13. A Jaffe, homme arive et vait par terre a la cité de Rames qe est assez près de Jaffe, et est moult bele cité et moult delîtable, et bien peoplié. Et dehors Rames vers mydy1 y ad une eglise de Nostre Dame ou Nostre

Seignur se monstroit a luy en III umbres11 qe signefient la Trinitév 14. Et la delez y ad une autre cité qe ad a noun Diospolew, et soloit estre appeliez Libda, et est auxi moult bien enhabitez. La y ad une eglisex de Seint George ou il fust décapitez15. De la vait homme au chastel de Emauxy, et puis al mont Joye ou Samuel le prophète gistz, de cel lieu voient primerement les pelrinz la seinte cité de Jerusalem et ceo est a IP lieues près, et puis vait homme a Jerusalem15. Delez est le chemin de Ramatha, et le mont Modinc dont Mathathiasd estoit qe fust piere de Machabeuse, et la gisent ly Machabeef, et y sont lour tombes16. Item outre Ramatha est la ville® de Teukeh dont Amos le prophète fust, et la est sa tombe1 17. Et des [fol. 44] seintz pelrinage&i qe homme troeve a Jerusalem jeo vous ay autrefoiz dit si m’en passeray atant sanz tenir autrefoiz comptek.

Et m’en retomeray unqore as autres chemins ou homme vait la plus par terre pur ceux qe ne poent suffiir le charoier1* de la mer, et qe ayment mieux aler par terre le plus qe ils poent corne bien q’il y ait plus de peine. L’em vait si corne jeo vous ay autrefoiz ditm a un des portz de Lombardie, ou a Janewe, ou a Venise11, et passe en Griecz au port de Mirok, ou de Valone, ou de Duras, ou as autres portz0. Et vait homme par terre a Constantinople, et passe homme le Braz de Seinte George qe est un bracz de mer. Et de la vait homme a Ruffynel ou il y ad un fort chastel, et puis homme vait a Pulveral, et puis au chastel de SynopleL Et de la vait hommeq par Capadoce qe est un grant païs ou il y ad des grandes montaynes, et vait homme par la [Turkye]1 au port de Chievetout et a la cité de Nikes qe est a VII lieues près18. Celle cité ly Turkes la tolli-rent1 al emperour11, et est moult fort cité et de murs et de tours al une cousté, et al autre cousté y a un grant lachv et y ad une rivere qe homme appelle le Layw 19 . De la vait homme par les Alpes de Noire Montx, et

par les vaulx de Malebrunsy, et par le destroit de Roches2, et par la ville de Orimanx3, ou par les villes sur Rechay et sur Stancone qe sont moût bons riveresb20. Et puis vait homme a Antioche le menur qe siet sur Rechayc21. La entour y a de moult belles fontaynesd et moultz des béais bois, et de bestes savages grant foisoune pur chacier et pur desduire.

Et qy voet aler par autre costé il vait par les plains de Romanie en costeant sur la mer de Romanief. Sur ceo costé y ad un bel tour et fort qe homme appelle Floracheg. Et a dessure entre les montaynes est la cité de Toursont, et la cité de Logumaachh, et Asser, et Marmistre122. Et quant homme est hors des roches et des montaynes, homme vait par la cité de Maresth et par Artese* ou il y ad un grant pountk sur la rivere de Feme,

laquelle rivere homme appelle Farfar1, et est un moût grande [fol. 44 v°] rivere portant navye, et court de moult grant raundoun*, et vient des fontaynesm et des roches de devers la cité Damaste. Il y ad une autre rivere delez Damaste qe vient" de montaynes de Lyban, qe ad a noun Albane23. A celle rivere passer, perdy seint Eustache0 ses deux enfantz après ceo q’il avoit perdu sa femme, qe primerement avoit a noun Placidasp24. Mes celle rivere passe par le plain d’Archadesq. Et puis vait homme jusques a la Rouge mer.

Des lieux desusditz, homme vaitr a la cité de Phemynies ou le lay1* de chaudes fontaynes est, ces sount bainz chaudes", et puis vait homme a la cité de Feme25. Et entre Phemyne et Feme y a moût de beau boys. Et puis [vait]v homme a Antioche qe est a X lieuesw. Celle cité de Antiochex est moult bele cité, et bien fomiey de murs et de tours, qar elle est moult grande cité2, et soloit estre unqore plus grande3, qar elle soloit avoir deuxb lieues de long et une lieue et demic de large. Et par my la cité

court celle rivere de Feme ou de Farfar. Et si soloit avoir entour les murs CCCL tours, et a chescun piler de pount y avoit un tour. Ceo est la plus noble cité de roialme de Surie, et a X [milesd] de celle cité est le portz Seint Symeon, la se fiert la rivere de Feme en la mer26.

De Antioche, homme vait a la cité de Laouse, et puis a Gybel, et puis a Tortousee, la delez est la terre de La Chanuleef ou il y ad un fort chastel qe homme appelle Maubokg. De Tortouse homme vait a Triple11 sur la mer, et au passer par le destroit des roches1 est la cité de Gybelet, et puis Bemch sur la meri 27 . Et puis vait homme a la cité d’ Acresk, et la y a II chemins pur aler a Jerusalem. Ly senestre vait par Damaste et par flum Jordan, et ly destre vait par marine1, et par la terre de Flagennem, et delez les montaynes jusques a la cité de Cayphas dont Cay [fol. 45] phas fust sire, ascuns l’appellent11 Chastel Pelerin, et de la y ad bien III jomeez jusques Jerusalem028. Et vait homme par Cesaire le Phelippon, et par Jaffe, et par Rames, et par le chastel de Emaux et puis a Jerusalem29.

Ore vous ay jeo devisé ascuns chemins et par mer et par terre par ou homme poet aler a seinte Terre de promissioun. Et corne bien q’il y ait plusorz autres cheminsp solonc les diverses parties dont homme movera,

nientmoinz cil chemin et l’autre toment tout a une finq. Il y ad unqore un autre chemin par ou homme poet aler, sanz passer par mer, tout par terre jusques a Jerusalem1, de Fflandres ou de Ffrance en avants. Mes ly chemin est grant, et poisant1*, et perillous, et de grant peine. Et pur ceo poy de gent y vont ceo chemin. Ceo est a aler par Alemaigne, par Bahaigne et par les autres païsu jusques en Pruseev. Et puis vait homme par la Tartarie jusques a Jerusalemw. Cest Tartarie respont al Grant Chanx, dont jeo parleray après, qar jusques la dure sa seignourie, et toutes les provincesy de ceste Tartarie rendent tribut a ly30.

Et est une moult chetive terre zabelenouse* et poy fructuouse, qar il y croist poy des biens2 ne ble ne vin ne fruit ne poys ne feves. Mes des bestes y ad grant foisoun3 Et pur ceo ils ne mangent qe char sanz pain, et hument le bruetb, et boivent lait de toutes bestes et mangent chiens, renardz, lous, chatzc et toutes autres bestes sauvages et privez, et ratz et sorizd. Et si

n’ount point ou poy de bois, et pur ceo ils chaufente et cuisent lour viandes des fiens des chivaux et d’autres bestes, sechchés contre le solailf. Et princes et autresg ne mangent qe une foiz le jour et poy, et sont trop ordeh gentz et de malveise nature. Et en estee par tout ceo païs y chyeent sovent1 tempestes et foudres et tonoires, et occient les gentz mointe foiz, et les bestes auxi. Et tout sudeignement fait grant chaud, et auxi sudeignement fait grant froicP, si qe ceo est une orde païs et [fol. 45 v°] malveis et povresk31. Lour prince qe govema le païs q’ils appellent Batho1 demoere a la cité de Ordam32. Et veraiment nul prudhomme ne doit demorer en ceo païs11, qar la terre et le païs n’est pas digne a enterrer chiens0. Il serait bone païs a semer de feuchereP, et de genestre, et des espines, et de rounces, qar a autre chose ne vaut la terre rienz. Nientmoinz il y ad de bon terre en ascuns lieux, mes ceo n’est mie gran-tementq.

Jeo n’ay point esté par cest chemin et si ay esté as autres terres marchisantz a cestr, corne ens la terre de Russie, et en la terre de Niflan,

et el roialme de Crake et de Leto1, et en roialme d’Arastenu33, et en plusours autres lieux en celle marche, mes jeo n’alay unquesv par cest chemin a Jerusalem pur quoy jeo ne le porroy bien deviser. Mes si cest matière plest a ascun vaillant homme qe ad esté par ce chemin, il le poet ycy adjouster si ly plest, a la fin qe cils qe vouroient faire ceo viage par ceo cousté y puissent savoir quel chemin il y adw. Qar homme ne poet faire ceo chemin bonement, sy nounx par temps d’yvem, pur les chai-tives eawes et pur les marois qe sont en celles parties?, qe homme ne poet passer s’il ne giele durement, et s’il n’ad durement neigee par dessure2. Qar si la noif n’estoit, homme ne porroit passer la glace, ne homme ne chivala. Il y ad bien III jomees de fiel chemin a passer par Prusse jusques a la terre de Sarazins habitable. Et convient qe les christiens qe y vont touz les aunzb pur combattre a eux34 portent toutes les vitailles ovesqez euxc, qar la ne troeveront ils nuis biens. Et font charoier lour vitaille par dessure la glace as charioz sanz roes q’ils appellent soleiesd35. Et tant come lour vitaille dure ils poent la demorer, et nient plus, qar la ne trove-

roient ils qe lour vende riene. Et quant ly espeyesf voient ly christiens venir sur eux, ils corrent as villes8 et crient a haute voiz: «Kera, Kera, Kera36», et tantost ils s’arment et s’assemblent11. Et sachez q’y gele [fol. 46] plus fort assez en celles parties qe de cea. Et pur ceo1 ad chescun estuves en sa maisoun, et en celles estuves ils mangent et font lour besoignes ceo q’ils poent. Qar ceo est as parties septentrionels, ceo est a dire vers bise ou il fait vivement froid, qar le solail n’approche point ou poy vers celles parties. Et pur ceo en droit septentrion, ce est au droit north, est la terre si froide qe l’em ne poet habiter. Et a contrarie vers la terre de mydi il fait si chaud qe nul homme y porroit habiter� pur ceo qe le solail corne il est sus le mydy jecte soun ray tout droit sur celle partie1.

[Chapitre XV]. Des custumes des Sarazins et de lour loy. Coment le Soudan arresona l’auteur de cest escrit. Et del comencement de Machometh

Ore pur ceo qe j’ay parlé des Sarazins et de lour païs, si vous voleiz savoir une partie de lour loy et de lour creaunce, jeo les vous deviseray3 solonc ceo qe lour livre qe ad a noun Alkarori0 le devise. Ascuns appel¬ lent ce livre Meshaf, et ascuns l’appellent Harmec solonc les diverses langages du païs2. Lequel livre Machometh lour bailla en lequel il est escrit entre autres choses, si qe j’ay sovent ütz et regardé, qe ly bonsd irront en Paradis et ly malveis en enfem, et ceo croient touz Sarazins. Et si homme lor demaundee quel paradis ils entendent, ils dient qe ceo est un lieu de delices ou homme trovera toutes maneres des fruitzf en toutes

DES CUSTUMES DES SARAZINS ET DE LOUR LOY

saisouns, et riveres corantz de lait et de mel et de vin et de douce eawe. Et qe il y avera maisouns beles et nobles solonc les merites de chescun, faites des pieres preciouses et d’or et d’argent, et qe chescun avera IfflXXxg femmes toutes pucelles, et avera touz les jours affaire a elle, et toutdis les trovera pucellesh3. Item ils croient et parlent voluntierz de la Virgine Marie et de l’Incamacioun. Et dient [qe]1 Marie fust apprise des angeles, et qe seint Gabriel ly dit qe elle estoit preelecte del commence¬ ment [fol. 46 v°] de mounde, qe ly denuncia l’Incamacioun de Jhesu Crist*, et q’elle conceust et enfaunta pucelle, et ceo tesmoigne bien lour livrek. Et dient auxi qe Jhesu parla tantost q’il fust neez, et q’il estoit seint prophète et veray en faitz et en ditz, et debonere, pitous* et droitu-rels1, et sanz vices nulles4. Et dient auxi qe quant ly angel denuncia* l’Incamacioun a seinte Marie”1 elle estoit jeovene et eust grant paour, qar il y avoit el païs un enchantour ou sorceour” qe avoit noun Takina°, qe par ses enchantements se fesoit sembler un angel, et aloit sovent coucher ovesqez les pucelles?. Et si avoit Marie paour del angel qe ne fust Takina, et ovesqez les pucellesq qe il la vousist deceivoir. Si le conjura qe il ly

disoit si il estoit cer. Et 1’ angel respondi qe elle ne eust point de paour, qar il estoit certeyn message de Jhesu Crists5. Item lour livre dit qe quant elle avoit enfauntee dessuz un arbre de palme1 qe elle avoit hounte de ce qe elle avoit enfantu, et ploroit, et disoit qe elle vousist v estre morte. Et tantost ly enfiz parla et la conforta et dit : «Mère, ne te maie* point, qar Dieu ad en toy resconduw son secret pur le sauvement du mounde. » Et en plusours autres lieux dit lour Alkaron qe Jhesu Crist parla tantost qe il fust neez6. Et dit auxi ce livre qe Jhesu fust envoiez de Dieu tout puis¬ sant pur estre spectaclex et ensample et signey a touz hommes7. Et parle auxi ly Alkaron del jour de Jugement, cornent Dieu vendra juger touz maneres des gentz, les bons trera a sa part et les mettera en glorie et les malveis condempnera as peines d’ enfem28.

Et entre touz prophetes Jhesu est ly plus excellent, et ly plus près de Dieu, et q’il fist les Evangelies en queux il y ad bone doctrine et salubre directions, claritez, veritez et predicacioun verayea a ceux qe croient Dieu, et q’il estoit veray prophète et plus qe prophète, et vivoitb sanz péché, et ellumoit les aveogles, et garisoit les [fol. 47] meseals*, et resuscita les mortz, et q’il mounta tout [vif]c as ciels9. Et quant ils poent tenir le livre ou les Evangelies Nostre Seignur sont escritz, especialmentd

Missus est Angelus Gabriel, le quel Evangelie ils dient cils qe sont lettrees sovent en lour orizounse, et ils le baisent et honurent en grant devocioun. Ils jeugnent un mois entier en l’an, et ne mangent qe de nuyt, et se gardent de lors femmes touz les jours de ce mois, mes ly malades ne sont mie constraintz a ce jeugne10.

Et parole auxi ce livre des Juys, lesqueux il dit estre malveis pur ceo q’ils ne voillent croire qe Jhesu fust de part Dieu, et qe ils mentoient falsement de Marie et de soun fils Jhesu Crist en disant q’ils avoient crucifié Jhesu, le fils Marie, qar il ne fust mie crucifié si corne ils dient, ancis le fist Dieu mounter a ly sanz mort et sanz mehange1*. Mes il trans¬ figura sa semblance en un autre, ceo fust Judas Icarioth, et cely cruce-fierent ly Juys et cuidoient qe ceo fust Jhesu. Mes Jhesu mounta a ciel tout vif [et auxi descendra il tout vif]g pur juger le mounde. Et pur ceo dient ils qe les christiens n’ont de cecy point de conissance, et q’ils quident folment et falsement qe Jhesu Crist fust crucefié. Et dient unqore qe cil eust esté crucefiez qe Dieu eust fait countre sa justice, quant il suffert qe Jhesu Crist qe estoit innocent fust mis a mort sanz coulpe. Et en ceste article dient ils qe nous failloms, et qe la grant justice de Dieu ne porroith suffrir fiel chose faire a tort11. Et en ceo faut lour foy1, qar ils confessent bien les œuvres Jhesu Crist estre bons, et ses paroles et ses doctrines et ses evangelies estre véritables, et ses miracles estre veraies, et la benoite Virgine Marie estre bone et seinte pucelle avant et puis la naissance de Jhesu Crist. Et qe cils qe croient parfaitement en Dieu seront sauvez�.

Et pur ceo q’ils vont si près de nostre foy sont ils de legier converty a christienne loyk quant homme lour presche et monstre [fol. 47 v°] distinctement la loy de Jhesu Crist et qe homme lour devise les prophe¬ cies. Et auxi dient ils qe ils scient bien par les prophecies1 qe la ley Machomet faudra aussy corne ad fait la loy des Juys qe est faillie111, et qe la ley de poeple11 christien durera jusqes al fin de mounde0. Et si ascuns lour demande quoy et cornent ils croientp, ils respondent: «Nous croioms Dieu le creoui�* de ciel et de terre et des toutes autres choses, qy tout fist et sanz ly n’est riens fait, et croioms de le jour de Jugement qe chescun avera justice solonc ses faitzr, et croioms estre veoir tout ce qe Dieu ad dit par les bouches de touz ses seintz prophetes5* 12 . »

Item Machometh commanda en lour livre de Alkaron qe chescun eust II femmes, ou III, ou IIII*. Mes ore prignent jusqes a IXU, et des concubinez tantz corne il porra sustenir. Et si ascune de lour femmes mesprent devers soun maritzv il la poet degecter de soun hostiel, et desseverer* de ly et prendre une autre. Mes y convient q’il la baille porcioun de ses biensw 13. Item quant homme parle a eaux du Piere* et du Filz et de Seint Espiristx, ils dient qe y sont treiz personnes et noun pas un Dieu, qar lour Alkaron ne parle point de la Trinité. Mesy ils dient

bien qe Dieu ad parolez, qar autrement seroit il muhet, et Dieu ad espi-rist ceo scievent ils bien, qar autrement2 ne seroit il vif. Item quant homme lour parlea de l’Incamacioun, cornent par la parole del angel Dieu envoia sa sapience en terre et soy enombra* en la Virgine Marie, et par la parole de Dieu seront les mortz resuscitez a jour de Jugement, ils dient qe ceo est voir et qe grant force ad la parole Dieu. Et dient qe qy ne conust la parole de Dieu, il ne conust point Dieub. Et dient unqore qe Jhesu Crist est la parole de Dieuc. Et ensy dit lour Alkaron, la ou il dit qe ly angel parla a Marie et ly dit: «Marie, Dieu te evangelizera parole de sa bouche et sera son noun appeliez Jhesu Cristd. » Et dient auxi [fol. 48] qe Abrahame fust amy de Dieu, et Moyses fust purpalorsf de Dieu, Jhesu Crist fust parole et l’espirist de Dieu [et Machomet fuist droit messager de Dieug]. Et dient bien qe de ces IIII Jhesu fust le plus digne, et le plus excellent, et le plus granth, si qe ils ount plusours bons articles de nostre foy et de nostre creaunce1, corne bien qe ils n’aient loy parfaite et foyj selonc christiens, et sont de legier convertyz touz cils qe scieventk et entendent les escriptures et les prophecies, qar ils ount les Evanglies et les prophecies1 et la Bible tout escrit en lour langage, si scievent moult de Seinte Escripturem. Mes ne la entendent fors qe selonc la lettre11. Et

auxi ne font les Juys0, qar ils n’entendent mie la lettre espiritalment, mes corporelment, et pur ceo sont ils persecutours de vraiz sages qe espiri¬ talment l’ entendent?, et pur ceo dit seint Paul: «Littera enim occidit, spiritus autem vivificafi 14 . »

Item ly Sarazins dient qe Juys sont malveis, qar iis ount violet la loy qe Dieu lour envoya par Moyses, et ly christiens sont malveisr, si corne ils dient, qar ils ne gardent mie les preceptz des Evangelies qe Jhesu Crist lour devisa. Et pur ceo vous dirray ceo qe ly Soudan me dit un jour en sa chambres. Il fist voider sa chambre de toutes maneres des gentz, sires et autres, pur ceo qil vouloit parler au moy au consil15. Sy me demaunda coment les christiens se govemeerent en noz païs, et jeo ly ditz qe bien, Dieu Graciez*. Et il me dit qe veraiment qe noun font. Qar voz flamynesu ne font comptev de Dieu servir. Ils deussent doner ensample a laye gentw de bien faire, et ils lour donnent ensample a malfaire. Et pur ceo ly comuns as jours de festes quant ils devroient aler a temple pur lour Dieu servir, adonquesx vont ils as tavernes a estre en glotonie tout jour et tout nuyt, et mangent et boveient corne bestes qe ne scievent quant ils ount assez pris. Et auxi tous les christiens s’afforcenty en toutes maneres q’ils poent de baratrer* et de deceivoir l’un l’autre. Et ovesqez [fol. 48 v°] ceo, ils sont si orgoillous q’ils ne scievent cornent vestir, ore long, ore court, ore estroit, ore large, ore broudes, ore cortealx2* et en toutes maneres des guises et de corroies et d’autres

choses3. Ils deussent estre simples et humbles et véritables et almoi-gnersb si come fust Jhesu en qy ils croient. Mes ils sont tout a revers et tout enclins a malfaire. Et si sont si coveitous qe pur un poy d’argent ils vendent lors filles, lors sœurs, lour propres femmes pur mettre a luxure, et l’un forstret la femme al autre, et nul ne tient foy al autrec. Mes violent tote lour loy qe Jhesu lour avoit baillé et devisé pur lour sauvementd. Et ensy pur lour pecchése ount ils perdu toute ceste terre qe nous tenoms, qar pur lour pecchésf vostre Dieu les bailla en noz mains noun pas par force de nous, mes pur lour pecchés. Qar nous savoms bien de voir qe quant vous servez bien Dieu et il vous voet aider nul porroit contre8 vous, et si savoms bien par noz prophecies qe christiens regaigneront ceste terre quant ils serviront lour Dieu plus dévotement. Mes tant q’ils seront de si orde vie come ils sont orendroit, nous n’avoms point de paour de eux, qar lour Dieu ne les aidera mieh. Lors jeo luy demaunday coment il savoit ensy l’estât des christiens, et il me respoundy q’il1 savoit tout Testati des courtz des princes christiens et l’estât du comunk par les gentz q’il envoie par toutes païs en gyse de marchantz des pieres preciouses1 et d’autres choses pur savoir le covignem* de chescun païs. Et me fist adonques repeller les seignours q’il avoit fait issir de la

chambre. Sy me monstra IIÏÏ qe estoient grantz seignors11 el païs° qe me deviseerent noz païs et les autres païs de christieneté aussy bien qe s’ils fussent del païsP, et parloient moult bien franceois, et ly Soudan auxint dont jeo me merveillay moult. Eylas corne ce est grant esclaundre a nostre loy et a nostre foyq [Ny fol. 59] quant gentz qe n’ount foy ne loy nous reprovent et nos pechez reprehendent, et cils qe deussent par noz bones ensamples et par notre acceptable vier estre convertyz a la leys * Jhesu Crist, sont par noz malveistiés et par nous1 eloingnez et estrangez de la seinte et veraie creaunce. Sy n’est mie mervaille s’ils nous appel¬ lent malveis, qar [Ny fol. 59v°] ils dient voir. Mais Sarazins sont bons, leals, qar ils gardent entièrement le comaundement del seinte livre Alkaron11 que Dieu lour envoia par soun seint messaged lour prophète Machometh, a qy ils dient qe seint Gabriel le angel parla sovent, et ly devisa la volunté divinew.

Et sachez qe Machomet fuist neez de Arabex, et fuist primerement un povre garcoun qe gardoit les camelesy et aloit près les marcheantz, tantques il vient une foiz ovesqes les merchantz en Egipte2, et ils etoient adonques christiens en celles parties. Et as desert d’Arrabe il aloit a un

chapel ou il avoit un hermitea, et quant il entra en la chapelle q’estoit bien petite, et avoitb un petite huyssherie et basse, adonquez l’entrée devient si grande et si haute come si ceo fust la porte d’un palais. Et ceo fust le primer miracle qe ly Sarazins dientc q’il fist en sa juventee16-

Depuis comencea Machometd a devenir sage et riche, et fust un grant astronomyense. Et puis fust govemeour de la terre a prince de Corrodanef, et la govema moult sagement, en tiele manere qe, quant le prince fust mort, il prist la dame a femme qe avoit a noun Gadrygeg. Et cheioit sovent Machomet de la grant maladie, ce est de la cadukeh, pur quoy la dame fuist corucez forment de ceo qe elle avoit pris a baroun. Mais Machomet ly dona entendant qe toute foiz q’il cheioit, seint Gabriel1 venoit parler a ly, et pur la grande clarité del angel il ne se poet sustiner, ancis ly covenoit a cheioir. Et pur ceo dient les Sarazins qe l’aungel Gabriel venoit sovent parler a lyj 17 .

Cis Machomet regna en Arabe l’an de grace VIe et Xk 18, et fust de la generacioun de Ismaël1, ce fust le filz Abraham q’il engendra en Agar [Ny fol. 60] sa chambrere. Et pur ceo y ad des Sarazins”1 qe sont appeliez Ismaëlitonz”. Et autres les appellent Agarienz0, de Agar, et des autres qe

sont proprement appeliez Sarazins, de Sarrap. Des autres y a qe sont appeliez Moabites, et des autres Amonites, pur les II fitz Loth, Moab et Amonq q’il engendra en ses filles, qe furent puis grauntz princes terrienzr.

Item Machomet amoit moults une prudhomme hermite qe demorroit en desertz a une lieue du mont Synay, el chemin par quel Tern vait d’Arrabe vers Caldee et vers Inde a une jomée de la mer ou les mercheantz de Venise venoient sovent merchander1. Et tant aloit Machomet entour cel prudhomme qe touz les vallectz estoient trop corouciez, qar il oyont voluntierz cel prudhomme parler11 et prescher, et fesoit ses valletz veiller auques toutes nuytv. Si pensoient ces valletz q’ils occieroient cel prudhomme. Sy avient un nuyt qe Machomet estoit forment yvres tant avoit bieu de vinw, et ly valletz pristrent l’espeie Machomet tantdis q’il dormoit, et tuerent ce prudhomme et puis remis-trent l’espeie tout sanglantex en forreal. Et au matyn quant Machomet trova ce prudhomme mort il fust trop coroucé, et voloit faire justice des moertreours. Mes toutz les valletz par acord disoient q’il mesmes l’avoit fait quant il estoit enyvrés, et ly monstroient sa espeie tout sanglante. Et quant il vit ceo, il quidoit q’ils eussent dit voir. Si maldisoit le vin et touz ceux qe vendraient ou qe beveroient vin19. Et pur celle maldison ly Sarazins qe sont devoutzy ne boivent point [Ny fol. 60v°] de vin. Mes il

y a qe boivent voluntiers a secreet. Mes qe le saveroit ils seroient repris. Et si boivent moût bon beverage et douce et noriceant q’est fait de calamel, ceo est ce dont homme fait sucre, qe est de moult bon saveour, et fait bon peitrine2.

Item il avient sovent qe ascun christien devient sarazinsa ou par simplece ou poverté, ou par malveisté. Et ly archiflamins ou flamines quant il les receutb dit ensi : «La illec0 [Lo2 fol. 49] ella sila Machomet Roses Alla hecd20. » Ceo est a dire en romance : «Il ne ad Dieu for qe un soul et Machomet soun messager. »

Et puis qe jeo vous ay devisé partie de lour loy et de lour custumese, jeo vous deviseray si vous plest quels lettres ils ount ovesqez les nouns si q’ils les appellent�

Almoy, Beth, Cachi, Deltoi, Estoi, Foithi, Gaiepi, Tothi, Heth, Iochi, Kachi, Lacm, Milai, Rabaloth, Orthi, Yrtho, Zormich.

Et ceste IIII lettres ount ilsg unqore plus pur la deverseté de lour langage pur ceo q’ils parlent ensy en la gorge21 aussy come nous avoms en nostre parlour en Engleterre II lettres11 plus q’ils ne ount en lour a.b. c., c’est assavoir, p et z qe sont appeliez thom et zogh1.

[Chapitre XVI]. De les terres de Albanie et Libie. Des souhaides pur la garde d’un espervier et del Arche Noé

les 4 fleuves de Paradis

Mésopotamie

Puis qe jeo vous ay devisé et parlé par dessouz de la Terre Seinte et del païs enviroun et des plusours chemins pur aler en celle terre et al mont Synay et a Babiloigne la moindre et as autres lieux dont jeo ay parlé cy devant2, ore il est temps s’il vous plest de vous emparler des marches des islesb et diverses bestes et diverses gentz en outre0 ces marches. Qar en cel païs de la y ad moult de diverses païs et moultz des grantz regiouns qui sount devisés par les IIII fluvies qe viegnent de Paradis terrestred. Qar Mésopotamie et le roialme de Caldee et Arrabee sont entre les II riveres de Tigre et de Eufratee. Et le roialme de Medef et de Persie sont entre les riveresg de Nil et Tigre. Et le roialme de Syrie

Persia, Syria

DE LES TERRES DE ALBANIE ET LIBIE

dont jeo vous ay parlé dessure et Palestine et Phenicieh sont entre Eufrate et la mer Mediterrane1. Laquelle mer Mediterranei dure de long dek Mayrok sur la mer d’Espaigne jusques a la Grande Mer, si qe elle dure outre Constantinople M11 Mü M11 et XL 1 lieues lombardels.

Et vers la merm Ocean [fol 49 v°] en11 Ynde est le roialme de Sythie qe est tout close de montaignes. Et puis dessouz Sythie, et° de la mer Caspie jusques a flum de Thanyp, est Amazonie. Ce est la terre de Ffeminyeq ou il n’y ad nuis hommes, qe femmes soulement. Et puis est Albanie1 moult grant roialme et est apellez Albanies pur ceo qe les gentz sont plus blancz assez qe as autres marches la entor. Et si ad si grantz chiens et si fortz en cel pais1 qe assaillent et occient les leouns11. Et puis après est Hircaniev, Baccariew, Hiberie et moutz des autres regiouns. Et entrex la mer Rouge et la mer Ocean vers mydi est la regioun de Ethiope

Hircania, Bacre, Hiberia

Libia merid. umbra dextra.

Chemin de Venise en India

et de Libie le superiour, laquelle terre de Lybie, c’est assavoir Libie la bassey qe comence a la mer d’Espaigne, la ou les columpnes de Hercules sont et dure vers jusques Egipte et vers2 Ethiope. En ceo païs de Libie3 est la mer plus haut assez qe la terre et semble qe elle doie couvrir la terreb, et nientmoinz elle ne passe point ses metes.

Ensy veit homme en ceo païs une montaigne a quel homme ne poet approcher. En celle terre de Libie si homme se tome vers Orient, l’ombre de son corps est a destre et si en noz parties l’ombre est a senestre2. En cel mer de Libie n’ad nuis pesshons, qar ils ne porroient vivre ne durer pur la grant chalour du solail, qar l’eawe est totdys boilleante pur la grant chalour0. Et plusours autres terresd y a qe l’em ferroit trop long compte a toutes nombrer. Mes des ascunes parties vous parleray jeo plus pleine¬ ment cy aprèse.

Qy voderoit donques aler vers Tartane, vers Persie, vers Caldeef et vers Ynde, il se met en mer a Janewe ou Venise ou ascun autre port qe jeo vous ay devisé par devant. Et passe homme la mer et arrive homme a Trapezondeg qe est une bone cité et soloit estreh le port de Ponz. La est ly porz1 des Persains et de Medaynes, et des marches* par delà3. En celle cité gist seint Athanaïsk qe fust evesquez de Alisaundre qe fist le psalme

DE LES TERRES DE ALBANIE ET LIBDE

Quicumque vult salvus esse etc l... [fol. 50] Cis Athanaïs estoit un grant doctour de théologie et pur ceo q’il preschoit et parloit si profondément de la divinité et de la deitém, il fost accusez al pape11 de Rome q’il estoit heretiks, pur quoy ly pape l’envoia querre et ly mist en prisoun. Si fist tantdis q’il estoit en prisoun cest psalme0 Quicumque vult, et l’envoia al pape, et ly dit qe s’il estoit heretiks, si estoit donques pur ceo qe ly articles de ceo psalme n’estoient mie voir et bon, qar ensy creoit iR Et quant le pape vist ceo psalme, il dit qe ceo estoit tout nostre foyq, et commanda qe homme le chantast touz les jours a Prime, et tient l’eves-quez a prudhomme et a veray chrestienr, et le délivra de prisoun. Mes unques puis ne voloit retomer a soun evesquez pur ceo qe homme l’avoit mis sus heresie pur envyes4.

Trapezonde soloit estre a l’emperour de Constantinople. Mes une riche homme [qe]1 ly emperour envoit pur garder le païs encontre les Turks ad usurpé la terreu et mis a soun propre domeigne et s’appelle emperourv5. De Trapezonde vait homme par la petite Hermenie qe voetw.

En ceo païs y ad un chastel auncien qe siet sur une roche qe ils appellent le Chastel de l’Espervier, ceo est outre la cité de Layays près

Chastel de sprevier en Armenia Layays

Parsipe de la ville de Parsipee qe est al seignur de Cruk, qe est un riche homme Sig.or Churk. et bon chrestienx 6, ou homme troeve un espervier sur une perche moult bel et moult faitizy*, et une bele dame de faierie2 qe le garde. Qe vour-roit veiller cel espervier VII jours et VII nuytza, ascuns dient III jours et III nuytz, soulb sanz companie et sanz dormir ne poy ne auquesc, celle bele dame venroit a luyd a chief de VII jours ou de IIIe et ly donroit le primer souhaide qe il voloit souhaider des choses terriens, et ceo ad esté prové sovent7. Et mesmement un roy de Armenief qe estoit moult vailant prince y veillag jadis, et au chief de VII jorsh la dame vient a ly et ly dist q’il souhaidast1 qar il avoit bien fait soun dever. Et

Le dernier Roy ly roy respoundy q’il estoit assez grant sires, et ben en pees, et avoit de Armenia

richesses� assez et q’il ne souhaideroit autre chose fors qe le corps de celle bele a avoir sa voluntee. [fol. 50 v°] Et celle ly respondy qe elle ne savoit quoy il demandoit, et q’il estoit fol et ne la porroit avoir, qar il ne devoit demaunder qe chose terriene, et elle n’ estoit mie terriene mes espirituelek. Et le roy dit q’il ne voloit autre chose, et la dame respoundy : «Puis qe jeo vous ne puisse retrere de vostre fol corage, jeo vous donne sanz souhaider1, et a touz ceux qe de vous descenderant. Vous averez guerre sanz ferme"1 pees, et toutdis jusqes a nonainne" degré serez en subjeccioun de voz ennemys, et serez des biens besoignous °. » Et unques puis rois de Hermenie ne fust en peesp, ne eust plente des biens, et si ad toutdis esté souz tribuit de Sarrasins�.

Item le filz d’un povre homme y veilla auxi et souhaida q’il poait ben chevir et estre fortuneez es marchandises1 et la dame ly ottroia. Et il devient ly plus riche et ly plus renomee marchant qe poait estre en mer ou en terres. Et tant estoit riches q’il ne savoit la millesime1 part de ceo q’il avoit, si estoit plus sage de souhaider qe n’estoit le royu. Item un chivaler de Temple y veilla auxi et souhaida une bourse toutdis plein d’or

Chevalier de Temple souhaida Or

Chemin droit Artiron

Ararath mons

et la dame ly octroia. Mes celle ly dist q’il avoit demaundé la destruxioun de lour ordre pur 1’ affiance de celle bourse et pur le grant orgoil q’ils averoient, et ensy fust ilv. Et toutefoiz garde soi bien qe veillera, qar s’il dort il ert perdu qe homme ne le verra mais. Ceo n’est mie le droit chemin pur aler as parties qe j’ay dessouz nomez, mes qy vourroit veoir celles mervailles il nel porroit fairew.

Et pur ceo, qy voet aler droit cheminx l’em vait de Trapezonde vers la Grande Armenie a un cité qe ad a noun Artirony. Celle cité soloit estre moult bone et moult plenteivouse2, mes ly Turks Fount forment vasté8. La entour ne croist point de vina ne de fruit si très poy noun. En ceo païs est la terre plus haute qe autre part et si fait grant froidb. Et si ad moult de bons eawes et des bones fontaignesc qe viegnent par dessuz terre de flum de Paradis qe ad a noun Euffrate q’est a une jomée près de celle cité, et vient celle rivere [fol. 51] devers Ynde dessouz terre, et ressourt en la terre de Altazai� 9. Et passe homme par ceste Armenie et entre en la mer de Persye. De celle cité de Artiron vait homme a une montaigne qe ad a noun Sabissacolle, 10 et la delez y ad une autre montaigne qe ad a noune Ararathf, mes ly Juys l’appellent Thanezg u, ou l’arche Noé se arresta, et unqore est elle sur celle montaigne et la veoit homme de loinzh

quant il est cler temps. Et ad la montaigne bien VII1 lieues de haut. Et dient ascuns q’ils ount estee veu et touché la arche, et bouté lour doy es pertuz par ou le enemy issist quant Noé disoit: «Benedicite. » Mes cils qe dient tieles paroles dient lour volunté qari homme ne poet mounter sur cel montaigne pur grant foisoun de noief qe est toutdis sur cel montaigne, et en estee et en yver, si qe nuis ne poet mounter� ne unques nul ne mounta puis le temps de Noé, fors un moigne qe par la grace de Dieu reporta un des planches qe unqore est el moistier au pié de la montaigne1. Et delez est la cité de Daynem qe Noé founda. Et assez près Dayne est la cité de Any en laquelle y soloit avoir Mil églises11 12 . Mes sur celle Any montayne monter cils moigne0 avoit grant désir, si s’afforcea un jour de mounter, et quant il estoit a la tierce partie de la montayne15, il estoit si lassez q’il ne poait aler11 plus avant. Si se reposa et dormy, et quant il enveilla, il se troeva la jeusr al pié de la montayne, si pria dévotement qe Nostre Seignur le vousist lesser mounter, si vient un angel et ly dist q’il mountast et si fist ils et unques puis nul113. Purquoy homme ne doit croier tiels paroles.

Thamis est Faxis

Sadonia en Persia

De celle montaigne vait homme a la cité de Thamiseu qe soleit estre appelée Faxisv qe est moult bele cité et grande et est un des meillours qe soit ou mounde pur marchande�. La vont touz marchantz pur achater avoir de poisx14. Ce est en la terre l’emperour de Persyey et dit homme qe [fol. 51 v°] l’emperour prent plus en celle cité pur cause des marchan¬ dises, qe ne fait le plus riche roy christien2 de mounde qar ils tollent qe il ad de toutes marchandises sanz estimaciouna.

Delez celle cité y ad une montaigne de siel et de tel siel prent chescun tant corne il voet pur saler toutes choses. La demoerent moutz des christiens souz le tribut des Sarrazins. Et de celle cité passe homme par mointe ville et par mointe chastel en alant vers Ynde jusques a la cité de Sadonieb 15 qe est a X jomées de Thamise et est moult noble cité et moult grande. Et la demoere l’emperour des Persainsc en estee qar le païs est asez froid, et si ad des bons riveresd portantz navie. Puis vait homme le chemin vers Yndee par mointes jomees et par mointes païs jusques a un cité qe ad noun Cassat16, q’est moult noble cité et moult plentivouse des bleds des vinsf et des touz autres biens. Ce est la cité ou ly troiz Rois se entrecontrerent et assemblèrent par la grace de Dieu pur aler a Bethleem pur veoir Nostre Seignur et pur le adorer et pur luy faire

present d’or d’encens et de mirreg. Et y ad de celle cité jusques a Bethleem LIII jomeezh.

De celle cité vait homme a un autre cité qe ad noun Gethl17 q’est a un jomee de la mer Arenouse. Ce est la meillour cité qe l’emperour de PersyeJ ait en tout sa terre, et la appellent ils la char Dabago, et le vin Vapak18. Et dient ly païens qe christiens ne poent1 demorer en celle cité ne durer ne vivre q’ils ne morent briefment et ne sciet homme pur quelle cause.

Puis vait homme par mointe citém et par mointe ville qe trop seroient long a compter jusqes a la cité Comaa"19 qe soloit estre si grande qe les murs enviroun tenoient bien XXV lieues de circuit. Ly murs° y pierent unqore mes elle n’est mie tout enhabitéP. Et de Comaa par mointes terres et par mointes villesq vait homme jusques a la terre Job et la finist la terre a l’emperour de Persye.

Et si vous volez savoir les lettres des Persains et cornent elles ount nouns, sachez qu’els sont tielsr: [Alim Boin Doin Ethin Fochina Gith

Geth Mare arenosa

Comaa en Persia

Hith Iothim Kanuncein Lathim Moim Nichom Oriph Phisoun Gumuch Pi Eth Thoich Vith Ya Zozim s] [fol. 52]

[Chapitre XVII]. De la terre Job. Et de son age. Del apparail des gentz de Caldee. De la terre ou femmes demoerent sanz compaignie des hommes. De la croissance et des vertues de veraye diamant

Puis au départir de la cité de Comaa, l’em entre en la terre Job q’est mult beal païs et y ad grant habundaunce de touz biens, et appelle homme la terre Job, Swezea2. En celle terre est la cité de Theman.

Job fust paen et fust filz Areb de Gosra et tenoit celle terre corne prince de païs et estoit si riche qu’il ne savoit le centc part de ceo qu’il avoit. Et come bien q’il fust paen nient moinz il servoit bien Nostre Seignur solonc sa loy. Et Nostre Seignur prignoit bien soun service en grée. Et quant il cheust en poverté il avoit d’aage LXXVIII aunz. Et après, quant Nostre Seignur avoit veu sa pacienced qe estoit si grande, il le remist a richesse et hautesse derechief, et puis fust roy de Ydumea après la roy Esaue, et quant il fust roy il fust appeliez Jobabf. Et en ce

Swez Theman Job païen

Job Roy de Idumea apres Esau

Caldea et Babilon

en Caldea hommes belles femmes brutes

roialme il vesquy puis CLXX aunz et ensy eust il quant il morust CCXL-VIII aunz�3.

En celle terre Job n’y ad defaute deh nul chose necessaire a corps de homme. La y ad montaynes ou homme troeve grant foisoun de manne plus assez et meillour qe homme ne troeve autre part. Manne est appellé pain de angeles1, ceo est une chose blanche moût douce et moût deli-ciouse et assez plus douce qe mel ou qe autre sucre, et vient de la rosee de ciels qe chiet sur les herbes en cely pais1 et se coagule et devient blanche et douce. Homme le met en medicines pur les riches hommes, pur lascher le ventre et pur expurger malveis sanc, qar elle despure le sanc et ouste melencoliek4.

Ceste terre Job marchist a roialme de Caldee. Cest terre de Caldee est moult grande et ceo est la langage qe plus grant est qe nul autre par delà la mer15. L’em passe a aler la par la Tour de Babiloigne, ceo est la grant Babiloigne”1 de quel jeo vous ay autre [fol. 52 v°] foiz parlé ou les langages furent chaungez primerementn6, qe est a 1111° jomees de Caldee. En le roialme de Caldeep sont les hommes beles et vont moult noblement parez ovesqez crevechez* dorrés, et lors draps auxi sont aomez des orfraiz et de grosses perles et des pierres preciouses moult noblement11. Et les femmes sont très laides et malment vestiez et vont

DE LA TERRE JOB. ET DE SON AGE

touz nu piez [et portent un chétif garnement large et court jusques as genoilz, et sont les manches longes et larges en guise d’un frok de moigne, et ont les manches pendantz jusques au piez]r. Et ount lors cheveux grantz et noirss pendantz tout entour les espaules. Et sont I femmes bien noires1 laides et hideuses, et certes elles ne sont nient belles, mes elles sont malgraciousesu7.

’ En ce roialme de Caldee en un cité qe ad a noun Hur demoroit Tharé mu¬

le piere Abrahamv et la nasquy Abraham8. Et ceo fust en ciel temps qe i Ninusw fust roy de Babiloigne d’Arrabe et de Egipte. Ninusx parfist la Ninus

I cité de Ninivey laquelle Noé avoit avant comencé a ffaire et pur ceo qe

! Ninus la parfist il l’appelloit de son noun Ninive9. La gist Tobie le

prophète de qy Seinte Escripture enparle10. Et de celle cité de Hur par le comaundement de Dieu s’en party Abraham après la mort soun piere*, et enmena2 Saray sa femme et Loth le filz de soun frere ovesqez ly pur ceo q’il avoit point d’enfant, et ala demorer en la terre de Canaan en un lieu qe ad a noun Sichema11. Et ceo fust cis Loth qe fust sauvé, quant Sodome et Gomorre et les autres citez furent arses et fondirent en abisme la ou la mer Mort est si corne jeo vous ay autrefoiz ditb 12 . En

Colopeus de Amazones guerroiant contre les Scythiens

celle tere de Caldee, ils ount propre langage et les propres lettres tiels qe ycy sontc.

Puis delez la terre de Caldee est Amazoine, ceo est la terre de Ffemynie ceo est le roialme ou y n’y ad qe femmesd13. Non pas si comme ascuns dient qe ly hommes ne poroient vivre en ceo païs mes elles ne voillent mie qe ly hommes tient la seignourie de ellese. Qar au temps jadis il y avoit un roy en [fol. 53] ce païs et demoroient ly hommes mariez si corne autre partf. Si avient qe cis roy avoit guerre a ceux de Sithie et avoit a noun Colopeusg, lequel fust occis en la bataille ovesqez tout le bon sanc de soun roialmeh. Et quant la roigne et les autres nobles dames veoient qe elles estoient toutes veves et qe tout le bon sanc estoit perdu, elles s’armèrent1 et, corne desesperezJ, elles tuerent touz les hommes de païs qe estoient remis, qar elles voloient qe toutes les femmes fuissent veves si corne elles estoientk. Et depuis en cea ne vouse-rent unques qe homme demorast entre elles plus haut qe VII jours, ne qe enfant madle fust norry entre elles1. Mes quant elles voillent companie de homme, elles se trehent vers les terres marchisantz, et ount lors amitz

queux elles visitent111, et demoerent delez eux VIII jours ou Xn, et puis se retrehent ariere. Et si [elles ount]° enfant et il soit malde, ou elles l’en¬ voient au piere* quant il sciet aler et manger soul, ou elles l’occient. Et si ceo est femelle1* elles oustent l’une mamelle d’un fer chaut, si cea est femme de linage la senestre pur mieux porter l’escut, et si cea est femme de piéq la destre qe elle n’empesche au trere del arkr. En ceste terre y a une royne qe goveme tout le païs et touz sont obeissantz a ly. Et toutdis font royne par elexioun de celle qe est plus vaillant en armes. Elles sont bones guerroieresses et pruez, sagez et vaillantzs et vont bien sovent en soldeez al aide des autres rois pur argent gaigner et se maintiegnent moult vigorousement1. Celle terre de Amazonie cea est un isle tout envy-rounee d’eawe fors qe en II lieux ou il y a II entrez. Et outre celle eawe demoerent ly hommes qe sont lours amiz ou elles vont solacier quant elles voillentu.

Delez Amazonie est la terre de Termegitev qe est un païs moult bon Sarmagitians et moult delitable et pur la bounté du pays fist ly roy Alisandre faire sa

Ethiope oriental et meridional. Moretanie

fontaine froid et chaude

en Ethiope riviers salées

primere cité de Alisandre dont il en fist XII citez ensy [fol. 53 v°] appeliez mes celle est maintenant appellé Celsitew 14. î

Del autre part de Caldee vers mydi est Ethiope un grant païs qe s’es-j

tent jusques a fin de Egipte. Ethiope est divisé en IF parties principales j

ce est en la partie orientele et la partie meridioneley laquelle partie meri-j dionele est appellé Moretane2 et y sont les gentz plus noirs assez qe en j

l’autre partie. En celle partie3 y ad une fontayne, dont le jour l’eawe est j

si froide qe homme ne la porroit boire, et de nuyt elle est si chaude qe |

homme ne porroit soeffryr sa main dedeinz15. Et en outre celle partie j vers mydi, a passer par la mer Occeane, y ad grant terre et grant païs. Mes homme ne porroit habiter pur la grant ardour du solail, si fait chaud en celle terreb.

En Ethiope0 touz les riveres et toutes les eawes sont troubles et sont un poy salez pur la grant chalour qe y es� 16 . Et les gentz de ceo païs sont legie-rement yvrés et n’ont mie grant appetit de manger et ount comunement flux de ventre et ne vivent mie longement. En Ethiope sont moutz des diverses gentz et est Ethiope appeliez Cusyse. Il y ad de fiel gent qe n’ount qe un pié et si vont si tost qe ceo est mervaille. Et est ly pié si large q’il fait umbre a tout le corps encountre le solail quant ils se couchent enversf 17. En Ethiope quant ly enfantz sont petitz ils sont touz chanuzg, et quant il deviegnent grantz ils ount les cheveux touz noirs. En Ethiope est la cité de Saba et la terre donth un des troiz roys fust sires, qy vient requeryr Nostre Seignur a Bethléem18.

De Ethiope l’em va en Ynde par mointes diverses païs et appelle homme la haute Ynde Evilat1 19. Et est Ynde divisé principalment en troizi parties, en Ynde la Majour q’est très chaud païsk, et Ynde le Menour qe est attempree païs1, qe se tient a la terre de Mèdem, et la tierce partie vers septentrioun11 qe est très froide si qe pur fine froidure et conti¬ nuel gele l’eawe devient cristal0.

Et sur celle rochesp de cristal croiscent ly bonz diamantz qe semblent [fol. 54] de colour trouble cristal jaunastre trehantq a colour de oille, et cils sont si durs qe homme ne les poet polir1, et appelle homme les diamantz en ceo païs Hameses20. Des autres diamantz y troeve homme en Arrabe qe ne sont mie si bons et sont plus brunz et plus tendrez. Et des autres y troeve homme en l’isle de Cipre1 qe sont unqore plus tendrez et les poet homme bien poliru. Et en la terre de Macedoigne homme troeve auxi, mes les meillours et les plus preciousv sont en Ynde. Et si troeve mointefoiz des diamantz moût durs en la masse qe ist hors, la ou homme fine ore de la mynew, quant homme debrise celle masse par

India superior septentrional diet. Evilat

India media menor

Diamantz ditz hamese

menues pieces. Et avient ascunfoiz qe homme troeve un aussy gros corne un pois, et ascunfoiz moindre, et sont auques auxi durs corne cils de Ynde et taillent acier et voires legierementx. Et corne bien qe homme y treoeve des bons diamantz en Ynde sur les roches de cristal, nientmoinz homme les troeve plus comunement sur les roches adamantzy en la mer et sur montaignes ou il y ad mine d’or, et croissent plusours ensemble l’un petit l’autre grant, et y ad bien de la groisesse d’une fève, et tiel y ad aussy gros2 corne une noiz de coudre, et touz sont a quarreures et a poinctes3 de lour nature et dessure et dessouz sanz nul affaitement de main de hommeb. Et croissent0 ensemble madle et femelle, et se noris-Diamantz sent de la rosee de ciel, et conceiventd et engendrent et font des petitz filz engendrent (jeiez eux qe multiplient et engroisente touz les aunz. Jeo l’ay mointe foiz assaié qe si homme les gardef ovesqez un poy de la roche, et qe homme ne les ouste mie de lour racine, et homme les moille sovent de la rosee de may, ils croistent touz les aunz visiblement, et ly petitz deviegnent bien grantzg, qar auxi come la pierle fine se congréeh* et fait et soy engrosse de la rosee de ciel, ensy font ly veraie diamant. Et auxi corne la pierle de sa nature prent reondure, auxi ly diamant1 [fol. 54 v°] par divine vertue prent quarreureJ.

Et doit homme touz diamantz porter au senestre cousté si est de plus grante vertue qe a destrek qar la force de lour naissance vient devers1 septentrioun, ceo est la senestre partie de monde, et a la senestre partie de homme quant il tome sa face vers orient. Et si vous plest assavoir les vertues del diamant™, corne bien qe vous les aiez en vos lapidaires11, pur ceo qe chescun ne sciet mie jeo les vous mettray ycy solonc ceo qe cils d’outre mer l’afferment desqueux toute science et philosophie0 est venue.

Ly diamant donne a cely qe le porte hardiesse et animositép, et garde les membres du corps entiers, et doigne victorieq des enemys en plait et en guerre si la cause est juste, et tient le portant en soun bon sen, et le garde de tenceounsr* et de riotes et des malveis sounges et de fantasies et de illusioun des malveiss espiritz. Et si ascun malveis voloit le portant ensorcier ou enchaunter, ly sortilegies et ly enchantementz par la vertue de la pierre retomeroit sur luy qe ly voderoit grever1, et auxiu nul beste savage n’ oserait assailer personne qe porte diamant sur luy. Item, ly

Vertuz de diamantz

La prouve de Diamante

diamant doit estre donné sanz convylv * et sanz achat, et adonques est de plus grant vertue, et fait homme plus fort et plus ferme encountre les enemys, et garit de lunetiesw et ceux qe le diable porsuit et travaille, et si venin ou poysoun on porte en la presence du diamant, tantost devient moiste et comence a suer.

Il y ad des diamantz en Ynde qe sont violastres ou plus bruns qe violastresx qe sont bien durs et bien precious. Mes ascunes gentz ne les aiment point tant corne les autres. Mes endroit de moy jeo les aimeroye a tant corne les autres qar jeo les ay veu assaiery. Il y ad auxi de autre manere qe sont auxi blanc corne cristal, mes ils sont2 un poy plus troubles et sont bones et de grante vertue, et touz sont quarrez et ount poinctes de lour nature, et ascuns sont a VI quarrez3 et ascuns a im et [fol. 55] ascuns a IIIb si corne nature les forme.

Et pur ceo qe ly grant seignours et ly bacheler qe querent honour0 d’armes les portent voluntiers, jeo parleray un poy plus de diamantz corne bien qe jeo proloigne ma matiered, a la fin q’ils ne soient deceuxe par barrattours qe vont par païs et les vendent. Qar qe voet achater des diamantz il est meistier q’il les sache conoistre pur ceo qe homme les contrefait sovent de cristal jaune et de saphir citrin et de saphir loupe et

de moult des autres pierresf. Mes toutefoiz cils countrefaitz ne sont mie si durs et la pointe brise legierement, et si les poet homme bien polir. Mes ascuns ovreours par malice ne les polissent point, aufin qe les gentz quident qe homme neg les puisse polir. Mes homme les poet assaier* en ceste manere. Primerementh homme les assaie a tailler en saphirz et en autres pierres preciouses et sur cristal et sur acier. Après homme prent aymant1, ceo est la pierre des mariniers qe tret l’agule a lyj-Et met homme le diamant sur le aymant et ly présente homme l’agulek, et si le diamant soit veraye et vertuouse le aymant ne trerra point l’agule tant corne le diamant soit present1. Et ceo est la preve qe cils d’outre mer font. Nientmoinz il avient ascunfoiz qe bien bon diamantz perdent lour vertue par incontinence”1 de ceux qe les portent, et adonques y convient a ffaire la pierre recovrer sa vertue, ou autrement il seroit meinz vaillant et de moindre pris”.

[Chapitre XVIII]. Des custumes es isles envyroun Ynde. De la difference entre ydoles et simulacres. De III maneres de poivre cresceant sur une arbre et del fontayne qe change odour chescune houre de jour

genz couleur jaune vert

5000 Isles habitables grandes

India est en la primier climate

En Ynde y aa moint divers païs et moint diverses contreeb et 1’ ap¬ pella homme Ynde pur un fluvie qe court parmy le païs qe ad a noun Yndec. En ceo fleuve homme trove anguilles de plus de XXX piez de long2. Et les gentz delez celle rivere sont de malveis colour vert et jaune. En Ynde et envyroun [fol. 55 v°] Ynde sont plus de V 11111 islesd habitables bons et grandese sanz celles qe sont inhabitables et sanz autres petitesf 3. Et en chescune isle y ad grant foisoun des citez, et des villes et des gentz sanz nombre, qar Yndoisg sont de tiele nature q’ils ne issent point hors de lour païs et pur ceo y ad très grant multitude des gentz, qar ils ne sont point movables11 pur ceo q’ils sont ou primer climat qe est de Saturne. Et

DES CUSTUMES ES ISLES ENVYROUN YNDE

Saturne est tardyf et poy movable, qar il demoere a ffaire soun tour par les XII signes XXX aunz, et la lune passe par touz les XII signes en un mois1. Et pur ceo qe Saturne est de si tardyf movement pur ceo ount les gentz de soun climat nature et volenté q’ils ne querent point movoirî

Et en nostre païs est tout a contraire, qar nous sumes en septismek climat qe est de la lune et la lune est de legier movement et si est planete de voie. Et pur ceo elle nous donne nature et volenté de movoir1 legiere-ment et de cheminer par diverses voies et de sercher choses estranges111 et les diversetés du mounde, qar elle" envyronne la terre plus hastive-ment qe nul autre planete0.

Item l’em vait parmy Ynde par mointes diverses contrées jusques a la grant mer Occeane, et puis troeve homme un isle qe ad noun Orynesp, ou ly marchantz de Venise de Janewe et des autres marchiez y vont sovent pur marchandises achater�. Mes y fait si grant chaud en celle isle qe pur la grant destresse de chaleure ly perpendicles de homme, videlicet testiculf, issent hors du corps pendantz jusqes a my jambe pur la grant

de Saturne, nature tardif

Angleterre en VIIe climate de la lune,

nature vivant movant

En l’Océan India est l’isle Chines

Navieres sans fer

dissolucioun du corpss. Mes les gentz de païs et cils qe scievent la nature se font lier moult estrettement et se font oinder de oignement restrictif et resfrigeratif pur les retiner ou corps ou autrement ils ne porroient vivre ne durer4. En ceo païs et en Ethiope11 et en mointe autre païs les gentz gisent touz nusv as rivages de eawes hommes et femmes touz ensemble du tierce de jour jusques a la basse nonne, et gisent toutdis deinz l’eawe forsquez la face pur le grant chaud q’il faitw. Et si n’ount les femmes point de hounte des hommes. Mais gisent tout apertementx lez a lez tant qe la chaleur [fol. 56] soit abaissé5. Si poet homme la veoir mointe lede figure assemblé especialment près de bones [villes] y. En ceste isle2 sont les nefs toutes de bois sanz bende et sans clau de fer pur1 les roches de aymant dont il y a tant en la mer la entor qe ceo est mervaille. Et si un nief passoit par cestez marchez qe eust en ly claus ou bendes de fer tantost seroit perillez, qarb ly aymant de sa nature tret le fer a luy si seroit la nief par cause de fer tret al aymant et james ne se porroit partir06.

De celle isle, vait homme par mer a un autre isle qe ad a noun Chanad7 ou il y ad grant plente des bledz et de vin, et soloit estre moult grant isle et moult bone port. Mes la mer l’ad maintenant forment gastee et appetisteze. Ly roy de celle isle soloit estre si puissant q’il guerroioit al roy Alisandre. Les gentz de celle terre ount diverse loy, qar ascuns adorent le solailf et ascuns le feu, ascuns arbres, ascuns serpentz, ou la primere chose q’ils encountrent la matinee. Et ascuns adorent simu¬ lacres, et ascuns adorent ydoles. Mes entre simulacres et ydoles y a diffe¬ rence88, qar simulacres sont ymages faites a la semblance d’ascune chose naturele come semblance de homme ou de femme, ou de la lune, ou de ascune beste, ou d’autre chose natureleh. Et ydole1 est ascune ymage fait de fold volenté de homme qe homme ne porroit trover entre les choses naturelesk, si corne une ymage a IIII1 testes, ou un homme a teste de chival ou de boef ou d’ascune beste qe nul homme n’ad veu selonc naturele disposicioun.

Et sachez qe cils qe adorent simulacres les honorent pur ascun vaillant homme qe jadis fust si corne Hercules et plusours autres qe fesoient trop de mervailles en lour temps qar ils dient q’ils scievent bienm q’ils ne sont mie dieux, qar il y ad le Dieu de nature qe fist touz choses qe est en ciels11. Mes ils scievent bien qe cis ne poait faire les

Chana isle Java

difference de Idoles et simulacres

mervailles q’il fesoit si ceo ne fust de grace espicial de Dieu, et pur ceo q’ils estoient [fol. 56 v°] bien de Dieu ils les adorent. Auxi dient ils du solail pur ceo q’il change le temps et doigne chaleur et norissement a toutes choses sor terre, et pur ceo qe il est de si grant utilité0 ils scievent bien qe ceo ne poet estre qe Dieu ne l’aime plus q’il ne fait les autres choses, et pur ceo ly ad il donné plus grantz virtues? el mounde, si est bien resoun si corne ils dient qe homme le honoure et face reverence. Et auxi dient ils lors resons des autres planetes et de feu auxi pur ceo q’il est si profitable. Et des ydoles, ils dient qe le boef est la plus seinte beste qe est en terre, et plus parient*1 et profitable qe nul autre. Qar il fait de biens assez et si ne fait nuis mais et scievent bien qe ceo ne poet estre sanz espe¬ cial grace de Dieur, et pur ceo font ils lour dieus d’un boef a moité et l’autre moité ils font de homme, pur ceo qe homme est la plus noble crea¬ ture en terre, et pur ceo q’il ad seignourie sur toutes bestes1, pur ceo font ils la moité del ydole dessure de homme et l’autre moité de boef1.

Et des serpentz et d’autres choses q’ils encountrent primerement la matin ils les adorent, toutes les choses especialment qe ount bon encountre et qe bien lour avient la jomee q’ils les encountrentv si qe ils ount assaié par experience longement, et pur ceo dient ils qe ceo bon encountree ne poet venir sanz la grace de Dieu. Et pur ceo font ils faire les ymages semblablesw pur les regarder et adorer primerement le matin avant q’ils encountrent chose contrarie. Il y a des christiens aussy qe dient qe ascuns bestes ount bon encountre et ascuns malveis et qe homme l’ad prové mointefoiz qe ly lievre ad mal encountree et ly porcel

et plusours autres bestes auxi. Et d’un esperver ou un autre oisel de proiex quant il vole après sa proie devant gentz d’armes, et il prenty, ceo est un bon signe et s’il faut, [fol. 57] ceo est malveis2. Et auxi a tiels gentz est malveis d’encountrer corbeaux. En cestes choses et en autres ytielsa* y a moultz des gentz qe y croient pur ceo q’il est ensy sovent avenuz mais assez de gentz nel croient mieb. Et puis que ly christiens ont tiel creaunce qe sont abeverez de toute seinte doctrine, ceo n’est nient mervaille qe ly payens qe n’ount point de bone doctrine forsquez de lour nature y croient plus largement pur lour simplessec. Et veraiment jeo en ay veu des paiens etd des Sarrazins, qe homme appelle auguries, qe quant nous chivacheams en armes ascune part sur noz enemize, par le vol des oisealxf ils nous pronostikerent tout ceo qe nous trovasmes après® et ceo fesoient ils plusours foiz et mettoient lors testes en gages q’il serait ensyh. Mes pur ceo ne doit homme pas de tout mettre sa creaunce en tiels choses1 mes toutdis avoir* esperaunce en Nostre Seignurk.

La mer a India Major

Lombe reg. poivre en forest Combar

L’arbre de poivre

Celle isle de Cana1 les Sarrazins ount gaigné et la tiegnent9. Il y a en celle isle moutz des leounsm et d’autres bestes sauvages, et cy sont ly ratz de celle isle auxi grantz come chienx ycy. Et prent homme ovesqez grant mastins qar ly chatz ne les porroient prendre".

En ceste isle ne en plusours autres homme ne enterre0 nul homme mort, qar la chalour est si grant qe en un poy de temps la char est tout consumée jusqes a l’os.

De la vait homme par mer vers Ynde la Maiour a une cité qe ad noun Zarcheep qe est moult bele et moult bone et y demoerent moutz des christiens de bone foy, et si ad moultz des religiounsq especialment des Mendiuanz10. Puis vait homme par merr a la terre de Lombe. En celle-terre croist ly poivre en une foreste qe ad noun Combar, et ne croist nul part aillors en tout le mounde fors qe en celle forestes qe dure bien XVnn jomées de long11. En celle foreste y a II bones citez, l’un ad noun Fflandrine11 et l’autre [fol. 57 v°] Zinglanz,12 etv en chescune de celles demoerent christiens et juys grant foisoun, qar il y a moult bon païs et plentivouse*, mes trop y fait grant chaud.

Et poiez savoir qe ly poivre croist en maniéré d’un vygne sauvage qe soit plantée près des arbres de boisw pur la sustenir auxi corne la vygnex 13. Et pend le fruit en manere de roisins et se espessement est

chargé la arbre qe y semble q’il doie briséy. Et quant il est maeur il est tout vert aussy come les baies de eder qe nous appelloms yvyz. Adonques homme les vandenge si corne l’em fait les vygnesa, et puis les sechche homme au solail, et puis sur un fourb si devient noirz et crespez. Et si ad trois maneres de poivrec tout en un arbre poivre long, poivre noir, et poivre blancd. Le poivre long, ils appellent sorbetin et le noir ils appel¬ lent jfulful et ly blanc banoe. Le poivre longf vient le primer quant le foil comence a venir et semble auques de la faceoun a le flour de coudre qe vient avant le foilg et pend il contre aval. Et puis vient le noir ovesqez le foilh en manere de trechches* de roisins bien vert1. Et quant homme ad celuy coilly, si vient ly blanc qe est assez moindre! qe ly noirs, de celuy ne porte homme point ou poy en cestes partiesk, qar cils de la les retie-gnent pur eux pur ceo q’il est meillor et de plus attempré nature qe ly noirs1, et si n’en ad mie si grant habundance corne de noirsm.

En ceo pays y a moultz des maneres de serpentz et d’autre vermine pur la grant chaleur del païsn. Et dient ascuns gentz qe, quant ils voillent

fontaine oderif.

coillier le poivre, q’ils font de feu et ardent0 entour pur faire fuyr les serpentz et cocodrillesp. Mais sauve la grace des disantz, qar� s’ils ardoient entor les arbres qe portent le poivre, ils les arderoient et dese-chcheroient toutes auxi bien come autre chose, mais ils le feroient moult enuitzr. Ne jamais ils ne boteroient feu, mess [fol. 58] ils se oignent les piez et les mains del jutz de lymons et d’autre chose1 dont ly serpentz doutent le odouru, si s’enfuyent les serpemtz devant eux pur cause del odourv et ils vont vendanger tout seurement qar lors n’ount ils garde de nulle verminew approcher a eux14.

Item vers le chief de celle foreste est la cité de Polombex, et par dessure la cité y a une grande montaigne qe ad auxi noun, et de Polombe celle montaigne la cité prent soun noun. Et al pié de celle montaigney y a une bele fontayne et grande15 qe ad odour et savour de toutes espices2 et a chescun hour del jour change odour et savour3 diversement. Et qy boit troiz fois jeun de celle fontayne il est curez de queconquez maladie q’il ait. Et cils qe demoerent et boivent sovent ils n’ount unques mala-

dieb et semblent toutdis estre jeovenes. Jeoc y beu troiz fois ou IIII foizd, et unqore me semble qe jeo vaille mieuxe. Ascuns l’appellent la Fontayne de Juventéf pur ceo qe cil qe boit soventg semble toutdis estre jeovenes et vifsh sanz avoir maladie, et dit homme qe celle fontaigne vient de Paradis et pur ceo est elle si vertuouse1. Par toute ceo pays croist très bon gingembre, et la vont plusours marchantz pur querre d’espices. Et en ceo païsi le gent adorent un boef16 pur sa simplesse et sa debone-reté et pur le utilité qe [est]k en luy, et dient qe ceo est la plus seinte beste qe soit en terre. Qar y lour [semble]1 qe qy est simplez et debonaires et pacientz et profitable, il est seintifiém, qar il lour semble" q’il ad toutes vertues en luy°. Et ad ly roy del païs toutdis un tiel boef ovesqez luyp, et cil qe le garde touz les jours il receit le fiens et la urine en II vessealx d’or et puis le baille a lour grant prélat q’ils appellent Archiprotho-papatonq. Et ly prélat le porte devant le roy et fait un grant benediccioun

ginger et marchantz

surr. Et puis le roys moille ses mains deinz le urine q’ils appellent gaul, et moille soun front et sa poitrine, et puis se frote des fiens ovesqez grant [fol. 58 v°] reverence par entencioun q’il soit reemply des vertues dessusdites qe ly boef ad1, et q’il soit sanctefié par la vertue de celle seinte chose qe rien ne vautu. Et après le roy le font les grantz seignours et après les seignours ly autres ministresv.

En ceo pays, ils font ydoles moitié homme et moitié boef17 et en celles ydoles ly malygne espiritz parle a eux et lour respount de quant-quez ils voillent demander. Devant ces ydoles occient ils lour enfantz mointefoiz et aspergent les ydoles du sanc et ensy font lour sacrefice. Et quant ascun homme moert ou pays ils ardent le corps en noun de penauncew*, a la fin q’il ne soeffre peines en terre quant ly verms le mangeront. Et si sa femme n’ad nul enfant ils ardent ovesqez, et dient qe ceo est resoun qe elle le face compaignie en le autre siecle si qe elle ad fait en cestyx. Mais si elle ad enfantz de luy, homme la lesse vivre pur norir les enfants si elle voet. Et si elle ayme plus a vivrey ovesqez les enfants qe au morir ovesqez soun marit, homme la tient a false et a malveise et james ne sera rien prisé, ne homme ne se fiera mes en ly. Et si la femme moert avant soun baroun, ly homme se fait ardoir ovesqez s’il voet, et s’il ne voet, homme ne le constreint mye mes se porra autre foiz mariez sanz blame2.

En ceo païs croissent moultz fortz vins et les femmes boivent de vina et ly hommes ne boivent point, et auxi les femmes font raser lour barbes et les hommes ne les rasent pointb.

[Chapitre XIX]. Des jugementz faitz par la main seint Thomas l’apostre en la cité de Calamie. Del devocioun et sacrifice qe l’em fait as ydoles illecques et del processioun enviroun la dite cité

De ceo païs passe homme par plusours marches vers un païs a a X j ornées loinz qe homme appelle Mabarona 2 et est moult grant roialme et Mabar regnum y a moultz des beles cités et b [Ny, fol. 72v°] et des beles villes. En ceo roialme gist le corps seint Thomas l’apostre en une bele tombe en char et en os en la cité de Calamiec, qar la fust il martirizé et ensevely. Mes ly Assirienz firent jadis porter le corps de ly en Mesopotamied a la cité de Edisse, et puis fuist il reporté ariere la3. Et le bracz et la main q’il bouta es plaies Nostre Seignur quant Nostre Seignur ly apparust après sa resurreccioune et ly dit : «Noli esse incredulus sed fidelis4 », [et la mainf] gist unqore a dehors en un vesse [Ny fol. 73] al. Et par celle main ils font

les jugementz el païs assavoir qy ad tort ou droit. Qar quant il y ad dissenceouns entre II parties et chescun sustient q’il ad droit8 ils mettent la cause de chescunh en escrit, et puis ils mettent ces escriptz1 en la main seint Thomas, et tantost la main degette le tort et le faux de loinzi et retient la main le droit et la vérité. Et ensy viegnent ils de bien loinz pur avoir jugement des causes doutablesk5.

Item l’esglise ou seint Thomas gist est une moult grande esglise et bele et toute pleine des grantz symulacres6, ces sont1 grandes ymages q’ils appellent lour dieux des queux ly moindres est auxi grant come II hommes. Et entremy les autres y a un très grand y mage"1 plus qe nul des autres q’est tout coverte d’or et des pierres preciouses et des perles, et ceo est l’ydole as faux chrestiens11 et siet en une chaiere moult noble¬ ment. Et ad entour son col des larges ceintures overeez d’or, des preciouses pierres et des pierles. Et est ceste esglise moult noblement affaitié et tote deorrez par dedeinz0.

Et a celle ydole vait homme en pelrinage auxi comunement et par auxi grande devocioun qe ly christiens ycy font a seint Jake de Galice?. Et plusours gentz qe vont vers cel ydole de lointaines terres, pur la grande devocioun q’ils ount, ils regardent toutdis a terre et n’osent lever la teste pur regarder entour eux pur paour q’ils ne veoient ascuns choses qe les ouste de lur devocioun. Et des autres y vont en pelrinageq qe

DES JUGEMENTZ FAITZ PAR LA MAIN SEINT THOMAS . . .

portent de coteaux en lur mainsr et se fierent et plaient es bracz et es jambes et es cuisezs et espandent lur sang pur amur de cel ydole1. Et dient q’il est benurez qe moert pur l’amur de soun dieuu. Et des autres y a qe meignent lours enfantz pur occire et pur sacrifier devant cel ydole et puis aspergent l’ydole de sang des enfantzv. Et [Ny fol. 73v°] des autres y vont qe de l’houre q’ils departerount de lour maisons a chescun III pas s’agenoillent tanquez ils soient a cel ydole, et quant ils sont la venuz, ils ont encens et autres choses aromatiks de quoi ils encensent si corne ceo fust le corps Nostre Seignur. Et ensi vient homme pur adorer cel ydole plus de C lieues loinzw.

Et si ad devant le moustier de cel ydole auxi corne un viver ou un lac tôt plein d’eawe. Et en ceo viver gettentx ly pelrinz or argent pierles et pierres preciouses sanz nombre en lieu d’ offerende. Et pur ceo, quant ly ministres des ydoles ount mestier d’ascune chose reffaire en l’esglisey, tantost ils vont a viver et prignent ceo qe mestier lour est pur la refec-cioun del esglise, si qe rien ne faut qe ne soit tantost apparillé2.

Et sachez qe quant les grantz festes sont de cel ydole, si come dedi-cacioun del esglise, ou entronizacioun del ydole3 trestout le païs la entour s’assemble. Et met homme celle ydole a grant reverence sur une charb adomez des draps d’or de tartaires et de camokaz, et le meignent a

grant solempnité entour la cité. Et devant la char vont primerement a processiounc totes les pucelles de païs moult ordeinement II et IId ensemble, et après les pucelles vont les pelrinz qe sont venuz de loing-tainez marcheze. Des queux pelrins ascuns se lessent cheoir dessouz les roez du char et lessent le char passer par dessure eaux si qe ascuns moerent tantost, ascuns ount les bracz et les jambes tout froissez et ascuns les coustesf. Et tout ceo font ils pur l’amur de lour dieug en grant devocioun et pensent qe tant corne ils seoffrent plus de peine et plus de tribulacioun pur l’amur de cel ydole, de tant seront ils plus près de Dieu et en plus grant joie en l’autre siècle11. Et briefment a dire, ils font de si grandes penaunces* et de si grant martires soeffrir au corps pur l’amur de lur ydoles qe au peine nul christien n’oseroit emprendre le disme affaire pur [Ny fol. 74] l’amour de soun Crist1.

Et puis vous dy qe devant la char a plus près vont ly menestriers du païs auxi corne sanz nombre ovesqez diverses instrumentzi et font entre eaux des grantz melodies. Et quant ils ount tout la cité envyronnee, ils retournent al esglise et remettent l’ ydole en soun lieu. Et adonques pur honour de l’ ydole et pur la reverence de la feste se occient CC ou CCCk personnes as cotealx trenchantz des queux homme prent les corps et les mette homme devant l’ydole, et dit homme q’ils sont saintz, pur ceo q’ils se sont occis de lour bone volunté pur amur de lour dieu1. Et aussi come un lygnage par de cea se tendrait a honorez d’un seint homme ou de deux s’ils estoient d’un lygnage”1, et qe homme metteroit en escrit les

DES JUGEMENTZ FAITZ PAR LA MAIN SEINT THOMAS. . .

bienfaitz et les miracles q’ils averoient fait11 pur les faire canonizer0, aussi se tiegnent par delà pur honourez de ceux qe se occient pur l’amour de lour dieu, et les mettent en escrit et en lur letanies, et se vauntent et dient l’un al autre: «J’ay plus des saintz en moun lygnage qe vous n’avez en le vostre. »

Et est la custume tiele qe quant ils ount entencioun de eux occire pur lour dieu il font mander touz lour amis et ont grant foisounp de menes-triers et vont devant l’ydole a grant feste menant. Et cils qe se doit occire ad un coteal bien trenchant en sa main et cope un petite de sa char et la gette en face del ydole en disant ses orisons et en soi recommandant a soun dieu. Et puis fiert et plaie de cea et de la tantquez il chiet mort. Et adonques ly amis présentent le corps al ydole et dient en chantant: «Regardez dieu quoy vostre loial servant ad fait pur vous. Il ad relinquy femmes et enfantz richesses et toutz les biens du mounde et sa propre vie pur l’amour de vous ad fait sacrifice11 de sa [Ny fol. 74v°] char et de son sanc. Si le voiliez poser delez vous entre voz plus amez en vostre glorie de Paradis, qar il ad bien deservy. » Et puis ils font un grant feu et ardent le corps, et puis en prent chescun de la cendre et la gardent en lieu des reliques, et dient qe ceo est moult seinte chose et q’ils n’ount garde de nul peril tanquez ils en ont sur eux de celle cendre.

[Chapitre XX]. Des malveis custumes usez en l’isle de Lamory. Et coment la terre et la mer sont de reonde forme par proeve del esteille Antartyk

De ceo païs vait homme par la mer Occeane et par mointez diverses isles et par mointe pays qe trop serroient long a nomer3 et diviser. Et a LU jomees de ceste terre dont j’ay parlé, y a un autre terre qe est bien grande et ad noun Lamoryb 2. En celle terre y a moult grant chaud et est la custume tiele qe ly hommes et les femmes vont touz nuz, et se mokent quant ils veiont ascun estrange q’est vesti, et dient qe Dieu qe fist Adam fust nuzc 3. Et Adam et Eve furent faitz nuz, et qe homme ne doit point avoir de hounte de ly moustrer tiel corne Dieu l’ad fait, qar rien n’est laid qe soit de nature. Et dient qe cils qe sount vestiz sont gentz d’autre siècle, ou ils sont gentz qe ne croient pointd Dieu. Et dient bien q’ils croient en Dieu qe créa le mounde et fist Adam et Eve et toutes autres

tout en commune

mangent char d’hom.

L’estoil tramontan point veu.

choses4. Et si n’ount milles femmese [Lo2 fol. 59] espouseez adonques sont toutes les femmes du païs comunes et ne refusent nully. Et dient qe elle pescheroient si elles refiisoient les hommes et qe Dieuf le comanda ensy a Adamg et a ceux qe descendirent de ly la ou il disoit : «Crescite et multiplicamini et replete terram 5. » Et pur ceo nul ne poet dire en tout ceo païs: «ceo est ma femmeh». Ne nulle femme poet dire: «ceo est moun marit. » Et quant elles ount enfantz, elles les donnent a qy qe elles voillent qe ad eu companie a elles. Et aussy la terre est tout comune, qar ly uns la tient un année et ly autres un autre et prent chescun de quelle part q’il voet1. Et aussy touz les biens du païs sont comunes, bledz et autres choses qar rien n’est enclos rien n’est enserrez auques prent chescun ceo qe ly plest sanz contredire] et aussy riches est l’un corne l’autre. Mes ils ount une malveise custume, qar ils mangent pluz volun-tierzk char de homme qe de nulle autre char. Si est ly païs moult habun-dant des bledez, des chars1, des pesshons, d’or, d’argent et d’autres biens. La vont ly marchantz et mènent desm enfantz pur vendre a ceux del païs, et ils les achatent, et s’ils sont crasses, ils les mangent tantost, et s’ils sont megres ils les font encrasser et dient" qe ceo est la meillour char et la plus douce du mounde.

En celle terre n’en plusours autres par delà ne veoit point homme l’estoille Tresmontagne, ceo est l’estoille de mer qe ne se moet point, qe est vers bise0. Mes homme veoit un autre qe est al contrarie de celle, qe

DES MALVEIS CUSTUMES USEZ EN L’ISLE DE LAMORY

est vers mydy, qe homme appelle Antartik6. Et si come ly mariners prignent avis ycy et se govement par celle estoille devers bisep, ensy font ly mariners delà par celle estoilleq devers mydir7, laquelle ne y piert point a nous, [fol. 59 v°] et ceste devers bise ne piert points a eux. Par quoy homme1 puet apperceivoir qe la terre et le mer sont de reonde forme, qar la partie du firmament y piert en un païs qe n’apiert mie en un autre8. Et poet homme bien troever par experience et par subtile inda-gaciounu* qe, si homme troveroit passage des niefs et gentz qe vousis-sent alerv cercher le mounde, l’em porroit aler a navie tout entour le moundew et dessure et dessouz. Laquelle chose jeo preuve ensy selonc ceo qe j’ay veux, qar j’ay esté vers les parties de Brabany et regardé a l’astrolabre qe la Tresmontaigne est LUI degrez de haut, et plus avant en Almaigne et Beomez elle est a LVÏÏI degreza, et plus avant vers les parties septentrionele elle ad LXIIb degrez de haut et ascuns menues, qar jeo mesmes ay mesuré a l’astrolabre9.

La Terre est round

navigable tout entoure

en Brabant Festoil Nort gr. 53

la tramontana gr.62 m. 10

en Libia l’estoil Antartik gr. 18 1/2

gr. 33 m. 16 a l’ Antartik

Mandeville passoit les III quartes du Monde

Ore devez savoir qe encountre cellec Tresmontagne estd l’autre estoille qe s’appelle Antartik si come j’ay devant dit*. Et celles II estoilles ne sont moultf moevables, et par celles tourne tout le firmament aussy come un roe tourne par son axis10. Si qe celles estoilles partent le firmament8 en II parties ygaules, si qe tant y a par dessouz corne par dessureh. Après, jeo suy alé vers le parties meridioneles, ceo est vers le mydy, et ay troevé qe en Libie homme veoit primes l’ estoille Antartik1 et tant jeo alay plus avant en celles parties tanti troevai celle estoille plus haute, si qe vers la haute Libiek elle ad XVIII1 degrez de haut et ascuns menutez auques, dont ly LX menuz font un degrez™. Puis en alant par mer et par terre11 vers ces parties dont jeo parle et as autres isles et terres en outre ceo païs°, jeo trovay l’ Antartik de XXXIIP degrez de haut et plusours menutez11. Et si jeo eusse treuvé compaignie et navie pur aler plus outre, jeo quide estre certein qe nous [fol. 60] eussoms veuz toute la rondesse du firmament tout entour. Qar, si corne jeo vous ay dit devant, la moitié du firmament est entreq ces deux estoilles. Laquelle moitié j’ay toute veu, et del autre moitié ay jeo veur vers bise dessouz la

Tresmontane LXIF degrez et X menutz, et devers la partie meridionele ■ j’ay veu dessouz l’Antartik XXXIII degrez et XVI menuz1.

| Ore la moitié du firmament en tout ne tient qe IX�11 degrez, et de

j ces IX� jeo en ay veu LXII d’une part et XXXIIF d’autre, ces sont j IIIIxxXVw degrez et près de la moitié d’un degree. Et ensy ne faut qe jeo | n’ay veu tout le firmament qe IIIIXXIIII degrez et la moitié auques d’un j degreex. Et ceo n’est mie la quarte partie du firmament, qar la quarte ; partie de la rondesse de firmament tient? IIII�X2 degrez, si en faut V

j degrez et demi de la quarte partie3. Et ensy ay jeo veu les troizb parties

j de toute la rondesse de la firmament et plus unqore V degrez et dimic 12 . { Par quoy jeo dy certeinement qe homme porroit envyronner toute la

| terre en mounde, auxi bien par dessouz corne par dessured, et retomer ariere a soun païs, qe averoit compaignie et conduit de naviee et toutdis troeveroit il hommes terres et islesf auxi bien corne en ceo païs. j Qar vous savez qe cils qe sont al endroit del Antartik sont droite-

-mentg piez contre piez de ceux qe demoerent dessouz la Tresmontane,

tout le mond est passable

Prester John de India Antipodes a nous

Jerusalem au milieu du Mond.

aussy bien come nous et cils qe demoerent souz nous sumes pié contre piéh 13, qar toutes les parties de mer et de terre ount lour opposites habi¬ tables1 ou trespassables, et isles de cea et de lai. Et sachez qe solonc ceo qe jeo puis perceivoir et comprendre, les terres Prestre Johan emperour dek Ynde sont dessouz nous. Qar en alant d’Escoce1 ou d’Engleterre vers Jerusalem homme mounte toutdis, qar notre terrem est en la basse partie de la terre vers occident, et la terre Prestre Johan est la basse partie de la terre" vers orient, et ount la le jour quant nous avons la nuit. Et aussy haut0 a contraire ils ount la nuyt quant nous avoms le [fol. 60 v°] jourp. Qar la terre et la mer sont de ronde forme si qe jeo vous ay devant dit. Et ceo qe l’em mounte al une coustee l’em avaloit al autre.

Ore avez oÿ dire avant qe Jerusalem est en my lieu de mounde, et ceo puet homme monstrer par delà par une lance fichee en terre sor le houre de mydi a l’equinoxe� qe ne fait point de umbrer de nulle cous¬ tee8 14. Et ceo qe ceo soit en my lieu de mounde David le tesmoigne en la sautier la ou il dit: «Deus operatus est salutem in medio terre15.» Donques cils qe se partent1 de celles parties d’occident pur aler vers Jerusalem, atant des jomeies come ils mettent a mounter pur aler jusques

la, en atant des jomeies poent aler de Jerusalem11 jusques as autres confins de la superficie de la terrev par delà. Et quant homme vait outre celles jomeies vers Ynde et vers les isles forachesw*, tout est environ¬ nant la rondesse de la terre et de la merx par dessouz noz pays de cea. Et pur ceo m’ad il souvenuz mointefoiz d’une chose qe jeo oÿ compter quant jeo fuy jeovenesy, comment un vaillant homme s’em party jadis de noz parties2 pur aler cercher le mounde. Si passa Ynde et les isles outrea Ynde ou il y a plus de Vm isles b, et tant ala par mer et par terre et tant envirouna le mounde par mointes saisouns q’il troeva un isle ou il oÿ parler soun langage et toucher les boefsc en disant tieles paroles corne l’em fait en son pays dont il s’enmerveilla moult. Qar il ne savoit cornent ceo poait estre. Mes jeo dy q’il avoit tant irré par terre et par mer*1 q’il avoit environé toute la terree, q’il estoit revenuz envyronant jusqes a ses marches, et s’il vousist avoir passé avantf q’il eust troevé et son pays et sa conissaunce. Mes il retoma ariere par illecques ou il estoit venuz, si perdy assez de ses peines si corne il mesmes le disoit un grand piece après q’il fust revenuz. Qar il avient après8 q’il aloit en Norveye, si ly prist [fol. 61] tempeste en mer et arriva en une isle, et quant il fust en celle isle il reconust qe ceo estoit l’isle ou il avoit oÿ

un homme autour tout le Mond.

fin retome en Norway.

la terre est ronde et passable par tout, et firme

parler son langage11 a mener les boefs a la charue16. Et ceo fust bien possible chose coment qe y semble as simples gentz qe homme ne porroit aler par dessouz la terre, et qe l’em ne devreoit cheir devers le ciel dessouz1. Mes ceo ne porroit estre a plus qe nous pouroms cheir devers le cieP de la terre ou nous sumes, qar de quelcunquez part de la terre qe homme demoere ou dessure ou dessouz y semble toutdis a ceux qe demoerent q’il vont plus droit qe milles autres gentz. Et auxi corne y nous semblek q’ils sont dessouz nous auxi lour semble qe nous sumes dessouz eux, qar si homme poait cheir1 de la terre jusques au firmament, par plus grant resoun la terre et le mer qe sont si grantz et si poisantz* deveroient cheir jusques al firmament. Mes ceo ne porroit estre et pur ceo dit Nostre Seignur: «Non timeas me qe suspendi terram ex nichilom 17. »

Et corne bien qe ceo soit possible chose qe homme porroit ensy envyroner tout le mounde", nientmoinz de M11 personnes0 ly un n’ adres¬ serait?* pas si droit pur retomer en soun païs. Qar pur la grandeur de la terre et de la mer homme porroit aler par M11 et M11 autres voies qe nul n’adresserait* parfaitement vers les parties dont il moveroit, si ceo n’es-toit d’aventureq ou de droit grace de Dieu. Qar la terre est moult large et

1 moult grande, et tient de rondurer et de tour enviroun, par dessures et par j dessouz, XX�CCCC XXV1 miles solonc le opinioun des aunciens

| sages18, le dit desqueux jeo ne repruve mieu, mes solonc mon petit sen y

! me semble sauve lour grace q’il y a plus. Et pur mieux entendre ceo qe jeo voil dire, soit ymaginév une figure ou il y ait un grant compas, et entor | le point de ceo grant compasw, q’est appellé le centre, soit fait un [fol. 61

i v°] autre petit compas. Et puis soit ly grant compas devisé par lignes en

; plusours parties et qe toutes les lignes s’assemblent al centrex si qe, en tantes parties come ly grant compas sera departy, en atant sera departyy le i petit qe est entor le centre corne bien qe les espaces soient moindrez2. Ore soit le grant compas représentez pur le firmament et le petit représenté pur la terre. Ly firmament est devisé par astronomienz en XII signes3 et chescun signe est devisé en XXX degrez, ceo sont CCCLXb degrez qe le firmament ad de tour. Ore soit auxi la terre deviséc en atant des parties

La terre tient 20425. milles

la terre tient

come le firmament, et respoundera chescune partie a un degré du firma¬ ment. Et sachez qe solonc les autors d’astronomie, DC stadies de terre respondent a un degré de firmamentd, ces sont IIIIXX Vil™1 et IIII stadiese. Ore soit ceo cy multipliez par CCCXL foizf, ces seront XXXF�DC milesg chescun de VIII stadies solonc miles de nostre paysh. Tant a la terre de rondure et de tour envyroun solonc ma opinioun et mon entendement.

Et sachez qe, solonc V opinioun de aunciens sages philosophes et astronomienz, nostre pays1 ne Irelande, ne Gales, ne Escoce, ne Norveye, les vn ne les autres isles costeantz> ne sont mie en la superficie countez dessure

climatz de la terrek? sj come apiert par touz les livres de astronomie. Qar la super¬ terre en

superfïce ficie de la terre est départie en VII parties pur les VII planetes, et celles parties sont appeliez climatz1, et noz parties111 ne sont mie de VII climatz. Qar ils sont descendant vers occident en trehant11* vers la rondure du

mounde, et la sont les isles de Ynde, et sont encountre0 nous qe sont en la basse partiep et les VII climatz s’estendentq environant le mounde19.

[Chapitre XXI]. Del palais le roy de l’isle Java. Des arbres qe portent farine miel vin et venin et des autres mervailles et custumes en les isles marchisantz

[fol. 62] Delez celle isle dont jeo vous ay parlé y a une autre isle qe homme appelle Sumobor32. Ceo est un bien grand isle et est ly roys moult puissant15. Les gentz de ceste isle se font toudis seigner el visage d’un fer chaud, hommes et femmes, pur grant noblesse et pur estre conuz des autres gentz, qar ils se tiegnent pur plus nobles et pur plus vaillantz qe nul autre gent de tout le moundec. Et toutdis ount ils guerre a celle gent sont jeo vous ay parlé qe vont touz nuz.

Et assez près y ad un autre isle qe homme appelle Betingnad3 qe est moult bone isle et moult plentivouse*. Et moultz des autres isles sont la entour ou il y a moult de diverse gent dont ceo serait trop longe chose a parler de toute.

Sumobor Isle Sumatra

Betingna Isle

Java Isle 20001.

Or Argent palais

Mais assez près de ceste isle a passer par mer y a une grande isle et grant païs qe homme appelle Javaf. Et ad près de MllMlllieuesg de circuit, et est ly roy de ceo pays moult grant sires et richesh et puissanz, et ad dessouz ly VII autres rois de VII autres isles enviroun4. Celle isle est moult bien enhabité1 * et bien puepplie des gentz. La croiscent toutes espicies plus habundament qe en autre part si corne gingiber, clous de girofle, kanele, zedoalJ, noiz muscatz et macesk. Et sachez qe la noiz muscate porte les maces1, qar aussy corne la noiz de koudre ad un chape par dehors en quoy elle est envolupez jusques atant q’elle soit maeure et puis chiet fors, ensy est il de la noiz muscate et de macesm5. Moult d’autres espices et moult d’autres biens y croissent en celle isle qar de touz biens0 y ad plente fors qe de vyn. Et si ad d’or et d’argent grant foisoun0. Et ad ly rois du païs un palays moult noble et moult merveillous et plus riches qe nul qe soit en mounde. Qar touz les degrez a mounter en sales et en chambres sont un d’or et autre d’argent, [fol. 62 v°] Et auxi le pavement de sales et des chambres ount un quarreu d’or et autre d’argentP. Et touz les murs par dedeinz sont covertz d’or et d’ar¬ gent� en plate, et en celles plates y a histoires et batailles des chivalerz

DEL PALAIS LE ROY DE L’ISLE JAVA.

enleveezr*, et ount touz cercles entour lour testes5* des pieres preciouses et des grosses perles. Et les sales et les chambres du palais sont toutes surcelez1* par dedeinz d’or et d’argent, si qe nul croiroit la richesse et la noblesse qe est en cel palais s’il n’avoit veu. Et sachez qe le roy de cest isle est si puissant q’il a mointefoiz vencu en champ le Grant Chanu de Cathaye qe est ly plus puissant emperour qe soit dessouz le firmament, ne de cea mer ne delà. Qar ils sovent guerrent ensemble pur ceo qe le Grant Chan le voloit constreindre a tenir la terre de ly. Mes ly autre s’est toutdis bien deffendu6.

Après ceste isle en alant par mer homme troeve une autre isle bone et grande qe est appellé Thalamassyv, et en autre langage homme appelle Patenw7, ceo est un grant roialme. Et ad ly roys moultz des beles cités et des belles villes en sa terre. En ceste terre croissent arbres qe portent farine dont homme fait bon pain et blanc et de bon savour, et semble q’il soit de furment, mes il n’est mie tout de tiel savourx. Et si ad d’autres arbres qe portent mel bon et douce, et des autres qe portent vin, et des autres qe portent venin2 contre quel il n’y ad medicine fors une, ceo est de prendre des ses propres fiensa et destemprer d’eawe et puis cellab boire, ou autrement qy averoit pris de ceo venim, il morroit courtaigne-mentc *, ne triade ne autre medicine ne ly vaudrait rien. De cel venim les

Thalamassi Paten roialme

Thaby sont cannes de 30 1.

Juys avoient envoyez querre un de ses aunzd pur empoisoner toute Christienté, si come jeo lour ay oÿ dire en lour confessioun a la mort. Mes Diex graciez, ils faillerent a lour propos, mes toutefoiz ils [fol. 63] firent grant mortalitée.

Et si vous plest assavoir cornent la farine soit faite des arbresf jeo le vous dirray. Homme fiert l’arbre d’un hachet tout entour le pié si qe l’es-corce soit perciég en plusours lieux, et adonques ist fors un liquor espesse laquelle ils receivent en vesseaux et mettent au solail et la lessent seccher. Et puis le molt al molin si devient farine belle et blanche. Et ly mel et ly vinh et ly venim sont tretz des autres arbres en celle mesme manere et mis en vesseaux pur garder1. En celle isle y ad un mer mort, c’est un lac ou y n’y ad point de founz. Et si ascune chose chiet en ceo lac, jamès ne sera retrové. En celle lac croissent arundines, ces sont kannes q’ils appellent thabyi 8 qe ount XXX toises ou plus de long. Et de ces kannes fait homme belles maisouns. Il y a autres kannes qe ne sont mie si long qe croissent près de la terre, et ount si longes racines qe durent bien quatrek arpentz ou plus, et as founz1 de celles racines l’em treoeve des pierres preciouses qe ount moult grantz vertuez, qar quy porte un sor ly, fer ne acier ne le poet blescier ne plaier ne trere sanc9. Et pur ceo ils qe ount la pierre combatent hardiement en mer et en terre, qar homme ne les poet malfaire par nulle armem. Et pur ceo ils qe ount a ffaire et a combattre a eux et scievent la manere, ils trehent a eux saiettes

\ et quarreaux sanz fer et ensy les blessent et occient11. Et de celles kannes

j font ils maisouns, niefs° et autres choses si come nous faceoms ycy des

I grantz chenes et des autres arbres. Et ne quide nul qe jeo le dise pur

j truffe, qar jeo vy de mes oez plusours kannes gisantz sor la rivage de cel

lac desquelles XXp de noz compagnons ne poaient un porter ne lever j [fol. 63 v°] haut de terreq.

I Après ceste isle homme vait par mer a un autre isle qe ad a noun

Calonakr 10 et y a moult belle terre et grant plente des biens. Et ly roys | du pays ad des femmes tantz corne il voet, qar il fait querre les plus 1 beales par toute soun pays et tout le païs d’enviroun, et les fait mener

| devant ly et prent une une nuyt, et une autre nuyt un autre, et ensy ensi-

| vant, si qe il en ad Mil femmes ou plus, et ne couchera ja qe une foiz a

une femme si elle ne ly plest plus assez qe les autres. Si en ad ly roy grant nombre des enfantz tiel y ad C, tiel y ad CC et tiel y ad pluss. Et si ad bien XIHF111 des1 olifantz privez ou plus q’il fait norir a ses vilains11 par my les villes, qar en cas q’il averoit guerre a ascun autre roy d’envi¬ roun, il fait mounter de gentz en chastels sur ses olifantz pur combattre | a ses adversaires et ensy font les autres roys la entour. Qar la manere de

; guerroier par delà n’est pas de tout de l’ordenaunce de cea. Et appelle

homme la ly olifantz barkesvU.

Unqore y ad une grant mervaille en celle isle qe n’est nulle part du mounde aillors. Qar toutes les maneres de pesshons de la mer viegnent

Calonak Isle

14000 Elefantz Barkes

poissons se rendent a la mort.

une foitz l’an, l’une manere après l’autre et se jectent a la rivew de celle isle, si qe l’em ne veoit en la mer si pesshoun nonx, et la demoerent III jours, et en prend chescun du pays tant corne il voet. Et puis celle manere de pesshoun s’en départe, et autre manere vient et fait auxi, et ensy l’une manere après l’autre tant qe toutes les maneres des pesshouns y ayent esté. Et fait auxi ordeinement l’un après l’autre HI jours, qe chescun du pays en ayt pris tantz come il voet de chescun manerey. Et ne sciet la cause pur quoy ceo puet estre. Mais cils du païs dient qe ceo est pur faire reverence a lour roy qe est ly plus dignes2 [fol. 64] qe soit si corne ils dient, et pur ceo q’il adcomplista ceo qe Dieu dit a Adam: «Crescite et multiplicamini et replete terram.» Et pur ceo q’il multeplie ensy le mounde de ses enfantz, pur ceob envoie Dieu le pesshoun de tout le mer en sa volunté pur luy et pur soun pays. Et ensy tout pesshoun se rent a ly en fesant homagec come al plus excellent et a meux amé de Dieud si corne ils dient. Jeo ne scay la resoun pur quoy ceo est, Dieu le sciet qe tout sciet. Mes ceste chose me semble a plus grant mervaille qe nulle chose qe jeo veisse unques. Qar Nature fait trop de diverses choses et trop de mervaillese, mes ceste mervaille n’est mie de nature, ancis est de tout contre nature qe ly pesshouns qe ount abandoun* tout le mounde a environer se viegnent prendre a la mort de lour propre volunté et sanz nul constrainte. Et pur ceo suy jeo certein qe ceo ne poet estre sanz grant significacioun12.

Il y a auxi en ceo pays des grantz limaceons qe sont si grantz qe plusours persones porroient herberger en testeau*, auxi come l’em ferroye en une petite maisoun13. Et des autres limaceons y a qe sont moindrez grantment, et de ces limaceonsf et des grosses verms blancz qe ount noire teste qe sont auxi grosses corne la cuisse8 d’un homme, et ascuns sont moindres11, qe homme troeve en boiz purriz, fait homme viaunde roial pur le roy et pur les autres grantz seignours. Et si homme mariez moert en ceo pays, homme ensevelie sa femme tout vive ovesqez ly, et dit homme qe resoun est q’elle ly face compaignie en autre siecle si come elle ad fait en cesty.

De ceo païs vait homme par le mer Occean par une isle qe ad noun Caffoles1 14 . Les gentz de celle isle quant lour amis sont malades* [fol. 64 v°] ils les pendent a un arbre, et dient q’ils voillent mieux qe les oisealx qe sont angeles de Dieu les mangent qe ly verms qe sont si ordz les mangissentk en terre.

De celle isle vait homme vers un autre isle ou il y a gentz de moult malveise nature qe norissent grants chiens et les affaitent pur estranler lors amis quant ils sont malades, qar ils ne voillent mie q’ils moerent de la mort naturele, qar ils dient q’ils soeffrerent trop de peine. Et quant ils sont ensy estranlez, ils mangent la char en lieu de venisoun.

Puis avant vait homme par mointe isle de mer jusqes a une isle qe ad a noun Milke1 15. La y a auxi très malveise gent, qar ils ne se delec¬ tent a nulle chose tantquez ils font a batailler et occier les gentzm, qar ils boivent voluntiers sanc de homme lequelle sanc ils appellent Dieu". Et

Caffoles Isle

Milke Isle gens cruels

Tracoda en cavernes

gentz a test de chiens gens bonne

qe plus en porra tuer0 plus est honorez entre eux. Et si deux personnes qe se entrehaient sont acordez par amis, ou qe ascuns facent alliaunce entre eux, y covient qe chescun de eux boive de sanc a l’autre ou autre¬ ment l’accord et l’ alliaunce ne vaudrait rien. Ne il ne serait de rien repruvé qe ferrait contre tiele acord ou tiele alliaunce15.

De celle isle, vait homme par mer de isle en isle jusqes a une isle qe ad noun Tracodaq, ou il y a gentz touz besteaux et auxi corne nounr reso-nables, et demoerent en cavernes q’ils fonts en terre, qar ils n’ont mie de sen q’ils sachent faire des maisouns. Et quant ils voient ascunes gentz passer par my celle terre, ils se rescondent1 * en lour cavernes. Et mangent char des serpentz, et poy mangent, et si ne parlent point, mes siblent l’un al autre corne serpentzu, et n’ount cure de nul avoir ne de nulle richesse fors soulement [fol. 65] d’une pierre preciouse qe est de LXV colours et, pur le noun del isle, qe ad a noun Tracoda. Ils ayment moult celle pierre qe ad a noun Tracodaw et si ne scievent quelle virtue elle ad, mes ils la coveitent pur sa beauté soulement.

Après celle isle, vait homme par la mer Occeane par mointes isles jusqes a un isle qe ad a noun Nacumerax 16qe est moult grant isle et bone et belle, et tient bien de circuit plusy de M4 lieues. Et touz les hommes et femmes de celle isle ount testes de chiens et sont appeliez Canopholez2,

et sount gentza resonables et de bon entendement, et adorent un boef pur lour dieu. Et auxi chescun de eaux porte en son front un boef d’or ou d’argent en signe qu’ils ayment bien lour dieub. Et si vont touz nuz fors-quez un petit drapelet de quoy ils covrent les genoilz et les membres. Ils sont grantz gentz et bien combatanz, etc ont une grant targe qe lour covre tout lour corps et une lance pur combattred, et s’ils prignent ascun en bataille, ils le mangent. Ly roy de cellle isle est moult riche et moult puissant et moult devout solonc sa loy. Et ad entour son col CCC perles d’orient bien grosses et nodez en guise de patemostres d’ambre, et en la manere qe nous disoms Pater Noster £ et Ave Maria en comptant les patrenostres, ensyf cis roy dit chescun jour dévotement CCC prières2 a son dieu avant q’il mange. Et si porte auxi entour son col une rubie d’orient fine et noble qe est bien une pié de long et V doitz de largeh 17 . Qar, quant ils élisent lour roy, ils ly baillent celle rubie a porter en sa main et ensy le mènent chevalchant1 tout entour la cité et de lors en avaunt [fol. 65 v°] ils sont touz obeissantz a luy. Et celle rubie il portera toutdis entour son col, qar s’il n’avoit la rubiei homme ne le tendroit pur roi. Ly Grant Chan de Cathay ad moult coveité ceo rubiek, mais unques ne la poait avoir, ne pur guerre, ne pur nul avoir1.

piers preciz

Rubie un pied long

Silha Isle Seilan now called

Cis roi est molt droiturels solonc sa loy et moult bon justiciers111 pur quoi homme poet aler seurement par tout soun païs et porter tôt ceo qe l’em voet, qe nul n’est si hardy de nully desrobber, qar tantost ly roi en ferroit faire justice.

De celle terre, vait homme a un autre isle qe ad a noun Silha18 et ad bien DCCCn lieues de circuit. En celle terre y ad trop de terre gaste ou il y a tantz des serpentz et des dragouns et des cocodrilles qe l’em n’ose demorer. Cils cocodrilles19 sont serpentz jaunes et roiez° par dessure et ount im piez et courtz jambes et grantz unglesp. Il y ad de V toises de long et de VI et de VIII, et de Xq. Et quant ils vont par lieu sablenouse, il semble come ad treyné une grant arbre1 parmy zabloun. Et si ad auxi moultz des beste savages espicialment des olifantz.

En celle isle y ad une grant montaigne, et en my lieu de celle montaigne a plus haut, y a un grant lacs en1 un beal plain et y a grant foisoun d’eawes. Et dient cils de païs qe Adam et Eve ploroient sur celle montaigne C aunz quant ils furent gectez de Paradis. Et celle eawe dient ils estre de lur lermes, qar tant ploroient ils sur celle montaigne qe cis lac fust ensi faitu. Et al founz de cel lac troeve homme moultz des pierres preciouses et grosses perles. En celle lac croissent moultz des arundines et des grantz glageux, et y a dedeinz moultz des cocodrilles et des serpentz et des grosses sangsuesv [fol. 66] Et ly roys du pays touz les aunz une fois donne congee as povres a entrer ou lac et amasser celles

pierresw en almoigne et pur l’amur de dieu Adamx. Et touz les aunz l’em troeve assez et, pur le vermine qe est dedeinz, ils se oignent les braczy et les jambes del jucz de limouns. C’est une manere de fruit corne pesches petites, et lors n’ount ils garde ne de cocodrilles ne de autre vermine2. Celle eawe court et avale2 par une cousté de la montaigne, et en ceo russheu troeve homme des pierres et des perles grant foisoun. Et dit comunement en celle isle qe ly serpentz et les bestes sauvagesb du pays ne toucheront ja ne mal ne ferroit a nulle persone estrange qe entre el païs, fors soulement a ceux qe sont neez du pays.

En ceo pays et en autres la enviroun, y a des ouwes sauvages qe ount deux testes, et y a des leounsc touz blancz et auxi grantz corne grantz boefs, et moultz d’autres diverses bestes, et oisealx y a qe ne sount mie de cea la mer'1. Et sachez qe en ceo pays et autres isles la entour la mer [est6] si haute q’il semble qu’elle pende as nuesf et q’elle doive covrer toute la terre. Ceo est grant mervaille cornent elle se poet ensy tenir, fors-quez de la volunté de Dieu qeg l’air le sustient, et pur ceo dit David el sautier: «Mirabiles elaciones maris*1 20 . »

[Chapitre XXII]. Coment homme conoist par l’ydole si le malade morra ou noun. Des gentz de diverses faceons et moult diffigurez. Et des moignes qe donnent lour relef a baboinz, sienges et marmotz

gentz qe mengent gentz

De ceste isle en alant par mer vers mydy y a un autre isle grande et lee qe ad noun Dondiaa 2. En celle isle sont gentz de diverses natures, si qe le piere* maunge le fïlz et le fïlz le piere, et le marit la femme et la femme soun marit. Et s’il avient qe ly piere ou la mereb ou ascuns [fol. 66 v°] des amisc soit malades, tantost ly filz vait al prestre de lour loy et ly prie q’il voille demaunder a lour ydole si son piere morra de celle maladie ou noun. Adonques ly prestre et ly filz par ensemble vont devant l’ydole et s’agenoillent moult devoutement et font lour demaunde, [et]d ly diable qe est dedeinz l’ydole respount et dit q’il ne morra mie a ceste foiz et lour enseigne coment ils le devent garrir. Et lors ly filz retome ariere et sert le piere et luy fait ceo qe l’ydolee ly ad devisee tanques il soit garriz. Et ensy font les femmes pur lour maritz, et ly maritz pur les

COMENT HOMME CONOIST PAR L’YDOLE SI LE MALADE. . .

femmes, et ly amis l’un pur l’autre. Et si l’ydole dit qe il doie morrer, adonques ly prestre vait ovesqez ly filz ou ovesqez la femme al maladie et ly met un pain sor la bouche pur estoupper l’aleyne et ensy l’estuffe et occistf. Et puis ils copent tout le corps par pieces et font prier touz lour amiz a venir manger de celuy mort, et font venir touz les menestrierz q’ils poient avoir, et le mangent a grant festeg et a grant solempnité. Et quant ils ont mangee la char, ils prignent les os et les ensevelissent et chauntent et font granth mélodie, et touz les parentz et amis qe n’ount esté a celle feste sont repruvez et vergondez et ount moult grant doel qar jamès après homme ne les tendra pur amys. Et dient ly amys q’ils mangent ensy la char pur ly deliverer de peine, qar si ly vermes le mangeoient en terre l’aime soeffreroit grant peine1 si corne ils dient. Et quant la char est trop maegre, adonques dient ly amys q’ils ount fait grant péché de l’avoir lessé tant languir et tant suffrir de peine sanz resoun. [fol. 67] Et quant ils troe-vent la char crasse, si dient qe c’est bien fait q’ils l’ount tantost envoyé en Paradiz, et ne l’ount pas lessé suffrirj trop de peines.

Ly roy de celle isle est moult grant sire et moult puissant, et ad dessouz ly LIIII isles grandesk qe toutes respoundent a ly1. Et en ches-cune de celles isles y ad un roy coronné et touz sont obeisantz a l’autre roy. Et y a en celles isles moultz des diverses gentzm3.

En une de celles isles demoerent gentz de grande nature corne geantz, et sont hidous a voier, et n’ount qe un oil en mylyeu le front et gentz grand ne mangent qe pesshoun et char touz cruz. ung oieI

En une autre isle devers mydi demoerent gentz de laide stature et de malveise nature11 qe n’ount point de teste et ount les oes as espaules et la gens sans teste bouche0 torte come un fer de chival enmy la poitrine.

gentz petits

Et en un autre isle auxi y sont gentz sanz teste et ount les oes* et la bouche par deriers les espaules.

Et en un autre isle y a gentz qe ount la face toute plate et tout ygaule, sanz nés et sans oes*, forsquez deux petitz pertuiz reondez en lieu des oes, et une bouche plate auxi come une fendure sanz lievres.

Et en une autre isle y a gentz de laide faceoun qe ount la lievre dessure la bouche si grande qe, quant ils voillent dormir au solail, ils covrent toute la face de lour lievrep.

Et en un autre isle y a petitz gentz come nayns, toutefoiz sont ils deux fois plus grantzq qe ly Pigmei, et ount un petit pertuis en lieu de bouche et pur ceo lour convient prendre ceo q’ils mangent et boivent ovesqez un tuel de plomr ou d’autre, et si n’ount point de langes et ne parlent point forsquez siblent1 et [fol. 67 v°] font signes l’un a l’autre auxi corne moignes ou muhetzu, et ensy entent l’un ceo qe l’autre voet dire.

Et en un autre y a des gentz qe ount grandes orailles pendantz jusqes as genoillesv. Et en autre y a gentz qe ount pié de chival et sont fortz et puisantz et tout corrantz, qar ils prignent les bestes savages a corre et les mangent. Et en autre y a gentz qe vont sur les mains et sur les piez come une beste et sont touz pelluz et ravissentw* legierement sur les arbres auxi corne ferroit un singosx.

Et en un autre y a qe sont homme et femme et ount nature del un et del autre, et ount une mamelle a costé et al autre ount point, et ount membres de generacioun de homme et de femme et usent de quel q’il

voillent, une foiz d’un et autrefoiz d’autre, et engendrent enfantz quant ils [font] ouvre de [malde]y, et quant ils [font]2 ouvre de femelle ils conceivent et portent enfantz3.

Et en un autre isle y a gentz qe vont toutdis sur lour genoilz moult mervillousement et semble a chescun pas q’il dévoient chaoir et si ount en chescun pié VIII artouzb.

Plusours autres maneres de gentz y a en les autres isles la entour dequeux homme porroit tenir long compte, mais ma matière seroit trop alongée, si m’en passeray assez briefment.

De celles isles en allant par mer Occeane vers orient par mointes j ornées troeve homme un grant pays et grant roialme qe homme appelle Mancyc. Ceo est en Ynde la Majoui44 et est la meilloure terre et la plus belle et la plus delitable et la plus plenteivouse* de touz biens qe soit en poesté de hommee. Et en celle terre demoerent moultz des christiens, et des Sarrazins auxi qar il y a bone païs et grant. Et y a bien plus de M11 et Mü des citez grandes sanz autres villes. Ly poeple est moult grant, et ceo est plus qe en nul autre de Yndef pur la [fol. 68] bonté du païs. Et en ceo païs nul demaunde pain pur Dieu qar en tout le païs il n’y ad nul povresg, et si ad moultz beles gentz. Mes sont bien pallezh, et ount ly hommes barbes bien cliers a poy de peilz et bien longez. Mes a peine ad un

Mancy vers orient roialme riche, en India maior

Lacomi grand cité.

homme L peilz en sa barbe, mes un peil1 cea et un autre la corne la barbe d’un leopard ou d’un chat)5. En ceo pays y a moult belles femmes plus qe en nulle autre païs par delà la mer, et pur ceo ascuns appellent celle terre Albanek pur ceo q’il y a blancz gentz.

Et la primere cité de ceo païs qe est a une1 jomée de la mer ad noun Lacornim6 et est plus grande assez qe ne soit Pariz. En celle cité y ad un grand fluvie portant navie qe vait jusqes a la mer11. Nulle cité du mounde est si bien garnie de navie° corne celle est, et touz cils de la cité et del pays adorent ydoles. En ceo païs touz les oisealx sont II foiz plus grantz qe cy. Lap sont ouwes blanches et rougezq entour le col et ount une grosse boce sur la teste et sont deux tant plus grandes qe de cear7, et ad homme bon marché de tous vivres. Et y a grant foisoun des grantz serpentz, desqueux homme fait grant feste et les mange homme as grantz solempnités. Qar qy averoit fait une grant festes et eust donné toutes les viaundes qe homme saveroit deviser, s’il n’avoit doné un entremès1 de celles serpents, il n’ averoit rien fait, qar homme ne priserait rien quan-quez il averoit faitu.

Mointe bone cité y ad en ceo pays et ad homme très grant marchee du vivres. En ceo paysv y ad moultz des églises et des religious de lour loy, et sont en celles églises grantz ydoles corne geantz, et a ces ydolesw ils donnent a manger a jour de lour festes en ceste manere. Ils portent devant eux les viaundes toutes quites si chaudes corne elles viegnent de feu et lessent la fumée mounter vers [fol. 68 v°] les ydoles, et adonques dient ils qe les ydoles ount mangé et puis mangent ly religious les viaundes aprèsx8.

En ceo païs y ad gellines blancz qe n’ount point de plume, mes ount laine blanchey come berbiz. Et les femmes mariés en ceo païs portent une signe de corne2 sur lour testes pur estre coneuez de noun mariez9. En ceo païs ils apprivassenta bestoilles qe homme appelle loyresbl° qe vont envi-roun les eawes et mangent les pesshouns. Celle bestoille ils gectent en vivers, ou en estanges, ou en parfonde riversc et tantost celle bestoillee porte hors del eawe des grosses pesshouns tantz corne l’em voet. [Et qy vodera pluis avoir homme le regette ariere tant de foiz come l’homme voelt]d.

Et en passant par ceo pays as plusours jomees de ceste cité y ad une autre cité la plus grande du mounde qe ad a noun Casaiee, c’est a dire Cité du Ciel11. Celle cité ad bien L lieues de circuit et est si fortment enhabité* qe en une maisoun homme fait bien X maisounsf. En celle cité

Casaie est Quinsay

y ad [XII portes principaulx et devant chescun porte]g a III lieues ou a IIIIh long ad ville ou cité bien grande1. Celle cité siet sur une lac de mer 12000 pontz auxi come fait Venise. Et si y ad en celle cité plus de XIF111 ponts. Et sur chescun pont y a des bons tours’ ou y demoerent des gardeinz pur garder la cité pur le Grant Chan12, pur ceo qe celle terre marchist a la terre del Grant Chank. Et de l’une part de la cité court une grant fluvie tout a long de la cité. La demoerent des christiens et moultz des gentz marchantz1 et autres gentz de mointes naceouns, pur ceo qe ly pays est si bon et si plen-tivousm*, et si croist moult bon vin q’ils appellent bigoun 13 qe est bien fort" et moult gracious a boire. C’est une cité [roiale0] ou le roy de Mancy soleit demoerer et y demoerent moultz des religiounsp christiens des ordres Mendiuantz14.

De celle cité vait hommeq [Ny fol. 84v°] par eawe solaciant et joiantr jusques a une abbeye des moignes qe est assez près qe sont bien religious'5 solonc lour loy15 En celle abbeye y a un grant jardin et beal ou il y a plusours arbres de diverses maneres de fruit. Et en ceste jardin y a un grant montaignette1 toute plein des arbres. En celle montaignette et en celle jardin demoerent moultz des diverses bestes corne baboins, singes,

COMENT HOMME CONOIST PAR UYDOLE SI LE MALADE. . . 363

! marmoz et autres diverses bestoillesu. Et quant ly covent de celle abbeye | ad mangé, ly almoigner fait porter le relief el jardin et sonne une clokette

î d’argent q’il tiegne en sa main, et tantostv descendent de cel montai-

j gnette tiels bestoilles come jeo vous ay dit bien M11 Mu M11 ou Mü M11 j Mü Mllw, et se rengent corne povres, et homme lour donne du relief en ! béais vessealx dorrez d’argent. Et quant ils ount mangé homme sonne autrefoiz la clokette et ils retoment tantost a lour lieux dont ils estoient venuz. Et dient cils religious qe ces sont les aimes des nobles hommes [Ny fol. 85] qe sont entrez en celles nobles bestoillesx et ils lour donnent

j a manger pur l’amur de Dieuy. Et dient auxi qe les aimes des villeines

{ entrent en viles bestes après lour mort, et ensi le croient et ne les poet | homme ouster de celle opinioun. Celles bestes dessusdites ils font prendre jeovenes et les norissent ensi de l’almoigne tant corne ils poent troever2.

Et jeo lour demaunday s’il ne vausist pas mieux q’ils donassent le | relief as povres, et ils moy respoundirent q’il n’avoit nul povres el pays. j Et corne bien q’il y eust des povres3, si lour semble l’almoigne est mieuz j emplié en celles aimes qe font illecques lour penaunce* et qe ne scievent ne ne poent rien gaigner ne labourer, qe elle ne seroit empliee en povres gentz qe ont sen et poiair de gaigner lour despensb. Plusours autres ; mervailles y a en celle cité et envyroun el païs, mes jeo n’entent mie a j tout deviser.

pontes lx in Chilenfo

inior miliaria latitudinis

De celle cité vait homme par le pays et a VI jomeesc y a une autre cité qe ad a noun Chilenfod 16 de laquelle cité ly murs ont XX lieuesede circuit. Et en celle cité y ad LXf pountz du pierre si beaux corne milles poent estre. En celle cité fuist ly primer sieges du roy de Mancy, qar elle est moult belle cité et moult abundante de touz biens®.

Puis passe homme a travers d’un grande rivereh qe ad a noun Dalay17 ceo est la plus grande rivere de eawe douce du mounde, qar la ou 1 elle est plus estroitz, elle a plus de IIII lieues de large. Et puis entre homme ariere en la terre de Grant Chan. Celle rivere vait parmy la terre des PigmeinzJ18, ces sount gentz de petite estature qe n’ount qe III espannesk de long. Et si sont béais et gracious solonc lour petitesse et hommes et femmes. Et se marient1 au dimi an d’age, et engendrent enfantz et ne vivent qe VI aunz ou VIIm [Ny fol. 85v°] et qe vit VIII aunz, homme le tient a durement viel. Celles petites gentz sont les meillours overours11 de soie et de cotoun et des toutes choses qe de ceo se fount qe y puissent estre en mounde0. Et si ount sovent guerreP as oisealx de païs qe les prignent et qe les mangent�. Ceste petite gentz ne labourent ne terre ne vignes, mes il y a grantz gentz entre eux si corne

nous sumes qe cortivent et labourent les terres si come il affiert. Et de ces grantz gentz les petitz se mokent et les ascamissentr auxi corne nous ferroms des grantz geantz s’ils estoient entre nous. Il y a une bone cité entremy55 les autres ou y demoerent grant foisoun de celle petite gent\ [Lo2 fol. 69] et est la cité moult belle et moult grande. Et ly hommes grandes qe demoerent entre eux, quant ils engendrent enfantz ils sont auxi petit come ly Pigmein. Et pur ceo ils sont auques toutes Pigmeins11, qar la nature de la terrev est tiele. Ly Grant Chanw fait bien garder celle cité, qar elle est seenex. Et corne bien qe ly Pigmeinz soient petitz, ils sont bien resonables solonc lour age et scievent de sen et de malice assez.

De celle cité vait homme par le païs par mointes cités et par mointes villes jusques a une cité qe ad noun Jamchayy19 et est moult noble cité et moult riche et bien rendant. Et vait homme la pur querre touz marchaundises. Cele cité vaut trop au seignur du pays, qar il y ad touz les aunz de rente de celle cité, si corne sils de la cité dient, LMl1 z cumanz des florins d’or. Qar ils acomptent la touz par cumanz20, et vaut chescun cumant X11111 florins3, ore porroit homme assommer* corne bien ceo porroit estreb. Ly roy de ceo pays est moult puissant et nientmoinz il est dessouzc le Grant Chan. Et ad ly Grant Chan dessouz lyd XII tieles provinces21. En ceo pays as bones villes y a une bone custume, qar qy voet faire une feste de ses amis, il y a certeins hostiels en chescune ville

un cumant d’ florins vaut

naviers belles

Caramoran parmi Cathay

ou homme voet dire al hoste: «Faitez moy demain appariller a manger pur tant des gentz,» et dit homme le nombre, et devise homme ses viaundes, et puis dit homme : «Jeo voil tant despendre et noun plus. » Et tantost ly hostelier ferra appariller si bien et si bel q’il ne faudra rien, et mieux et plus tost et a meindre coust assez qe homme nel ferroit en son propre hostieF.

Et a X lieues de celle cité vers le chief de celle rivere de Dalayf, y ad une cité qe ad a noun [fol. 69 v°] Menkeg 22. En celle cité y ad une grant navie forment et sont toutes les niefs blanches corne noif de la nature du bois du bois mesmesh, et sont très béais niefs et grandes et bien 1 ordeinez et auxi bien qe s’ils estoient maisouns, ordeinez par terre ovesqes sales chambres et autres aisementz1.

De la vait homme par le pays par mointes villes et mointes citez jusques a une cité qe ad a noun Lanteryni 23 et est a VIII j ornées de la cité dessusdite. Ceste cité siet sur un grande rivere et large qe homme appelle Caramoran1�4. Celle rivere passe parmy Cathay et fait sovent grant damage quant elle croist trop.

[Chapitre XXIII]. Del Grant Chan de Cathay. Del roialté de soun palays. Et coment il siet a manger et du grant nombre des servantz qe ly servent

Cathay est un grant pays et bel et bon et riche et bien mercheantza. La vont ly merchantz touz les aunz pur querre espices et toutes autres merchandises et plus comunement q’ils ne font autre part. Et sachez qe ly merchantz qe vont de Janewe, ou de Venise, ou d’autre part de Lombardie ou de Romanieb, q’ils vont par mer et par terre XI mois ou XII ou plusc ascunefoiz avant q’ils puisent estre al isle de Cathay qe est la principale regioun de toutes parties de la et est du Grant Chand.

De Cathay, vait homme vers orient par mointes jomees et troeve homme une bone cité entre my les autres qe homme appelle Sugarmagoe2. C’est une des cités de tout le mounde mieux garnie de

roiaume grand et marchand

Le chemin XII mois

Sugarmago vers orient

Caidon de Tartane

palais du Chan

soie et de moût d’autres marchandises� Puis vait homme unqore vers orient a une autre cité auncieneg qe est en la province11 de Cathay, et delez cele cité ly Tartarins ount fait faire une autre cité qe ad noun [fol. 70] Caidoun13 qe ad XII portes, et entre deux portes y a toutdis une grande lieue si qe les deux citez, qe est assavoir la veil et la novelle, ount de circuit plus de XX lieuesL

En ceste cité est ly sieges du Grant Chan en un très bel palays4 et grant, de quel ly murs ount de circuit plus de deux lieues. Et dedeinz ces murs, y a toutes plein d’autres palaysk, et en le jardin de grant palays ad une montaigne sur lequel y ad un autre palays, et est ly plus beal et ly plus riche qe homme porroit deviser. Et tout entour le palays et la montaignette, y a moult des diverses arbres portantz moultz des diverses fruitez, et tout entour cel montaignette y a fossés grantz et parfondz. Et delez y a grant vivers d’un part et d’autre et si ad un beal pount a passer a travers de fossés. Et en ceo vivers1 a tant des ouwes savages et d’anet-tesm et des cignes et des heyrouns qe c’est sanz nombre. Et tout entour ces fossés et ces vivers est ly grant jardin tout plein des bestes savages", si qe quant ly Grant Chan0 voet avoir desdit ou prendre des bestes savages ou de oisealx, ils les voet chacer et prendre a ses fenestres sanz issir fors de sa chambre.

DEL GRANT CHAN DE CATHAY. DEL ROIALTÉ DE SOUN PALAYS 37 1

Cis palais, ou ly sieges est, est moult grant et moult bealp. Et par dedeinz le palais en la sale y a XXTTIT columpnesq de fin or, et touz les murs sont covertz1 des cuirs rouges qe sont des bestes qe homme appelle paciess, qe sont belles bestes et bien odorantz, si qe pur 1’ odour des pealx nul malveis aier ne porroit entrer el palais15. Celles pealx sont auxi rouges come sanc, et si luisantz countre le solail qe a peine les poet homme regarder. Et plusours gentz adorent celles bestes quant ils [fol. 70 v°] les veont pur la grant vertue et pur le bon odour qe elles ount. Et celles pealx ils prisent atant ou plus qe ils ferroient plates d’or. Et enmy le palays y a un mountour11* pur le Grand Chan qe est touz overez d’or et des pierres preciouses et de grosses perles, et as IIÏÏ angles de ceo mountour y a IIII serpentz d’or, et tout entour il y a d’or larges reitz, et recia faitz de soie et d’orv pendantz tout entour de ceo mountour. Et par dessouz de ceo mountourw sont ly conduitz des beverages q’ils beivent en la court l’emperour. Et delez ceo conduit y a moult des vessealx d’or ovesqez lesqueux cils del hostiel boivent au conduit. Et la sale du palaiz est moult noblement aoumez et moult merveilleusement et bien parez de toutes choses de quoy homme poet sale parer. Et primerement au chief de la sale est la thronex del emperour bien haute ou il siet au table, q’est des fines pierres preciousesy bordurez tout entour del fin or, et cel bordure est plein des pierres preciouses et des grosses perles. Et ly

pealx rouges adorés

degrez a mounter sont touz des diverses pierres preciouses et bendez de d’or. Et a senestre partie du siege del emperour est ly sieges de sa primere2 femme ou degrez plus bas3 qe cely al emperour. Et est auxi de jaspe borduré d’or et des pierres preciousesb. Et ly sieges de sa secounde femme est unqore un autre degrez plus [basc] et est auxi de jaspe et bordurez corne l’autred. Et ly siege de sa tiercee femme est unqore plus bas un degréf qe la secounde, qar toute foizg ad il troiz femmes ovesqez ly quelquez part q’il soit. Et après ces femmes, de ceo mesmeh cousté, seient les dames et les damoiselles de soun [linage]1 unqore plus bas solonc ceo qe elles sont. [fol. 71] Et toutes celles qe sont mariez ount un contrefait pié de homme sur lour teste d’un cubit de long et tout overez de grosses perles d’orient, et par dessouz est overez des pennes luisanz de paon ou de grue* auxi corne une timbre ou une creste de healmek, en signe qe elles sont en subjeccioun et dessouz piez de homme, et celles qe ne sont mie mariez ne y portent point. Et puis a la destre partie d’ em¬ perour siet primerement son eisnez filz qe doit regner après ly, et siet auxi un degré plus bas qe l’ emperour en tieles maneres de sieges1 come celles des emperessesm. Et après, cels seient de soun lignage solonc ceo qu’ils sont. Et si ad ly emperour" sa table tout soul qe est d’or et des

DEL GRANT CHAN DE CATHAY. DEL ROIALTÉ DE SOUN PALAYS 373

pierres preciouses et de cristal blanc ou jaune bordurée d’or° et des pierres, ou de amatiste, ou de lignum aloès, qe vient de ParadizP, ou de y voire bendez et bordurez d’or41. Et chescun de ses femmes ad auxi sa table par ly et ses fils et ly autres grantz seignurs qe seent après auxir. Et si n’ad table qe ne vaille un grant trésor. Et dessouz la table al emperour seent IIII clerczs a son piez qe mettent en escrit quanquez l’ emperour dit, soit bien soit mal, qar tout ceo q’il dit y convient qe y soit tenu, qar il ne puet sa parole changer ne repeller1*6.

Et devant la table del emperour, as grandes festes, l’em porte grandes tables d’or ouu il y a paouns d’or et moult d’autres maneres des oisealx touz d’or etv enamailez et moult noblement overez, et les fait homme dauncer et hauler en batant le paumesw, et en fait homme des grantz museries, si ceo est par artefice ou par nigromancie, jeo ne say. Mes il les faitx très [fol. 71 v°] beau voir7. Et sy est ceo grant mervaille cornent ceo poet estre. Mes tant puis jeo dire qe ces sont les plus subtilz gentz en toutes sciences dont ils se mellent et en toutes artificesy qe puis¬ sent estre par universe mounde. Qar de subtilité et de malice et de engin ils passent touz ceux du mounde, et ils le scievent bien. Et pur ceo dient ils q’ils voient des deux oils et ly christiens ne veoient qe d’un oilz, pur ceo qu’ils sont plus subtilitz après eaux. Mais toutes autres nacions ils dient estre avoeglez et en sciences et en overaiguesa8. Jeo mis moult

Cathaiens trop subtiles

une vigne de pierres précieuses

grant peine assavoir, mes ly maistre me dit q’il avoit vowé a son dieu q’il ne l’apprendroit a nully forsquez al eisnez de ses filz.

Item par dessure la table del emperour et les autres tables et par dessure une partie de la sale, y ad une vigne faite de fin or9 qe est estendue tout par dessure, et y a plusours trechchesb* des roisins, des blancz, jaunes, rouges, vertz et noirs, toutes de pierres preciousesc. Ly blancz sount de cristal et de bericle et de yris, les jaunes sont de toupaces, les rouges du rubis, de grenaz et de alabandines, les vertz sont des esmeraudez, des perides et des crisolites, et ly noirs sont des oniches et des geracitesd. Et sont touz si proprement faitz q’il semble q’ils soient touz proprement6 roisins10.

Et devant la table del emperour estoient ly grant barouns et ly autres qe ly servent. Mes nul n’est si hardy dire un mot si ly sires ne parle a ly, si ceo ne sont menestriers qe dient chanceouns et gestesf ou autres reve¬ ries8 pur l’emperour alesserh*. Et tout la vesselment de quoy l’em sert en ses sales et en [fol. 72] ses chambres sont de pierres preciouses espe-cialment as grandes tables, ou de jaspe, ou de cristal, ou d’amatistes, ou de fin or. Et si ad hanaps des esmeraudes et des saphirz, de toupaces, de peridoz et des plusours autres pierres. De vesseal d’argent n’y ad point1, qar ils ne prisent tant argent q’ils doignent faire vesseaP, mes ils en font degrez et pilieres et pavementz des sales et des chambresk.

DEL GRANT CHAN DE CATHAY. DEL ROIALTÉ DE SOUN PALAYS 375

Devant le huis de la sale sont esteantz* mointz barouns et mointz chivaleres pur garder qe nul n’y entre1 si ceo n’est de la volonté et du commandement de seignur, ou q’ils seient servantz ou menestriers del hostiel, et nul autre n’est si hardy d’approcher a l’huis de la sale. Et poiez savoir qe my compaignounm et moy ovesqez noz valiez le servismes as souldeez par l’espace de XV mois11 contre le roy de Mancy a qy il avoit guerre11. Et la cause fust pur ceo qe nous eusmes si grant talent0 de voir sa noblesse et l’estât de sa court et l’ordinaunce et le govemement s’il estoit tiel come nous l’avoioms oÿ dire. Et certes nous troevasmes de grant ordinaunce et de noblesse, de excellence, de richesse et de mervailles en sa court?, plus assez qe l’em nous avoit dit. Et jamès ne l’eusoums creu, si nous ne l’eusoms veu, qar a peine porroit nul crere la noblesse ne la richesse et la multitude des gentz qe sont en sa court s’il ne le veoit. Qar ceo n’est mie corne par decea, qar ly seignours par decea ount au moinz de nombre de gent q’ils poentq, et ly Grant Chan ad touz les jours gentz a ses despens auxi corne sanz nombre. Mes l’ordinaunce, [fol. 72v°] ne costage en vivres, ne la honesteté, ne la netteté1-n’est mie parable a la guise de cea. Qar la touz les comuns mangent sanz mappe sor ses genilz et mangent toute maneres de char et poy de payn. Et après manger ils forbissent lors mains a lors girounss, et si ne mangent qe une foiz le jour12. Mes ly estât de seignours est très grand très riche et très noble1. Et come qe ascun gent ne me vourroient croire, et q’ils tendront

Mandeville soldat du Cham Cathai XV mois contre le Roy Mancÿ

a fable a eux deviser la noblesse de sa personne" et de soun estât et de sa court et de la grant multitude des gentz q’il tientv, nientmoinz en dirray jeo une partie de ly et des ses gentz solonc ceo qe j’ay veu, la guise et l’ordinaunce, en partie et par plusours foiz. Et qy vodera il me crerra si ly plest et qe ne vodera il s’en lerraw, qar jeo say bien qe si ascun ad esté el pays par delà, corne bien q’il n’ait esté jusques a lieu ou ly Grand Chan demoere, il avera tant oÿ parler de ly et de soun estât q’il me crerra legierement. Et cils qe averont esté en cely pays et en l’ostiel de Grant Chan saveront bien si jeo die veoir. Sy ne lesseray mie pur ceux qe rien ne scient et qe rien ne croient s’ils ne le veoient de deviser une partie de ly et del estât q’il meigne quant il vait d’un pays en autre et quant il fait festes solempnes*.

DEL GRANT CHAN DE CATHAY. DEL ROIALTÉ DE SOUN PALAYS 377

[Chapitre XXIV]. Purquoy homme l’appelle Grant Chan. De l’estil de ses lettres et de l’escripture entor ses sealz, le grant, et le petit

Sy vous dirray primerement purquoy homme l’appelle Grant Chan. Vous devez savoir qe tout le mounde estoit destruit par la fluvie de Noé forsquez Noé et sa femme et lors enfantz. Noéa avoit III fïlz, Sem, Chan et [fol. 73] Japhez, cis Cham fust cil qe vist le dos de soun piere* dormant discovert15 et le monstroit au doy et se mokoit de ly. Et pur ceo fust il maldit et Japhez toma soun viaire en autre partie et le covery2. Cils III freres seiseront tout la terre, et cis Cham pur sa cruelté prist la plus grande partie et la meillour partie orientelec qe est appelé Asie, et Sem prist Affrique, et Japhez prist Europed. Et pur ceo est la terre partie en troiz parties3. De ces troiz freres, Cham fust ly plus grant et ly plus puissant, et de ly descendirent plus de generaciouns qe des autrese. Et

PURQUOY HOMME L’APPELLE GRANT CHAN

de soun fils Chus nasquy Nembrothf ly géant qe fust ly primer roy qe unques fust el mounde, qe comencea a founder le tour de Babiloigne4. Et ovesqez ceo ly enemys d’enfem venoient sovent coucher ovesqez femmes de sa generacioun et engendroient diverse gentz monstres et gent deffigurezg, ascuns sanz testes, ascuns as grantz orailles, ascuns a un oil, ascuns geantz, ascuns au pié de chevalh et autres as autres membres deffacounez1. Et de cette generacioun de Cham sont venuz ly païene gent, et les diverses gentzi qe sont as isles de mer par toute Ynde, et pur ceo q’il estoit ly plus puissant et nul ne poait encontrer lyk, il s’ap-pelloit filz de dieu et soverain1 de toute le mounde. Et pur ceo ly Cham, cis empereres s’appelle Cham et soverainz de touz, et de la generacioun [de Sem sont venuz lez Sarazins, et de la generacioun de Japhezm] est venuz le poeple de Israël, et puis nous qe demorroms en Europe11. C’est l’opinioun qe ly Syrienz et Samaritainz ount et q’ils m’avoient donez a entendre avant qe jeo alasse vers Ynde. Mes puis troevay jeo tout autre-

Chus filz de Cham père de monstres

Cham père de paÿens

Chan, non Cham, de Cathaÿ

Les VII nations de Tartaires, an° 1160

Chan Guys premier Empereur an° 1160 par vision.

ment0. Nientmoinz vérité est qe ly Tartarins et cils qe demoerent en la grande Asie15 descendirent de Cham, mes ly empereres de Cathay ne s’appelle mie Cham, mès Chan�, si vous diray la vérité cornent. [fol. 73 v°] Il n’ad pas plus de VIII� aunz qe toute Tartarie estoit en subjeccioun et en servitute des autres naciouns enviroun5, qar ils estoient tous besteaux et ne fesoient qe garder bestes et mener en pasture. Mes entre eux, ils avoient sept naciouns1 principalx qe estoient soverainz de touz eux, desqueux la primere naciouns ou lignage est appellé Tartar1, ces sont ly plus nobles et ly plus prisés. Ly secunde lignage est appellé Tanghotu, ly tiers Eurathv, ly quart Valairw, ly quint Semochx, ly sisine Menglyy, ly septisme Cobooch2 6. Ore avient ensy qe du primer lignage il y avoit une prudhomme viel et n’ estoit mie riche, qe avoit a noun Chan Guys3. Cis geust une nuyt en son lit et vist une avisioun qe il venoit devant lyb, un chivaler tout blanc et armé des armes blanches et seoit sur un blanc cheval0 et ly dit: «Chan, dor tu d? A toy m’envoie le dieu

immortel et est sa volonté qe tu diez a VII lignagese qe tu soiez lorf emperour. Qar tu conquerras les pays qe sont entour, et seront ly marchi-santz en votre subjecioun ensy qe vous avez esté en lour. Qar ceo est la volunté de dieu immortel. » Et quant il vient au matin, Changuys se leva et ala dire as VII lignages8, lesqueux se mokoient de luy et disoient q’il estoit assotiz et s’en party tout hounteus. Et la nuyt ensuiant, cis chivaler blanc vient vers VII lignages et lour comaunda de par le dieu immortel q’ils feissont lour emperour de Chan et ils seraient hors de toute subjec-cioun et tenroient les autres regiounsh entour eux en lour1 servitutte*. Si qe lendemain ils eliserant Changuys pur emperour et ly firent seoir sur une feutre noir et puis [fol. 74] ovesqes le ffeutre ils le leverant a grant solempnité et l’assistrent en une chaierek et ly firent touz reverence et 1’ appellerent Chan si come ly blanc chivaler l’avoit appellé. Et quant il fust ensy élit il voloit assaier* s’il poait fier en eaux, et s’ils voloient estre obeisantz. Si fist adonques plusours estatutes et ordinaunces q’ils appellent Ysa Chan1. Ly primer estatut fust q’ils obéissent et creissent en dieu immortel et tout puissant q’il les voleit jecter de servitute et qe toutdis ils l’appellassent en lour aide en toutes besoignes. L’autre estatut fust qe touz les hommes du pays qe poaient armes porter feussent nombrésm, et a chescun X lur bailla un maistre11, et a C un maistre, et a M11 un maistre, et a X M11 un maistre0. Après il comaunda a touz les prin-

Coronné sur ung feutre

Ysa Loy Chan

premier guerre

cipaux de VII lignages q’ils lessassent et renunciassent a quanquez ils avoient de heritage, et qe de illecques en avant ils se tenissent a paiez de ceo q’il lour dorroit de sa grace et ils le firent tantost. Aprèsp il commanda as principaux dessusditz qe chescun feit venir soun eisnez filz et de lour propre mains chescun copast la teste a son filz sanz delay, et tantost ly commaundement fust acomply. Et quant ly Chan vit qu’ils ne mettoient point de obstacleq en chose q’il comaundast, il pensoit q’il poait bien fier en eux, et il comaunda tantost q’ils fussent touz appa-rillez* pur servir sa banere7. Et puis ly Chanr mettoit en subjeccioun toutes les terres enviroun.

Après avient un jour qe ly Chan chevachoit a poy de compaignie pur regarder la force du pays q’il avoit gaignés, si encontra grant multitude de ses enemys et pur doner bon ensample a ses [fol. 74 v°] gentz1 se fery primes dedeinz les enemys, et la fust il abatuz de son chival et ly chival occis. Et quant les gentz virent lour seignur a terre ils furent touz abahizu et quidoient q’il fiist mort. Si se mistrent touz a fuir et les enemiz chaceoient après, qar ils ne savoient mie qe ly empereres fustv demorrez. Et quant ils furent éloignez pur les autres chacier, ly empereres soy ala rescounderw* en une espès bois. Et quant ils estoient retomez de la chace, ils aloient querre parmy ceo boysx s’il y avoit nul rescounduzy * et troeveront plusours et les mistrent au mort. Et si q’ils aloient cerchantz

vers le lieu ou ly Chan estoit, il viront un oiseal qe homme appelle bubo1 seoir sor une arbre dessure ly. Si disoient entre eux qe la n’y avoit nully puisque cis oiseal estoit sur cel arbre3, et ensy retomerent autre part et fiist l’empereres sauvé de mort. Si s’en party secrètement de nuyt et ala vers ses gentz qe en furent moult haitizb* de sa venue et rendirent graces a dieu immortel et a cel oyseal par qy lour seignur estoit sauvez. Et pur ceo sur touz oiseals du mounde, ils honourent cel oiseal, et qy puet avoir de la plume il la gardec moult preciousement en lieu de reliqes, et la portent sur lour teste ovesqes grant reverence, et quident estre benurezd et sauvez de touz perils cils qe les ount. Et pur ceo portent ils touz plumes sur lour testese. Après ceo, ly Chan se ordena et assembla ses gentz et ala sur ceaux qe l’avoient assailly et les destruit et mis a servi¬ tute8.

Et quant ly Chan avoit gaigné et mis a subjeccioun touz les terres et le pays de cea le mont Belyanf 9, ly chivaler blanc vient a ly autre foiz en dormant et ly dit: «Chan, la volunté de dieu immortel et tout puis¬ sant8 est qe tu passez le mont Belyan, et le gaigneras la terre et metteras en ta sub [fol. 75] jeccioun plusours naciouns. Et pur ceo qe tu ne treuvez point de bon passage pur aler vers ceo paysh, va au mont Belian qe est sur la mer et t’agenoille IX foiz contre orient en le honour de dieu immortel, et il te monstrera1 le chemin par ou tu passeras. » Et ly Chan le fist ensy, et tantost la mer qe touchoist al montaigne se comencea retrere et monstroit bele voie de IX piez de large. Et ensy il passa ovesqez ses gentz et gaigna la terre de Cathay qe est ly plus grant

Belian mont a la mer

La mer de Orient par Belian mont chemin a Cathay

XII saiettes en fardeau

roialme qe soit el mound©). Et pur ces IX agenoillementz et pur les IX piés de chemin, ly Chan et touz les Tartarinz ount depuis le nombre de IX en très grant reverence. Et pur ceo qek voet faire present soit des chivalx, ou des oysealx, ou d’arches, ou de saiettes, ou de fruit, ou d’autre chose1, toutdis il envoient le nombre de IX. Si est ly presentz plus benignement receuz qe s’il y avoit C ou CC. Qar y lour semble qe cest nombre soit saintefié, pur ceo qe le messager"1 de dieu immortel le devisa".

Item quant le Chan avoit gaigné le pays de Cathay et souzmis plusours pays enviroun, il cheust en maladie et senty bien qe ly coveneit morir°. Si dit a ses XII filz qe chescun ly apportast une de ses siettes et ils le firent tantost. Puis il dit qe homme les liast ensemble de III liensp et puis il les bailla al eisnez de ses filz, et ly dit q’il les brisast tout ensemble, et ly filz s’efforcea, mes il ne les poait briser�. Si ly dit ly Chan q’il les baillast al seconde et puis as autres de l’un a l’autrer, mes nul d’eaux ne les poait briser. Si dit ly Chan au plus jeovene: «Desseverez* l’un de l’autre et brisez chescune par lys, » et il si fist1. Et puis dit ly Chan al eisnez et as autres, pur quoy il ne les avoient [fol. 75 v°] briser. Et ils respondirent q’ils ne poaient pur ceo qe elles estoient liez ensemble. «Et purquoy, dit il, les ad votre petit frere brisez ? “-’’Pur ceo, font ils, qe elles estoient desseverez* l’un de l’autre". » Et adonques

dit ly Chan: «My enfantz ensy est il de vous, qar tant qe vous serez ensemble liez de III liens d’amur, de loialté et de concorde nul ne vous porroit grever. Mes si vous soiez desseverez* de ces liens qe ly un n’ayde a l’autrev, vous serez destruitz et mis a nientw. Si vous en souveignesx et amez l’un a l’autre si serez seignours et soverainz de touz10. »

Et quant il avoit fait ces ordinaunces, il deviay et regna après ly Ettocha2 Chan son eisnez filza. Et ly autres freres alerent gaigner mointe païs et mointe regioun jusqes a la terre de Prusseb et de Rossie et se firent appeller Chan. Mes ils estoient touz obeissantz a lour eisnez frere, et pur ceo estoit il appelé Grant Chanc, et toutdis puis si sont ensy appeliez. Après Ettocha regna Guyo Chand, et puis Mango Chan qe fiist bon chris-tien baptizé et dona lettres de perpétuelle pes a touz christiense n, et envoia son frere Halaonf ovesqez grant multitude des gentz pur gaigner la Terre Sainte et pur la mettre6 en mains des christiens et pur destruire la loy Machometh et pur prendre le Califfe de Baldak qe estoit empe-reres et sires de tous les Sarrazinsh. Et quant cis Califfe fust pris l’em treuva tant de tresour qe en tout le remenant du mounde en deveroit1 a peynes tant avoir. Si le fist Halaon venir devant ly et ly dit purquoy il n’ avoit pris assez de soudeors pur une partie de ce trésor pur deffendre

Ettocha II Chan Tartars en Rossie

Sugo III Mango Till christien Halaon tartar vaincut le Calif de Babilon Baldath et Judea

Cobila V Chan christien. Jong cité en Cathai

Le titre de gran Chan

soun pays. Et le Califfe respondi q’il quidoit avoir assez des gentz> propres. Et adonques dit Halaon: «Tu estoiez auxi come [fol. 76] dieu des Sarrazins, et ly dieus ne deivont point manger de viaunde mortelk, et pur ceo tu ne mangeras qe pierres preciouses et perles1, et le trésor qe tu amoiez tantm. » Si le fist mettre en prisoun et tout son trésor delez ly, et la morust de faim et de soif. Et puis eust Halaon gaigné11 toute la Terre de Promissioun et mis en mains des christiens, mes ly Grant Chan morust, sy fust ly affaires tout empeschez0 12 .

Après Mango Chan regna Cobilap Chan qe fust auxi christiens et regna XLII aunz. Il founda la grande cité de Jong en Cathay qe est plus grande assez qe ne soit Rome13. Ly autres Grant Chan qe vient après devient païens, et touz les autres auxi.

Ly roialme de Cathay est plus grant roialme qe soit en moundeq. Et auxi ly Grant Chan est ly plus puissant empereres qe soit souz le firma¬ ment. Et ensy s’appelle il en ses lettresr: Chan filius dei excels is omnium universam terram colendum summus Imperator et dominus omnium dominandum. Et la lettre entour son petit1 seal est tiel : Dei fortitudo

omnium u hominum Imperatoris sigillum. Et de son grantv seal est l’es-criptioun tielw : Deus in celo et Chan super terram ejus fortitudo omnium hominum Imperatoris sigillumx u. Et come bien q’ils ne sont meintenant christiens, nientmoinz ly empereres et touz ly Tartarins croient en dieu immortel. Et quant ils voillent ascun manacier ils dient : «Dieu sciet bien qe jeo te ferray tiele chose.» Si avez oÿ purquoy il s’appelle Grant Chany.

[Chapitre XXV]. Del govemement de la court le Grant Chan quant il fait festes solempnes, de ses philosophes. Et de soun array quant il chivache par le pays

[fol. 76 v°] Ore vous dirray le govemement de la court de Grant Chan quant il fait festes solempnes ceo est principalment quatre foiz l’an. La primere feste est de sa nativité, l’autre de sa presentacioun en lour Moseach8 c’est en lour temple ou ils font un manere de circonsi-cioun2. Et les autres deux festes sont de les ydolesb, la primere est quant l’ydole fust primerement mis en lour Moseach et entronizéc, l’autre quant l’ydole comencea primes a parler ou faire miracles. Plus ne fait il des festes solempnes s’il ne marie de ses enfantzd. Ore sachez qe a chescun de celles festes y ad mult grant poeple et mult bien ordeiné et mult arraieze par milleniers par centeniers ou par diseiniers. Et sciet bien chescun de quoy il doit servir si entent chescun si bien a ceo q’il doit faire q’il n’ad nul defautef. -

im festes par an en Cathay

3000.mille Barons (sic)

trop riche tresour

Il y a primerement ordeinez M11 M11 Mü Mxl barouns riches et puis-santzg pur garder govemer et ordeiner la feste et pur l’emperour servir. Et cestes festes solempnes sont faitz dehors en tentes faitz de draps d’or et de tartaires mult noblement11. Et touz cils barouns ount coronnes d’or sur lour testes mult nobles et mult riches1 as pierres preciouses et as grosses perles d’orient, et sont touz vestiz de draps d’or ou de tartaires ou de camochaz a plus faitissementJ qe homme puet en mounde deviser. Et sont celles robes orfraseez tout entour et semez des pierres et des perles mult richement, et ils le poent bien faire, qar draps d’or et de soie sont a meillour marché assez qe ne sont draps de layne ycyk. Et sont cils M11 M11 Mxl Mxl barouns deviseez en HH compaignies1 et chescun millier [fol. 77] est vestuz des draps tout de un colour et si bien aomez et attirez si richement qe c’est mervaille a voerm. Ly primers milliers qe est [de]n ducs, de countes et des marchiz et des amirauz sont touz vestuz0 des draps d’or tissuz a soie vert et bordurez d’or etp des pierres preciouses si corne jeo vous ay dit. Ly secund milliers est tout vestiz des draps diap-prés de soie vermaille as overaignes d’or et as orfraiz et as perles mult noblement ovrésq. Ly tierz milliers, de draps de soie pourpre ou ynde. Et ly quart milliers, des draps jaunes1. Et touz lors vestementz sont si noble-

DEL GOVERNEMENT DE LA COURT LE GRANT CH AN. . .

ment et si richement ovrez d’or et des pierres et des perles qe, si un homme de ceo pays avoit un seul de lors robes, il porroit bien dire q’il ne seroit mie povres. Qar ly or les pierres et les perles vaudrient un grant tresour par decea, plus qe ils ne font par delas. Et ensy qe ils sont appa-rillez1 * ils vont II a II ordeinement devant l’emperour sanz mot dire fors-quez eux encliner, et chescun porte devant ly une tablette de jaspe ou de yvoire ou de cristal, et vont ly menestriers devant eux sonantz mult de diverses instrumentz. Et quant ly primers milliers est ensy passez et ad fait sa monstre, si se tret a une part. Et puis entre11 ly secund milliers et fait auxi, et puis ly tiers, et puis ly quart, et nul de eux ne dit un seul motv.

Et a une cousté de la table de l’emperour seent plusours philosophes philosophes sages des plusours sciencesw corne de astronomie, de nigromancie, de geomancie, de piromancie, de ydromancie, de augurriex et des plusours autres sciencesy. Et ascuns ount devant eux astrolabes d’or, ou speres2, ascuns l’osa de la teste d’un [fol. 77 v°] mortb, ascuns vesseaux d’or plein de zablon, ascuns vesseaux plein de [carbonz]c ardantz, ascuns

misteries de philosophes.

vesseaux d’or plein d’eawe et ded vin et de oile et ascuns oraloglese mult noblement ovrez et plusours autres maneres des instramentz solon lour sciences. Et as certeines houres, quant il lour semble q’il soit tempsf, ils dient as valiez devant eux qe sont députez a complir lour commande¬ ment: «Ffaitez pees. » Et adonquez dient ly valiez: «Ore pees, escotez.»g Puis dit l’un de philosophes: «Chescun face reverence et encline al emperour qe est filz de dieu et seignur soverain de touz autres du mounde qar il est meintenant houre. » Et lors chescun basse sa teste vers la terre. Et puis dit cis philosophe: «Levez souz... » Et puis a un autre houreh dira un autre philosophe: «Mettés le petit doy en vostre oreille1. » et tantost ils le font. Et puis a une autre houre dit un autre philosophe*: «Mettez vostre main devant vostre bouche», et ils le font. Et puis dit un autrek : «Mettez votre main sor vostre teste », et ils le font. Et puis dit homme q’ils oustent et c’est fait. Et ensy de houre en autre1 ils dient diverses choses, et dient qe celles choses ount mult grant miste-riem. Et jeo lour demaunday a part quel misterie11 et quelle significacioun celles choses avoient. Et un des mestres0 me respoundy qe ly basser de la teste a celle hourep avoit tiel misterie qe touz cils qe le avoient bassé seroientq a toutdis mais obeissantz et loials al emperour, qe pur dounsr

DEL GOVERNEMENT DE LA COURT LE GRANT CHAN. . .

ne pur promesse ils ne porroient jamès estre corrompuz, ne encliner pur nul avoir a ly faire trahisoun. Et de doy mettre en le oreille, ils disoient qe nul de ceux ne porroient oyer parler ne dire nulle chose [fol. 78] contraire al emperour q’il ne le deisist tantost, s’il fust unqore soun piere ou soun frere qe l’eust dits. Et ensy de chescune chose q’ils dient et q’ils font faire ils devisent diverses misteries. Et soiez certeinz qe homme ne fait1 milles choses qeu al emperour apparteignent ne draps, ne pain, ne bainv, n’ autre chose forsquez toutdis as certeins houres qe ly philoso-phesw devisent. Et s’il sourt guerre al emperour nulle part, ou qe homme i le face ascun contraire* en toute sa terre, cis philosophes le vient tantost et le dient al emperour et a soun consail : «Sire, l’em fait meintenant tiele chose en vostre terre et en tieles parties. » Et tantost ly empereres envoie vers celles parties.

Et quant ly ditz philosophes ount ensy parfait lour comaundement, I ly menestriers comencent a sonery chescun de soun instrument l’un

! après l’autre et font un grant mélodie3. Et quant ils ount une piece sonez

des instrumentz, un des ministres del emperour mounte en haut2 sus un I estage ovrez mult faitisement et crie et dit: «Faites pees.» Et puis

\ chescun se teise et lors sont touz cils de la parenté de emperour appa-

rillez mult noblement des draps d’or et ad chescun3 apparillez* des chivalx blancz tantz corne il poet finer. Et puis dit ly senescal de la court : «N de D»b et nomme primerement le plus noble: «Soiez apparillez a fiel nombre des chivalx blancz pur servir le soverain emperour vostre

seignur. » Et autre tielc : «N de D soit auxi apparillé a tant de nombred et autre tiel a tant. » Et ensy nomme touz ceux de la parenté del emperour l’un après l’autre. Et quant il les ad touz nomez, ils entrent l’un après l’autre et présentent6 les chivalx blancz al emperour et passent outre. Et puis après trestouz ly autres barouns [fol. 78 v°] chescun ly donne un present, ou joyau, ou autre chose solonc ceo qu’ils sontf. Et puis après touz les prelatz de lour loy, et religious et autres8, chescun ly donne ascune chose. Et puis quant ils ount touz offry al emperour11, ly plus grant de prelatz donne la benecioun en disant une orisoun de lour loy.

Et puis comencent ly mensetriers autre foiz a soner1, et quant ils ount une pièce soné, homme les fait taiser et fait homme venir devant l’ emperour leouns privées et autres bestes et aigles et voutoursJ et plusours maneres des oisealx et pesshouns et serpentz pur ly faire reve¬ rence, qar ils dient qe toute creature vive doit obeier a ly et ly faire reverencek. Et après y vignent joglors et enchauntors qe font trop de mervailles, qar ils font venir en l’aier le solail et la lune par semblaunce pur ly faire reverence qe donnent si grant clarité qe a peynes l’un veoit l’autre. Et puis font la nuyt si qe homme ne veoit goûte1, et puis ils font revenir la jour. Et font venir dauncesm des plus béais damoiseals du mounde, ceo semble as gentz. Et puis font venir

i des autres damoiselles11 portante des coupes d’or pleine de lait des ! jumentz0, et donent a boire as seignurs et as dames. Et puis font venir des | chivalers joustantz en lour armesp mult faitisement de laymieres* et autre j hamoisq qe a jouste afïiert, et froissent lour launces bien et roidementr si qe j ly tronsonz voulent par toutes les tables. Et puis font venir chaces des cerfs j et des cenglers et des chiens currantz et tant font de diverses choses qe est j mervaille a veer. Et fait homme de tiels jeux jusques a lever8 des tables4. j Cis Grant Chan ad mult grant gent pur ly servir si corne jeo vous ay autrefoiz dit, qar [fol. 79] il ad des menestriers qe sont touz a ly le nombre de XIII cumantz. Mes ne demoerent mie touz1 ovesques ly, qar touz ly menestriers qe viennent devant ly de quelquez nacioun q’ils soient il les fait retenir de soun hostiel et sont mis en escrit. Et pur ceo, j come bien q’ils aillent par toutes terres, toutefoiz se reclament ils pur lyu,

j et pur ceo y a si grant multitude� Et des valletz qe gardent oysealx, oyseaulx

oustours, grifaux, esperviers, ffaucons gentilz, laniers, sacres, papegaux parlante et oysealx chantantzw. Et auxix de bestes sauvages et des

valletz phisiciens 30 (sic)

Barons christ.

monoÿ de cuir papier

olifantz� pnvez et autres baboins, singos2, marmoz et autres diversetés3, si ad XV cumanz de valletsb. Et des phisiciens christiens il ad CC, et des mires christiens il en ad CCX et si ad XXe Sarrazins, qar trop se fie l’emd plus en l’overage des christiens qe des Sarrazinse. Et l’autre comune familief est auxi some sanz nombre et si ount touz lour necessaires de la court del emperour. Et si ad en sa court plusours barouns et servitors qe sont christiens et convertyz a la bone foy par les prechementz des reli¬ gious christiens qe la demoerent2. Mes il y a plusours qe ne voillent mie qe homme sache q’ils soient christiens5.

Cis empereres puet despendre tant corne il voeth sanz estimacioun, qar il ne despent ne ne fait point de moneye fors de cuyr enpreintez ou de paper. Et y a de tiele moneye de plus grant pris et de plus petit solonc la diverseté du senial qe y est1. Et quant celle moneye ad tant corru qe elle se gauste, adonques homme la porte al tresorer* l’ emperour et il lour baille de la novelle moneye pur la viellek. Et celle moneye vait par tout

soun pays et par toutes ses provinces, qar par delà ils ne font moneye d’or ne d’argent, [fol. 79 v°] Et pur ceo poet il assez despendre et del or et del argent qe homme porte en soun pays6.

Il fait toutdis aoumer1 soun palays et faire diverses choses et changer et muer solonc ceo qe ly plestm. Il ad en sa chambre en un des pilers d’or un rubis charboucle d’un pié du long" qe de nuyt enlumine toute la chambre7. Il y a mult d’autres pierres preciouses et moult0 d’autres rubiz, mes cella est plus grant et ly plus preciousp. Cis empereres demoere en esté en une cité qe est vers byse qe ad noun Saduzq et lar fait il assez froid. Et en yver, il demoere en la cité de Camaalechs qe est un bien chaud1 pays. Mes le pays ou il demoere plus comunement c’est a Caydo ou a Jongu8 qe est un bon païs et assez bien attemprez solonc le pays de la, mes a ceux de ceo païs seroit il trop chaudv.

Et quant ly dit empereres voet chivacher d’un païs en autre, il fait ordeiner IIII hostes de ses gentz, dont ly primer host vait devant ly un jour, qar cis hostw gist la nuyt la ou ly empereres gist lendemain. Et la troeve chescun ses necessaires. Et en ce primer host y ad des gentz L cumanz, quoy de chival, quoy de pié, dont chescun cumant amounte X Mxl si corne jeo vous ay autrefoiz dit. Et un autre host vait en cousté a destre a demie jomée près, et un autre vait a senestrex. Et en chescun host

palais d’or

progresse de le gran Cam IIII hostes 2000 mille hommes

un cumanz est X mille

Chariot de lignum Aloes

y ad bien atant de gentz come en le primer host. Et puis est ly quart host qe est unqore plus granty qe nul de autres et vait ovesqez ly par derrière ly le tret d’un arc. Et chescun host ad ses jomees ordeinez en certeins lieux ou il deivont demorer la nuyt et la troevent ils quanquez lour neces¬ saires. Et s’il advient qe ascun del host moert, tantost homme met un autre en son heu si qe [le]z nombre est toutdis entier.

Et sachez qe ly empereres en [fol. 80] sa personne ne chivache pointa, auxi ne font ly autres grantz seignurs par delà, si ceo n’est qe ils voillent aler ascune part secrètement ovesqez poy des gentz pur estre mesconuz. Qar il vaitb en un chariot a IIH roes sur quoy il y a une belle chambre faite d’un manere de boys qe vient de Paradiz terrestre qe homme appelle lignum aloes , qe les fluvies de Paradiz meynent hors en la saisoun si corne jeo vous ay autrefoiz dit9. Et si est celle chambre mult odorant pur cause de ceo bois, et est la chambre toute coverte par dedeinz des plates de fin or ovesqez pierres preciouses et ovesqez grosses perles. Et quatre olifantz et quatre grant destriers0 touz blancz et covertz de riches coverturesd meignent ceo chariot, et quatre ou V ou VI des plus grantz seignurs vont entour6 le chariot mountez et apparillez* mult noblement, si qe nul ne approche le chariot forsquez cils seignurs si l’ empereres n’appelle ascun pur parler a ly. Et sur la chambre du chariotf en quoy il siet sont assiz sur une perche IIII ou V ou VI girfautzg [aufin qe]h, si l’emperour veit nul oiseal savage q’il voil prendre, ou q’il

voil veer le desduit1, il lesse voler un de ses girfautz et puis après un autre quant il ly plest et ensy prent le desduit en passant par my la pays. Et nul ne chivache devant ly de sa compaignie mes touz après ly. Ne nul n’ose approcher le chariot d’un tret d’un arc forsquez cils seignurs qe sont entour ly. Et tout le host vient belement après ly ou il y a grant multitude. Et auxi en un tiel chariot et a tiels hostez ordeinez y vont les emperesses d’autre part, chescune par ly a IIII hostz si come ly empereres, mes noun pas a si grant multitude des gentz. Et ses eisnés filz vait par autre chemin en un autre chariot en celle [fol. 80 v°] mesme guise. Si ount entre eux atantz des gentz qe ceo est mervaille a veer et nul ne crerroit le somme s’il ne la veoit. Et ascune foiz avient quant ils ne vont mie loinz qe les emperesses et ly enfantz vont touz ensemble, et sont lour gentz touz medlez et devisez en IIII parties soulement.

Item, ly empires de ceo Grant Chan est devisés en XII provinces, et en chescune province y a plus de Mü M11 citez et des villes sanz nombrekl°. Ceo païs est mult grant qar il y a XII roys principalx en celles XII provinces. Et chescun de ces rois ad plusours rois dessouz ly1, et touz sont obeissantz a le Grant Chan. Et dure sa terre et sa seignourie tant qe l’em irroit mie de un chief jusques al autre et par mer et par terre en plus de VII aunzm.

Et par my le desert ou l’em ne troeve milles villes, y a hostiels ordeinez par jomées ou ly trespassantz troevent tout ceo qe mestier lour est pur aler par le pays. Et si ad une merveillouse custume par le pays", mes elle est profitable, qe quant ascune0 chose contraire ou ascune novelle qe touche l’emperour vient el pays, ly empereres sciet celles

L’Emperesse en hoste a part.

Empire del gran Chan, XII provinces et 4 mil cités

VH ans de chemin

tout novelle par poste au Chan

feste dez citez en passant Empereur

novelles en un jour de III jomées loinz ou de plus, qar ly ambassedours montent tantost sur dromedaires ou sur chivalxP et chivachent fiant*1* tant come ils poent jusques vers un de ces hostiels. Et quant ils appro¬ chent a cel hostieF ils sonnent un com, et tantost cils del hostiel entent bien qe ascunes novelles viegnent, et apparille tantost un autre pur prendre les lettres et pur correr avant as autres hostiels si come l’autre ad corus jusqes la. Et ly autre demoere la et repast* ly et sa beste, et ensy font ils de hostiel en hostiel tant qe ils viegnent al emperour, et pur ceo ad il tantost les novelles. Et auxi quant l’emperour envoie ses corrours hastivement [fol. 81] par le pays, chescun ad un large correie1 pleine de campaynettesu, et quant ils approchent ensy de hostiels des autres corrours qe sont auxi ordeinez par jomees, ils sonnent lors campanettesv et tantost ly autres apparille et court sa voie jusques a un autre hostiel. Et ensy courtw ly un al autre mult isgnelement, et sont cis corrours appeliez Chydydo x solonc lour langage c’est a dire messagersy n.

Item quant ly empereres vait ensy de pays en un autre si corne jeo vous ay dit, et il passe par my les citez et les villes, chescun fait feuz devant sa maisoun et met dedeinz poudre des choses bien odorantz pur

doner bon odour au seignour* et toutes gentz s’agenoillent encountre lyb et ly font grant reverence. Et la ou ly religious christiens demoerent si come ils font en mointe cité en la terre, ils ly vont devant a processiounc ovesqez la croiz et l’eawe benoite, et chantent: «Veni Creator Spiritus etc» a haute vois, et vont vers ly. Et quant les oit il comaunde a ses seignurs qe chivachent delez ly q’ils facent venir ces religiousd, et quant ils approchent et il veit la croiz il ouste sa galahoth? qe siet sur sa teste en guyse d’un chapeauf de feutre, qe est fait d’or et des pierres preciouses et de grosses perles, et est si riche qe homme le priserait bien une roialme en ceo pays, et s’encline a la croiz. Et puis ly prélat de ses religious dit devant ly des oreisouns et puis ly donne la benecioun ovesqez la croiz et il s’encline a la benecioung mult devoutement. Et puis ly donne ascuns fruit en nombre de IX en un plateal d’argent, ou poires, ou pommes, ou autre fruit et en prent une et puis l’em donne as autres seignurs qe sont entour ly, qar la custume est tiele qe nul estrange ne doit venir devant ly qe ne ly donne ascune chose solonc lah [fol. 81 v°] loy auncienne qe dit: «Non1 accedat in conspectu meo vacuum. » Et puis ly empereres dit a ces religious q’ils se retrehent ariere a la fin q’il ne soient confolez de la grant multitude des chivalx qe viegnent d’ ariere. Et auxi cils qe demoerent la ou le emperessesi passent y font auxi, et ensi fait homme al eisnez filz. Et a chescun ils présentent ensy de fruitk12. Et sachez qe ceste gent dont il y a tant en ces hostz1 entour ly et entour ses

présente nombre IX

pur service ordinaire 50 M chevalx 200 M homs

plus puissant qe prester John de India maior

femmes sans nombre

femmes et soun filzm ne demoerent mye continuelement ovesqes ly, mes toutefoiz qe ly plest il sont maundez et puis s’en retoment a lors hostiels, fors soulement cils qe sont demorantz ovesqez ly pur ly servir et ses femmes et ses enfantz et la court govemer. Et corne bien qe touz ly autres soient departiz, il en demoere vivement et continuelment ovesqez ly a la court" LMU hommes au chival et CCM11 du pié, sanz menestriers0 et sanz ceux qe gardent bestes savages et diverses oisealx desqueux jeo vous ay dit le nombre par devantp.

Dessouz le firmament n’ad point de si grant signour ne de si puis¬ sant corne est ly Grant Chan ne dessure terre ne dessouz, qar ne Prestre Johan qe estq empereur de la haute Ynde, ne ly Soudan de Babiloigne, ne l’empereur de Persie n’ad comparisoun a ly ne de puissaunce, ne de noblesse, ne de richesse, qar en tout ceo il passe touz les princes terrienzs, dont c’est grant damage q’il ne croit fermement en Dieu. Et nientmoinz il en oÿt1 très voluntiers parler de Dieu et soefffe bien q’il y soit christiens qy voet par tout soun pays, qar homme ne defent a nully tenir tiele loy corne il voetu. Et en ceo païsv l’un ad C femmes, l’autre LX, l’autre plus et l’autre meinz et prignent lourparentz a femmes hors-pris lour meres lour filles et lour soers de par la mere. Mes lour sorors

de par le piere* [fol. 82] d’un autre femme poient ils prendre, et les j femmes a lour freres après lour mortw, et lour marastres auxi13.

[Chapitre XXVI]. De la loy et les custumes des Tartarinz demorantz en Cathay et coment l’em fait quant ly Grant Chan morra et coment il sera elit

Les gentz de ceo pays portent touz larges drapsa sanz foreurez et sont vestiz de porpres des tartaires des draps d’or5, et sont lour draps fenduzc a cousté et fermés a lacés de soie, et vestent des pellices le pel dehors. Et ne portent ne ne vestent houche ned chaperon. Et, tout en tiele manere qe ly homes sont vestyz, les femmes sont vesties par celle mesme guyse, si qe l’em ne connist l’un del autre forsquez les mariez qe portent l’enseigne sur lour testese. Et lour femmes ne demoerent point ensemble, aincis demoere chescun par ly et ly mariez vait coucher ovesqez quel qe il voet. Chescun ad sa maisounf, et hommes et femmes, et sont maisouns reondes faitz de bastouns, et y ad une reonde fenestre

Les vestements des hommes Tartares

Les maisons reondes en chariotz

Lour loÿ religion

Thiaut Chan quant Mandevil estoit Tossue Chan XII filz III femmes

Soleil lune adorez

dessure qe lour donne clarité et par ou la fumé ist. Et la couverture de la maisoun et ly paroiz et le huysg sont touz de feutre2.

Et quant ils vont en guerre, ils font meiner lour maisons sur charyotz ovesqez eux auxi comme l’em fait tentes et pavilons et font lour feu el my lieu de lour maisons. Ils ount tresgrant multitude de bestes de toutes maneres forsquez des porceaux, qar ils ne norissent point. Et si croient bien un dieu qe tout créa et fist et nientmoinz ils ount ydoles d’or et d’ar¬ gent et de feutre et de drap. Et a celles ydoles ils offrent toutdis lour primer lait de lour bestes et auxi de lour viandes et de lour boires avant q’ils en mangent. Et offrent sovent chivalx et bestes. [fol. 82v°] Et dieu de nature, ils appellent auxi Yrogah3.

Et lour emperour quelquez noun q’il ait ils adjoustent toutdis Chan. Et quant jeo y fuy1 l’emperour avoit a noun Thiaut, si s’appelloient Thiaut Chani 4. Et son eisnez filzk avoit a noun Tossué. Et quant il sera emperour homme l’appellera Tossué1 Chan. Il avoit unqore XII fils sanz cely dont les nouns furent Cunuc, Ordu, Chahaday, Buryn, Nengu, Nocab, Cadu, Siban, Cuten, Balac, Babilan, Garagan. Et de ses III femmes la primere et la principale qe fust fille Prestre Johan avoit noun Serioch Chan, et l’autre Borak Chan, et l’autre Carauke Chanm.

Les gentz de ceo pays comencent toutes les choses a ffaire en la nouvelle lune, et honorent mult la lune et le solail et s’agenoillent sovent encountre”. Et touz les gentz du pays chivachent comunement sanz espe-rouns, mes ils portent toutdis un fuet en lour mains pur chacer lour

DE LA LOY ET LES CUSTUMES DES TARTARINZ DEMORANTZ. . . 407

chivalx. Et font mult grant consience et tiegnent a mult grant pecché a bouter un cotel el fieu, et a trere hors de la char du pot ovesqes un cotel0 et a soi apoier a fuet de quoy l’em fiert les chivalx, ou a ferir un chival du frein, et a briser un osseau ovesqez un autre osP, et a getter sur la terre lait ou autre liquor qe homme porroit boire, et a tuer et a prenreq petitz enfantz. Et ly plus grant pecché est de pisser en lour maisouns ou ils demoerentr, et qy pisseroit a certess l’em occieroit. Et de chescun de ses pechez il lour convient a confesser a lour prestre et paier grant somme d’argent pur lour penaunce*. Et covient qe ly lieu ou homme ad pissé1 soit benoit, ou autrement nul n’oseroit entrer. Et quant ils ount paié lour penaunce, homme les fait passer parmy un feu ou parmy deux pur eux netter de lour pechez. [fol. 83] Et auxi quant ascun messagez vient et porte ascun present al emperour, il convient q’il, ovesqes les choses q’il porte, passe11 par my deux feux ardantz pur les purifier q’il ne porte venyn ou autre malveise chose qe porroit grever au seignur. Et auxi si nul homme est pris en avouterie* ou femmev en fomicacioun homme les occist, et si rien emble homme l’occistw5.

Ils sont touz bons archers et trehent mult bien, et auxi bien chiva-chent et corrent femmes corne ly hommesx. Et les femmes font touz choses et font touz mistieres draps seivauxy * et autres choses et meignent les chartz et les chariotz, et font maisouns et tous autres

Superstitions

passage par feu

Ils mangent toutz sortes bestes

mistiers2 exceptés arcs et saiettes et armures qe ly hommes font. Et toutes les femmes portent braies auxi bien corne ly hommes36.

Touz les gentz de ceo pays6 sont mult obeissauntz a lour soverainz et ne combattent point ne ne tencent les uns as autres. Et si n’y ad nuis robbeors el païs et honourent mult l’un l’autre. Mes nul honour ils ne portent as estranges tant soient ils grant princes.7 Ils mangent les chiens, leousc, renards, jumentes, pullains, asnes, ratz et sorizd et toutes autres bestes grandes et petitz forsquez porcealx et bestese qe furent défendues el Viel testament. Et mangent toute la beste dehors et dedeinz q’ils ne oustent rien forsquez les fiensf. Et si mangent mult poy de pain si ceo n’est as courtz des grantz seignurs, et n’ount en plusours üeux ne pois ne feves ne autres potages forsquez la bruet de la charg, qar poy y mangent autre chose forsquez char et bruet. Et quant ils ount mangé ils essuient lour mains a lour girouns, qar ils ne usent point de mappes ne de touailles6 si [fol. 83 v°] ceo n’est devant les grantz seignurs, mes le commun poeple n’en ad milles1. Et quant ils ount mangé, ils mettent les esquellez sanz laver el pot, ou en le chaudron* ovesqez le remenant de la char et del bruet, tantquez ils voillent autrefoiz manger� Et ly riches

DE LA LOY ET LES CUSTUMES DES TARTARINZ DEMORANTZ. . . 409

hommes boivent lait de jumentes, ou de camailles*, ou de asnes1, ou de autres bestes et s’enyveront bien du laitm ou d’un autre beverage q’est fait de miel et de eawe cuite ensemble, qar ils n’ount el pays ne vin ne cervoise. Ils vivent” mult cheitivement et ne mangent qe une foiz le jour et unqore bien poy ne en court ne en autre part. Et de certein un seul homme de ceo pays mangeroit plus en un jour qe un de eux mangeroit en III jours0. Et si un estrange messager vient au seignur, homme ne ly donne a manger qe une foiz le jour et bien poy8.

Quant ils guerroient, ils guerroient mult sagementp et toutdis mettent peine d’enclore lors enemys. Chescun ad II arcs ou IIIq et de saiettes grant foisoun et une grande hache. Et ly nobles hommes ount espeies cortes et larges et tranchantz a une cousté, et si ount plates et healmes de cuir boily, et coverturesr des chivalx. Et qy fuit de la batailles homme l’occist. Quant ils tiegnent sege entour chastel ou ville fermée ils promettent a ceux dedeinz a fïaire tant des biens qe c’est mervaille et tout quantquez cils dedeinz demaundent ils lour octroient. Et puis ils se ount renduz ils les occient touz et coupent les orailles et les mettent en vin aigre en soucy1 et de ceo ils font entremes” pur les grantz seignurs. Ils ount entencioun de toutes terres mettre a dessouz de eux et dient q’ils scievent bien par prophecies q’ils seront vencuz par force [fol. 84] d’ar¬ chers et q’ils se convertieront a la loy de ceux qe les venqueront. Mes ils [ne]v scievent quelle gent ne de quelle loy les venquerontw, et pur ceo

boivent laict

manier de lour guerre

rompent lour promesse

prophesie de victoire

battaille fuiant

oille d’olive en price

forme de visage faulx

enterrer le mort

soefffent les gentz de toutes loysx a demoerer paisiblement en lour terrey9. Et quant ils voillent faire lour ydoles ou l’ymage d’ascunz lour amysz pur avoir remembrance de ly, ils font toutdis toute nue sanz guise de vestiment, qar ils dient qe en bon amur n’ad point de coverture et qe homme ne doit point amer pur la bele vesture, pur le beal parement, mes soulement pur le corps tiel qe dieu l’ad fait et pur les bons vertues dont le corps estoit gamy naturelement et noun pas pur belle vesture qe n’est point de nature8 10.

C’est grant peril a porsuir les Tartarinz s’ils fuyent en bataille, qar en fuyant trehent ils d’ arriéré eux et occient gentz et chivalx. Et quant ils voulent combatre ils sont si sarrez ensemble qe si il y a XX™1 hommes ne quidera pas qu’il ait X11111. Ils gaignent bien autre terre mes ils ne la scievent garder, qar ils ount mieux apris a giser en tentes dehors qe en villes ou en chasteaux. Ils ne prisent rienz le sen d’autres naciouns, et entre eux est oille d’olive mult cher qar ils le tiegnent pur mult noble medicineb.

Touz les Tartarinz ount petitz oils* et poy de barbe et bien clere. Ils sont faux et traitres et quoy q’il promettent ils ne tiegnent rienzc. Ils sont mult dure gentz et poent trop endurer de peine et de malveise plus qe nul autre gentzd, qar ils sont bien appris en lour pays mesmes et si ne despen¬ dent rienze n.

Quant ascun doit morir, homme met un launce delez ly, et quant il tret vers sa mort, chescun s’enfuyt hors de la maisoun tanquez il soit mort et puis homme le met en terre as champs. Et quant ly empereres moert, homme [fol. 84 v°] 1’ assist en une chaiere en my lieu de sa tente,

DE LA LOY ET LES CUSTUMES DES TARTARINZ DEMORANTZ. . . 411

et met homme une table devant ly ovesqez la mappe, et char et viaundes, et un hanap plein de lait de jumente. Et met homme un jumentef delez ly ovesqez soun pullain, et un chival ensellez et enfrenezg, et mettent sur le chival or et argent, et mettent entour ly d’estraimh*. Et fait homme une fosse grande et large, et ovesqez la tente, et ovesqez toutes les autres choses homme le met en terre1, et dient qe quant il vendra en l’autre siecle il ne sera mie sanz hostiel, ne sanz chival, ne sanz or, ne sanz argent, et la jumente ly donra lait et ly ferra autres chivalx tanquez il soit bien gamy en l’autre siecle. Qar ils dient qe après la mort ils soient en l’autre siecle� mangeantz et boivantz et solaceanz ovesqez les femmes si come ils sont ycy. Et puis q’il sera mis en terre, nul n’est si hardiz de jamès parler de ly devant nul de ses amis. Et unqore plusours les font mettre et terre secretementk de nuyt en lieux plus savages et remettent ariere de herbe pur croistre sur la fosse, ou homme le covre mult bien de zabloun et d’arreyne* 1 a la fin qe homme ne sache ou sa fosse est, si qe il ne retourne james en mémoire a nul des amis. Et adonques dient ils q’il est ravy en l’autre siecle, et q’il est plus grant sires delà q’il n’estoit par de cea12.

Et ensy après la mort del emperour ly VII lignages s’assemblent et élisent son filz ou soun plus prosme et ly dient ensy: «Nous voloms et nous prioms et nous ordeinomsm qe vous soiez noz sires et noz empe-reres.» Et il respount" : «Si vous volez qe jeo régné sor vous ferra chescun de vous ceo qe jeo ly comaunderay ou demoerer ou aler. Et cely

election de Empereur

qe jeo comaunderay0 q’il soit tuez qe tantost q’il soit occis. » Et ils respoundent [fol 85] touz a une voiz : «Quantquez qe vous comaunderez sera fait. » Puis dit ly empereres : «Adonques sachetz qe decy en avant, ma parole est tranchant si come m’espeie. » Puis homme l’assoit sur une feutre noir et ensy homme le met en sa chaiere et le coronne l’em, et puis toutes les bons villes ly envoient presentz tant q’il avera bien celle jomée plus de LX? chariotz chargez d’or et d’argent sanz touz les joiaulx de seignurs, d’or et des pierres preciouses qe sont sanz estimacioun, et sanz chivalx, et sanz draps d’oi� et de camokas et tartairesr qe sont sanz nombre13.

DE LA LOY ET LES CUSTUMES DES TARTARINZ DEMORANTZ. . . 413

[Chapitre XXVII]. Del roialme de Thars et des terres et roialmes vers les parties septentrioneles en descendant de la terre de Cathay

Cathay en Asia parfond.

Thars en Asia major vers occident.

Ceste terre de Cathay est en Asie la parfonde, et puis a decea est Asie la Majour. Ly roialme de Cathay marchist vers occident au roialme de Thars2 qe fust a un de rois qe vient requerre Nostre Seignur a Bethleem et cils qe sont de lignage de ceo roy sount auques touz chris-tiens. En Tharse ils ne mangent point de char ne ils ne bevent point de vin.

Et a decea vers Occident est ly roialme de Turquesten qe s’estent vers occident au roialme3 de Persie. Et devers septentrion jusques au roialme de Chorasmeb. En ceo pays de Turquestenc y a poy des bons citez, ly meillour cité de ceste roialme ad noun Occorai43. Il y a grants pasturages et poy des bledz, et pur ceo sont ils auques touz pastours et gisent en tentes et boivent cervoise fait de mele.

DEL ROIALME DE THARS ET DES TERRES ET ROIALMES. . .

Et puis a decea est ly roialme de Chorasme4qe est bone terre et plen-teouse sanz vin, qe ad vers orient un desert qe dure plus de C joméesf. Et la meillour cité du païs ad noun Chorasme, [fol. 85 v°] et de celle citég prent le pays soun noun. Les gentz du pays sont bons guerriers et hardy.

Et a decea est le roialme de Comanieh dont ly Comanz qe demoe-rent en Griece furent jadis enchasés1. C’est un des plus grantz roialmes du mounde mais il n’est mie tout enhabitéi *, qar al un des parties il fait si grant froit qe nul ne porroit demorer, et d’autre part y fait si chaud qe nul ne porroit durer, et tant y a des musches qe l’em ne sciet quelle part tomer. En ceo pays y a poy d’arbres fruit portantz, ne autres. Ils gisent en tentes et ardent fiens des bestes pur defaute de busches.

Ceo roialme descent ce vers nousk, vers Prusse et vers Rossye. Et parmy ceo pays court la rivere de Ethil1 qe est un des plus grantz riveres du mounde, et giele si forment touz les aunz qe mointefoizm l’em ad combatuz sur la glace a host banniz11* a chival et a pié° plus de CMllp personnes de chescune part. Et entre celle rivere et la grant mer Occean q’ils appellent la mer Maure gist touz cis roialmesq. Et vers le chief

Deserte 100 jours

vers Rossia Ethil

Cochaz mont

estroit vers India

Alexandria Port de fer Sarak en Comania

Derbent III chemins en India

Abchaz Confines de Cathay

dessus en ceo roialmer est ly mont Cochazs qe est ly plus haut du mounde et est entre1 la mer Maure et la mer de Caspie5.

La y a mult estroit passage pur aler vers Ynde, et pur ceo fist Alexandre la faire une cité q’ils appellent Alexandre11 pur garder le pays aufin qe l’em n’y passast sanz son congé. Et meintenant l’em appelle celle cité La Porte de Ferv 6. Et la principale cité de Comanie ad noun Sarakw7. Cecy est un des troiz chemins pur aler en Ynde, mes par ceo chemin ne porroit passer grant foisoun de gent si ceo n’estoit par yver. Et ceo passage l’em appelle Le Derbentx. L’autre chemin est d’aler dey roialme de Turquesten par Persie et par [ceo]z chemin y a plusours [fol. 86] jomees de desert3. Et ly tierz chemin est, qe vaitb de Comanie et vait par le Grant mer et le roialme de Abchazc. Et sachez qe touz cils roialmes et toutes cestes cestes terres dessusdites jusques au Prusse et au Rossyed obéissent touz al Grant Chan de Cathay, et plusours autres pays et marches as autres coustés, pur quoy ses poairs est mult grant et sa seignouriee.

DEL ROIALME DE THARS ET DES TERRES ET ROIALMES . . .

Empire de Persia

[Chapitre XXVIII]. De l’empire de Persie. De la Terre tenebrouse et des autres roialmes, de Cathay jusques al mer de Griece

Ore puis qe jeo vous ay devisé de la terre et les roialmes vers les parties septentrioneles en descendant de la terre de Cathay jusques a la terre des christiens vers Prusse et vers Rossye3, si vous deviseray des autres terres et roialmes descendantz par autre cousté vers destre jusques a la mer de Griece vers la terre des christiensb. Et pur ceo qe après Yndec et après Cathay, ly empereres de Persie est ly plus grant sires, sy enpar-leray du roialme de Persied primerement ou il y a II roialmes2. Ly primer roialme comencee vers orient vers le roialme de Turquesten et s’estent vers occident jusques a la rivere de Physoun qe est un de IUI riveres qe viegnent de Paradiz, et vers septentrion se estent jusques a la mer deg Caspie, et devers mydy jusques au desert de Ynde. Et est cis pays bon et plain et bien poeplé, et y a plusours bones citez, mes ly II principales

DE L’EMPIRE DE PERSIE. DE LA TERRE TENEBROUSE. . .

sont Boccura et Seomeganth qe ascuns [appellent1] Sormaganti 3 L’autre roialme de Persie s’estent par la rivere de Physoun vers les parties d’oc¬ cident jusques a roialmek de Mede et a la grant1 Armenie, et vers septen¬ trion a la mer de Caspie, et vers mydym a la terre de Ynde. Ceo est auxi un bon pays et plentivous, et y a troiz principales citez, Nessabor et Saphaon et Sarmassane11 4. [fol. 86v°]

Après est Armenie0 en quy soloit avoir IIIP roialmes5. Ceo est une noble pays et habundaunt de bienz, et comence a Persie et s’estent vers occident de long jusques a Turkye et de large dure de la cité Alexandre, qe est appellé maintenant Porte de Fer, dont jeo ay parlé par dessus1-au roialme de Mèdes. En ceste Armenie1 y a trop des bones citez, mes Tauriso11 est la plus renomé.

Puis est ly roialme de Mede qe est mult long, mes y n’est mie large mult, qe commence vers orient a la terre de Persy e et a Ynde la menourv, et s’estent vers occident vers le roialme de Caldee, et vers septentrion descent vers la petite Armenie. En celle regioun de Mede y a moût des

Saras Caremen

Georgia Alama

Nota Hanÿson de tenebres

grandes montaynes et poy de terre plain. Il y demoerent Sarrazins et une manere de gentw qe sont appeliez Cordinsx. Ly meillours deux citez de ceo roialme sont Saras et Karemeny 6.

Après est ly roialme de Géorgie qe comence vers orient a une montaigne grande qe homme appelle Abzor2 ou y demoerent multz diverse gentz de diverses naciouns, et appelle homme le pays Alamo3. Cis roialmes s’estent vers Turkye et vers la Grande mer et vers mydi marchist a la grande Armenie. Et si ad II roialmes en ce paysb, l’un est ceo roialme de Georgiec, et l’autre est le roialme de Abchasd7. Et toutdis sont el pays II roys et ambedeux christiens mais cis de Géorgie est en la subjeccioun du Grant Chan. Et lee roy de Abchas ad le plus fort pays et s’est toutdis vigorousement defenduz contre touz ceux qe l’ont assailly, si q’ils ne les poaient unques mettre en subjeccioun de nullyf. En ceo roialme de Abchaz y ad un grant mervaille, qar une province8 du païs qe ad bien IIIh jomées de circuit, et l’appelle [fol. 87] Hanyson1, est tout coverte de tenebres sanz nulle clarité, si qe nul ne poet veer ne nul n’ose entrer*. Et nient purtant cils du païs dient qe ascune foiz l’em oït voiz des gentzk, et chivalx hennir, et cokes chaunter1 et scient bien de certein q’il

en demoerent des gentz mes l’em ne sciet quelles gentzm. Et dient qe ces tenebres aviendrent par miracle de Dieu qar un malveis emperour de Persye qe avoit noun Saures pursuivoit touz christiens pur11 faire sacrifice Saures a ces ydoles et chivachoit par tout a host banniz* pur touz christiens confundre0. En ceo pays demoerent moutz des bons christiens ly queuxp lesseront touz lour biens et voloient fuyr vers Grieceq. Et quant ils furent en un plain qe ad noun Megonr, lors lour vient au devant ly empereres Megon Vallé ove tout son host par une vallee pur les christiens touz destrencher8 *. Si soy mistrent ly christiens as genoilz et firent lour priere a Dieu, et tantost une espese nue1 venoit et covroit l’ emperour et tout son host, et tant y duroitu en tiele manere q’ils ne poaient aler ne avant ne ariere, et ensy demoerent touz coisv en celles tenebres qe unques puis n’en isserontw, et ly christiens s’en alerent la ou lour plaisoitx, et lour enemy s demoerent concluzy* et confonduz sanz cop ferir. Nous pooms bien dire: «A Domino factum est istud et est mirabile in oculis nostris 8. » Et ceo fust un grant miracle qe Dieu fist pur eux si qe y piert unqore, pur quoy touz christiens deveroient estre plus devoutz envers Nostre Seignur q’ils ne sont, qar sanz doute, si ne fust la malveiseté et le pecché des christiens, ils seraient seignurs de tut ly mounde. Qar la bannere Jhesucrist est toutdis desploié et apparillé pur ayder a ses bons sergeantz. Uns verais prudhomme enchaceroit M11 malveis si corne David dit en le Sautier:

bon Christiens communion

«Quomodo persequebatur unus mille et duo fugarent decem [fol. 87v°] millia. Et cadent a latere tuo mille et decem millia a dextris tuis9. » Et coment ceo poet estre qe un poet chasser Mü’ David mesmes le dit ensuiant: «Quia manus Domini fecit hec omnia10. » Et Nostre Seignur mesmes dit par la bouche del prophète: «Si in viis mei ambulaveritis, super tribulantes vos mississem manum meamzU.» Si qe nous pooms veoir apertement qe si nous voloms estre bons, nuis enemis ne porroient endurer contre nous.

Item de celle terre tenebrouse ist fors un grant rivere qe monstre bien par enseignes3 qe y demoerent des gentz, mes nul n’ose entrer. Et sachez qe en ces roialmes de Géorgie, d’ Abchasb et de la petit Armenie, ils sont bons christiens et bien devoutz, qar ils se confessent et acomu-nientc toutes les simaignes une foiz ou deux. Et si ad plusours qe soy acomunientd touz les jors et ensy ne faceoms nous mie par decea corne bien qe seint Paulee commande : «Omnibus diebus dominicis ad commu¬ nicandum hortor 12 . » Ils gardent ce precepte, mes nous ne les gardoms mief.

Item après en cea est Turkye qe marchist a la grant Armenie, et si ad plusours provinces Licorne® Capadoche, Saureh, Quesyton1, Bryque, Pytan et Gemyectf13, et [en]k chescun y ad mult bones citez. Ceste Turkie s’estent jusques a la cité de Sathala qe siet sur la mer de Griece

et si marchist a Syrie. Syrie est grant païs et bon si qe jeo vous ay autre-foiz dit1.

Enqore y ad par dessure vers Ynde le roialme de Caldee, 14 qe s’es¬ tent des montaygnes de Caldeem vers orient jusques a la cité de Ninivee11 qe siet sor la rivere de Tigre, et de la largesse0 comence vers byse a la cité de Maraga et s’estent vers mydi jusques a la mer Occean. En Caldee y a plain païs [fol. 88] et poy des montaygnes et poy des riveresp.

Puis est le roialmeq de Mésopotamie qe comence vers orient au flumr de Tygre a une cité qe ad noun Mosel, et s’estent vers occident15 jusques au flum d’Eufrate a un cité qe ad noun Roaiz1, et de large vaitu du mount d’ Armenie jusques au desert de Ynde la Menourv. C’est un bon pays et plain, mes il y ad [poy]w des riveres. Il n’y ad qe II montaignes en ceo pays dount l’un ad noun Symar et l’autre Lyson*15. Et marchist ceste terre al roialme de Caldeey.

Unqore y a vers les parties meridioneles moutz de pays et moutz des regiouns, si corne la terre de Ethiope qe marchist vers orient as grantz desertz2, vers occident a la roialme de Nubie, vers mydya a la roialme de

Mesopotamia

Moretania Moretane, et vers byse a la Rouge merb. Puis est Moretanec qe dure de les montaignes de Ethiope jusques a Libie la Haute, et gist ceo païs tout a long de la mer Occeane vers mydi, et vers bysed marchist a Nubie et a la haute Libiee. Et si est Nubie, qe sont christiens, et marchist a cestes terre dessusdites et al desert de Egiptef. Et ceo est Egipteg dequel jeo Egipt Libia n vous ay autrefoiz parlé. Et puis Libie la Haute et puis Libie la Basse qe descent aval vers la Grant mer d’Espagne, en lesqueux pays y a plusours roialmes et moutz de diverse genth 16 .

Ore vous ay jeo devisé plusours païs de cea le grant roialme de Cathay dont ly plusours sont obeissantz a la Grant Chan1.

[Chapitre XXIX]. Des pays et des isles qe sont par dela la terre de Cathay et des diverses fruitz illecques. Des XXII roys enclos entre montaignes

Ore vous dirray ensuiant d’ascuns pays et d’ascunes isles qe sont par delà. [fol. 88 v°] Sy vous dy qe en passant par la terre de Cathay vers la haute Ynde et vers Bachcharie3 l’em passe par une regioun qe homme | appelle Cadilheb qe est mult beal pays et grant2. La croist une manere de l fruit aussy corne cahourdesc *, et quant ils sont maures homme les fent par my et troeve homme dedeinz une bestoille en char et en os et en sanc | auxi come un petit aignel sanz laine qe l’em mange, et le fruit et le I bestoille, et c’est bien grant mervaille de ceo fruit, et si est grant ouvre j de nature. Nient purtant jeo lour dis qe jeo ne le tenoie mie a mult grant

j mervaille, qar aussy bien y avoit il arbresd en notre païs qe portent fruit

qe deviennent oisealx volantze et sont bons pur manger. Et cils qe cheiont en l’eawe vivent, et cils qe cheiont en terre moerent tantost, et de

un fruict de aignel

un arbre de oÿsealx

arbres de speceries

Caspii montz en Uber, sont Gog et Magog

Juys et XXII roÿs encloz par Alexander

Mare Caspium

ceo se merveillent ils forment3. En ceo pays y a pommes longes de bon odour et de bon savour, dont il y a plus de C en une trecche* et atant en un autre, et ount grantz foilles longes et larges de II piez de long et de plus. En ceo paysf et en autre pays la entour croissent moutz d’arbres qe portent clous de girofle et noiz muscates et grosses noiz de Ynde et de canele et de mointes autres espices. Et si ad vignes qe portent si grantz reysins dont une fort homme averoit assez affaire a porter une seule trechche* de reysins ovesqez toute la grappe8.

En celle mesme regioun sont les montaignes de Caspye q’ils appel¬ lent Uber11 el pays. Et entre celles montaignes les Juys de X lienés sont enclos1, qe homme appelle Goth et MagotW et ne pevent issir de nulle part. La furent enclos XXIIk royz ovesqez lour people qe demorroient entre1 les montaignes de Sythiem. La les chacea ly roy Alexandre4 entre celles montaignes et les quidoit enclore par [fol. 89] 1’ overage® de ses hommes. Mes quant il vist q’il ne poait au chief venir il pria dieu de nature0 q’il vousist acomplir ceo q’il avoit comencé. Et corne bien q’il ne fust dignes d’estre oiez, nientmoinz Dieu de sa grace cloust les montaignes ensemble, si qe ils demoerent la touz enserrez et tout enclos de hautes montaignes tout entorp fors qe d’un cousté et de ceste costéq est la mer de Caspye. Ore porroit ascun demaunder, puis qe la mer est d’une costé, pur quoy ils nient issent par celle mer1 pur aler la ou ils

DES PAYS ET DES ISLES QE SONT PAR DELA LA TERRE. . .

voderoient aler. Mes a ceo jeo respoun qe cel mer de Caspie ist fors par j terre par dessouz les montaignes et court par le desert a une cousté de cely païs et puis s’estent jusques au fins de Asies. Et combien qe homme j l’appelle mer, ceo n’est mie mer ne ne touche a nul autre mer, ancis est

| un lac le plus grant du mounde5. Et corne bien q’ils se meissent en cel

! mer, ils ne saveroient ou1 ariver, qar ils ne scievent langage nul forsquez

j la lour et pur ceo ne poent ils issiru.

j Et sachez qe ly Juys n’ount point de propre terre en tout le mounde 1 forsque celle terre entrev les montaignes. Et unqore rendent ils tribut de

I celle terrew a la roine de Amazoine, laquelle les fait garder mult curiou-

j sement q’ils n’en issent forsquez devers le cousté de sa terre, qar sa terre

| marchist a celles montaignes. Il avient mointe foiz qe ascuns de ces Juys

y mountent et avallent par les montaignes, mes grant nombre des gentz j ne porroit mounter. Qar les montaignes sont hautes et roistes si q’ils sont

j la malgreez eux, qar ils ne ount issue forsquezx par un petit sentier qe

j fust faite par force des hommes et dure bien im grandes lieuesy. Et puis I y a unqore terre deserte ou homme [fol. 89 v°] ne poet treuver eawe, ne | pur chaver* puis, ne autrement2, purquoy homme ne poet habiter en cel | lieu. Et si ad tant des dragouns des serpentz et des venenouses bestes en I cel lieua qe nul ne poet passer, si ceo n’est par moult fort yverb et cel j estroit passage ils appellent el pays Clirounc. Et c’est la passage qe la

Ces Juÿfs sont gardez par la roine Amazoine

estroit de Cliron

cels Juÿfs isseront quant Antéchrist

un voulpe ferra sa taignier

Bacchar, gens cruel Arbres Laine

reine de Amazoine fait gardez. Et come bien qe ascuns issent ascun foiz, ils ne scievent langage fors qe ebrieu si ne scievent parler as gentzd. Et nient purtant l’em dit q’ils isseront fors en temps de Antecrist et q’ils ferront grant occisioun de christiens. Et pur ceo touz les Juys qe demoe-rent par toutes terres apprendent toutdis a parler ebrieu, sur celle espe-raunce qe, quant cils de montaygnes de Caspie isseront fors, qe ly autres Juys sachent parler a eux et les conduire en Christienetés pur christiens destruire. Qar ly autres Juys dient q’ils scievent bien par lour prophecies qe cils de Caspie isseront et s’espaunderont par my le mounde, et qe unqore seront christiens en lour subjeccioun atant et plus qe ils ont esté en subjeccioun des christiense. Et si vous voiliez savoir corne ils troeve-rontf l’issue, solonc ceo qe jeo ay entenduz jeo le dirray.

En temps de Antecrist, un voupilg * ferra sa taignere en cel lieu ou ly roy Alexandre fist faire les portes et tant crocera et percera la terre q’il passera tout outre vers cel gentzh. Et quant ils verront ceo voupil ils se merveillerount pur ceo q’ils ne virent unques mes de tiele beste, qar de toutes autres bestes ils avoient enclos entre eux forsquez de voupils*. Et le chaseront et le porsueront tantquez il se reboute ariere en sa taignere. Lors ils croceront et puecheront après ensivant toutdis la taignere1 tant¬ quez ils troeverunt les portes qe Alexandre fist faire de grosses pierres bien ce [fol. 90] menteez. Et celles portes, ils briseront et ensy troeveront ils issue.

De ceste terre vait homme vers la terre de BacherieJ ou il y a mult malveise gent et mult cruelle6. En celles terres y ad arbres qe

DES PAYS ET DES ISLES QE SONT PAR DELA LA TERRE...

portent laine aussy comme de berbiz dont homme fait des draps pur | vestir.

En ceo païs y a multz de ypothamesk qe conversent ascun foiz en terre, ascun foiz en eawe1 et sont dimi homme dimi chival, si corne jeo vous ay autrefoiz dit, et mangent les gentzm quant ils les poent prendre.

Et si ad riveres et eawes qe sont trop ameres plus troiz tant qe ne soit l’eawe de la mer11. En ceo pays y a multz des griffouns plus qe autre part. | Ascunes gentz dient q’ils ount le corps devant corne un aigle et deriere corne un leoun, et ils dient voir, q’ils sont de tiele faceoun. Mes un grif-foun ad le corps plus grant et plus fort qe VIII0 leouns, de leouns par deceap, et plus de grandesse et de force qe Cq aigles, qar il emporte bien a soun ny en volant un grant chival et le mene sus s’il troeve au point1, j ou II boefs lyez ensemble si qe homme [les lies] a la charae, qar il ad les | ungles de piez devant aussy grantz et aussy longes [corne1] cornes de | boef ou de vacheu, et fait hanapsv pur boire si corne l’em fait des cornes | de bugle, et des coustés des pennes des eelesw l’em fait des grantz arcsx et fortz pur trere saiettes.

De la vait homme par mointez jomées parmy la terre Prestre Johan ly grant empereur de Ynde, et appelle homme soun roialme l’isle Pentoxoyrey 7.

riviers salee Griffons

L’isle de Pentoxoÿre Prester John de India

[Chapitre XXX]. De roial estat Prestre Johan. Et d’un riche homme qe fist un merveillous chastel et l’appelloit Paradis

Cis empereres Prestre Johan tient grant terre et ad mult de bones citez et des bones villes en son roialme et mult de diverses isles grandes et [fol. 90 v°] larges, qar ceo pays de Ynde est tout devisé par isles pur cause des grantz fluvies qe viegnent de Paradis, qe devisent toute la terre en plusours parties. Et aussy en la mer en y ad mointes de islesa.

La meillour cité de l’isleb Pentoxoire ad noun Nysec qe est la cité roiale mult noble et mult riche2. Prestre Johan ad desouz ly mointes rois et mointes isles et mointes diverses gentz et est ses pays mult bon et mult riched. Mes noun pas si riches comme cely de Grant Chan, qar ly marchantz ne vont mie la si comunement pur achater marchandises come ils font en la terre de Grant Chane, qar il est trop loinz, et d’autre part ils troevent en l’isle de Cathay tout ceo qe mistier lour est, et soie, et espices, et draps d’or, et toute avoir du poysf. Et pur ceo, corne bien

Pays riche de Prester John India

marchandise de Cathay

roches de Aymant

de Venise a Cathay XII mois de chemin

q’il ussent meillour marché6 en la terre Prestre Johan, nientmoinz ilz doutent la longe voie et les grantz perils qe sont en mer en celles parties, qar il y ad en mointes lieux en la mer roches grandes de pierre d’ aymant qe de sa propriété11 tret a ly le fer et pur ceo sy il y passe nulle nef ou il ait claus ou bendes de fer1, tantost celles roches les treient a elles* et james ne porroient departyr de illecques. Jeo mesmes vy en cel mer de loinz aussy corne une grande isle ou il avoit arbresseaux et espines et rounces grant foisoun. Et nous disoient ly mariners qe ceo estoient toutes niefs q’ estoient ensy aresteez pur les roches d’ aymant. Et, de la pureture de ceo q’estoit dedeinz les niefs, croissent ces arbresteaux et espines et rounces et del herbe grant foisounk3. Et tieles roches y a en mointes lieux la entour1. Et pur ceo n’osent ly marchantz passer s’ils ne scient bien les passages ou q’ils aient bons duyceorsm*. Et auxi ils doutent forment le long chemin, si [fol. 91] prignent11 al isle de Cathay qe est plus près. Et s’il n’est mie si près q’il ne coviegne mettre XI mois ou XII a aler par mer et par terre de Janewe ou de Venise jusques a Cathay0. Et unqore est la terre Prestre Johan plus loinz mointes jomeesP.

Ly marchant passent par roialme de Persie et vont a une cité qe ad noun Hermèsq, qar Hermès ly philosopher la founda4. Et puis passent un bracz de mer et puis vount a une autre cité qe ad noun Golbachs, et la

DE ROIAL ESTAT PRESTRE JOHAN. ET D’UN RICHE HOMME. . . 435

troevent ils toutes marchandises, popegeaux auxi grant plente come homme troeveroit ycy des alowes*. Et s’ils voillent passer outre ils | poient aler tout seurement*. En ceo païs y a poy de furment ou d’orge et | pur ceo ils ne mangent qe riz et meelu et lait et furmage et fruit.

I Cis empereres Prestre Johan prent toutdis la fille au Grant Chan a | femme5, et ly Grant Chan auxi la fille Prestre Johan. En la terre Prestre j Johan y ad mointes diverses choses et mointes des pierres preciouses si

j grandes et si larges si qe l’em fait vesselement, plateaux, escuelles et

! hanaps et mult d’autres mervailles dont ils seroit mult prolixe chose a j tout mettre en escrit. Mes d’ascunes islev principaux et de son estât et de

j sa loyw vous en dirray jeo ascune chose6. Cis emperour Prestre Johan est

christien et grant partye de soun pays auxi, mes toutefoiz ils n’ount mie de tout les articles de la foy si corne nous avoms. Ils croient bien en le Piere et le Filz et le Seint Espirist et sont multz devoutz et bien loialxx les uns as autres, et n’ount cure de barrat ne des cauteles ne des fraudes nullesy. Il ad dessouz ly LXXII provinces, et en chescune province y ad un roy, et cils roys ount unqore dessouz eux autres roysz et touz sont tributaires a ly.

Et y ad en soun pays multz des mervailles, qar en soun paysa est la ! mer Arenouse [fol. 91 v°] qe est toute d’areyne* et de gravelle sanz goûte de eawe et vaitb et vient as grandes undes auxi comme l’autre mer fait. Et nulle foiz ne nulle saisoun ne se tient coye ne paisible. Et ne poet homme passer cel mer ne par navie ne autrement et pur ceo ne poet i homme savoir quelle terre il y a outre cel mer0. Et come bien q’il n’ait

Prester John et Gran Chan sont amys.

mult pierres precieus

Prester John de India est christien

Mer arenous

plain desert arenous

Arbres de faierie

homs monstres

point d’eawe, nientmoinz l’em troeve des bons pesshouns sur les rive-resd, de autre manere et d’autre faceoun qe homme ne troeve en l’autre mer, et sont de bon gust et delicious a manger®.

Et a ni jomées loingz de cel mer [il y a grans montaignes desquelles]f ist fors une fluvie qe vient de Paradiz, et est tout8 des pierres preciouses sanz eawe, et court contre11 aval parmy le desert a undes1 si qe fait la mer Arenouse, et se fiert en cel mer et la se piert. Et ce fluvie court ensy HP jours la simaigne et moigne des grosses pierres de les roches ovesqesk qe meignent mult grant bruit. Et tantost qe elles sont entrez en la mer Arenouse, si ne pierent plus et sont toutes perduez. Et ces HI jors qe celle rivere court nul n’oseroit entrer1, mes as autres jours l’em y entre bien”1.

Item outre ceo flum plus avant as desertz y a un grant plain tout arenous entre11 les montaignes. En ceo plain touz les jours au solail levant7 comencent a croistre arbresseaux petitz et croissent jusques a mydy et portent fruit. Mes nul homme0 n’ose prendre de ceo fruit qar ceo est auxi corne chose de faierie. Et après mydi ils descroissent et rentrent en terre, si qe au solail couchant ils n’apierent plus et ensy font ilz touz les jours et c’est un grant mervaille. Il y a en ceo desert multz des hommes savages, comuzP, hidous et ne parlent point, mes groucent corne porceaux. Il y ad auxi grant foisoun des chiens savagesq. Et y ad

DE ROIAL ESTAT PRESTRE JOHAN. ET D’UN RICHE HOMME. . . 437

multz des popegeaux q’ils appellent en lour langage psytak r, et tieles y ad qe parlent [fol. 92] de lour natures et qe saluent les gentz qe vont parmy les desertz1, et parlent auques aussy apertement come féroit une j personne11. Et ly bien parlantz ount la lange largev et ount en chescun pié

| V doitz. Il y ad d’autre manere qe n’ount qe HI doitz el pié et cils ne

parlent point ou poy et malentendantementw * et ne font qe crier8.

Cis empereres Prestre Johan, quant il vait en bataille contre ascun autre seignourx, il ne fait porter milles baneres mes fait porter devant ly xm croiz de fin or grandes et hautes, pleines des pierres preciousesy et I est chescun de celles croiz assise en un chariot, et pur garder chescun y

a X11311 z hommes d’ armes3 et plus de C11111 hommes de pié par la manere qe homme garde le estandard en celles parties qant homme guerroieb. j Et cis nombre des gentz est sanz principal hostc et sanz les escheles

| ordeinez pur la bataille. Et quant n’ad point de guerre et q’il chivache

| au privée compaignie, il ne fait porter devant ly qe une croiz simple de

j boys sanz peintures et sanz or et sanz pierres preciouses en remen-

| braunce qe Jhesucrist soeffry mort en une croizd de fust. Et fait

Psytak sont popegaulx

Prester John ordenance de guerre xm Croix

son order privée

Ouse reyal palais

auxi porter devant ly une plateal d’or plein de terre, en memorie qe la noblesse de ly, sa puissance et sa char devendront et retomeront en terree. Et porte homme un autre vesseal d’argent ovesqez nobles joiaux d’or et des pierres preciouses en signe de sa seignourie et de sa noblesse et de sa puissance.

Il demoere comunement en la cité de Suse et la est soun principal palays9 qe est si riches et si nobles qe homme ne le porroit estimer. Et par dessure la mestre tour del palays sont deux reondez pomeaux d’or, et en chescune y a II charboucles grantz et [fol. 92 v°] larges qe luiceont mult cler de nuyt. Et les portes principaux de ceo palays sont d’une pierre preciouse qe homme appelle sardoine, la bordure et les barres d’y voir, et les fenestres des sales et des chambres sont de cristal. Et les tables ou ils mangent ascunz sont de emeraudes, autres d’amatist, autres d’or ovesqez pierres preciousesf. Et ly pilersg qe sustiennent les tables sont de tieles pierres mesme, et ly degrez a mounter vers la trône ou il sieth, l’un est de oniche, l’autre de cristal, lautre de jaspre vert1 diapré, l’autre d’amatist, l’autre de sardine, l’autre de cornaline et ly septismei sur quoy il met ses piez est de crisolite. Et touz cils degrez sont bordurez de fin or as autres pierres preciousesk et as grosses perles d’orient. Et les costiers du siege sont des emeraudez et bordurez d’or et aoumez mult noblement des autres preciouses et des grosses perles1. Et touz ly pilers en sa chambre sont de fin or ovesqez pierres preciouses et ovesqez char-boncles qe donnent grant clarité de nuyt. Et corne bien qe ly charbouclem luiceoyt assez, nientmoinz art toutdis un vesseal de cristal pleine de

DE ROIAL ESTAT PRESTRE JOHAN. ET D’UN RICHE HOMME. . . 439

baume pur doner bon odour et pur enchacier malvais aier. La forme de soun lit est de fins saphirs bendez d’or pur le faire bien11 dormer et pur sa luxurie refrener, qar il ne voet coucher ovesqes ses femmes0 qe HII foiz l’an solonc les mi seisounsp. Et c’est soulement pur enfanz engen¬ drer. Il y ad auxi un mult bel palays et noble a la cité de Niseq ou il demoere quant il ly plest. Mes ly aiers n’est mie si bien temperezr corne est a la cité de Suse. Et par tout soun pays, n’en touz les pays la entour, homme ne mange qe une foiz le jour si qe l’em ne fait en la court le Grant Chan. Et si mangent touz les jourss en sa court plus de XXX11111 personnes1 sanz alanz et venantz. Mes [fol. 93] ly XXX mil de soun pays ne de pays de Grant Chan ne despendent mie tant des biens corne ferraient XII mil du pays de ceau. Il ad toutdis VII roysv ovesqes ly pur ly servir et se départent par mois et reviegnent des autres. Et ovesqez ces rays ly servent toutdisw LXXII ducs et CCCLXX countes, et touz les jours mangent en sa court XII ercevesqes et XX evesqes. Ly patriarches de Seint Thomas est aussy corne papesy, et ly erchevesqes sont touz rays en celle pays, et ensy sont ly evesqes et ly abbés2. Et de ses grantz seignurs, chescun sciet de quoy il doit servir, ly un est maistre del hostiel, l’autre chamberlein, l’autre sert del escuelle, l’autre de la coupe,

mangent un fois 30 m homs

La court de Prester John

sa signorie 4 mois chemin

Milstorak isle riche

Gathalonabez faict gardin paradis

l’autre est seneschal3, l’autre est mareschal, l’autre prince des escutzb, et ensy est il mult noblement servizc. Et dure sa seignouried de largesse lin mois de journées et de long sanz mesure, c’est assavoir toutes les isles dessouz terre qe nous appeloms dessouze 10.

Delez l’isle de Pentoxoire qe est au Prestre Johan, y a un grande isle long et lee qe homme appelle Milstorakf et est en la seignourie Prestre Johan11. En celle isle ad mult grant plente des biensg. La soloit avoir un riche homme, il n’ad mie long temps, qe homme appelloit Gathalonabezh qe estoit mult riches1 et mult catelous), et avoit un mult beal chastel en une montaigne si fort et si noble corne nul homme porroit deviser. Et toute la montaigne il avoit fait environed de multz bealx murs, et dedeinz ces murs il avoit le plus beal gardyn qe l’em poait veer ou il avoit des arbres portanz toutes les maneres de ffuitz qe l’em porroit nulle part troever. Et si avoit fait plaunter toutes herbes bien odoranz et toutes herbes aussy qe portent belles flours1. Et si avoit, et unqore y ad, multz des belles fonta [fol. 93 v°] aignes, et avoit fait faire delez celles fontaignesm belles sales

DE ROIAL ESTAT PRESTRE JOHAN. ET D’UN RICHE HOMME. . . 441

et belles chambres toutes peintes d’or et d’azur, et avoit fait faire mult de diverses choses et de diverses museries11, des histoires et de diverses bestes, et des oyseaux qe chantoient et toumeyent par engyn si come ils fussent touz vifs. Et si avoit mis en ceo jardyn toutes maneres des oyseaux q’il poait troever0 et toutes les bestes en quoy l’em poait prendre desduit ou solace a regarder?. Et si avoit mis les plus damoyselles souz l’age de XV aunz q’il poait troever, et les plus bealx jeovenceaux� de autiel age et touz estoient vestuz des draps d’or, et disoit qe ceo estoient angeles. Et si avoit fait faire HI [fontaynes]1 belles et nobles et toutes environez de pierres de jaspe et de cristal et ourlez d’or et des pierres preciouses et des perles. Et avoit fait faire conduit par dessouz terre, si qe ces III fontaynes quant il volait il fesoit l’un courre de lait, l’autre de vin, et l’autre de meel, et cel lieu appelloit il Paradis. Et quant ascun bon bacheler55 qe estoit pruz et hardiz le venoit veer, il le menoit en soun Paradis1 et ly monstroit les diverses choses, et le desduit, et les divers chantz d’ oyseaux, et les belles damoyselles, et les belles fontaynes de lait et de vin, et de meelu, et fesoit soner de divers instrumentz de musique en un haut tour sanz veer les menestriers, et disoit qe ces estoient angeles de Dieu et qe ceo estoit Paradiz qe Dieu avoit promis a ses amés en disant : «Dabo vobis terram fluentem lacte et meile v 12. » Et puis il lour fesoit boire un beverage dont ils estoient tantost yvrés. Et puis il lour sembloit unqore plus grant [fol. 94] délit qe devantw. Et adonques il lour disoit qe s’ils vouloient morir pur l’amur de ly q’ils vendraient après la mort en ceo paradiz et seraient al age de celles

hommes se tuent pur estre en Paradis

damoysellesx et jeweroienty* ovesqes elles et toutdis demoroient2 pucelles. Et après il les metteroit en un plus belle paradiz assez ou ils verroient Dieu de nature visiblement en sa majesté et en sa gloire. Et lors ly presentoient a ffaire toute sa voluntéa. Et puis il lour disoit qu’ils alas-sent occire tiel seignur qe estoit ses contraires, et q’ils n’en ussent mie paour* a eux faire tuer pur Famur de ly qar il les metteroit après la mort en un autre paradiz, cent tantb, plus beal et la demorient ovesqes plus belles damoy selles a toutdis mais. Et ensy aleront ly bachelers occire des grantz seignurs du païs et fesoient eux mesmes tuer en esperaunce d’aler en ceo Paradis. Et ensy cils homme se revengeoit de ses adversaires par ses grantz seducciounsc. Et quant ly riches hommes du pays eurent aperceu la cauteled et la malice de cesty Gathalonobeze, ils s’assemble¬ ront et aleront assailler son chastel, et l’occirent, et destruyoient touz les bealx üeux et toutes les noblecces qe estoient en ceste Paradisf. Ly lieu est unqore des fontaynes et d’ascunes autres choses, et les murailles8, mes ly richesses ne sont mie demorez. Et si n’ad mie grantement qe ly lieu fust destruith 13.

DE ROIAL ESTAT PRESTRE JOHAN. ET D’UN RICHE HOMME. . . 443

[Chapitre XXXI]. Du teste diable en la Vallé Perillouse. Et des custumes des gentz en diverses isles la enviroun

Delez celle isle de Milstorak sur la senestre partie par delez la rivere de Physoun y a une merveillouse chosea. C’est une vallee entre les montaignes qe dure [fol. 94 v°] près de lin lieues. Ascuns rappellent le val Enchaunté ascuns l’appellent le val du Diable et ascunsb le val Perillous2. En cest val oÿt homme sovent tempestes et grantz murmures et noyses, touz les jors et toutes les nuyt, et grant frintec * et grantz sounz murmurs de tabours et des nakyers et de trompes si qe il eust un grant fested. Celle vallee est tout plein des deables et ad esté toutdis, et dit [hommee] qe ceo est un des entrez d’enfem. En celle vallé y a mult d’or et mult d’argent par quoy mointz mescreantz et mointz christiensf auxi y entrent sovent pur aler querre du tresour qe y estg. Mes poy ent retoment

val de Diable plein de tresour

Armour du Pape

especialment de mescreantz, ne auxi de christiens qe vont pur coveitise del avoir11, qar ils sont tantost estranglés du diable. Et en mylieu de cel vallé souz une roche y ad la teste et le visage1 d’un diable mult terrible a veer et n’y piert forsquez la teste jusques as espaules. Mais y n’ad homme du mounde tant soit hardiz christiens ne autre qy n’ait paour* quant il le gardei, et qe il ly semble q’il doye defailir si est hidous a veer, et si trenchantementk regarde toute personne, et ad les oilz si movables et sy scintillantz1 et change et moeve si sovent sa manere et sa conte-naunce qe nul n’ oserait approcher vers lym. Et de ly istn feu et fumée, et tant de pulencie qe a peine le poet endurer. Mais toutefoiz ly bons0 chris¬ tiens qe sont en bon estât et estables en foy entrent sanz peril, qar ils se confessent et se seignent du signe de la croiz sy qe ly diables n’ount poair sur eux. Mes come bien qu’ils soient sanz perilp, pur ceo ne sont ils sanz paour* quant ils veiont les enemis visiblement [fol. 95] tout entour eux qe lour font moultz des divers assautz, et des manaces et en l’air et en terreq, et des cops, et des tonairs, et de tempestesr. Et toudis ceo doute l’em qe Dieu ne prigne vengeaunce de ceo qe l’em ad maffait encontre sa voluntés. Et sachez qe quant my compaygnouns et moy feusmes a celle vallee, nous y feusmes* en mult grant pensé sy nous oyseroyoms mettre le corps en aventure et entrer dedeinz en la protec-cioun de Dieuu. Et ascuns des compaignouns si accordoient, et ascuns

DU TESTE DIABLE EN LA VALLÉ PERILLOUSE

estoient au contraire. Si avoit la ovesqez nous II prudhommes freres | menoursv qe estoient de Lombardie qe disoient qe s’il y avoit nul de nous (qe vousisse entrer'* q’il se meissent en bon estât et il entroient ovesqez | ly. Et quant ly prudhommes nous disoient ceo, sur l’affiaunce de Dieu et i de eauxx, nous fesoimes chaunter messey et feusmes confessez2 et

j acomuniez et entrâmes XIIII. Mes a l’issir nous n’estoions qe IX. Et si j ne saveoms si nostre compaignouns estoient perduz, ou s’ils estoient | retomez et issiz arriéré fors. Mais toutefoiz nous ne les veismes puisa, et j estoient II Gregeois et III Espaignels. Nos autres compaignouns qe ne j vousissent entrer, ancis aleront par une autre cousté pur nous être au | devant, et si firent ilsb. Et ensy nous passâmes ladite vallee et veismes l laienz en mointe lieu or et argent et pierres preciouses et joyaux a grant foisoun de cea et delà, ceo nous sembloit. Mes s’il estoit ensy q’il nous sembloitc ceo ne say jeo mie, qar jeo ne touchay unquesd> pur ceo qe ly j diables sont si subtilz q’ils font sovent sembler estre ceo qe n’est mie pur j les gentz deceiver. Et portant jeo ne vouloie mie toucher, et pur ceo auxi j qe jeo ne me voloye ouster mie de ma devocioun, qar® je estoie plus

| devout adonques [fol. 95 v°] qe jeo ne fuy unques puisf, tant pur le

terrour des enemis qe jeo veoie en plusours figures, tant pur les corps mortz qe je veoieg tantz gésir par tout la vallé qe, s’il eust eu une guerre

mensoigne d’un moine et freres mineurs

Geantz de 30 pieds

de toute la puissaunce de II rois les plus poissantz du paysh, et la greindre partie fust desconfite1, si ne deust pas a peines avoir tantz des mortz come il y a en celle vallé, q’est mult hidouse chose a veoir. Et jeo me merveillay trop cornent il y ad, et cornent ly corps des plusours sont sy enters, qar y semble qe ly plus ne purissent point. Mes jeo croy qe ly enemis les font sembler a estre entier�, qar ceo ne porroit estre a moun avis q’il eust tantz entrezk si novellement, ne qu’il eust tantz des novealx morts1 sanz purir. Et si estoient plusours en habite de christien, mes jeo pense bien q’ils estoient deceux pur le tresour q’ils veoient, pur grant coveitisem, ou ils avoient le coer trop feble et ne poaient endurer le paour. Et portant estoioms plus devoutz assez11 et si feusmes abatuz a terre plusours foiz par vent et par tonoires et par tempestes0. Mais tout adès nous aida Dieup. Ensy passâmes par ladite vallee sanz perilq a Dieu gracies3.

Après en outre celle vallee y ad un grand isler ou les gents sont bien grantz come geantz de XXVIII piez ou de XXXs de loung4, et n’ount point de vesture forsquez des pealx des bestes q’ils pendent sur eaux, et ne mangent point de pain forsquez char crue1, et boivent lait, qar ils ount assez de bestaille, et n’ount milles maisouns11, et mangent plus voluntierz

char de homme qe nulle autre char. En celle nul n’y entre voluntierz ne nul approche del isle, qar s’ils veoient un nief et genz dedeinz, ils entroient en la mer après pur les prendrev. Et unqore nous disoit homme qe en un autre isle par delà y avoit plus grantz geantz [fol. 96] assez comme de XLVW ou de L piez de long, et ascuns disoient de L cubitz de longx, mes jeo ne les vy point ne talent n’avoye d’approcher, qar nul n’y entre ne en l’une isle ne en l’autre q’il ne soit devourez. Et entre my ces geantz il y a auxi grants berbis come sunt ycy boefs et ount mult grosse laine al avenant. De ces ay jeo veu plusours foizy. Et ad homme veu mointefoiz ces geantz prendre des gentz en la mer et les portoient a terre Il en une main et II en l’autre et les aloient mangeant touz creuz2.

Une autre isle y ad vers auster4 en la mer Occeane ou il y ad de mult malesb et mult crueles femmes, et ount pierres preciouses dedeinz les oilz*, et sont de tide nature0 qe si elles regardèrent ascune persone par corouse, elles l’occient soulement du regard si come fait le basilik5.

Une autre y ad, mult bele et bone, et grande et bien puepplied, ou la custumee est tiele qe la primere nuyt q’ils sont mariez ils font un autre homme gésir ovesqez lour femmes pur elles despuceller et en donnent bon loer6. Et y a certeinz valletz en chescune ville qe ne servent d’autre chose q’ils appellent Cadebirizf, c’est a dire folg desesperez, qar cils du pays tiegnent a si grande chose et a si perillouse a despuceller une

Bestes grandes

despucellées

deul a naÿsance et joÿ a mort dez enfantz

femme qe lour semble qe cils qe les despucelle se met en aventure de morir. Et si ly maritz troeve sa femme pucelle l’autre nuyt après qe ly autre ne l’eust despucellé pur yveroigne* ou pur autre cause11, il soy pleindroit du vallet qe n’averoit mie fait soun dever, aussy bien corne si ly vallet ly vousist tuer1. Mes après la primere nuyt qe elles sont despu-cellez, ils les gardent si estreitement qe elles ne sont tant hardizi qe elles osent a nully parler. Et jeo fiz demander la cause pur quoy homme tenoit celle custume, et homme me dit qe [fol. 96 v°] aunciennement ascuns avoient esté mortz pur femmes despuceller qe avoient serpentz el corps, et pur ceo tiegnent ils celle custume et font toutdis assaier* le passage a un autre avant q’ils se mettent en aventurek.

Après y a un autre isle ou les femmes font grant doel* quant ly enfantz naissent, et quant ils moerent si font grant feste et grant revel1 * et grant joye et les jectent en un grant feu et ardentm7, et celles qe amoyent bien lour maritz, si ly maritz sont mortz elles se jectent el feu ovesqez les enfants et se ardent, et dient qe ly feu les nettera de toutes ordures et de touz vices, et irront purs et nettez en l’autre siecle a lour maritz, et mèneront11 les enfantz ovesqez elles. Et la cause purquoy elles plourent quant ly enfes naist, et qe elles font joye quant il moert°, si est qe, quant ly enfès naist, il vient en ceo mounde a labour1* dolour et tris¬ tesse, et quant il moert il vait en paradis, ceo dient ils, ou les riveres sont

de lait et de meel, ou l’em vit en joye [et]** habundaunce de biens sans labour et sanz dolour. En ceste isle l’em fait toutdis roy par eleccioun, et si ne élisent point le plus noble ne ly plus riche, mes cely qe ad esté des bons moursr et droiturers, et q’il soit de grant age, et q’il n’ait nuis enfantzs. En ceste isle sont ils mult droiturers et font droit jugement de chescun, et de grant, et de petit, solonc le meffait q’il avera fait1. Et si ne poet ly roy métré homme a mort sanz le consail de ses barouns et covient qe toute la court s’acorde. Et si le roy mesmes fait un moertre o ascun cas de crime11, il ly covient a morir aussy bien come un autrev. Noun pas qe homme l’occie, mes l’em deffent qe nul ne soit si hardiz qe ly face compaignie, ne q’il parle a ly, ne qe homme ne ly vende rienz, ne qe nully ly servew, [fol. 97] ne ly doint a manger ne a boire. Et ensy ly covient a morir en chaitiveté. Ils n’espament nully qe ait meffait ne pur amur, ne pur favour, ne pur richesse, ne pur noblesse, qe homme ne ly face droit solonc le faitx.

En outre celle isle y a un autre isle ou il y ad grant foisoun des gentz et si ne mangent pur rien char de lievre, ne de galline, ne d’awe et si norissent assez pur les veer et pur les regarder soulementy8. Et si mangent char de toutes autres bestes et boivent de lait2. En ceo pays ils prignent lour filles et lour sorourz a femmes, et lour autres parentz8 Et

Roÿ par election de bonté

mangent point chair de lieuve

toutes femmes communs

cocodrilles

arbres de cotton

charbon vif un an

s’ils sount X hommes ou XII ou plus en un hostiel, la femme de chescun sera comune a touz ceux del hostielb, si qe chescun couchera ovesqez quelle q’il vodera, une nuyt ovesqez une, et une autre ovesqez une autrec. Et s’il y ait nul enfant engendré en ascune de celles, elle dorra l’enfantd a cely qe primier se coucha ovesqez ly, si qe nul ne sciet si ly enfantz sont soens ou autrye. Et si homme lour dit qe ensy norissent ils autry enfantz, ils respoundent qe auxi font ly autres les lorsf.

En ceo pays et par toute Yndeg y ad grant foisoun des cocodrilles9, c’est une manere des longes serpentz si qe jeo vous ay dit cea en ariere, et par nuyt elles habitent en l’eaweh, et par jour sur terre en roches et en caves, et ne mangent point par tout l’yver, ancis gisent en agone1* si corne font les serpentz. Ceste serpent occist les gentz et les mangent en plorant. Et quant elles mangent elles moevent la maxeille> * dessure et noun pas celle dessouz, et si n’ount point de langek. En ceo pays et en plusors1 autres par delà, et auxi plus en cea, homme met en oevre la semence [fol. 97 v°] de cotoun et le sème l’em touz les aunz, si croissent petitz arbresseaux qe portent le cotoun, et ensy fait homme touz les aunzm, si en ad par tout11 de cotoun a grant plenté. Item en ceste isle et en plusours autres yl y ad une manere de bois dur et fort. Qe coveroit les charbouns de ceo bois souz les cendres0, ly charbouns se garderaient et

demoroient touz vifsp un an ou plus. Et celle arbre ad mointzq foilz come geneovre. Et si ad auxi mult des arbres de bonnisr qe ne poent ardoir ne poroir en nulle manere. Et si ad noers qe portent noiz aussy grandes corne un teste de homme. La y a auxi plusours orafles, en [Arabe] s ils les appellent gerfancz*. C’est une beste techchelé* qe n’est pas plus haut d’un chival destrier, mes il ad le col bien de XXU cubitz de long, et il ad le croupe et la cowev corne une cerf, et regarderoit bien par dessure une maisounw assez haute. Et si ad en ceo pays multz des camelions, c’est une petite bestoille come une chevreomx savage et vait [toutdis]y goule baie pur ceo qe elle vit del aier ne ne mange ne boit nulle foiz et chaunge et mue sa colour sovent qar une foiz la veit homme d’un colour et autre foiz d’autre2, et se poeta chaunger en toutes colours quant elle veot fors-quez en rouge et en blanc.

Il y a auxi illecques des serpentz10 grantz et gros de VP* piezb de long, et sont de diverses colours, roiezc, rougez, vertes, jaunes, yndes, noirz et toutes techchelezd*. D’autres y a qe sont cresteez sur la teste et

noers grand teste d’homme

beste a col XX cubitz

serpentz 120 pieds

porc spine Leons

vont sur piez auques toutes droites et sont bien de im toyses de grose ou plus, et habitent toutdis as roches et as montaignes, et ount toutdis la goule overte dont ils dégoûtent toutdis venin. Et si ad de porcz savages des plusours coloursf aussy grantz come [fol. 98] sont grantz bœfs de ceo pays, et sont techchelez* en guise de jeovene facounsg*. Et si ad auxi des helicons auxi grantz come sount ycy porcz savages, nous les appelloms porcz spinoush. Et y a de leouns touz blancz grantz et puisantz1. Et si ad des autres bestes auxi grantz et plus qe grantz destriers et les appelle homme loheranzi, et autres les appellent odenthosk. Ils ount la teste bien noire et troiz1 longes cornes el front bien tranchantz corne un espeye, et ly corps est fauves, et est mult felone beste et enchace et occist les olifantz. Unqore y ad autres bestes mult males et mult crueles qe ne sont miem plus grant d’un urs et ount le teste come d’un sengler, et ount VI piez, et en chescun pié II ungles larges et trenchantz, et ount le corps corne de urs et la cowe corne de leoun. Et si ad des soriz auxi grantz corne chiens et chauve soriz auxi grantz corne corbeaux". Et y ad owes rouges0 troiz tant plus grandes qe les nôtres par decea, et ount la teste le col et le poytrine toute noire. Et plusours autres maneres des bestes y a en ceo pays et aillors la entour et mult de diverses oisealx dont y seroit trop prolixe chose a tenir de toute compte.

| j I ! I } |

[Chapitre XXXII]. De la bounté des gentz en l'isle de Bragmey. Del roy Alisandre, et purquoy homme l’appelle Prestre Johan

En Bragmey bons gens

de vie sainte

Et outre ceste isle y a une autre isle grande et bone et plentivouse ou il y a des bons gentz et loials et de bone vie selonc lor3 creaunce et de bone foy. Et come bien q’ils neb soient christiens et q’ils n’aient loy parfaite, nientmoinz de loy naturelec [fol. 98 v°] ils sont pleins de toutes vertues et sy fuyent toutes vices et toutes malices et touz pechez. Qar ils ne sont orgoillous, ne conveitous, ne paressous, ne envious, ne corou-ceous, ne glotons, ne luxurious41. Et si ne font a autry chose q’ils ne voillent qe homme lour face. Et en ceo cas, ils acomplisent le X coman-dementz. Et si n’en ount cure d’avoir ne de richesse, et si ne mentent point ne ne jurent point pur nulle occasioun, mes dient simplement oil et nenil. Qar ils dient qe qy jure, il voet deceivre son prosme et pur ceo quantquez ils font, ils font sanz serment. Et appelle homme celle isle

DE LA BOUNTÉ DES GENTZ EN L’ISLE DE BRAGMEY

l’isle de Bragmeye, et autres l’appellent la Terre de Foy. Et parmy court un grant rivere qe ad a noun Thebef2. Et generalement toutes les gentz des isles la entour celles marches sont plus loialsg et plus droiturers q’ils ne soient d’autre part. En ceste isle n’y ad laroun, ne moertreour, ne femme legiere, ne povre mendiant, ne unques homme ne fust occish en celle terre. Et sont si chastes et meignent si bone vie corne nuis religious porroient faire et jeûnent toutz les jors. Et pur ceo q’ils sont si loials et si droiturers et pleins de si bons condiciouns1, ils ne furent unques tempestez ne de foudre, ne de grielei, ne nulle pestilence, ne de guerre, ne de faminek, ne d’autre tribulacioun si corne nous sumes mointe foiz par decea pur noz pecchez13. Purquoy y piert qe Dieu les aime et prent a gree lour creaunce et lour bons oevres. Ils croient bien Dieu qe toutes choses créa et fist et ly aourent, et ne prisent rien tout avoir terrien, et sont touz droiturersm, et vivent si ordeignement et si sobrement en manger et boire q’ils vivent11 mult longement et ly plusours [fol. 99] moergent sanz maladie avoir qe nature defaut en eux pur veillesse0.

En le temps jadis ly roy Alisandre envoia despierP* ceux de celle isle pur ceo q’il vouloit gaigner lour pays, et ils ly envoierent messagers qe portèrent lettres4de par le pays qe disoient ensy : «Quoy purroit estre assez al homme a qy tout le mounde ne suffist mie. Tu ne troeveras nulle chose en nous pur quoy tu doiez nous guerioier, qar nous n’avouns milles richesses ne milles ne convoitons et touz les biens de nostre pays sont

foy en Dieu

Lour lettre ad Alexander

trop de bonté

Alexander accord lour demand

comunes. Ly mangers pur noz corps sustenir est noz richesses** et, en lieu de tresour d’or et d’argent, nous faceoms tresour de concorde et de pees et d’amer l’un l’autre, et pur parement de corps nous usoms un chétif drapeau pur envelupez noz charoignes. Noz femmes ne sont mie parez pur plerer, ancis tendrent beal parement pur folie, quant homme se pene-roit pur enbelir le corps pur faire sembler plus beal qe Dieus ne l’ad fait. Elles ne scievent plus de beauté demander qe Dieu ne lour ad doné au naistre1. La terre nous aministre II choses, noz vivres tant come nous vivoms, et noz sepultures après la mort. Nous avoms eu perpetuele peesu tantquez ycy, de laquelle vous nous volezv déshériter. Et si avoms un roy non pas pur justice faire, qar il ne troeveroit nul forfesantw, mes pur noblesse garder et pur aprendre qe nous soiems obeissantzx, qar justice n’ad entre nous point de lieu, qar nous ne faceoms a autry chose qe nous ne vorreoms qe homme nous fait. Si n’ad justice ne vengeance entre nous quoy faire, si qe vous ne nous poiez tolir forsquezy bone pees2 qe toutdis ad duré. » Et quant [fol. 99 v°] Alisandre avoit lisé celles lettres, il pensoit3 q’il ferroit trop de mal s’il les troubloit. Et lour manda seurtez, et qe de ly n’avoient ils garde, et q’ils gardassent lour bons mours et lour bone peesb si corne ils avoient a custume.

Une autre isle y a qe homme appelle Oxidratec et un autre qe homme appelle Gynosophed 5, ou il y a auxi bone gent et loial et plein de grant foy, et tiegnent grant partie des custumes et des bons mours qe ly devanditz font, et vont toutdis toutz nudze. En celles isles y entra ly roy Alisandres, et quant il vyt lour bone foy et la grande loialté de eaux il lour dit qu’il ne lour greveroitf mie et q’ils demaundassent ceo q’ils voderoient, richesse ou autre choses. Et ils respoundirent q’il est riches assez qe ad a manger et a boire pur le corps sustenir, et qe les richesses de ceo siecle transitoire ne vaillent rienz. Mais s’il lour poait doner q’ilz fussent immortelz, ils ly mercieroient. Et Alisandre respoundy qe ceo ne poait il faire, qar il estoit mortel si corne ils estoient. «Et purquoy donques firent ils es tu si orgoillous et si fierz qe tu voeuz tout le mounde mettre en ta subjeccioun auxi qe tu feussez dieu. Et si n’as termine de ta vie ne jour ne houre et voeuz touth l’avoir du mounde assembler, lequel te lessera courtaignement* ou tu le lesseras1. Et ensy qe ceo fust a autry devant toy, ensy sera a autry après toy. Tu nent porteras rienz, mes si qe tu nasquis nudz, tout nudz sera ton corps covertiz en terre dont il [estji creez. Si dois penser qe nulz n’est immortels forsquez Dieu qe tout créa». Par quelle respounse Alisandre fust tout abahiz.

Et corne bien qe ceste gent [n’ayent]k les articles de la foy si qe nous [fol. 100] avons, nientmoinz pur lour bone foy naturele et pur lour bone

Oxidrate et Gynosophe bon gens sages

Dieu ayme le entencioun jeo cuide estre certeins qe Dieu les ayme et qe Dieu prigne paien sans foÿ. }our service en gree si come il fist de Job qe fust païens, nequident il le Job tenoit bien pur son loial sergeant1. Et pur ceo come bien q’il y ait plusours loys diverses111 parmy le mounde, jeo croy qe Dieu ayme toutdis ceux qe l’ayment et servent humblement en vertue et en loialté et qy desprisent la vaine gloire de ceo mounde, si qe cestes gentz font. Et Job auxi le fesoit11. Et pur ceo disoit Nostre Seignur par la bouche Ozée le prophète : «Ponam eis multiplices leges0 measp. » Et aillors : «Qui totum orbem subdit suis legibus6. » Et auxi Nostre Seignur dit en 1’Evangelie : «Alias oves habeo qe non sunt ex hoc ovilfi1. » C’est a dire q’il avoit autres servantz qe souz loy christienne. Et a ceo s’acorde la visioun qe seint Pierre l’apostre vyt a Jaffe, coment ly angel descendy de ciel et porta devant ly des diverses bestes et des serpentz et autres reptilez de terre de toute maneres grant foisoun, et dit a seint Pierre : «Prignez et mangez.» Et seint Pierre respoundy: «Jeo ne mangeray unques des bestes immoundes.» Et ly angel ly dit: «Non dicas immunda que Deus mundavifî. » Et cest estoit en signe qe homme ne doit nulz gentz terrienz pur lour diverses lois avoir en despit, ne nullyr. Qar nous ne savoms lesqueux Dieu ayme et lesqueux il heit. Et pur celles ensamples les uns quant ils dients: «De profundis l» ils dient en conjoynantu ovesqez les

christiens: «Pro animabus omnium defunctorum pro quibuz sit exorandum 9. » Et pur ceo dy jeo de cestes gentz qe sont si loials qe Dieu les ayme, qar il ad entre eux multz des prophetes et toutdis ount esté. Et en celles [fol. 100 v°] islesv ils prophetizerent l’incamacioun Nostre Seignur Jhesucrist, coment il devoit naistre d’une pucelle Mü Mü Mu aunzw ou plus avant qe Nostre Seignur fust neez de la Virgine Marie. Et croient bien l’incamaciuon parfaitement. Mes ils ne scievent bien la manere coment il suffry passioun et mort pur nous10.

En outre celles [ysles] y ad un autre [ysle]x qe ad noun Pytan. Les gentz de celle isle ne cortivent ne labourent point les terres qar ilsy ne mangent point, et si sont de bon colour et de belle faceoun solonc lour grandesses, mes petitz sont come nains, mes noun pas si petitz come sont ly Pygmein. Cils vivent del odour de pommes savages et, quant ils vont nulle part loingz, ils portent des pommes savages ovesqez eux, qar s’ils avoient perdu 1’ odour, ils morient tantost. Ils ne sont mie mult resona-blesz mes mult simples et touz bestieuxa n.

Puis y a une autre isle ou les gentz sont touz pelluz forsquez la face et les palmesb. Celles gentz vont aussy bien par dessouzc la mer corne ils font par dessure la terre seche et mangent [char]d et pesshouns toutz crudz. En celle isle y ad une grande rivere qe ad bien II lieues et dimi de largee qe homme appelle Buemarf12. Et de celle rivere a XV jomees loinz en alant par les desertz de l’autre part de la rivere qe aler y porroitg qar jeo ne y fuy mie, mes il nous feust compté de ceux du pays qe

profesie de Christ 3 M. ans

gentz petit vivent de odore

gens pelluz de mer

arbre de vie 500 ans

olifantz blanc

Original du nom Prester John

dedeinz cest deserth sont l’arbre du solail et de la lune qe parleront au roy Alisandre et ly deviseront sa mort13. Et dit homme qe les gentz qe gardent ces arbres et mangent del fruit de ces arbres1 et de basme qe y croist vivent bien CCCC oui D aunz par la [fol. 101] vertue du fruit et du bausme14. Qar la dit homme qe y croist de bausme grant foisoun et nulle part ailleurs forsque a Babiloigne si qe jeo vous autrefoiz dit. Nous feusmes très voluntiers alez vers cestes arbres, si nous eusoms poer. Mes jeo ne croy mie qe C M11 hommes d’armes y peusent passer ces desertz salvement pur la grant multitude des bestes savages et des grantz dragounsk et des grantz serpentz qe y sont et qe occient et devourent quantquez ils poent atteindre1. En ceo pays y a des olifantz blancz et bisz sanz nombre et des unicornsm et des leouns de plusours maneres et moultz de tiels bestes qe j’ay devant devisez et d’autres moult hidouses11 sanz nombre15. Plusours autres isles y a en la terre Prestre Johan et moult de mervailles qe seraient trop long a compter et moult des richesses et des noblesses y a et des pierres preciouses grant habundaunce0.

Jeo croy qe vous bien savetz et avez oÿ dire purquoy cis empereres est appellé Prestre Johan. Mais unqore pur ceux qe ne scievent mie metteray jeo briefment le cause. Il estoit un emperour jadis qe estoit mult vaillant prince et avoit des chivalers christiens en sa compaignie si qe cils ad qe est meintenant. Si ly pristp de veer la manere de service del eglise as christiensq, et adonques durroit Christienté par delà la mer tout Turkye, Surrye, Tartane, Jerosolomie, Palestine, Arabe, Halappe, et toute la terre d’Egipte. Sy vient cis empereres ovesqez un chivaler chris-

tien en un eglise d’Egipter. Et fust un samady après Pentecoste qe l’evesqe fesoit les ordres, si garda et escota le service et demaunda quelles gentz sils dévoient estre qe [fol. 101 v°] ly prélat avoit devant lys ou il avoit tant de misteires1 a ffaire. Et ly chivaler ly respoundy qe c’es-toient prestres. Et dit q’il ne vouloit plus estre roy ne empereres appelez, mes prestres. Et vouloit avoir le noun du primer qe isseroit fors, lequel eust noun Johan. Si ad toutdis depuis esté appeliez Prestre Johan.

En sa terre y a multz des christiens de bon foy et de bone loy et mesmement de ceux de pays mesmes, et ount comunement lour chapel-leins qe chauntent la messe et font le sacrement de autier de payn si corne ly Gregeois font. Mes ils ne dient pas tantz des choses a la messe come l’em fait par deceau, qar ils ne dient fors soulement ceo qe l’apostres Nostre Seignur lour enseignèrent, si corne seint Pierre et seint Thomas et ly autres apostres chanteront la messe en disant Pater Noster et les paroles dont le corps Nostre Seignur est consacré. Mes nous avoms plusours addiciouns qe ly papes ount depuis faites dont ils ne scievent rienz.

Christien de Prester John sont milleurs qe de Pape

[Chapitre XXXIII]. Des montaignes d’or qe les formies gardent et de les quatre fluvies qe viegnent de Paradis terrestre

Devers la partie orientele de la terre Prestre Johan y ad une isle bone et grande qe homme appelle Taprobane3 qe est mult noble et mult fruc-tuouse, et ly roy mult richeb si est obéissant a Prestre Johan. Et toutdis fait homme roy par elecciounc. En celle isle2 y ad II estés et II yvems, et messone homme les bledz II foiz l’and, et en toute saisouns del an sont ly jardinz floriz. La demoerent bons gentz et resonables et plusours christiens entre eux qe sont si riches q’ils ne scievent quoy ils ount. Auncienement quant homme passoit de la [fol. 102] terre Prestre Johan a celle isle as niefse aunciens, l’em mettoit XXltf jours a passer ou plus, et as niefs qe homme fait faire meintenant, homme passe l’eawe en VHS jours. Et veoit homme les fondz del eawe en plusours lieuxh, qar elle n’est mie mult parfonde.

Taprobane isle bon

Orille Argite

Or gardé des formices

Delez celle isle vers orient y ad II autres isles qe homme appelle l’une Orille1, et l’autre Argite, dont toute la terre est de minere d’or et d’argent, et sont celles isles a l’endroit ou la mer Rouge se part de la mer Occeaneî En celles isles l’em ne veoit auxi corne nuis estoilles qe clere-ment y pierent, fors une clere estoille q’ils appellent Canaposk, et si ne veoit homme point le lune de toute la lunaisoun forsquez la seconde quarteroun1 3. En l’isle auxi de Taprobane y a grantz montainz d’or qe ly formitz gardent curiousement4, et affinent et oustent le pur del noun purm. Et sont les formitz grantz corne chiens, si qe les gentz n’osent approcher de celles montaignes, qar les formitz les assaileroient, si ne poient point avoir de cel or si ceo n’est par grant engyn11. Et pur ceo, quant il fait forment chaud, ly formitz se rescoundent0 * en terre de tierz de jour jusques a nonne, et adonques prignent les gentz camaillesP*, dromedaires, jumentz et autres bestes et les vont charger tout coiement et puis s’enfuyent avant qe les formitz issent hors de terre. Et en autre temps q’il ne fait mie si chaud et qe les formitz ne se rescoundent point, ils font par autre guyse. Ils prignent jumentz qe ount petitz pullains et chargent sur les jumentz II vesseaux1* [fol. 102 v°] aussy come petits huychettes1 voidez, et sont overtz par dessure et pendent jusques près de terre. Et puis envoient celles jumentz pasturer envy-roun celles montaignes et retiegnent les pullains. Et quant les formitz veiont ces vesseaux ils saillent suz et entrent dedeinz, et si ount tiele nature q’ils ne lessent rien voide entour eux, ne caves de terre, ne autre

DES MONTAIGNES D’OR QE LES FORMIES GARDENT...

I chose1. Si emplissent cils formitz ces vessealx de cel or, et quant ces | gentz pensent qe ly jumentz en soient assez chargez, ils mettent hors les 1 pullainsu et les font hennyr, et tantost ly jumentz retoment enfuyant vers i les pullains, et ils deschargent les jumentz, et ensy ount ils de l’or grant | foisoun, qar ces formitz soeffrent bien les bestes aler entour eux, mes ils j ne voulent soffryr les hommes.

j Et outre la terre et les isles et le desert de la seignourie Prestre Johan

en alant droit vers orient, homme ne troeve forsquez montaygnes et j grandes roches et la regioun tenebrouse, ou homme ne porroit veer ne de

Inuyt ne de jour, si corne cils du pays tesmoignentv.

Et cil desert et cil heu tenebrous durent de ceo coustéw jusques a Paradis terrestre la ou Adam notre primer piere* et Eve furent mis, qe [ gaires ne demorerent, q’est vers orient al comencement de la terre. Mes

| ceo n’est mie notre orientx de cea qe nous appellomz orient, la ou le

| solail leve a nous, qar quant ly solail est orienty vers celles parties de Paradiz, il est adonques mie nuyt en nôtres parties de cea pur la reondese I de la terre de quoy jeo vous ay autrefoiz2 touché5. Qar Nostre Seignur fist la terre toute reonde en le my lieu de firmament. Et ceo q’il ait montaignes et vallés, ceo n’est qe pur la fluvie de Noé qe gausta la terre ; molle et tendre [fol. 103] et la dure terre et roche demoroient montai-| gnesa.

vers orient la terre tenebreuz

Phison est Ganges

Gyon Nilus Ttygris Eufrates

De Paradis ne vous saveroie jeo proprementb parler, qar jeo n’ay mie esté tant avantc, qe jeo n’estoit dignes. Mes come j’ay oÿ dire a plus sages par delà vous en dirray jeo voluntiers. Paradis terrestre dit homme ceo est la plus haute terre de mounde6, et est si haute qe elle touche près de cercle de la lune par quel la luned fait soun tour, qar elle est si haute qe le fluvie Noé ne poait atteindre6 qe coveroit toute la terre du mounde tout entour et dessuref et dessouz, forsquez Paradis tant soulement. Et si est Paradiz enclos tout entour d’un mur, l’em ne scient de quoy il est. Et sont ly murs touz covertz de mosse ceo semble7, et n’y piert pierreg n’ autre chose dont ly mur soit, et soy extent ly murs de mydi vers biseh, et n’y ad qe un entrée qe est close de feu ardant, si qe nuis hommes mortels ne porroient entrer. Et el plus haut lieu de Paradiz el droit mylieu est la fontayne qe gecte les IEH fluvies qe courent par diverses terres, dont ly primer ad a noun Physon ou Ganges, c’est tout un1, et court parmy Ynde ou Evilati, en la quelle rivere y ad moultz des preciouses pierres et moult de lignum aloes et mult de gravele d’or. Et l’autre riverek ad noun Nilus ou Gyon1, qe vait par Ethiope et puism par Egipte. Et l’autre ad noun Tigris11, qe court par Assirie0 et par ArmenieP la grande. Et l’autre ad noun Eufrate, qe courtq aussy par Mede, par

DES MONTAIGNES D’OR QE LES FORMES GARDENT. . .

Armenie et par Persier. Et dit homme par delà qe toutes les eawes I douces du mounde dessure et dessous prignent lour naissance de cel | fontaigne de Paradis, et de celle fontaignes toutes y viegnent et j issent.

| Et la primere rivere ad a noun Physon c’est a dire en lour langage ! assemblée1, qar trop d’autres riveres s’assemblent et gectent en cel [ rivereu, et ascuns appellent Ganges pur un roy qe fust en Ynde qe avoit | a noun [fol. 103 v°] Gangaresv, qar elle corroit parmy sa terre et cel rivere est en ascun lieu clerew, et en ascun lieu trouble, en ascun lieu chaude, et en ascun lieu froide. La secunde rivere ad a noun Nilus ou Gion, qar elle est toutdis trouble*. Et Gion en langage de Ethiopiens voet dire troubled Et aussy Nil en langage de Egipte est a dire trouble2. La ! tierz rivere ad a noun Tigris, qe voet dire en lour langage tosta corant, qar j elle court plus tostb qe nul des autres, et aussy appelle homme une beste | Tigris pur ceo qe elle est tost courante0 La quarte rivere ad a noun Eufrated c’est a dire bien portant, qar ils croissent moultz des biens sur cel rivere et bleds et fruit et tous autres biense.

Et sachez qe nul homme mortel ne poait aler ne approcher a ceo Paradiz, qar par terre nul n’y porroit aler pur les bestes savages qe sont as desertz, et pur les montaignesf et pur les roches ou nuis n’y porroit passer parg les lieux tenebrous, ou il y a mointz. Et par les riveres nuis n’y porroit aler qar l’eawe court si roidement pur ceo qe elle vient de haut, et si vienth a si grandes undes qe nul nief ne porroit vagir1* encontre, et si brait* l’eawe et moigne si grant noise et si grant tempeste* qe l’un ne porroit oyer l’autre en la nief, corne bien qe l’em criast l’un al autre a plus haut q’il porroitk. Meintz grantz seignurs et de grant volunté ount assaiez plusors foiz a aler par celles riveres vers Paradiz et as grantz compaignies. Mes unques ne poaient espleiter* lour voie ancys moroient plusours de lasser pur vager1*, contre les undes et plusours autres”1 qe deviendrent aveogles”, et plusours sourdz° pur la noise del eawe, et plusours sont suffoqués et perduz dedeinz les undes, si qe nul mortel ne poet approcher si ceo n’estoit d’ especial grace de Dieu. Si que? de cel lieu ne vous saveroie jeo plus qe dire ne deviser et pur ceo me taray atantq et me retomeray a ceo qe j’ay veu. [fol. 104]

[Chapitre XXXIV]. Des custumes des roys et autres demorantz en l’isles costeantz al terre Prestre Johan. Et de l’honour qe le filz fait a soun piere mort

passage autoume (sic) le Monde

De celles isles dont jeo vous ay ycy devant parlé en la terre Prestre Johan, qe sont dessouz terre quant a nous de cea, et des autres isles plus avant, qy les vouderoit porsuyr [purroyt]a revenir as parties dont il move-roit et ensy environner toute la terre. Mes taunt pur les isles tant pur la mer et tant pur forsnoierb*, poy des gentz assaient* a ffaire ce passage, come bien qe homme le poait bien faire qe porroit droit adresser* si come jeo vous ay autrefoiz dit0. Et pur ceo l’em retome des isles dessus¬ dites par autres isles costeanz de la terred Prestre Johan, et vient homme en retomant a une isle qe ad noun Casson2, et ad de ceo pays bien XLe jomees de long et plus de L de large. C’est la meillour isle et la meillour

DES CUSTUMES DES ROYS ET AUTRES DEMORANTZ. . .

I roialme qe soit en celle parties excepté Cathay. Et si ly marchantz haun-I tassent avant ceo pays come ils font Cathayf elle seroit meillour assez qe

j Cathay ne soit. Ceo pays est si bien enhabité* et si plein des citez et des

i villes et de gentz qe, quant homme ist fors d’une cité, l’em veit l’autre j cité devant ly la ou l’em voet aler quelque part qe l’em aileg. En ceste

; isle y a grant plente de touz bienz pur vivre et de toutes maneres d’es-

pices, et y a des grantz forestes touz de chasteignes*1. Ly roy de celle isle est mult riche et mult puissant, et nientmoinz il tient sa terre du Grant | Chan et obeist a luy, qar ceo est un des XII provinces qe ly Grant Chan

i ad dessouz ly, sanz sa terre propre et sanz les isles moindres dont il ad

1 mointes1.

| De [ceo]j roialme, vient homme en retomant a un autre roialme qe

| homme appelle Bybothk3, et est auxi souz le Grant Chan. C’est un mult Byboth

j [fol. 104 v°] bon pays et bien plentivouz [des blés]1, des vins et d’autres biens. Et les gentz de ceo pays n’ount milles maisouns, ancys demoerent et gisent souz tentes faites de feutre noir par tout le païs. Et la cité roial et principale est tout muree de pierres noires et blanches, et toutes les J rues sont bien pavez de tieles pierres. En celle cité n’ad nul si hardiz qy I ose sanc espaundre ne de homme ne de beste pur la reverence d’un ydole 1 qe est la aorez. Et en celle cité demoere le pape de lour loy q’ils apellent Lobassy Pape | Lobassym4. Cis Lobassy donne toutes les benefices et les autres dignetés

j et toutes les choses qe appartiegnent as ydoles. Et touz cils qe tiegnent

funeral de mortz manger d’oy seaux

rien de lour église", religious et autres, obéissent touz a luy si qe font ycy les gentz de Seinte Eglise0 al pape.

En ceste isle ount ils un custume par tout le pays qe quant ly piere* d’ascun moert, et il voet faire grant honour a soun piere, il fait maunder touz ses amis et parentz et religiouns et prestres et de menestriers grant foysoun. Et puis porte homme le corps sur une montaigne a grant feste et a grant joye menant. Et quant ils ount porté jusquez la, ly plus grant prélat ly cope la teste et la met sur un grant plateau d’or ou d’argent, s’il est si riches hommesp, et puis il baille la teste al filz. Et ly filz et ly autres parentz chauntent a Dieu mult des oreisounsq. Et puis ly prestres et ly religiouns detrenchent* toute la char du corps par pieces, et puis dient lour oreisounsr. Et ly oysealx du pays qe ount bien apprise celle custume de long temps viegnent volant par dessure, corne vautours, aygles, et touz autres oysealx qe mangent char5. Et ly prestres lour gectent des pieces de la char1, et ils la portent un poy loingz et la mangent. Et puis aussy corne les chapellains" par decea chauntent pur les mortz: «Subvenite sancti Dei etc5», auxi cils prestresv la chauntent adonques a haut voiz en lour langa [fol. 105] ge: «Regardez come prudhomme cis estoit qe ly angeles Dieu le viegnent querre et le portent en Paradis. » Et adonques semble il al filz q’il est mult honorez quant ly oysealx ount mangé soun piere*. Et cil ou il avera plus grant nombre des oysealx est ly plus honorezw. Et puis ly filz remeigne ses parentzx et ses amis a l’hostiel et lour fait grant feste et touz ly amis tiegnent lour compte

| coment ly oysealx vindrent cea V, cea X, cea XXy, et se glorifient mult forment2 au parler. Et quant ils sont a Fhostiel, ly filz fait mettre cuyre la teste soun piere* et en donne a chescun des plus especials amis un poy de la char en lieu de entremesa. Et de testeaub il fait faire un hanap et en cely il boit et les parentz aussy a grant devocioun en remenbrance del seint homme qe ly oysealx ount mangé. Et celle hanap le filz gardera et bevera dedeinz toute sa vie pur la remenbrance du pierec*.

De celle terre en retomant par Xd jomées par my la terre du Grant Chan, y ad un autre mult bone isle et grant roialme ou il y a un riche roy autre Isle et puissant, et entre les riches hommes de soun pays il y a un bien riche qe n’est® ne prince, ne duk, ne admiralz, ne counte6. Mes il y a plusours qe tiegnent lour terres de ly, et trop est il richef, qar il ad bien de rente riche home touz les aunz CCCmil chevaux chargez des bledz et de riz. Et sig mène mult noble vie solonc la custume par delà, qar il ad L damoyselles pucelles qe ly servent toutdis a manger et a coucher11 et a faire ceo qe ly plest. Et quant il est a table, elles ly apportent sa viaunde, a chescune foiz V mez ensemble, et en portant elles chauntent un chaunceoun1. Et puis ly trenchent sa viaunde et ly mettent en la bouche, qar il ne touche a rienz [fol. 105 v°] forsquez il tient ses mains devant ly sur la table, qar il I ad si grantz ungles qe ne porroit rienz prendre ne tenir*. C’est la noblesse grands ongles

as hommesk d’avoir grantz ungles et de les lesser toutdis croistre et de les norir tant come l’em poet1. Il y ad plusours el pays qem les lessent tant croistre qe elles environnent toute la main, et c’est un grande noblesse11.

Et la noblesse des femmes en cely pays est d’avoir petitz piez, et pur ceo tantost qe elles sont neez, homme lour lye si estreitement le piez° q’il ne croissent mie a dimi de ceo q’ils deveroient croistre. Et toutdis cestes damoiselles chauntent dementierzp* q’ils mange, et quant il ne mange plus de ceo mes, elles ly apportent autres Vq mes et chauntent corne devant. Et ensy font jusques au fin de manger. Et touz les jours le fait homme ensyr, et en ceste manere il use sa vie. Et ensy fesoient si devan-tarainzs * et cy ferront cils qe vendrount après ly sanz ascun beau fait ; d’armes1, mes toutdis ensy vit a soun ayse corne une porceal qe homme encresseu.

Il ad un mult beau palays et mult riche ou il demoere dont ly murs ount bien de circuit [ü]v lieues. Et si ad dedeinz mult beau jardins, et tout le pavement des sales et des chambres sont d’or et d’argent. Et en mylieu d’un de ces jardins y a une petite montaignette ou il y a un prael et, en ceo prael, y a unw petit mouster ovesqez tours et pinnacles tout d’orx. Et en ceo petit mouster voet il seer sovent et pur prendre l’air et pur soy deduyrey, qar pur autre chose n’est ceo mouster fait, forsquez pur soun

deduyt soulement. De ceo pais vient homme2 par la [terre]3 du Grant Chan dont jeo vous ay parlé devant, si ne covient mie a tenir autrefoiz compte.

Et sachez qe de touz cesb pays dont j’ay parlé et de toutes celles isles, et de touz ces diverses [fol. 106] gentz qe jeo vous ay deviseez et de diverses lois et des diverses creaunces q’ils ount, il n’y ad nul gent, pur quoy ils aient en eux resoun et entendement, qe n’aient ascuns articles de nostre foy et ascuns bons pointz de nostre creaunce, et q’ils ne croient0 en Dieud qy fist le mounde q’ils appelent dieu de nature, solonc le prophetee qe a dit: «Et metuent [eum]f omnes fines terre. » Et aillors : «Omnes gentes servient ei1. » Mes ils ne scievent mie parfaite¬ ment parler8, qar ils n’ount qe lour devise forsquez ensy q’ils entendent de lour sen naturel, ne du Fils, ne du Seint Espirit ne scievent ils parler. Mes ils scievent touz parler11 de la Bible especialment de Genesis, des ditz des prophetes et des livres1 Moïses et dient bien qe les creatures� q’ils adorent ne sont mie dieux. Mes ils les adorent pur la virtue qe est en elles qe ne porroit estre sanz grant grace de Dieu. Et des simulacres et des ydoles, ils dient qe nulle gentz ne sont qe n’aient simulacres. Et ceo dient pur ceo qe nous christiens avoms ymages de Nostre Dame et d’autres saintz qe nous adoroms. Mes ils ne scievent mie quoy nous

La terre de grand Chan

Gentz de razon

Images et Idoles

Je ne dis plus, affïn qe autres disent ascune chose novelle

adoromsk. Noun pas les ymages de boys ne de pierre, mes les seintz en qy nouns elles sont faites. Qar aussy come la lettre aprent et enseigne les clerks quoy et cornent ils dévoient croire auxi les ymages et les peintures aprendent les laie1 gentz a penser et aorer les seinz en qy nouns elles sont faites"1.

Ils dient auxi qe ly angeles Dieu" parlent a eux en celles ydolles et q’ils font des grantz miracles, et ils dient voir q’il y a un angel dedeinz. Mes y a II maneres d’ angeles0 bons et malveis, si qe ly Gregeois dientP, Cacho et Calo% et Cacho est malveis et Calo est bons. Mes ceo n’est mie ly bons, mes ly malveisr qe est as ydoles pur eux [fol. 106 v°] decevir et pur eux meintegner en lour errour\

Il y a plusours autres diversez pays et moût d’autres mervailles par delà qe jeo n’ay mie tout veu, si n’en saveroie proprement parler. Et meismement en païs ouquel j’ay esté y a plusours diversetés dont jeo ne fais point mencioun, qar trop seroit longe chose a tout deviser1. Et pur ceo qe jeo vous ay deviseez d’ascunes pays vous deit suffyr quant au present". Qar si jeo devisoie tant quantquez y est par delà, un autre qe se peneroit et travaillerait le corps pur aler en celles marches et pur cercher

DES CUSTUMES DES ROYS ET AUTRES DEMORANTZ...

le paysv seroit empeschez par mes ditz a recompter milles choses estranges, qar il ne porroit rien dire de novel en quoy ly oyantz y puis¬ sent prendre solaczw. Et l’em dit toutdis qe choses novelles pleisentx. Sy m’en taceray atant sanz plus racompter nulles diversetez qe soient par delay, a la fin qe cis qe vourra aler en celles parties y troeve assez a dire2.

Et jeo Johan Maundevillea dessusditb, qe m’en party de nozc pays et et passay la mer4* l’an de grace Mü CCC XXII do, qy mointe terre et moint passage et mointe pays ay puise cerchez, et qy ay esté en mointe bone compaignie et en mointe beal fait corne bien qe jeo nef feissse unques ne beal fait ne beal emprise®, et meintenant suy venuz a repos maugré mien pur goûtes artetikesh qe moy destreignent. En prignant solaz en moun cheitif repos, en recordant le temps passé1, ay cestes choses compilez� et mises en escrit, si corne il me poet souvenir14, l’an de grace Mu CCC L VIme, a XXXIIIIte an1 qe jeo m’en party de noz pays.

Repos a la fin. 1356.

Sy pry a touz les lisantz si lour plest q’ils voillent Dieu prier pur moy et jeo prieray pur eux. Et touz cils qe pur moym dirront une Pater Noster qe Dieu me face remissioun de mes péchés, jeo les face parteners0 et lour [fol. 107] octroyé part de touz les bons pelrinages et des touz les bien-faitz qe jeo feisse unques et qe jeo ferray si Dieu plest unqore jusques a ma fin. Et pry a Dieu, de qy tout bien et toute grace descent1*, q’Il touz les lisantz et oyantz christiens voille de sa grace reemplir et lour corps et les aimes sauver. A la gloire et loenge de Ly, qe est trinz et unzq, sanz comencement et sanz finr, sanz qualité bons, sans quantité grantz, en touz lieux present, et toutes choses contenant8 et qy nul bien ne poet amender ne nul mal enpeyrer1. Qy en Trinité11 parfaite vyt et régné par touz siècles et par touz tempsv Amenw.

Dédicace au roi d’Angleterre

La copie de la lettre maundé ovesqes cest escrit a très noble prince monseignur Edward de Wyndesore roy d’Engleterre et de France par monseignur Johan de Maundeville autor susdit.

Principi excellentisimo pre cunctis mortalibus precipue venerando, domine Edwardo, divine providentia Francorum et Anglorum regi sere¬ nissimo, Hiberniae domino, Aquitanniae duci, mare ac ejus insulis occi¬ dentalibus dominanti, Christianorum enfamie et ornatui, universo¬ rumque arma gerentium tutori, ac probitatis et strenuitatis exemplo, principi quoque invicto, mirabilis Alexandri sequaci, ac universo orbi tremendo, cum reverentia non qua decet, cum ad talem et tantam reve¬ rentiam minus sufficientes extiterint, sed qua parvitas et possibilitas mittentis ac offerentis se extendunt, contenta tradantur.

Lo2, fol. 107.

Cette lettre ne se trouve que dans les manuscrits du groupe A* à l’ex¬ ception de 01. Elle semble plus invention d’un scribe que document authentique joint à l’ouvrage. Elle est d’ailleurs curieusement placée à la fin du texte.

Lettre du sultan au pape

Cette lettre se trouve au chapitre 6 après l’histoire des sultans d’Egypte. Après Melechmadabron, «Soudan quant jeo m’en parti», la

lettre est ainsi introduite: «Le filz Melechnasser envoia lettres au pape de Rome en ceste forme» :

Baltazarday illustris regis filius Soldani Babiloniorum, Assiriorum, Egipciorum et Amaritanorum, Medorum, Alexandrinorum, Parthorum et Ethiopum, Constantinus de Jerico, prepositus terrestri Paradisi, custosque sepulture Crucifixi, rex Jerosolimitanorum, Affrice et Asie, dominus Barbariae ab oriente usque ad occidentem, rex regum et prin¬ ceps principum, nepos deorum, standardus Macometi, dominusque ab arida arbore usque ad flumen Paradisi et ad montem magnum Ararath, timor et angusta inimicorum, interfector Christianorum, consolatio paganorum, transfixio loricarum, magno sacerdoti Romanorum, gratiam palpitando et salutem quam visitando meretur, ortodoxi funda¬ mentum Christianorum fidei, robur discretorum, fortitudo prudentium. Hec omnia in capitis tui delusa quasi thesaurus requiescunt. Memoria vero tua strepit, incipiens vacillat, obedescit stulticia qui pater dicens et filiis tam inaudita mala machinaris. Tu enim et Philippus rex Francorum et alii regni in baculo arundineto considitis, spem vobis ponentes que velut stuppa incensa evanescit et uno flato consumitur. Nam quicquid contra nos molliendo poteritis cogitare, totum annum matura delibera-cione previdimus nec timemus. Qualis enim pater es tu qui filios non morte naturali sed subita prope compellis. Inputas quod sagittis et pharetris careamus in quas filios tuos mittere non formidas, ut eas in se recondant et vivaces animas sic morti tradant a quo submersa est preciosissima civitas Jerusalem, a quo funditus destructa est civitas Achon potentissima, a quo desolata et delecta est Tripolis famosissima. Nonne enim CCCLV civitates nobis subjecimus quas famuli olim Crucifixi rexerant? Tu filios in mare procellissimum ubi flumina furiunt ire compellis, sed tu ipse non sequeris. In arido stas et stultos pauperes in flumine mergis, vere simplices ducis sed ipse non antecedis, pater quidem nomine, sed non re, nuncuparis. Sufficiat ergo tibi te sic more Tureorum minando conducere. Attamen, si terram universam desideras, ecce Achon et Tripolim filiis tuis aperiemus et reparare concedimus taliter ut sint nobis perpetui censuales. Consulimus itaque ut Dominum tuum, si potes, primo invoces, ut per nos numerus mart irum impleatur et ut juvenes renascantur qui, patrium cruorem vindicantes, ad nos prope¬ rent penam consimilem recepturi. Nichil enim aliud quam sanguinem

Christianorum querimus, quem scitimus. Consule igitur tibi ipsi qui prudens diceris et salva jam morti expositos alioquin occisor eris et seductor simplicium. Quod ipse mature a te demon graviter requirit quem nobis posse rebellare credis, cum tota gens tua respectu nostri multitudinis sit quasi gutta maris. Datum Babilonie, anno nativitatis nostre XXXIX, regni vero nostris XX°.

Cette lettre, dont ni le ton, ni le contenu ne s’accordent avec le reste du Livre de Mandeville, se trouve dans trois manuscrits, Lo7, fol. 10v°-11, Lo8, fol. 10-10v° et Ph, fol. 131.

La vallée périlleuse , fin du texte selon la version continentale Be3, fol. 135-136

En celle vallee a molt belle entree et moult bel chemin au comance-ment, et est tousjours le chemin en avalant entre les roches tout en estre-cissant puis sa, puis la, et y fait assez cler la montance d’une lieue. Et puis comance a espessir corne entre jour et nuyt quant la lune et les estoilles ne luisent point. Et puis entrasmes du tout en tenebres qui nous durèrent bien une lieue, et puis eusmes nous assez a faire et cudions de certain estre perduz, et en ce point estoint religieux et autres. Car si chacun eust esté seigneur souverain de tout le monde, il eust volu et renuncié a toutes choses mondaines, mes qu’il eust peu estre hors de ce peril. Car [fol. 135v°] en vérité, nous ne cuidions james raporter novelles au monde. En cest tenebres, fusmes nous abatuz plus de mill foiz et en plusours maniérés. Et a paine estions nous relevez que nous ne feussions tantoust abatuz. Car il y avoit si grant multitude de bestes que nous ne povyons voir et ne savions quelles elles estoint. Mes il nous estoit avis que ce estoient beufx ou pors qui couroint parmy noz jambes, qui nous fesoint choir, une foiz en envers, autrefois de cousté, autreffoiz la teste la primiere corne en une fosse. Or estions abatuz par tempeste et par grant vent, et aucunes foiz nous sembloit que nous estions feruz d’un levier parmy les rains. Et trouvions tant de mors dessoubz nous, qui se pleignoint quant nous passions par dessus eulx, et estoit très hideuse chose a voir et a oïr. Et sachez que si nous n’eussons receu le corps Nostre Seignour, que nous feussons demourez nous mesmes. En ce lieu eusmes nous une enseigne, car nous fusmes feriz tant que nous demou-

rasmes en pâmoison, et la vy je moult de merveilles. Car nous estions demy mors, et y demourasmes longuement. Mes de ces choses je n’ose parler, pour les freres minours qui avec nous estoint le nous deffendirent, et que nous ne parlions fors de ce que nous avions veu corporellement, pour les segrez Nostre Seignour seller. Nous fusmes touz feruz en divers lieux, et avoit chacun une tache noire ou lieu ou il avoit esté féru, du large d’une main, l’un au visage, l’autre en la poitrine, l’un [fol. 136] en un cousté et l’autre en un autre. Je fu féru au coul par telle maniéré que je cuidoy que ma teste feust desseveree de mon coul, et ay porté l’en¬ seigne plus de XVIII ans. Mes puis que je sie repenti de mes pechez, et que je mis paine a Dieu servir selon ma fragilité, celle tache est allee a nyant et est plus blanche que autre part. Mes touteffoiz, le coup y pert bien et y perra tantque la charoygne durera. Pour quoy je ne conseilleray a nully y entrer. Et quant nous fusmes ou melieu de ces tenebres, nous veismes celle très hideuse figure dessous la roche auxint que dessus vous ay dit. Et en vérité nous y eusmes très grant paour, et peu s’en faillit que nous feusmes estains. Nous feusmes bien aises quant nous veismes clarté, combien que nous eussons esté assez triboillez et tormentés de deables qui nous assailloint en moult de guises. Je ne saroye dire ne raconter tout ce que nous veismes. Et puis fusmes nous encore abatuz et tormentés, mes Dieu par sa grace nous aida tousjours.

Le texte n’est pas tout à fait le même que celui du manuscrit PI 3, publié par M. Letts, p. 391-393. Tant par le style que par le contenu, il ne s’accorde pas avec le reste du Livre de Mandeville.

Les dynasties ayyubide et mamlûk en Égypte

jean de mandeville voyages

Index locorum

Les noms indexés sont donnés tels qu’ils apparaissent dans le manuscrit avec leur ou leurs orthographes, suivis si nécessaire d’une orthographe plus courante, puis de leur identification.

Acoun, Acon, Acres, Saint-Jean-d’ Acre, aujourd’hui Akko (Israël), p. 125, 126, 127, 137, 241, 264

Abchaz, Abekas, Abkhazie, ancien royaume à l’est de la mer Noire, au nord de la Géorgie, p. 416, 420, 422 Affrique, Aufrique, Afrique, p. 124, 155, 378 Alamo, pays des Alains, au nord de la mer Caspienne, p. 420 Albane (rivière), Abana, aujourd’hui Nahr Barada, arrosant Damas, p. 263

Albanie, Albane, pays situé par la géographie médiévale en Asie, sans grande précision sur sa localisation, p. 286, 287, 360 Aldama, sur la mer Morte, ville détruite avec Sodome, p. 227 Alemaigne, Almaigne, Allemagne, p. 95, 96, 105, 246, 265, 333 Alisaundre, Alexandrie (Egypte), p. 145, 149, 150, 162, 163, 288 Alisandre Celsite, Alexandrie de Margiane, aujourd’hui Merv (Turkménistan), p. 304

Altazar (terre de), sans doute la région d’Askale à environ 50 km à l’ouest d’Erzurum, où se trouvent les sources de l’Euphrate, p. 292

Amazoine, Amazonie, terre fabuleuse habitée par les Amazones, p. 92, 287, 302, 303 Amyas, Amiens, p. 234 Andrenople, Andrinople, p. 96 Antioche, Antakya (Turquie), p. 263, 264

Antioche le menur, Antioche de Pisidie, ville en ruines, près de Yalvaç, à environ 200 km au nord-ouest de Konya (Turquie), p. 262 Any, Ani, ancienne capitale du royaume d’Arménie, en République d’Arménie, p. 293 Appuille, Apulie, p. 160

Arabie, Arrabe, Arabée, Arabie, p. 92, 97, 134, 140, 142, 143, 148, 149, 163, 164, 186, 191, 225, 246, 280, 281, 282, 286, 305, 453, 462 Arasten (royaume d’), royaume imaginaire des Chansons de Geste, p. 267

Argite (île), île fabuleuse de l’océan Indien, p. 466 Arkes (chastel), Akkar, Arqa, château croisé entre Tripoli et Homs (Syrie), p. 255, 257

Armenie, Hermenie, Arménie, p. 92, 191, 246, 254, 256, 289, 290, 291, 292, 419, 420, 422, 423, 468, 469

Arrami, Harrân, au nord de la Mésopotamie, région du haut-Euphrate, p. 143

Artese, peut-être Ard Artousi, sur l’emplacement de l’ancienne Orthosia, à 13 km à l’ouest de Homs (Syrie), p. 262 Artiron, Erzerum (Turquie centrale), p. 292

Ascalonge, Ascalone, Ascalon, aujourd’hui Ashquelon (Israël), p. 128, 138, 186, 187 Asie, p. 378, 380, 429

la meinor, la moindre, Asie Mineure, p. 97, 116, 191 la majour, dans le texte, renvoie à la Turquie, p. 191, 414 la parfonde, Asie centrale et orientale, p. 414 Asser, peut-être l’actuelle Adana, sur la côte sud de la Turquie, p. 262 Assirie, Assyrie, p. 468 Aufrique, Affrique, Afrique, p. 142 Ayes la Chapelle, Aix-la-Chapelle, p. 199

Babiloigne, le Vieux Caire, p. 128, 129, 133, 134, 139, 141, 142, 143, 144, 148, 155, 159, 163, 164, 225, 258, 286, 462

INDEX LOCORUM

| Babiloigne(la grant ) Babylone, près de l’ actuelle Bagdad, p. 139, 141,

! 238, 300, 301

| Baccarie,Baccharie, Bacherie, Bactriane, au nord de l’ actuel I Afghanistan, p. 287, 427, 430

j Bahaigne, Beome, Bohême, p. 265, 333

Balbez, Bilbeis, centre caravanier à 60 km au nord-est du Caire, p. 129 1 Baldak,Baldach, Bagdad, p. 142, 143 I Belegrave, Belgrade, p. 96

B eleoon, (rivière) Belus, aujourd’hui Nahr Na’ aman (région d’Akko, Israël), p. 127

Bersabée, Bersheva (Israël), p. 174, 182, 187 Beruth, Beyrouth, p. 125, 257, 264

Betanie, Bithynie, ancienne province du nord-ouest de l’Asie Mineure, j P-107

j Bethanye, Béthanie, près de Jérusalem, p. 215, 216 j Bethel, Beîtin à 20 km environ au nord de Jérusalem, p. 231 f Bethfagé, Bethphagé, près de Jérusalem, p. 214 j Bethleem, Bethléem, p. 178, 180, 181, 182, 187, 208, 294, 295, 304, 414 ! Bethsaida, proche du lac de Tibériade, p. 238, 239 l Bethsaïm ou Scitople, ancienne Scithopolis, aujourd’hui Beit Shean, à [ 75 km au sud-est d’Haïfa (Israël), p. 240

| Betingna, nom d’un des anciens royaumes de Sumatra, p. 343 j Boccura, Boukhârâ (Ouzbékistan), p. 419 t Bochar (val de), plaine de la Beqaa (Liban), p. 256 I Botron, Betron, sans doute Bosra, au sud des steppes de Moab, dans le | sud de la Jordanie, p. 142, 229

! Braban, Brabant, p. 333

Bracz Seint George, Bosphore, p. 107, 115, 261 j Bragmey (île de), en réalité l’Inde, pays des Brahmanes, p. 456, 457 | Brandis, Brindisi, p. 160

IBryque, Phrygie, sur la côte égéenne (Turquie), p. 422

Buemar (rivière), rivière fabuleuse d’une île fabuleuse de l’océan Indien, j P-461

| Bulgarie, p. 96

Burgoine, Bourgogne, p. 159, 258 Byboth, Tibet, p. 473

Cadilhe, région d’Asie centrale, difficile à localiser, p. 427 Cajfoles, île imaginaire de l’océan Indien, p. 349 Caidoun,Caydo, Ta-tu, en mongol, aujourd’hui Pékin, p. 370, 397 Caiphas, Haïfa (Israël), p. 126, 264 Cair, Caire, Le Caire, p. 129, 134, 143, 144, 148, 152, 153 Calabre, p. 126, 160

Calamie, ville disparue au sud de Madras sur la côte de Coromandel, lieu présumé du tombeau de saint Thomas, p. 325 Calcas, Coleos, île de la mer Egée, p. 108

Caldée, Chaldée, p. 92, 140, 142, 143, 254, 282, 286, 288, 299, 300, 301, 302, 304, 419, 423 Calistres, Théra, île de l’Egée, p. 108

Calonak, peut-être le royaume de Champa au nord-est de la Cochinchine, p. 347

Camaalech, Cambaluc, Khan-balig en mongol, aujourd’hui, Pékin, p. 397

Canaan (terre de), nom de la Palestine avant sa conquête par les Hébreux, p. 301 Cane, Cana (Galilée), p. 239 Canopat, un des noms d’Egypte, p. 129, 134 Capadoce,Capadoche, Cappadoce (Turquie), p. 261, 422 Caphamaüm, Caphamaüm (Galilée), p. 238, 239, 245 Caramoran, (rivière), nom mongol du Hoang-ho, p. 366 Carpate, Scarpanthos, île de l’Egée, p. 108 Cartage, Carthage, p. 124, 142 Casaie, Quinsay, aujourd’hui Hangzhou (Chine), p. 361 Cassak, Kâchân (Iran), à 100 km environ au nord d’Ispahan, p. 179, 294 Casson, sans doute la provinde du Gansu (Kansu) en Chine du nord-ouest, p. 472

Cathalie (golfe de), golfe de Sathalie, aujourd’hui Antalya sur la côte sud de la Turquie, p. 121

Cathay, Cathaye, Chine du nord, p. 141, 345, 366, 369, 370, 380, 383, 384, 386, 405, 414, 416, 418, 424, 427, 433, 434, 473 Cave de Leoun, grotte du Lion, près de Jérusalem, p. 211 Cecile, Cicile, Sicile, p. 126, 159, 160

Cedar (cité de), en réalité, une tribu nomade du désert arabique, p. 238

Cesaire, Césarée, p. 128

Cesaire Philippon, Césarée de Philippe, aujourd’hui Baniyas (Syrie), près des sources du Jourdain, p. 246, 264 Champayne, Campanie, p. 160

Chana, Cana, Thana, ancien port sur la côte de l’île de Salsette, sur la côte de Malabar, p. 315, 318 Chartres, p. 199

Chastel Daire, Deir el Belah, monastère aujourd’hui ruiné près de Gaza,

I Chastel de Damurs, château de Dieu-d’ Amour, aujourd’hui Haghios | Hilarion (Chypre), p. 122

j Chastel de l'Espervier, château fabuleux en Arménie, p. 289 Chastel de Pelerinz, Athlit, au sud de Haïfa (Israël), p. 128, 264 Chievetout, Civetot, camp fortifié de la lre Croisade en Asie Mineure, ! p. 115, 261

| Chilenfo, Chilenfu, aujourd’hui Nankin, p. 364 | Chorasme, Kwarezm, actuel Ouzbékistan, p. 414, 415, désigne aussi la ! capitale du pays, l’actuelle Urgentch, p. 415

| Chorusqe, Corse, p. 160

j Cilicie, royaume arménien au sud de la Turquie actuelle, p. 246, 247 ! Cipre, Chypre, p. 100, 121, 122, 123, 124, 125, 162, 258, 259, 305 I Cipron, anciennement Sopronium, aujourd’hui Sopron (Hongrie), p. 96 ; Cison (torrent), Qishôn, aujourd’hui Nahr el-Muqatta, au pied du mont j Carmel, p. 239

Cliroun (estroit de), passe de Deilun, dans l’Elbrouz, p. 429 Cohos, Cos, ou Lango, île de l’Egée, p. 1 17

Columpnes de Hercules, colonnes d’ Hercule, détroit de Gibraltar, p. 288 Comanie, Pays des Comans, du sud de la Russie au nord de la mer Caspienne, p. 96, 415, 416

j Constantinople, p. 95, 96, 100, 103, 105, 107, 109, 112, 115, 119, 162, | 206,233,261,287,289

[ Seinte Sophie, Sainte-Sophie, p. 97, 1 10

; Comaa, peut-être Kinara (Iran), près des ruines de Persépolis, p. 295, 299

Corosaïm, Chorozaïm, Korazim, sur la rive nord du lac de Tibériade, p. 238

Coston, Cos, aujourd’hui Kous, à 290 km au sud d’Assiout (Egypte), p. 149

Crake (royaume de), Cracovie, p. 267 Crete, Crète, p. 117, 126, 162 Critige, Critigo, île de l’Egée, p. 108

Cruk, Kiwrikos, aujourd’hui Korigos, avec le château de la Mer et celui de la Terre, sur la côte sud de la Turquie, p. 290 Dalay (rivière), Talay, nom mongol du Yang-tzé-Kiang, p. 364, 366 Damace, Damast, Damaste, Damas, p. 125, 134, 136, 138, 176, 245, 254, 255, 256, 263, 264

Damiete, Damiette, dans le delta du Nil, p. 149, 150, 162 Dan, Dan (Israël), p. 231, 246, 257 Danube, p. 96

Dayne, ancienne Ladivine, aujourd’hui Dvin, en République d’Arménie, p. 293

Demeser, Damanhur, dans le delta du Nil, p. 149 Dondia, sans doute une des îles Andaman, au nord de Sumatra, p. 356 Dotaym (val de), tell Dotân, à environ 30 km au nord de Naplouse, p. 232

Duras, Durazzo, aujourd’hui Durrës (Albanie), p. 162, 259, 261 Ebron, Hébron, p. 174, 175, 176, 177, 178, 186, 187, 231 Edisse, Edesse, aujourd’hui Urfa en Turquie orientale, p. 325 Edom, au sud de la mer Morte, p. 227

Egipte, Egypte, p. 92, 97, 128, 134, 135, 138, 145, 148, 149, 150, 151, 152, 155, 156, 159, 162, 164, 181, 186, 191, 232, 280, 288, 304, 424, 462, 463, 468, 469

Elim (val de), cité dans V Exode, sans doute proche d’Abou Zneimah dans la péninsule du Sinaï, p. 163, 164 Eliopole, Héliopolis (Egypte), p. 151 Emaux, Emmaüs, p. 211, 260, 264

Engadde (terre d’), terre d’Engaddi, sur la rive ouest de la mer Morte, à environ 50 km au sud de Jérusalem, p. 225 Engleterre, Angleterre, p. 92, 95, 102, 135, 136, 283, 336 Ephesim, Ephèse, p. 116 Escoce, Ecosse, p. 95, 336, 340 Ethil, (rivière), Volga, p. 415

Ethiopie, Ethiope, Ethiopie (Afrique orientale, sans précision), p. 92, | 145, 149, 191, 287, 288, 304, 305, 314, 423, 424, 468

] Eufrate, Eujfrate, Euphrate, p. 141, 143, 286, 287, 292, 423, 468, 469 | Europe, p. 378, 379

| Famagoust, Famegoust, Famagost, Famagouste (Chypre), p. 122, 259 ! Far de Messine, détroit de Messine, p. 160

Farfar Feme (rivière), Pharphar, aujourd’hui Nahar el-Awagi, un des fleuves de l’oasis de Damas, p. 262, 263, 264 | Feme, peut-être le Fervam d’Albert d’Aix, l’actuelle Ilgin à environ j 100 km au nord de Konya, p. 263

I Ffinepape, anciennement Philippopoli, aujourd’hui Plovdiv (Bulgarie), P-96

j Fflandres, Flandre, p. 265

j Fflandrine, Fandaraina, port jadis important au sud de Calicut sur la côte f de Malabar, p. 318

Ffrance, p. 103, 136, 159, 258, 265

Florache, citadelle du nord de la Turquie dans Albert d’Aix, p. 262 j Fontayne de Juventé, Fontaine de Jouvence, source fabuleuse au sud de î l’Inde, p. 321

1 Gabaon, el Djib à environ 10 km au nord de Jérusalem, p. 230 j Gales, Galas, pays de Galles, p. 95, 340

Galilée, p. 229, 230, 238, 239, 240, 246, 247, 254 Ganges, Gange, p. 468, 469 I Gasconie, Gascogne, p. 246 j Gaza, p. 127, 128

Gemyech, région actuelle de Trapzon (Trébizonde) sur la côte nord de la Turquie, p. 422

George, Géorgie, Géorgie, p. 249, 420, 422

Geth, aujourd’hui Yezd (Iran), à environ 330 km au sud-est d’Ispahan, p. 295

Golbach, peut-être Cambaye, au nord de Bombay, p. 434 Gomorrhe, p. 227, 301 Goulf de Venisienz, golfe de Venise, p. 160 Grande Britanie, Grande-Bretagne, p. 102 j Gref (isle de), Corfou, p. 162, 259

Griece, Grece, Grèce, p. 96, 97, 108, 160, 162, 258, 259, 261, 415, 421

Gybel, Zibel, aujourd’hui Djeblé, à environ 20 km au sud de Lattaquié (Syrie), p. 264

Gybelet, ancienne Byblos, aujourd’hui Djebail (Liban), p. 264

Gy on, Gion, Nil, p. 144, 468, 469

Hai, Aï, dans les monts de Judée, prise par Josué, p. 229

Halappe, Alep, p. 129, 134, 191, 462

Hanyson, Hampasi, province de Géorgie, p. 420

Hellespont, Dardanelles, confondu avec le Bosphore, p. 107

Hermès, Ormuz, sur le golfe Persique, p. 434

Hiberie, Ibérie, Géorgie actuelle, p. 287

Hircanie, Hyrcanie, au sud-ouest de la mer Caspienne, p. 287

Hongrie, p. 95, 96

Hur, Ur en Chaldée, p. 301

Irlande, Irelande, Irlande, p. 95

Jaffe, Joppé, Jaffa, p. 125, 128, 187, 246, 259, 264, 460

Jamchay, Yamchay, aujourd’hui Yangzhou (Chine du sud), p. 365

Janeve, Janewe, Gênes, p. 160, 233, 259, 261, 288, 313, 369, 434

Java, p. 343, 344

Jericho, Jéricho, p. 187, 216, 217, 225, 246 Jerosolomie, Judée, p. 191, 462

Jerusalem, Jérusalem, p. 90, 93, 97, 107, 121, 123, 125, 128, 138, 151, 159, 162, 173, 174, 175, 176, 181, 182, 186, 187, 188, 189, 200, 201, 202, 209, 211, 212, 213, 214, 215, 226, 231, 232, 234, 240, 254, 258, 259, 260, 264, 265, 267, 336, 337 Acheldemak, le Champ de Sanc, p. 211 bain Nostre Seignur, p. 205 chastelle (citadelle), p. 209 eglise Notre-Dame, (N-D. de Josaphat), p. 212 eglise Seint Estevene, p. 193 eglise Seint Jake, p. 208 eglise Seint Sauveour, p. 207 eglise Seinte Anne, p. 205 eglise Seinte Marie V Egyptienne, p. 214 Galilée Nostre Seignur, (grotte du repentir de Pierre), p. 210 hospital Seint Johan, p. 193, 211 Gethsamany, Gethsémani, p. 213

maison Anne, p. 208 maison Caiphas, p. 210 maison Herode, p. 206

maison des Apôtres Philippe et Jacques, p. 210

maison Pilatus, p. 206

mont de Calvarie, p. 102, 189, 190

mont de Galilée, p. 215

mont d’Olivete, p. 212, 214, 215

mont Syon, Sion, p. 198, 208, 209, 210, 211, 240

Natatoria Siloe, (piscine de Siloé), p. 198, 210

Nostre-Dame la Grande, p. 193

Nostre Dame des Latins, p. 194

Nostre-Dame du Mont Sion , p. 208

Porte Dorés, Porte Dorée, p. 193

Probatica piscina, p. 198, 206

roche de Moriath, p. 202

Seint Sépulcre, p. 188, 189, 192, 193, 198, 201

Temple, p. 193, 198, 199, 200, 201, 202, 203, 204, 205, 210

Temple Salomon, (mosquée al-Aqsa), p. 205

Torrens Cedron, p. 212

Val de Josaphatz, Val de Josaphat, p. 193, 208, 209, 210, 212, 214, 243

Jesraël, aujourd’hui Zeriin, à environ 50 km au sud-est d’Haïfa, p. 239, 240

Jong, Yen-king, nom chinois de Khan-balig, aujourd’hui Pékin, p. 386, 397

Jordan (fleuve ), Jourdain, p. 216, 217, 225, 228, 229, 239, 244, 245, 246, 264

Judée, p. 97, 133, 186, 225, 247

Karemen, Kermanchâh à environ 400 km au sud-ouest de Téhéran (Iran), p. 420

Laboch (rivière), gué de Yabboq,à l’est du Jourdain, à environ 50 km au nord de la mer Morte, lieu de la lutte de Jacob avec l’Ange,

La Chanulée, La Chamelle, autre nom d’Emèse, aujourd’hui Homs (Syrie), p. 264

Lacomi, ville de Chine du sud, difficile à identifier, peut-être Canton, p. 360

Lamory (île), royaume au nord-ouest de Sumatra, p. 331 Lango, ou Cos, île de l’Egée, p. 117 Laouse, Laodicée, Lattaquié (Syrie), p. 264

Lanteryn, Lintsing, aujourd’hui Xuzhou sur le Grand Canal (Chine), p. 366

Lay (rivière), Halys, aujourd’hui Kizil Irmak (Turquie centrale),

Layays, Lajazzo, aujourd’hui Yumurtalik, sur la côte sud de la Turquie, près d’ Adana, p. 289

Lempne, Lemnos, île de la mer Egée, p. 108, 109 Leto (royaume de), Lettonie, p. 267 Libda, ou Diospole, aujourd’hui Lod (Israël), p. 260 Libie, Lybie, p. 92, 149, 286, 288, 334, 424 Liconie, Lycaonie, actuelle région de Konya (Turquie), p. 422 Limeceez, Limecyn, Limassol (Chypre), p. 122, 259 Logumaach, Longimas, (non identifiée) près de Tarse, dans Albert d’Aix, p. 262

Lombardie, p. 96, 160, 246, 259, 261, 369, 447

Lombe (terre de), région de Columbum, Quilon, au sud de Calicut, sur la côte de Malabar, p. 318

Luze, autre nom pour Béthel, Beitîn (à environ 20 km au nord-ouest de Jérusalem), p. 231

Mabaron, Maliapur, au sud de Madras, sur la côte de Coromandel, p. 325 Macedoigne, Macédoine, p. 108, 305

Macheryn (chastel de), Machéronte (Jordanie) à environ 65 km au sud d’Ammân, p. 232

Magedo (champ), Megiddo, à environ 35 km au sud-est de Haïfa (Israël), p. 240

Malebruns (vaux de), désigne dans Albert d’Aix les plaines d’Anatolie,

Male Ville, anciennement Novavilla, aujourd’hui Zemun (Yougoslavie), p. 96

Mancy, Chine du sud, p. 359, 362, 364, 375

Maraga, Marâgheh, à environ 100 km au sud de Tabriz (Iran), p. 423

j Marath (fontaine de ), citée dans Y Exode, sans doute Aïn Mareirah dans j la péninsule du Sinaï, p. 163

• Maresth, Maarat an-Nomân (Syrie), à mi-chemin entre Alep et Homs,

| Marmistre, Mamistra, aujourd’hui Misis près d’ Adana, p. 262

Maron (lac), aujourd’hui lac de Houlé sur le cours supérieur du Jourdain (Liban), p. 228

Marrea, Myrrha, près de Demre (côte sud de la Turquie), p. 1 17 Marroe (riviere de), Morawa, ou Marcia, (Yougoslavie) p. 96 Marrok, Mayrok, Maroc, p. 143, 287 Matz (terre de), peut-être Homs (Syrie), p. 134 Maubok, Baalbek, p. 264

| Mède, Médie, province de Fars, au sud de l’Iran, p. 135, 286, 305, 419, 468

Megon, steppe de Moghân, à l’ouest de la mer Caspienne (Géorgie), p. 421

Meldan, plaine du wâdi el-Meldan, au nord-est de la Palestine, p. 229 j Melo, Milo, île de la mer Egée, p. 108

I Menke, cité de Chine difficile à identifier, peut-être Yizheng sur le haut

Yang-tzé-Kiang, p. 366

Adriatike, Adriatique, p. 160

Arenouse, mer fabuleuse d’Asie, p. 127, 295, 435, 436 de Caspie, Caspye, mer Caspienne, p. 287, 416, 418, 419, 428, 429

de Cippre, Méditerranée orientale, p. 187 d ’Espaigne, Méditerranée occidentale, p. 287, 288, 424 de Grièce, mer Egée, p. 354, Méditerranée orientale, p. 418, 422 grant Mer, Méditerranée, p. 107, 186 mer Noire, p. 416, 420 Océan entourant l’oekoumène, p. 287 de Libie, golfe des Syrtes, p. 288 de Lombardie, mer Tyrrhénienne, p. 160 Maure, mer Noire, p. 415, 416 Mediterrane, Méditerranée, p. 287 Morte, mer Morte, p. 225, 226, 227, 228, 230, 232, 301

Occeane, Ocean, l’Océan entourant l’oekoumène, p. 163, 287, 304, 313, 331, 349, 350, 359, 415, 423, 424, 449, 466 d’Occident, Méditerranée, p. 144, 246 de Persye, golfe Persique, p. 292

de Romanie, Méditerranée orientale, au large du sud de la Turquie,

Rouge mer, mer Rouge, mer Rouge, p. 149, 163, 164, 173, 202, 263, 287, 424, 466

de Tiberie, de Galilée, lac de Tibériade, p. 228, 244, 245 Mésopotamie, Mésopotamie, p. 143, 191, 228, 286, 325, 423 Methon, La Mecque, p. 142 Milice, île imaginaire de l’océan Indien, p. 349

Milstorak (île de), région d’Asie, sans doute proche de la forteresse, aujourd’hui ruinée, d’Alamut, sur la rive sud de la mer Caspienne, siège des Assassins, p. 440, 445

Mineafflaxon, erreur pour sans doute Paros et Naxos, îles de la mer Egée, (cf. ch. 3, note 6), p. 108 mont

Abzor, Elbrouz, dans le Caucase, p. 420 Aloth, peut-être l’Atlas, p. 145

Alpes de Noire Mont, désigne dans Albert d’Aix les montagnes d’Anatolie, p. 261 Ararath, mont Ararat, p. 292 Athos, p. 108, 109

Belyan, Belian, mont Baljuna, à l’est du lac Baikal, p. 383 Carmelin, mont Carmel, p. 126

Caspye, Caspie (montaignes de), montagnes mal localisées, au nord de la mer Caspienne, p. 428, 430 Cochaz, Caucase, p. 416

de Ejfraym, Nebi Samwil, à environ 15 km au nord de Jérusalem, p. 230

Endor ou Heremon, Hermon, au sud de l’Anti-Liban, p. 239, 243, 245

Ethna, Gybel, Etna, p. 161

de Garasoun, mont Garizim, au-dessus de Naplouse, p. 232 de Gelboé, entre la Galilée et la Samarie, p. 228, 240

Grande Montayne, montagne Noire, à l’est de Tripoli, p. 257 Joye, Montjoie, près de Jérusalem, p. 212, 230, 260 de Liban , Lyban, monts du Liban, p. 228, 246, 256, 263 Lyson, monts Behsend, dans le Diarbékir (Turquie orientale), p. 423 Mambré, près d’Hébron, p. 177

des Moabitans, montagnes de Moab, au sud-est de la mer Morte, p. 225

Modin, colline, de Modi’ im, près de Ramla, p. 260 Olimpus, Olympe, p. 108

Sabissacolle, probablement Hassan Kale, ancienne forteresse de l’Anatolie orientale, p. 292

Seinte Katerine, Djebel Katharin, dans le massif du Sinaï, p. 168 Seinte Croix, Stavrovouni, au-dessus de Lamaca (Chypre), p. 100, 122

Seyr, Djebel Qassioun, dominant Damas, p. 255

Sinay, Sinaï, p. 128, 159, 163, 164, 166, 169, 208, 258, 282, 286

Symar, Sindjar, à l’est de Mossoul (Irak), p. 423

Sythie(montaignes de), région montagneuse mal localisée au sud-

ouest de la mer Caspienne, p. 428

Thabor, Thabor, p. 242, 243

Mont Roial (chastel de), château de Montréal, dominant l’actuel Chôbak à 250 km au sud de Amman (Jordanie), p. 230 Montruial (chastel de), Crac, actuel Kérak, à 120 km au sud de Ammân (Jordanie), p. 137

Morekane, Maritanie, Moretane, Mauritanie, p. 145, 186, 304, 424

Mosel, Mossoul (Irak), p. 423

Myroch, Mirok, Mavrovo (Albanie), p. 162, 259, 261

Nacumera, sans doute une des îles Nicobar au nord de Sumatra, p. 350

Naim, Naym, Naïm, (Galilée), p. 238, 239, 243

Naples, p. 160

Nazareth, p. 230, 238, 239, 240, 241, 242, 244

Neiseburgh (chastel de), anciennement Neusatz, aujourd’hui Ujvidek (Yougoslavie), p. 96 Neopole, Naplouse, p. 231, 232 Nessabor, Nishâpur (Iran), p. 420 Nichocie, Nicosie (Chypre), p. 122

Niflan (terre de), Livonie, p. 96, 266

Nike, Nicée, aujourd’hui Iznik, à 80 km au nord de Bursa (Turquie), p. 115, 261

Nil, Nilus, Nil, p. 144, 148, 149, 150, 155, 163, 286, 468, 469 Ninive, Ninivée, ruines à côté de Mossoul (Irak), p. 301, 423 Norwaie, Norveye, Norvège, p. 95, 337, 340 Nubie, p. 149, 423, 424 Ny, Nis (Yougoslavie), p. 96

Nyse, Nise, ville fabuleuse d’Asie, une des capitales du royaume du Prêtre Jean, p. 433, 439

Occorar, Otrar, ancienne capitale du Turquestan, aujourd’hui en ruines, sur la rive gauche du Syr Daria, dans l’actuel Kazakhstan, p. 414 Orda, non une cité, mais l’ensemble des tentes tartares, p. 266 Orille (île), île fabuleuse de l’océan Indien, p. 466 Orimanx, Dorylée, aujourd’hui Eskisehir, entre Bursa et Ankara (Turquie), p. 262

Orynes, Ormuz, sur le golfe Persique, dans l’Iran actuel, p. 313 Oxydrate et Gynosophe (îles), Oxidrates et Gymnosophistes, peuples situés par les Anciens en Inde, transformés en îles, p. 459 Palestine, p. 127, 164, 181, 186, 247, 287, 462 Pannonie, plaine dans l’actuelle Hongrie, p. 95 Paradis, Paradis terrestre, Paradis terrestre, p. 102, 144, 163, 176, 212, 286, 321, 352, 373, 398, 418, 433, 436, 465, 467, 468, 469, 470 Paradis, Paradis du Vieillard de la Montagne, près d’Alamut (nord de l’Iran), p. 433, 441, 442 Paris, Pariz, Paris, p. 103, 105, 360

Parsipée, Perschembé, petite ville proche de l’ancienne Lajazzo, près d’ Adana (Turquie du sud), p. 290

Pateran, port en ruines près de Kinik (côte sud de la Turquie), p. 116 Pathmos, Patmos, île de l’Egée, p. 116

Pentoxoyre (île de), terre fabuleuse d’Asie centrale, royaume du Prêtre Jean, p. 431, 433, 440

Persie, Persye, Perse, p. 92, 97, 141, 191, 254, 286, 288, 294, 295, 402, 414, 416, 418, 419, 421, 434, 469 Pey tiers, Poitiers, p. 199

Pharan (désert de), aux confins de la Palestine et de l’Arabie, p. 229

Phemynie, Phemyne, peut-être le Finiminis d’Albert d’Aix, Philomelium, aujourd’hui Aksehir à environ 140 km au nord de Konya (Turquie), p. 263 Phenicie, Phénicie, p. 229, 287 Physoun (rivière), Gange, p. 418, 419, 445, 468, 469 Pise, p. 161

Polaynie, Pologne, p. 95

Polombe, Columbum, Quilon, au sud de Calicut sur la côte de Malabar, p. 320

Porte de Fer, aujourd’hui Demir kapi, en Turquie orientale dans le défilé de Derbent entre les contreforts du Caucase, et la mer Caspienne, p. 416, 419

Province, Provence, p. 246

Prusse, Prusée, Prusse orientale, p. 96, 265, 267, 385, 415, 416, 418 Pulveral, sans doute Pansar, proche de Sinope, aujourd’hui Sinop, sur la côte nord de la Turquie, p. 261 Pytan, actuelle région de Iznik (Nicée) (Turquie), p. 422 Pytan, île fabuleuse de l’océan Indien, p. 461 Quesyton, aujourd’hui Saruhanli, près d’Izmir (Turquie), p. 422 Raphane, Raphanée, aujourd’hui Rafniyé, à environ 45 km au sud de Hama (Syrie), p. 257

Rama Benjamin, er Ram à 9 km au nord de Jérusalem, p. 231 Ramatha, Rames, Ramla, à 20 km à l’est de Tel-Aviv, p. 187, 259, 260, 264 Ramatha Sothim, Ramathaïm Sophim biblique, à environ 20 km au nord de Ramallah (Judée) p. 230

Rechay, cité à tort comme rivière, Heraclea, aujourd’hui Eregli, en Cappadoce, p. 262

Resich, Rosette (Rachid), dans le delta du Nil, p. 149 Roaiz, Edesse, aujourd’hui Urfa en Turquie orientale, p. 423 Rodes, Rhodes, p. 117, 119, 121, 122, 162, 259 Romanie, Anatolie, p. 97, 262, 369 Rome, p. 110, 160, 190, 200, 202, 233, 289, 386 Rujfynel, Ruffinel, château fort près de l’actuelle Izmit (Turquie), à l’époque de la première Croisade, p. 261 Russie, Rossie, Rossye, Russie Blanche, Russie, p. 96, 266, 385, 415, 416, 418

Saba, ancien royaume d’Arabie méridionale (situé à tort en Ethiopie), p. 304

Sabataire (rivière), rivière légendaire en Syrie, p. 257 Sadonie, Ispahan (Iran), p. 294

Saduz, Sheng-tou en mongol, aujourd’hui Shangdu, à environ 300 km au nord-ouest de Pékin, p. 397

Saffron, chastel Saffra, Shefaram, à 15 km à l’est d’Akko (St.-Jean-d’Acre) (Israël), p. 126, 244 Sahitz, Sâ el-Hagar, dans le delta du Nil, p. 149 Samarie, Sebaste, Sebastiyé (Samarie), p. 232, 233, 234 Samaritanie, Samarie, Samarie, p. 234 Saphaon, Ispahan (Iran), p. 419

Saphor (chastel), Saphet, aujourd’hui Safed, à 50 km à l’est d’Akko (Israël), p. 245, 246

Sarak, Sarai, ancienne capitale de la Horde d’Or, aujourd’hui disparue, à environ 60 km à l’est de Volgograd, p. 416 Saras, Chiraz (Iran central), p. 420

Sardenar, Sardenak, Seidnaya (Syrie) à 35 km au nord-est de Damas, p. 125, 256, 257 Sardine, Sardaigne, p. 160

Sarmassane, ville d’Orient difficile à identifier, citée dans la Chanson d’Antioche, p. 419

Sarphen, Sarepte, Sarepta, aujourd’hui Sarafand (Liban) à 65 km au sud de Beyrouth, p. 124

Sathala, Sathalie, aujourd’hui Antalya au sud de la Turquie, p. 422 Saure, Isaurie, au nord du Taurus (Turquie), p. 422 Scalle des Thyrs, Râs -el Nakoura, à 23 km au sud d’Akko (St-Jean-d’Acre) (Israël), p. 126

Sclavonic, Croatie nord entre Drave et Save, p. 96 Seboyn, Seboïm, sur la mer Morte, ville détruite avec Sodome, p. 227

Segor, sur la mer Morte, ville détruite avec Sodome, p. 227 Seint Alban, Saint-Alban, dans la banlieue de Londres, p. 92 Seint Jake de Galice, Saint-Jacques-de-Compostelle, p. 326 Seint Symeon, ancien port d’Antioche, p. 264 Semaar , Shinéar, nom biblique de la région de Babylone, p. 140

Seomegant, Sormagant, Samarqand (Ouzbékistan), p. 419 Sephor, anciennement Sephoris, aujourd’hui Tsippori, près de Nazareth, p. 241

Sichem, à côté de Naplouse, p. 231, 232, 301

Sidon, Saiete, l’ancienne Sidon, aujourd’hui Saïda (Liban), p. 124, 125, 257

Silha, Ceylan, p. 352

Silo, Chio, île de l’Egée, p. 116

Silo, Khirbet Seiloun à environ 35 km au nord de Jérusalem, p. 231 Sirie, Surie, Syrie, p. 92, 97, 123, 128, 134, 136, 138, 148, 149, 173, 186, 187, 191, 229, 246, 247, 264, 286, 423, 462 Slesie, Silésie, p. 95 Sodome, p. 227, 301

Stancone, cité à tort comme rivière, Iconium, aujourd’hui Konya (Turquie), p. 262

Sternes, anciennement Estemit, aujourd’hui Sofia, p. 96 Strageres, Stavros (Chalcidique), p. 108

Sugarmago, Tsi-ning-chow, aujourd’hui Jining sur le Grand Canal (Chine), p. 369 Sumobor, Sumatra, p. 343

Suse, cité légendaire, une des capitales du royaume du Prêtre Jean, p. 438, 439

Synople , Sinope, aujourd’hui Sinop sur la côte nord de la Turquie, p. 261 Sythie, Scithie, Scythie, sud de la Russie, p. 287, 302, 428 Taprobane (île), Ceylan, p. 465, 466 Tartarie, Mongolie actuelle, p. 92, 265, 288, 380, 462 Terre Seinte, Terre de Promissioun, Terre sainte, p. 89, 92, 177, 187, 246, 257, 258, 264, 286, 385, 386 Termegite, Turkménistan, p. 303 Tesbria, Cesbria, Lesbos, île de la mer Egée, p. 108 Teuke, Teqoa, dans la banlieue de Jérusalem, p. 260 Thalamassy, sans doute Bandjermasin, ancien royaume de Bornéo, p. 345

Thamise, Tauriso , Tauris, aujourd’hui Tabriz, au nord de l’Iran, p. 294, 419

Thany, Tanaïs, le Don, p. 287

Thars, Tharse, en réalité une province au nord du Ferghana dans l’actuel Kazakhstan, p. 414

Thebe (rivière), rivière fabuleuse de l’Inde, p. 457 Theman, Temân, ville d’Edom, au sud de la mer Morte, patrie d’un des amis de Job, p. 299 Tiberie, Tibériade, p. 228, 244, 245 Tigris, Tigre (rivière), Tigre, p. 143, 286, 423, 468, 469 Thebe, rivière fabuleuse de l’Inde, p. 457 Thir, Thyr, Sur, Tyr, p. 123, 124, 125, 258, 259

Tholomaida, Ptolémaïs, ancien nom de Saint-Jean-d’ Acre (Akko, Israël)

Tortouse, Tortose, aujourd’hui Tartous (Liban), p. 264

Tour de Babel, de Babiloigne, p. 133, 140, 300, 379

Toursont, Tarse, aujourd’hui Tarsus, sur la côte sud de la Turquie,

Trachie, Thrace, p. 96, 108 Tracoda, île imaginaire de l’océan Indien, p. 350 Traconyde, Trachonitide, ancienne province au nord-est du lac de Tibériade, p. 245

Trapezonde, Trapézonte, aujourd’hui Trabzon, sur la côte de la mer Noire (Turquie), p. 288, 289, 292 Tripelle, Tripole, Triple, Tripoli (Liban), p. 137, 257, 264 Troies, p. 107, 124, 143

Turkie,Turkye, Turquie, p. 92, 115, 116, 138, 191, 261, 419, 420, 422, 462

Turquesten, Turquestan, dans l’actuel Kazakhstan, p. 414, 416, 418 Tuscie, Toscane, p. 160

Vallé Perillouse, Val Enchaunté, Val du Diable, vallée fabuleuse en Inde, p. 445

Valone, Avlona, aujourd’hui Vlonê (Albanie), p. 162, 259, 261 Venise, p. 126, 160, 162, 259, 261, 282, 288, 313, 362, 369, 434 Ydumée, Idumée, au sud de la Judée, p. 142, 227, 229, 239, 299 Ynde, Yndée, Inde, Inde (Asie centrale et Asie du sud) p. 92, 141, 145, 179, 254, 282, 287, 288, 292, 294, 305, 306, 308, 312, 313, 336, 337, 341, 359, 379, 416, 418, 419, 423, 431, 433, 452, 468, 469 haute Ynde, Asie centrale, p. 305, 402, 427

la menur, le menour, (Inde occidentale), p. 92, 191, 305, 419, 423

la moiene, (Inde du centre et du nord), p. 92

la majour, (Asie centrale et Chine), p. 92, 153, 305, 318, 359

Ynde (fleuve), Indus, p. 312

Ytallée, Ytaille, Italie, p. 143, 160, 161

Zarchée, aujourd’hui Broach, au nord de Surat sur la côte de Malabar, p. 318

Zinglanz, Singulir, port jadis important au sud de Calicut sur la côte de Malabar, p. 318

Zoara, autre nom de Segor, où Lot se réfugia après la destruction de Sodome, sur la rive sud-est de la mer Morte, p. 225

Index nominum

Abdian, Abdias, prophète enseveli auprès de Jean-Baptiste, p. 232 Abel, p. 175, 255

Abraham, patriarche, p. 143, 174, 175, 176, 177, 189, 217, 227, 228, 231, 232, 242, 255, 277, 281, 301 Absalon, fils de David, p. 210

Adam, p. 90, 102, 175, 176, 189, 244, 331, 332, 348, 352, 353, 467 Adrian, Hadrien empereur de Rome (117-138), p. 200 Affraim, Ephrem (saint), docteur de l’Eglise (+ 373), p. 143 Agar, épouse d’ Abraham, mère d’Ismaël, p. 228, 281 Agariens, nom donné aux Arabes, p. 281 Agenor, Agenor, ancêtre de Didon, p. 125

Alisandre, Alexandre, Alexandre, p. 108, 153, 303, 315, 416, 428, 430, 456, 457, 458, 459, 462

Alphée, père de l’apôtre Jacques le Mineur, p. 244 Amazoine (reine de), reine légendaire du pays des Amazones, vaguement localisé au Proche-Orient, p. 429, 430 Amelech, les Amalécites, habitant au sud-est de la mer Morte au temps d’ Abraham, p. 242 Amon, fils de Lot, p. 227, 282 Amonites, descendants de Amon, p. 282 Amos, prophète (VIIIe s. av. J.-C), p. 260

INDEX NOMINUM

Andrieu (saint) André, apôtre, p. 238, 245

Andromade, Andromède, p. 125

Anne, (sainte) mère de Marie, p. 107, 205, 206, 246

Anne, mère de Samuel, p. 230

Anne, grand-prêtre au temps de Jésus, p. 104, 208

Antecrist, l’Antéchrist, p. 238, 430

Aram, Harân, frère d’ Abraham, p. 227

Archiprothopapaton, prélat légendaire de l’Inde, p. 321

Architriclin, nom supposé de l’époux des noces de Cana, p. 239

Aristotiles, Aristote, p. 108

Aron, Aaron, frère de Moïse, p. 202

Arrabiens, Arabinz, Arabes (habitants de l’Arabie), p. 143, 173 Arriens, Ariens, chrétiens partisans de l’hérésie d’ Arius, refusant la nature divine de Jésus, p. 249 Assiriens, Assyriens, p. 187, 325

Athanaïs (saint), Athanase, patriarche d’Alexandrie (+ 373), p. 288, 289 Aufricanx, Africains (habitants de l’Afrique du Nord), p. 144 Augustin (saint), docteur de l’Eglise (354-430), p. 248 Balac, Balaq, «roi de Moab», selon la Bible, au temps de l’entrée des Hébreux en Terre Promise (XIIIe s. environ av. J.-C.), p. 225 Balaam, prêtre de Moab, selon la Bible, qui refuse de maudire les Hébreux comme le lui demande Balaq, p. 225 Barac, Baraq, guerrier hébreu (XIIe s. environ av. J.-C.) cité dans le livre des Juges, p. 239

Barbariens, habitants de la «Barbarie», Afrique du Nord, p. 144, 187 Barbe (sainte), martyre du IIIe ou ive s., p. 133 Bamabé, (saint), compagnon de saint Paul, né à Chypre, p. 122 Batho, Batu, petit-fils de Gengis Khan, chef de la Horde d’Or en 1247,

Baudin, Baldewyn, Baudouin Ier, roi de Jérusalem, (1171-1207), p. 189, 230

Bedoins, Bédouins, p. 134, 173 Benjamin, fils de Jacob, p. 182

Bersabés, Bethsabée, épouse d’Urie, puis de David, p. 174 Boradin, al-Afdal Nùr-al-Din, fils de Saladin, régent pour son neveu al-Mansùr, sultan ayyubide d’Egypte (1198-1199), p. 135

Bougres, Bulgares, p. 96

Cachas, al-Mudhaffar Kutuz, sultan mamlùuk d’Egypte (1259-1260), p. 136

Cacho, nom grec du mauvais ange, p. 478

Caïm, Kayn, Caïn, p. 175, 244, 255

Caiphas, Caïphe, grand-prêtre, p. 104, 126, 210, 264

Caïus Ceser, César, p. 190

Caldiens, Chaldéens, p. 143

Calo, nom grec du bon ange, p. 478

Califfe de Baldak, al-Mustasim, dernier calife de Bagdad (+1258), p. 143, 385, 386 Cananées, Cananéens, p. 187 Canopholez, Cynocéphales, p. 350 Chan, Cham, Cham, fils de Noé, p. 378, 379, 380 Chan Guys, Changuys, ou Chart, Gengis Khan, p. 380, 381 Charlemaigne, Charlemagne, p. 199 Charles ly Chauves, Charles le Chauve, p. 199

Choel, Choel, selon la légende, roi des Bretons, père de sainte Hélène,

Christiens de la ceinture, chrétiens d’Egypte, p. 249 Chus, Koush, fils de Cham, petit-fils de Noé, p. 379 drus, Cyrus le Grand, roi de Perse (556-530 av. J-C.), p. 141 Cisara, Sisera, chef de guerre cananéen (XIIe s. environ av. J.-C), p. 239 Cobila Chan, Qubilai, frère de Mongka, Grand Khan de 1256-1294, p. 386

Colopeus, roi légendaire du pays des Amazones, p. 302 Comaing, Contain, Comanz, Comans, p. 108, 135, 136, 137, 415 Constancz, Constance, empereur, père de Constantin, p. 102 Constantin, empereur (306-337), p. 102, 191 Cordins, Kurdes, p. 420

Cosdroé, sans doute Khosroès Ier le Grand, roi de Perse (531-579), p. 212 Daniel, prophète, dont le Livre est rédigé vers 164 av. J.-C., p. 143 David, roi d’Israël (env.1010-970 av. J.-C.), p. 134, 167, 174, 175, 181, 186, 190, 203, 204, 209, 248, 336, 353, 421, 422 Diane, p. 117

Delbore, Débora, prophétesse des Hébreux (XIIe s. av. J.-C.), p. 239

Dido, Didon, p. 124, 125, 142 Dismas, nom du Bon larron, p. 100, 122 Dyne, Dina, fille de Jacob, p. 232

Edward (roi), Edouard Ier, roi d’Angleterre (1239-1307), p. 136

Egipciens, Egyptiens, p. 143

Elcana, Elqana, père de Samuel, p. 230

Eleine, Heleine, (sainte) Hélène, mère de Constantin, p. 102, 107, 190, 191, 206

Eliseus Damascus, serviteur d’ Abraham, p. 255 Elizabeth (sainte), Elisabeth, mère de Jean-Baptiste, p. 211 Elphi, el-Mansùr Kalaoun el-Elphi, sultan mamlùk d’Egypte (1279-1290), p. 136, 137 Eneas, Enée, p. 124, 142

Estevene (saint), Etienne, premier martyr, p. 208, 209 Ethiopiens, p. 469

Ettocha Chan, Ogodaï, troisième fils de Gengis Khan, Grand Khan de 1229-1241, p. 385

Eustache (saint), martyr (IIe s.), p. 263 Eve, p. 175, 176, 331, 352, 467 Gabriel , archange, p. 240, 273, 275, 280, 281 Gadryge, Khadija, épouse de Mahomet, p. 281 Gathalonabez, Gathalonobez, nom inventé du Vieillard de la Montagne, chef des Assassins, p. 440, 442

Gebel, Yaël, femme de Héber, guerrier hébreu (XIIe s. environ av. J.-C), p. 239

George (saint) Georges, martyr (IVe s.), p-217, 249, 257, 260 Géorgiens, Géorgiens, chrétiens de l’église géorgienne, p. 217, 238, 249 Gerassenz, Gérasséniens, habitant au nord-est du lac de Tibériade au temps de Jésus, p. 244

Godefroiz de Boylloun, Godefroi de Bouillon, avoué du saint-Sépulcre (1099-1100), p. 189

Goth et Magoth, Gog et Magog, peuples mythiques, dont les noms vien¬ nent de la Bible (Gog, roi de Magog, Ezéchiel, 38 et 39), p. 428 Grant Chan, p. 141, 265, 345, 351, 362, 364, 365, 369, 370, 371, 375, 376, 378, 382, 383, 384, 385, 386, 387, 389, 395, 399, 402, 405, 416, 420, 424, 433, 435, 439, 473, 475, 477

Gregeois, Gregeys, Griecz, Grecs, p. 101, 107, 110, 111, 179, 187, 249, 447, 463, 477

Gregorie (saint) Grégoire le Grand (540-604), p. 248 Guyo Chan, Guyuk, fils d’Ogodaï, Grand Khan de 1241-1248, p. 385 Guytoga, Kitbuqa, tuteur mongol d’an-Nasir sultan d’Egypte (1292), p. 137

Halaon, Hülâgü, frère du Grand Khan Mongka, Ilkhan de Perse (1256-1265), p. 385, 386

Helies, Helye, Elyes, Elie, prophète (IXe s. av. J-C.), p. 124, 126, 168, 231, 243

Helizé, Elisée, prophète, disciple d’Elie, p. 217, 232 Hercules, Hercule, p. 315

Hermes, Hermès Trismégiste, nom grec du dieu égyptien Thor, p. 110, 434

Herodes, Hérode le Grand, roi de Judée, (73-4 av. J.-C), p. 133, 182, 198, 206, 207

Herodes Agrippa, neveu d’ Hérode Antipas, roi de Judée et Samarie (41-44 apr. J.-C.), p. 207

Herodes Antipa, Hérode Antipas, fils d’ Hérode le Grand, gouverneur de Galilée et Pérée (4 av. J.-C.-39 apr. J.-C.), p. 207 Hiïlarien (saint), Hilarion, chypriote (datation difficile à établir), p. 122 Hillare (saint) Hilaire, évêque de Poitiers (v. 315-v. 367), p. 248 Hospitalers, chevaliers de l’Hôpital, p. 119, 193 Innocents, (saints) enfants massacrés par Hérode, p. 180, 206 Ismaëlitonz, Ismaélites, nom donné aux Arabes, p. 281 Israël (peuple ou enfants d’Israël) p. 163, 174, 202, 216, 225, 229, 232, 379

Jacob , patriarche, p. 175, 182, 203, 228, 232 Jacobites, chrétiens monophysites du Proche-Orient, p. 238, 247, 249 Jaffet, Japhez, Japhet, fils de Noé, p. 125, 378, 379 Jake (saint) Jacques le Majeur, apôtre, p. 126, 207, 208, 215, 242, 245, 247

Jake (saint) Jacques le Mineur, apôtre, p. 205, 210, 214 Janevois, Janewais, Janneys, Janvois, Génois, p. 103, 117, 162, 233, 259 Jeremie, Jérémie, prophète (VIIe s. av. J.-C.) p. 217 Jerome, (saint) Jérôme, docteur de l’Eglise (+ 420), p. 180

Jexabel, Jézabel, épouse d’ Achab, roi d’Israël (875-853 av. J.-C.), p. 239 Joachim (saint) Joachin, père de Marie, p. 206

Job, personnage cité dans le livre de la Bible qui porte son nom, p. (fils d’Are et roi sous le nom de Jobab, selon un écrit d’Isidore de Séville), p. 229, 295, 299, 300, 460

Johan, (saint) évangéliste, p. 115, 116, 126, 168, 192, 205, 209, 242, 245, 247

Johan le Baptistre, (saint) Jean-Baptiste, p. 204, 207, 211,217, 228, 232, 233, 234

Johan XXII do, Jean XXII, pape d’Avignon (1316-1334), p. 110 Johan Crisostome, (saint) Jean Chrisostome, évêque de Constantinople (344-417), p. 107, 207 Johan Maundeville, p. 92, 479

Jonathas, Jonathan, fils de Saül (+ vers 1010 av. J.-C.), p. 240 Joras, Joas, roi de Juda (803-787), p. 240 Josaphat, roi de Juda, (870-846 av. J.-C.), p. 213 Joseph, fils de Jacob, p. 133, 148, 155, 156, 182, 232 Joseph, époux de Marie, p. 240

Joseph d’Aramathie, Joseph d’Arimathie, disciple de Jésus-Christ, p. 192, 208

Josué, juge des Hébreux (environ XIIIe s. av. J.-C.), p. 175, 216, 229 Judas, apôtre, p. 210, 213, 275

Judas Machabeus, Judas, Macchabée, chef de la révolte juive en 166 av. J.-C. p. 186

Julien (saint), Julien l’Hospitalier (datation difficile à établir), p. 215 Julius Apostata, Julien l’Apostat, empereur (331-363), p. 200, 232, 233 Justinien, empereur (527-565), p. 97

Juys, Juifs, p. 90, 101, 102, 104, 177, 179, 187, 190, 200, 201, 202, 203, 204, 205, 209, 213, 228, 232, 234, 235, 241, 242, 275, 276, 278, 292, 346, 428, 429, 430 Karitot (saint), Chariton, abbé du rve s., p. 187

Katerine (sainte), peut-être martyrisée à Alexandrie au IVe s., p. 162, 163, 166, 168, 169 Lameth, Lamek, père de Noé, p. 244 Lazare (saint), frère de Marie-Madeleine et Marthe, p. 215 Leoun, (empereur), sans doute le Basileus Léon VI (886-912), p. 162

Lie, Léa, épouse de Jacob, p. 175

Lodowyz (saint), saint Louis, roi de France (1214-1270), p. 136 Loth, Lot, neveu d’ Abraham, p. 177, 227, 228, 282, 301 Luc, (saint) évangéliste, p. 107, 255 Macédoniens, p. 187

Machabeus, Judas Maccabée, chef de la révolte (166 av. J.-C), p. 260 Machomet, Mahomet, p. 142, 143, 180, 181, 272, 276, 277, 280, 281, 282, 283, 385

Mango Chan, Mongka, cousin de Guyuk, Grand Khan de 1251 à 1256, p. 385, 386

Marc (saint), évangéliste, p. 162

Marie (les trois), Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques et Marie-Salomé, témoins de la Résurrection, p. 208 Marie Cleophas, disciple de Jésus-Christ, p. 194, 215 Marie Egipciake, Marie l’Egyptienne, convertie sans doute au IVe s., p. 214 Marie Magdaleine, (sainte) Marie-Madeleine, p. 192, 194, 215 Marthe (sainte), sœur de Marie-Madeleine, p. 215 Mathathias, Mattathias, prêtre juif, chef de la révolte des Macchabées (167 av. J.-C.), p. 260 Medains, Medaynes, Mèdes, p. 187, 288 Melcha, Milka, sœur de Lot, épouse de Nahor, son oncle, p. 228 Melechadel, nom de règne de Kitbuqa, sultan d’Egypte (1292-1296), p. 137

Melechassera, al-Ashraf, fils d’Elphi, sultan mamlùk d’Egypte (1290-1292), p. 137

Melechdar, Bendochdar, al-Dahir Baybars Bundukdar, sultan mamlùk d’Egypte (1260-1277), p. 136

Melchisedech, Melchisédech, roi de Salem, selon la Genèse, p. 186, 242 Melechmadabron, peut-être el-Mudaffar, fils d’an-Nasir, sultan mamlùk d’Egypte (1346-1347), p. 138

Melechmader, peut-être as-Salih Imad ad-Din, fils d’an-Nasir, sultan mamlùk d’Egypte (1342-1345), p. 137 Melechmanser, Lachin al-Mansùr ad-Din Ladjin, sultan mamlùk d’Egypte (1296-1299), p. 137

Melechimees, el-Mu’izz Eybek, sultan mamlùk d’Egypte (1250-1257), p. 136

Melechnasser, an-Nasir, frère d’al-Ashraf, sultan mamlùk d’Egypte (1292-1296 et 1299-1309, puis 1310-1341), p. 137 Melechsach, as-Saïd, fils de Baybars, sultan mamlùk d’Egypte (1277-1278), p. 136

Melechsala, as-Salih, petit-neveu de Saladin sultan ayyubide d’Egypte (1240-1249), p. 136

Michol, Mikal, fille de Saül, épouse de David, p. 181 Moab, fils de Lot, p. 227, 282

Moabitans, Moabites, descendants de Moab, p. 225, 282 Moïses, Moyses, Moïse, p. 163, 164, 166, 168, 169, 202, 243, 248, 277, 278, 477

Naaman, chef d’armée syrien guéri par le prophète Elisée (IXe s. av. J.-C.), p. 229

Nabugodonosor, Nabuchodonosor, roi de Babylone (605-562 av. J.-C.), p. 133, 143

Nachor, Nahor, frère d’ Abraham, p. 228

Nembroch, Nemrod, souverain légendaire, cité dans la Genèse, p. 140, 379

Nestoriens, chrétiens partisans de l’hérésie de Nestorius (deux personnes en Jésus-Christ), p. 249

Nicholas (saint), Nicolas évêque de Myrrha en Turquie (IVe s.), p. 1 16 Ninus, roi assyrien légendaire, p. 301

Noé, Noël, Noé, p. 101, 125, 189, 227, 244, 292, 293, 301, 378, 467, 468 Nostre Seignur Jhesu Crist , ou Jhesu Crist, p. 89, 91, 92, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 110, 111, 112, 116, 122, 124, 135, 151, 152, 153,

164, 166, 168, 169, 176, 177, 178, 179, 180, 182, 188, 189, 190,

191, 192, 193, 194, 199, 200, 202, 203, 204, 205, 206, 208, 209,

210, 211, 212, 213, 214, 215, 216, 217, 230, 231, 233, 239, 240,

241, 242, 243, 245, 255, 259, 273, 274, 275, 276, 277, 278, 279,

280, 293, 294, 299, 304, 317, 325, 327, 328, 338, 414, 421, 422,

437, 460, 461, 463, 467 Nubiens, chrétiens d’Abyssinie, p. 149, 249 Ozée, Osée, prophète (fin du VIIIe s. av. J.-C.), p. 460 Paul (saint), apôtre, p. 119, 255, 278, 422 Persains, Persans, p. 141, 187, 288, 294 Philippe (saint), apôtre, p. 210

Philisteaux, Philistiens, Philistins, p. 127, 128, 175 Pierre, (saint) apôtre, p. 104, 205, 207, 208, 209, 210, 212, 214, 238, 242, 243, 245, 460, 463

Pigmei, Pigmeinz, Pygmées, p. 358, 364, 365, 461 Pilatus, Ponce Pilate, p. 104, 206 Pincemarz, Pincenard, Petchénègues, p. 96, 108 Prestre Johan, Prêtre Jean, roi légendaire, p. 96, 141, 249, 336, 402, 406, 431, 433, 434, 435, 437, 440, 456, 462, 463, 464, 465, 467, 472 Raab, prostituée qui ouvrit Jéricho aux Hébreux, p. 216 Rachaele, Rachel, épouse de Jacob, p. 182 Rebecce, Rébecca, épouse d’Isaac, p. 175

Richard (roi), Richard Cœur-de-Lion, roi d’Angleterre (1157-1199), p. 135

Roboas, Roboam, roi de Juda (933-916 av. J.-C.), p. 231 Romains, p. 187

Sahaladin, Salah ad-Din Yussuf, Saladin, maître de l’Egypte, puis de la Syrie, 1171-1193, p. 135, 144

Salamon, Salomon, Salomon, roi d’Israël, (env. 972-933 av. J.-C.), p. 134, 174, 186, 200, 204, 209

Samaritanz, Samaritainz, Samaritains, p. 225, 231, 232, 234, 238, 379 Sampson, Sanson, juge des Hébreux (env. XIe s. av. J.-C.), p. 127 Samuel, prophète (XIe s. av. J.-C.), p. 212, 230, 231, 260 Saures, Shapur II, souverain persan (310-379), p. 421 Sarazins, Zarazins, Sarrasins, Sarrasins, p. 122, 123, 136, 139, 142, 149, 153, 154, 162, 175, 176, 177, 180, 181, 187, 191, 198, 201, 204, 228, 233, 234, 235, 241, 247, 267, 272, 278, 280, 281, 282, 283, 291, 294, 317, 318, 359, 379, 385, 386, 396, 420 Sarre, Sarra, Saray, Sara, épouse d’ Abraham, p. 175, 228, 282, 301 Saül, roi d’Israël (1030-1010 environ av. J.-C.), p. 240 Sem, fils de Noé, p. 378, 379

Serioch, Borak, Carauke, noms des prétendues épouses de Thiaut Chan, p. 406

Seth, fils d’Adam, p. 102, 176

Simeon, (saint), Siméon, cité dans l’Evangile à la Présentation du Christ au Temple, p. 203, 205

Simon, Simon le Magicien, cité dans les Actes des Apôtres, p. 1 1 1

Soudan, Sultan d’Egypte, p. 128, 133, 134, 135, 136, 137, 138, 139, 141, 144, 159, 174, 175, 199, 272, 278, 280, 402 Syriens, Suriens, chrétiens monophysites de Syrie, p. 238, 249, 379 Tartar, Tanghot, Eurath, Valair, Semoch, Mengly, Cobooch, noms des sept principaux peuples tartares, Tartares, Tangut, Oïrat, Koreit, Sunit, Markit, Tumet, p. 380

Tartarins, Tartariens, Tartares, p. 137, 187, 370, 380, 384, 387, 405, 410 Tecle (sainte), Thècle, martyre du IIe s., p. 233 Templers, Templiers, p. 205 Tharé, Terah, père d’ Abraham, p. 301 Theodose, Théodose, empereur romain (379-395), p. 233 Theophilus, Théophile, héros du Miracle de Théophile (XIIIe s.), p. 143 Thiaut Chan, peut-être Güyük khan (1241-1248) ou Temür khan (1294-1307), p. 406

Thomas (saint), apôtre, p. 209, 215, 325, 326, 463 Timpieman, Turqueman, Turanshah, fils de as-Salih, sultan d’Egypte (1249-1250), p. 136

Titus, empereur de Rome (79-81), p. 200, 202 Tobie, personnage d’un livre de la Bible qui porte son nom, p. 301 Tossué, Cunuc, Ordu, Chahaday, Buryn, Nengu, Nocab, Cadu, Siban, Cuten, Balac, Babilan, Garagan, noms, très corrompus, des fils de Gengis Khan dans le Speculum historiale, présentés comme fils de Thiaut Chan, p. 406

Trois enfants (Ananias, Azarias, Misaël, ou Sidrach, Misach, Abednego), jetés dans la fournaise à Babylone par Nabuchodonosor et miracu¬ leusement épargnés, p. 133

Trois roys, Rois Mages, (Jaspar, Baltazar, Melchior ou Appelius, Amerrius, Damasus, ou Galgalath, Malgalath, Saraphy ), p. 134, 179, 182, 294, 304, 414

Turcople, Turcopoles, Turcs mercenaires à Byzance, p. 108 Turkes, Turks, Turcs, p. 116, 119, 187, 261, 289, 292 U rie, premier époux de Bethsabée, p. 174, 204 Vespasien, empereur de Rome (69-79), p. 200

Virgine Marie, ou Nostre Dame, p. 89, 110, 133, 143, 167, 168, 180, 203, 205, 206, 208, 209, 211, 212, 213, 215, 238, 240, 242, 246, 273, 275, 277, 461, 477

Yndiens, chrétiens de l’Inde, convertis par les Nestoriens, p. 249

Yndois, Indiens, habitants de l’Inde, p. 312

Ypocras, Hippocrate, p. 115, 117

Ysaac, Isaac, patriarche, fils d’ Abraham, p. 175, 228, 232

Y saie, Isaïe, prophète, p. 210

Ysmaël, Ismaël, Ismaël, fils d’ Abraham et d’Agar, p. 228, 281 Xaracon, Shirkuh, gouverneur d’Alep, oncle de Saladin, lieutenant de Nùr al-Din, puis vizir du khalife fatimide d’Egypte (+1169), p. 135 Zacharie, père de Jean-Baptiste, p. 204 Zacheus, Zachée, disciple de Jésus, p. 216

Zakarie, prêtre du Temple de Jérusalem (IXe s. av. J.-C.), confondu souvent avec le prophète du même nom, p. 204, 214 Zeb, Zebée, Zalmana, Zéev, Zévah, Calmounna, chefs madianites vaincus par Gédéon, (XIe s. environ av. J.-C.), p. 239 Zebedée , Zébédée, père des Apôtres Jacques le Majeur et Jean, p. 244, 245

Zenonime (saint) Sozomène, chypriote (datation difficile à établir),

Les mots sont donnés avec l’orthographe du manuscrit, en italiques, suivie, si nécessaire, entre parenthèses, de la première orthographe donnée dans I’ Anglo Norman Dictionary ou, à défaut, dans le Dictionnaire de Godefroy, puis de leur traduction.

abandoun, en liberté

abatement (esbatement), U Anglo Norman Dictionary et le Dictionnaire de Godefroy ne donnent que le sens: «amusement». Greimas (. Dictionnaire de l’Ancien français) donne aussi: «lieu de prome¬ nade» (Graal, 1220), qui est le sens donné par le texte. acoiller (acuillir), se réunir, s’assembler, employé dans le texte pour du lait qui caille administrer , servir adresser, aller droit affebler (afebler), affaiblir

agone (agonie), angoisse, employé dans le texte pour définir le sommeil hivernal des reptiles

alesser, fatiguer (Godefroy), employé dans le texte au sens de «distraire», traduit par soulacier dans des manuscrits en parler continental

alleiner (aleiner), respirer

alowe (alowete), alouette

aponer (apondre, Godefroy) s’appuyer, cf. le latin aponere appariller (apparailler), préparer, équiper aregne (araine), sable arer, labourer

arresoner (araisuner), critiquer, raisonner arundine (aronde, Godefroy), roseau assaier (assaer), expérimenter

asseiner (asseer), donner, fournir, mais le texte implique la notion d’ ho¬ norer, cf. «asseignorir», élever en honneur (Greimas, Dictionnaire de V Ancien français)

assentanz , forgé à partir de «assent», connivence. Désigne dans le texte les jeunes gens qui viennent visiter une prostituée. assomer (assummer), calculer une somme attirer (atirer), parer aure (Godefroy), souffle de vent avoutrie (avuiltre), adultère avoutrous (avuiltrous), adultérin bannir , lever le ban barater, discuter, se disputer barrat (barat), dispute, trouble braier, ceinture (partie du corps) braier (braire), pleurer bruyamment, crier

cahourde, le mot ne figure ni dans Y Anglo Norman Dictionary, ni dans le Dictionnaire de Godefroy, traduit : courge dans un manuscrit en parler continental camail (camel), chameau chalanger, réclamer

charboiller (carbunier), charbonner. Employé dans le texte pour désigner une écorce d’arbre noircie par le feu. charnier, transporter. Employé substantivement dans le texte pour dési¬ gner le mouvement de la mer. chatel, paiement chaver (chever), creuser chimin, route, voyage claver (cloer), clouer

S coeverer (coverir), couvrir, protéger

| cointe, élégante, gracieuse

comparer (comprer), acheter conclure, enfermer

congréer, ne figure pas dans Y Anglo Norman Dictionary. Godefroy I donne seulement le sens de «plaire ». «Congriier » (Altfranzosisches

[ Worterbuch), se rassembler (Rutebeuf), cf. le latin congregare.

Employé dans le texte au sens de se former. contré (cuntrait), perclus, paralysé

convyl (convy, Godefroy), invitation. Employé dans le texte au sens de I convoitise.

j cortealx, traduit par «court taillés » dans les manuscrits en parler conti-j nental

| courtaignement, rapidement

{ covigne (convine), conduite

| cowe (eue), queue

s crevechez (coverchef), foulard I criour (creatur), créateur

s curtiler (outiller), jardinier

j dementiers (dementers), pendant ce temps | denuncier, proclamer, annoncer | despier, épier

| desseverer (desserrer), séparer i detrencher, tailler, massacrer

| devantarainz, ne figure ni dans V Anglo Norman Dictionary, ni dans le j Dictionnaire de Godefroy. «Devantrien» (saint Bernard, Greimas,

! Dictionnaire de l'Ancien français), ancêtre

devier, mourir devier (deveer), empêcher del, doel (duel), chagrin ! drapel, linge, lange

j ducte, (duit) torrent

j duyceor (conduisur), (conduiceor, Godefroy), guide, conducteur j empresser, presser fortement

encoulper (acuper), accuser enfowyr (enfuir), enterrer

enhabiter, habiter enhauncer (enhaucer), relever enlever, emporter

enlever, verbe forgé à partir d’«enleveure » (Godefroy), bas-relief, sculpter

enoinxioun (enoingtion), onction

enoumbrer (enumbrer), être conçu

escamir (eschamir), se moquer

esmaier, se troubler

espleiter, venir à bout de, réussir

estage, (estache), pilier, socle

ester, être debout, monter la garde

estraim (estreim), paille

facoun (feun), faon

faitis (faitiz) beau, bien fait

fertre, reliquaire

fir (fuir), fuir

fiu, feu (fu), feu

forache, (forein), lointain

forsnoier, (de «fumir», équiper, pourvoir), équipement, provisions frinte (friente), bruit futyfs (fuitifs), fugitifs

goutement (de «goûte»), désigne un suintement goutte à goutte haitiz (heitié), joyeux hast (haste), pique, broche

indagation, ne figure ni dans Y Anglo Norman Dictionary, ni dans le Dictionnaire de Godefroy. «Indaguer» (Greimas, Dictionnaire de l’Ancien français, fin XVe), rechercher, cf. latin, indagare. irour (irur), colère jewer (juer), jouer joindre, joindre, rapprocher joute (jute), légumes kernel, kemeu, fortification lathomer (latimer), interprète

lay, le sens donné par le texte est obscur, il est question de sources chaudes laymiere (lamiere), ne figure ni dans Y Anglo-Norman Dictionary, ni dans Godefroy, cuirasse à petites bandes de fer (W. von Wartbuig, Franz. Etym.

I Wôrter. s.v. lamina. Attestée au XIVe s. comme pièce de l’équipement pour

| les joutes, cf. E. Van den Weste, Tournois, joutes, pas d'armes dans les

| villes de Flandre à la fin du Moyen Âge, Paris, École des Chartes, p. 100.

j ledenger (laidenger), injurier

) lei, loi, religion

; malentandentement, de façon incompréhensible

i maxeille (maisselle), mâchoire (Godefroy)

mehange (mahain), mutilation I meseal (mesel), lépreux

mol, humide

j montour (montoir, Godefroy) endroit surélevé. Employé dans le texte au 1 sens d’estrade

j nager, naviguer

| narri (narine), narine

j noer, nager

oel (pl. o es), œil oint, (uint), huile pour oindre j orer (urer), prier

| parei, mur, parois

j pavoun (paon Godefroy), paon

penaunce (penance), pénitence pener (pender), pendre ; piecea (pieça), il y a longtemps

| piere, père

| pitous (pitus), compatissant

j plentivous (plentivus), abondant

I poair (poer), pouvoir, employé substantivement dans le texte

! poisant, pesant, difficile

j pour (paour), peur

raim, rameau, branche randoun, rapidité

ravir, enlever, emporter rapidement. Employé dans le texte au sens de grimper aux branches.

reconsilier (reconciler), réconcilier, consacrer à nouveau une église ; après profanation. Employé dans le texte à propos de la reconquête

de la Terre sainte.

regeiher (regehir), avouer, confesser

reger, ne figure ni dans Y Anglo Norman Dictionary , ni dans le Dictionnaire de Godefroy. Le sens donné par le texte est: rayer. On trouve un emploi de riga au sens de raie chez un écrivain du haut Moyen Âge né en Angleterre (Bloch et Wartburg, Dictionnaire étymologique ). repaster, nourrir, forgé à partir de «repast», nourriture repeller (repeler), contester, faire appel de rescondre (resconser), cacher rescousser (rescure), sauver revel, manifestation bruyante de joie roigner, ruminer sarkeu (sarcu), cercueil, tombe seivaux (de «seie », soie), en soie sophisteker (de «sousfistrie » tricherie), falsifier surcelé (de «sorcel», greffe Godefroy?). Désigne dans le texte des étoffes brochées tecche (teche), tache teccheler (techeler), tacheter tenceoun (tençun), querelle

testeau, (test) carapace de tortue, coquille de mollusque

tordre, tortiller, tourner

trecche (tresche), grappe, bulbe

treher (traire), tirer

trenchantement, de façon cruelle

trestoumer, retourner

tumeboiler de «tomeboele » (Godefroy), culbuter umbriloun (umbil), nombril

vager (vaguer) aller d’un côté à l’autre, par exemple pour étendre ses jambes dans un lit (dans un texte de médecine) vielue (vielie), vieillesse voupil (goupil), renard ygaul (igaul), plan ytiel (itel), tel yveroigne, ivresse zablenous (sablunus), sablonneux

Table des matières

L’auteur ......................................................................................... 7

L’ouvrage ...................................................................................... 15

Le récit .......................................................................................... 23

Le texte .......................................................................................... 28

Bibliographie ........................................... . ..................................... 84

LE GESTE DE SIRE JOHAN MAUNDEVILLE DE MERVAILLES DE MOUNDE

Prologue ...................................................................................... 89

Chapitre I. Del chemin d’Engleterre jusques a Constantinople.. 95

Chapitre II. De la croiz et la coronne Nostre Seignur ................ 100

Chapitre ni. De la cité de Constantinople et de la foy des Griecz 107

Chapitre IV. De seint Johan l’evangeliste et de la fille Ypocras convertie en fourme de dragoun ................................................... 115

Chapitre V. Des diversetez en Cipre. Del chemin de Cipre

jusques a Jerusalem et del miracle d’une fosse pleine d’areyne .. 121

Chapitre VI. Des plusours noms des Soudanz et de lour estre

et de la Tour de Babiloigne ........................................................... 133

Chapitre VII. Del païs de Egipte. De Ffenix d’Arabie. De la cité de Cayr. De la conysaunce de bausme. Et de les greners Joseph . 148

Chapitre VIII. De l’isle de Cecile. Del chemin de Babiloigne al mont Synaï. De l’esglise seinte Katerine et les mervailles illecqes .......................................................................................... 159

Chapitre IX. Del desert entre l’esglise Seinte Katerine

et Jerusalem. Del arbre sech. Et coment roses vindrent primes

el mounde ...................................................................................... 173

Chapitre X. Des pelrinages en Jerusalem et des seintz lieux laenviroun ..................................................................................... 186

Chapitre XI. Del Temple Nostre Seignur. Del cruelté Herodes.

Del mont Syon De Probatica Piscina et Natatoria Siloé ............ 198

Chapitre XII. De la mer Morte. Del flun Jordan. Del teste

qe est et des usages des Samaritanz ............................................ 225

Chapitre XIII. De la province de Galilée et ou Antecrist naistra.

De Nazareth. De l’age Nostre Dame. Del jour de Jugement

et de les custumes de Jacobitez, Syriens et Georgienz ................. 238

Chapitre XIV. De la cité de Damaste. De III voies a Jerusalem,

une par terre et par mer, l’autre plus par terre que par mer

et la tierz tout par terre .................................................................. 254

Chapitre XV. Des custumes des Sarazins et de lour loy.

Coment le Soudan arresona l’auteur de cest escrit.

Et del comencement de Machometh ............................................. 272

Chapitre XVI. De les terres de Albanie et de Libie.

Des souhaides pur la garde d’un espervier et del l’Arche Noé.... 286

Chapitre XVII. De la terre Job. Et de son age. De l’appareil des gentz de Caldee. De la terre ou femmes demoerent sanz compaignie des hommes. De la croissance et des vertues de veraye diamant ......................................................................... 299

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre XVIII. Des custumes des isles enviroun Ynde. De la I difference entre ydoles et simulacres. De III maneres de poivre | cresceant sur une arbre et del fontayne qe change odour j chescune houre de jour ................................................................. 312

| Chapitre XIX. Des jugementz faitz par la main seint Thomas | l’apostre en la cité de Calamie. Del devocioun et sacrifice I qe l’em fait as ydoles illecques et del processioun enviroun

la dite cité ...................................................................................... 325

Chapitre XX. Des malveis custumes usez en l’isle de Lamory.

Et cornent la terre et la mer sont de reonde forme par proeve

del esteille Antartyk ...................................................................... 331

Chapitre XXI. Del palais le roy de l’isle Java. Des arbres qe portent farine miel et venin et des autres mervailles et custumes en les isles marchisantz ................................................................. 343

j Chapitre XXII. Cornent homme conoist par l’ydole si le malade ; morra ou noun. Des gentz de diverses faceons et moult diffigurez.

Et des moignes qe donent lour relef a baboinz sienges et marmotz 356

Chapitre XXIII. Del Grant Chan de Cathay. Del roialté de soun

palays. Et cornent il siet a manger et du grant nombre

de servantz qe ly servent ............................................................... 369

Chapitre XXIV. Purquoy homme l’appelle Grant Chan.

De l’estil de ses lettres et de l’escripture entor ses sealz,

le grant, et le petit ......................................................................... 378

Chapitre XXV. Del govemement de la court le Grant Chan quant il fait festes solempnes, de ses philosophes.

Et de soun array quant il chivache par le pays ............................. 389

Chapitre XXVI. De la loy et les custumes des Tartarinz demorantz en Cathay et cornent l’em fait quant ly Grant Chan morra et cornent il sera élit .................................................. 405

Chapitre XXVII. Del roialme de Thars et des terres et roialmes

vers les parties septentrioneles en descendant de la terre

de Cathay ...................................................................................... 414

Chapitre XXVIII. De l’empire de Persie. De la terre tenebrouse et des autres roialmes, de Cathay jusques al mer de Griece ........ 418

Chapitre XXIX. Des pays et des isles qe sont par delà la terre de Cathay et des diverses fruitz illecques. Des XXII roys enclos entre montaignes ........................................................................... 427

Chapitre XXX. De roial estât Prestre Johan. Et d’un riche

homme qe fist un merveillous chastel et l’appelloit Paradis ........ 433

Chapitre XXXI. Du teste diable en la Vallé Perillouse. Et des custumes des gentz en diverses isles la enviroun ......................... 445

Chapitre XXXII. De la bounté des gentz en l’isle de Bragmey.

Del roy Alisandre, et purquoy homme l’appelle Prestre Johan.... 456

Chapitre XXXIII Des montaignes d’or qe les formies gardent,

et de les quatre fluvies qe viegnent de Paradis terrestre ............... 465

Chapitre XXXTV. Des custumes des roys et autres demourantz

en l’isles costeantz al terre Prestre Johan. Et de l’honour

qe le filz fait a soun piere mort ..................................................... 472

Annexes ......................................................................................... 483

Index locorum ............................................................................... 489

Index nominum ............................................................................. 508

Lexique .......................................................................................... 519

Table des matières ......................................................................... 525

Achevé d’imprimer en novembre 2000 dans les ateliers de Normandie Roto Impression s.a.

61250 Lonrai N° d’imprimeur : 002712 Dépôt légal : novembre 2000

Mise en page : EXEGRAPH, Toulouse

1. La plus ancienne copie de l’épitaphe est donnée par le jeune voyageur Jacob Pütterich von Reichertshausen en 1462, Der Ehrenbrief des Pütterich von Reichertshausen, éd. F. Behrend et R. Woltan, Weimar, 1920, p. 29 : «Hic jacet Nobilis Dominus Joannes de Montevilla, miles, alias dictus ad barbam, Dominus de Compredi, natus de Anglia, Medicinae professor et devotissimus orator et bonorum suorum largis¬ simus pauperibus erogator, qui totum orbem peragravit, in stratu Leodii diem vitae suae clausit extremum, Anno Domini Millesimo Trecentesimo Septuagesimo secundo Mensis Februarii septimo. » L’épitaphe a été plusieurs fois recopiée depuis par divers voyageurs.

2. Sur Jean de Mandeville voir : Dictionnaire des lettres françaises, Le Moyen Age, dir. G. Hasenohr et M. Zink, Paris, 1992. Les différentes notices sur Mandeville sont répertoriées dans C. Deluz, Le Livre Jehan de Mandeville, une «géographie» au XIVe siècle, Louvain-la-Neuve, 1988, lre partie, ch. I, p. 3-24.

3. Chantilly, Musée Condé, 699, fol. 74 v°-75. On retrouve ce colophon dans quatre manuscrits de cette version et dans un manuscrit d’une des traductions latines.

4. E.B. Nicholson, Lettres à The Academy, 11 novembre 1876, 12 février 1881 et 12 avril 1884.

5. G.E Warner, The Buke of John Mandeville, Londres, Roxburghe Club, 1889, Introduction, et Dictionary of national Biography, t. 36, 1893, s. v. Mandeville.

6. P. Hamelius, Introduction à la littérature française et flamande de Belgique, Bruxelles, 1921, p. 70-89.

7. La plus ancienne description, celle de Jacob Pütterich, parle d’un lion à queue fourchue, mais sans aucune indication de couleur. Ortelius (Itinerarium , Amsterdam, 1584, p. 16 ) se fait décrire les armes, un peu effacées : un lion d’argent sur champ d’azur, avec un croissant de gueule sur la poitrine, et une bordure dentelée d’or. Elles ont été portées au début du xive s. par Sir Roger Tyrell, comte du Hertfordshire. Cf. J.W. Bennett, The rediscovery of John Mandeville, New-York, 1964, ch. 6, p. 89-110.

8. Th. Gobert, «Un célèbre voyageur, Mandeville», Chronique archéologique du pays de Liège, 12e année, 1921, p. 3-11 ; E. Poncelet, Les domaines urbains de Liège, Commission communale de l’ancien pays de Liège, Liège, 1947, p. 189-191. Le quartier de Sauvenière à Liège était traversé par deux rues, la Haute et la Basse Sauvenière.

9. Jean d’Outremeuse, Ly Myreur des Histors, fragment du second livre, éd. A. Goosse, Bruxelles, 1965, d’après un manuscrit inédit.

10. M. Letts, Sir John Mandeville, The man and his book, Londres, 1949 ; J.W. Bennett, The rediscovery... , op. cit., ch. 13, p. 181-204.

11. Opinion exprimée dans divers ouvrages, notamment, M.C. Seymour, Mandeville’s Travels, Oxford, 1967 et, plus récemment, dans : M.C. Seymour, «Sir John Mandeville», Authors of the Middle Age, Londres, Variorum repr., 1993, vol. I, p. 1-64. L’état de la question sur les bibliothèques anglaises est donné dans N.R. Ker, Medieval Libraries of Great Britain, 2e éd. 1964 et Supplement par A.G. Watson, 1987.

12. Ian Macleod Higgins, Writing East. The»Travels» of Sir John Mandeville, Philadelphie, Univ. of Pennsylvania Press, 1997, p. 269.

13. Sur cette question des mots étrangers, voir G.F. Warner, The Buke... , op. cit., notes 17 et 18, p. 168 et 26, p. 172, ainsi que D. Metlitzki, The matter of Araby in Medieval England, Newhaven et Londres, 1977, notamment ch. 7, The Voyages and travels of Sir John Mandeville, p. 220-239.

14. Manuscrit B.L. Harley 212, Lo2, fol. 8v°-9, p. 117-120 ; 10, p. 123 ; 12v°-13, p. 134-138. On a adopté pour les manuscrits français les sigles proposés par Guy de Poerck «La tradition manuscrite des Voyages de Jean de Mandeville», Romanica Gandensia, 4, 1956, p. 127-129, en ajoutant Ny pour le manuscrit M 957 de la Pierpont Morgan Library et Ph pour celui de la Staatsbibliothek de Berlin, Phill. 1930, non réper¬ toriés dans l’article.

15. Pour une étude plus approfondie des sources de Mandeville et de sa méthode de travail, voir C. Deluz, Le Livre Jehan de Mandeville, op. cit., première partie, ch. III et IV. Voir aussi M.C. Seymour, Mandeville’ s Travels, op. cit., p. 277 et «Sir John Mandeville», art. cit., p. 13-14.

16. Lo2, fol. 11, p. 125 et fol. 96, p. 449.

17. Lo2, fol. 61 et 61v°, p. 338-340.

18. Lo2, fol. 106 v°. p. 479.

19. Christine de Pizan, Livre de Mutation de Fortune, éd. S. Solente, Paris, 1959, t. H, p. 64. Voir sur ce sujet : C. Deluz, «Quelques aspects de la nouvelle clergie dans la société des XIVe et XVe s. », Le clerc au Moyen Age, Senefiance n° 37, Aix-en-Provence 1995, p. 133-148.

20. Lo2, fol. 48, p. 278 ; fol. 12, p. 133.

21. Lo2, fol. 38, p. 239.

22. Lo2, fol. 41, p. 248-249 et Ny (lacune de Lo2) fol. 74, p. 328-329.

23. Lo2, Prologue, fol. 2, p. 92 ; Epilogue, fol. 106v°, p. 479.

24. Ch. Marchello-Nizia, «Entre l’Histoire et la poétique, le Songe politique», Moyen Age flamboyant, XIVe -XVe s. Revue des Sciences humaines, Lille HI, 183 (1981), p. 39-53 et «L’historien et son prologue : forme littéraire et stratégies discursives», La Chronique et l’Histoire au Moyen Age, Colloque des 24-25 mai 1982. Textes réunis par D. Poirion, Paris, 1984, p. 13-25.

25. Lo2, fol. 72 v°, p. 376.

26. G. Schnath, «Drei niedersachsische Sinaï Pilger um 1330», Festschrift Percy Ernst Schramm, Wiesbaden, 1964, Bd.I, p. 461-478.

27. The Travels of Sir John Mandeville, an abridged version with commentary, éd. N. Denny et J. Filmer-Sankey, Londres, 1973, p. 10.

28. Lo2, fol. 60, p. 335.

29. The Voiage and Travayle of Syr John Maundeville Knight, Londres, Thomas East in Breadstreat at the nether end, 6 oct. 1568.

30. Pour plus de détails, voir C. Deluz, Le Livre... , op. cit., Première partie, ch. II, p. 31-37.

31. Ce «je» est à ne pas confondre avec le «je» solennel, suivi de la déclinaison de l’identité, que l’on trouve dans le prologue et l’épilogue.

32. Les sources seront, dans toute la mesure du possible, répertoriées à chaque chapitre dans les notes, on pourra analyser ainsi dans le détail le travail de l’auteur. Voir aussi : C. Deluz, Le Livre..., op. cit., Première partie, ch. IV.

33. «Interweaving his various materials with some skill», G.F. Warner, D.N.B., op. cit., s.v. Mandeville.

34. Voir notamment Lo2, fol. 49 et 49 v°, p. 286-288 et fol. 85-88, p. 414-424.

35. Lo2, fol. 45v°, p. 267 ; fol. 55v°, p. 313-314.

36. Lo2, fol. 104, p. 473 ; 17 et 17v°, p. 152-153 ; 57v°, p. 318-319 ; 62 -63, p. 344-346.

37. Lo2, fol. 40v°, p. 247 ; 63v°, p. 347 ; 65v°, p. 352.

38. Par exemple à Chypre, Lo2, fol. 9v°-10, p. 122 ; en Egypte, fol. 16, p. 148-149 ; en Perse, fol. 86, p. 418-419.

39. Lo2, fol. 17, p. 152 ; Ny fol. 85v°, p. 364 ; Lo2, fol. 83, p. 407-408 ; 42, p. 254-255 ; 51, p. 294 ; 55, p. 308-309 ; 68v°, p. 362.

40. Voir ch. VI, p. 133-147 ; ch. XXX, p. 435 et 438-440 ; ch. XXIII-XXVI, p. 369-

41. Voir ch. ffl, p. 1 10-1 12 ; ch. XV, p. 272-278 ; ch. XIH, p. 247-250 ; ch. XXVHI,

p. 421-422 ; ch. XIX, p. 326-329 ; ch. XXH, p. 356-357 ; ch. XXVI, p. 410-411 ; ch. XVIII, p. 316 et 321-322. \

42. Lo2, fol. 62v°, p. 345-346 et fol. 89v°, p. 429-430.

43. Ch. XV, p. 274-276. |

44. Lo2, fol. 6v°-7v°, p. 110-112 ; fol. 87-87v°, p. 420-422, et les reproches du j

sultan, Lo2, fol. 48-48v°, p. 278-280. j

45. Lo2, fol. 81, p. 401-402 ; fol. 98-99v°, p. 456-458 ; fol. 63v°-64, p. 347-348.

47. Voir ch. IX-Xm, p. 173-253 ; ch. VI, p. 133-147 ; ch. XXIV, p. 378-388 et Lo2, fol. 26v°, p. 190, 10v°, p. 125 et 53, p. 303.

48. Pour une étude plus approfondie, voir C. Deluz, Le Livre..., op. cit., 4e partie, ch. II et m, p. 283-329.

49. Lo2, fol. 8v°-9, p. 117-119 ; 9v°, p. 121-122 ; 50-50v°, p. 289-292 ; 52v°-53, p. 302-303 ; 58, p. 320-321 ; 88v°-89, p. 428-430 ; 93-94, p. 440-442.

50. Lo2, fol. 53v°, p. 304 ; 64v°-65v°, p. 350-351 ; 67-67v°, p. 357-359.

51. Voir entre autres, R. Moody, «John Buridan on the Habitability of the Earth», Speculum 16, 1941, p. 415-425.

52. Lo2, fol. 61 v°, p. 340.

53. Lo2, fol. 62-62v°, p. 344-345 ; 64v°-65, p. 350 ; fol. 91-93, p. 436-440.

54. Lo2, fol. 65-65 v°, p. 350-352 ; fol. 67, p. 357.

55. Lo2, fol. 56, p. 315-316 ; fol. 106, p. 477-478.

56. Lo2, fol. 104 v°-105, p. 474-475.

57. Lo2, fol. 1, p. 90 ; fol. 60 v°, p. 336 ; fol. 106, p. 477.

58. Lo2, fol. 105 v°-106, p. 477.

59. Voir par exemple Lo2, fol. 25 v°, p. 186-187 et 43-45, p. 257-264.

60. Lo2, fol. 39, p. 241-242.

61. Lo2, fol. 85 v°-86, p. 416.

62. Lo2, fol. 101 v°-102, p. 465.

63. Ch. 20, p. 331-342.

64. Lo2, fol. 90 v°, p. 434.

65. Lo2, fol. 94 v°-95v°, p. 445-448.

66. Lo2, fol. 100 v°, p. 461-462.

67. Lo2, fol. 103, p. 468-469.

68. Lo2, fol. 6, p. 109 et fol. 51, p. 293.

69. Lo2, fol. 24-24v°, p. 178-179.

70. Lo2, fol. 9, p. 118.

71. Lo2, fol. 29 v°, p. 203.

72. Lo2, fol. 54, p. 306.

73. Lo2, fol. 70, p. 371 ; 71 v°, p. 374 ; 76 v°-77, p. 390-391.

74. Lo2, fol. 104 v°, p. 473.

75. Lo2, fol. 14 v°, p. 141 ; fol. 17 v°, p. 153.

76. Lo2, fol. 15-15v°, p. 144-145 ; fol. 30 v°, p. 205 ; fol. 80, p. 398 ; fol. 91 v°, p. 436.

77. Lo2, fol. 24v°, p. 179-180 ; fol. 51v°, p. 294-295 ; fol. 85, p. 414.

78. Lo2, fol. 41v°-42, p. 254 ; fol. 51, p. 294 ; fol. 55v°, p. 313 ; fol. 69 v°, p. 369 ; fol. 90v°-91, p. 433-434 ; fol. 101v°-102, p. 465 ; fol. 104, p. 473.

79. Lo2, fol. 15 v°, p. 145 ; fol. 53, p. 303 ; fol. 99 et 99 v°, p. 457-458 ; fol. 100 v°, p. 462.

80. Lo2, fol. 52 v°, p. 300.

81. Lo2, fol. 8v°-9, p. 117-119 ; fol. 16 et 16 v°, p. 150 ; fol. 50, p. 289-290.

82. Bestiaire, Lo2, fol. 57, p. 318 ; fol. 90, p. 431 ; fol. 97-98, p. 452-454. Humanité monstrueuse, Lo2, fol. 53v°, p. 304 ; fol. 65-65v°, p. 350-351 ; fol. 67-67v°, p. 357-359 ; fol. 91 v°, p. 436 ; fol. 95v°-96, p. 448-449 ; fol. 100v°, p. 461.

83. Lo2, fol. 55, p. 312, fol. 63, p. 349.

84. Lo2, fol. 62-62v°, p. 344-345 ; fol. 70v°, p. 371-372 ; fol. 71, p. 373 ; fol. 71v°, p. 374 ; fol. 92-92v°, p. 438-439.

85. Lo2, fol. 95 v°, p. 448 ; fol. 64 v°, p. 350.

86. Ny fol. 74v°-Lo2 fol. 59, p. 331-332 ; fol. 96-96v°, p. 449-450 ; fol. 64v°, p. 349 ; fol. 104v°-105, p. 474-475 ; Ny fol. 73-73v°, p. 327 ; Lo2, fol. 58v°, p. 322.

87. Lo2, fol. 77v°-78, p. 391-393 ; fol. 78v°, p. 394-395 ; Ny fol. 84v°-85, p. 362-

88. Lo2, fol. 106v°, p. 479.

89. Lo2, fol. 1, p. 90 ; fol. 81, p. 401 ; fol. 92, p. 437.

90. Lo2, fol. 6 v°, p. 110 ; fol. 100 v°, p. 461.

91. Traduction allemande de Michel Velser, publiée par Anton Sorg à Augsbourg, cf. J.W. Bennett, op. cit., p. 364-365 et M.C. Seymour, «Sir John Mandeville», art. cit., p. 54-60.

92. Cronica fratris Salimbene, éd. Holder-Egger, Hanovre, 1905-1913, M.G.H. Scriptores, XXXII, p. 206-213.

93. Voir sur ce sujet entre autres ouvrages La Librairie de Charles V, catalogue de l’exposition, Paris, B.N., 1968 et Les Fastes du Gothique, le siècle de Charles V, cata¬ logue de l’exposition, Paris, Réunion des Musées nationaux, 1981.

94. Ms. Cotton, fol. 6.

95. Relevé des erreurs dans G.F. Warner, The Buke..., op. cit., Introduction, p. V-XI, et M. Letts, Sir John Mandeville The Man and his Book, Londres, 1949, ch. XVI, The transformation of Place-names and Errors in Translation, p. 145-150.

96. Colophon des manuscrits latins de la Vulgate, par exemple, B.L. Harley 3589.

97. Un récapitulatif des manuscrits du Livre de Mandeville avec leur affiliation à chacune des trois traditions se trouve dans M.C. Seymour, «Sir John Mandeville», Authorsofthe Middle Ages, op. cit., p. 42-53. On y trouve également le récapitulatif des éditions, p. 54-60. Un tableau des manuscrits et un autre de la transmission du texte se trouvent dans Ian Macleod Higgins, Writing East. The «Travels» of Sir John Mandeville, Philadelphie, Univ. of Pennsylvania Press, 1997, p. 21-23.

98. Le manuscrit Phillips 1930, considéré comme perdu, se trouve à la Staatsbibliothek de Berlin où sa présence m’a été signalée par Frau Susanne Rôhl (Université de Paderbom, Graduiertenkolleg «Reiseliteratur und Kulturanthropologie ») que je tiens à remercier ici. Quant au manuscrit Bem Burgerbibl. A 280 qui est rangé par M.C. Seymour dans la version continentale, il semble préférable de le rattacher à la version insulaire.

99. La liste de M.C. Seymour fait figurer les manuscrits Paris B.N.F. 25284 et Cambridge Fitzwilliam Museum CFM 23 à la fois dans la liste des manuscrits continen¬ taux et dans la liste des manuscrits insulaires. Ces deux manuscrits sont à ranger dans la version insulaire. Un autre manuscrit de la version continentale a été découvert à Paris, B.N.F. Nouvelles acquisitions 14313, par Madame Susanne Rôhl qui travaille sur cette version. On y trouve un ex-libris du 7 juillet 1460.

100. Outre les articles et ouvrages déjà cités, voir M.C. Seymour, The Bodley version of Mandeville ’s Travels, Oxford, 1963 ; M.C. Seymour, Mandeville ’s Travels, Oxford, 1967.

101. E.J. Morall, «Michel Velser and his German translation of Mandeville’s Travels», Durham University Journal, 55 (1962), p. 16-22.

102. WJ. Entwistle, «The Spanish Mandeville », Modem Language Review, XVII (1922), p. 251-257.

103. Il convient d’ajouter à la liste de M.C. Seymour un manuscrit de la biblio¬ thèque Laurenziana à Florence, Ashb. 1699, XVe s. papier, in fol.

104. W.G. Ganser, Die niederlandische Version der Reisebeschreibung Johann von Mandeville, Amsterdam, 1985 et En toch was ze rond, Middeleeuws mens-en wereld-beeld, dir. J. Janssens et V. Uyttersprot, Bruxelles, 1990, p. 149.

105. M. Stefanovà, Umeni, 33 (1985), p. 315-329 etD. Heydovà, Umeni 35 (1987), p. 507-514.

106. S.A.S. Bradley, «Mandevilles Rejse, Some aspects of its changing role in the later Danish Middle Age», Medievalia Scandinavia, 9 (1978), p. 146-163.

107. Je dois ce renseignement à Mr. Jerzy Kaliszuk, M.A. à l’université de Varsovie. Les deux manuscrits datent du XVe s. et sont conservés l’un à la bibliothèque de l’univer¬ sité de Lwow, l’autre (incomplet) à la bibliothèque Jagellon (n° 2392) Il me signale en outre un manuscrit du XVe s. de la bibliothèque de l’université de Lwow, contenant les cinq livres de Mandeville, donc sans doute la version Ogier. On lui a indiqué, sans autres préci¬ sions, l’existence de deux manuscrits de Mandeville à Wroclaw, tous deux du XVIe s. cf. J. Kaliszuk, «Recepcja «Podrozy» Johna Mandeville’ a w Polsce poznego sredniowiecza i u progu czasow nowozytnych », Przeglad Historyczny, LXXXIX, 1998, zesz. 3, p. 343-359.

108. Voir G. de Poerck, «La tradition manuscrite des “Voyages” de Jean de Mandeville, Romanica Gandensia, IV (1956), p. 125-158 et M. C. Seymour, Mandeville’s Travels, op. cit., Introduction.

109. J.W. Bennett, The rediscovery... , op. cit., notamment, Introduction et ch. 7-9, p. 111-146.

1 10. Lo2, fol. 88v°, voir p. 427.

111. Lo2, fol. 24, voir p. 178.

112. Lo2, fol. 29v°, voir p. 203.

1 13. Lo2, fol. 62v°, voir p. 345.

1 14. Lo2, fol. 67v°, voir p. 358.

115. Lo2, fol. 74v°, voir p. 383.

116. Lo2, fol. 8 / P12, fol. 11, Be3, fol. 5v°, voir p. 115.

117. Lo2, fol. 1 / P12, fol. 1, P5, fol. 1/ P13, éd. M.Letts, p. 229, voir p. 89.

118. Lo2, fol. 4v7 P12, fol. 7, P5, fol. 10v°, Be3, fol. 2 / P13, p. 235, voir p. 103.

1 19. Lo2, fol. 1 1/ P12, fol. 12v°, P5, fol. 17v°, Be3, fol. 6 / P13, p. 244. Voir p. 125.

120. Lo2, fol. 15 / Lo6, fol. 17v°, P5, fol. 23 v°./ P13, p. 250 /om. P12, fol. 18v°. Voir p. 143.

121. Lo2, fol. 15v7 P12, fol. 19v°, P5, fol. 23v7 P13, p. 252. Voir p. 145.

122. Lo2, fol. 20v° / P12, fol. 26v°, P5, fol. 32 / P13, p. 260. Voir p. 165.

123. Lo2, fol. 49v7 P12, fol. 61 / P13, p. 310. Voir p. 287.

124. Lo2, fol. 59v° / P12, Bouen, fol. 72, P5, Rouen, fol. 107 / P13, p. 331 . Voir p. 333.

125. Lo2, fol. 68 / P13, p. 345. Lo2, fol. 100v° / P13, p. 401. Voir p. 360 et 461.

126. P15, fol. 90v°, fol. 80v°, fol. 50. Le manuscrit français N. acq. 14313 semble aussi participer des deux versions. Il est très endommagé, et malheureusement aux passages où se trouvent les variantes les plus significatives (chastel de l’épervier, fin du chapitre sur la rotondité de la terre). Il a le passage sur Job de la version insulaire, mais l’addition sur la Vallée périlleuse de la version continentale.

127. M.C. Seymour, The scribal tradition... , art. cit.

128. Rappelons (cf. note 14 ) que les sigles désignant les manuscrits sont ceux proposés par G. de Poerck, «La tradition manuscrite des “Voyages” de Jean de Mandeville», Romania Gandensia, TV, 1956, p. 125-158. Mais, pour le comptage infor¬ matique, on a dû légèrement modifier trois d’entre eux. Le sera appelé Lei : Lo sera appelé Lon et Q sera appelé Ox. On a ajouté le sigle Ny pour le manuscrit M 957 de la Pierpont Morgan Library, et Ph pour celui de Berlin, Staatsbibl. Phill. 1930, non réper¬ toriés dans l’article.

129. Deux erreurs se sont glissées à propos de ce manuscrit dans la table des manuscrits donnée dans C. Deluz, Le Livre Jehan de Mandeville, op. cit., p. 373. La cote du manuscrit est bien Cambridge Fitzwilliam Museum. 23, et non 83, et le manuscrit appartient à la version insulaire et non à la version continentale.

130. M.C. Seymour, The scribal tradition..., art. cit.

131. Lo2 fol. 3, Ny fol. 5, Ox fol. lv°, Lo3 fol. 2, Lo5 fol. 2, Lo7 fol. 4, Ph fol. 6, Lo6 fol. 3 / Loi fol. 2v° / Dulfol. 58, Ol fol. 2v°, Lei fol. 51v°, Lo8 fol. 3v°, Lo9 fol. 4, 02 fol. 16, Lon fol. 3v°, P7, fol. 4v°, C2 fol. llv°, P3 fol. 142v°, Bel fol. 2v°, Lyo fol. 3v°, P5 fol. 7v°, P12 fol. 4, Du2 fol. 9v° / om. Be3.

132. Lo2 fol. 3, Ny fol. 5, Ox fol. lv°, Lo3 fol. 2, Lo5 fol. 2, Lo7 fol. 4, Ph fol. 6, Lo6 fol. 3, Dul fol. 58, 01 fol. 2v°, P5 fol. 7v°, P12 fol. 4, Du2 fol. 9v7 Lei fol. 51v°, Lo8 fol. 3v° / Loi fol. 2v°, Lo9 fol. 4, 02 fol. 16 / Lon fol. 3v°, P7 fol. 4v°, C2 fol. 1 lv°, P3 fol. 142v°, Bel fol. 2v°, Lyo fol. 3v7 om. Be3.

133. Lo2 fol. 3, Ny fol. 5v°, Ox fol. lv°, Lo3 fol. 2v°, Lo5 fol. 2, Lo7 fol. 4, Lo6 fol. 3v°, Loi fol. 3, Dul fol. 58v°, 01 fol. 2v° / Lei fol. 52, Lo9 fol. 4, 02 fol. 16, Lon fol. 3v°, P7 fol. 4v°, C2 fol. llv°, P3 fol. 143, Bel fol. 2v° / P5 fol. 8, P12 fol. 4 / om. Ph, Lo8, Be3, Lyo, Du2.

134. Lo2 fol. 5, Ny fol. 7v°, Ox fol. 2v°, Lo3 fol. 3v°, Lo5 fol. 3v°, Lo7 fol. 5v°, Ph fol. 8v°, Lo6 fol. 6, Loi fol. 4 / Dul, fol. 59v°, Ol fol. 4, Lei fol. 52v°, Lo8 fol. 5, Lo9 fol. 7, 02 fol. 18, Lon fol. 5, P7 fol. 6, C2, fol. 13v°, P3 fol. 144v°, Bel fol. 4, Lyo fol. 6 / P5 fol. llv°. P12 fol. 7. Be3 fol. 82v°. Du2 fol. 12v°.

135. Lo2 fol. 10, Ny fol. 12v°, Ox fol. 4, Lo3 fol. 7, Lo5 fol. 6, Lo6 fol. 12, Loi fol. 8, Dul fol. 63, 01 fol. 7v°, Du2 fol. 15v° / Lo7 fol. 8v°, Lei fol. 54v°, Lo8 fol. 8, P5 fol. 16 / Ph fol. 14 / Lo9 fol. 14v°, 02 fol. 22, Lon fol. 8 / P7 fol. 8, C2 fol. 17v°, P3 fol. 147v°, Bel fol. 8, Lyo fol. llv° / om. P12, Be3.

136. Dul fol. 64v°, 01 fol. 9v°, Lei fol. 55v°, Lo8 fol.9v°, Lo9 fol. 18v°, 02 fol. 24v°, Lon fol. 9v°, P7 fol. 10, C2 fol. 20v°, P3 fol. 149, Bel fol. 10v°, Lyo fol. 14v°, P5 fol. 20, P12 fol. 14v°, Be3 fol. 87v°, Du2 fol. 17v° / Lo2 fol. 12v°, Ny fol. 16, Ox fol. 5, Lo3 fol. 8v°, Lo5 fol. 7v°, Lo7 fol. 10, Ph. fol 17, Lo6 fol. 14v°, Loi fol. 10v°.

137. Lei fol. 56v°, Lo8 fol. llv°, Lo9 fol. 21v°, 02 fol. 26, P3 fol. 150, Bel fol. 12, Lyo fol. 17 / 01 fol. 1 lv° / Lo2 fol. 14v°, Ny fol. 18, Ox fol. 5v°, Lo3 fol. 10, Lo5 fol. 9, Lo7 fol. 12, Ph fol. 22, Lo6 fol. 17, Loi fol. 20, Dul fol. 66 / P5 fol. 23, P12 fol. 18, Be3 fol. 89v°, Du2 fol. 20 / Lon fol. 1 1, P7 fol. 1 1, C2 fol. 22v°.

138. Lo2 fol. 19-19v°, Ny fol. 24, Ox fol. 7v°, Lo3 fol. 13, Lo5 fol. 12, Lo7 fol. 15, Ph fol. 24, Loi fol. 17v° / Dul fol. 69, 01 fol. 15 / Lei fol. 58v°, Lo9 fol. 28v°-29, 02 fol. 31, Lon fol. 14v°, P7 fol. 14, C2 fol. 26v°, P3 fol. 153v°, Bel fol. 15, Lyo fol. 23 / Lo6 fol. 22v° / P5 fol. 30, P12, fol. 44v° / Du2 fol. 25 / om. Lo8, Be3.

139. Lo2 fol. 25v°, Ny fol. 31v°, Ox fol. 9v°, Lo3 fol. 17, Lo5 fol. 15v°, Lo7 fol. 19v°, Lo6 fol. 29v°, Loi fol. 25v°, Dul fol. 73, 01 fol. 20, Lei fol. 61v°, P12 fol. 32v° / Lo9 fol. 39, 02 fol. 37 / Lon fol. 18v°, P7 fol. 16v°, C2 fol. 31v°, P3 fol. 158v°, Bel fol. 20v°, Lyo fol. 31, P5 fol. 38v° / om. Ph, Lo8, Be3, Du2.

140. Lo2 fol. 27, Ny fol. 33v°, Ox fol. 10v°, Lo3 fol. 18v°, Lo5 fol. 16v°, Lo7 fol. 20v°, Ph fol. 32, Lo6 fol. 30v°, Loi fol. 27v°, Dul fol. 74v°, 01 fol. 21v°, Lei fol. 62-62v°, P12 fol. 34v°, Be3 fol. 94 / Lo9 fol. 41v°, 02 fol. 38v°, Lon fol. 19v°, P7, fol. 17v°, C2 fol. 33, P3 fol. 160, Bel fol. 21v°, Lyo fol. 33, P5 fol. 41v° / om. Lo8, Du2.

141. 01 fol. 21v°, Lei fol. 62v°, Lo9 fol. 42, 02 fol. 39, Lon fol. 19v°, P3 fol. 160, Bel fol. 22, Lyo fol. 33v°, P5 fol. 42, Be3 fol. 94v° / Lo2 fol. 27, Ny fol. 31v°, Ox fol. 10, Lo3 fol. 18v°, Lo5 fol. 17, Lo7, fol. 21, Ph fol. 32v°, Lo6 fol. 31, Loi fol. 27v°, Dul fol. 74v°, P7 fol. 17v°, C2 fol. 33v° / om. Lo8, P12, Du2.

142. Lo2 fol ; 28, Ny fol. 35, Ox fol. 10v°, Lo3 fol. 19, Lo5 fol. 17v°, Lo7 fol. 21v°, Ph fol. 33v°, Lo6 fol. 32, Loi fol. 28v°, Dul fol. 75, Ol fol. 22v°, P12 fol. 36, Be3 fol. 95v°, Du2 fol. 30v° / Lo9 fol. 43, 02 fol. 40 / Lon fol. 20v°, P7 fol. 18, C2 fol. 34v°, P3 fol. 160v°, Bel fol. 22v°, Lyo fol. 34v°, P5 fol. 43v° / Lei fol. 63 / om. Lo8.

143. Lo2 fol. 28v°, Ny fol. 35v°, Ox fol. 10v°, Lo3 fol. 19v°, Lo5 fol. 17v°, Lo7 fol. 22, Ph fol. 34, Lo6 fol. 32v°, Loi fol. 29, Dul fol. 75v°, 01 fol. 22v°, Lei fol. 63 / Lo9 fol. 44, 02 fol. 40, Lon, fol. 20v°, P7 fol. 18v°, C2 fol. 35, P3 fol. 161, Bel fol. 23, Lyo fol. 35, P5 fol. 43v°, Du2 fol. 31 / P12 fol. 36v°, Be3 fol. 96 / om. Lo8.

144. Lo2 fol. 29, Ny fol. 36, Ox fol. 10v°, Lo3 fol. 19v°, Lo5 fol. 18, Lo7 fol. 22, Ph fol. 34v°, Lo6 fol. 33, Dul fol. 75v°, 01 fol. 23, Lei fol. 63, Lo9 fol. 44v°, 02 fol. 40, P12 fol. 37, Be3 fol. 96 / Loi fol. 29, Lon fol. 21, P7 fol. 18v°, C2 fol. 35, Lyo fol. 35v° / P3 fol. 161, Bel fol. 23v7 P5 fol. 44 / om. Lo8.

145. Ol fol. 28v°, Lei fol. 66v°, Lo9 fol. 55, 02 fol. 48, Lon fol. 25v°, P7 fol. 22v°, C2 fol. 41v°, P3 fol. 166, Lyo fol. 44-44v°, P5 fol. 56v°, P12 fol. 45, Du2 fol. 38 / Bel fol. 29v° / Lo2 fol. 35v°, Ny fol. 43v°, Ox fol. 13, Lo3 fol. 24, Lo5 fol. 22, Lo7 fol. 27v°, Ph fol. 42v°, Dul fol. 80v° / Lo6 fol. 41/ om. Loi, Lo8, Be3.

146. Lo2 fol. 36, Ny fol. 44, Ox fol. 13, Lo3 fol. 24v°, Lo5 fol. 22v°, Lo7 fol. 27v°, Ph fol. 43, Lo6, fol. 41v°, Dul fol. 80v°-81, 01 fol. 29 / Loi fol. 36, Lei fol. 66v°, Lo9 fol. 55v°, 02 fol. 48v°, Lon fol. 25v°, P7 fol. 22v°, C2 fol. 42, P3 fol. 166v°, Bel fol. 30, Lyo fol. 45, P5 fol. 57v°, Du2 fol. 38v° / om. Lo8, P12, Be3.

147. Lei fol. 66v°, Lo9 fol. 56, 02 fol. 48v°, Lon fol. 26, P7 fol. 23, C2 fol. 42v°, P3 fol. 166v°, Bel fol. 44, Lyo fol. 45, P5 fol. 58, P12 fol. 46, Du2 fol. 38v° / Lo2 fol. 36, Ny fol. 44v°, Ox fol. 13v°, Lo3 fol. 24v°, Lo5 fol. 22v°, Lo7 fol. 28, Ph fol. 43v°, Lo6 fol. 41v°, Loi fol. 36, Dul fol. 81, Ol fol. 29v° / om. Lo8, Be3.

148. 01 fol. 34v°, Lo8 fol. 17, 02 fol. 55, P12 fol. 53, Be3 fol. 108 / Lo2 fol. 42, Ny fol. 51v°, Ox fol. 15v°, Lo3 fol. 28, Lo5 fol. 28v°, Lo7 fol. 32v°, Ph fol. 50v°, Lo6 fol. 46, Loi fol. 41v°, Dul fol. 85v°, Lei fol. 69v°, Lo9 fol. 66, Lon fol. 30, P7 fol. 26, C2 fol. 48v°, P3 fol. 171v°, Bel fol. 35v°, Lyo fol. 53, P5 fol. 69-69v°, Du2 fol. 44v°.

149. Lo2 fol. 44, Ny fol. 53v°, Ox fol. 16v°, Lo3 fol. 30, Lo5 fol. 27v°, Lo7 fol. 33v°, Ph fol. 52, Lo6 fol. 50, Loi fol. 43, Dul fol. 87, 01 fol. 35v° / Lei fol. 70v° / Be3 fol. 110 / Lo8 fol. 18 / Lo9 fol. 69, 02 fol. 57, Lon fol. 31, P3 fol. 172v°, Bel fol. 37, P5 fol. 72, Du2 fol. 46 / om. P7, C2, Lyo, P12.

150. Lo2 fol. 45 v°, Ny fol. 55v°, Ox fol. 17, Lo3 fol. 31v°, Lo7 fol. 35v°, Ph fol. 54v°, Lo6 fol. 52, Loi fol. 45, Dul fol. 88v°, 01 fol. 37-37v°, Lei fol. 71v°, Be3 fol. 1 1 lv° / Lo9 fol. 71v°-72 , 02 fol. 59, Lon fol. 32, P7 fol. 28, C2 fol. 52, P3 fol. 174, Bel fol. 39v°, Lyo fol. 53v°, P5 fol. 75v°, P12, fol. 56v°, Du2 fol. 48v° / om. Lo5, Lo8.

151. Lo2 fol. 47, Ny fol. 57, Ox fol. 17v°, Lo3 fol. 32v°, Ph fol. 56, Dul fol. 89v°, 01 fol. 38v° / Lo7 fol. 36v°, Loi fol. 45v° / Lei fol. 72, Lo9 fol. 73v°-74, 02 fol. 60v° / Lon fol. 33, P7 fol. 28v°-29, C2 fol. 53, P5 fol. 78, Du2 fol. 49v° / Bel fol. 41 / P3 fol. 175, Lyo fol. 57 / Lo6 fol. 53v° / om. Lo5, Lo8, P12, Be3.

152. Lo2 fol. 49v°, Ny fol. 61 v°, Ox fol. 19, Lo3 fol. 35, Lo5 fol. 31v°, Lo7 fol. 39, Ph fol. 60v°, Lo6 fol. 57v°, Loi fol. 48v°, Dul fol. 92, 01 fol. 41v°, P12 fol. 56 / Lei fol. 73v°, Lo8 fol. 21, Lo9 fol. 80v°, 02 fol. 64v°, Lon fol. 37, P7 fol. 31, C2 fol. 57, P3 fol. 178, Bel fol. 44, Lyo fol. 62, P5 fol. 85, Du2 fol. 53v° / om. Be3.

153. Lo2 fol. 49v°, Ny fol. 62, Ox fol. 19v°, Lo3 fol. 35v°, Lo5 fol. 31v°, Lo7 fol. 39v°, Ph fol. 61, Lo6 fol. 58, Loi fol. 49, Dul fol. 92v°, 01 fol. 42, Lei fol. 74 / Lo8 fol. 21 / Lo9 fol. 81, 02 fol. 64v°, Lon fol. 37, P7, fol. 31, C2 fol. 57v°, P3 fol. 178v°, Bel fol. 44v°, Lyo fol. 62v°, P5 fol. 85v°, Du2 fol. 54 / P12 fol. 61v°, Be3 fol. 1 16-1 16v°.

154. Lo2 fol. 53, Ny fol. 65v°, Lo5 fol. 33v°, Ph fol. 65, Dul fol. 94v°, Ol fol. 44v°, P12 fol. 64v° / Lo3 fol. 37v°, Lo7 fol. 42, Loi fol. 51 / Ox fol. 20v° / Lo8 fol. 23v°, Be3 fol. 120 / Lei fol. 75v°, Lo9 fol. 86v°, 02 fol. 62, Lon fol. 39v°, P7 fol. 33, C2 fol. 60v°, Lyo fol. 66v°, P5 fol. 91, Du2 fol. 57v° / om. Lo6, P3, Bel.

155. Lo2 fol. 55v°, Ny fol. 69, Ox fol. 21v°, Lo3 fol. 39v°, Lo5 fol. 35v°, Lo7 fol. 44v°, Ph fol. 68v°, Lo6 fol. 64v°, Loi fol. 53, Dul fol. 96v°, 01 fol. 46v°, Be3 fol. 123 / Lei, fol. 76v°, Lo8 fol. 25, Lo9 fol. 90, 02 fol. 71 / Lon fol. 40, P7 fol. 34v°, C2 fol. 62v°, P3 fol. 183v°, Bel fol. 49v°, Lyo fol. 70, P5 fol. 95v°, Du2 fol. 60v° / om. P12.

156. Lo2 fol. 67-67v°, Ny fol. 83, Ox fol. 27, Lo3 fol. 49, Lo5 fol. 45 v°, Lo7 fol. 54 v°, Ph fol. 85, Loi fol. 64, Dul fol. 106v°, 01 fol. 58 / Lei fol. 88v°, Lo8 fol. 34, P3 fol. 194v°, Bel fol. 62, Lyo fol. 87, P12, fol. 84 / Lo9 fol. 109, 02 fol. 85 / Lon fol. 49v°, P7 fol. 42, C2 fol. 74, P5 fol. 118v° / Du2 fol. 70v° / om. Lo6, Be3.

157. Lo3 fol. 49v°-50, Ol fol. 58v°-59, Lei fol. 83, Lo8 fol. 35, Lo9 fol. 111, 02 fol. 86v° / Lo2 fol. 68v°, Ny fol. 84, Ox fol. 27v°, Lo5 fol. 46, Lo7 fol. 55v°, Ph fol. 86v°, Lo6 fol. 81, Loi fol. 65v°, Dul fol. 107v°, Lon fol. 50v°, P7 fol. 43, C2 fol. 75v°, P3 fol. 195v°, Bel fol. 63, Lyo fol. 88v°, P5 fol. 120, P12 fol. 86v°, Du2 fol. 71v7 om. Be3.

158. Lo2 fol. 76v°, Ny fol. 91, Ox fol. 31, Lo3 fol. 55v°, Lo7 fol. 62, Ph fol. 96, Lo6 fol. 89, Dul fol. 113v°, 01 fol. 65, Lo9 fol. 122v°, 02 fol. 96, Du2 fol. 80 / C2 fol. 83 / Bel fol. 70v° / Loi fol. 72 / Lon fol. 56, P3 fol. 202, Lyo fol. 98, P5 fol. 134v°, P12 fol. 101 / om. Lo5. Lei. Lo8. P7. Be3.

159. Lo3 fol. 56, Lo6 fol. 90, 01 fol. 65v°, Lo8 fol. 40, Lo9 fol. 123v°, 02 fol. 96v°, Lon fol. 56v°, C2 fol. 83v°, P3 fol. 202v°, Bel fol. 71, Lyo fol. 99, P12 fol. 102v°, Du2 fol. 80v° / Lo2 fol. 77v°, Ny fol. 91v°, Lo7 fol. 62v°, Ph fol. 97, Loi fol. 72v°, Dul fol. 1 14v° / om. Ox, Lo5, Lei, P7, P5, Be3.

160. Lo2 fol. 78v°, Ny fol. 92v°, Ox fol. 31v°, Lo3 fol. 56v°, Lo7 fol. 63v°, Ph fol. 98v°, Lo6 fol. 91, Loi fol. 73v°, Dul fol. 1 15, 01 fol. 67, Du2 fol. 82 / Lei fol. 87, Lo8 fol. 41, Lo9 fol. 126, 02 fol. 97, Lon fol. 57v°, P7 fol. 48, C2 fol. 85, P3 fol. 204, Bel fol. 72, P5 fol. 137, P12 fol. 105 / om. Lo5, Lyo, Be3.

161. L’étude minutieuse des versions espagnoles (aragonaise, castillane, catalane) de Mandeville menée par A. Rossebastiano montre que les traducteurs passent d’une version à l’autre. Elle pense qu’ils ont comblé les lacunes d’un manuscrit d’une des versions par le recours à un manuscrit de l’autre. Cf. A. Rossesebastiano, La tradizione ibero-romanza dei «Libro de las maravillas dei mundo» di Juan de Mandavila, Alessandria, Bibi. Mediterranea, 1, 1997.

162. C.E. Wright, Fontes Harleianae, op. cit., p. 126-128.

163. Voir notamment à ce sujet l’article de W. Rothwell, «The “faus franceis d’Angleterre” , later anglo-norman», Anglo-Norman anniversary essays, éd. I. Short, Londres, Anglo-Norman text Society, n° 2, 1993, p. 309-326.

164. Ch. Higounet, L’Ecriture, Paris, P.U.F., 1964.

165. Elles sont notées dans l’ordre qui correspond aux regroupements proposés dans le stemma.

166. D’autres manuscrits de Mandeville contiennent des marginalia. Un relevé statistique de leur contenu est donné pour les manuscrits français insulaires et continen¬ taux dans C. Deluz, Le Livre Jehan de Mandeville..., op. cit., p. 422-427.

167. Voir sur ce sujet E.G.R. Taylor, Tudor Geography, Londres, 1930, ch. V, «John Dee and the search for Cathay 1547-1570», p. 75-102 et ch. VII, «John Dee and the search for Cathay 1580-1583», p. 125-139.

168. C’est malheureusement d’après un de ces incunables «Imprimé à Paris chez Le veufve feu Jehan Trepperel», vers 1520, (B.N.F. Rés. 02 f 5) qu’a été publiée une version modernisée de l’œuvre de Mandeville : X. Walter, Avant les grandes découvertes, Une image de la Terre au XIVe siècle. Le voyage de Mandeville, Alban, 1997, qui donne de ce fait une idée très fausse de ce que peut être le véritable texte.

a. que home... terre, om. P3, P5, Du2.

b. d’aimer Loi, d’amour P7.

c. et consacrée, om. Lei.

d. corps et de sang, om. P5, PI 2, Du2 ; sanc et corps, Lo9, 02, Lon, P7, Lyo.

* l’astérisque indique que le terme est référencé dans le lexique en fin d’ouvrage.

e. et noricioun, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo.

f. benoiz filz, P7, de joies, P3, benoites joyes, P5, P12.

g. et soeffrir, om. Lo6 ; meint reproche, om. Lei ; et ou il volt. . . pur nous, om. P3.

h. de air, om. Lo6, Lon, P7, C2, Bel, Lyo.

i. par especial, om. Lei, Du2 ; par l’especialté de celle terre, Ph ; de ciel et de terre,

j. Roy jeo suy des Jewes, Lo8.

k. primerement, Lo6, Lei, Lo8, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, P5.

1. qar ceo est... du mounde, om. Loi, Bel, Du2 ; ly cuer et, om. Lon, P7, C2, Lyo.

m. dit l’apostoille et ly philosophe : La vertue des choses en mye lieu est mis, Lo8 ; Omnis virtus est in medio, Lo9.

n. entre le dangier, Lyo ; leidengié et mocquée, P5, P 12, Du2 ; des chiens Juys, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, P5.

o. pur... de nous, om. P5, P12.

p. terre, om. Lo3, Lei, Lo8, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

q. et passioun, om. P3, Bel, Lyo, Du2.

r. le roy, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel ; sauveur, Du2.

s. et pronuncier... pour nous, om. Lyo, qui écrit : «crier en milieu d’aucune publique place. »

t. Comment... a sa ymage, om. Lo8 ; «comparez» traduit par «achaté», Lon, P7, C2, P3, Lyo.

u. chastel ne plus grant trésor, P5, P12.

v. cil qe. . . a mort, om. Ox ; tort ne pecché, Lei, Lo8.

w. pour pécheurs aidier secourir et conforter, add. Du2, qui omet : Ha Dieu.

x. voloit. . . coulpables, om. Du2.

y. honurer, om. Ph ; servir et craindre sa justice et son grant jugement et celle seinte mere priser et louer, Du2.

z. Nostre Seignur, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo.

a. son fils, Bel.

b. la lesser en habitaige, P5, P12 ; en heritage, Du2.

c. et de quoy, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2.

d. travail, om. Lo2, Ny, Lo3, Lo5, Lo7, Dul, 01, Lei. «travail», Ph, Loi, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; «diligence», Lo6 ; «péril», Lo8 ; «peine», P12, Du2.

e. des mauvais mescreant, P7, C2 ; des crueux mescreans, Du2.

f. et si. . . nostre piere, om. Lo8.

g. des mescreauntz et estrangez gentz, Lo6 ; ouster des ennemys estranges, Lei, Lo8 ; droitz filz et servans de Dieu nous devons aler requerre notre droit heritage que nostre droit pere nous ad lessé ouster des mains aux mescreans, Du2.

h. chalanger et conquerre, om. Du2 ; «chalanger» traduit par «procurer» par Lyo.

i. pur conquere... heritage, om. Du2.

j. assemblée de communes, Lo6, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo ; de commun, P5, P12 ; sans cheveteyn, Lei, Lo8 ; sanz seigneur souverain, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

k. s’il plaisoit à Dieu, Lo6, om. le reste.

1. rescoussée, Lon, P7, C2, P3, Bel ; rescoussée et recouvrée, Lyo ; recouvrée, Du2.

m. crestiens droiz heirs, Ph ; et si serait grant aumosne. Mais je croy que se Dieu

n’y met sa saincte grace que les crestiens ne l’y métrant point, add. Du2.

n. Mil CCCXH, 01 ; MIIICXXXII, Lyo, P12 ; MCCCCXXII, Bel.

o. diverses provinces et mointes, om. Loi.

p. Il y a divergences sur les pays parcourus : Lo8 omet Persie, lu Feorsie par Lo9, Géorgie par 02 et Presse par Lyo ; Caldée est lu : Aldie par 02 et Cadie par P12 et P5 ; Ynde la moienne est omis par Lo6, Lo8, Lo9, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, et P5 qui omet aussi Ynde la menur ; Du2 omet Libie, Caldee, Ethiope et les isles environ Ynde, mais ajoute après Ynde la majour : «ou demeure l’empereur Prestre Jehan et par Cathay ou demeure l’empereur de Cathay que on appelle le Grant Camp (sic) qui est le greigneur prince sarazin qui soit en tout le monde, car il est si très puissant que c’est sanz nombre, car il tient si grant terre fortement que il ne scet jusqu’ou elle dure. »

q. et entente, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, P12.

r. «livre», 01, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; «livret», Bel ; «liverette», Lo8, Lo9, 02 ; «petit livre», P5, P12.

s. françoiz, P3, Lyo.

t. et... chivaler, om. Lo5 ; pur ceo que... nobles hommes, om. Lo8 ; et ly autres nobles hommes, om. P5, P12 ; et ly autres. . . latin ou poi, om. Lei ; ou poi, om. Lo6, P7, C2, P5, P12 ; «chescun l’entende comme fount les seignours et autres gens qui ne scie-vent point de latin», Lyo.

1. La construction de ce prologue est étrange, il semble manquer par deux fois un verbe et une proposition principale. Plutôt que de restituer une ponctuation douteuse, on a préféré, après consultation de J.C. Thiolier, que je tiens ici à remercier, marquer par des séparations les nombreuses propositions circonstancielles. Faut-il voir là un démarquage du style des chartes, si l’on admet que la solennelle déclaration d’identité s’en inspire ?

2. Aristote, Ethique à Nicomaque, H, 7. Cet éloge du juste milieu est un lieu commun chez les moralistes et les juristes depuis le XIIe s.

3. Jérusalem n’est pas située au centre du monde par les auteurs des Images du Monde du XIIe s., tel Honorius Augustodunensis (v. 1130). Elle n’apparaît à cette place dans les cartes qu’au XIIIe s., par exemple dans la Psalter Map, et ensuite dans les grandes mappemondes de la fin du siècle, Hereford et Ebstorf. Voir à ce sujet : C. Deluz, «Jérusalem “cœur et milieu de toute la terre du monde” », in : Le Mythe de Jérusalem du Moyen Age à la Renaissance, Etudes réunies par E. Berriot-Salvadore, Publications de l’Université de Saint-Etienne, 1995, p. 91-100.

4. La revendication de la Terre sainte comme «héritage» des chrétiens est un leit¬ motiv de la littérature de Croisade. Voir par exemple, Marino Sanudo, Liber secretorum fidelium crucis, Préface : «[...] inveniamus ibi non hospites et advenes, sed cives sanc¬ torum et domestici Dei», éd. Gesta Dei per Francos, Hanovre, 1611, p. 9. Raymond Etienne, Directorium ad passagium faciendum : «[...jipsum regnum jure successionis et dono hereditario possedisse», R.H.C.Doc.arm., t. II, p. 367. Mandeville reprend ici l’ar¬ gumentation du prologue de Guillaume de Boldensele.

5. La première moitié du xrve s. voit se multiplier les projets de croisade à l’initia¬ tive des papes d’Avignon et des rois de France. Voir à ce sujet : A.S. Atiya, The Crusade in the later Middle Ages, Londres, 1958, J. Delaville le Roulx, La France en Orient au XIVe s., Paris, 1 886 et C. Deluz, «Croisade et paix en Europe au XIVe s. Le rôle du cardinal Hélie de Talleyrand», Cahiers de Recherches Médiévales, I, 1996, p. 53-64.

a. dont il movera, om. Ph / «glorious» et «outre mer», om.Du2.

b. lieux, om. 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo.

c. solonc, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo.

d. précieux, P7 C2.

e. de Flandres, Gales..., Du2 ; om. Galas, Escoce, P5, P12.

f. de Polaynie. . . a la terre, om. Lo8 ; Polannie, Ph ; Poialme, Lo9, 02, P3 ; Poulaine, Lon, P7, C2, Du2 ; Pulenne, P5, P12 ; Porabenit, Lyo.

g. Slesie qui est au roi de Hongrie, Lo6 ; Selestrée, Lo8 ; Alesie, Lo9 ; Beldée, C2 ; Bledie, Lon ; Belcie, P3 ; Bethanie, Lyo ; Sezille, Du2.

h. Slomoine, Dul ; Salovonye, Lo6 ; Savonie, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Lyo ; Savoisne, P7 / Canonie, P7, C2, P3, Lyo / de la Noine et des Comans la plus grant partie, P5, P12 ; est la Voine et des Comans, Du2.

i. et de Bougie et de la terre de Russie, Lo6 ; Valgarie, Lon, P7, C2, P3, P12. / Bungyss, Lo7 ; Bolugres, 02 ; Hongres, P7, P3, Bel, P12 ; Rougres, Lyo.

j. Nulflan, Lo6 ; Sufflan, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

k. Chipron, Lo8 ; Clipon, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo / par ceux de Chipron, P5,

1. par Maleville, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2 ; lacune, Be3.

m. Danubie, 01, 02, Lei ; Daimbe, Lo5, Lo7 ; Damby, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 / gist entre Alemaigne, Lei, Lo8 ; vient en Alemaigne, Loi, Lo9, 02 ; va en Alemaigne, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; om. Be3 / desouz les montaignes, om. P5, P12 / parmy Hongrie, om. Ph.

n. Belgenne, 02, P7 ; Bellegrant, Bel, P5 ; Bougres... rivere de, om. Lo9, 02 ; rivere de Maroch, Du2.

o. Pinseras, 02, P3, Bel, Lyo ; Pinchenars, Lon, Du2 ; Peutenars, P7, C2, P5, P12.

p. et vet homme. . . et puis, om. Ph, Lyo ; a la cité de Ny, om. Lo8, Du2 ; a la cité de Sternes, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; a la cité d’ Athènes, P5, P12.

q. Bizantin, P5, P12.

r. et la plus noble, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / covere doré, Lo3, Lo6 ; decouveez et dorrez, Lo8 ; dorée de cuivre, P12.

s. elle. . . fors, om. Lei, Lo8 ; mes elle peroia et cheoit hors de sa main, Lo6 ; mes portant qu’il est ore chaue de sa main et auxi moult perdu de sa terre, Loi ; mais est portée et cheut hors, P5, P12.

t. de Romagne, Dul ; de Rome et de Romanie, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo ; des Romains et de Romanie, P12.

u. Asie la meilleur, P5, P12 / terre Judee, om. Lei ; terre de Inde est laquelle. . ., Lo8.

v. de Egipte, om. Lei ; de Cipre, P12.

w. il a perdu Grece et le païs que. . ., P7, C2, Lyo.

x. si comme rond, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

y. une ymage, Lo9 ; une table, P 12.

1. Chapitre composé à partir de YHistoria Hierosolymitana d’Albert d’Aix (R.H.C. , Hist. occ. 4) pour l’itinéraire, du Livres dou Trésor de Brunetto Latini (éd. FJ. Carmody, Berkeley, 1948, repr. Genève, 1975) pour le cours du Danube, et de Guillaume de Boldensele, Liber de quibusdam ultramarinis partibus (éd. C. Deluz, exemplaires ronéotypés, Paris, Sorbonne, 1972) pour la description de Constantinople. Une récapitu¬ lation détaillée des sources de Mandeville est donnée dans : C. Deluz, Le Livre Jehan de Mandeville..., op. cit., p. 428-492.

2. Ce royaume de Hongrie est celui de Louis le Grand, roi de 1342 à 1382, qui s’étendait de la basse Vistule aux Balkans. Selon G. Warner, The Buke..., op. cit., note (p. 4, 1. 2), p. 157, on trouve l’énumération de ces terres dans le Codex Diplom. Hungariae, IX, I, éd. Feper, p. 460. La «Sclavonic » est la partie nord de la Croatie, entre Drave et Save ; la «Comanie » est une partie de la Moldavie ; la «Russie », une partie de la Russie Blanche ; la «terre de Niflan», l’Estonie, et la «Prusse», la Prusse proprement dite, autour de Dantzig et Kônigsberg.

3. L’itinéraire proposé par Mandeville est celui que suivit la première Croisade, tel que le décrit Albert d’Aix, Historia hierosolymitana, I, VI-VU ! et H, VI, (op. cit., p. 276-303). «Cypron» est l’ancienne Sopronium, aujourd’hui Sopron, en Hongrie occidentale. Le château de «Neiselburgh» (Meseburch d’Albert d’Aix) se situerait à Neusatz, aujour¬ d’hui Ujvidek, à environ 80 km au nord de Belgrade. «Maleville» désigne Novavilla, aujourd’hui Zemun, à une vingtaine de km au nord de Belgrade.

4. Les «Bougres» sont les Bulgares. Au milieu du XIVe s., sous le règne du tsar Michel, ils étaient en guerre avec la Serbie d’Etienne Dusan, qui leur avait infligé une sévère défaite en juin 1330. Les «Pincenarcz » sont les Petchénègues, un peuple turc établi au nord du Danube qui avait à plusieurs reprises ravagé les terres byzantines à la fin du XIe s., mais, battu par Jean Comnène en 1122, il fournissait depuis à Byzance colons agricoles et mercenaires.

5. L’itinéraire passe par un pont sur la «rivière de Marroie», probablement la Morawa, bien qu’Hamelius mentionne un vieux pont de pierre à Cirmen, sur la rivière Marcia (M. Letts, Mandeville’s Travels, op. cit., t. I, note 1, p. 5). D passe ensuite par «Ny», Nis, puis «Finepape», Philippopoli (aujourd’hui Plovdiv), avant d’atteindre Andrinople (aujourd’hui Edime) et Byzance. Certains manuscrits portent «cité de Sternes», au lieu de «cité de Ny». Sternes (Esterait, aujourd’hui Sofia) est cité par Albert d’Aix dans l’itinéraire de la première croisade (op. cit. I, 6, p. 275), mais la mention du pont fait penser que le texte de Mandeville portait bien Ny, qui est en face d’un pont sur la Nissava.

6. Cette statue fut élevée par Justinien après l’achèvement de Sainte Sophie. Il fit abattre la colonne de Théodose, fit fondre la statue d’argent de cet empereur et fit édifier un nouveau socle de sept degrés sur lequel on plaça une colonne revêtue de plaques et de couronnes en bronze doré, surmonté de sa statue. Un dessin de 1340, conservé à la bibliothèque du Sérail en donne la reproduction. C’est sans doute contre cette colonne

que Mahomet II fit suspendre la tête de Constantin XII le 29 mai 1453. Au XVIe s., vers 1550, la colonne fut abattue et la statue envoyée à la fonderie de canons (Petrus Gyllius, De Topographia Constantinopoli, II, 17, éd. 1562, p. 105). Voir : R. Janin, Constantinople byzantine, Paris, 1961, p. 78-80.

a. cote, om. Lo8, P3 ; «robes» rajouté en interligne, C2 ; «Que N.D. luy feist à l’aguille», add. Du2.

b. et si ad... croix, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2.

c. que homme... Sainte Croiz, om. P5, P12.

d. Mes y n’est mie... de Cipre, om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

e. et. . . malfait, om. Lo6, Lei, P5 / et toutesvoies est ce nécessité de la savoir car ils la font honorer pour le prouffit des offrandes, P12 / et as toutes dient, Loi / et donent entendant... Nostre Seignour, om. Lei, Lo8.

f. c’est la devise de la croix, add. P3.

g. de la croiz... avoit pié, om. Ox / qui avoit pié... et en latin, om. Lei / estoit de cedre... estoit, om. Lo8 / en brief (pour «ebriu»), Lyo ; en griec, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

h. tout à certes, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

i. la croix, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

j. et puer, om. Ox, Lo6, Loi, Lo8, P7, P5 ; porrer, om. P 12.

k. quar oliver... raim de, om. Lei ; si corne l’estoire... le raim, om. P5, P12 / l’apostre de Noe, Ox ; l’estoire du Nouvel Testament tesmoigne, Bel, Du2 ; tesmoigne, om. Lo8 ; dist, Lei.

1. car ils disoient... Nostre Seignur, om. P7, C2, remplacé par : «ainsy fil la croix faite et Nostre Seigneur fust attachez. »

m. martire, P7, C2 ; peine et douleur, P3, Lyo.

n. en Grece et. . ., 01, Lo9, 02, Lo8, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; en Grece luy chrestiens, P5, P 12.

o. et dit cest escrit, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

p. mais il bailla a Seth, Lo6, Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo.

q. cresteroit, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

r. en la bouche de soun piere, Lo6 ; les trois grains, add. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 ; en la bouche dessous la langue P3 / cresteront, om Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo / devindront, om. Lei / si en croisserent, Du2.

s. le bon fruit Adam, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

t. si ceo... coulpe, om. Lo6, Lei.

u. recondue, Lei, Lo9, 02 ; reposté, Lon, P7, C2 ; respondue, P3 / Be3 commence à ce passage-là, le début du manuscrit manque.

v. CCC, Lo8.

w. seinte Eleine. . . et ceste, om. P7.

x. Hohel, Lo9, 02 ; Clozel, Lon, P7, C2, P3 ; Clohel, Lyo.

y. la Bretaigne, Ox, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, P5, Du2.

z. Constancz, om. Lo6, Lon, P7, C2, P12 ; Constantin, Lei, Lyo, Du2.

a. sa grant beauté (ou «la grant beauté qui en luy fut» ou «qu’elle avoit»), Lo9, 02, P7, C2, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3, Du2.

b. et ly traversin. . . et demi, om. Lo3 ; avoit de long II cubites et demi, om. le reste, P3 ; la croiz N.S. avoit de travers lin cubites, Du2.

c. Et est une partie..., Lo5 ; La est une partie..., Ox, Ph, Lo6, Loi, Lon, C2, P3,

d. un des claus de quoy N.S. estoit clavrez en la croys, Lo6.

e. des Jennes, 01 ; des juyfz, Du2 / ces seintes reliques et joyaux lesquels l’empe¬ reur Henry avoit..., P5, P12, Be3.

f. d’argent, om. Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo / q’il avoit, om. Ph.

g. sachez que... espines, om. Lo5 / blancz, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel,

h. faite de pines, Dul ; faite depuis, Ol ; faite des Juys, 02.

i. Qar ceo fust. . . Constantinople, om. Du2.

j. Et si en ay veue une de. . ., Ox ; Et si ay vehu l’un et l’autre et ay. . ., Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; Et ay vue celle d’espines blanches et m’en fu donné une espine par grant especialté. . ., Du2.

k. et cheüz, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Be3.

1. deinz le vessel... remue, om. Du2.

m. fust examinés mult près la noyt, Ph / et la. . . juys, om Du2.

n. et avoit ja feuilles, add. P5, P12, Du2.

o. rétabli d’après Ph ; om. Lo2, Ny, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Dul, Lo6, Loi, 01 ; garde, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12.

p. ou il est auxi, ne malveis espirit..., Dul, 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; ou elle est. . ., P12 ; ou il y a aube espine, Du2.

q. entrer, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; estre la ou elle est, P12, Be3.

r. le jugge fist faire une autre coronne, Lo6.

s. qui a. . . virtues, om. Du2.

t. oynementz, Lo6 ; vertins, 02 ; veijus, Dul ; vernis, 01, Lon, P7, C2, P5, Be3, Du2 ; vins, P3.

u. qe estoit... marins, om. Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Lo6, Loi ; la chambre Pilate qui estoit junké des juncs marins et la l’assistrent li juys en un chaiere et li vesti¬ rent un mantel et li firent un coronne de juncs et s’agenuloient. . . en disant Dieu garde li roy des juys, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3, Du2 ; junké, om. Lo8 ; chambre Pilate qui estoit juges, P5, P12, Be3, Du2.

v. le ferirent en une chaiere, Lyo ; une chaiere de merien, Be3 ; de marine, P5, PI 2 / un mantel de pourpre, P5, Du2, Be3 / citation en français dans Lei.

w. toute rounde, om. P5, P12, Be3, Du2.

x. maintes foiz, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

1. Chapitre composé à partir de Boldensele et de la Légende Dorée, trad. J.B.M. Roze, Paris, Garnier-Flammarion, 1967, 2 vol. pour la légende de la Croix.

2. Les reliques de la Passion sont celles qu’énumère Boldensele, on devait donc les montrer encore à Byzance, malgré les pillages de la Croisade de 1204. Quant à la croix du bon larron, elle est conservée à Chypre au monastère de Stavrovouni, perché à 750 m d’altitude sur un piton surplombant la plaine de Lamaca. Boldensele l’a vue mais il ne parle à son propos d’aucune supercherie. Ogier d’Anglure (1385) dit qu’une «petite croi-sette de la vraie Croix» était enchâssée dans la croix du larron {Le Voyage à Jérusalem du seigneur d’Anglure éd. F. Bonnardot et A. Longnon, Paris, 1880, p. 42).

3. La légende de la Croix se trouve dans la Légende Dorée, Invention de la Sainte Croix (op. cit., 1. 1, p. 341-350).

4. Ceci provient encore de la légende de la Croix, Légende Dorée {op. cit., I, p. 346).

5. L’empereur latin Baudouin II, à court d’argent, avait dû remettre en gage aux Vénitiens, et non aux Génois, les reliques de la Passion conservées dans le trésor impé¬ rial. Saint Louis remboursa les Vénitiens et put ainsi acquérir les reliques. La couronne fut transportée en France par deux Dominicains, accueillie par le roi à Villeneuve-l’ Archevêque et arriva à Sens dans une châsse que portaient le roi et son frère Robert d’Artois, pieds nus, le 1 1 août 1239. En attendant la construction de la Sainte-Chapelle

(consacrée en 1248), elle fut déposée au Palais de la Cité dans la chapelle Saint-Nicolas. Les autres reüques arrivèrent en 1241. Un inventaire (de 1534-1573) mentionne «les drapeaux d’enfance», «l’esponge», «le fer de la lance». Voir J. Richard, Saint Louis, Paris, 1983, p. 150-151 et M. Vidier, Mémoires de la Société d’Histoire de Paris, XXXV,

6. Saint Louis distribua effectivement des épines de la couronne à des établisse¬ ments religieux ou à divers princes, J. Richard, op. cit., p. 151.

7. Pendant la première Croisade, lors du siège d’Antioche, les croisés découvrirent la Sainte Lance. Mais pour les Byzantins, il ne s’agissait que d’un «clou», c’est ainsi qu’Anne Comnène dans l’Alexiade nomme la Sainte Lance des Francs. Voir : Comte Riant, Epistola spuria ad Robertum Flandrensem, Genève, 1879, Introduction.

a. sainte Helayne mere de Constantin empereur de Constantinople laquelle fist porter de Jherusalem le fer de la lance, P3, Bel, Lyo.

b. Bithinie, Lo9, P7 ; Bretaigne, Du2.

c. qu’elle s’en va par dessure, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; sanz ceo. . . rienz dedeinz, om. Lo6.

d. mult noble cité et belle ville, P7 ; belle cité... la cité, om. Lo8.

e. Et plus haut. . . la cité, om. 01 ; les deux parties de la cité et chiet de la grant Mer vers le chief et est plus haut vers la rive de l’yaue. La cité de Troyes..., Lon.

f. Les noms des îles sont très différemment retranscrits. Claistre, Lo8 / Balas, Lei, Culeras, Bel, Lyo, Folcos, P12 / Ortige, Lo2, 01, Lei ; Ortage, Lo9, Lon, Bel / Cexbrue, Du2 / Mutaflascon, Lo5, Be3 ; Mynonaflaxoun, Loi, Minoaflaxon, Lo6, Ol, Lo9, Lon, Amicaflaxon, P7, Nunoaflaxon, P3, Mino afloxon, Lyo / Meso, Lo9, Marie, Lo5, Be3 ; Melopaste, Du2 / Lampus, Lyo, Lempice, Du2.

g. En celle ysle... nues, om. Lo5.

h. qe touz... emperour, om. P3, Bel / qe touz... moultz des autres gentz, om. Lyo.

i. Curtople, Dul, Lo9, 02 ; de Liturcraple ( ?) P7, C2 ; Turpole, P5, Be3 ; Torcople, Lyo / ly Puistenard, ly Cynoges, Lo8 ; ly Romains, Du2.

j. Turquie, P5, P12, Be3.

k. en une cité. . . Strageres, om. Lei, Lo8 ; assez près. . . Strageres, om. Lo6, 01, Du2 / la cité de Trachie... Aristotiles, om. P3, Bel, Lyo ; P3 ajoute : la fu enterrez / et en Estrangeres gist il P7, en Estrangier, P5 ; fiist Aristotiles nés en la cité de Trachie et gist à Estrangiers, Du2.

1. que par inspiracioun... a devant, om. Lo5, Lo9 ; par inspiracioun de vivan..., Lo6 ; inspiracioun de Dieu et de luy, Loi.

m. fyn de Macedoyne. . . Macedoigne, om. Ph, Dul ; qui est appellé. . . Macedoigne, om. Ol ; mont Olimpus, ou se font agones, add. P3, qui a confondu sans doute avec Olympie ; Olimpus mont Athos, add. P7, C2, Lon, Bel ; mont Lymphus, Loi ; mont Alompus, Du2.

n. si comme on tesmoigne, add. P12, Be3, Du2.

o. q’est une isle, om. 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, P12, Be3 ; XXVI miles, Lo6 ; LXXVI lieues, P7 ; M lieues, P12 ; cent et ung miles, Lyo.

p. Et au somet... montaignes, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P7, P5, P12 ; Et de celle montaigne que je dy dessus en hault il y a. . ., Du2.

q. aer, Lo6, Loi, Lei, Lo9, P7, C2 ; oire, Lo8, Lon ; bise, Lyo ; yaue, Bel, P12.

r. le philosophe Aristotiles ovesqes ses compeynouns, Lo6.

s. en leurs mains, P5, P12 ; a lour nanis... moillé, om. Du2.

t. pur avoir. . . moistié, om. Lyo.

u. aier, P7, P5, P12, Be3.

v. et par les esponges furent ils sauvés qui estoient moulliez, add. Du2.

w. en haut... poudre, om. P5, P12, Be3.

x. l’an devant, add. Lo6 ; l’an devant sans estre conompnees ne deffigurees, P5, P12, Be3.

y. y vont, Dul, Lo9, Lon, P7, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3, om. Du2.

z. palace, Dul, Lo8 ; et pur juer, om. Lei.

a. qe est toute... entour, om. Lon / sans aucun empeschement les jeux, P5, P12 ; sans aucun empeschement, Be3.

b. des pieres toutz dedeins, Lo8 ; tous les pilers qe sont dedeins cele voûte sont faites de marbre fyn, Lo6.

c. faire une fosse pour ensevelir un de soun parent qe estoit mort, Lo6.

d. une autre fosse et un autre corps... et sur sa fosse et ceo corps, Loi / dedeinz terre enseveliz laquelle cors estoit coverte ovesqes un grande..., Lo6 / une table de fin or, P12.

e. homme que ceo fust, om. Lyo.

f. al pape et dient. . . le pape, om. Ph / al pape. . . pour ceo le pape, om. P3, Bel.

g. «dona», om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / moult douce, PI 2 ; horible et moult diverse, Du2.

h. tolerare... summam, om.Ol ; Potentiam et Superbiam intervertis par Lo6.

i. Ou Jeudi Seint. . . a la Cene, om. Loi, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Be3.

j. unction, Lo6, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, Du2.

k. et ne font. . . malades, om. Lyo / et ne font. . . oinxioun, om. Du2 / darein, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3.

1. Et si deffont. . . occasioun, om. Lo6 / lor prestres sont auxi mariez, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

m. si fera Antéchrist, add. Lyo.

n. damages, om. Lei ; esclandre, om. Lo3 / Simonie coronnez, Ph, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3, Du2.

o. au samadi, P12, Be3 ; en nulle saison du monde, P12 / et le dimenge. . . ne junent point le samadi, om. Lo8.

p. que une foitz, Lei, Lo8.

q. et dun... Seignur, om. Lo6, Lei ; dun, om Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

r. lievres, om. Lon, P7, C2, P5, Be3, Du2.

s. le simaigne... mangeoms char, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12, Du2.

t. offices privés, Lei ; om. P7, C2, Du2.

u. savoir et veer, Ph / ils ount en ycelle païs, Dul / ovesques les voieulz, Lon, P3, Lyo / comment ils les appellent, Du2. ; appellent en leur langaige, Lo9, P7, C2, Lyo, Be3. Alphabet grec manquant dans Lo9 et PI 2 (mais la place est préparée) dans Lei, P5, ainsi que dans Lo6, Lo8 et 02 qui n’ont aucun alphabet.

1. Chapitre composé à partir de Boldensele, avec recours à Brunetto Latini pour les îles grecques, à Gervais de Tilbury, Otia Imperialia (éd. G.W. Leibnitz, Scriptores rerum Brunswicensium, Hanovre, 1707-1709, 2 vol.) pour les légendes sur l’Olympe et l’ Athos et à Jacques de Vitry, Historia Hierosolymitana, (éd. J. Bongars, Gesta Dei per Francos, Hanovre, 1611) pour les croyances des Grecs.

2. Justinien fit construire à Constantinople une église dédiée à Sainte Anne, mais rien n’atteste qu’elle y ait été enterrée. Selon G. Warner, un Bréviaire de Paris de 1528 dit que le corps de sainte Anne est à Constantinople (The Buke..., op. cit., note p. 8, 1. 3,

3. Jean Chrysostome (344-417), élève du rhéteur Libanius, un des grands docteurs de l’Egüse d’Orient, évêque de Constantinople (398-404). Selon la tradition (saint Jérôme), le corps de saint Luc, mort en Bithynie, fut transporté à Constantinople sous Constantin et enterré dans l’église des Saints Apôtres avec ceux de saint André et de Timothée.

4. Isidore de Séville (Etym. XVI, 13, 9) parle de cette pierre d’où s’échappe tant d’eau qu’une source y semble cachée. Boldensele mentionne ces vasques à propos des colonnes du Saint Sépulcre qui «pleurent» la mort du Christ : «Et simplices dicunt quod plangant et defleant mortem Christi, quod verum non est, quia ubi natura sufficit, non est ad miraculum recurrendum. » Il explique le phénonmène à l’émir de Jérusalem «cui plurimum placuit et me ex tunc in singularem amorem et honoris gratitudinem recol¬ legit» (Liber de quibusdam ultramarinis partibus, op. cit., p. 263-264).

5. Les ruines de Troie n’ont été localisées qu’au XIXe s. par Schliemann. Les ruines ne manquent pas sur la côte d’Asie Mineure, il peut s’agir de celles d’ Abydos.

6. La üste des îles grecques est confuse. «Calistres» désigne probablement Théra ; «Calcas», Coleos ; «Critige», Critigo ; «Tesbria», Lesbos ; «Melo», Milo ; «Carpate», Scarpanthos et «Lempne», Lemnos. Quant à «Mineaflaxon», le nom renvoie sans doute à Paros et Naxos. Les inexactitudes de Mandeville sont dues à la source utilisée, le Trésor de Brunetto Latini (1, 123).

7. Les Turcopoles étaient des Turcs enrôlés comme mercenaires dans les armées byzantines dès le règne d’Alexis Ier. Ils formaient souvent la cavalerie légère. Sur les Pincenars, voir note 4, ch. I. Les Coumans, après avoir envahi la Russie méridionale au milieu du XIe s., furent eux aussi enrôlés dans les armées byzantines par Alexis Ier. D’ailleurs, la üste de ces peuples est donnée par Albert d’Aix quant il décrit l’armée rassemblée par ce même Alexis (op. cit., I, VI, p. 274-275).

8. Strageres, aujourd’hui Stavros, en Chalcidique. Il est peu probable que Mandeville ait lu la Vita Aristotelis d’Ammonius, il peut avoir recueilü ces renseigne¬ ments au cours de son voyage.

9. La légende de l’ombre de l’ Athos, déjà présente dans Plutarque, se trouve dans Vincent de Beauvais (Spec. Nat., VI, 21). Quant à l’histoire de l’ascension par les philo¬ sophes, elle est tirée des Otia Imperialia (op. cit., p. 892-893).

10. L’Hippodrome, dû à Septime Sévère, était une énorme construction, avec une arène de 370 m de long et 40 assises de gradins. Aucun récit de pèlerinage n’en fait mention avant Mandeville, preuve possible de la réalité de son voyage.

11. Cette légende de la découverte d’une plaque d’or dans Sainte-Sophie se trouve dans la Légende Dorée, fête de Saint Pélage (op. cit., t. H, p. 435). Hermès Tnsmégiste, nom donné au dieu Thot à l’époque gréco-romaine, jouissait d’une grande considération pour les Livres hermétiques dont la rédaction lui était attribuée.

12. Les croyances des Grecs sont exposées par Jacques de Vitry (op. cit., p. 1089-1091). Mais ni la lettre du pape Jean XXII (1316-1334), ni la réponse des Grecs n’y figu¬ rent. On ne sait quelle source Mandeville a ici utilisée.

a. et en la loy, P5, Be3 ; et en mows, C2.

b. prens plaisance, P5 ; se délitent. . . solaz, om. Be3, Du2.

c. Et come bien. . . choses estranges, om. Lo8 ; Et come bien. . . diviser, om. Lei, 02. / A partir de «choses estranges» lacune de P5 jusqu’à Rhodes, lacune au milieu de fol. 14.

d. la terre, Lo9 ; le pont, P12, Be3 / Chenecoq, Ox, Lei, Lo8, 02, P7, C2, P3, Bel,

e. et est a l’yaue, add. P7 ; a demi lieue, Dul, Lon, Lyo / Nilz, Lon, P7, C2, P3, Lyo / et est a l’ille, 01.

f. ou l’homme vait par vent par le Bras. . ., Lo9 ; ou l’homme vait qui veut aler, Lo8, 02, C2, Lon, P3, Bel ; le bras seint Michiel, P7, C2 / et vers. . . lieux, om. Lo6.

g. arbres et haultes, Lo8 ; arbres, P12, Be3.

h. LXH, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo.

i. et en le... il morist, om.Bel.

j. Ephest, Loi ; Elphen, Du2.

k. le vuyz, Lyo.

1. que ceste est l’eglise, Lo8.

m. Et pur ceo... meinor, om Lo8, P7, C2 ; la meinor, om. Bel, P12, Be3, Du2.

n. moût et ceo. . . resoun, om. Lei / dont toutz. . . merveillent moût, om. Lyo.

o. montaignes et isles, Lei, Lo8.

p. Patrian, Lon ; Patran, P7 ; Patan, P3, Lyo ; Patron, Be3 ; Passion, P12 ; Pathmos,

q. crée, C2 ; tué, P7 / de Pateran. . . cité de, om. Lo7.

r. Murra, Dul ; Mirea, Ol ; Marroa, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel ; Mairra, Lyo, Mierre, P12 ; Merre, Be3 ; Marche, Du2.

s. et très forts.. . vin, om. Du2.

t. isle de Grece, Lo7, Ph, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, P12, Be3 ; isle de Grace, P7 ; isle de Crochys, Du2 / dona jadis aux Joians, Lon ; Zaians, P7 ; Roians, C2 ; Gians, P3, Bel ; Jantais, Du2 / al isle de Crete. . . par la isle, om. Lyo.

u. Cochos, Lei, P12 ; Thohos, Lo9 ; Chohos, 02 ; Cholas, Lon, C2, P3, Bel, Lyo / par la isle de Cohos, om. Ph, Lo8 / Et puis passe. . . fust sires, om. P7.

v. Langlis, Be3 ; Longe, Du2.

w. fust sires... Ypocras, om. Du2.

x. piés, P3, Bel.

y. lacune de P12 (fol. XII) jusqu’à iyr.

z. d’un sien chastel, Du2 / une fois ou H, Lei, Lo8 ; deu foichz ou III la, Loi.

a. si homme. . . mal, om. Lo6.

b. mesnee et changée, Lo3, Lo5, Ph, Loi, Lei, Lo8 ; changée en fourme de dragoun et devant estoit un bel damesele par enchantement de une dieuesse. . ., Lo6.

c. de Dyable, Du2.

d. et en sa fourme corne elle estoit primerement quant. . ., Lo6.

e. un chivaler de Rodes, Lo7 ; du chastel de Rodes, Be3 ; del Hospital de l’isle de Rodes, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

f. baiser en la bouche, Lo6 ; baiser le dragon, Be3.

g. et le cheval, add. P3, Bel, Lyo.

h. une folle femme, Be3, Du2 / reteinere ses assentantz, Lo5 ; receiver ses compai¬ gnons, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Be3.

i. et se toma vers luy, om. Lo8 ; demanda qu’ele estoit, Lei, Lo8.

j. Et d’ou venez dist la damoiselle. Répond cil Je viens de ce port ou j’ay laissié mes compaignons et me suis venus esbattre. Donc luy dist la damoiselle ne porrez..., Du2.

k. corne vous veiez, Lo3, Lo7, Ph, 01, 02 ; corne vous me povez veoir, Lo8, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

1. seigneur Lo6.

m. et braier, om. Ph / corne dolente, om. Be3 : et retourna ariere, om. Lon.

n. n’y ala chevalier veoir, Du2.

o. chivaler, Lo5, Lo6, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Be3, Du2.

p. Et puis vait..., reprise de P5 / que ly Hospitalers, lacune de Be3 (fol. 85v°) jusqu’à l’église Saint Sauveur à "tyr.

q. les dis Hospitaliers, add. P3, Bel, Lyo.

r. Roles, P5 ; Callas, Du2.

s. moult de si grant seigneurs P5 ; moult de gens de Sarasins, Du2.

t. Paul en ses epistres, om. P5.

u. Vin lieues, Lo6, Ol, P5, Du2 ; CCC lieues de long. P7, C2 / de long. De Constantinoble l’en va en Cypre, Lon ; on passe la mer a aller a l’isle de Chypre, P3, Bel,

1. Chapitre composé à partir d’Albert d’Aix et Boldensele, avec recours à la Légende Dorée pour l’histoire de saint Jean et à Brunetto Latini pour la légende concer¬ nant sa tombe.

2. «Chievetout», Civetot, était un camp fortifié établi sur la mer de Marmara au moment de la première Croisade. Une haute montagne sépare le golfe sur lequel fut élevé ce camp du golfe d’Izmit, l’ancienne Nicée.

3. «Silo », Chio, est encore aujourd’hui grande productrice de mastic, fruit du pista¬ chier lentisque, très apprécié au Moyen Age pour l’hygiène buccale. Elle fut au XIVe s. le grand centre du commerce en Orient, «l’œil droit des Génois», selon la formule des Vénitiens. Elle était administrée directement par les Génois depuis l’expédition de Simone Vignosi en 1346, année où fut fondée la Maona de Chio. Voir : J. Heers, Gênes au XVe s., Paris, Flammarion, 1977, p. 274-284.

4. L’histoire de saint Jean est dans la Légende Dorée, fête de saint Jean l’évangé¬ liste, op. cit., 1. 1, p. 81-88. La légende sur sa tombe vient du Trésor de Brunetto Latini, (I, 79).

5. Les ruines de Patera, port jadis important, sont sur la côte sud-est de la Turquie, près du village de Kinik. Celles de «Marrea», Myrrha, sont à 80 km à l’ouest, près de la ville de Demre. On y voit notamment une église en ruines enfermant encore le tombeau de saint Nicolas, évêque du IVe s., tombeau vide depuis le vol de son cercueil par les marins de Bari (1087).

6. La Crète appartenait à Venise depuis la croisade de 1204. Centre de sa domina¬ tion en Méditerranée orientale, grâce à la richesse de son sol et à la qualité de ses rades, elle posait de difficiles problèmes de colonisation. Voir : P. Braunstein et R. Delort, Venise, portrait historique d’une cité, Paris, 1971, p. 90-96.

7. Cos et Langho sont deux noms pour une seule et même île. Des légendes, sans doute d’origine byzantine, reprises par la littérature romanesque occidentale, y situaient un palais d’Hippocrate, promu ainsi au rang de «prince». Voir : C. Huet, «La légende de la fille d’Hippocrate à Cos», B.E.C., 79 (1918), p. 45-59.

8. Cette légende de la belle changée en dragon, ainsi que celle, racontée plus loin (ch. XVI), de la fée du Chastel de l’Epervier, se retrouvent dans La noble histoire de Lusignan ou le roman de Mélusine de Jean d’Arras (vers 1387). D est à remarquer que le seigneur de «Cruk», aujourd’hui Kiwrikos, en Cilicie, dont le nom est associé à la deuxième légende, était en 1336 Bohémond de Lusignan, fils d’Amaury de Lusignan, prince de Tyr et frère du roi d’Arménie Guy/Constantin H. Cela aurait-il incité Jean d’Arras à associer les Lusignan à la légende de Mélusine, légende dont des éléments sont déjà donnés par plusieurs auteurs du XIIe s., comme Geoffroy d’Auxerre ou Gervais de Tilbury ? D’autres voyageurs des XVe et XVIe s. ont entendu raconter la légende de la belle changée en dragon à Cos, ce qui permettrait de penser que Mandeville l’a recueillie sur place. Voir : J. Le Goff et E. Le Roy Ladurie, «Mélusine maternelle et défricheuse», A.E.S.C., 26 (1971), p. 587-622, qui ne parle pas du texte de Mandeville, et C. Deluz, Le Livre Jehan de Mandeville..., op. cit., p. 215-220.

9. Cette confusion est commune à tous les auteurs médiévaux et üée au souvenir du célèbre Colosse, merveille du monde, dont la destruction, commencée par divers trem¬ blements de terre, fut achevée par les Arabes lors de la conquête de l’île en 717. En 1310, l’île fut prise par les Hospitaliers qui la gardèrent jusqu’en 1522. Voir A. Luttrell, «The Hospitallers at Rhodes 1306-1421 », A History of the Crusades, dir. K.M. Setton, vol. HI, 1975, p. 278-313.

a. Chatalie, Ph ; Cataille, Lo6 ; Sathalie, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5 ; Sathaine, Lyo ; glout de Sathaine, Du2.

b. ou il soloit avoir... Sathalie, om. Dul, Lo8 / une grande terre om. P5, Du2 / qui avoit a noun, om. P5.

c. et, om. Lo2, rétabli d’après autres manuscrits / cité om. Lei ; cité et païs fust, om. P5 ; cité et ysle, Du2 / par le pechié, Du2.

d. et faitise, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, Lyo. ; et cointe, P5.

e. l’overy et le congneust, P5.

f. en luy . . . le lesses, om. P5 / toute la phrase est au style indirect dans Lo6 : «et luy dist q’il se levast. . . Et quant il avoit oyé. . . il aloit a la tombe. . . ».

g. Et la il y a... sanz fons, om. Lo6.

h. VIe-02, C2 ; IIe, Lon, P7 ; LXX, P3, Bel ; L, P5 ; om. Lyo.

i. sanz yaue, P5.

j. sanz entrer a Rodes a costé l’isle de Chippre, Du2 ; a costé, om. Lo7, Loi ; Et a costé Cipre est moult belle isle. . ., Lo5, Ph, Lo3.

k. Ill, Lon, P7, Du2.

1. iiii autres evesqez, Ph / Fichosie, Lo8 ; Niciete, Lyo ; om. Lei, P5.

m. Limettez, Lo3, Dul ; Limechon, Du2 / et... Limeceez, om. Lo6, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

n. et font mal. . . entendant, om. P5, Du2.

o. Simoine, Du2 ; Stevene, Ph ; Jerosme, Lo7 (après correction), Lei, Lo8, P5 ;

Genovefe, Lo9, 02, Lon ; Genevieve de laquelle..., P7, C2, P3, Bel, Lyo.

p. le fait garder le roy, Du2.

q. privez, om. P5 / et fuient moult aigrement, P5, Du2.

r. et plus aigres, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / les bestes savages, om Lo6 ; et sont un poy... bestes savages, om. Dul, Lei, Lo8 ; savages, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, Bel / et plus aigrement, om. Ph ; et prignent. . . plus aigrement, om. P5, Du2.

s. L’en chace... plus aigrement, om. Lo6.

t. ount ils une custume que tôt maniéré de personnes auxi les grantz seignurs corne les communs hommes mangent sur la terre bas, Lo6 ; seigneurs et chevaliers, Du2 / qar ils font. . . en terre, om. Du2.

u. seigneurs, Lo8, Du2.

v. beaux sieges, Du2.

w. come l’em fait cy, P5 ; en ces pays, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo. / Lo2 ajoute «par mer» après «a terre», ce que ne fait aucun autre manuscrit.

x. isles et lieux, Lo9 ; isles, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

y. et. . . nuit, om. Lo6, Du2.

z. au port appellé de Thyr qe maintenant home Sur, Ph / que. . . appelle Surrie, Ox, Lo9 ; Siry, P5 / port de Turquie, P7.

a. l’antré, 02 ; l’autre costé, P3, Bel.

b. moult cruellement, P5 ; pur la pour. . . a lever, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, qui écrivent : «par paiage» ; et pur tribut a lever, om. P5, Du2. / A partir de «a lever», fin de lacune de P12.

c. L’en irroit... ceo port, om. 02 ; mes l’en vait... Cipre, om. P7, Du2 ; Cipre remplacé par Egipte, P5, P12.

d. A partir de «la pierre sur», fin lacune Be3 / la pierre. . . et preschoit, om. Du2.

e. VH, Dut, 01, Lei ; VIII lieues, P5, P 12, Be3, Du2 / les deux miles valent une lieue, add. P7.

f. Saphen, Dul ; Sparphen, Lo6 ; Sarpeau, P3, Bel ; Saphe, Lyo ; Daiphon, P12 / Sariette, Du2 / ou Sarepta de Sidoniens, om. P5, P12, Be3 ; est la cité de Serapte et Sidonnens, P7.

g. La resuscita il Helies, Lo8 ; Jonas le prophète, Lo9, 02, C2, P3, Lyo ; la resus¬ cita Jonas le prophète le fils a la femme veve, Lon, P7, Be3 ; la resuscita il Jonas, om. Bel.

h. huit lieues, P5 ; VI lieues, P12, Be3, Du2 / au lieu de Sarphen P3 écrit Carphanaon, Bel, Champphaneion et Lyo, Carphaon / au lieu de Sidon, Lei écrit Sidoine, Lo9, Sigon, P7, Cocidor.

i. de laquelle estoit femme Eneas, Lo9 ; de laquelle estoit femme Dedido, P5.

j. Sachez, Lei, Lo8, C2 ; Saichiez, P7 ; Sacce, Lon, P3, Lyo ; Sainette, P5 ; Sainte, P12, Be3 / A partir de là jusqu’au chapitre sur le Sinaï, le manuscrit Bel, très taché, est difficilement lisible.

k. Achilles, Lei, Lo8 ; Athens, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo ; Agenois, Be3.

1. XVin, Lo9 ; XVII, Lon, P7, C2, P3, Lyo ; VI lieues, P5 ; XVI lieues, P12, Be3,

m. est Beruth, om. P7 ; et de Beruth, om. Lo3, Lo8, Du2 / Sadema, Lo9, 02 ; Sardenal, Lyo.

n. V miles, Lei, Lo8, P7 / Damaste, Ny, Lo3, Lo7, Ph, Loi, 01, Lei ; Damassh, Lo8 ; Damas, Dul, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

o. est, om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / jusques a Jerusalem, om. P5, P12, Be3 / n’y ad que XVI lieues, P5, P12, Be3, Du2. / et qui veut plus approcher a Jerusalem qar de ce port. . ., Du2.

p. Jappé, Ox, Lon ; Jaffe, Lo5, Ph, Loi, P7, Du2 ; Roppe, Be3.

q. est la plus... fundez, om. Loi / deluge de Noé, Lon, P7, C2.

r. Adromand, Lo9, 02 ; Adiormandi, Lon, P7, P3 ; Adromas, Du2 / Et encores pert il a la roche ou les chainnes furent fonduz et estanchiez. Et encore y pert a la roiche dont Adiormendi ung grant géant..., Lyo.

s. avant le fluvie de Noe, om. Lei, P5, P12, Be3, Du2 / les d’une de ses costes, Loi, 01 ; une de ses costes, Lo7, Du2 ; un des coustes de U, Lei, Lo9 ; le delmue des costes de lui, P7, C2 ; les signes de ses costes, P5, P12, Be3 ; l’os d’une, om. Lo8 / X piez, P3 ; XV, Loi.

t. ou de Sur... parlé, om. P5, P12, Be3, Du2 / dont j’ay parlé... de Sur, om. Loi / vait dessus, P7, C2 / de Sur, om. P5, P12, Be3.

u. Anton, P3, Lyo ; Athon, P12.

v. Tholomoda, Ol ; Thalamyda, P7, Thalamayda, Lon, C2 ; Sodomida, P5 ; Atholomada, P12 ; Calomoda, Be3, Du2.

w. et siet... mer, om. P5, P12, Be3, Du2.

x. Il miles et XXHImilles, Lo8 ; Mil IIIIxxlieues, Lon, P7, C2, Lyo ; IÜI�, P3.

y. y ad. . . vers la mer, om. Lo3 / Et de Calabre. . . lombardeles, om. 02 / par mer. . . a Accon, om. Du2.

z. Crecy, Dul ; Greiff, P5 ; Grece, Ox, Lo7, 01, Lei, Lo8, P7, C2, P3, Be3 ; Caire,

a. XXVI, Lo8 ; IIIIXX, P3 ; VI, Du2.

b. le prophète dormoit, Lo8 / l’ordre des faux fferes cannes, Ox / ou Helies. . . trové, om. P12

c. Celle montaigne... de celle, om. Lo6, P5, P12, Be3, qui écrivent : «en la montaigne soloit. . . »

d. Calyphas, (à deux reprises), P3.

e. Saffre, Ox, Lo7, Ph, Lo3, Lo6, Dul, 01, Lei, Lo9, Lon, P7, C2 ; Saffire, P3, Lyo.

f. Et de Tholomaida... appellé, om. P5, P12, Be3 / Et d’Acon jusques a..., Du2.

g. Schal, Lo9, 02 ; Sathale, Lyo ; l’escolle, Du2 / des Tur, Lo9, C2 ; lyres, Lei, Lo8 ; Thiers, P5, P12, Be3 ; Thiois, Du2 / Et notez que une stade est comptée pourVIxx pas chacun pas pour dix piés, add. P5, P12, Be3.

h. Memoun, Lo2, corrigé d’après Ny, Lo7, Ph, Dul, 01 ; Menneon, Lo9, P7, C2, P3 ; Nemmeon, Lyo ; Memon, Du2 / est la fosse. . . est, om. Lei, Lo8.

i. ceo est... reonde, om ; P5, P12, Be3 / C toises, Lon ; C stadies ou toises, P7, C2.

j. et est toute pleine. . . bele et, om. Loi / aregne luisant. . . querre celle, om. P5, P12, Be3 / «aregne» traduit par «gravelle», P5, P12, Be3.

k. de celle aregne, om. Lo9, 02, Lon, C2, P5, P12, Be3, Du2.

1. elle est ariere... mervaille, om. P5, P12 qui écrivent : «lendemain n’y pert» / et ceo est. . . mervaille, om. Du2.

m. trouble (ou tourne) celle gravelle, om. le reste, P5, P12, Be3 ; et la fait trembler, Lo8 ; troublier, Lei ; tout troubler, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo. et la fait tumeboiler, om. Du2.

n. qui y croist, add. P3, Lyo / en ceo fosse, om. Lyo ; entremy l’aregne, om. Lo6, P7, C2, P5, P12, Be3.

o. ceo metal qui est en celle gravelle, si homme le mettoit... P12, Be3 ; si homme le mette ariere, om. P7, C2 / Et ly voirre... comme devant, om. Lo6 / il devient... celle fosse, om. Loi.

p. Et est moult belle cité et bien peuplée et dient que c’est un espirans de mer Arenouse, P5, P12, Be3, Du2.

q. IB, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; huit jours, P5 ; XIII, Be3.

r. fust des Philesteaux, om. Ox, Lo6, Lei, Lo8, Lo9 ; Palastiens, Ph ; Philistenx, Dul ; Palistenx, Loi ; Filistots, P5 ; Pharisiens, P7, C2.

s. montaigne, P5, P12, Be3, Du2.

t. et luy mesmes et sa femme par qui il estoit avegle, add. Du2 / des milliers de

Filistiens, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, P5, Be3 ; des meillourz, om. Lyo, Du2.

u. Cesar, Lon, P7, C2, Lyo ; Cesenie, P3 ; Cestine, P5, P12 ; Sirie, Du2.

v. Jaffet, Lo9, 02, P3, C2.

w. demorer, Lo2, corrigé d’après Ny / «covient» au lieu de «communément», Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, P3, Lyo ; om. P5, P12, Be3.

x. pour aler plus. . . mont de Sinay, om. Du2 / et puis. . . par Jerusalem, om. P5, P12, Be3, Du2.

y. de Ayre, Lo7 ; Dayre, Lo6, Lei ; Darré, Lo3, Loi.

z. et puis... de Surie, om. P5, P12, Be3.

a. XH, P5, P12, Be3 ; VII, Du2.

b. Mes toutdis. . . jomées, om. Lo8 / hostelleirs. . . troeve, om. P5, P12, Be3 ; hostel-leirs lesquelx administrent de toutes choses necessaires..., Du2 / de toutes choses... vivre, om. P5, P 12, Be3 / aux trespassans, add. Lyo.

c. Abylec, Lo6 ; Achilech, Lo9, 02, Lon ; Achielle, C2 ; Achillele, P3 ; Archillelz, Lyo ; Abhillet, Du2 ; en lor langaige Athiboult, P5, Alhibert, P12, Be3.

d. Alhilet. . . de ce desert, om. P7 / et appelle homme Egipte, om. P3, Lyo.

e. Canapas, Lo6 ; Cenepat, P7 ; Conapas, Loi ; Caompart, Be3 / Compar selon leur langaige et les autres appellent Mafin, P5, P12, Be3, Melfin, Du2 ; Merfyn, Lo5, Lo7, Loi ; Merlin, Lon, P7, C2, Lyo.

f. Balbor, Ph ; Balbeoz, Dul ; Balbe, Lei ; Galbeth, Lon, P7, C2 ; Gableiz, P3, Lyo ; Balhitz, P5 ; Balhez, Be3 ; Balcher, P12.

g. et a Caire, om. Loi, Lei, Lo8, P5, P12, Du2.

1. Chapitre composé à partir de Boldensele, avec appel aux Otia Imperialia, pour la légende du golfe de Sathalie et pour les villes et évêchés de Chypre, au Speculum Naturale pour la légende d’Andromède et à Eugesippus, Tractatus de distandis locorum Terrae Sanctae (P.G.133, col. 991-1004) ou à divers récits de pèlerinage pour la Terre sainte.

2. Le goût pour les vins de Chypre, forts et liquoreux, alla croissant à la fin du Moyen Age. Les Ordres militaires développèrent beaucoup la culture de la vigne à Chypre ; on récolte encore le «vin de commanderie » dans les vallons de l’Olympe et du Machéra. Voir : R. Dion, Histoire de la vigne et du vin, Paris, 1959, p. 317-399.

3. La légende est prise dans les Otia Imperialia, H, XH, (op . cit., p. 920). Les tempêtes, fréquentes et violentes dans ce golfe, étaient sans doute à l’origine de ces récits. On notera le «sanz fons » de Mandeville, évocateur d’une des raisons de la crainte suscitée au Moyen Age par le voyage en mer.

4. La distance réelle de Rhodes à Chypre est de 300 km en droiture, 500 milles représente une distance d’environ 554 km si on admet que Mandeville compte, comme on le faisait à son époque, avec un mille d’une demie-lieue gauloise de 2217 m. Mais

l’itinéraire passait par le golfe de Sathalie. La liste des évêchés est donnée par les Otia Imperialia, H, XII {op. cit., p. 920-921). Conquise par Richard Cœur de Lion en 1 191 et donnée par lui aux Templiers, l’île avait été érigée en royaume en 1197, au bénéfice

d’ Amaury de Lusignan. Sous la domination franque, une hiérarchie catholique fut mise

en place et des couvents s’installèrent. Les cathédrales Sainte-Sophie de Nicosie et Saint-Nicolas de Famagouste, l’abbaye de Bellapaïs, entre autres, témoignent encore aujour¬

d’hui de cette implantation.

5. Ce saint «Zénonime», mal connu comme le montrent les nombreuses variantes sur son nom, est saint Sozomène, dont plusieurs villages portent le nom et auquel est dédié un sanctuaire à Galata, dans le Troodhos. Voir : L. de Mas-Latrie, Chypre, situation présente et souvenirs médiévaux, Paris, 1879, passim.

6. Le château de Haghios Hilarion, sur la côte nord de Pile est célèbre pour le siège qu’y soutinrent pendant dix mois en 1229 les régents installés à Chypre par Frédéric II contre les Ibelins venus au secours de Philippe de Novare, «rossignol mis en cage» par les Impériaux. Voir : R. Grousset, Histoire des Croisades et du royaume latin de Jérusalem, Paris, 1934-1936, t. HI, p. 328-329. Le nom de «Dieu d’Amur» vient de la déformation de Didymos, pour désigner les deux pitons jumeaux dominant le site. On connaît un saint Hilarion célèbre ermite du IVes., mais il s’agirait ici d’un autre Hilarion, réfugié à Chypre après la conquête de la Terre sainte par les Arabes. Quant à saint Bamabé, originaire de Chypre, qui aida saint Paul dans son apostolat, il aurait été marty¬ risé à Chypre en 62. L’invention de ses restes au Ves. par l’archevêque Anthémios valut à l’Eglise de Chypre des privilèges exceptionnels de la part de l’empereur Zénon. Le monastère actuel d’Ayios Vamavas date du XVIIIe s.

7. Les papions, «domestici leopardi» dans Boldensele, viennent de Jacques de Vitry : «Sunt ibi papiones quos canes silvestres appellant» (Hist, hier., op. cit., p. 1101). L’empereur Frédéric II en envoya trois en présent à Henri HI d’Angleterre en 1235.

8. Cette manière de prendre les repas n’est rapportée par aucun pèlerin ou voyageur avant Mandeville. On la trouve à nouveau mentionnée par Jacques le Saige (1518).

9. Tyr fut conquise par les Mamlùks en 1291. La «fontaine» se trouve aux sources de Ras el Aïn, à 7 km au sud-ouest de Tyr. On y voit encore quatre réservoirs antiques et un aqueduc, dont on attribuait la construction à Salomon. La citation «Fons ortorum» provient du Cantique des cantiques, 4, 15.

10. La citation «Beatus venter...», Luc, 11, 27-28 n’est pas attestée à Tÿr par l’évangéliste. La guérison de la fille de la Cananéenne se trouve en Mat. 15, 21-28 et Marc, 7, 24-30. Quant à l’église Saint-Sauveur, on en trouve mention dans Eugesippus, (op. cit., col. 993).

1 1. La distance de Tyr à Sarepta est plus grande, environ 27 km. Le nom du fils de la veuve, qui n’apparaît pas dans l’Evangile, se trouve dans saint Jérôme, Comm, in Jonam, RL. 25, col. 1118.

12. La distance de Sarepta à Sidon est d’environ 14 km. La légende troyenne est connue grâce à l’Enéide, toutefois Agénor n’est pas le père de Didon, qui se nomme Belus, mais un de ses ancêtres.

13. La distance de Beyrouth à Sidon est d’environ 50 km, celle de Damas à «Sardenar», Seidnaya, de 35 km. Beaucoup de ces chiffres sont empruntés à Eugesippus, qui devait compter en milles romains de 1 481 m. On voit la difficulté d’apprécier correc¬ tement les distances en les chiffrant, l’écart grandissant avec la distance à mesurer, alors que la «journée» est une mesure bien plus précise pour le voyageur d’alors.

14. Dès l’Antiquité, Jaffa est considérée comme une des plus anciennes villes du monde. On trouve son nom dans une inscription du temple d’ Amon à Kamak relatant la

campagne de Thoutmès DI (XVe s. av. J.-C.) La légende d’Andromède est reprise de Solin dans le Speculum Naturale, XVII, 100 : «Bestiae cui dicebatur exposita fuisse Andromeda ossa Romam asportata ex oppido Judeae Joppe ostendit inter miracula in aedilitate sua M. Scaurus, longitudine pedum quadraginta altitudine costarum Indiae elephantes excedente, spine crassitudine sexquipedali. » Le contresens de Mandeville est de taille et donne les limites de sa connaissance du latin.

15. Les distances maritimes, au contraire des terrestres, sont remarquablement exactes : Venise / Acre, 2080 lieues lombardes (lieue égale au mille), soit 2310 km. Distance réelle : 2450 km. Sicile / Acre, 1 300 lieues lombardes, soit 1 441 km. Distance réelle, 1 800 km. Mandeville a-t-il eu ici recours à un portulan ?

16. Le mont Carmel a connu la présence d’ermites et de moines à une période très ancienne. Des graffiti, relevés dans la grotte d’El Hader, témoignent qu’on y vénérait Elie dès le IVe s. et des fouilles ont révélé de nombreux vestiges de laures byzantines. Les Croisades provoquèrent la construction de nouveaux cloîtres et ermitages, Bénédictins de Cluny, chanoines du Saint-Sépulcre, ainsi que d’une forteresse des Templiers. D y avait aussi un important monastère grec, Sainte Marguerite, signalé au début du XIIIe s. En 1209, le patriarche latin de Jérusalem (résidant à Saint-Jean d’ Acre) rédigea une règle pour les «frères ermites demeurant près de la fontaine d’Elie sur le mont Carmel», sous l’obédience de frère Brocard. Cette règle, confirmée par Honorius DI en 1226, est consi¬ dérée comme l’acte de fondation de l’Ordre du Carmel. Des fouilles en 1958 et 1960 ont permis de retrouver, croit-on, la fontaine d’Elie et le premier ermitage des Carmes, cf. publication des résultats des fouilles par le P. Bagatti, Acta Ordinis Carmelitanorum Decalceatorum, 1958, fasc. 10 ; 1961, fasc. 1-3. Mais les conclusions du P. Bagatti ont été contestées par le P. Toennesmann, Ephemerides Carmeliticae, 1961, p. 230-319 et 1963, p. 64-70. Voir le résumé des résultats des fouilles et des débats à leur propos dans Bible et Terre Sainte, n° 104 et 108.

17. On a là un exemple de ces étymologies qu’affectionnait le Moyen Age.

18. «Saffram» est aujourd’hui Shefaram, à environ 15 km à l’est d’Acre. Les Templiers y avaient édifié un château-fort où Saladin s’installa pendant le siège d’Acre. L’église dut tomber en ruines et le pèlerinage être abandonné ; les pèlerins comme Jacques de Vérone n’en parlent pas. Voir l’édition de Boldensele dans le Thesaurus de Canisius (1604), p. 108.

19. La «scalle des Thyrs », aujourd’hui Râs-el Nakoura, à 23 km au sud d’Acre, est un éperon que l’on franchissait par des marches taillées dans le roc.

20. La fosse est mentionnée par Pline (Hist. nat. XXXVI, 65). On fabriquait le verre sur la côte depuis l’époque phénicienne, d’où la légende. Le fleuve Belus, actuel Nahr Na’ aman, a son embouchure près d’Acre. Quant à la fabuleuse mer Aréneuse, on la situait en Asie dans l’empire du Prêtre Jean. Mandeville annonce ainsi le «par-delà» à découvrir. (Voir l’introduction.)

21. La distance d’Acre à Gaza est d’environ 240 km. L’histoire de Samson est dans Jg. 16, 25-31. L’itinéraire de Mandeville est ici confus, plaçant au sud d’ Ascalon Césarée et le Chastel Pèlerin. D a mal interprété le texte de Boldensele, qui annonce avoir été

d’ Acre à Gaza en quatre jours, puis reprend l’itinéraire à partir d’ Acre, tout en interver¬ tissant lui-même les positions d’Ascalon et de Jaffa. (Liber..., op. cit., p. 212-213.) Le Chastel Pèlerin, aujourd’hui Athlit, fut édifié par les Templiers pour protéger la route côtière, restauré et agrandi par les Templiers aidés des chevaliers Teutoniques au début de la cinquième Croisade (1217). Il défia Frédéric II en 1229 et ne tomba qu’après la chute d’Acre, cf. C.N. Johns, «Pilgrim’s Castle (Atlit), David’s Tower (Jerusalem) and Qal’at arRabad (‘Ajlun), Three Middle eastern castles from the time of the Crusades», Recueil d’articles publ. par D. Pringle, Aldershot, 1997.

22. Le «Chastel Daire» (le «Daron» des Francs), Deir el Belah, le Monastère des Dattes, se trouvait à environ 8 km de Gaza, c’était le dernier poste avant la traversée du désert. Il fut fortifié par Amaury Ier en 1 170, mais il n’en reste rien aujourd’hui.

23. Mandeville montre ici qu’il a connaissance d’un certain nombre de dénomina¬ tions locales. Et-tih («Alhilet») désignait le désert entre Egypte et Syrie, Canopus («Canopat») est la branche occidentale du Nil et Misraïm («Mersin») est le nom hébraïque de l’Egypte, Misr étant le nom arabe. Bilbeis était un important centre cara¬ vanier, à environ 60 km au nord-est du Caire, sur la route du Sinaï. Mais Mandeville semble avoir fait une confusion avec Baalbek, puisqu’il parle de «la fin du royaume d’Halappe», c’est-à-dire d’Alep.

a. ung an, Lyo.

b. saint Joseph, Du2.

c. de bon foy... appeliez, om. Lo3.

d. solonc ebru... les appelloit, om. Lo6.

e. vertueux, Lon, P7, C2, P3, Lyo, PI 2 ; Dieu victorious, om. Du2.

f. Cohahelit, Lo3 ; Calaeluit, Lo6 ; Calaheth, Lei ; chastel, 01, Lo9, Lon, P7, P3, Lyo ; Carlahelit, c’est-à-dire au Caire, P5, P12, Be3 ; Callyhelit c’est assavoir au Chaix de Babilonne car la est communément le Soudant et sa gent en ung beau chastel fort et grant assis sur une roche. Et en ce chastel. . ., Du2.

g. qar la. . . une bele, om. 02, Lo9 ; car la est communément assis, Lon.

h. ceo est... Babiloigne, om. Lo6 ; assis sur... Babiloigne, om. P5, P12, Be3.

i. En ceste chastel... ly servir, om. Lo5, P12, Be3, qui écrivent : «Et toujours y a pour servir le Soudan et. . . »

j. qui sont tous necessaires, P3, Lyo, Du2.

k. sans ceo... affaire, om. P5, Be3.

1. a ses gaiges grant partie, P5, P12, Be3.

m. Dieu mercy, add. P7, C2.

n. VI roialmes, Lei ; V terres et roialmes, Lo8 ; et appropriez a luy, om. P5, P12,

o. ceo est Egipte et le régné, om. Lei, P7, C2 ; et le règne de Surie. . . chief, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; dont David... rois et dont... chief, om. Lo6.

p. de Mat, Ny, Dul ; Damast, 01 ; de Maat, Lei, Lo8 ; Damiath, Lo9, 02 ; et la terre de Damiette, Lon ; et la terre de Licomeche, P7, C2 ; Dameth, Lyo ; en la cité de Emath, P5, P12, Be3.

q. règne de Drabe, Lo2, Ny, corrigé d’après tous autres manuscrits qui ont «Arabe » ou «Arabie.»

r. qui fust a un des in roys. . . fust nez, om. Lo6 ; terres tient il. . . main, om. P5, P12,

s. rétabli d’après Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3, Du2 / Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Lo6, Loi écrivent : «Califfes qe est moult grant chose en lour langage et est tant a dire corne roy. » / «chose » rajouté après grattage, Ph / trois soudans, Lon, P7, C2.

t. Cellui d’Egypte est le primer et l’ochist. Puis fust..., P5, P12 ; Celluy d’Egipte est le primer Salhadins qui fust ou temps..., Be3 / Du2 a ici une longue addition : «Et le premier Soudan d’Egipte fut Salhadins, lequel Salhadin vint en crestienté et l’y amena Hiron de Thabarie qui est crestien convers, et fut moult très bon chevalier en son temps, et estoit roys de Thabarie. Mais ledit Salhadins le prinst et l’eust occis se il ne l’eust amené en crestienté. Adont ycelluy Hiron luy amena, mais il le mena par tel chemin que il ne le povoit passer que par estroicte voye par entre roche, et ou il ne le povoit passer que trois ou quatre hommes de front. Et aussi les mena ledit Hiron a celle fin que ilz se eussent tost desconfis. Et s’en vint ledit Hiron a ung crestien aux seignours de France et au roy d’Angleterre nommé roy Richart, et vinrent audit païs et le gardèrent si bien que les Sarasins furent desconfis, et y estoient les XII pairs de France, le clou (sic) de Chau vigny Guillaume Longue Espée, le roy Richart d’Angleterre et plusors autres seignours de France et d’ailleurs. Et après Salhadins regna»..., Du2, fol. 17v°-18.

u. Le roy Richart d’Engleterre fust en celes parties, om. le reste, Lo6 ; le glorious roy, Dul / le passage de Roche, Lo8, P5, P12, Be3.

v. Barandyns, Lo6 ; Noradin, 02, Lon, C2, P3, Lyo.

w. om. Lo2, Ny, rétabli d’après tous autres manuscrits.

x. ly communes qui estoient come seignors en Egipte, Lei ; ly Comainz qui estoient comme sires, P7 ; qui estoient comme sur, C2 ; ly Comayn quy estoient corne cerf ove grant poer de gentz et se entrèrent en Egipte et la elisoient..., Lo6.

y. Melechsalan, Ny, Ox, Lo7, Loi, Dul ; Melechsesa, Lo9, Lon, C2, Lyo ; Malechasa, P7 ; Melchalnachedin et aucuns le nomment Malachala, P5, P 12, Be3 ; Melechselna, Du2.

z. Lewys, Dul ; Loys, Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Du2.

a. «fust», om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / Mais depuis revint il en France, et laissa le Corpus Domini, car li Sarasin le sentait sy vray en sa foy qu’il le laissa aler. Mais saint Loys le list mettre en une belle tour en ung noble escrin enfermé et depuis saint Loys rala arriéré délivrer Nostre Seignour Jhesu Christ. Et puis fust occis ly Soudans de ses frères mesmes. Et puis eslisoient..., add. Du2, fol. 18.

b. Turqueman, Ny ; Turpieman, Loi, Lei, Lo8 ; Turpinam, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo ; Tierpuran, P3 ; Turpins, P5, P12 ; Turpius, Be3. (A la phrase suivante, la plupart des manuscrits s’accordent sur «Turqueman».)

c. Melchinees, Loi, Lon, P3 ; Melechmess, Ph, Du2 ; Meletchine, Lo9 ; Melecnides, P7, C2 ; Melechinores, Lei ; Melethonores, Lo8 ; Marthemees, P5, P12, Be3 / Bendochadar, Lyo ; Catharon, P5 ; Vandeclair, PI 2 ; Kondican, Du2.

d. Et puis un autre. . . et s’appelle, om. Lo6, P7, C2 ; et puis un autre pur. . ., om. Ox, Lo3, Loi, 01, P3, Lyo, P5, P12, Be3 / Melechmees pur avoir sa seignourie, Du2.

e. Malechdare, Lo6, Dul, 01, Lei, Lo8 ; Mellchar, Ox, Loi ; Melchar, Ph ; Melcady, P5, P12, Be3 ; Malechmees, Du2 ; om. P7, C2.

f. bon, om. Loi, Dul, Lon, P7, C2 ; Edward, om. P3.

g. emprisonnez, Ny, Loi, Dul, 01, Lei, Lon, P7, Lyo, P5, P12, Be3.

h. Melechsait, Lo6, Dul, Ol, Lei, Lo8, Lon, P7, C2, P3 ; Melethfait, Lo9 ; Mallethsart, Lyo ; Malechsalin, P5 ; Malechsalu, PI 2 ; Malechdisashis, Du2.

i. un autre puissant homme add. P5, P12, Be3, Du2 / Esphas, Lo8 ; Ephins, P5, P12 ; Elphuis, Be3 ; Elpus, Du2.

j. L’an de grace. . . et IX, om. Lo6 / MCCet IX, Du2.

k. empoisonnez, Ny, Lo6, Dul, 01, Lo9, 02, Lon, C2, P3, P12.

1. mes cils fust... élit Soudan, om. Ph / Mellechasserak, Ny, Dul, Lo9, 02 ; Mellechasseraf, Lo5, Lo7, Loi, Ol, Lei ; Melechasseralz, P7, C2, Lyo ; Mellecharak, P3 ; Melcasayas, P5, P12 ; Mellecharour, Du2.

m. d’un homme qui se logea au chastel de Montreal, om. le reste, P5, P12 / Melechmeser, P7, C2 ; Malechniores, Du2.

n. Guinoga, Lon ; Guiboga, Du2.

o. Montreal dans les manuscrits en français parisien / Melechsardel, Lo6 ; Melechrades, Lyo, P5, Be3.

p. Latin, Lei, Lo9, 02, C2, P3, Lyo ; Lasthim, P12.

q. Melechmander, Lo9, 02, P7, C2, Lyo ; Melchinander, Lon, P3, Bel ; Melchmanin, P5, PI 2, Be3 ; Melchinaser, Du2 / Et pur ceo les comunes le chacerent hors del païs pur ceo qu’il estoit estranges de lor nacioun mesmes et fust appelé Melechmanser, Lo6 / «communes» pour «Comains» dans Lei.

r. le quel. . . as esches, om. 0 1 / delez luy et le chevalier qui avecques luy jouoit. . . , P5, P12, Be3, Du2 / un de sa compaignie, Lyo.

s. Melechasse, P7, C2 ; Melchadey, P5, P12, Be3.

t. Chastel Gallard appelé Montriual, Lo6.

u. Melechmabron, Loi, Du2 ; Melechmantebron, Ol, Lo8 ; Melecharader, Lo9 ; Melechmander, Lo6, Lei, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo ; Mechaneom, P5, P12, Be3 / cils füst fait chevalier et Soudan quant. . ., Du2 ; quant jeo estoie en celes parties, Lo6.

v. Le filz Malechnasser envoia lettres au pape de Rome en ceste forme, Lo7, fol. 10v°-ll, Lo8, fol. 10-10v°. Suit une lettre en latin (voir Appendice).

w. Cipre, Lo8.

x. sont a ses gaiges, Ox, Lo3, Lo5, Lo6, Lo7, Loi, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, Bel, Lyo ; sont a ses gaiges sans le commun du païs qui sont a ses gaiges sans les admiraulx qui les gouvernent, mais le commun du païs est sans nombre, P5, P 12, Be3 ; sans les communs du païs qu’il tient, c’est sans nombre, car cils sont toutdis a ses gaiges sans les amiraux qui les gouvernent dont chacun chevalier a bien par an. . ., Du2.

y. C, Lo6 ; XXVI, Lo8 ; M, P5, P12.

z. IBI, Lo8 ; deux, P3 ; mil, P5, P12, Be3.

a. om. Lo2, rétabli d’après Ny et tous autres manuscrits.

b. esquier ou chivaler, Lo8 ; vallant chivaler, om. Ph, P7, C2.

c. om. Lo2, rétabli d’après Ny et tous autres manuscrits.

d. et ne ount de quoy vivre, add. Lo6.

e. Ill femmes, Il sarrasines, Lo6, Lei (après grattage), Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

f. Mes elles... visiter, om. Lo5, P5, P12, Be3.

g. damoiseles. . . païs, om. P5, P12, Be3 / qui porroient estre trovez en tut soun païs, Lo6

h. pour coucher... luy, om. P5 / il les fait... luy, om. Du2.

i. de Soudan, 01 ; de son doy, om. P5, P12, Be3.

j. aoumer, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo ; atenir, Du.

k. Devant le Soudan, om. P12, Be3 / estrange, om. Lon, P7, C2.

1. qe homme s’agenoille, om. Ph.

m. om. Lo2, rétabli d’après Ny ; «gens» om. Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

n. pur ferir, om. Ol.

o. et de nient, Lei, Lo9, Lon, Du2 ; et devant toute sa loy, P7, C2 / et de... sa loy, om. 02, P3, Be3.

p. en loyaulté les patriarches ( ? ), P7, C2.

q. de sa presence, om. Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5.

r. om. Lo6, Lei, P3, Lyo, P12, Du2 ; dedans, P5, Be3 ; delez le Caire, Lon, P7, C2.

s. mués, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; trouvés, Lo6, P5, P12, Be3.

t. LXm, Lei ; LXIIII estages, Du2 / a faire. . . de haut, om. Lo8 / stadies qui vallent XII mille Vmc toises de haut, VIXX pas pour stade, et pour chescun pas, X piez, et pour toise VI piez, et pour roe de charrette, V piez, et pour lieue mille tours de rœ valent VH lieues et demie et ung quart de lieue. Et plus de hault qu’ils font en nombre LXXVmVIIIcpiez de hault, add. P12, fol. XVH

u. la ou est la tour, Lo8 ; la enviroun, Dul ; la entour, Lei, 02 ; enviroun, om. Lo5, P5, P12, P3, Du2.

v. XV, P7, C2, Du2 / celle tour ovesqes, om. Du2.

w. si corne... dient, om. Ol / et si come... comprendre, om. Lo6, P12, Be3.

x. et larges, Lo9, 02, Lon, P7, P3, Lyo ; om. P5, P12, Be3.

y. XX lieues, Lei ; XL, P12 / de squarrure, Lon, C2 ; d’estature, P7 ; d’esquerre, Du2 ; de circuite, P12 / Celle tour. . . contenoit, om. Loi.

z. Nembert, P7, C2 ; Mambrok, Lyo, Du2 ; Nemaroche, P12, Be3 ; Ysambrot, Bel.

a. et aussy fist Ninus de son pere, add. Du2.

b. autres seignors... les ydoles, om. Lon, P7, C2, P3 / et comencerent a faire autre que Dieu et ensy comencerent..., Lyo ; et ensy comencerent, om. Lo6, 01 / et les simu¬ lacres, om. P5, P12, Be3, Du2.

c. de Babiloine la deserte, add. Lon, P7, C2.

d. Sennaar, Dul ; Seomar, Lei, 02, Lon, C2 ; Comar, Lo9 ; Somat, P7 ; Conmar, Lo6, P3 ; Samar, Lyo / que homme appelle le plain, om. Lo8.

e. Et ensi comencerent. . . la tour auxint, om. Ph ; et la tour auxint, om. Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, P12, Be3, Du2 ; la cite et la tour auxint, om. P5.

f. Sion, P7, C2 ; Titus, P5, P12 ; om. Lo9.

g. CCC, Ox, Lo3, 01, Lo9, Du2 ; CCC et LXX, Lo5, P3.

h. ome ne femme, Lo9.

i. par plankes, 01 / maint bon chevalier qui..., P5, Be3 ; maint bon chevalier ou autres nobles hommes qui cuidoient passer à cheval parmy et pour le couroux qu’ils y furent noyés la fist il gaster, Du2.

j. a aller de orient en septentrion, Lon, P7, C2, P3 ; entre orient vers septentrion, P5, P12, Be3 ; vers orient est septentrion, Du2 / ceste grande. . . desert, om. Dul.

k. «poair » remplacé par «pays », P7, C2 ; en poair, om. Lo6 ; en povoir de l’empe¬ reur de Persie, P5, P12, Be3, Du2.

1. et plus souverain du monde des parties de la, P7, C2 ; mes il le tient de grant homme et souverain de toutes les parties de la et de monde comme d’Inde et de la terre du prestre Jehan et de Catay et de. . ., P5 ; mes il le tient du Grand Can de Cathay qui est plus puissant..., om. le reste, P12, Be3./ A partir de «terre Prestre Johan » commencent les confusions dans le texte de Loi (voir présentation de ce manuscrit).

m. et de sa puissance... de Ynde, om. P5, P12, Be3.

n. Methon Mahom est gist, 01 ; en la cité de Methon Mahomet gist, Lo8 ; Meth ou Mahomet gist, Lei, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo ; Mechquez ou Mahomet gist, Lon, P7, C2 ; Mechquez que les paiens appellent Iathint, P5, Iachin, P 12, Lachin, Be3 ; Mech que les paiens appellent Jarris, Du2.

o. XXn, P3, Du2 ; XXXII lieux, Ox / jusqu’à Musket dessusdit, Lo9, Lon, C2, P3, Lyo / et en fait grant solennité tous les ans, add. Du2.

p. est, om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits / desert car il ne peut estre labouré, pur defaute..., add. Lyo / en cest desert, om. Lyo, P5, P12, Be3

q. et pur ceo... desert, om. Lo8, Lei, P5, P12.

r. elle fust... aillors, om. P7 / auxi bien... aillors, om. P5, P12.

s. multitude, om Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

t. roialme de Arabe... habitables, om. Lo6 ; ou les terres se puent labourer, Lyo ; sont enhabitez, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3.

u. jusques a darrain flum, Lon, P7, C2 ; jusques a la fin, PI 2, Be3, Du2 ; om. P5.

v. et marchist. . . Ydumée, om. Be3 ; de Ydumée. . . la fin de, om. P7 / terre de Ynde,

Lo9, Lon, C2 ; de Judee, 02, P3 / la fin et Betron, P5 ; Brotron, Ox ; Vetron, Lo8 ; Vreton,

Lyo ; Betron, P12 ; d’Ebron, Du2 ; la terre de Botron, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Lyo.

w. «Babiloigne» au lieu de «Baldak», Loi ; Caldak, Lo6 ; Coutaige, P5, Cultaige,

x. fonda Troye, P7.

y. roy d’Ytalie et de Mésopotamie, Lo6, P5 (Methanie), P12 / tient auxi... pays, om. P5, P12 / d’Ytalie Mésopotamie. Et fut ou desert, Lyo ; Ytalie en Mésopotamie et est ausi desert come Arabie, Lei ; Ytalie Mésopotamie et s’estend. . ., Lo9, 02, Lon, P7, C2, : P3 / Lo8 insère ici une partie de la phrase sur la résidence des califes qu’il reprend un 1 peu plus bas.

| z. Darraim, Lo5, Lo7 ; Aramyan, Lo6 ; d’ Arran (ou d’ Arram) Dul, 01, Lo9, 02,

i Lon, P7, P3 ; d’Antan, C2 ; Doran, Lyo ; Daren, P5, P12 ; d’ Aaron, Be3 / dont le pere Abraham s’en parti. . ., Du2.

a. Effraym, Lo6, 02, P3, Lyo ; Effrem, Lo9, Lon, P7, Be3, Du2 / Et de celle cité, om. P5, P12.

b. chevalier, add. P5, P12 / Et Theophilus. . . ennemy, om. Lo6, Be3.

c. de Baldak, Ox, Lo6, 02, Lon, C2, Lyo, P5, Be3, Du2 ; Bedach, Dul, Be3.

I d. Susis, Lon, P7 ; Sinis, C2 ; Sutsis, Lyo ; Subthith, P12 ; Fulfis, P3 ; Fulith, P5.

I e. avsioun et de merveilles. . . de songes qu’il souloit avoir, Lyo / la fist il, om. P5,

f. cis d’Arrabiens. . . dessusdite, om. Lei / demoura, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Be3 / H ! califes, cele Cahfs d’Arabie, l’autre de Caldée, l’autre de Cair et de Egipciens, Lo6, om. le reste.

g. califfe des Egipciens en icellui chastel demeure le Soudan, add. P5, P12, Be3, Du2 / des Egipciens... demorroit le califfe, om. Loi / des Barbariens... il n’y ad plus point de califfe, om. Be3 / à Marath, Lyo ; à Manbre, Be3 / Barrabiens, P7, C2 / Elficanx, Ol.

h. al Soudan Sahaladin quar lors li Soudan Salahedins s’appella. . Lo9, 02, P7, C2, Lyo ; Salahadin qui lors estoit Soudan et sire s’appella califfe et ensy ount depuis fait les autres soudans et pour ce ont les califfes. . ., Be3 / et ensy. . . lor noun, om. Lyo.

i. Babiloigne est la cité de Caire, ou ly Soudan demoere, P7, Lyo / qui est delez, om. P7, Lyo, Lo6, P5, P12, Be3, Du2 / et la cité de Caire, om. P5, P12, Be3.

j. si est Sion bien près d’altre, Lei, Lo8.

k. une montaigne et riviere de Gyon, P5 ; la mer de Gyon, Lo9, Lon, C2, Lyo ; la riviere de Groing, Be3.

1. entre ou signe de Cancre. . . le solail, om. Lo8 / corne le solail est en Cancre. . . si grande, om. Lon, P7, C2 / signe de Cancre. . . en Cancre, om. Lo9, P5, P12 / que elle est ascune... grande, om. P5, P12.

m. moistité, Lyo ; doulcour, P5, P12 / Et auxi. . . en le pays, om. Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel / quant elle est trop petite, P5, P12, Du2 : cher temps en le pais, aucunes foiz par troup grant abondance d’ycelle esve, ascune foiz par trop grant secheresse add. Be3.

n. adonques comence... signe de Libre, om. P5, P12.

* o. et court lonc temps. . . terre, om. Ph / parmy les desertz. . . en terre, om. P12 / par

I dessoubz terre, Loi, Lo8, Lon, P5, P12, Du2 / desus terre. . . ist hors, om. P7, C2.

p. Alenoth, P5, P12, Be3 / qui est oultre Ynde, P3, Lyo.

q. V504, Lo8 / un mois, P7, P3, Lyo / et Ethiope... entree de, om. Be3 ; entree de Cipre, P5, P12.

r. Et puis. . . Ethiope, om. Ox / Eutrope, Be3 / Moritane, Lo7, Dul, Lo9, 02, Lon ; Mortaigne, P7, C2 ; Moratanie, P3, Lyo, Be3 ; Moritaigne, Du2 / et Morekane, om. P5,

! s. et se gecte en la mer à la cité d’Elperdoient (Elperdore, P12) qui est en la fin de

| Egipte, P5, PI 2 / Jusques à la cité... de Egipte, om. Be3.

| t. oiseaux signes, Lei, Lo8, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; ibys, Lo6 ; yberis, Be3 ;

i yvore, P12.

! 1. Chapitre composé à partir de sources diverses : Boldensele pour l’itinéraire et la

I description du Caire ; Hayton, Fleur des Histoires de la Terre d’Orient (1307), R.H.C.

! (Hist, arm., 2) et Guillaume de Tripoli, Tractatus de statu Sarracenorum, éd. H. Prütz,

■ Kulturgeschichte der Kreuzzüge, Berlin, 1882, p. 572-598, pour l’histoire des califes et des sultans et leurs possessions ; B. Latini pour la Tour de Babel et Martinus Polonus Chronicon, éd. P. Leovardiensus, Anvers, Plantin, 1574, pour l’histoire de Cyrus.

2. En dehors de l’Evangile de Matthieu (2, 13-15), qui mentionne la fuite en Egypte, les évangiles apocryphes multiplièrent les récits sur le voyage de la Sainte Famille et son séjour en Egypte, notamment l’Evangile de Thomas dans sa version latine, l’Evangile arabe de l’Enfance et l’Evangile du Pseudo-Matthieu. D’autres récits se trou¬ vent dans la prétendue «Vision de Théophile», patriarche d’Alexandrie (385-412). Ces traditions furent remises en forme lors de la renaissance de l’Eglise copte aux XIIe et XIIIe s., notamment au monastère de Deir el Moharraq, à 65 km au nord d’Assiout. On établit ainsi un itinéraire suivi par la Sainte Famille depuis Bilbeis jusqu’au Vieux Caire

et au jardin de la Matarea, puis jusqu’au monastère de Deir el Moharraq, atteint en felouque sur le Nil. Beaucoup de sanctuaires, nés de ces traditions, sont restés aujour¬ d’hui très chers à la piété copte. Voir : Bible et Terre Sainte, n° 106. Les églises de Notre-Dame, Sitti-Miriam el-Moallaqah, et de Sainte Barbe existent toujours dans le Vieux-Caire.

3. Il y a ici grave confusion, que l’on ne retrouve pas dans la suite du texte, entre les deux Babylone, celle d’Egypte, ainsi nommée par déformation de Pi-Hapi-n-On (On sur le Nil) et celle de Mésopotamie. Les noms des trois enfants sont donnés par B. Latini, Trésor (I, 65).

4. La citadelle du Caire, El-Kalah («Calahelit») fut élevée par Saladin sur la colline du Mokattam entre le Vieux-Caire et Al Qahira (la Victorieuse) construite lors de la conquête fatimide au Xe s. Elle resta le siège du pouvoir jusqu’au XIXe s. Elle comprend un château, un palais et des annexes, enfermés dans trois enceintes crénelées.

5. Cette histoire est impossible à vérifier, mais l’installation de chrétiens, volontaire ou forcée, au service du sultan d’Egypte est bien attestée par les récits de pèlerins qui ont rencontré au Caire des compatriotes. Voir par exemple pour le XIVe s. le récit de Simon Semeonis (1323), Itinerarium Syntonis Semeonis ab Hybemia ad terram Sanctam, éd. et trad, anglaise par M. Esposito, Scriptoris latini Hiberniae, vol. IV, Dublin, 1960 ; trad. française partielle, dans : Croisades et pèlerinages, Paris, Robert Laffont, coll. «Bouquins», 1997, p. 959-995. La rencontre avec les «renégats» est p. 992.

6. La terre de Hamath est dans Guillaume de Tripoli (op. cit., p. 587). Elle renvoie sans doute à la région de Homs, non à Damiette, comme l’ont compris certains manus¬ crits. Cf. G. Warner, The Buke..., op. cit., note, p. 168, 1. 16.

7. Les renseignements sur la titulature des souverains musulmans et leurs posses¬ sions viennent de Guillaume de Tripoli, (op. cit., c.19, p. 587) et de Jacques de Vitry (op. cit., p. 1125). Mais Mandeville confond sultan et khalife et il n’y eut que trois grands khalifats, ceux de Damas, puis Bagdad (disparu en 1261), du Caire (909-1171) et de Cordoue (928-1031). Toutefois, un abbasside s’était réfugié au Caire, où sa lignée se perpétua jusqu’à la cession du titre aux Ottomans. Je dois cette précision au professeur Jean Richard, que je remercie.

8. «Xaracon» est Shirkuh, chef kurde entré au service de Nur-al-Din, gouverneur d’ Alep et oncle de Saladin, avec lequel il mena la conquête de l’Egypte et la destruction du khalifat fatimide (1 171).

9. Ce «passage», nommé «passage de Roche» dans la version continentale, est sans doute celui que défendit victorieusement Richard Cœur de Lion lors de la bataille de Jaffa (1192). La Croisade est rappelée d’après J. de Vitry (op. cit., p. 1 122-23, 1 125 et 1 137).

10. La liste des sultans d’Egypte est empruntée à Hayton (op. cit., HI, HI, p. 226-231). Mais les deux derniers sultans nommés par Mandeville ne figurent pas dans Hayton ; ils semblent correspondre à des souverains ayant effectivement régné. Si on peut faire confiance à ses dires, Mandeville aurait quitté l’Egypte en 1347. (Voir dans l’appendice les tableaux dynastiques qui donnent l’ordre réel des successions et permet¬ tent d’apprécier les erreurs ou omissions de Mandeville qui sont celles de sa source.)

11. Les renseignements sur l’armée du sultan et son administration viennent de Hayton (op. cit., III, H, p. 222-223). Les quatre épouses, dont une chrétienne, sont dans Guillaume de Tripoli (op. cit., c. 21, p. 588).

12. L’audience du sultan ne se trouve pas dans les sources utilisées. Mandeville semble parler là en témoin oculaire.

13. Construction de la Tour de Babel, Gen., 11, 1-9. Nemrod, Gen., 10, 9. Le premier à lui attribuer la construction de la Tour est Orose, Adversus Paganos libri VII (H, 6), repris par B. Latini (I, 24).

14. Cette histoire est dans Orose (op. cit., II, 6) et dans Martinus Polonus, Chronicon (op. cit., p. 22-23) que Mandeville copie mot à mot. B. Guenée a montré le grand succès de cette œuvre, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, 1980, p. 303-307.

15. La Perse est gouvernée, depuis la conquête mongole de 1256, par les Ilkhans, vassaux du Grand Khan.

16. L’empire du Prêtre Jean est encore situé en Asie, alors que Guillaume de Rubrouck a déclaré dès 1254 : «J’ai parcouru ses pâturages et nul n’avait entendu parler de lui» (Voyage dans l’Empire mongol, éd. C. et R. Kappler, Paris, 1985, p. 123).

17. Ce nom de Iathrib, inconnu des auteurs de récits de pèlerinage qui situent le tombeau de Mahomet à La Mecque, pourrait indiquer que Mandeville a bien voyagé au Proche-Orient. Il ne se trouve pas dans tous les manuscrits insulaires (voir l’introduc¬ tion).

18. On voit dans ces passages les soucis géographiques de Mandeville, soit pour expliquer la répartition de la population, soit pour «cartographier» une région avec les frontières des pays et les capitales.

19. C’est Guillaume de Tripoli (op. cit., c. 12, p. 582) qui situe à Harân la naissance de saint Ephrem et de Théophile, le héros d’un des récits les plus populaires au Moyen Age. En fait, Ephrem était originaire de Nisibe. Il a été proclamé docteur de l’Eglise. Il passa la plus grande partie de sa vie à Edesse où il mourut en 373. Quant au Miracle de Théophile, il situait la naissance de ce dernier à Adana en Cilicie.

20. Mandeville donne ici des renseignements à peu près exacts sur les khalifats.

21. Le cours et la crue du Nil viennent de B. Latini (op. cit., I, 122 et I, 160). Le mont «Aloth» renvoie-t-il à l’Atlas ? Les mappemondes tracent souvent un Nil occi¬ dental, rejoignant ensuite l’Egypte. De toutes façons, il fallait supposer un cours souter¬ rain du fleuve pour que, du Paradis terrestre à l’orient de l’Asie, il aboutisse en Egypte.

a. est ly païs... païs larges, om. P5, P12, qui écrivent : «car le pays n’est pourvue mais que tant come les flos s’estendent» / le poet servir... ly flot, om. Du2 / par diluvie. . . autrement, om. Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo ./ tant est. . . larges, om. P7, C2.

b. en ceo pais... en ceo pais, om. Ox, Lei, Lo8, 02, P7, C2 / ou poy... de celle rivere, om. P5, P12, Du2.

c. ou distrouble, add. Loi / astrologiens, Lyo.

d. Item la cite de Cair. . . dessusdite, om. Lo6 / et au dessus et un pou au dessoubz du desert et au dessous dudit desert de la rivere, P5, Du2 ; un poy a dessoubz, Lo9, 02, Lon, P7, C2.

e. En Egipte... vers Arabe, om. Lei, Be3 / y ad deux parties, om. P5, Du2 / vers Ethiope. . . vers, om. Du2.

f. Couston, Lo6 ; Caston, Loi, 01 ; Gaston, P5 ; Cathon, P12 / devers orient... devers occident, om. P7, C2.

g. Friuth, P7 ; Fruth, C2 ; Suth, Du2 / Et devers midi. . . Ethiope, om. Du2.

h. Et devers l’occident. . . a toutz coustez, om. P5, P12 / et est Eutioppe est fort pais en touz coustez et devers bise le desert qui dure jusques a Surye, Be3.

i. XI, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo ; XX, P5, P12 ; XXV, Du2.

j. et plus. . . desert, om. Lo6 / et toute deserte, Lo8 / et bien XXX de desert, P5, P12.

k. Il jomés de large, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo ; large de terre habitable et y a bien XLV jomées de desert en Egipte, Lo6.

1. Xm, Lei ; deux, P3, Lyo ; X, Du2 / jomés de large, Lo8.

m. corne mors, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon.

n. Salat, P5, P12 ; Habit, Be3, Du2 / Resuech, P5 ; Ressieleh, Du2 / Amyette, Lo6

/ qui est. . . Nil, om. P5, P12 / l’autre Resich. . . Alisandre, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3,

o. et les forceresses, om. P5, Du2 / les murs reparaolerent, 02.

p. si que nuis. . . Damiete, om. Ox, Lei, P5, P12 / a la vielle Damast, Ol ; a Damiete, Lo7 ; a la ville, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

q. om. Lo2, Ny, rétabli d’après les autres manuscrits.

r. En Egipte. . . de luy mesmes, om. Lo6.

s. de Damiet, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

t. encountra jadis un saint..., P5, P12 / hermite et quant il fut bien avant allé il encountra un monstre, Be3.

u. trois, P5, P12.

v. nombril, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12.

w. cheval, Lyo.

x. demandoit de par Dieu, add. P5, P12, Be3, Du2 / et ly homme deffiguret, Lo6 / et ly monstre... estoit, om. 01.

y. Dieu et nature, Be3 ; Dieu de nature, Du2.

z. om. Lo2, Ny, rétabli d’après les autres manuscrits.

a. pur savoir, Lo8 / qy... linage, om. Du2.

b. et nasqui... suffrist, om. P5, P12 / pur nous pecheours, add. Lo6 / pour nous rachater des peines d’enfer, add. Du2.

c. et par qy... sumes, om. P5, P12.

d. ovesqes les cornes, om. P5, PI 2 / autre rédaction de Lo6 après : «nous le savoums » : «que il volust de sa grant mercy avoir pietat de luy. Et tantost après que cele homme deffigurat avoit dit celes paroles et confessât al hermyte il morust en cele nuy mesmes saunz autre chose faire. Et unqore est la teste ovesqes les cornes de celle homme a Alexandre pur la merveille car jeo l’ay veu quant jeo fu la. »

e. Eliople, Lo7 ; Elypole, Lo6, Lei ; Cleophe, Lo9, Lon, C2 ; Cleople, 02, P3, Lyo ; Yleophe, P7 ; Thiopole, P12 ; Tropolle, Be3 ; Colpe, Du2 ; d’Ethiope, P5.

f. temple moult saint, Du2 ; fait a la guise, P5, P12, Be3 ; a la guise de cellui, Lon, P7, C2 ; à la guise de Jerusalem, Lei, Lo8, Lo9, 02, P3, Lyo ; semblable, Be3 / mais il y a assez a dire, add. P5, P12 ; mais il en fault assez qu’il n’en soit ainsi fait, Du2.

g. trois cent, Lyo ; cent, P5 / en monde et al age de Ve anz cel oysel fenix vindra par droit nature ly ardoir sur l’ autier de cel temple al chief de soun age de Vcanz, quar. . ., Lo6.

h. espices, Lo2, Ny, Ph, Dul ; corrigé d’après tous autres manuscrits.

i. et ensy... de Dieu, om. Lo6 / et ensy... nature, om. P5, P12 / et grant merveile, add. Be3, Du2.

i j. voler la et en Arabe, P5, P12, Du2 ; et par terres arables, Be3.

' k. de la colour d’un oriel, om. Lon, P7 ; si corne un oisel qui a le col tout luisant,

C2 ; d’un oisel, Lei, Lo8, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo.

1. de jaune. . . noblement, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Ly / en Ethiope, P7, C2 /

Lo6 mélange la fin du passage sur le phénix et le passage sur les couveuses depuis : «les

aeles ». jusqu’à : «une maisoun commune ».

m. vient, Lo2, Ny, Lo5, Lo7, Ph, Loi Dul, corrigé d’après Ox, Lo3, Lon, P7, Bel, Lyo ; veit, Lo6, 01, P3, C2 / veit on. . . si come l’em fait yci vendre, Lei, Lo8 / on maine vendre, P5, P12, Du2, Be3.

n. et des autres oyseaulx, Lon, P7, C2, Bel ; autres œufs, P3, Lyo ; d’ anettes et de canes, Du2 ; des owes et des autres, 02, Be3 / les couvent, Lo9, 02 ; la maison les couve, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, P12, Be3.

o. om. Lo2, Ph, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / quatre semaines, P12 / ou en estée, om. P3.

p. longes. . . pommes, om. Loi, P7 / à vendre en la saisoun, om. P5, P12, Be3, Du2.

q. a mengier, add. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

r. en ung jor, P5 ; le VIFjour, Du2.

s. de ceo fruit... païs, om. P5.

t. pommes, Ny, Lo6, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo.

u. d’une cubite, P5, Be3 ; de près de demi pié, P12.

v. et larges... avenant, om. Lo6, Be3 / et près d’un pié de large, P5 ; et d’un grant pié de large, Du2.

w. de Adam, Lo6, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3, Du2.

x. figures, Lo8 ; figers et figues, P3, Lyo ; figues, Lon, P12 ; figons ou fugues, Be3.

y. Tumbril, Lyo ; ventre, P12.

z. assist un, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; de ses piez quant il estoit petit, add. P5, P12, Du2, Be3 / «juer» espace laissé en blanc, Ol ; om. Lyo.

a. Les foilles... point, om. P7, C2, P12, Be3, Du2 / flatissent, Dul, 01, Lo9, 02 ; fleurissent, Bel, Lyo, P5 / les braunches, om. Ph / cailou agnon, Loi ; crauloun agu, 02 ; ou d’un os agu, om. Bel, Lyo / quant homme... tailler, om. P5, P12.

b. enothbase, Dul ; enothbalse, Lo7, Ol ; ethnolibalce, Lo9 ; ethnobasle, P7, C2 ; ethnobalte, 02, Lon, P3, Bel, Lyo ; enchasle, Be3 ; ennobasy, Du2 / alebisma, Lo9 ; abebisma, 02, Lon, P7, C2, P3 ; albedissam, P5 ; anebisan, Be3 ; om. Lei / abebissam. . . ils appellent, om. 01 / gymbalte, Lo6 ; gyrbalse, Lo8 ; gribalte, Lei, Lo9, 02, Lon, P3, Lyo ; gabaste, P7, C2 ; gribasse, P5, P12, Be3.

c. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

d. si come Sarazins... a passer, om. P5, P12.

e. et y meet. . . ovesqes, om. Dul, Du2 ; ovesqes, om. Ol / et y meet homme. . . bon odor, om. P5, P12.

f. et ascuns. . . ceo est baume, om. P3 / le bois ove le fruit, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02 ; le bois ou le fruit du baume croist, Lon, P7, C2, Bel, Lyo ; le bois en huille et le fruit du baume, P5, P12, Be3, Du2.

g. et autres, om. Lo6, Loi, Lo8 ; mainz gens deceus, Ol, Bel ; maintes gens et mains grans seigneurs deceus, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

h. appliquent et composent ensemble, Be3.

i. pur décevoir. . . sophistekent, om. Lyo / Et puis ly marcheant. . . unqore pis, om.

j. «assaier» traduit par «savoir», Bel ; «cognoistre », Lyo, P5, P12, Du2. / a la fin... deceuz, om. P5, P12.

k. il ne vaut rien, P5, P12 ; sophistekés et ne vaut rien, add. Lyo / est bien cler. . . un pou de baume, om. P7, C2.

1. en vostre main en vostre paume et metez encontre le soleil, Lon, C2 ; quant vous le tenez en main en vostre paume et le mettez encontre la chaleur du soleil, P7 ; en vostre main en la paume et la tendés au soleil, P5, P12, Du2 / item si vous. . . chaleur du solail, om. Be3.

m. Item prignez... Puis prignez, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo.

n. en un vessel, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; mectez en un hanap, P5, P12, Be3 ; d’argent add. Lo6.

o. ly lait, om. 01 / acoillera, om. Ox, Lo5, Lo7, Ph, et laissent un espace blanc ; om. Loi ; aculonera, 01 ; troublera, P7, C2 ; s’acombinera, P5, P12 ; se commencera à prendre, Du2 ; se convertira en pierres, Be3.

p. en un hanap... bacin clere, om. Dul, Lo9, 02, P7, P3, Bel, Lyo.

q. lacune de Lo8 (fol. 12v°) jusqu’à la description de Samarie.

r. poisant om. Ox ; plus fin, Lo3, Lo5, Lo7, Loi ; plus fin plaisant, Lyo, P12.

s. d’une autre chose. . . Nil, om. P5, P12 qui écrivent : «si parleray des (quatre P12) greniers Joseph. »

t. pur les bledz garder, om. Lei ; pur les chivalx, Lo3.

u. bien grantz maysouns, Lo6.

v. et sont les autres plus petits, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; om. P5, P12.

w. dedeins un petit en cel lieu, quar la terre est gastée et foundue et est pleine des

serpentes, om le reste, P5 ; un petit d’en costé en celle mesmes terre, et est pleine des

serpentes, om. le reste, P 12.

x. furent faitz... sur ces gamiers, om. Ol.

y. renomee dit que..., P5, P 12.

z. mie voides... ne tombes, om. Ph ; mie voides... ne fussent, om. Lei.

a. dedeinz... tielle hautesse, om. Be3

b. que ce soient tombes, om. P7, C2.

c. si les vous deviseray quelles elles sont, om. le reste, Lo9, Lon, P7, C2, Lyo, Du2 ; autre part, et en suivent l’a.b.c., om le reste, P5, P12./ lacune de Be3 jusqu’à description de la chapelle du Calvaire / l’alphabet est absent dans Lo6, Lei, Lo8, 02.

1. Chapitre composé à partir de Boldensele pour la situation générale de l’Egypte et la description du Caire, son marché d’esclaves, ses couveuses, le jardin du baume et les Pyramides (Greniers de Joseph). Les dimensions de l’Egypte, ses provinces, viennent de Hayton, la légende du monstre du désert, des Otia Imperialia, celle du phénix, de B. Latini et les renseignements sur le baume du Speculum Naturale.

1. Les récits de pèlerinage distinguent Babylone, le Vieux-Caire, quartier chrétien, et Le Caire, al-Qahira, la ville musulmane du Xe s.

3. «Coston » est Kus, ou Cos, d’où partait la navigation sur le Nil. Le nom n’est pas cité dans les sources utilisées par Mandeville. Quant au nom de «Futh», il semble une déformation de Qush, qui désigne dans la Bible l’Ethiopie, d’un nom emprunté à la terminologie égyptienne.

4. La noirceur des quelques Africains dont ils pouvaient avoir connaissance est attribuée par les géographes médiévaux à la brûlure du soleil. Voir par exemple L’Image

du monde de maître Gossouin, éd. O.H. Prior, Lausanne, 1913, II, IV, p. 120. Mandeville suit ici B. Latini : «Encore i est la terre d’Etyope et del mont Athalant, ou sont les gens noires come meure, et por ce sont il apelé mors por la prochaineté du soleil» {op. cit., I, 124, p. 120).

5. Les cinq provinces, citées d’après Hayton (op. cit., HI, I, p. 232), sont dans le delta du Nil. Sahit est aujourd’hui Sâ el-Hagar, une des plus anciennes villes du delta, capitale du Bas-Empire du VIIIe au Ve s. av. J.-C. Demeser est aujourd’hui Damanhur ; Resich, Rosette, rendue célèbre par la pierre trilingue déchiffrée par Champollion.

6. Damiette fut en effet conquise à deux reprises par les Croisés, en 1219 et en 1249. La nouvelle ville fut édifiée en 1251.

7. Cette légende, racontée pour la première fois par saint Jérôme (Vita Pauli), veut nier toute réalité aux satyres et faunes de la mythologie antique. Mandeville suit ici non la Légende Dorée (op . cit., 1. 1, p. 121), qui ne mentionne pas la prière du monstre, mais les Otia Imperialia (op. cit., I, XVIII, p. 896-897).

8. La légende du phénix renaissant de ses cendres est dans Pline (Hist.Nat . X, 2). Les Pères de l’Egüse en avaient fait un symbole de la Résurrection. Mandeville suit ici B. Latini (op. cit., I, 162, p. 147-148).

9. Tous les voyageurs parlent comme d’une merveille des couveuses du Caire. «Hoc mirabilius reputo omnibus que viderim in hiis locis», dit Boldensele (op. cit., p. 225). Simon Semeonis dit qu’elles étaient de la hauteur d’un autel (op. cit., p. 88, trad. française, p. 990-991). E. Piloti (Traité sur le passage en Terre Sainte, 1420, éd. Ph. Dopp, Louvain, 1958, p. 94-97) dit que le fumier était sans cesse remué avec «une lance» passée par «ung petit pertuis» percé à travers la porte de fer fermant les couveuses. Il a vu ensuite des troupeaux de trois à quatre mille poules menés par des paysans. Paul Lucas, au XVIIIe s., nous en a laissé un croquis : Le voyage du sieur Paul Lucas fait en MDCCXTV par ordre de Louis XIV dans la Turquie, l’Asie, Sourie, Palestine, Haute et Basse Egypte, Paris, 1715, 1. 1, p. 279.

10. Les bananes ne furent appelées ainsi, d’un nom emprunté par les Portugais aux Guinéens, qu’en 1585. La Grande Encyclopédie nomme encore le bananier Figuier d’Adam et la banane, Musa paradisiaca ou Pomme de Paradis. Symon Semeonis donne une description très précise du bananier et de la banane (op. cit., p. 64-66). Quant au figuier du Pharaon, dont ne parle pas Boldensele, mais Jacques de Vitry (op. cit., p. 1099), c’est le sycomore, arbre originaire d’Egypte.

1 1. On peut voir encore dans la banlieue du Caire un petit enclos avec un baumier, seul vestige du célèbre jardin de la Mataréa. Le jardin a été saccagé par les Mamlùks insurgés en 1497, puis remis en état en 1516. Les légendes sur le jardin du baume proviennent des Evangiles apocryphes, notamment de L’Evangile de la naissance de Jésus, texte syriaque du VIe s. : «En sortant de la ville des idoles, les divins exilés allè¬ rent à un sycomore, aujourd’hui appelé l’arbre de Matariya, et, à Matariya, le Seigneur Jésus fit jaillir une source dans laquelle l’Auguste Marie lava la tunique supérieure de l’Enfant» (cité en note par Ph. Dopp, éd. d’E. Piloti, p. 74-82). On utilisait le baume en parfumerie et en médecine, notamment pour soigner les maladies des yeux. Cf.

W. Heyd, Histoire du commerce du Levant au Moyen Age, repr. Amsterdam, 1967, t. II, p. 575-580.

12. «Enothbalse» vient de dolin balsam, nom arabe de l’huile du baume ; «Abebissam» vient de anab balsam, nom arabe des grappes du baumier ; l’origine du troisième nom est inconnue (G. Warner, The Buke, op. cit., note p. 26, p. 172).

13. La légende des arbres du soleil et de la lune qui annoncèrent sa mort à Alexandre remonte au cycle antique des légendes sur le grand conquérant. Elle est transmise à l’Occident à partir du IXe s. par les œuvres de Julius Valère et Léon de Naples et se retrouve dans le Roman d’Alexandre, sans doute connu de Mandeville ainsi que dans le Speculum Historiale, IV, 55.

14. Tous ces renseignements sur le baume sont pris dans le Speculum Naturale, XII, 99.

15. Les «Gantiers Joseph» sont proches de la limite entre Afrique et Egypte, puisque, selon la géographie médiévale, l’Afrique commence seulement à l’ouest du Nil. Tous les pèlerins et voyageurs en parlent et ils sont souvent figurés sur les mappemondes du XIVe s., notamment sur les cartes jointes par Marino Sanudo à son Liber Secretorum fidelium Crucis. La construction de greniers conseillée par Joseph au Pharaon pour faire face à la famine est dans Gen., 41, 47-77. Dans ce passage, Mandeville polémique avec Boldensele, qui avait démontré que les Pyramides ne pouvaient être ces greniers : «Dicunt simplices hec maxima monumenta fuisse granaria Pharaonis et sic ea appel¬ lant, quod verum nullo modo est, quia nec ad imponendum, nec ad extrahendum, nec ad conservandum annonam aut frumentum locum in ipsis pyramidibus aptus deprehenditur, maxime quia a summo usque deorsum plene sunt maximis lapidibus sibi invicem bene junctis, nisi quod porta parvula a terra bene elevata remansit et via stricta ac tenebrosa per quam descenditur ad certum spatium in eisdem, nulla in ipsis reperta latitudine spatiosa. Verum quod monumenta sint, versus scripti attestantur et multa ipsas presen-tialiter intuenti » (op . cit., p. 227-228).

a. primerement la, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

b. si come... dit, om. P5, P12.

c. et puis retoment a Jerusalem, Du2.

d. qu’a plus près, om. P7, C2 / et plus seurement, om. P3, Bel, Lyo / qar nul.. . a plus près, om. P5, PI 2 / apprendre et acomplir plus seurement, Du2.

e. parties d’Occident... autres, om. 02 ; parties d’Orient, P12.

f. de ycelles, om. P12 / parties principaulx desquelles ysles, Du2.

g. «est», om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / Il ne convient... naciouns, om. P5, P12.

h. ascuns se mectent... par le mer, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

i. en ceo coustee, om. Lo6, P5, P12, Du2 ; Et en ceo cousté ascuns vont a Naples,

j. Grandis, Lo2, Ny, Lon, Bel, corrigé d’après autres manuscrits / Brindise, Lei ; Rodes, Lo9 ; Grenaldes, Lyo ; P3 laisse un blanc.

k. Turkie, Dul, Lei ; Cassie, P7, C2 ; Graffot, P5 ; Tassie, P12 ; Oursie, Du2 ; om. P3.

1. Chorisque, Ox, Lo3, Lo5, Lo7, Loi, Ol.

m. Sardeigne, Lo9, 02, Lon, Lyo / Cezile, Dul ; Cisile, Lo6, Lei ; Cecile, 01, Lo9, 02, Lon, Lyo ; Cessille, C2 ; Cecille, P3, P7, P5 / par Cicile. . . en ceste isle de Cicile, om. Du2.

n. et par multz autres ysles, add. Lo6.

o. manere de jardin... ly jardyn, om. Lei.

p. trois cens lieues de tour, P5, P12 ; cent lieues, Lon, P7, C2 ; CCC lieues, Bel / celle isle... franceoises, om. Du2.

q. Mersin, Lo9, 02, Lon ; Melsin, P3 ; Mesin, Lyo.

r. Et en Cicile entre la mer Adriatike, Lo9, 02, Lon, P7, C2 ; et en Cicile entre on en la mer Adriatike, P3, Bel, Lyo.

s. Et de Cicile... lombardeles, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

t. on est saiges des enfantz, P5, P12 ; les enfantz, om. C2.

u. soient bastardz. . . soient avoutrous, om. Ox / ly serpent de sa nature vait entour

les enfauntz sans malfaire et autre neez en faute ly serpent les morde et départi de lour

sans autre faire, Lo6 / et les envenime, om. Lei.

v. assaient, om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

w. en la montaigne, om. Ph / en celle isle est la montaigne de Ethna qe homme

appelle mount Gibel et les voltans qe toutdis ardent, Dul, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / Et y ad VII lieues ardans..., Lo3, Lo7 ; Et y a VH milles ardanz..., Ol, Dul /diverses flammes et diverses colours, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo / en celle

isle est la montaigne de Ethanas qui toutdis art et l’appellent mont Gibelet et wolcans brulien et y a douze grans cavernes ardans et gectent diverses flammes..., P5, P12 / en

celle isle est la montaigne d’Elpra quy toudis art et le appelé on Mongibe, vulcain y est aussi ou il y a VU lieues ardans et giestent diverses flammes et diverses colours, Du2 / en cel ysle est la montaigne de Ethna qe est appellé mount Gibille. Celez montagnes tutdis ardent et sont VH montâmes tudiz ardantz et ilz gettent tutdiz diverses flammes de diverses colors, Lo6 / lacune, Lo8, Be3.

x. ou bon temps, om. Ox, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

y. XXV Miles, Ol, Dul, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, P3, Bel, Lyo ; XXVI miles, C2 ; vint milles, P5, P12 ; lieux, Ph.

z. chemyns, Ph, Loi, Dul, Ol ; chemins, Lo6, Lei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo.

a. ou il y ad... autres portz, om. Loi / ou l’em vait... en mer, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / un braz la ou viennent les autres pors ou on vient de celles parties, Du2.

b. a Romme ou en Gresse, P5 ; en Griece, om. Lo6, C2.

c. Miroit, C2 ; Miconet, P7 ; Murech, P3, Bel ; Maroit, P5 ; Muret, P12.

d. Babilone, Lyo, P5.

e. Qui est... Duras, om. Loi, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12,

f. et puis vait homme. . . Constantinople, om. Loi, Lei / et a l’isle de Rodes. . . Cipre, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo./ isle de Grece, Ny ; isle de Griece, Lo7, 01 ; de Gref, P7 ; de Sierre, P5 ; de Trace, PI 2.

g. MIXC, 02 ; MCCC, P7, C2, P3, Bel, Lyo / lieues lombardeles, Lo6, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 / et puis de Constantinople (a Rodes, P12) par mer a bien VIII** lieues, et de Rodes a Chypre Vclieues, add. P5, PI 2 / Et depuis Constantinople vient on de Rodes en Cipre et puis vient on par mer. . . , Du2.

h. et va on toudis par mer, add. 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2.

i. qui soloit estre... de Damiete, om. Lo6.

j. et la fil enseveliz, Ol, Lei, Lo9, 02, P7, C2, Lyo, Du2.

k. Leoun, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

1. reliques de lui, P5, P12.

m. qar ly paien... blanchir, om. P5, P12 ; pour effacier les histoires et les ymages, P 12, Du2 ; sanz peintures et y a autres esglises que les Sarazins ont ousté les peintures des christiens et fetes tot blanches, om. le reste, Lo6.

n. XXXII, Lo6 ; XX, P7.

o. vint de large, Lo3, P5, P12 ; X lieues, Du2.

p. Et celle cité est oultre la rivere. . . P7 / se jecte. . . la mer, om. Du2.

q. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits / ore vous diray... qui vait, om. Ox, Ph, Loi, P5, P12, Du2.

r. mourait, Lei, Lo9, Lon ; mourait de soif, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; mourait de soif, om. le reste, P5, P12.

s. montaigne, P5.

t. finit, Lon, C2, Lyo.

u. Et puis ou val de Ethim y ad.. . ., P5, P12 ; deux fontaignes, Ph, P7.

v. avoit, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel ; Lyo laisse un blanc. / LXII, Du2.

w. Rouge mer, Lyo.

x. VI lieures, Dul, Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; VIII lieues, Loi, P12, Du2.

y. et pur ceo. . . mer Rouge, om. P5, P12.

z. confines d’Arrabe. Et de Palestine par celle mer..., Lon, P3, Lyo.

a. HI, Du2.

b. par le desert de Nil ne pœt. . ., P7, C2.

c. ne treuveroient. . . ly camaille, om. Dul ; qar ly camaille, om. Loi / ne treuve-roient... ly camaille, om. Dul.

d. q’ils broutent, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2.

e. vivent bien de boire, Lei ; de boire, om. P5, P12 / et ceo... faire, om. Lo6, P5, P12 / et quant ils treuvent une fois a boire ils boivent pour trois jours, add. P5, P12.

f. Ascuns y font. . . meins, om. P5, P12, Du2 ; se hastent et peinent, om. Lei ; meins ou plus, Lyo.

g. latimiers, Ox, Loi, Lo9, Lon ; latiniers, 01, Dul, Lei, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; dromadaires et des drogmans, Du2.

h. ou par autre... langage, om. Du2.

i. Syn, Lei ; Sion, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; Fin, P5 / Et ce desert appelle on le desert de Suy, Du2.

j. et auxi Moyses vist Nostre Seignour en forme de un buisson ardans, Lo6.

k bien fermee. . . moignes, om. Lo7 / très bien enclosee, om. Dul, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2 / as perches de fer, P5, P12 / La y ad al pié de la montaigne une abbeie des moignes très bien enclosée a l’entrée de le desert, Lo6.

1. et font les moynes grant bien a Grigois, P5, P12.

m. et sont aussi, Dul, Ol, Lei, Lo9, C2, P3, Bel, Lyo / et... hermite, om. Du2

n. et ne bovient... moult, om. Loi.

o. des joutes, om. P5, P12.

p. penitences, P7, C2, Lyo, P5.

q. et les comilles, om. P7, C2 / qar toutes maneres d’oisels de quele nature qe ils soient qe sont entour tout le pays. . ., Lo6 ; oiseaux de la environ, P5, P12, Du2.

r. des rains ou de baie d’olive, Ox, Lo3, Lo7, Ph, Loi, Dul, 01, Lei ; des raimes baies d’oüve, Lo9, 02, C2 ; des rains d’olivier, P7 ; des raimes vraies d’olive, Lon ; des raines autrement branches d’oüve, P3, Bel, Lyo ; des brins et des rains, P5, P12 / en soun bek a tout le fruit, P3, Lyo.

s. granment, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 / et les lessent... miracle, om. P5, P12.

t. Et puisque... aorer, om. Lo6 / qe n’ount point... reson y, om. P5, P12 / ceüe gloriouse... requérir, om. Bel / virgine Marie, P7 ; virgine mere de Jhesucrist, Lyo / Et puis que les oy seaux y vont les crestiens y doivent bien aler car oy seaux qui n’ont point de sens naturel y vont pour requerre celle glorieuse vierge et bien se deivent ly homs tenir de requerre celle vierge, Du2.

u. qar ly lieu... seint, om. Lyo.

v. Besebel, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; Beseleth, Lei ; Belzebel, P7, C2 ; Bestel, PI 2 ; Rosseleil, Du2.

w. fenestre, Lyo, P5, P12 ; de alabastre, om. P3.

x. om. Lo2, Ny, Lo5, Lo7, Lo6, Loi, rétabli d’après Ox, Dul, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel ; rajouté au-dessus de la ligne par Ph ; les yeux, P5, P12.

y. qui semble oille ou baume, P7, C2.

z. qar. . . quantité, om. Lei ; il en yst une grant quantité, Bel ; il n’en ist mie foison, P5, P12.

a. le chief, Lon, P7, C2, Bel, P5, P12.

b. le drap en quoy... et en ceo, om. Ox, Ph, Loi ; et est unqore... envolupez, om. Ol ; et est unqore. . . le coprs de luy, om. Du2 ; en quoy il fut employé en son benoit corps jusques au mont de Signay, P5, P12 ; le corps de seinte Katrine envolupez quant elle estoit ensevelie de lez angeles de Dieu, Lo6.

c. Et si monstrent... reliques assez, om. 02 ; et de autres reliques assez, om. P5, P12, Du2.

d. quant le prélat. . . et quant, om. Ox, Ph, Loi ; quant le prélat de l’abbaye eslit, Lei. / Les verbes de la phrase sont au présent dans P7, P5, P12.

e. ne l’estenoit, Lo9, 02 ; esté y eust, Lon ; ne y ait esté, P7, C2 ; l’alumast, P3, Lyo ; y touche, P5, P12 ; touché de tut persone vif, Lo6 ; touchast a ladite lampe, Du2.

f. et s’il... esteint, om. Lo6.

g. pour le mort... messe, om. Bel, P5, P12, Du2.

h. osèrent, Lei.

i. Dieu lor fesoit. . . que Dieu, om. Lyo.

j. passion, PI 2.

k. l’un signe ou l’autre, correction en marge, Lo5 ; l’un et l’autre avoient plusors fois veu, P5, P12, Du2.

1. Lacune de P7 et C2 de : «en celle abbeye» jusqu’à : «ore puis que homme. . . »(départ du Sinaï).

m. des plusors maneres... ordures, om. Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

n. se ce ne fust par miracle de Dieu et de Vierge Marie qar quant ly moines voloient laisier l’abaye et estoient a l’issue..., Lon.

o. lor vint une voix, Lon.

p. devant la porte est la montaigne, Loi ; devant la porte de la montaigne, Lon, P3, Bel, Lyo ; devant est la montaigne Lo9, 02 / ou Moyses parla a Nostre Seignour par molt des grées, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo.

q. ils appellent Oreb, om. P5, P12.

r. ad domum, Dul ; ad montem Oreb, 01, Lei.

s. et le nomment les Sarrasisn Stafes, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo ; Stasirs, P5 ; Scafin, P12.

t. de seint Johan, Lo6.

u. s’enfouit, Lon ; s’en fery, Du2.

v. emprainte, Lon, P5 ; en painture, PI 2.

w. Et est. . . froide, om. Lo6 ; celle vallee, om. P5, P12.

x. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / qui est trop plus... seinte

Katrine, om. Ph, Lyo.

y. ne autre habitacle, om. P5, P12 ; tabernacle, Du2.

z. montaigne, Ox, Lo5, Lo7, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo ; montaignette, Ph ; tas, P5, P12.

a. pieres assemblés... gisent les pieres, om. P5, P12 / unqore... pieres, om. Lo6.

b. seinte Katherine, Lo9, 02, Lon, P5, PI 2, Du2.

c. toute une lieue... en un lieu, om. Loi / ou en un beu... un noun, om. Lon, P3, Lyo, Du2.

d. de la a la cité, P12.

e. Lo9 place ici une addition : «Et auxi la ou le corps de seinte Katerine fut prime-rement posetz dez angles, il i a un piere grant et long et très dure sur laquele lez angles mistrent la corps, et la corps fonda en la dure piere assi que la fourme del corps remeint en la piere, c’est assavoir del test al nages del corps sanz les jambes, tanquez a ceo jour, et ceo ont lez pelrings veu. Et la piere est si dure qil ne poet estre percé par nul instru¬ ment, qar lez pelrinz unt essaié par les pikes de lor bastons et ne porroient rien la piere percer, ne pece de ceo avoir. Et ceo est grant miracle coment la corps seinte Katerine enfounda en la dite piere qui est si dure corne ay avant dit» (fol. 34).

1. Chapitre composé à partir de Boldensele pour l’itinéraire jusqu’en Sicile (op. cit., c. I p. 205-206. Mandeville suit ici le texte latin). Les jardins toujours fleuris sont dans Soün, Collectanea rerum mirabilia, c. 5. La situation de l’île vient de Brunetto Latini (1, 123). La légende des serpents utilisés pour éprouver la légimité des enfants se trouve dans la Légende Dorée (fête de saint Paul, op. cit. I, p. 426), où elle est située dans l’île de Malte. Ce qui est dit de l’Etna provient de Brunetto Latini (I, 123) et des

Otia Imperialia (II, XII). L’itinéraire jusqu’en Egypte est donné à partir de Boldensele (op. cit., c. I, p. 214) et d’Albert d’Aix (op. cit. Il, XVIII, p. 312). La description d’Alexandrie semble un pasage original, à l’exception de la légende de saint Marc (Légende Dorée, op. cit., I, p. 304-305). Le reste du chapitre est emprunté à Boldensele, sans respecter l’ordre de son texte (op. cit., c. IV, p. 229-240) et à Thietmar pour les légendes relatives au monastère du Sinaï (éd. Laurent, c. XXIII, p. 46), avec quelques passages originaux.

2. Le périmètre de la Sicile est d’environ 750 km. L’évaluation de Mandeville correspond à 792 km. La distance Sicile/Calabre est d’environ 8 km. Mandeville l’évalue à 16 km. Un peu plus loin, il donne environ 50, 4 km pour la distance de l’Italie à l’Etna, la distance réelle étant d’environ 70 km. On ne peut qu’apprécier la relative exactitude de ces diverses mesures, qui ne se trouvent dans aucune des sources utilisées, à notre connaissance, par Mandeville.

3. Le deuxième nom de l’Etna vient de l’arabe djebel, montagne. Les volcans ont été depuis l’Antiquité le support idéal des légendes et sont vus, au Moyen Age, comme un accès possible au monde souterrain (cf. l’hésitation des copistes entre cheminées et chemins). Ludolph de Sudheim (1341) déclare ainsi : «Dicitur quod in ille monti sit os inferni, et nulli dubium nisi aliquid sit in re» (De itinere Terrae Sanctae, éd. F. Deycks, Stuttgart, 1851, p. 20). Voir à ce sujet : J. Le Gofï, La Naissance du Purgatoire, Paris, 1981 et J. Baschet, Les Justices de l’au-delà. Les représentations de l’enfer en France et en Italie (xif-xtf siècle), BEFAR, 1993. La prédiction du temps par la couleur des flammes se trouve dans Solin (op. cit., c.6), mais à propos du Strongyle.

4. L’île de Gref est Corfou. Elle appartenait encore aux Angevins de Naples, même si elle était dans l’orbite économique de Venise qui en devint maîtresse en 1386.

5. G. Warner identifie Myroch avec Mavrovo en Albanie (op. cit., p. 172). Les deux autres ports sont également en Albanie, Avlona, aujourd’hui Vlonê et Duras (Durazzo), aujourd’hui Durrës. Durazzo était aux mains d’un gouverneur angevin.

6. Là encore, Mandeville évalue avec beaucoup de précision la distance Venise/ Constantinople, 2068 km, la distance réelle étant d’environ 2000 km.

7. Cet empereur Léon est peut-être Léon VI (886-912). En réalité, les reliques de saint Marc furent emportées clandestinement par des marins vénitiens en 828.

8. De violentes persécutions contre les chrétiens eurent lieu sous le khalife Malik an-Nâsir en 1321 ; les historiens arabes, notamment Makrisi, en font état. Elles avaient sans doute pour origine des rancœurs envers les Coptes, jugés trop riches et influents, et contre les marchands étrangers, de plus en plus nombreux à Alexandrie. Des missions furent envoyées pour protéger les intérêts des marchands occidentaux, notamment celle d’un marchand de Figeac, Guillaume de Bonnemains, sans doute consul au fondaco de j Marseille. Cf. G. Wiet, Histoire de la nation égyptienne, Paris, 1937, t. IV, p. 484 et s. et ] Traité d’Emmanuel Piloti sur le Passage en Terre Sainte, éd. P.H. Dopp, Louvain, 1958, note, p. 61.

9. La superficie d’Alexandrie devait être alors d’environ 4 km / 2 km. Les chiffres de Mandeville correspondent à 5, 5 km /1,8 km.

10. Le bois d’aloès, de l’arabe al Hud, le bois, était très prisé en Occident pour ses vertus médicinales, notamment purgatives. Les principaux marchés d’Orient étaient Alexandrie, Constantinople, Damas et Famagouste. Cf. W. Heyd, Histoire du commerce du Levant, op. cit., t. II, p. 581-585.

11. On montrait deux sources liées à l’Exode dans la péninsule sinaïtique, l’une à Ayun Musa, près de Suez, l’autre, amère, à Aïn Mareirah, au sud de la première, près du Wadi Gharandal. Mais d’après l’Exode, la source amère est au nord de l’endroit où Moïse fait jaillir l’eau du rocher (Ex. 15, 22-25 et 17, 1-7). Dans l’Exode (15, 27), on parle de la palmeraie d’Elim avec ses 12 sources et ses 70 palmiers. On la localise communément à l’embouchure du Wadi Tayebèh, près du port actuel d’Abou Zneimah d’où part une piste pour le monastère de Sainte-Catherine par l’oasis de Feiran. Mais il y a une autre palmeraie importante à El Tor, d’où l’on peut aussi monter au monastère et où s’installèrent des anachorètes puis des moines dès le IVe s. Cf. Mahfouz Lahib, Pèlerins et voyageurs au Mont Sinaï, Le Caire, 1961, p. 1-13.

12. Le gué du passage des Israélites se trouvait sans doute au nord de Suez, au sortir du défilé qui contourne les Lacs Amers par l’ouest, dans une région marécageuse, le Pi-hahirot de V Exode (14, 15-30), mais on situait à Clysma (Suez) le lieu du passage, les lacs étant coupés de la mer. Cf. Journal de voyage d’Ethérie, éd. H. Pétré, Paris, 1948, Introduction, p. 36-37.

13. La cartographie médiévale colorait la mer Rouge en rouge, de là les mises au point de la plupart des pèlerins. Mandeville suit ici Boldensele.

14. Mandeville polémique ici encore avec sa source, Boldensele se flattant d’avoir accompli l’exploit de parvenir à cheval au monastère de Sainte-Catherine, au grand éton¬ nement des moines : «Asserebant monachi montis Synay veraces et veteres se nunquam vidisse christianum equitem peregrinum prêter me» (op. cit., p. 229).

15. Une des grandes préoccupations des voyageurs est de trouver des interprètes («latimiers» de Mandeville). On connaît les colères de Rubrouck contre l’incompétence de ceux qu’on lui a fournis (Voyage dans l’empire mongol, trad. C. et R. Kappler, Paris, 1985, p. 109, 113-114).

16. Exode, 3, 1-6.

17. Le monastère fut fondé par Justinien en 527. Il est fortifié et une partie de la muraille date encore du vies. Il comporte trois portes, la porte ancienne, fermée depuis des siècles, une porte que l’on n’ouvrait que lors des visites de l’Archevêque au monas¬ tère, et la porte d’entrée actuelle. A partir du XVe s., l’insécurité fit utiliser pour pénétrer dans le monastère le monte-charge, que l’on voit encore aujourd’hui le long de la muraille. Les moines, basiliens, mènent une vie très ascétique. On ne mange jamais de viande, sauf le jour de Pâques, le lever est à 2h30, les Matines à 4h. Le repas du soir est pris dans les cellules. Comme le dit Mandeville, à la suite de Boldensele, certains moines pouvaient mener une vie totalement érémitique, comme aujourd’hui au mont Athos.

18. Le premier pèlerin à rapporter cette fourniture miraculeuse d’huile est Thietmar, en 1217 (Peregrinatio magistri Thietmari, éd. J.C.M. Laurent, p. 46), mais c’est la Vierge qui intervient, non les oiseaux.

19. Mandeville est le premier à rapporter cette légende. L’a-t-il entendue en Egypte ?

20. Psaume 93 (92), 5.

21. Cette légende est également racontée pour la première fois par Thietmar (op. cit., p. 46).

22. On monte du monastère au sommet du Sinaï par un chemin taillé en escalier dans la roche (3000 marches), comportant deux arcs en maçonnerie, la porte de la Confession et la porte Saint-Etienne. Les chapelles et ermitages dont parle Mandeville, restaurés, sont encore debout.

23. C’est la montée d’Elie, persécuté par Jézabel (I Rois, 19, 1-18). L’imprécision dont fait preuve la Bible dans l’usage des noms de Sinaï et d’Horeb a provoqué un certain flottement dans la localisation de la «montagne de Dieu». La tradition des premiers siècles (Cosmas Indicopleustès) la situe au Djebel Serbal. Ethérie la situe au Djebel Mousa, mais pense que l’Horeb désigne la plate-forme des Anciens d’Israël, à l’est du Sinaï. Cf. MJ. Lagrange, «Le Sinaï biblique», Revue Biblique, 1890, p. 378 et Journal de Voyage d’Ethérie, op. cit., p. 31-34.

24. La source de cette légende est inconnue ; renvoie-t-elle à des renseignements recueillis sur place ?

25. Le couvent d’el Arbain rappelait le souvenir de quarante moines massacrés par les Bédouins en 373. Le récit du massacre fut donné par deux rescapés, Ammonius et Nilus. Longtemps déserté, il est aujourd’hui à nouveau fréquenté par les moines de Sainte-Catherine à l’occasion de certaines fêtes.

26. Le Djebel Katharin est un peu plus élevé que le Djebel Mousa, 2 637 m contre 2285 m. Le corps de la sainte y aurait été transporté d’Alexandrie par les anges. La légende de sainte Catherine n’est mentionnée par aucun texte liturgique oriental avant le v�s. La Passion de sainte Catherine fut traduite en latin au VIIIe ou au IXe s. et son culte se répandit rapidement en Occident. Selon Raoul Glaber, les moines du Sinaï venaient chaque année quêter à Rouen. Charles V possédait un anneau dans lequel était incrusté une pierre du tombeau de la sainte. Cf. Mahfouz Lahib, Pèlerins et voyageurs..., op. cit., p. 24-33.

27. Oraison de sainte Catherine : «Deus que dedisti legem Moysi in summitate montis Sinaï, et in eodem loco per sanctos angelos tuos corpus beatae Catharinae virginis et martyris tuae mirabiliter collocasti... ». C’est Boldensele qui attire l’attention sur la contradiction entre l’oraison et la disposition des lieux (op. cit., p. 239).

a. reprise de P7 et C2.

b. a lors prières et a leur prieur, add. P3, Lyo / doignent de l’argent, add. P7.

c. XH, Lo6, Dul, P7, C2, P5 ; trois, Du2.

d. Brabiens, Ph ; Bodyns, Lei ; Bedouins, P7, C2 ; Bedoignes, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, Du2 / Achopars, Lon, P7, C2 ; Astropars, P12 ; Estepars, Du2.

e. pleins de toutes, om. Lo7, P7, C2, P5, P12 ; de toutes condiciouns très cruelles, Ph.

f. fors tant qu’ils font, C2 ; fors tant qu’elles sont, P7, Bel ; om. P5, P12.

g. come camails... autres bestes, om. Lo6, Dul, 01, Du2 ; come chevaulx, C2.

h. et la. . . couchent, om. Lo6.

i. maisons, Ox, Lo6, Lo9, 02, Lei, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2.

j. ne courtivent, om. Lo6, Lei.

k. qui en mangent et vont aucune fois a la ville, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; qui y vont manger du pain, P5, P12.

1. et lour pesshoun, om. P5, P12.

m. sont fort grans, Lyo ; et bien combatanz, om. Lei.

n. bestes sauvages, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; occient les bestes, Du2.

o. guerroier. . . sovent, om. Ox, P5 / ove ly . . . Soudan, om. Ph / s’il lor fesoit chose griefve, P12, Du2 / mez sount ben hardiz pour tenir gwerre encountre ly s’il. . ., Lo6.

p. et nomement. . . luy, om. P7, C2, Du2.

q. ne portent que une grande targe, P5, P12, Du2 / sanz autres armes, om. P5, P12,

Du2 ; autres hamois, P7, C2.

r. felon et hardys, Lo9, 02 ; de malveise vie et de perverse nature, add. P5, P12.

s. le prophète, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

t. Jerusalem, Lo3, Lo5, Lo7, Lo9, Lon.

u. appelez le Val Mambré. . . appelez, om. Lo9, 02, Du2.

v. en celle ville, Lo3 ; en celle vallee, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

w. son frere, add. Lei, P5, P12.

x. les gens, P3, Bel, Lyo / adonques... cité, om. Lon, P7, C2 / ly géant fortz, om. la fin de la phrase, Lo6.

y. toutz futyfs en paiement pur la marchandises, Lo6.

z. et en Jerusalem. . . et dimi, om. P5 ; XXXIII aunz et dimi, Ox, Ph, Loi, Dul, Ol, Lei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo. C’est le chiffre donné par la Bible (2 Samuel, 5, 4).

a. Ysaac, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Be, Lyo.

b. Eve... et Lie, om. P5, P12 ; et Lie, om. Lon, P7.

c. en le déclin, om. Lei ; en heu ou decline la montaigne, Lon, P7, C2 ; au dessoubz de la montaigne et dessus a une. . ., P5, P12.

d. quarree, P5, PI 2 ; bien curiouse, Lo6 ; environnée, Du2.

e. chapelle, Loi.

f. crueusement, P5, P12.

g. qar ils reputent... chiens, om. Lo6.

h. se il n’a grace especial du Soudan, add. P5.

i. le lieu ou ils gisent, om. P5, P12 ; ou ils gisent, om. Du2 / double cave, Lo6 ; ou double fosse, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

j. de l’autier, Lei.

k. Kartakarba, Dul, 01 ; Karatarka, Lei ; Kariakarka, Lo9, 02 ; Karitan, P7 ; Kariataulz, C2 ; Kariatanka, Lon, P3, Bel ; Kariataubra, Lyo ; Kariotoba, P5, P12, Du2.

1. Arbech, Lyo ; Ardech, P5, P12.

m. a sa maisoun, Lo6 ; a son huis, om. P7, C2.

n. Dieu en m personnes, Lon, P7.

o. la mesmes... hostiel, om. Lo6.

p. et la... enfantz, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

q. lacune P7 et C2 jusqu’à la prophétie sur l’arbre sec.

r. appeller cel heu Damas, P5, P12 ; pur ceo... de Damast, om. Du2.

s. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

t. de délices... de Paradis, om. Loi.

u. qar tantost pécha, add. Lo6, Dul, Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo,

v. lignee, P5, P12, Du2.

w. que l’on mainne, Du2.

x. tout reemplie par la grace et miracle de Dieu, Lo6 ; tout ygaule a la terre, P3, Lyo.

y. la ville prent soun noun, Lei ; la vallee. . . ly, om. Lo5.

z. Dippe, Lo6, Lo9 ; Sirpe, 02, Lon, P3, Lyo ; Dirx, P5, P12 ; Drip, Du2.

a. Alozoham, Lo9, 02 ; Alozohuy, P3, Bel, Lyo.

b. pour nous racheter des peines d’enfer, add. Du2.

c. comenca a sechier, P5, P12, Du2.

d. et si firent touz ceulx du monde, P5, P12.

e. «ceux», Lo2, Ny, corrigé d’après autres manuscrits.

f. ou ils deschecheront. . . parmy le mounde, om. P5, P12 ; et si firent touz les arbres... parmy le mounde, om. Lo6 ; ou ils deschecheront, om. Du2 / Et dient, reprise de P7, C2.

g. ovesqez... christiens, om. P5, P12.

h. l’arbre revendra a sa nature ariere, Lo6 / portera branches foile et fruit, P5, PI 2, Du2 ; et fruit, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

i. meint Sarazin croient en Dieu, P5, P12 ; a la foy chrestiene, Lon, P7, C2, Du2.

j. moult bien et chierement, Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

k. come bien... qar, om. P5, P12.

1. de la caduke et du chival et ne peut estre enfoundeez, 02, P3, Bel, Lyo ; de la caduke de morsure de chival ne cheval qu’il a seur lui ne peut estre morfondu, Lon, P7, C2 ; et auxi si un homme chivalche si porte sur ly, soun cheval ne serait confoundez, Lo6.

m. om. Lo2, rétabli d’après Ny et les autres manuscrits.

n. et. . . delitable, om. Lo6 ; n’y ad que une lieue de beau chemin et delitable, P5, P12 / V lieues et va on a senestre ou y ad. . ., Du2.

o. appeliez Affrate, P5, P12 ; si que... Effrata, om. P5, P12.

p. moût noblement faits, P7, C2 ; Et vers la fyn de la cité est le clochier moult subti¬ lement fait, P5, P12 ; bele eglise gloriouse et est faite entour pinnacles..., Lo6.

q. LHn, P5, P12 ; LXim, Du2.

r. Campus... appellé, om. P7, C2.

s. accusée, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

t. il la vousist garder de ardoir, Lo6 / demonstrance a tous devant le peuple, Lo6, P7, C2 ; demonstrer par certains signes sa pureté, P5, P 12.

u. les branches qi estoient ardantz devendrent rosiers blanques et vermails, Ox ; devindrent rosers blancs et ce furent les primeres roses et les primers rosers que homme. . Lo5, Lo7, Lo3, Loi ; devendrent rosers vermails et les branches qui n’estoient unqore allumez (point ardanz, P5, P12) devindrent rosers blanches tous chargiés de roses et ce furent les primers rosers et les primeres roses que homme eust unques veues a celle jour, Dul, 01, Lo6, Lei, Lo9, 02, P5, P12 ; devindrent rosers vermails et blanches tous chargiés de roses et ce furent les primeres rosers unques veues a celle jour (ou, qui unques furent), P7, P3, Lyo ; rosers vermails et blanches et ce furent..., C2, Bel, Du2.

v. Et pur ceo. . . flories, om. P5, P12 ; qar il estoit. . . flories, om. Lo6.

w. le tour, Lei ; le clocher, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; le corps, P12.

x. Vf», Du2.

y. ovrés... marbre, om. Lo6.

z. et de azur, om. Ox ; d’or et d’argent, P5, P12.

a. assez près luy poez veir ou l’esteille..., 01, Du2.

b. les in roys de Coulogne, add. Du2.

c. Jaspar, Baltazar. . . Cils HI roys, om. P5, P12 / Mes les juys. . . Damasus, om. Du2 / appellent Appelius... appellent (Galgalath), om. Ol, Lon, P7, C2 / Appulius, Amanus, 02, P3 / Valgalath, P3 / Saraphion, Lon.

d. et si... pas la, om. P5, Du2.

e. trestoumerent en Ynde, Lyo, P12 ; en Judée, Bel, P5, P12.

f. Caiffan, P5, P12.

g. LXn, Du2.

h. le Xlin, Ph ; et ils y furent le tierce jour, Lei ; et y furent la III jours, Lo9 ; ils y furent le III jour, 02 ; y furent a XIII jours, Lon, P7, C2, P5 ; ils y furent a XXIII jour, P3, Lyo ; le XII jour, Du2 / et ils. . . jour, om. Bel.

i. quant ils. . . cité om. Du2 / et ceo. . . miracle, om. Du2.

j. del clochier, C2 ; du coté de celle eglise, Du2.

k. senestre partie, P5 / lacune de Du2 jusqu’au val de Josaphat.

1. a XL, Lo5 ; a LX piez, P7, C2 ; a LX toises, om. Lo3, Lo6, Lo9, P3, Bel, Lyo / a LX toises est une eglise, om. 01.

m. qui a LX toises de long, P3, Bel, Lyo.

n. et que... mal, om. Lo6.

o. aucun de ceux qui..., Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; la plus grande partie de ceux..., P5, P12.

p. (foisoun de vin) que... point de vin, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo P12 ; grant foison de vin pur ce que les Sarazins qui tiennent la loy Machomet ne boivent point de vin, Lon.

q. Alchoran, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel / Mesehiaf, Dul ; Messak, Lo6, Lo9 ; Mesahaf, 02, Lon, C2, P3, Lyo ; Melsahas, P7 ; Mesapap, Bel ; Melin, P5 / Hame, P7 ; Hayne, Lon, C2, P3, Lyo ; Hayme, Bel ; Helsna, P5 / (Alkaron) et ly autres. . . ledit livre, om. P12 ; et ledit livre, om. Lo6, Lei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo, P5.

r. qar en cel livre Machomet, om. P5, P12.

s. q’il amoit moult, om. Lo6, P5, P12.

t. et pur ceo... descendet, om. P12.

u. ils dient que les porcs et l’homme sont de une nature, Lo6 et omet la fin de la phrase.

v. et tiennent... mangent, om. P5, P12.

w. en la terre. . . de Egipte, om. P7.

x. point ou poy, Lo7, Lo6, Lo9, 02, P5, P12.

y. labourer P5, P12, Lo6 qui ajoute : en la terre.

z. labourer, Lon ; cultiver, P5, P12 / Noun pas. . . les terres, om. Lo6.

a. Ly roy avoit..., Lo6, Dul, 01, Lei, P12 ; XL, P7 ; IX, Lo3.

b. Michée, P7, C2 ; Michele, P3, Micheel, Bel.

c. HI, P12.

d. HI lieues, Lyo ; H miles, 01.

e. pur aler a Jerusalem, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / et en chemin de Bethléem et de Jerusalem a demi lieue, P12 ; a demi lieue de Jerusalem, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

. f. chapelle, P3, Lyo.

g. de just soun maritz, Lo9, 02 ; d’en costé son mari, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / om. Ph.

h. elle, Lo6, Dul, 01, Lei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

i. reapparust, Ox, Lo5, Lo3, Ol, Lo9, 02, Lyo.

j. reposté pur Herode, 02, Lon, P7, C2, P5 ; reposté et mucée pour Herodes, P3, Bel (par), Lyo / a dimi üeue. . . Jerusalem, om. Ph / as HI roys. . . Herode, om. Ph ; en ceo chemin... Herode, om. P12.

k. En ceo chemin... l’em vait, om. Lo6 / l’em vait en Jerusalem la saincte cité... (phrase du début du chapitre suivant, reprise au début de ce chapitre), Lon, P7, C2.

1. Chapitre composé à partir de Boldensele, c. IV et V (op. cit., p. 240-245) pour le passage sur les Bédouins et pour l’ensemble du chemin de Bersabée à Bethléem. Des compléments sont pris dans Albert d’ Aix ipp. cit., VI, XI) et dans le Speculum Historiale,

I, LXXXVI, pour l’autre nom des Bédouins et pour leur nourriture de poissons rôtis sur des pierres au soleil. Mandeville a aussi fait appel à Eugesippus, et à divers récits de pèle¬ rinage : Jean de Würzbourg, Descriptio Terrae sanctae, éd. T. Tobler, Descriptiones Terrae sanctae ex saec ; VII, IX, XII, XV, repr. Hildesheim, 1974, p. 108-162 ; Burchard de Mont Sion, Peregrinatio, éd. J.C.M. Laurent, Peregrinatores medii aevii quatuor, Leipzig, 1864, et le Pseudo-Odoric, dans la même édition. Enfin l’histoire des Rois mages vient de Petrus Comestor, Historia evangelica, P.L.198, col. 9-614, et le passage sur Mahomet du Tractatus de statu Sarracenorum de Guillaume de Tripoli, éd. H. Prütz, Berlin, 1853, p. 572-598.

2. Jacques de Vérone précise quelles sont ces provisions : «dant eis (peregrinis) cuilibet XIII magnos panes et datillos in magna quantitate, ut non deficient in deserto » (Liber peregrinationis fratris Jacobi da Verona (1335), éd. R. Rôhricht, Revue de l’Orient latin, t. HI, p. 233).

3. Le nom d’Ascoparz est utilisé par Albert d’Aix pour désigner les habitants de l’Ethiopie. Vincent de Beauvais décrit leur coutume de rôtir viandes et poissons au soleil sur les pierres chaudes. Le reste de la description est emprunté à Boldensele.

4. Comme la plupart des étymologies médiévales, celle de Bersabée est fantaisiste, puisque l’épouse d’Urie se nommait Bethsabée (H Samuel, 11, 1-27). Le séjour d’ Abraham est signalé dans la Bible (Gen. 21, 28-34). A l’époque des Croisades, la ville, nommée alors Beit-Jibrîn, fut protégée par une importante forteresse, élevée par le roi Foulque d’Anjou en 1136, et confiée aux Hospitaliers. Une population syro-chrétienne s’y établit. On a retrouvé des restes d’églises près de l’actuel cimetière musulman. Conquise par Saladin en 1187, un instant reprise après 1240, elle tomba aux mains des Mamlûks en 1244. Cf. J. Prawer, Histoire du royaume latin de Jérusalem, Paris, 1971, 2 vol., passim.

5. Le deuil d’Adam à Hébron vient des légendes apocryphes. Il est mentionné semble-t-il pour la première fois en Occident au début du XIIe s. par Eugesippus (Tractatus..., op. cit., col. 991 et 998).

6. Les détails sur Hébron sont empruntés à la Bible : les libertés de la ville, Josué, 20, 1-9 ; son caractère de ville sacerdotale, Josué, 21, 10-11. Mais la mission d’espion¬ nage de Josué se situe à Jéricho (Josué, 2, 1-24).

7. Règnes de David, 2 Samuel, 5, 4-5.

8. Le «haram» de l’époque hérodienne, «d’une admirable beauté» selon le Pèlerin de Bordeaux (333), fut encore embelli par Eudoxie, puis Justinien, qui firent élever au sud de l’enceinte une basilique au quadruple portique (Anonyme de Plaisance, VIe s.). Au moment de la conquête arabe, les Musulmans élevèrent de petits monuments de pierre recouverts de marbre blanc en l’honneur des Patriarches et de leurs épouses. Ces memoria sont signalés par Arculfe (VIIe s.) Les Croisés reconstruisirent la basilique qui fut confiée aux chanoines réguliers de Saint Augustin et Hébron devint le siège de l’évêché de Saint Abraham. Pendant cette période, la grotte fut explorée par le prieur Amoul, qui dit avoir retrouvé les ossements des Patriarches. Repris par Saladin en 1187, le sanctuaire fut embelli par ses soins. Baïbars fit renforcer l’enceinte hérodienne en 1266, et Kala’un compléta la décoration du cénotaphe d’ Abraham vers 1280. En 1331, les murs intérieurs de la mosquée furent revêtus de marbre blanc et un mihrab orné de mosaïques fut creusé dans le mur sud. Cf. Bible et Terre Sainte, n° 80.

9. Qiryat-Arba est donné comme nom d’Hébron en Josué, 14, 13. Le nom signifie ; «ville des quatre», sans doute les quatre clans qui l’habitaient. Arboth a la même signi¬ fication.

10. La visite des trois anges au chêne de Mambré est dans Gen. 18, 1-15.

11. Cette légende, elle aussi venue des apocryphes bibliques, est également trans¬ mise par Eugesippus (op. cit., col. 991).

12. Ce nom de «cambil» se retrouve dans plusieurs traités de médecine du XIVe s. Il désigne une poussière rouge recueillie sur certains arbustes d’Arabie et utilisée contre les maladies de peau (G. Warner, The Buke..., op. cit., note p. 34, 1. 27, p. 176). Eugesippus {op. cit., col. 991) la mentionne, mais seul Jean de Würzbourg dit qu’on la mange, «effoditur et comeditur » {op. cit., c. XXI, p. 177).

13. Cet arbre est mentionné par Flavius Josèphe {Antiquités juives, I, 10). Le nom de «dirp» vient sans doute d’une corruption de «drys», nom sous lequel saint Jérôme désigne le chêne de Mambré. Arculfe est le premier pèlerin à en parler, on le trouve ensuite dans la plupart des récits de pèlerinage. Après la perte de Jérusalem, la légende prend de l’ampleur, dans l’espoir de reconquête de la Terre sainte, elle est liée souvent à l’empereur Frédéric U, cf. M. Letts, Notes and Queries, vol. 191, 13 juillet 1946, p. 7 et Mandeville’s Travels, éd. M. Letts, Londres, 1951, note 3, p. 48-49.

14. Psaume 132 (131), 6.

15. La grotte de la Nativité, objet d’un culte dès le premier siècle de l’ère chré¬ tienne, fut surmontée d’une basilique constantinienne décrite par Ethérie {op. cit., p. 203 et 206). Le pavement en a été en partie retrouvé lors de fouilles en 1932. Justinien fit reconstruire entre 531 et 565 la basilique qui subsiste aujourd’hui, puisque on sait que les Perses la respectèrent, voyant dans les mosaïques des représentations de leurs ancêtres. Les Croisés enserrèrent cette basilique dans un ensemble de constructions, monastère fortifié des chanoines réguliers de Saint Augustin au nord, tour défensive au sud. La restauration intérieure du sanctuaire fut l’œuvre conjointe de Manuel Comnène et de Baudouin HI de Jérusalem, elle porte témoignage des tentatives d’union entre Grecs et Latins qui marquèrent leur règne. Des artistes grecs (Basilius pictor) ou syriens (Ephrem) travaillèrent ensemble et les saints représentés sont d’Orient (Macaire, Sabas, Antoine) comme d’Occident (Cnut de Danemark, Vincent d’Espagne). Cf. l’étude du Père V. Juhasz dans Tierra Santa, 1950, p. 313-318 et 349-353 et E. Hoade, Guide of the Holy Land, Jérusalem, 1973, p. 468-495.

16. Cette légende ne se trouve dans aucune des sources de Mandeville. G. Warner {op. cit., Introd. p. 20, note 1), propose un poème sur la Vierge interpolé dans la Bible versifiée d’Herman de Valenciennes. Il y est dit que Dieu transporte l’Arbre de Vie du Paradis terrestre au jardin d’ Abraham, dont la fille devient enceinte rien qu’en respirant son parfum. Elle est accusée de faute contre la chasteté et mise à l’épreuve du feu. Mais :

«onques n’i ot un sol tison»

«qe fust enpris de vif charbon »

«qe ne fut rose de rosier»

«ou flors de lis et d’aiglantier».

Ce qui renverrait une fois de plus à la France du Nord pour la rédaction du Livre de Mandeville.

17. L’adoration des Mages est un des plus anciens thèmes de l’iconographie chré¬ tienne, à la fois en Orient et en Occident, un des exemples les plus célèbres étant celui de la mosaïque de Saint-Apollinaire-le Neuf à Ravenne. Ils sont représentés aux trois âges de la vie jusqu’au XVe s. où ils symbolisent les trois parties du monde, avec l’appa-

rition du Mage noir. Cf. J. Dévissé et M. Mollat, La Représentation du noir dans l’art occidental, Fribourg, 1979, t. H. Le culte des Rois mages se développa en Occident au XIIe s. quand leurs reliques parvinrent à Cologne (1164). Quelques années après le Livre de Mandeville, Jean de Hildesheim rédigeait la célèbre Historia trium regum (1364). Cf. Die Heiligen Drei Kônige. Darstellung und Verehrung, Cologne, 1982. Ce que dit ici Mandeville est tiré de Y Historia Evangelica de Petrus Comestor (op. cit., c. 8, col. 1542).

18. On sait que saint Jérôme termina sa vie à Bethléem où il acheva son œuvre avant de mourir en 420. Tous les récits de pèlerinage évoquent son souvenir à Bethléem, mais aucun ne fait mention de sa chaire, à l’exception de Burchard de Mont-Sion.

19. Cette légende est racontée pour la première fois par le Pseudo-Odoric (op. cit., c. XL, p. 15). Il ne donne toutefois pas le vocable de l’église.

20. Ce passage sur Mahomet provient du Tractatus de Guillaume de Tripoli (op. cit., c. HI, p. 577). Les deux autres noms du Coran sont arabes, «Meshaf», Mashaf, le livre, et «Harme», Horme, saint.

21. Psaume 7, 17.

22. Les épouses et concubines de David sont données dans la Bible, I Samuel, 18, 20-27 et II Samuel, 3,15, mais leur nombre n’est pas précisé.

23. La distance réelle de Jérusalem à Bethléem est de 15 km. Mandeville suit ici Boldensele qui parle de 4 milles (op. cit., p. 246). Des monastères byzantins s’étaient établis dès le Ve s. sur l’emplacement présumé du Champ des Pasteurs.

24. La tombe de Rachel est signalée dès les plus anciens récits de pèlerinage (Pèlerin de Bordeaux, 333).

25. Mat., 2, 1-12.

a. de Melchisedech... a temps, om. P5.

b. Jherusalem, Lo6, P 12.

c. Jerusalem, Loi, Lei, P7 / Jerosolimie. . . appellé, om. Lei, P 12.

d. Et puis Salomon. . . mes (Jerusalem), om. Lyo. / la terre du Surie, Loi / de Sirie. . . en terre (de Judee), om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5 / la terre de Maritanie, om. P12.

e. Jude, Dul ; Ynde, ou Yndee, Lo7, Lo6, Loi, Lei, Lo9, 02, P12.

f. Caldee, Lo6.

g. Grant mer... mer (de Cippre), om. Lon, P7 ; en la grant mer d’Egypte, P12 ; et ou royaulme de Cippre, Lyo.

h. en païs entour Jerusalem. En Jerusalem sont..., Lei, Lon.

i. VII, Dul, 01 ; pluseurs citez, P3, Bel, Lyo / cestez, om. Lon, P7, C2, P5.

j. Lo7 omet Bersabee ; Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, omettent Ascalon, Jaffa et Ramatha / Jericho a II lieues, Loi, a VH lieues, P3 ; Jaffa a XVII lieues, Lo6 ; Bersabee a XX lieues, P12.

k. et a II lieues de Bethleem, om. Lo6, Lo9, Bel.

1. trespasser, Lon, P7, C2.

m. en l’église, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; en l’estât, P7, C2.

n. Et a II lieues... a regarder, om. P12 / Et tout le remenant qui estoit peintes est ousté et fet blanche, add. Lo6.

o. de mains ennemis tenu et de maintes nacions, Lon, C2, P3, Lyo ; nacions diverses, C2, Lyo ; de mains ennemis nassions diverses, P7.

p. qar le pais... naciouns, om. PI 2.

q. des Parens, P7 ; des Présens, P5 / des Metodiens, Bel, Lyo ; des Medains, om. P3 / des Tartariens, om. Lo9, 02, P7, C2, Bel, Lyo.

r. nacions, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; et de moutz... gentz, om. P12.

s. gens, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5.

t. soient christiens... celle terre, om. P7.

u. Vin xx, Ph ; VI** Lo3, P7, C2, P12.

v. Et ore... si Dieu plest, déplacé par Lo6 après le passage sur saint Karitot.

w. vers... north, om. P12 ; ou de north, om. 02 / ou il a une eglise, add. P7, C2.

x. enmuré, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, P5, PI 2 ; celle eglise est dedeinz la cité, Lo6.

y. rouge, 01 ; couverte, P7, C2, P12.

z. coverte entour, om. Lei, C2 ; et entour est forte, P7 / vers la partie de bise. . . de plom, om. Lyo / et coverte. . . plom, om. P12.

a. y a moult bele tour, om. Lei ; et forte, om. P5 ; pur pendre cloches, om. Lon, P7, C2 ; et un pont clos, P3, Bel ; et on pour clos dedeans, Lyo.

b. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

c. fait noblement de feuilles d’or, P3, Bel, Lyo ; fait de pierres et paint d’or et d’ar¬ gent, P12.

d. eglise, Lo6, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; a la destre partie, om. Lei.

e. et de large... piez, om. Ox, P7.

f. VI,P7 ;Xn,P12.

g. ou piece, om. P3, Bel ; ou piece ou poudre, om. P12 ; et de la poudre ou piece, Ol.

h. et baiser, om. Lei ; (et baiser) mes. . . toucher, om. P5.

i. (d’un homme) y ad... d’un homme, om. Loi.

j. enluminée d’une lampe qui pend..., P12.

k. fault et esteint, P3, Bel.

1. resuscita, P 12.

m. clore, Lo9, 02 ; cloistre, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; corps, P12.

n. arche, P12.

o. medlez ovesqez. En ascuns üeux celle roche..., Lo6, Lyo, P12.

p. Golgatha, Lei, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Lyo ; Golgotha, Bel.

q. La degouteit. . . Galgatha, om. 02 ; La degouteit. . . et (la), om. Lo6.

r. pardonnez, P12 ; en ceo... roche, om. P5.

s. corrigé d’après Ny, qui a corrigé le G en B, Lo2 écrit : Guylloun ; Boylon, Lei ;

Boloyon, Lo9 ; Billon, Lo6, P7, C2 / Baladwyne, Lei ; Baldewyn, Lo9 ; Bouvdouin, P3 ;

Baldonius, Lyo ; Baudoin, P5 ; om, P7, P12.

t. fust sacrifiez, Loi ; écrit en ebrieu, P 12. Les citations grecques sont très corrom¬ pues dans la plupart des manuscrits / Fin de lacune de Be3 a «ergasa. »

u. mis a mort des faux juifz, add. Be3 / XXXII aunz, Be3, P12 ; et Hïï mois, P12./

et DI mois d’age et ensy semble qe la prophecie ne fuisse pas voir qe dit. . ., Ph.

v. Gaius, Ox, Lo5, Ph, Dul, 02, Lon, P5, Lyo ; Janus Cesar, Lo9 ; Julius, Lei, P7,

C2, Bel, P12, Be3.

w. (solail) et ainsi sont les prophéties vrayes et accordées (om. le reste), P12 /

solonc l’an de X mois, il avoit XXXin..., P7 ; solonc nostre an..., Ol, Lei, 02, P3, Bel, Lyo ; XXXXn aunz, Be3 / deux mois... de X mois, om. Ph / Et si voil que vous

sachiez. . . et ni mois, om. Lo6.

x. sont Vn, Lo6.

y. m columpnes, Loi, P3 ; IDI piliers, P12, Be3 / nn vesseaux, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, P5.

z. Xm, Lon, P7, C2 ; XL, P12.

a. le sen, om. Lo7, P12 ; la gent, Be3.

b. reposté, Lon, C2, P5 ; reposée, P7 ; reponné, P3 ; muciee, P 12, Be3.

c. par vertu de la vraye croix, P12.

d. DI, 01, Be3.

e. qar... piés, om. Ol.

f. fist faire, Lo6, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3 / l’emperour de Constantinople, Lei.

g. de ce frein et de Dieu principaument, add. Be3 ; Et la vertue de ceste freyn estait que nul soun adversaire ne poroit encountre ly ester qe il ne fusse tantost desconfit en bataille, Lo6.

I h. «et la majour », add. Lo2, Ny, qui omettent «ceo est » ; Asie la moindre (avec un

\ blanc) Turkie, Ox, Lo5 Lo7, Ph, P7 ; Asye la moindre, de Turkie, Du 1 ; la moindre, la

! terre de Turkie, Lo3 ; la moindre et de Turkie, Lo6, Loi, C2 ; les autres manuscrits omet-

tent «et la majour» et portent «ceo est», sauf P12, qui omet la phrase, et Lo8 et Du2 ; (lacune).

i. de Pressye, P5 ; du Manie, Be3.

; j. bien parfond en Egypte, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo / la haute et la basse... Ethiope,

! om. Lon, P7, C2, P5.

k. la majour et la menour, Be3.

1. et paiens, om. Lo6.

m. et gaigna toute la terre. . . celle terre, om. P12 qui écrit : «ceux adversaires c’est assavoir tous les crestiens qui tenoient la terre et a esté perdue. . . ».

n. regaigné par les christiens, Lo6 ; rescousé par devote prière d’eulx o l’aide..., Be3 ; regaigné pour le péché des Sarrazins se Dieu plaist, P12.

o. clore, Lo9, 02 ; cloistre, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; corps, P12.

p. Arimathie, 02, Lon.

q. ceste plate dient les gens della, Lo6.

r. ortoler, Lei ; quant II ly donna cognaoissance par sa débonnaireté pour lui recon¬ forter, add. Be3.

s. avoient un prior lor souverain qui demouroit hors l’eglise, P12.

t. XXmi, P12.

u. Voila, om. Lon, P7, C2, P5.

v. et celle mesme... en la croix, om. P12.

w. mendiens, P7 ; om. P 12.

x. de pain, om. Lon, P7, C2, Bel, Lyo, P5, Be3.

y. et les paroles... rienz, om. Lo3 ; que plusors papes... fait, om. Lei ; le sacre¬

ment. . . additiouns que, om. P7 ; Pater Noster a III oroisons, P12 ; et ascunes autres orai¬

sons, Be3 / qar ils ne scevent... devocioun, om. P12.

z. l’eglise, om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits./ qui est entour l’eglise, Lei.

a. est le val, om. Ph / La cité est devers la partie de orient et dehors..., Be3. / A partir de : «de la cité », reprise de Du2.

b. (val de Josaphat) qui touche. . . de Josaphat, om. Lo5, 01, P5 ; au hors de la cité, om. Lo6, Be3 ; (les murs) de la cité... au hors, om. Lon, P7, C2 ; auxi que... fossé, om. P3, Bel ; de Josaphat... de la cité, om. P12.

c. qe ne peut. . . overte, om. Lo6.

d. entra Nostre Seignour sur un asne, Loi, P12, Du2 ; le jour de Pasques flouries, Bel, P12, Be3.

e. et les portes... Temple, om. Be3 / se ouvraient avant lui, Du2.

f. demourez en dure pierre, Du2.

g. deux pas, P7, C2 ; CC toises, P12 ; deux costés, Du2 ; om. Be3.

h. de seint Johan... Hospitelers, om. P5.

i. dedeinz la maison, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / cel hospital as malades a un palais et devant y a VIXX pilers..., Du2 ; C et XXnn, Lo6 ; IXxx, 02 ; VIII5®, P12 ; VIXXLIIII, Be3.

j. XLim, P5 ; de pierre... LIIII pelers, om., C2, Lyo, P12 / y a VIXX... sanz le nombre. . . la maisoun, om. Ph / hospital, om. P7.

k. (eglise) qui est appellé... autre eglise, om. Ph, P7, P5 / la Grande, om. Lo6.

1. la Latine, P12 ; des Vatins, Lo9, 02 ; des Vertus, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; om. Lei.

m. fut mis en la croix, Lo5, Lo7 / et se tiroient. . . en la croiz, om. P12.

1. Boldensele sert toujours de fil conducteur au récit (op . cit., c. V, p. 247 pour le problème de l’eau à Jérusalem et c. VU, p. 257-264 pour le Saint Sépulcre). D est complété par Eugesippus et par les récits de pèlerinage déjà utilisés, Jean de Würzbourg, le pseudo-Odoric, auxquels s’ajoute le Continuateur de Guillaume de Tyr (R.H.C., Hist. occ., H, p. 489-514). Il est fait aussi appel à nouveau à la Légende Dorée (Invention de la Sainte Croix) et à Petrus Comestor pour l’histoire de saint Karitot et les inscriptions au Calvaire, ainsi qu’à Jacques de Vitry, Historia Hierosolymitana, pour les pays entou¬ rant la Judée et pour la hiérarchie ecclésiastique de l’ancien royaume de Jérusalem.

2. Dès la plus haute Antiquité, Jérusalem a dû faire face au problème de l’eau, comme en témoigne le fameux canal d’Ezéchias, de la source du Gihon à la piscine de Siloé (H Rois, 20, 20). Cette source, et l’eau recueillie dans diverses citernes en ville étant insuffisante, on canalisa, à l’époque hérodienne, l’eau des sources des vallons du sud de la ville, Aïn Atan, Aïn Salah et Aïn Arroub. Des fouilles échelonnées entre 1864 et 1954 ont permis de retrouver trois aqueducs, l’un s’achevant devant la mosquée Al-Aqsa. Tout ce réseau partait des Vasques de Salomon, à 800 m d’altitude, à 12 km au sud de Jérusalem, où étaient aménagés trois barrages-réservoirs en escalier. Cf. K. Kenyon, Archaeology in the Holy Land, Londres, 1960, p. 287-289. Résumé de résultats des fouilles dans Bible et Terre Sainte, n° 101.

3. Ces divers noms de Jérusalem sont donnés par Petrus Comestor, Liber II Regum, c. VH, (op. cit., col. 1329).

4. Après la conquête franque, une hiérarchie ecclésiastique latine fut installée dans le royaume de Jérusalem et dans les autres principautés avec un patriarche latin à Jérusalem et un autre à Antioche. Les évêchés en dépendant furent souvent modifiés en fonction de la nouvelle géographie politique. Cette hiérarchie se maintint, non sans fric¬ tions avec la hiérarchie orthodoxe, jusqu’à la chute d’Acre en 1291. Cette organisation

est donnée par Jacques de Vitry (op. cit., p. 1077). H donne aussi les frontières de la Judée (op. cit., p. 1126).

5. Toutes ces distances sont empruntées au Tractatus d’Eugesippus, mais avec essai de conversion des milles romains (1481 m) en lieues de 2217 m. Ainsi Eugesippus donne 24 milles pour la distance Jérusalem/ Ascalon, Mandeville parle de 17 lieues. De

toutes façons, les erreurs sont assez grandes. Jérusalem/ Ascalon seraient ainsi distantes de 35-36 km, alors que la distance réelle est de 70 km.

6. Le monastère de Saint Chariton était situé à 5 km au sud-ouest de Bethléem. La légende, rapportée par les pèlerins, disait que les moines étaient morts de chagrin lors du décès du saint abbé et que leurs corps étaient demeurés, sans se corrompre, dans la posture où ils se trouvaient alors. Selon Ludolph de Sudheim (1350) (op. cit., p. 93), le monastère avait été détruit. Un tableau gardait-il le souvenir du prodige ?

7. Ce récapitulatif historique semble un passage original. Le calcul des Vüxxans est fait à partir de la prise de Jérusalem par Saladin (1187). La chute d’Acre (1291) conduirait à 1431, un siècle après la rédaction du Livre de Mandeville.

8. Les premières constructions sur la colline du Golgotha datent du règne de Constantin. Elles comportaient une rotonde, V Anastasis, un atrium et une basilique. L' Anastasis resta ouverte en son centre jusqu’en 1810 où l’on monta une couverture de

bois remplacée en 1868 par une coupole. L’incendie allumé par les Perses en 614, puis les destructions du calife Hakim en 1009 ruinèrent en grande partie les monuments constantiniens. Les Croisés rebâtirent une nouvelle basilique, servant de chœur à Y Anastasis restaurée, consacrée en 1149. La disposition des üeux n’a guère changé

depuis, seul le clocher a perdu un étage en 1719 et le Sépulcre a été enfermé au XIXe s. dans un nouvel édicule rectangulaire remplaçant l’ancien en forme de tourelle. On montre toujours la pierre du tombeau, sur laquelle se serait assis l’Ange le matin de Pâques. De façon générale, on pourra se reporter, pour les monuments de Jérusalem à N. Avigad, Discovering Jerusalem, New York, 1983.

9. Le «miracle» de la lampe était un des temps forts de la liturgie byzantine au Saint Sépulcre. Comme le raconte Foucher de Chartres, contredisant Matthieu d’Edesse (Historia Hierosolymitana, éd. H. Hagenmeyer, p. 831-837), les Latins eurent quelque mal à se l’approprier. Le Continuateur de Guillaume de lÿr le décrit (op. cit., p. 508).

10. On voit toujours dans la chapelle du Calvaire la fente du rocher, produite dit-on par le tremblement de terre qui suivit la mort du Christ, mais c’est le rocher entier, non la fente qui se nomme Golgotha. La légende relative à la tête d’Adam apparut dès le

I IIIe s. ; l’Eglise d’Orient associe très étroitement la Résurrection et la délivrance des Enfers d’Adam et des Patriarches, comme le montrent de nombreuses icônes. De même, le lieu du sacrifice d’ Abraham, le mont Moriyya, fut situé de très bonne heure par la tradition juive à Jérusalem (2 Chron., 3, 1). Les tombeaux des rois francs ont été détruits en 1810 ; Chateaubriand put encore en lire les épitaphes en 1806.

11. H ne reste plus qu’un fragment des mosaïques médiévales qui ornaient la chapelle et représentaient le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, le sacrifice d’ Abraham, la Cène et la Descente de croix. Cf. H. Vincent et F.M. Abel, Jérusalem,

Paris, 1914-1926, t. Il, p. 214 et s. Le texte de la première inscription est dans Petrus Comestor, Historia evangelica (op. cit., col. 1634). La seconde ne se trouve que dans des ouvrages postérieurs à celui de Mandeville. L’a-t-il relevée sur place ?

12. Psaume 95 (94), 10.

13. Boldensele explique ce phénomène par la condensation qui se produit sur le marbre très froid des colonnes. Il dit avoir exprimé son opinion à l’émir de Jérusalem, qui lui en sut gré : «et me ex tunc in singularem amorem et honoris gratitudinem recol¬ legit» (op. cit., p. 263-264).

14. L’histoire de l’invention de la Croix et des clous et du mors forgé pour Constantin se trouve dans la Légende Dorée, fête de l’Invention de la Sainte Croix (op. cit., 1. 1, p. 341-350).

15. Les Vitae patrum, racontant la vie des premiers Pères du désert, furent un ouvrage très répandu, surtout à partir du XIIIe s.

16. Ce n’est qu’a partir du XIIIe s. (Psalter Map) que la cartographie place Jérusalem au centre du monde, mais en 670 on montre déjà au pèlerin Arculfe une lance qui ne fait pas d’ombre à midi. Selon le psaume 74 (73), 12, Dieu a opéré le salut au centre de la terre. Uomphalos est au milieu du chœur, mais aujourd’hui on montre la Pierre de l’Onction à l’entrée de l’église.

17. Depuis le VIIIe s., on vénère sous le nom de Sainte Prison un réduit situé au nord du transept, «vers bise», derrière la galerie byzantine dite Arceaux de la Vierge. La chapelle de l’apparition à Marie Madeleine se trouve au nord du chœur. Ces localisations datent du XIIIe s.

18. La communauté des Chanoines du Saint-Sépulcre fut établie dès 1114 sous le règne de Baudouin Ier, véritable organisateur des structures du royaume de Jérusalem. Les ruines de leur cloître subsistent encore.

19. Cet escalier, que l’on peut encore voir, communiquait avec la chapelle du Calvaire.

20. Ces Indiens sont en réalité des Ethiopiens dont beaucoup de compatriotes venaient en pèlerinage à Jérusalem. Coupés de l’Occident par la conquête arabe, ils sont redécouverts à partir des Croisades. Jacques de Vérone s’étonne de ces hommes grands et noirs, le front marqué au fer rouge d’une croix de quatre doigts de large, qui chantent Alleluia plus de cent fois en une messe (op. cit., p. 191-192). Cf. E. Cerulli, Etiopi in Palestina, storia delle communita etiopica di Gerusalemme, Rome, 1943-1947, 2 vol., vol. I (passim ). Ces Ethiopiens jouèrent-ils un rôle dans la découverte des routes d’Extrême-Orient qu’ils avaient peut-être continué à fréquenter par-delà l’écran musulman ? Cf. M. Mollat, Les Explorateurs du XIIIe au XVIe s., Paris, 1984.

21. Une basilique, construite au nord de la ville par Eudoxie en l’honneur du premier martyr, fut restaurée par les Croisés, mais détruite à l’approche de Saladin en 1187, parce que trop proche des remparts. Les Francs ne laissèrent subsister que «l’as-nerie» voisine dont Saladin fit le Khan el Franj. Cf. B. Meistermann, Guide de Terre sainte, Paris, 1923. Mandeville semble ignorer cette destruction, alors que Boldensele dit avoir vu seulement le lieu où Etienne fut lapidé.

22. La porte Dorée est un édifice byzantin, datant sans doute de la seconde moitié du Ve s. On l’associa à l’entrée du Christ le jour des Rameaux (Mat. 21, 1-10 et autres synoptiques), puis à la mystérieuse porte close d’Ezéchiel qui devait rester fermée puisque le Seigneur était entré par là (Ezéchiel, 44, 1-3). On pensait qu’elle ne s’ouvri¬ rait qu’à la fin du monde.

23. L’Hôpital pour recevoir les pèlerins latins date de l’époque carolingienne. Les frères de l’Hôpital s’y installèrent en 1050 avant de transformer au XIIe s. leur ordre en ordre militaire à l’imitation des Templiers. Sur son emplacement est aujourd’hui le bazar du Maristân.

24. Sainte-Marie-la-Grande, abbaye bénédictine, avait été fondée en 1130 pour recevoir les femmes pèlerines. Une fontaine se trouve sur son emplacement. Sainte-Marie-la-Latine avait été construite en 1014 par les marchands d’ Amalfi, c’était la plus ancienne église de rite latin à Jérusalem. Sur son emplacement se trouve l’église alle¬ mande luthérienne du Saint-Sauveur inaugurée par Guillaume II en 1898.

a. et bien large, om. Lon, P7, C2, Lyo, P5, Du2.

b. grant piece de terre, P7 / nulle habitacioun, P7, C2.

c. en yci lieu, add. Lon ; en icelle, add. Bel, Lyo, P5, Du2.

d. ne coucher, om. Lei, Lo9, 02, Lon, C2, Bel, Lyo, P5, P12, Be3.

e. et autre. . . voloie, om. Lon, P7, C2, P5.

f. a moy lesser entrer et les lieux tous veoir, Lo6, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; lesser veoir entrer toucher tous les lieux, om. le reste, P12 ; et a moy deviser les üeux et, om. Be3 ; les lieux et, om. Lon, C2.

g. entériner, P3, Bel, Lyo, Du2.

h. grantement, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2, Be3.

i. la roiale majesté et dignité, P3, Bel, Lyo, Du2 ; contre le Soudan ou sa ley, Be3 ; ou de sa ley, om. P12.

j. qui (ne Lo3) l’ont deservy, add. Lo3, Lo6, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; deservy devers le Soudan, add. C2 ; et qui le veulent servir, add. P12, Be3.

k. son signet, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 / lequel. . . launce, om. Lo6 / devant eux, om. P12 / lequel... a cel signal, om. Du2.

1. et puis primers les mettent, P5 ; et puis les baisent, om. C2 ; et puis. . . reverence, om. Ox, Loi ; tout enclinantz, om. P 12.

m. en ceste Temple... obeissoient, om. Lei.

n. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

o. le roi de France, add. Lo6.

p. le presence, Ph ; le prepuce Nostre Seignur, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Be3 ; le premice, Lyo ; le nombril, PI 2 ; la prophecie, Du2 / la circoncisioun N.S.J.C. en la chapelle de Ayes, Lo6.

q. a Peytiers et puis a Charres, Ph / et il la porta a Peytiers et puis a Chartres, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; et il la porta a Ayes la Chapelle a VII lieues de Liège, P12 ; a une chapelle a VIII lieues de Liège, Be3 / a Chartres et touteffoiz dit on qu’elle est a Rome a Saint Jehan de Latran, add. Bel / ly Chauves, om. Lo6.

r. Mil VHC aunz, Loi ; Mil CC anz, P3 ; IIe anz, Lon, P7, C2, P12, Be3 ; cent ans, P5.

s. pur ceo... emperour, om. P12.

t. XI mil, Lo3, Loi, Dul, 01, Lo9, 02, Be3 ; XI fois cent mil, Lon, P7, C2, P5 ; XXM Bel ; VIe Lyo.

u. quar il disoit... pur XXX deners, om. Lo3, Lei, P12.

v. et il ferroit. . . un dener, om. P7, C2, Bel, Lyo ; meilleour marchee si porroit, Lo6.

w. VII ans, P7, C2.

x. pur anoier les chrestiens, Lo6 / chrestien et moyne, Lon, P7, C2, P5, P12.

y. rehedifîé, Lo6.

z. une pierre mote, Loi, Lon, P7, C2, Lyo ; une pierre en motte, P3, Bel ; une motte de pierre, P5 ; une terre morte, PI 2 ; un terre motus c’est-a-dire un crolement de terre, Be3.

a. qui abatit tout, P 12.

b. Duk de Troies, Lo6 ; de ceux des prous, Lo9 ; de ceux de Sorois, 02 ; de la nacion de Troies, Be3.

c. maniéré, P7, C2.

d. plusours autres gentz après ceaux de sa loy, Ph ; nulle autre nacioun, Lo6 ; ceux de sa lienage, Loi ; de sa foy, P7 / qar combien... de sa loy, om. P12.

e. environner, Lo3, Loi, P3, Bel, Lyo, Be3 ; om. Lo6, P7, C2.

f. qui grant estoit et loinz, Lei.

g. le noun de Jhesucrist, Be3 ; et appelloit Helaines, Loi / Mes ceo. . . gaires, om.

h. au Saint Sépulcre, P12.

i. nudz piés, C2.

j. pensâmes, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

k. devoions nous qu’il ne dévoient, P7, C2 ; que les Sarrazins, P12 / si en eusmes. . . a coer, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; grant compassion, Loi, Be3.

1. est moult belle maison et noble et ronde, add. P12, Be3.

m. L cubites de large, Loi ; XLmi, C2 ; Lim, P7, P12 ; om. Ox / de haut VH**,

Ox ; CXX, Lo6 ; VI** et V, 02, Lon, Bel, P5, Du2 ; et VI P7, Lyo ; et VII, P12 / et est

couvert de plonc, add. P12 / estage de XXIIII degrez, Lo6, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

n. degrez, Be3.

o. la n’y entroit nully, om. C2 / Tous les verbes de cette phrase sont au présent dans Lei, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2, et au conditionnel dans Lo6.

p. solonc q’ils estoient de valure, Lo6 ; solonc ceo qu’ils sont saige, P7, C2 ; solonc

leur representation, P12.

q. trois, Ph, Lei, Be3.

r. (portes) d’orient... les portes, om. Loi, Be3.

s. Marach, Lo6 ; Morilath, Be3.

t. corrigé d’après Ny ; Lo2 a : «ove».

u. ou l’arche Dieu ovesqes les reliques Titus fist mener..., Lo3, Dul, Lo9, 02 ; ou l’arche Dieu ovesqes les reliques estoient. Titus fist mener a la grand Rome Archa Domini (ou l’arche de Dieu), Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

v. quant il avoit... Juys, om. P12.

w. et de la verge, Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Lo6, Loi Dul, corrigé d’après Ol et les autres manuscrits / Comandementz de la loy, Lon, P7, C2, Lyo, P12 / Aron le prophète, Be3.

x. quant le poeple d’Israël passa, om. P7, C2 / et de celle verge. . . issirent fors, om. Lyo, P5 / quant le people... des mervailles, om. P 12.

y. plein de monnoie et de vestementz et omementz, P7, C2 ; et les omementz, om.

z. table, Ox, Lo3, Lo7, Loi, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, Be3. a. une boeste, 01 ; un boef, Lo9, 02 ; un brief (buef P7, P3) avec XII figures (signes

Bel) des noms N.S. dedens et estoit le brief (buef P3) de jaspe vert, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 / (ovesqes) XII pierres. . . ovesqes, om. Lyo / Vin figures, Lei ; XII figures, Lo9, 02 / dedeinz et le brief de jaspe vert, add. Lyo.

b. un pot d’or, Lyo ; encensoirs d’or et un autre d’or, Be3 / trois leons d’or, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 / VII figures. . . leons d’or, om. Be3 / et HI encensers. . . leons d’or, om. Lo3, Lo6.

c. une table d’or et des trompes, Ph ; il y avoit chérubins d’or, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; figures de chérubins, Lo6 / X palmes, C2 ; XII piés, Bel / le circhol des signes du ciel, Ol ; la charole des signes du ciel, P12 / et XII potz d’or... tabernacle d’or, om. Lei ; et le sercle... d’argent, om. Lo6.

d. VI, P7 ; ung, P12.

e. dormoit Jacob, Ol ; dormi Jacob, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 / roche nommée Bethel, add. P7, C2, P12, Be3.

f. chapelle, Lyo.

g. et descendoit un angel le quel. . ., Lei.

h. ou feurre, Be3.

i. Et sur celle roche. . . Simeon, om. Ph, Lo3, Loi / fist presant a saint Symeon, P7, C2.

j. preschoit... sur celle roche, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

k. absconduz, Lo9 ; reposté, Lon, P7, C2 ; répons, P3, Bel ; resconduz et mucié, Lyo, Du2 ; mucié, P 12, Be3 ; il fit repos, P5.

1. adultéré, Lon, Bel ; adoultoire, P5, P12 / La pardonnoit... avouterie, om. Be3. /

au lieu de «la», Lo6 répète : «sur celle roche» pendant tout le passage.

m. offri primerement Melchisedech, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

Du2, Be3 / Ny a rajouté maladroitement Melchisedech : «la l’en offrit primerement

Melchesedek. »

n. en signe... a venir, om. Lo6.

o. sa priere si h manda par un angel, P7, C2 ; par un angel, om. P12.

p. il fist occire ung chevalier, Lyo.

q. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

r. pour édifier... Salamon, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2. / le

pruz chivaler... Salamon, om. P 12.

s. en cel. . . Bethel, om. Du2 / Be3 a dessiné un cœur à la place du mot.

t. et requist que toute priere justement faite ou dit mont fust essauciée, om. le reste,

u. dessus cel autel un quadran, Lon, P7, C2, P5.

v. un crok, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

w. de ceo Temple. . . de ceo pynnacle, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

x. Et del haut... de Jerusalem, om. P12.

y. Sapience, P7 ; Espacieuse, Bel ; Precieuse, Be3 ; nommée la Belle Porte, add.

z. seint Johan evangeliste passa, Lo9 ; et seint Pierre... seint Pierre, om. Lo3 / passèrent, om. Lo7.

a. Et de cel Temple... Temple Salomon, om. Lo6, Lei, P7, C2, Bel, Lyo.

b. en une grand et beau plain, Loi, Lon, P7, C2 / Et assez près. . . et bien plaine, om.

c. En ceo Temple souloient demourer les chevaliers nommez Templiers mais main¬ tenant il y demeurent clers, P 12.

d. chivalers et clers, Lo3, Be3 / et ou Temple. . . regulers, om. Lo6, Be3 / si que cy. . . regulers, om. P7, C2.

e. en l’anglet, Lon, P3, P5, P12, Du2 ; est languet de la cité et ly bain. . ., P7, C2 ; a VIXX pas de l’angle, Loi.

f. la cloos, Lei / de temple, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

g. de seinte Anne... celle eglise, om. Be3 / la mere N.D., om. P12.

h. qe N.D. fut conceue, Lo6, 02 ; que N.S. nasquit, Be3.

i. en une tombe de pierre, om. P12, Du2.

j. mes seinte Heleine, om. P7.

k. qui avoit une fontaigne, 02 / probatica passiva, P5.

1. XXXn, P3, Bel, Lyo ; XXXVII, Du2.

m. Pren ton lit et t’en va, P12.

n. Pilatus et assez près est la maison, om. Lo6 / tuer les petis enfans, P12.

o. Cis Herodes estoit trop malvais et fist occire sa femme que il amoit trop et pour

le grant amour quant il vist qelle estoit morte il enragea et puis fu gary, PI 2 / grant

piece. . . a luy, om. Lo6.

p. om. Lo2, Ny, rétabli d’après tous autres manuscrits.

q. et puis fist il tuer... avoit de luy, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / et

après. . . q’il avoit de luy, om. P12 qui écrit : «et puis sa propre femme et sa mere. »

r. tuer un fils, P12 / mes son frere morust, Be3.

s. Et quant il vient et approche vers ls soen mort et il senty... eschapper de mort, Lo6 ; vers la fin qu’il fut malade et qu’il vist qu’il ne poait eschapper, il manda tous les

grantz seigneurs del païs et il fist touz les seigneurs. . ., P12 / et eux venus, Lon, P7, C2, Be3 ; assemblés, Lei / il fist touz les greignours, P3 ; il fist touz mectre. . ., P7, C2, P12, Be3.

t. ne ferait el païs point de doel, 01, Lo9, Bel, Du2 ; ne ferait point de doel, Lon, P7, C2, P5, P12, Be3.

u. a ceulx qu’il avoit fait metre en celle tour, Lon, P7, C2, P5.

v. si que tout. . . a sa mort, om. Lo9, Lyo, Du2, Be3 / et si tost que elle l’ aurait fait le pays ferroit..., P3 / si que tout... point plorez, om. P12.

w. ne fist mie, Ox, Loi ; ne fist mye sa testament, Lo6.

x. les grans seigneurs, Lo6, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / de la tour, om. P7, C2, P3 ; de prisoun sans dammage faire, Lo6.

y. et les envoya... maisouns, om. Lo6, P12.

z. et si ne fut mie. . . quidoit estre, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, PI 2, Du2.

a. HI Herodes tous roys l’un après l’autre et furent de grande..., P12, Be3.

b. Cis Herode qui fist occire les Innocens duquel mention est faite..., P 12, Be3.

c. la tête, Lo9, Lon, Du2 ; decoler, P12.

d. Herode Antipape, Loi / Herodez Egripe, P5, Du2.

e. son pere, P3, Lyo.

f. senestre, om. Lo6, P3, PI 2, Du2.

g. devers mydi. . . l’en vait, om. P12 / le mont Sion est l’église. . . est (le mont Sion), om. Lon, P7, C2, P5 / et de celle eglise, om. Bel / VIXX et V pas, P12.

h. om. Lo2, Ny, rétabli d’après Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Loi, Be3 ; abbeïe de chanoignes..., Lo6, 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, P5, Du2 ; belle abbeïe, 02, Lon, P7, C2, Du2.

i. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits / au lieu de «N.D.», «Nostre Seignur», 01.

j. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / quant Joseph... dedeinz, om.

k. vindrent trestoumer, Lon, P7, C2 ; vindrent destoumer quant vint..., P5 ; quant elles vendrent, om. P 12.

1. ou pareis, om. Ph ; un piece de pariet, Loi, Lo9, 02, Du2 ; une piece de perrois, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; une pierre ou mur, P12.

m. la maison Anne. . . et la fust, om. Lo7 ; Et la fust. . . en cel temps, om. Lo6.

n. evesquez des juys ou il fut examiné et la mesmes luy renoia saint Pierre trois foiz, P12 ; renoia deux foiz, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, P5, Du2.

o. en avalant par..., P12 / XXI1II, Lei ; XXXHI, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

p. en quoy il lavoit lor peez, add. Lo6 qui omet la phrase suivante.

q. et unqore. . . sa resurrectioun, om. Ph.

r. (Thomas) l’apostre... seint Thomas, om. P7, C2, PI 2 / al septisme jour, Ox, Ph.

s. creoit fermement seint Thomas en Nostre Seignour, Be3.

t. en celle chapelle... fourme de feu, om. Be3.

u. XL piés, Loi.

v. chapelle, Lo6, Loi, P12.

w. le corps Nostre Seigneur et la Nostre Dame fust quant. . ., Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

x. ploroit moult longuement, om. le reste, PI 2 / «saint Michel», au lieu de saint Pierre, P5.

y. Et la près est le lieu ou Nostre Seigneur fust jugez. . . P12 / de celle chapelle. . . maisoun Caiphas, om. Lo6.

z. a Vf“ pas, Lei, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

a. repost, Lon, P7, C2, P5 ; repondi, P3, Du2 ; mussa, Bel.

b. une cave ou saint Pierre se muça, om. le reste, PI 2 / Au mont Sion furent ense¬ velis... Nostre Seignour, om. Be3.

c. virgine, Lo6.

d. vers le... Josaphat, et : la fust N. S... baptisme, om. P12.

e. les aveugles, Lo9, P3, Bel ; les augres, Lon, P5 ; les anges venir, Lyo.

f. le nome homme..., Loi / la Main, om. P7, C2 / de pierre, om. Ph / Item la est une ymage de pierre que Absalon. . ., P12.

g. Sehor, Lo3 ; de ceux, P7 ; Seour, C2 ; Seur, Lon, Lyo ; Sur, P5 ; Seuphes, P12 ; om. P3.

h. se pendy, non mie celluy, maiz novel getens de la racine, om. le reste, P 12.

i. evesqes des, om. C2, P 12.

j. peccavi tradens sanguinem justum, Lo9 / et disoit... Jacob Alphei, om. P12.

k. Philippe Jacob et Alphei, Lo7 ; Johel Jacob et Alphei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2 ; Pol Jacob et Alphei, Bel.

1. Achedimath, Lo9, C2, P3, Lyo, P5 ; Zacheldomath, P7 ; Celdomath, P12.

m. pur lesqueux... venduz, om. P12.

n. En ceo champ... christiens, om. C2 / des tombes, om. Loi.

o. des habitacles, Lon, P7, C2 ; d’eritaiges, P5 / en quy... hermites, om. P12.

p. a C pas, om. Lo9 / ly charnier seu cimitiere, add. Lyo, Du2 / Et au delà. . . des mors, om. P12 / Dessouz le mont Sion... ossemens des mors, om. Be3.

q. en ung lieu ou. . . Lyo.

r. y ad une bele eglise. . . de la, om. P12 / ou l’arbre. . . eglise aussy, om. Be3.

s. et estoient... et seint Johan, om. Loi, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

t. lequel se movoit, Lo9 ; lequel s’esmut, Lon, P3, Bel ; lequel se meut, Lyo, P5, Du2 ; s’effraint, P7, C2 ; remua, P12.

u. q’il ne... enqore, om. P3, P12 / et estoient ambedeux... unqore, om. Lei.

v. ung heu au chastel. . ., Lyo ; un bel chastel, Loi ; de Enyaus, Lo6 ; de Sarans, Lo9.

w. a II pas, 02 ; a CC toises, P12 / De : «Item a CC pas» jusqu’à : «mont des oliviers», lacune Ny (fol. 40v°), un foüo manquant.

x. les Chans, P3, Lyo ; le champ, P12.

y. qi Cosdroes le roy fist occire, Lon ; Custode ly roy, Lyo / par la volunte divine, om. P12.

z. a demy lieue, 01.

a. mont Yree, P7 / moult bele. . . delicious, om. P12.

b. pelrin qui voient primerement de la endroit la sainte cité de Jerusalem, Lo9, Lon, P7, C2, P5, Du2 ; qui voient primerement la sainte cité de Jerusalem, Loi, 02, P3, Bel, Lyo / Et de celle eglise... cité de Jerusalem, om. Be3.

c. Item ou val de Josaphat en millieu est une petite. . ., P12.

d. ou le ducte Cedron, om. Lo6, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3.

e. ou ly pert unqore en terre la ou Nostre Seignur. . ., Lo9 ; le pié de la tombe, P7, C2 ; ou le pié... ou (N.S.)... , om. Be3

f. qar il fust flagellé, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / qar il fust. . . en plusors lieux, om. Lo6, P12 / flagellé et tormenté, Be3 ; et traveillés, Du2.

g. XXmi, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; XXXim, P5 ; XÜII, P7.

h. LXXm, Lo3, Lo7, Dul, 01, Lei ; LXIIH, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

i. Et la delez... pecchés, om. Loi.

j. rétabli d’après 01, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Be3, Du2.

k. et les murs abatuz et cheux en la vallée, Du2 ; en la vallée et pour ceo est la terre ainsi haute, P3, Bel, Lyo, P5 / et pur ceo... si basse dedeinz terre, om. Be3.

1. Et nientmoinz... ensy creue, om. Du2 ; ensy creuse, C2 ; depuis (que), om. Ox,

m. Et sachez que... sanz nul doute, om. Lo6, P12.

n. qe avoient lor abbé, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; maiz ore n’y a point, add. Lo6.

o. Bethsamaine, Loi / delez la roche, om. Lo6 / qui ad noun Gethsamany, om. P 12.

p. des Jues, Loi.

q. prier, Lo6 ; aourer, P7, P3, Bel, Du2.

r. dessouz, Lo9 / Et en la roche. . . cornent, om. 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

s. s’appuia, Lei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / Et en la roche. . . voleient prendre, om. P12.

t. suoit sanc, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

u. la ville, C2 ; prent son nom, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

v. qui fut..., Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / Cis Josaphat... celle païs, om. P12 ; et fist moult de biens, om. Lo6, P12.

w. le tret d’un arc, om. P12 ; a demi-tret, Du2 / Zacharie le prophète, om. Lo6, Loi / Et assez près de illecqes... ensevelis, om. Be3.

x. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits / à partir de «vallé», reprise de Ny.

y. le tertre, P12.

z. on ne peut veoir, P7 ; ne soit. . . de la cité, om. Be3.

a. et la cité, om. Loi, Du2 ; qui est moult large, P3, Bel ; et la cité... montaigne, om. 01.

b. le jour de l’ Ascensioun, om. Lon, C2, P5.

c. une abbeïe des moynes, Lo6 ; regulers, om. Lei ; et chanoynes regulers, om. Lo9 ; chanoynes religieux, P12.

e. beatitudes, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; VIII, om. P7, C2.

f. en la piere. . . près, om. C2.

g. une pierre, P7 / Marie l’Egipcian, ou Egipcianne, Lo7, Lo6, Lei, Lon, P3, Lyo, P5 ; l’Iegicienne, P7 ; l’Egicienne, C2 ; l’Egipcienne, Bel, Be3, Du2 / et la. . . tombe, om. Be.

h. a III... ark, om. P12.

i. seint Pierre et seint Jehan, Lyo / le jour de Pasques flouries, Lon, C2, P5, P12 / le jour... asnesse, om. P7, Lyo, Be3.

j. chapel, Loi.

k. et fust fait. . . Julien, om. Be3.

1. La ly... Marthe, om. Lo6 ; administroit et servoit, Be3.

m. le ladre, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2, Be3.

n. qui avoit. .. jors, om. Bel, P12 ; III jors, Be3.

o. la belle ante N.S. add. Be3.

p. une lieue loinz, om. Lo9, 02 ; une lieue, om. Lon, avec un espace blanc ; a deux lieues, P7, C2 ; ou milieu, P3, Bel, Lyo, Du2 ; enprès, P5.

q. Item en descendant... Jerusalem, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

r. s’Assomptioun, Lo5, Lo7, Lo3.

s. escript, P7 ; descript, C2 ; si comme... disoit, om. P12.

t. mer de Galilée, PI 2.

u. ou ly Apostres... Galilée, om. P7 / en my voie... Galilée, om. P12.

v. Bethleam, P7 / n’ad que... Jericho, om. 01.

w. prist par commandement de Dieu, om. le reste, P12.

x. sacamor, Lo7 ; sicomor, Dul ; chicamor, C2.

y. De celle cité... gents, om. PI 2.

z. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

a. femme legere et comune, Lo9 ; qui fust. . . commune, om. P12.

b. eschapa sauvement, Loi / deux de soun lignage, om. Lo6, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, Be3.

c. recoilly et retenuz, Lo6 ; et repos, Lon, P3, P5, Du2 ; receu, P12 ; reprins, Be3.

d. et ensy en yssi et prophétisa en disant, PI 2 ; assez messagers, P7 ; mesagers de Israël, Lo6.

e. et il fust de lors prudhomme, Loi ; et lors elle estoit en avaunt tout temps prude-femme, Lo6 / a femme. . . de lors, om. Ox.

f. un moult grant desert, PI 2.

g. vers orient, om. P3, P12.

i. En celle heu a une bele eglise mes elle fust abatue, P12, Be3.

j. gens, P7, C2.

k. pur ceo... converti, om. P12, Be3.

1. grant temps... Abraham, om. Loi, P7.

m. En celle montaigne court, Be3 ; a un petit..., P12, Du2.

n. Helye, Lo7, Ph, P7, C2, P12, Du2 ; Jheremye, Be3.

o. deinz le plain, Lo9 / elle devient douce... plain, om. Loi.

p. De celle montaigne, om. Be3 ; dont j’ay dessouz parlé, om. P7, C2, P12 ; que j’ay dessus dit, Lon / De celle. . . Jordan, om. Lei, Lo9, P5 ; en alant. . . Jordan, om. P12.

q. crioit, tous manuscrits sauf Lo2, Ny, Lo6.

r. est, Lo9, Lon, C2, P3, Bel, P5, Du2, Be3.

s. et delà un lieue plus près, Lei (om. delà), Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

t. Et la. . . prophète, om. P12 ; le prophète, om. Lo6.

1. Mandeville prend toujours Boldensele comme fil conducteur (op. cit., ch. VI et Vin, p. 248-254 et 268-272), en le complétant par les mêmes ouvrages, la Légende Dorée, Eugesippus le Pseudo-Odoric et les récits de pèlerinage. Il fait appel plus fréquemment au Continuateur de Guillaume de Tyr.

2. Ce que les pèlerins appelaient le Temple est en réalité le Dôme du Rocher, édifié en 685 par le calife Abd-al-Malik sur l’emplacement du rocher où on localisait le sacri¬ fice d’ Abraham.

3. Beaucoup de récits de pèlerinage parlent de ces sauf-conduits du sultan qu’il fallait acheter, sauf exception. Boldensele dit que le sultan le lui a offert : «fecit mihi singularem gratiam, Dei favore mediante » {op. cit., ch. IV, p. 229-230). Niccolo da Poggibonsi a payé le sien 20 drachmes d’argent en 1345 (G. Golubovitch, Biblioteca bio-bibliographica francescana, Florence, 1906-1921, t. IV, p. 450-453). Symon Semeonis donne une description du «signet» et des marques de respect qu’il inspire : «Sciendum est quod predictum signum est quedam figura vilissima, que est ad instar digitorum manus, cum arundine et atramanto depicta, quam ipse soldanus semper cum proprio manu depingit... et... omnes Admiraldi... nudatis cervicibus inclinant, ipsum signum reverenter deosculantes, et litteram ipsam extensam quodammodo circa capud et collum in signum obedende volventes sibi imponunt» {Itinerarium Symonis Semeonis, op. cit., p. 96).

4. Ces chanoines sont mentionnés par J. de Würzbourg {op. cit., p. 1078) et par le Continuateur {op. cit., p 498).

5. La légende du transfert du prépuce est dans Eugesippus {op. cit., col. 999) et dans Jean de Würzbourg {op. cit., c. Ill, p. 1 19). La Légende Dorée ne parle que de Charlemagne et dit que le prépuce est maintenant à Rome {op. cit., fête de la Circoncision, 1. 1, p. 1 12-1 13). Mais Mandeville commet une erreur grossière en confon¬ dant Charroux, qui prétendait avoir la relique, et Chartres, erreur que n’a corrigée aucun copiste, sauf celui de Ph.

6. La durée assignée par Mandeville au Temple de Salomon est inexacte, puisque ce Temple fut détruit non par Titus, mais par Nabuchodonosor en 586 av. J.-C. et recons¬ truit après l’exil à Babylone, puis par Hérode vers 70 av. J.-C. Mais la chronologie d’Eusèbe de Césarée traduite par saint Jérôme faisait de la construction du Temple par Salomon la date marquant la fin du quatrième âge du monde, au contraire de la chrono¬ logie d’Isidore de Séville plaçant le quatrième âge du monde du début du règne de David à la captivité de Babylone (cf. B. Guenée, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, 1980, p. 148-154).

7. Cette légende de la vente des juifs par Titus vient de la Légende Dorée, fête de saint Jacques le Mineur {op. cit., 1. 1, p. 340-341), qui parle, d’après Flavius Josèphe, de 97 000 juifs vendus.

8. L’histoire du Temple et de Jérusalem est une reconstitution de Mandeville. Elle comporte de graves erreurs, plaçant le règne de Julien l’Apostat avant celui d’Hadrien et confondant Trajan et Troie {Traianus, Troia).

9. La description de l’intérieur du «Temple» vient de Jean de Würzbourg {op. cit., c. IV, p. 123-127) et du Continuateur {op. cit., p. 509). Mais la «tribune», un ambon construit par les Latins, ne fut restaurée, après la conquête de Saladin, qu’en 1387 et affectée à la lecture du Coran. Il est très peu probable que Mandeville, s’il est allé en Terre sainte, ait pu pénétrer dans le Dôme du Rocher, Boldensele ne le décrit que de l’ex¬ térieur {op. cit., c. VI, p. 248).

10. La première citation est apocryphe, la seconde se trouve en Ezéchiel, 47,1.

11. On a vu que la localisation à Jérusalem du mont Moriyyah, lieu du sacrifice d’ Abraham date du Livre des Chroniques (note 10, ch. 10). Béthel, lieu du songe de Jacob se trouve en réalité à une quinzaine de km au nord de Jérusalem, mais ce nom signifiant «maison de Dieu», la confusion des sites se fit rapidement. L’arche d’ Alliance fut transportée par David de Qiryath-Yéarim à Jérusalem en grande solennité (I Chron. 16).

12. D y a des descriptions de l’Arche d’ Alliance dans I Rois, 8, 1-13 et II Chron., 5, 1-10, mais il y est dit que l’Arche ne contient que les Tables de la Loi. Mandeville a ajouté un certain nombre d’objets, certains d’après l’Epître aux Hébreux (9, 1-5) qui dit que se trouvaient dans l’Arche la manne et la verge d’ Aaron.

13. Genèse, 28, 10-19.

14. Il Samuel, 24, 16. David a irrité le Seigneur en faisant un recensement du peuple ; la scène est située sur l’aire d’Oman le Jébuséen, achetée ensuite par le roi pour y construire le Temple, la localisation est cette fois très précise.

15. Présentation de Jésus au Temple, Luc, 2, 22-28 / Les Evangiles relatent plusieurs prédications de Jésus au Temple, par exemple, Jean, 7, 25-44 / Vendeurs chassés du Temple, Jean 4, 13-17 et synoptiques.

16. Cette légende est donnée dans le Continuateur (p. 509).

17. La vie de la Vierge au Temple est racontée par le Protévangile de Jacques, apocryphe des environs du IIe s.

18. La femme adultère, Jean, 8, 3-1 1 / Circoncision de Jésus, Luc, 2, 21 / Annonce à Zacharie de la naissance de Jean-Baptiste, Luc, 1, 11-17.

19. La rencontre d’ Abraham et de Melchisédech est en Gen. 14, 17-20, mais l’of¬ frande de pain et de vin est faite «en l’honneur du Dieu Très-Haut», et non à Jésus-Christ. Cette offrande est vue dès les premiers temps du christianisme comme une préfi¬ guration de l’Eucharistie et est rappelée au Canon romain de la messe.

20. L’histoire de la construction du Temple et la requête de Salomon sont racontées en I Chron. 22, 7-19 et II Chron. 6, 21-42.

21. Ce cadran solaire est mentionné par Eugesippus (op. cit., col. 1 000) et par J. de Würzbourg (pp. cit., c. IV, p. 123). Les musulmans étaient en avance sur l’Occident pour ce genre de réalisations ; Ibn Battùta décrit la grande horloge de Damas, édifiée sous Nùr al Din Zengi vers 1160, grande arcade encadrant de petites arcades en nombre égal à celui des heures du jour dont un jeu de poids de cuivre faisait ouvrir et fermer les portes à chaque heure (Ibn Battûta, Voyages, trad. C. Defremery et B. R. Sanguinetti, éd. La Découverte, 1982, 1. 1, p. 220).

22. Meurtre de Zacharie, Il Chron., 24, 20-22. Ce Zacharie, prêtre du Temple au IXe s av. J.-C., fut confondu de très bonne heure avec le prophète du même nom, vivant au VIe s. av. J.-C./ tentation du Christ, Mat., 4, 5-6 et Luc, 4, 9-12 / le martyre de saint Jacques est raconté dans la Légende Dorée, fête de saint Jacques le Mineur (op. cit., 1. 1, p. 335-336). Il eut lieu vers l’an 62.

23. Actes des Apôtres, 3,19.

24. Le Temple de Salomon est la mosquée al-Aqsa (la lointaine), construite au VIIIe s. par les califes al-Walid et al-Mahdi. Elle fut reconstruite sur plan basilical au XIIe s. par les rois latins de Jérusalem et transformée à nouveau en mosquée en 1218 après la conquête de Saladin.

25. L’ordre du Temple, fondé par Hugues de Payns en 1 1 19, fut installé à al-Aqsa par les rois de Jérusalem après l’approbation de la règle par le pape en 1 128.

26. Ce «bain» (Continuateur, p. 506) est en réalité une des citernes approvision¬ nant Jérusalem en eau, le Birket Israil.

27. Le «lit Notre-Dame» et la tombe de saint Syméon sont localisés là par Jean de Würzbourg, c. V, p. 130-131 et par le Continuateur, p. 506 et 509.

28. Le Protévangile de Jacques fixe la conception et la nativité de la Vierge dans la maison de Joachim, aux abords du Temple. Une église Sainte-Marie fut construite là au VIe s. Restaurée au IXe s., elle prit le nom de Sainte-Anne. Elle fut agrandie au XIIe s. et un couvent fut construit que Saladin convertit en médersah chaféite.

29. Boldensele dit avoir vu ces tombes dans une crypte, sans donner le nombre de marches à descendre (op. cit., c. VI, p. 251) Mais Mandeville a situé, à tort, la tombe d’Anne à Constantinople (ch. HI, voir note 2).

30. La Piscine Probatique n’est pas dans l’église, mais à proximité. Miracle du paralytique, Jean, 5, 1-9.

31. La maison de Pilate était localisée dans les ruines de 1’ Antonia, proche de la Piscine Probatique. Le plan joint par Marino Sanudo à son Liber secretorum fidelium crucis indique à 1’ Antonia une domus Pilati. Le palais d’Hérode était, lui, à l’ouest de la ville, près de la citadelle. Mais le Pseudo-Odoric mentionne les deux édifices comme proches l’un de l’autre (op. cit., c. XXXÜ-XXXII, p. 152) et des récits de pèlerinage du XVe s. le confirment, par exemple le Voyage de la saincte cyté de Hierusalem, éd. Ch. Schefer, Paris, 1888 : «Derrière ladicte mayson (de Pilate) est l’ostel de Herode» (p. 76).

32. Les détails sur Hérode sont empruntés à la Légende Dorée, fête des Saints Innocents (op. cit. 1. 1, p. 88-92).

33. Cf. Mat., 14, 1-12 et Actes des Apôtres, 12, 1-2.

34. Cette église est mentionnée dans le Pseudo-Odoric (op. cit., c. XIX, p. 150), mais il ne parle pas des reliques qu’elle contient.

35. Cette égüse avait été édifiée par les Géorgiens vers 1070, puis les Arméniens s’y installèrent au XIIe s. Après la réconciliation du catholicos Grégoire Bahlavouni avec l’Eglise romaine au concile de Jérusalem en 1 142, les Arméniens reçurent des marques de faveur des rois francs de Jérusalem, ils purent agrandir l’église où l’on vénérait le chef de saint Jacques, en dépit de l’assertion que son corps se trouvait «cum capite» à Compostelle. Ils firent construire aussi un hospice. Cf. H. Vincent et F.M. Abel, Jérusalem, op. cit., p. 522-23 et 546-47 et Bible et Terre Sainte, n° 98.

36. La «grande église de la Sainte Sion » fut édifiée par le patriarche Jean II de 386 à 417. Elle fut détruite à plusieurs reprises, notamment par les Perses en 614 et par le calife Hakim en 1009. Relevée par les Croisés, elle ne fut pas détruite par Saladin, qui la protégea même d’un mur en 1192, mais en 1244 les Khwarizmiens ruinèrent l’édifice,

seuls subsistèrent deux chapelles superposées et l’oratoire de la Dormition. Mandeville devrait donc parler de l’église au passé. D s’est inspiré du Pseudo-Odoric (op. cit., c. XX, p. 150).

37. Il y avait au mont Sion non des chanoines réguliers, mais des moines lorrains, installés par Godefroy de Bouillon ; le Continuateur parle d’ailleurs d’une «abaïe de moinnes» (op. cit., p. 491-492).

38. Cette légende d’une pierre du Sinaï apportée par les anges vient du Pseudo-Odoric (pp. cit., c. XXI, p. 150).

39. La pierre du Sépulcre est mentionnée par Cyrille de Jérusalem (+386) et par le pèlerin de Plaisance (570). Selon Arculfe (670), on l’avait brisée en deux pour faire deux autels dans le Saint Sépulcre. Ces autels furent détruits au XIIe s. et une des pierres portée au mont Sion.

40. Le palais d’Anne, beau-père du Grand-prêtre Caïphe, était bien sur le mont Sion. C’est le lieu du reniement de Pierre (Jean, 18, 13-27, et synoptiques).

41. La table de la Cène et le bassin du lavement des pieds étaient conservés dans la «grande église», cf. pseudo-Odoric, c. XXH, p. 150, qui ne donne pas le nombre de marches à descendre. Installés au mont Sion dès 1309 et devenus gardiens des sanc¬ tuaires par les accords signés avec le sultan d’Egypte en 1337, les Franciscains restaurè¬ rent le Cénacle.

42. Le sépulcre d’Etienne est localisé là par le Pseudo-Odoric, c. XXH, p. 150. Quant à l’autel Notre-Dame, il est mentionné par le Continuateur, p. 510.

43. Pour les apparitions du Christ et la Pentecôte, Mandeville retourne à Boldensele (op. cit., c. VI, p. 252-253). Cf. Jean, 20, 19-23 et Actes des Apôtres, 2, 1-13.

44. La Citadelle occupait l’emplacement des trois tours du palais d’Hérode le Grand. Elle avait été construite par les Croisés pour servir de résidence au châtelain de Jérusalem. Elle fut restaurée à partir de 1310 par Malik an-Nasir.

45. Le tombeau de David est signalé au mont Sion à partir du Xe s. Un moment localisé à Bethléem, à cause des dires de saint Jérôme, il fut de nouveau situé au mont Sion à partir du xues., Benjamin de Tudèle (1173) raconte comment les juifs l’ont décou¬ vert (cf. Croisades et pèlerinages, Paris, R. Laffont, coll. «Bouquins», 1997, Pèlerinages hébraïques, trad. J. Shatzmiller, p. 1316). En 1334, Isaac ben Chelo se plaint que «les sépultures de la Maison de David qui étaient sur la montagne de Sion ne sont plus aujour¬ d’hui connues ni des juifs, ni des musulmans. » Cf. H. Vincent et F.M. Abel, Jérusalem, op. cit., p. 459-464.

46. Cette légende se trouve dans la Légende Dorée, fête de l’Assomption de la Vierge (op. cit., 1. 1, p. 90). Elle est souvent représentée tant en Occident (bas-reliefs du mur extérieur nord du chœur de Notre-Dame de Paris, par exemple) qu’en Orient (fresques extérieures des monastères peints de Bukovine, par exemple).

47. La maison de Caïphe est située au mont Sion par le Continuateur (op. cit., p. 510) et par plusieurs pèlerins postérieurs (Voyage de la saincte cyté, op. cit., p. 72). Mais, selon le Pseudo-Odoric, là est l’église Saint-Sauveur (op. cit., c. XIX, p. 150).

48. A la veille des Croisades, on situa le repentir de Pierre sur le chemin qui descen¬ dait du Cénacle vers Siloé en longeant le pied des remparts. A droite de ce chemin se trouvait l’ église de Saint-Pierre in Gallicantu (dont Mandeville déforme le nom en «Galilée»), recouvrant une grotte. L’église fut ruinée avant le xrves. et ne subsista plus que la grotte, retrouvée par les fouilles du père G. Durand (cf. H. Vincent et F.M. Abel, Jérusalem, op. cit., p. 504-514). Quant à la résurrection de la jeune fille, seul Eugesippus en parle (op. cit., col. 1000) ; elle a lieu, selon les évangélistes, à Caphamaüm (Mat. 9, 18-27).

49. La piscine de Siloé, due à Ezéchias, fut entourée d’un portique à l’époque héro-dienne. Le miracle de l’aveugle-né est en Jean, 9, 1-12. Le souvenir du supplice d’Isaïe était commémoré à l’angle sud-ouest de cette piscine. Quant à la Main d’ Absalon, urne funéraire d’époque hellénistique tardive, elle fut aussi, dès l’époque juive, considérée comme la sépulture du fils rebelle dont la Bible disait qu’il s’était fait faire de son vivant «la stèle qui se trouve dans la vallée du Roi» (2 Sam., 18,18).

50. Le remords et la pendaison de Judas sont en Mat., 27, 1-10, mais la scène est située dans le Temple. Quant à la maison de Jacques et Philippe, elle n’est mentionnée par aucun pèlerin, mais ils parlent à cet endroit d’une grotte où ces deux apôtres se seraient cachés après la Passion (cf. Jacques de Vérone, Liber peregrinationis, op. cit., p. 199-200). Mandeville s’est-il fié à ses souvenirs ?

51. La sépulture des pèlerins à Haceldama et les ermitages sont mentionnés par Boldensele (op. cit., c. VIII, p ; 269). Le charnier de l’Hôpital dont parle le Continuateur (op. cit., p. 502) était selon lui dans ce même champ.

52. Le monastère géorgien de la Sainte-Croix datait de l’époque justinienne, mais avait été restauré au XIIe s. après les destructions d’al-Hakim. Enlevé aux Géorgiens par Qala’un, il leur avait été rendu en 1306 sur les instances d’Andronic HI (Cantacuzène, PG. 154, col. 1 10 et s.).

53. Depuis le IVe s., le lieu de la Visitation (Luc, 1, 39-56) était situé à AÏn Karim, à 7 km au sud-ouest de Jérusalem. L’église du Ve s. avait été relevée par les Croisés en 1170.

54. La localisation d’Emmaüs est incertaine, les manuscrits de Luc (24, 13-35) hésitant entre 60 et 160 stades. Les Byzantins avaient opté pour Nicopolis (Amwâs) à environ 48 km au nord-ouest de Jérusalem et y avaient construit une basilique. Les Croisés lui préférèrent el-Qubeibé, à environ 9 km au nord-ouest, ce qui correspond mieux au texte de l’évangéliste qui fait revenir les deux disciples le soir même à Jérusalem.

55. Cette légende est dans Eugesippus (op. cit., col. 1002) et dans le Continuateur,

p. 502. Elle conservait le souvenir des persécutions que les chrétiens eurent à subir sous le règne de Khosroès Ier le Grand (531-579).

56. La tombe de Samuel est située au Mont Joie par le Pseudo-Odoric (op. cit.,

c. LXI, p. 156).

57. La légende se trouve dans la légende Dorée, fête de l’Invention de la Sainte Croix (op. cit., 1. 1, p. 342), mais il est dit que le bois fut jeté sur une «pièce d’eau» pour

servir de pont, sans mentionner le Cédron. D’autres récits de pèlerinage parlent de ce bois sur le Cédron (Voyage à la saincte cyté, op. cit., p. 77).

58. L’église Notre-Dame-de-Josaphat fut reconstruite par les Croisés au début du XIIe s. Elle était desservie par des bénédictins, installés par Godeffoi de Bouillon. Elle servit de sépulture princière, notamment pour Mélissende, femme de Foulques d’Anjou. Saladin détruisit l’abbaye, mais laissa intacte l’église (Continuateur , p. 506). Mandeville suit ici Boldensele (op. cit., c. Vin, p. 268), toutefois ce dernier ne parle ni d’un autel consacré à saint Pierre ni d’une fontaine venant d’un fleuve du Paradis. Mandeville pense sans doute à la source du Gihon, voisine de l’église. L’évaluation de l’âge de la Vierge est dans la Légende Dorée , fête de l’Assomption (op. cit., t. H, p. 86).

59. Une basilique byzantine avait été élevée au IVe s. dans le jardin de Gethsémani en mémoire de l’Agonie du Sauveur ; elle était voisine d’une grotte considérée comme le lieu de l’arrestation du Christ (Mat., 26, 36-56 et synoptiques). Ce sanctuaire, en ruines, fut donné par Godefroy de Bouillon aux bénédictins de Notre-Dame-de-Josaphat qui élevèrent une église Saint-Sauveur, puis, grâce aux libéralités de la reine Mélissende, une autre église devant la grotte. Peu à peu, on assiste à un renversement des localisations, la grotte est le lieu de l’Agonie, le jardin, celui de l’arrestation. Ces deux édifices furent saccagés en 1187. Boldensele ne parle que de «lieux» (op. cit., c. VUI, p. 269-270).

60. L’histoire de Josaphat est longuement racontée dans la Légende Dorée, fête des saints Barlaam et Josaphat (op. cit., 1. 1, p. 410-423). Mais la tombe en question est celle du roi de Juda, Josaphat (870-846 av. J.-C.).

61. Cette église est mentionnée par le Continuateur, p. 511.

62. Ascension, Actes des Apôtres, 1, 6-11. Sur le mont des Oliviers une église de plan octogonal, ouverte en son centre, avait été élevée dès le IVe s. Détruite en 614, puis à nouveau en 1009, elle fut réédifiée sur le même plan par les Croisés. Au centre, une tourelle de marbre blanc protégeait l’empreinte des pieds du Christ. Elle fut partielle¬ ment détruite par Saladin, puis transformée en mosquée. L’empreinte du pied gauche, découpée dans le roc, fut transportée à la mosquée al-Aqsa. Cf. H. Vincent et F.M. Abel, Jérusalem, op. cit., p. 400-408.

63. Les Béatitudes et le Pater furent prononcés dans la région de Tibériade (Mat. 5, 1-12 et 6, 7-13). Mais, à partir de la fin du XIIIe s., les relations avec la Galilée deve¬ nant difficiles, beaucoup de souvenirs évangéliques furent regroupés à Jérusalem. Quant à la chapelle, elle était dédiée en réalité à sainte Pélagie, une martyre du IVe s. (Pseudo-Odoric, op. cit., c. XXV, p. 151). La mémoire de Mandeville lui a-t-elle fait défaut ?

64. Mat., 21, 1-11.

65. La légende de saint Julien, assimilé à Simon le Lépreux, se trouve dans la Légende Dorée, fête de saint Julien (op. cit., 1. 1, p. 168-173).

66. Béthanie est à 6 km de Jérusalem ; la distance d’une lieue est celle du Continuateur (p. 511). Les souvenirs évangéliques sont en Jean, 11, 1-44 (résurrection de Lazare) et Jean 12, 1-11 (onction de Béthanie). La pécheresse pardonnée, qui oint aussi les pieds du Christ (Luc, 7, 36-50) n’est sans doute pas Marie-Madeleine, mais la confusion entre les deux était courante.

67. Les légendes relatant la fin de la vie de la Vierge viennent du Transitus beatae Mariae , texte apocryphe des environs du IVe s. et sont reprises dans la Légende Dorée (op. cit., t. II, p. 86-92). Quant à la croyance que le Christ présidera au Jugement au mont des Oliviers, elle ne repose sur aucun texte évangélique.

68. Mat., 28, 1-8. Il y est question de la Galilée, non d’une colline de Jérusalem, mais la localisation a été changée pour les raisons données plus haut (note 63).

69. La distance vient d’Eugesippus ; la distance réelle est d’environ 38 km par la route, mais il y a des chemins plus courts par la montagne. La prise de Jéricho par Josué est racontée dans Josué, 6, 1-21 ; l’histoire de Rahab, dans Josué, 2, 1-21 et 6, 22-26 et le nom de son mari se trouve dans Mat., 1, 4-5.

70. Le monastère de la Quarantaine est à environ 4 km à l’ouest de Jéricho. C’est là que l’on situait, depuis le IVe s., la haute montagne sur laquelle Satan emmena le Christ lors de la tentation au désert (Mat., 4, 8-10).

71. Selon Boldensele (op. cit., c. VÜI, p. 272), ce «Jardin d’ Abraham» fait allusion au séjour d’ Abraham et de Loth dans la plaine du Jourdain «partout irriguée comme le jardin de Yahvé» (Gen. 13, 10). L’eau assainie par Elisée est dans 2 Rois, 2, 19-22.

72. Guérison de l’aveugle de Jéricho, Mat., 20, 29-34, et synoptiques. Baptême du Christ, Mat., 3, 13-17, et synoptiques. Le monastère Saint-Jean était à l’embouchure du Wadi Qelt, dans le ravin duquel se trouve encore le monastère Saint-Georges-Koziba. De nombreux monastères et ermitages s’établirent à partir du IVe s. dans le désert de Judée, comme dans un lieu privilégié pour la lutte avec le démon (cf. Bible et Terre Sainte, n° 127). Quant à la maison de Jérémie, on n’en trouve nulle part mention. Le Pseudo-Odoric dit que l’abbé Zozime demeura longtemps dans ce désert. Y a-t-il une fois de plus confusion de la part de Mandeville, ou défaut de mémoire ?

a. alkan, Lo9 ; alkaram, P7, C2, Lyo ; alkoran, 02, Lon, P5 ; alkotan, P3, Bel ; albastre, Be3.

b. Dangadide, Dul ; Engandi, Loi ; Dangeda, P7 ; Dagedda, C2 / et de cel mer est Jericho et la terre Dargega, Be3.

c. ung califfres, P12, Be3 / fist arrachier de terre, Du2.

d. la soloit... vines d’Engaddy, om. P7, C2.

e. si come... d’ Arrabe, om. P12.

f. habitant, P5.

g. amena Beloth le fils Boor ovesques Balaam le prestre, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 /et pur maldire, om. Ph / Sur ce mont... de Israël, om. PI 2 / le people de Jerusalem, Lo7.

h. et dure cel mer. . . Arabe, om. P12 / de Jherico, Be3 ; jusques a Drabo, Lo9.

i. la mer change, Lo6 ; sa colour, om. C2.

j. et jecte fors... cousteez, om. Be3.

k. y ad CC stadies. Cel mer, om. Bel.

1. VIIIXX, Dul ; IIIIXX Lo7 ; DLX, Loi ; VI CIIIIXX, 02 ; C IIIIXX, Lo3, Lon, P7, C2, P5 ; ïPmi™, P3, Du2 ; HH**, Bel.

m. CVI, C2 ; C, P3, Bel, Lyo, Du2.

n. ele ne reçoit point ne homme ne buef, Lon, P7, P5 ; elle ne bruit point car c’est un lac ou ne homme..., Be3 / et n’y porroit mourir homme ne beste ne ne meffait a nulluy qui ait vie, P12.

o. que homme... dedeins, om. Du2 / qui avoient deservy... demorroient, om. P5 / demorroient dedens, Lo9, 02, P7, C2, Lyo, Du2.

p. ne nul. . . de eawe, om. Lo6 / qar elle ne retient. . . de eawe, om. P12.

q. il venroit, Lo6, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

r. Et auxi... contre nature, om. Ox, Lo6, 02, P7, C2 ; contre nature, om. Be3.

s. le pays et la terre, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; les citez ovesqes tut le pays,

t. le lac d’Affrique, P3, Bel ; le flun d’enfem, Lei / Ascuns appellent... et puante, om. P12.

u. par vengeaunce, Lo6 ; par courroux, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 / fondirent

Sodome..., P12.

v. lesqueux V citez estoient destruitez en cele mer mort pur le pecché. . ., Lo6 ; pur lour péché, P12 ; qui en elles regnoit, om. Lo6, 02 ; quant elle regnoit, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; de ce quoi ils estoit touz sodomites et que ce péché regnoit en elles, Be3.

w. Mes Segor... paisible, om. P12.

x. et engendra Moab... ovesqes elles, om. Ph, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

y. enyvrez de ses filles pur ce qu’elles cuidoient que Dieu eust destruit tout le monde ensy corne il avoit les citez et pur ceo voloient coucher ovesqes lui pur avoir lignée, P12, om le reste / si que le mounde fiist ariere poeplié... Ydumea, om. Be3.

z. ou elle est en signe tout droit come une roche de sale blanc, Lo6 et placé après «abisme » / corne une pierre du ciel, Lon, P5, Lyo, Du2.

a. Cis Loth son filz avoit frere a Ahabraham, P7.

b. om. Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Dul ; rétabli d’après tous autres manuscrits, sauf Bel(autre rédaction) : «Et Ismaël estait ja fils d’une autre femme et avoit ja XIII anz quant Abraham l’avoit ja engendré en Agar» / Cis Loth. . . XIII aunz d’age, om. Be3 / avoit IIIIXX X aunz. . . XIIII aunz, om. Loi / qe il avoit engendré, om. Lo6 / qui avoit XXXIII, P7.

c. les Juys q’ount escript... les Sarazins q’ount escript, Lo9 / Ysaak... estraitz de, om. P3, Bel, Lyo ; de la lignée de Ysamël, Lo6, Lei, 02, P7, C2, P3, Bel / purquoy les juys. . . a Xni aunz d’age, om. Du2.

d. Dedeins la mer Morte chiet le flun Jordan et la se part, P7, C2.

e. la mer de Laboth, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, P5 ; la rivere de Loth, Loi ; la mer de Loch, P7, C2 / et la se piert. . . flum Jordan, om. Be3.

f. ne moult parfonde, add. P 12, Be3.

g. Jourdain, P7, C2.

h. et en ceste manere il est appelé le flum Jordan, add. Lo6.

i. passe homme, add. Lo6 / par l’arche, Lon, P3, P5, Du2 ; par Barche, Lyo.

j. le mer de Cabure, P7 ; Tabirie, C2 ; Tabore, Lyo.

k. et par les montaignes, Lo6.

1. et vient des montaignes, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 / de Liban, om. Lei / de Gelboé... les montaignes, om. P7.

m. Pharon, Dul, Loi, P7 ; Phaaron, Lo6 ; Pharaon, Ox, 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, P5, Du2 ; Pharion, Lyo ; jusques au dessus de Pharaon, Bel ; tout de bout jusqes as montaignes du desert de Pharaon, Du2.

n. de Venyse, Lo6 ; de Phisinie, Du2 ; de Femenie, Be3.

o. arbres de couldre, P7, C2 ; moult beaux, add. Lon, P7, C2, P5.

p. cheval, Du2.

q. la tierre de Galilée, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / ce flum... de Betron, om. P12.

r. terre, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2 ; court longuement dessous tierre jusques a..., P12.

s. en tournant, C2 ; en françois, P12.

t. por ceo... plain, om. Lo6, P12 / en ceo plain, om. Lyo, Du2.

u. le temple Job, Loi, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / en ceo plain ou flum Jordan, P12 / Ce flum Jordan départe. . . tombe Job, om. Be3.

v. ferirent, C2 ; et y mettoient. . . retraite, om. Be3.

w. Naaman Syru, Lei ; Marnes, C2.

x. leprouz, Lo6 ; leprouz videlicet mesel, Lo9.

y. ou Dieu fuist baptizé, add. Lo3 ; Jordan... ou y, om. P12.

z. et assez près... et prist, om. P12 / Item outre le flum Jordan est la valée de Mambré molt beal valée, add. Lo6, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; Item oultre le flum Jordan molt beal, Du2.

a. a deux lieues loing vers Galilée, Lo7, Lo3, Lo6, Dul, 01, Lei, Lo9 ; loing de Galilée vers Galilée, Lon, C2, Lyo ; de loing de Galilée, P7, Bel ; a deux lieues, om. P12.

b. le plain de païs, Lo5, Lo9 ; tous les plains des pays, Lon ; tous les plains pays, P7 Bel ; le plain du païs, C2, P12 ; tous les plains, P5 ; toutes les joyes du mounde, Lo6.

c. Lo9 donne d’abord la citation latine et ajoute : «c’est a dire en franceys. . . » ; 02 commence par la citations française et ajoute : «c’est a dire en latin. . . » et donne la cita¬ tion latine.

d. des marches, om. Lo6, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / vers orient... de promissioun, om. P12.

e. Royalment, Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Loi, Lo6, Dul, 01. Les autres manuscrits portent Royalmont. / P12 rédige autrement la phrase : «un chastel... qui est au Soudan a nom Bame c’est a dire Royalmont. »

f. qui avoit... celle tierre, om. P12, Du2 / roy de France Valdalorim, P12.

g. ni, om. Lo2, Ny ; rétabli d’après tous autres manuscrits / et jusques la... province, om. Loi.

h. Sophim, Lo6, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

i. Olfram, Lon, C2 ; de Effraym ou de Elicane ou Anne..., Loi / ou Elcana... le prophète, om. Lyo.

j. VI prophète, Lo6 qui omet la fin de la phrase.

k. de Galilée. . . et puis vait homme, om. P12 qui écrit : «par la province de Galilée et par Silo. »

1. dessouz... prophète, om. P12.

m. de bon sacrifice, P12.

n. et la. . . voutz, om. P12.

o. l’annonciacioun, Loi / premièrement, add. Lon.

p. et ly mounstre le fet du sacrement, Lo6 ; et du saint sacrement, Lon ; mistere om. . P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

q. Rama Benjamin, Lo9, Lon, P3, Bel, Lyo, Du2 / Et assez près... enparle, om.

r. Sichar ce est en la province des Sarazins, P12.

s. une bonne cité, Lo6, Ol, Lei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / mult bele valée... une (bele), om. P 12.

t. Neople, Ox, Lo6, Lei, Lo9 ; Nopole, Lon, Du2 ; Naple, Bel.

u. pardonna les péchés, Lei.

v. Et soloit. . . abatue, placé après «province des Samaritanz » par Lo9, 02, Lon, P7,

C2, P3, Bel, Lyo, P7, Du2 ; om. P12.

w. deux veals d’argent et deorer, Lo6 ; veaux, après correction, Lon, P3 ; deux

vesseux Loi, 02, Bel, Lyo, Du2 / et mist a l’un nom Adam, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo,

P5, P12, Du2 ; (Adax, P3 ; Ador, Lyo, Adar, Du2) / l’autre Bethléem, Lo6 ; Bochel, C2 ; Abel, P12 / Tout le passage depuis : «Environ le flam Jordan» jusqu’à : «Bethel» est omis par Be3.

y. Bizeneole, Be3.

z. Et a une lieue de Sichar. . . appellee, om. P12.

a. le temple, Ox ; le sépulcre, P12.

b. apportèrent ses os en Egipte, om. le reste, P12.

c. Et assez près... devocioun, om. Be3.

d. om. Lo2, Ny, rétabli d’après tous autres manuscrits.

e. Garazin, 01, Lei ; Garizim, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; Gazorim, 02 ; Galesin, Be3.

f. les Sarazins, 02, C2, P12, Be3.

g. Jacob, Lyo, Du2.

h. vendissent en Egipte, add. Lo6 / avant... vendissent, om. PI 2.

i. maintenant, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

j. maistre cité, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; principale, P12.

k. XII tribuz, Lo6, Du2 ; lignies, P12 / fust ly sieges... la (fiist), om. Be3 / mes la cité... soloit estre, om. P12.

1. Abdon, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Be3, Du2.

m. Macherem, Loi ; Macheron, Lo8, Lei, Bel ; Materin, Lon, P 12, Be3 ; Machemin, P7 ; Malchonim, C2, Lyo.

n. et ensevely, om. Lei / et fust translaté, om. P12.

o. l’Apostolle, P7, C2.

p. de arder (après grattage) ses ossements et gardier (barré) qar il estoit..., Lo8.

q. Cede, P7, Bel ; Secle, Lyo ; Cercle, P5.

r. porter ovesqes elle entre les monts jusqes a la cité de Sebaste et la fait homme grant solempnité et grant feste en cel..., Lo6 ; entre les monts et la a Sebaste..., Lo9 ; Lo8, Lei, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 ont compris de même : «grant feste a Sebaste. En cel lieu. . . » / oultre les monts, Lon.

s. la devantraine, 01 ; l’autre partie, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2 / machouers desuz, Lo8, Lei ; dessouz, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12, Du2.

t. est a Rome... et (est), om. Lo6.

u. ensy que demoere ars, Lei ; ensy demoere corne il fust ars, Lo9 ; ensy come il demora quant le corps fut ars, Lon, P7, C2, P5, P12 ; ensy q’il demoure ars, 02, Du2 ; ensy comme ilz demourent ars, P3, Bel, Lyo.

v. magesté, Lo6.

w. et unqore y piert. . . de cendres, om. Lo6.

x. Gennes, Lon, P7, C2, Bel, P5, P12.

y. et en font... feste, om. P5.

z. Anaas, Lo8 ; Amiens, 01, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12, Be3, Du2 ; Amyas en Picardie. Mez il n’est mye ensi, mez il est ben fait pur ly honorer en toutz lieux, Lo6.

a. in foiz, Du2 / une novelle foiz l’an change sa colour en pluseurs maniérés, P12.

b. neire, Lo9.

c. de Joël le prophète, Lo6 ; Jol, Ox, Lo5, Lo7, Dul ; Job, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3, Du2.

d. totdiz, Lo9, 02 ; tousjours, Lon, Lyo, P12, Du2.

e. paiens et Samaritanz, Ny / De celle cité de Sebaste... Samaritain, om. P7, C2 / Item veuilliez savoir que ceulx qui sont de ces parties c’est assavoir de la Terre de promission croient bien en un seul Dieu, add. P7 ; les Sarrazins croient. . ., Lyo, Du2 ; et y a des chrestiens qui croient. . ., Be3.

f. Dieu, add. C2, Du2 ; qui créa ciel et terre et tout créé, Lo9.

g. et croient la Bible, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; et usent les livres Moyse, P12 ; le livre Moyse et le sautier, Be3.

h. les plus amés... et (ount), om. P12.

i. dignifié habitz, Lon ; different, P7, C2 ; des guises habitz, P3, Lyo, P5, Du2 ; deffïgurés, Bel ; divers heritages, Loi.

j. om Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

k. Et ount divers... drap jaune, om. Lo6.

1. om. Lo2, Ny, rétabli d’après tous autres manuscrits.

m. si corne... christiens, om. Lo6, P12.

n. les lettres des juys qui la et autre part demeurent, 01, Lei, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2 ; les lettres des chrestians et des juifs quelles elles sont avecques leurs noms qui sont escrips par dessous, Be3 / ni alphabet, ni phrase introductive dans Lo6, Lo8, 02, Bel, P12.

1. Tout ce qui concerne la mer Morte ne vient pas de Boldensele, que son guide a refusé de conduire là, mais de Thietmar (op. cit., c. XII puis XI) avec appel à Eugesippus (op. cit., col. 992) pour l’alun et le mont Seyr, à Isidore de Séville (Etymologies , XIII, 19) pour les dimensions de la mer et à Flavius Josèphe (De bello judaico, IV, 8, 2-4) pour les changements de couleur de la terre et pour les ruines visibles sous l’eau. Les souve¬ nirs bibliques viennent de Boldensele (op. cit., c. VIE, p. 273). La vallée du Jourdain, la Galilée, la Samarie et les Samaritains sont décrits d’après Boldensele (op. cit., c. IX, p. 275-279) avec appel à Eugesippus (op. cit., col. 994, plaine de Meldan ; 1003, mont de la Tentation ; et 997, Veau d’or) ; au pseudo-Odoric (op. cit., c. XIV) pour les distances et à Jacques de Vitry (Hist, hieros., op. cit., p. 1098) pour la fontaine changeant de couleur.

2. Mandeville ajoute l’article arabe al au catranus donné par Eugesippus. C’est le mot arabe katrân d’où vient le français «goudron».

3. La légende, racontée à partir du XIIe s. dans les récits de pèlerinage, visait à donner l’exclusivité de la production du baume au jardin du Caire, alors que le baumier croît naturellement dans tout le Proche-Orient.

4. L’histoire de Balaam et de Balaq, fils de Béor, est racontée en Nombres, 22-24. Elle semble peu familière aux copistes, au vu des erreurs de lecture et de compréhension du texte à cet endroit.

5. Zoara est un autre nom de Segor où Loth se serait réfugié après la destruction de Sodome.

6. Ces dimensions équivalent à 107, 3 km et 27, 7 km ; les dimensions réelles sont 76 km sur 17.

7. La légende remonte à Flavius Josèphe, mais on la trouve aussi dans Y Historia scholastica de Pierre le Mangeur (Genèse, 53, P.L.198, col. 1100).

8. Genèse. 19, 1-29.

9. Genèse, 19, 30-38. L’excuse de l’inceste est dans Pierre le Mangeur, (op. cit., c. 54, col. 1102).

10. Le pays de Seyr est cité en Genèse, 14, 6 comme un pays de montagnes vers le désert ; Jacob a vaincu ses habitants, les Edomites, dont les Iduméens sont une branche.

11. Genèse, 19, 26.

12. Genèse, 11, 24-31, mais avec une erreur, seule Milka est dite sœur de Loth.

13. Genèse, 16 et 17, 23-26.

14. Mandeville a déjà mentionné ce monastère (ch. XI, voir note 72, p. 224).

15. Genèse, 32, 23-24.

16. Le cours du Jourdain est décrit d’après Eugesippus (op. cit., col. 994) qui donne l’étymologie fantaisiste reprise ensuite par tous les récits de pèlerinage et parle du cours souterrain de la branche Dan. Dans la plaine du wâdi al-Meldan, sur la route de La Mecque, se tenaient des foires annuelles qui duraient dix jours.

17. La tombe de Job «pyramis Job» est dans Eugesippus (op. cit., col. 994). La Bible ne dit rien sur cette sépulture mais, à en croire Jean Chrysostome, un culte de Job s’était établi très anciennement dans le nord-ouest de l’Arabie, à proximité d’Edom. Ethérie raconte l’histoire de la découverte du tombeau par un saint moine près de Caméas, en Trachonitide, au-delà du Jourdain, au nord-est de la Palestine. Les traditions sur la terre de Job et le lieu de son tombeau étaient contradictoires. Cf. Ethérie, Journal de voyage, op. cit., Introduction, p. 46-47 et note 3, p. 147 et, pour le récit de la décou¬ verte du tombeau, p. 157.

18. Matthieu, 3, 13-17 et les synoptiques.

19. Josué, 3, 1-17.

20. 2 Rois, 5, 1-14.

21. Josué, 8, 14-18.

22. Matthieu, 4, 8-10 et les synoptiques.

23. Avec Boldensele, Mandeville confond ici les deux grands châteaux francs de Transjordanie. Montréal, dominant le vilage de Shawbak, a été édifié par Baudouin Ier en 1115, il résista à Saladin jusqu’en 1189, fut démantelé, puis restauré par les Mamelouks. Le Crac, Crac de Moab, ou Petra Deserti, l’actuel Kerak (situé à environ 50 km au nord de Montréal) fut élevé en 1140 par Pay en le Bouteiller, seigneur de Montréal, qui y transporta alors sa résidence. Il surveillait deux des principales routes de la région, celle du Hajj, venant d’ Alep et Damas et celle de Damas à l’Egypte par la Palestine intérieure. Ce château résista à Saladin jusqu’en 1188. Il en subsiste quelques vestiges. Cf. C.N. Johns, Palestine of the Crusaders, 3e éd., Jérusalem, 1948 et

J. Prawer, Histoire du royaume latin de Jérusalem, trad, française, Paris, 1970, 2 vol., passim.

24. Mandeville fait deux villes d’une seule, Ramatha Sophim, près de l’actuelle Ramallah, dominée par le Nebi Samwil (895 m) où la tradition byzantine situait le tombeau du prophète Samuel, enseveli à Rama d’après I Samuel, 25, 1. Au VIIe s., une mosquée remplaça le sanctuaire d’époque justinienne, elle-même remplacée au XIIe s. ; par une église. Après 1187, le sanctuaire redevint mosquée et on déplaça le beu du tombeau près de Jérusalem. Cf. art. de H. Vincent, Revue Biblique, 1922, p. 388 et s. et A. Brunot, «Les hauts lieux de Samuel», Bible et Terre Sainte, n° 124, p. 8-21.

25. 1 Samuel, 4, 3-6.

26. 1 Samuel, 3, 1-14. Le message de Dieu au jeune Samuel se termine par un refus des sacrifices d’expiation que pourrait faire la maison d’Hélie pour éviter d’être écartée du sacerdoce. Est-ce à cela que fait allusion cet obscur «mistère du sacrement», ou au sacre de Saül auquel Samuel devra procéder ? (I Samuel, 10, 1).

27. La Bible nomme souvent des Rama et des Gabaon, à cause de la toponymie, rama, hauteur, et gabaa, colline. Jacques de Vérone ne mentionne pas moins de cinq Rama en Terre sainte {op. cit., p. 268). Mandeville désigne sans doute les localités actuelles d’El-Djib et er Ram, situées de part et d’autre de la route reliant Jérusalem à la Samarie, mais il fait deux villes de Rama Benjamin mentionnée par Boldensele.

28. La fontaine de la Samaritaine (Jean, 4, 1-12) est localisée à 3 km au sud de Naplouse. Le sanctuaire fut détruit lors de la conquête de Saladin.

29. Il s’agit en réalité de Jéroboam Ier (I Rois, 12, 28-33).

30. Genèse, 12, 8. On y précise que Bethel et Luze sont un même lieu.

31. Josué, 24, 32. Les pèlerinages juifs ne cessèrent jamais durant tout le Moyen Age. On possède notamment une série de récits échelonnés du XIIe au XVIe s. Voir J. Shatzmiller, «Récits de voyages hébraïques au Moyen Âge», Croisades et pèleri¬ nages, op. cit., p. 1281-1392.

32. Genèse, 34, 1-31.

33. Les Samaritains entendaient rattacher à leur territoire la montagne du sacrifice d’ Abraham, difficile à localiser avec précision.

34. Genèse, 37, 12-28.

35. Selon Makrisi, un édit, daté de l’an 700 de l’Hégire, ordonnait aux chrétiens de porter des turbans bleus et aux Juifs, des jaunes, sous peine de confiscation de leurs biens. Auparavant, les juifs avaient des turbans bleus et les chrétiens, des jaunes. Cf. Ludolph de Sudheim, De itinere Terrae Sanctae, éd. G. A. Laurent, Archives de l’Orient latin, II, 1884, p. 305-377, note 184, p. 363.

a. pays, P7 / et lesse homme. . . Galilee, om. Lyo, Du2.

b. une terre et des provinces, Lon, P7, C2, P3, Bel, Du2 ; une très noble province,

c. Bethsaida et estoient..., P12 ; furent neez, om. Be3.

d. est Chorozaim. . . V lieues, om. Loi, Lei, Lyo / dont le sautier. . . Cedar, om. Lo8 / et a IIII lieues. . . Cedar, om. Lo6.

e. pur ceo que. . . De Babilone, om. Lo7 / si corne le prophète dit, om. le reste, PI 2 ; si come les prophetes de Bebilone dient, Be3.

f. Corosaym 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / Caphamaüm rétabli après grattage par Lo9.

g. Ve... Corozaîm, om. Lyo / PI 2 omet toute la citation.

h. la Cane de Galilee, om. Lo5, PI 2 / auxi... de celle cité, om. Lo6.

i. om. Lo2 (avec un grattage), Ny, Loi, rétabli d’après autres manuscrits.

j. Archideclin, Lon, P7, P3, Bel, Lyo ; Archeardeclin, C2.

k. Antor, Lon ; entour en Hermon, P7, C2, Lyo ; Encor, Du2.

1. Cedron, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; le ruissheu courans Cedron, P7,

m. Radamyn, Lo7 ; Rademyn, Lo8, Lei ; Radumim, Lo6 ; Radim, Ox, 02, Lon, P7,

C2 ; Radmyn, Lyo, Du2 / Et del autre part. . . Radinim, om. P12.

n. La delez est Barac... la prophetesse qui venqui..., Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo,

P5, Du2 ; est enterré Barac. . . P3, Bel / Abimelech ovesqes le filz, om. Lyo ; ovesqes, om. Loi, P12 / le filz Amaleth, P7 ; le filz de Bimelech, P12 / Delmore la prophetesse, P12 / venquy Loth et Ydurutha, P7 ; l’ost de Produmoya, Lyo ; Loth de Ydumeya, Du2.

o. quant Cisara le roy de Gebel fust occis et la femme de Aber, Lo6 / Ceser le roy, Ph ; Cofra le roy, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 / la femme Abor, Lo9, 02, Lon, C2, Bel, Lyo, Du2 ; la femme a voix, P7 / l’espeye, Zobet, P7, C2 ; Job, P12.

p. de Jexabel, Lo6 ; d’Israël, P 12.

q. Zaraim, Lei, Lo9 ; Zarayin, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; Zazain, Bel.

r. Lexabel, Lo7, Lo3, Loi, Dul, 01, Lon ; Jesabel, Lo8, Lei, Lo9, 02, C2, P3 ;

Gerabel, P7 ; Zerabel, Bel ; Lezabel, Lyo ; Yzabel, P12 / Jesraël. . . laquelle cité, om. Lo6.

s. Madago, Lei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; om. P12.

t. Jozais, P7 ; Jozias, Bel ; Jonas, P5 ; Royais, P12.

u. une lieue de Jexabel, Lo6 ; de Israël, P12 ; de Jurras, Bel / les montaignes de

Galilee, Du2.

v. Sarai et Jonathas, Lo8 ; et Jothas, C2 / Saül Jonathas demouroit qui estoit si

biaux, Lon, om. morierent ; Saül Jonathas demouroit qui estoit si viez, P7, C2, om.

w. pur quoy David les mauldit si comme y pert en escript (ou au psautier), Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2 / Be3 omet tout le passage de :

«la Cane de Galilée» à : «nec pluvia ».

x. Settople, Ox ; Sytople, Lo6, Lei ; Cicople, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P5 ; Sicople, Du2 ; Griople, Lyo ; Sciopole, Be3 / Bethanne, Loi ; Bethsam, Lon, P7 ; Belisaim, Be3.

y. la montaigne delez, om. Lo6.

z. siet, om. Ph / a maisouns... vallee, om. Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2.

a. mes elle fust... pur ceo, om. P12, Be3.

b. Et la soloit estre un bel eglise mez elle est tut abatue et en le lieu ou le grant autier soloit estre ad fait..., Lo6 ; en mesme lieu estoit un grant auter et une beal eglise mes elle. . ., Lo9 ; et ou lieu du grant autel ou une belle eglise soloit estre mes elle. . ., Lon, P5.

c. un petit caseu cel lieu est ben curiousement gardé pur le profit de le offerende qils ount de les pilrins, Lo6, om. le reste / et ad homme fait. . . les esglises, om. Be3.

d. ou Nostre Dame se soloit baigner quant elle estoit petite, Lei.

e. elle portoit, Lei / il porta. . . fontayne, om. P7.

f. Nostre Dame, Lo6, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, PI 2, Du2.

g. soun enfant, om. Lo6 ; elle baignoit son enfant, P 12.

h. Et de Jerusalem. . . joumeyes, om. Lo6 / A Nazareth. . . norriz, om. Be3.

i. Flour de Jourdain, Lyo, Be3 / et a bonne cause, om. P12 / est il appelez flour, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

j. ceo fust Jhesu Crist, om. P 12, Be3.

k. cité de Sophar, Lo8 ; de Sohor, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Sethor, P7, C2 / A II lieues. . . Aeon, om. P12 / par le chemin. . . Aeon, om. Be3 / a Auton, P5.

1. le sang, Ox, Lo5, Lo6, Ol ( ?), Lei, Lo8, Lo9, 02 ( ?), P7, C2 ( ?), Lyo, Du2 ( ?).

m. corrigé d’après Ny, qui écrit «piez» après grattage, Lo6, Ol, Lei, Lo8, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / Lo2, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo3 ont «pierres» ; P12 écrit «pas» / et ly piez... roche, om. Lo9, Be3.

n. pur jecter a val... ladite roche, om. Loi ; pur jecter a val... autre roche, om. Du2 / ly occire mes il savoit bien leur malle pensée si passa..., add. Be3.

o. des larons, om. Lo6 / en chemin. . . enemis, om. Lo9, 02, P5, P12, Lyo, Du2 ; ou des enemis, om. Lo8, Be3.

p. P12 ajoute : «Si ergo me quesitis sinite hos abire in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. »

q. En memorie... seurement, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, qui ajoutent : «Puis homme peut passer... »

r. III foiz, om. Ox, 02, P12, Be3.

s. fortitudo, Loi.

t. pavor... Domine, om. Ox ; donec... possedisti, om. Ol, P3 ; ces choses dit on III fois, P12, Be3.

u. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / de sa propre age, add. Lo9.

v. et HI mois... XXIIII aunz, om. P12 / et après... XXIIII aunz, om. Lo8 / elle vesquy XIIII aunz, Lo7 ; XVI, Lo9 (après grattage) ; XXXIII, Loi, Bel, Lyo, Du2.

w. ni lieues, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

x. Mes elles. . . destruitez, om. Lo6 ; mais tout est destruit excepté un lieu. . ., P7.

y. Melchisedech... de cel montayne, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / et si fust. . . montayne, om. P12.

z. seint Johan, om. Lo6, PI 2.

a. et la. . . Moyses, om. C2.

b. delez eaux, om. Lo6, P12 ; et Dieu au milieu, add. Be3.

c. Domine, om. Lei, Lo8, Lo9, C2, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2, Be3 ; bonum est hic manere, Lo6 ', faciamus... tabernacula, om. P12 ; tibi unum Moysi unum et Helie unum, add. Lo9, 02.

d. resuscité, P12.

e. et en... lieu, om. P12 ; s’en venront IIII angres, P12.

f. les personnes qui puis que le monde fu crée furent et seront allez de vie a trepas-sement et vendront..., Be3.

g. al jugement, om. Lo6, P12.

h. a la resurectioun.. . Seignur, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 / a la resurec-tioun. . . comencé, om. P 12 / et le despoilea, om. P 12 ; il despoilera lèvera en perpetueles peines, Lo8 / Et sera cis jugement... le mounde, om. Be3.

i. et les autres. . . loer, om. Lo5 / Et adonques. . . ou mal, om. P12 ; ou bien ou mal, om. Lo3.

j. les autres manuscrits ont : «porte».

k. plusors, Ox, Dul, 01, Lei.

1. H, Lon, P7, C2 ; HH, P12, Be3.

m. la chapelle Serraa, Ox, Loi.

n. Reberde et le Alphe, Lyo ; Zebedée et Aleste, PI 2.

o. Il, Lon, P7, C2, P3, P5 / Nazareth est le chastel... de Nazareth, om. Be3.

p. et dessouz... occist Kayn, om. Lo8 / le piere Noé, om. Lo6.

q. om. Lo2, Ny, rétabli d’après tous autres manuscrits.

r. roches, P 12, Be3.

s. du temps Adam... il vesquy, om. Loi.

t. près de Lo3, Loi, 01, Lo8, 02, Lon, P5 ; très grant temps, Be3.

u. violeme, Ph ; veillesse, Lo6, Lo9, Lon, 02, P7, C2, P12 / Et auxint l’occist le père Noé qui ja estoit aveugle. . ., Be3.

v. Obone, P7.

w. Et corne bien... ceo n’est, om. Lon, P7, C2 / Et corne bien... le mer, om. P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2.

x. riviere, Be3.

y. et de large XL stadies, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

z. parmy la cité et n’est pas. . ., Loi, Lo6, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 / et n’est pas. . . bons bainz, om. Be3 / et si ad. . . pesshons, om. P12 / La cité... Galilée, om. PI 2.

a. Garrassenz, Lei, Lyo ; Garasenx, Lo9, 02, Lon, C2 ; Guarassens, P7, P3, Bel, Du2 ; Gerranses, Be3. / promissioun... terre, om. Lei / de roy Baasan... terre, om. P12.

b. et le comencement... Tiberie, om. C2, P12.

c. aler de Damaste. . . a le regioun de Traconyde, Lo6, Lo9, 02, Lon, P5 ; en VI jors,

d. a pié secz, om P12 ; et la. . . et ly dit, om. Loi / dedeinz la mer, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

e. naviga, Lei ; mangea, Loi, 01.

f. et ilz ne le conossoient, Lyo.

g. et reverdist, om. P12 ; et reverdist et parcrust, om. Be3.

h. et est le corps, Lo9 / carbonneuse, Lon, C2, P5, Du2 ; charbonnee, P7, P3, Bel, Lyo ; brumee, PI 2 ; et est la tache toute noire, Be3.

i. et sy y ad... a noun Saphor, déplacé par P5 après : «un fort chastel», et omet : «n’ad point de si fort chastel» ; même omission, Lo9 / et est assez près de Caphamaüm, om. Be3.

j. Nostre Seigneur, Lyo.

k. des gentz, om. Lo6 ; de Geber, PI 2.

1. de Gabaon, P12.

m. dedans, P5 ; d’Adam, PI 2.

n. Belmas, P7, C2, P3, Lyo, Du2 / ou Cesayre ou Philippon, Ph ; Cesaire de Philipeon, Lo9 ; Cesaire le (ou la) Philippoun, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; Cesar la est Philipon, P7 / qui est autrement... Jordan comence, om. P12.

o. vers bise jusques, om. P3, Bel / en alant... mydy, om. P12

p. IX miles, P7, C2, Lyo ; leages, Lo8 ; lieues, P12.

q. jusques Jaffe et contient bien XL leages de Lombardie, Lo8 / De large... XI miles, om. Lyo / LX miles, P12.

r. Ces ne sont mie miles, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 / a compter miles. . . grandes lieues, om. Lo6, P12 / Ces ne sont. . . grandes üeues, om. Du2 / grandes milles et lieues, Lei / grandes lieues plus qu’ailleurs, add. P7, C2.

s. sachez que le royaume de Surie est de la terre de promission et dure. . ., P7, C2 / la terre de promission est Syrie, 02, Lon, P3, Lyo, Du2 ; et Surie, Bel, P5.

t. deleez les desertz, Lei Lo8, Lo9.

u. Cecile, Ox ; Ciselie, Lo6 ; Cesile, Lo8 ; Cicilie, Lo9.

v. Cilicie... jusques a, om. Lon, P7, C2, P5 / et durent les granz desertz, Lo6, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, Du2 ; et dure deleez granz desertz, Lei, Lo8.

w. Syrie. . . roialme de (Judee), om. Ox ; le roialme de Judee, om. Be3 ; roialme de Ynde, Loi.

x. Sem Cicililie, 01, Lo8, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Seem, Lei ; Cen colite, P7 ; ce Cilice, C2 / Samarie, Judée, Be3 / c’est assavoir... et moût d’autres, om. P12.

y. En ceo païs. . . païs, om. Lo8 / et as autres. . . par delà, om. P12 ; y a un autre païs par delà, Loi.

z. d’un royaume a autre, P7, Du2 ; d’un siege a autre, P12.

a. pur querre lettres, Lo9 / et ils les envoient, om. Du2 / et ils les envoient. . . comu¬ nement, om. P 12.

b. une part et autre, om. P3, P12 / de plusors... divers nouns, om. P12.

c. diverses lois, om. Lo9, Be3 ; diverses custumes, om. P12.

d. Jacobins, P3, Bel, Du2.

e. ne ordeina, om. Lo9, Be3.

f. ne devisa unques ne les prophetes auxi, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 / a cely homme... si come (Moyses), om. P12.

g. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits

h. cognitum tibi feci et injusticiam meam non abscondi, add. Lo9 ; Delictum meum... confitebitur tibi, om. Du2 ; hominis, om. Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5.

i. et le sautier, om. Ph / Quar iis. . . sautier, om. Lyo.

j. ensi, Ox, Lo7, Lo3, Lo6, Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo ; om. Du2.

k. et pur ceo. . . en latin mes, om. PI 2 qui ajoute : «et ne curent de latin ».

1. que David... le dient et, om. Lyo.

m. Et toutefoiz ils aleguent saint Augustin, om. le reste, P12 / Et si lisons nous en la saincte Escripture que aucuns des sains hommes se accordent a leur oppinion en partie si comme Augustin. . ., Be3.

n. Et seint Hylaire... compunctio, om. P7, P3, Bel, Lyo, Du2. ; in ictu oculi, om.

o. confesser ses pechez, Lo6.

p. en soy rendaunt et ferment creaunt et criant, Lo8 ; en promettant seul a Dieu, Lo8 / Et pur telles... amender, om. P 12.

q. poudre doulce, Lyo ; poudre de ceaux en la fluvie ils se confessent, Lo8.

r. pleinere, Be3.

s. et a femme, add. Be3.

t. estre curée en bonne medicine convenable qui ne sciet..., Loi / ne poet estre

doné, om. Lo8./ ne bone... doné, om P12.

u. doner penance convenable, Lo6, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 / la nature et la matière de mal, Lo8 ; la matière del mal, Lon ; la qualité du malefait, Lei, Lo8 ; et les circonstances, add. P12 / la nature del mal... sciet, om. Loi.

v. et en un lieue. . . un autre, om. Loi, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3.

w. quar un mesme. . . nature du fait, om. P12.

x. tiegnent la creaunce meyne entre..., Lei, 02, Be3 ; moiennent la creance, Lon ; mainnent la creance menée, P3, Bel, Lyo, Du2 ; mettent la difference, P7, C2 / cils tiegnent. . . Gregeois, om. P12.

y. et portent... font, om. Be3.

z. sarazines... usent lettres, om. Be3.

a. viendrent. . . George, om. Be3.

b. barbes rases et les corones, Lo6.

c. desqueux... conté, om. P12, Be3.

d. pur ceo. . . dessure, om. Lo6.

e. Et les autres qui sont nommés Arabiens et autres Yndiens, P12, om. le reste.

f. (Nubiens) des autres qui sont prestres, om. le reste jusqu’à «variante», Be3 / Et touz cils usent diversez lois et divers articles. . . Lo6 / de nostre foy mais ils varient moult, om. le reste, P12.

1. Chapitre composé à partir de Boldensele (op. cit., c. IX et X, p. 280-287). Des compléments sont pris dans Eugesippus (op . cit., col. 994-996 et 1004) pour la capture de l’Arche d’ Alliance, le sens du nom de Nazareth, la légende de Caïn, ainsi que pour les distances. Le pseudo-Odoric est utilisé pour la légende du tison lancé contre le Christ (op. cit., c. VH, p. 147). Il fait appel à Jacques de Vitry pour les pigeons voyageurs et pour les églises orientales (Hist, hieros., op. cit., p. 1 105 et 1091). Le débat sur la confes¬ sion est illustré de citations empruntées au Liber scintillarum de Defensor de Ligugé (éd. H. Rochas, Sources chrétiennes, 77, 1. 1, c. IX).

2. Jean, I, 43-43.

3. Psaume 120(119), 5.

4. La citation ne se trouve pas dans la Bible. Le chapitre XTV du Livre de Daniel (absent de la Bible hébraïque et rejeté en appendice dans la Vulgate) parle d’un grand dragon à Babylone.

5. Matthieu, 11, 21.

6. Simon est cyrénéen, non cananéen, Matthieu, 27, 32 ; la femme cananéenne est en Matthieu, 15, 21-28.

7. Jean, 2, 1-12.

8.1 Samuel, 4, 1-11.

9. Il y a ici des confusions attribuables à Eugesippus (op. cit., col. 996). Sisera, qui campait près du torrent du Qishôn, fut vaincu par Baraq (fils d’Avinoam, non d’ Abimelek) sur les conseils de la prophétesse Débora (et non avec l’aide de son fils) et tué ensuite par Yaël, femme d’Aber (Juges, 4). Quant à Zéev, Zévah et Calmounna, ils furent vaincus et tués par Gédéon (Juges, 8, 1-21). Les fautes des copistes montrent que ces épisodes étaient mal connus.

10. 1 Rois, 21, 1-6.

11.2 Chroniques, 24, 23-25, mais le nom du roi est Joas.

12. 2 Samuel, 1, 1-27.

13. 1 Samuel, 31, 10.

14. La célèbre rencontre de la Porte Dorée, si souvent illustrée par peintres et miniaturistes, est racontée dans la Légende Dorée, fête de la Nativité de la bienheureuse Vierge Marie (op. cit., t. Il, p. 174-176), mais il n’est pas mentionné de naissance de Marie à Nazareth.

15. Les fouilles du P. Bagatti ont permis de retrouver une première église du IIIe s. dans une grotte, (comme beaucoup d’habitations troglodytiques de la Nazareth du Ier s.) avec de nombreuses inscriptions et, notamment Mapia. Une basilique byzantine fut édifiée au VIe s. et sans doute détruite par Hakim en 1009. Elle fut remplacée par une grande basilique élevée par les Croisés à partir de 1 105 et entièrement rasée par Baibars en 1263 ; il n’en reste que quelques très beaux chapiteaux.

16. Aujourd’hui Shefaram, à 20 km au nord-ouest de Nazareth.

17. Luc, 4, 28-30.

18. Cantique de Moïse, Exode, 15, 16.

19. Age de la Vierge, Légende Dorée, fête de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie (pp. cit., t. H, p. 86).

20. Il y avait sur le mont Thabor un monastère grec datant des IVe et Ve s. et un monastère bénédictin du XIIe s. Ils furent saccagés par Saladin en 1185. La ruine des édifices fut achevée par Baibars en 1265.

21. Genèse, 14, 17-24.

22. Matthieu, 17, 1-8 et les synoptiques.

23. Tous ces détails étaient donnés dans les gloses sur l’Ecriture ; on les retrouve dans Y Elucidarium d’Honorius Augustodunensis (P.L.172, col. 1165).

24. Luc, 7, 11-17.

25. C’est toujours la même ville de Sepharam, dont il a été question plus haut.

26. Lameth est cité en Genèse, 4, 18 et 5, 28 sans que lui soit attribué le meurtre de

27. Il y avait à Tibériade sept sources chaudes sur lesquelles Hérode Antipas fit élever des thermes monumentaux.

28. C’est le pont du Judaire, Jisr al-Mujami, au sud de la route caravanière de l’Egypte à Damas qui empruntait le gué de Jacob, cf. R. Grousset, Histoire des Croisades et du Royaume franc de Jérusalem, t. 1, p. 270-271. Le roi de Bashan est cité parmi les trois rois vaincus par Josué lors de la conquête de la Terre promise (Juges, 12, 4). La terre des Géraséniens est citée dans Luc, 8, 26.

29. Matthieu, 14, 24-52.

30. Jean, 21, 1-23.

31. Matthieu, 4, 18-22 et les synoptiques.

32. La citation est empruntée au récit de l’apparition du Christ aux disciples d’Emmaüs, Luc, 24, 35. Eugesippus dit que le lieu de la multiplication des pains s’ap¬ pelle mensa (op. cit., col. 995).

33. Jean, 6, 1-13 et les synoptiques.

34. Légende dans le pseudo-Odoric et autres récits de pèlerinage à partir du XIIIe s.

35. Le château de Saphet fut élevé en 1140 par le roi Foulques d’Anjou pour défendre le nord du royaume de Jérusalem. Il était gardé par les Templiers qui y défiè¬ rent Saladin jusqu’en 1188. Pris par Saladin, il fut repris, réédifié et confié aux Templiers en 1240 avant d’être enlevé par Baibars en 1268. Mais le lieu de naissance de sainte Anne est situé par la tradition à Séphorie, aujourd’hui Tsippori, à 7 km de Nazareth où l’on peut voir les ruines d’une église dédiée à Anne et Joachim.

36. Josué, 19, 10-16 et 32-39.

37. Dan fut ruinée en 732 av. J.-C. par les Assyriens. A l’époque grecque, on construisit, un peu à l’est, une autre ville près de la grotte d’une des sources du Jourdain dédiée au dieu Pan, d’où le nom de Panéas. Philippe en fit la capitale de sa tétrarchie, d’où le nom de Césarée de Philippe.

38. Les distances sont ici très exactes : environ 200 km sur environ 60.

39. La Cilicie était en réalité le royaume de Petite Arménie, fondé par Lewon (Léon) Ier en 1198.

40. Les pigeons voyageurs étaient communément utilisés en Orient. Les premiers historiens des Croisades puis les pèlerins en font souvent mention, par exemple Simon Semeonis (trad, française dans Croisades et pèlerinages, op. cit., p. 972). Mandeville suit ici Jacques de Vitry.

41. Le nom de Jacobites vient en réalité de Jacques, évêque d’Edesse au milieu du Ve s., et fervent partisan du monophysisme.

42. Les débats sur le sacrement de pénitence étaient alors très vifs, étant donné les critiques formulées par les Lollards. Cf. G. Owst, Preaching in Medieval England, Cambridge, 1926 et M. Zink, La Prédication en langue romane avant 1300, Paris, 1976, p. 440-450. Les deux premières citations sont empruntées au psaume 111 (110), 1 et 32 (31), 12. Les autres viennent du Liber Scintillarum de Defensor de Ligugé (av. 700). Seule la troisième citation peut être attribuée à Grégoire le Grand ; les autres citations n’ont pu être identifiées. Cf. H. Rochas, «Apostille à l’édition du Liber Scintillarum de Defensor de Ligugé», Revue Mabillon, 292-293 (janvier-juin 1983), p. 267-288.

43. Ce nom renvoie aux Jacobites.

44. L’Eglise géorgienne était indépendante de Byzance et avait son propre catho¬ licos. Elle possédait le monastère de la croix près de Jérusalem et celui de la Quarantaine.

45. Ce nom désigne les Coptes, en raison de la ceinture de lin qu’ils portaient sur leur vêtement.

46. Les Nestoriens, ainsi nommés d’après Nestorius, patriarche de Constantinople au Ve s., enseignaient que le Christ avait non seulement deux natures, mais deux personnes. Ils étaient nombreux en Asie. Au xrv�s., leur patriarche avait sous sa juridic¬ tion vingt-cinq métropolites et deux cent-cinquante évêques de la Perse à l’Inde et à la Chine. Cf. J. Dauvillier, «Les provinces chaldéennes “de l’extérieur” au Moyen Âge», Mélanges offerts au R.P. F. Cavallera, Toulouse, 1948, p. 261-316.

47. Les Ariens, ainsi nommés d’après Arius, prêtre d’Alexandrie au début du IVe s., soutenaient que le Christ n’avait que la seule nature humaine. Leur importance, très grande pendant le haut Moyen Age, était très réduite, pour ne pas dire nulle au XIVe s.

48. Les Nubiens furent christianisés au VIe s. Leur égüse dépendait du patriarche d’Alexandrie, mais l’arrivée des Mamelouks en Egypte conduisit à l’islamisation progressive du royaume. Les communautés chrétiennes disparurent, semble-t-il, après 1500.

49. Les Indiens sont les chrétiens de la côte du Malabar, dits chrétiens de saint Thomas, convertis au cours des IVe et Ve s. par les marchands nestoriens venus d’Edesse ou de Mossoul. Il en sera question plus longuement au ch. 19.

a. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

b. qe je... termines, om. P7, C2 / Ore puis... Donques, om. P12.

c. decea. . . retomer, om. P7, C2.

d. Donques... decea, om. Du2 / dont jeo... decea, om. P12.

e. Damas, Lo8, 01, 02, Lon, P7.

f. Illi jomées... III lieues, P12.

g. chamaulx, P7, C2, Lyo, P12 ; om. Du2 / sur mules, om. Lo6 / sur dromedaires, om. Lo8, Be3.

h. jusques la, om. Lo9 / de la mer a Damaste, Lo6 / jusques la. . . marchandises, om.

i. de Sye, de Cardee, Lyo / de Aramathie, Lo6 ; de Armenie la Grant, PI 2, Be3.

j. Eliseus de Marous, P7 ; le Lizel qui fut vallet. . . P12 ; Eliseus, om. Be3.

k. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

1. Sehir, Lei, Lyo, Du2 ; Secher, C2.

m. mounte, Lo6 / et dedeins... et moutz, om. P12.

n. qil n’a en autre part car nulle autre. . ., add. P7, C2.

o. et divers ffuitz... beaux jardins, om. Ph ; jardins, om. P7, C2 ; jardins et des beaux, om. P12.

p. habitement, Lei, Lo9, 02, Lon, P3, Lyo, P5, Du2 ; habitacions, P7, C2 ; herber-gements, Bel.

q. et est... murs, om. Lo9.

r. en saunté... converty, om. P12 / des aimes et fut physicien, add. P3 / mes a leur conversion ils demeurèrent phisiciens, Be3.

s. om. tous manuscrits sauf 01, Lo8, 02, P 12, Be3 ; et saint Paul tenoit la des ecoles de medecine, P12 ; de medecine et de phisique, Be3 / seint Luk... fust de ses disciples que le convertit a la vie de Dieu, add. Be3.

t. Un jors... et (manger), om. P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / et manger, om. Loi / Et en ces HI jors... Seignour, om. P12.

u. de Damaste... chastel, om Loi.

v. Sardenay, P12.

w. un chapel, Loi ; mes il est abatus, add. Lo6. / semble un chastel. . . assez, om. P12 / qar... chastel, om. Be3.

x. et y ad une voûte... christiens, om. Lo6, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 ; qar ceo soloit estre. . . christiens, om. Lyo.

y. et ount. . . vins, om. Lo6.

z. l’image, om. Ph ; depeinte de couleurs qui après par miracle se converty en char et en sang, P12 ; de couleur... par miracle de Dieu, Be3 / mes maintenant... moût poy, om. P12.

a. qe descent, Ph / mes toutefoiz. . . qe degoute, om. P 12, qui écrit : «de ladite table degoute oille. »

b. ils y viegnent, Lyo.

c. un, Lo8.

d. val de Rochas, Bel ; val. . . vallee, om. Lyo.

e. montaynes entre la cité d’Arke, add. P5 ; et y ad des belles... montaynes (de Liban), om. Lo8 / et des pres, om. P12 / pur les bestes, om. P12 / De Sardenak. . . pur les bestes, om. Be3.

f. Et voit homme les montaignes de Liban toutdis devant luy qui. . ., Loi ; Item vers le chief des montaynes..., Be3.

g. Lo2 a ici sept lignes barrées de : «Et puis derechief Tern entre en mer» à : «près de Jaffe et est mult bele cité et mult delitable», que l’on retrouve plus loin à leur place dans le texte.

h. Adam, Lo6 ; Dair, Lon, P5 ; Dar, C2 ; Darrer, P3 ; Dail, Lyo, Du2.

i. en comencement... dessusdit, om. Lo6 / si corne... dessusdit, om. P12.

j. si avoit, Lo8, Lo9, 02.

k. et bien poepliez, Lo6, Loi, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo ; et bien peu, P5.

1. Raphne, 02, Lon ; Raphée, P3, P7 / vers la cité d’ Arke est la cité de Balphaim,

m. Sabatori, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Sathabataire, P12.

n. entre celles montaynes, om. P12.

o. la Grande... appelé, om. Lyo, Be3 / qui est appelez... Montayne, om. P12 / Triople, Loi, 01 ; Papole, P12.

p. de bone loy, Lo6.

q. Lyo a là (fol. 54) une lacune jusqu’à : «Feme», avant la description d’Antioche, mais il n’y a pas d’interruption dans la foliotation moderne.

r. il y a. .. dit, om. Lo6.

s. Xim, Lei ; XHI lieues, Lo8 ; XIII miles, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Du2 ; XII miles, P5.

t. de la cité, Lon, P7, C2, P3, Bel, Du2.

u. veult, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 / (Sardenak) dessus dit. . .

Beruch, om. Be3.

v. Triple, Lon, P7, C2.

w. et de la. . . port de Thyr, om. P3, Du2 / a poy de temps. . . aler en Cipre, om. Loi,

x. qar... tort, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5.

y. (port) de Thyr. . . portz, om. Lo8.

z. Ce paragraphe est rédigé ainsi dans P12 : «A Beruth on entre en mer, a XVI üeues est la cité de Sidon et revient on vers Cypre, ou a Cippre jusques au port de Thir, ou de Sir et de la va on en Cippre. Et qui veult venir plus droit du port de Thir vient il par les chemins autreffoiz devisez. »

a. chemin de Jherusalem, Lon, P7, C2, Bel, Du2 / Ore... chemin, om. Be3.

b. queux... dessouz, om. P12.

c. primerement qils n’ount. . ., Loi / q’ils. . . quoy, om. P7, C2 ; de quoy a despendre, add. Lo6.

d. seure, P7.

e. pur lor femmes, om. Lo6 / passer outre pour pluseurs causes, om. le reste, P12.

f. poet aler par le plus brief et sans. . ., P7, C2 / par ou. . . demoere, om. PI 2.

g. Jennes, P5, P12.

h. parties, P7, C2 ; de par delà, P12.

i. Crest, Ph ; Grece, PI 2 / qui est as Joneas, Lo8 ; qui est près, P5.

j. homme arrive, Loi ; arriéré, Lon, P5 ; arriver, P7, Bel ; arriéré et a rivere, C2 / qui est... Grece, om. P12.

k. Moyret... Boras, Lo8 ; ou de Duras, om. P 12.

1. ou as autres des marches par delà, P 12.

m. a rivere... mounte homme, om. Be3.

n. arefrescher soun corps, Lo6 ; soy aerier, Lon ; soy adresser, Lei, Lo9, Bel, Du2 ; a terre a destre, Be3.

o. sanz entrer. . . arrive homme, om. Lon, P5 / sanz entrer. . . principal port de Cipre, om. P7, C2 / qar homme lesse Rodes a costé, om. Lo8, P12.

p. ou de Almayne, Lo6 ; Lynnetyn, Ox, Lo5, Lo7 ; Lymecon, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, P5 ; ou a Lymocyn, om. Du2. "

q. par port dr Thyr... passe homme, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5 / et passe homme... par mer, om. Du2.

r. (au terre) passe homme. . . ceo costé, om. PI 2.

s. XXXVI leages, Lo8 ; XXVI miles, Lon ; XXVI lieues, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2. / que une... Jerusalem, om. P7 / jusqus a... n’y ad, om. P12.

t. qe est assez près... dehors Rames, om. Lon, P3, Bel, P5, Du2 / qe est... vers mydy, om. P7, C2.

u. nombres, C2 ; paires de maniérés d’arbres, P 12.

v. le Père, le Filz et le Saint Esperit, Lon, P7, C2, P5.

w. Deoppole, Ox, Lo5, Ph ; Diaspole, Ol, Lei ; Diapole, Loi, P12.

x. autre cité... une (eglise), om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 / est auxi... La, om. P12.

y. Demaux, Ph ; Eymaux, Lo6 ; Maux, Lo9, P7, C2, P5.

z. ou Samuel. . . gist, om. Be3.

a. VII, Lei.

b. les pelrins... vait homme a, om. P12 / et ceo est... Jerusalem, om. Lo8.

c. Delez cest chemin est Ramatha et le mont Modin, Lo3, Lo5, Lo7, Loi, 01, Lo8, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, P5, Du2 ; Delez le chemin est a Ramatha et Modin, P7 ; Delez le chemin Ramatha et le mont Modin, P 12.

d. Mathias, Lo7, Lo3, Loi, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Du2 ; Marchachias, P7, C2.

e. qui fust... Machabeus, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2.

f. ly prophetz Machabee, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 / gisent Matathias et Machabeus, Lei / et la... Machabee, om. Be3 / ly Machabee, om. P12.

g. entre Ramatha et la ville de Teuke est la tombe de Amos le prophète, Lo6 / entour Ramatha, Lei / est la valée, Loi.

h. Doue, ou Douke, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 ; Tonques, Be3 ; Tamquam, P12.

i. dont... tombe, om. P12.

j. et des saints pèlerins qui ont fait leur pèlerinage en Jerusalem. . . Be3.

k. si m’en passeray... compte, om ; Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 ; sans... compte, om. P12, Be3.

1. le travail, Lei ; la chalour, Lo8 ; la flairour, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, P5, Du2 ; la tourmente, Be3 / qe ne poent. . . qe ils poent, om. P7, C2 / le plus qe il poent, om. Lon, Bel, Du2./ par terre. . . poent, om. Be3 / pur ceux. . . plus de peine, om. P12.

m. si corne... dit, om. Lei, Lo8, P12.

n. a Janewe ou a Venise, om. P12, Be3.

o. et passe on. . . Valone, om. P7, C2 / ou de Duras, om. Lon, C2, P5 / ou de Damas, P7 / au port de Mirok. . . autres portz, om. Be3 / au port de Mirok. . . par terre, om. P12.

p. Et de la... Synople, om. Loi / Ruffynel... vait a (Pulveral), om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2, Be3 / vait homme a Israël, P12.

q. Et de la vait homme. . . vait homme, om. Lo3 / par terre a la Capadoce, Lon, P7, C2, P5.

r. Turke, Lo2 ; Ny et la plupart des manuscrits ont : Turkye.

s. Chevecoq, P7, C2 / Turchemont, P12 / Niss, Lo9 ; Nilz, 02, Lon, P7, C2, P3, P5, Du2 / ou il y a. . . Nike, om. Be3.

t. tolirent, om. Loi.

u. de Constantinoble, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 ; de Rome, P12 / ly Turkes... fort cité, om. 01.

v. al une cousté, om. P12, Be3 ; et al autre cousté, om. P7, C2 ; a chescun cousté et om. : «y a un grant lach », Lo6 ; y a un grant lach, om. Ph, Be3.

w. Delelay, Loi.

x. Normont, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 ; par les Alpes de Normont et..., om. PI 2.

y. Malebrinis, Lo7 ; Malbrins, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, P5, Du2 ; Marbrins, P7, C2 ; Maillebone, Be3.

z. Roches, om. Dut ; le destroit Roches, Lo9, 02 ; les estroites roches, Lei, P3, Bel,

a. et par la voele de Rymanx, Lo8 ; Orynanx, Ph, Dul, Lei ; Oriane, Lo6 ; Oximaux, 01 ; Ermaux, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, P5, Du2 ; d’Arimaulx, P12 ; d’Amalz, Be3 / et par... Orimanx, om. Bel

b. ou par les isles, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, P5 ; et sur Stancone, om. P5 / moût bones viles, Lo6 / ou par. . . riveres, om. P12.

c. qui... Rechay, om. P12.

d. montaignes, Lo5, Lo7, Ph, Loi, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2, P12, Be3.

e. «bois» et «grant foisoun», om. Lei / et pur desduire, om. P5, P 12.

f. plains de Roialme, Loi / en costeant... Romanie, om. Lon, P5.

g. Florage, 01 ; Floreiche, Lo8, Lo9, 02, P7, P3 ; Flortache, P5 ; Florenche, Lon, Du2 ; Florence, P12, Be3 / sur ceo... Florache, om. Bel.

h. Thonisout, Lon, C2 ; Corsault, Bel ; Toussant, Be3 / Longinmaach, Ox, Ph ; Longmaach, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P5, Be3 ; Longynaach, P3, Du2 ; Languraach, P7, C2 ; Longimas, P12.

i. et la cité de Asser et la cité de Marmistre, Lo6 ; Arsante, P7, C2 ; et Asser et Marmistre, om. P12, Be3.

j. Marath, Lo7 ; Marech, Lo6, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Be3 / Artouse, Lon ; Archose, P7, C2, Du2.

k. om. Lo8, qui laisse un blanc ; port, P12.

1. la rivere de Ffere, Ph ; la rivere appellée Defforme, P7, C2 / autrement Farfar laquelle riviere de Farfar est moût..., C2 / laquelle rivere... et (est), om. P7 / homme appelle Farfar. . . rivere, om. Lei.

m. navye. . . et vient des, om. P5 / des montaignes, Lo3.

n. D y ad. . . vient, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 / Il y a. . . Damaste, om. Lei.

o. passa seint Eustage avec ses deux enfantz, Loi.

p. après ceo... Placidas, om. P12.

q. Mes la convient celle riviere passer par le plain. . ., Lon, P7, C2, P5.

r. jusques a la Rouge mer... vait, om. Loi.

s. Femenie, Lo7 ; Phenynye, Lo6 ; Pheuminie, Loi ; Phenemue, Lei ; Phenyme, Lo9 ; Phenice, ou Phemice, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 ; Phemie, P12.

t. le lieu, Lei ; le bain, Lo8, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2 ; ou sont de chaudes fontaines, P12.

u. ces sount. . . chaudes, om. P7.

v. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

w. qui... lieues, om. Lo6 / fin de la lacune de Lyo.

x. qui est. . . de Antioche, om. P7, C2.

y. fermée, Lo5, Lo7, Loi, Dul, 01, Lei, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, P12.

z. et bien. . . grande cité, om. Lo8.

a. et soloit. . . grande, om. Lo6 ; estre unqore. . . soloit, om. P12.

c. demie lieue, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2.

d. miles dans tous manuscrits sauf Lo2 et Ny qui ont «lieues».

e. d’ Alouse, Lo8 ; de Alaouse, Lyo ; de Chaouse, P12 / à Tÿbel, Lo8 ; Sibel, P3 ; Gilbert, P5 / Tortuose, Dul.

f. Chaunlee, Lo5, Lo7 ; Chanoleu, Lo8 ; Chinulee, Lo9, 02, P7, P3, Lyo, Du2 ; Lanchiulee, Lon, C2, P5.

g. Mamboch, Lo7, Bel ; Maubrok, Ph ; Mambek, Lei, Lo9 ; Maumbel, Lo8 ; Mombelz, Lon, C2, Lyo, P5, Du2 ; Nonbelz, P7 ; Mainbek, P3.

h. Agiple, Lo6.

i. des rechays, Lei ; des resclanz, Lo8 / et en ces desers est la cité. . ., add. P12.

j. Be3 omet tout le passage depuis : (Farfar) «et est moût grande rivere» jusqu’à : «Beruch sur la mer. »

k. de Dacres, Lo3, Lei ; d’Arcies, P12.

1. Marie, 02 ; Arménie, P12.

m. Flagamie, Lo5, Lo7, Lo3, 01, 02, C2 ; Flaganne, Dul, Lei, Lo9 ; Flagayme, Lo8 ; Flagame, Loi, Lon, P7, P5 ; Flanganie, P3, Lyo ; Fraganie, Bel ; tour de Flachaime, P12.

n. A partir de là, lacune de Lo8 jusqu’au milieu du chapitre sur la loi des Sarrazins.

o. et de la. . . Jerusalem, om. Lo6.

p. voies, Ox, Lo5, Lo7, Lo3, Loi, Dul, Ol, Lei, Lo9, 02.

q. Ore vous ay jeo... a une fin, om. P12.

r. jusques a Jerusalem, om. P3.

s. Primerement vait homme de Fflandres..., add. Lo6 / de Fflandres... avant, om.

t. grant et long, add. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; grant et puis¬ sant, Dul ; et pensant, 01 / grant... perillous, om. Be3 / poisant... peine, om. P12.

u. par Bahaigne, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / et. . . pays, om. P12, Be3.

v. Prusée, Be3 laisse un blanc.

w. jusques... Jerusalem, om. Loi, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2.

x. est al Grant Chan, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; de Surie, add. P7 / cest Tartarie, om. Loi.

y. princes, Lyo, Du2, Be3.

z. poy de biens, om. P12.

a. ne fruit, om. P7, C2, Du2, P12 ; ne poys ne feves, om. Lo6 ; ne pois... grant foisoun, om. 02.

b. et hument om. Loi ; et hument le bruet, om. Lo6.

c. et mangent hens, renards. . ., Lo9, 02 ; lions, renards. . ., Ph, Lon ; ours, renards. . ., P7, C2 ; leux, renards..., P5 ; chiens, om. P3, Bel, Lyo, Du2 ; renards, om. Be3 ; lous, om. Lo6 ; lous et char de toutes. . ., Lon, C2, P3, P5, Du2 ; chats et toute maniéré de orde beste, Lo6.

d. autres bestes. . . privez, om. P7 ; sauvages et privez, om. Be3 ; et toutes autres. . . soriz, om. PI 2.

e. ils se chaufent, Ox, Lo7, Lo3, Lei, Lo9, 02, Lon, Lyo ; ne se chauffent ils point,

f. bestes sachiés que leurs, P3, avec correction et blanc / sachiez le solay est princes et autres, Du2.

g. seigneurs ne les communes de la terre, add. Lo6.

h. hardie, Be3.

i. Et en ceste part par. . ., P7 ; par tout ceo pais ont esté sovent. . ., Be3.

j. auxi... grant, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3.

k. et povres, om. P7, P12 ; et pervers, Lon / orde païs por ce maudit len le païs et qui goveme..., Be3.

1. Bathey, P12 ; Bathar, Be3 / q’ils... Batho, om. Lo6.

m. Ordera, Loi ; Orta, Lon, P7, C2, Lyo, Du2.

n. en si orde pais, Lo6 / nul prud’homme. . . qar, om. P12.

o. entrer chiens, Ox, Lo7, Ph, Lei, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 ; estre chien, P7, C2 ; pas digne que homme y daignast entrer, P12 / qar la terre... chiens, om. Lo6.

p. de saigre, P3.

q. nientmoins... grantement, om. Be3.

r. en ce costé, Lo3, 01, Lei ; en costé, Lo9, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

s. et est assise en la terre..., Be3.

t. Orob, Loi ; Crabon, Lo9 ; Crakon, 02, Lon, C2 ; Craton, P7, P3 ; Cratho, Bel ;

Gracon, Lyo ; Carbon, P5 ; Caraton, Du2 / Lorto, Lyo, Bone, P7, C2.

u. de Daresten, Lo6, Lei ; Garaston, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ;

de retraiz, Be3.

v. par ces marches ne par ce chemin, Lon ; a Jerusalem, om. Loi.

w. qar a autre chose... il y ad, om. P12.

x. se on a, P12.

y. et... marois, om. Lo6 / qui sont... parties, om. P12.

z. durement ne ne porroit il s’il. .., add. Ox ; si n’i a forte neige, P7, C2, P12 ; par dessure, om. 02, P12.

a. Quar si la noif... chival, om. P12 / la glace... chival, om. C2 / ne homme ne chival, om. Lo6, P7 / ne a pié ne a cheval, Be3.

b. touz les aunz, om. Lon, P7, C2, Lyo, Du2, P12, Be3.

c. avec eulx sur claies par dessus la glace a charios sans roez et tant que leur vitaille dure..., om. le reste, Bel/ ovesqes eux... vitaille, om. P12, Be3.

d. et font charier lor vitaille sur claies sur la glace as charioz sanz roes, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; q’ils appellent soleges, Lo6 ; q’ils appellent. . . nient plus, om. P12 / la glace as, lacune de Lo5 jusqu’au milieu du chapitre sur la loi des Sarrazins.

e. mye rienz a vendre ny a prendre, add. Lo6.

f. qui gardent le pays, add. Lo6.

g. et aux forteresses, add. P12, Be3.

h. se gament, Lo9, 02 ; se garnissent, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; et s’as¬ semblent, om. PI 2.

i. Et sachez... pur ceo, om. Lo6.

j. estuves et la se baignent et font. . ., P12.

k. Et a contrarie... habiter, om. Lon, P7, C2, P5.

1. jecte soun chalour, Lo6 ; soun ray si chaux, P3, Bel, Lyo, Du2 / autre rédaction dans Be3 : «car le souleil n’y luist se poy non ce n’est en droit midy et en temps d’esté quant il est au plus haut. Et pour ce n’est il mye qu’il ne voie la clarté du jour si comme nous faisons par dessa quant le temps est couvert, mes ce n’est mye si grant plante » / qar le solail... partie, om. P12.

1. Pour Damas, la source est Boldensele (op. cit., c. X, p. 287-288), avec appel à Eugesippus pour l’origine du nom de la ville (op. cit., col. 993). Les divers itinéraires sont composés d’après Boldensele (op. cit., c. X, p. 289-290) et Eugesippus (op. cit., col. 1003) pour le Liban et la Palestine. L’itinéraire par l’Asie Mineure vient d’Albert d’Aix, (op. cit., Il, 20, DI, 1, 3, 38, Vin, 4-18). Le chemin par la Tartarie est emprunté

au Speculum historiale (op. cit., XXXI, 19 et XXXI, 3). La légende de la rivière Sabataire vient de Jacques de Vitry (op. cit., p. 1098) et l’explication de la rigueur du climat des régions septentrionales, du Trésor de Brunetto Latini (op. cit., I, 1 14).

2. Genèse, 15, 2. Mais le texte ne parle pas de la fondation de Damas.

3. Genèse, 4, 8. Le lieu du meurtre n’est pas précisé, une légende le situait au pied du Djebel Qassioun qui domine la ville.

4. Paul parle de Luc «le cher médecin» dans Col. 4, 14, c’est sans doute l’origine de cette confusion dont on ne voit pas la source.

5. La conversion de Paul est racontée dans deux passages du Nouveau Testament, Actes, 9, 1-9 et Galates, 12, 1-5. La vision céleste est racontée dans 2 Cor., 12, 1-10.

6. Il s’agit d’Arqa, ou Areas, pris par Baibars en 1266 ; mais il se trouve près de Tripoli, non de Damas.

7. Le monastère de Seidnaya, à 35 km au nord-est de Damas, a été fondé au temps de Justinien. Il conserve toujours l’icône miraculeuse de la Vierge qui continue à attirer pèlerins chrétiens et musulmans. Le pèlerinage fut très fréquenté au temps des Croisades, on trouve un premier récit de la légende et des miracles dans Thietmar (op. cit., c. V, p. 14-18).

8. Arqa est ici correctement situé. Raphanée, aujourd’hui Rafniyé, est sur la route de Tripoli à Hama, à environ 45 km au sud de cette ville. Les légendes sur les rivières remontent à Y Histoire naturelle de Pline, II, 102-106.

9. Il s’agit de la Montagne Noire où l’on signalait la présence de nombreux chré¬ tiens, par exemple Guillaume de Tyr (1. IV, c. X) et Hayton, Flor des Histoires de la terre d’Orient, R.H.C., Doc. arm. t. H, p. 357. Mandeville suit ici Boldensele.

10. La légende de saint Georges, illustrée par les artistes tant en Orient qu’en Occident, se trouve dans la Légende Dorée, fête de saint Georges (op. cit., t. H, p. 296-301).

11. Gref est un autre nom de Corfou, qui appartenait alors non aux Génois, mais, depuis 1267, aux Angevins de Naples avant d’être achetée par Venise en 1386.

12. L’itinéraire longe la côte dalmate, mais en remontant curieusement vers le nord par Mirok, aujourd’hui Mavrovo, Valona, Durazzo.

13. La distance est en réalité d’environ 70 km.

14. On ignore d’où vient cette légende. Une cathédrale fut édifiée par les Croisés, mais elle était dédiée à saint Jean. Elle fut transformée en mosquée au XIVe s. et est encore debout.

15. L’église Saint Georges, construite par les Croisés, fut détruite par Saladin.

16. Mathathias n’était pas originaire de Modin, mais il vint s’y établir (I Macchabées, 2, 1). Ses fils, tombés au combat, y furent enterrés (I Macchabées, 9, 19).

17. Teqoa, dans la banlieue nord de Jérusalem, Amos, 1, 1.

18. L’itinéraire est emprunté à Albert d’Aix. Ruffinel était, à l’époque de la première Croisade, un puissant château fort près de Nicomédie, l’actuelle Izmit. Pulveral désigne sans doute la forteresse de Pansar, aujourd’hui Bafra, près de l’embouchure du Kizilirmak (l’ancien Halys), donc proche de Sinope. Mais c’est un itinéraire assez confus puisqu’il revient ensuite à Nicée après avoir traversé la Cappadoce.

19. Le Lay (Halys) ne passe pas à Nicée, mais le Sangarius, aujourd’hui Sakaryia. La ville avait été conquise par les Turcs en 1331.

20. L’itinéraire se poursuit, toujours selon Albert d’Aix, à travers la montagne jusqu’à Dorylée (Orimanx). Mais Mandeville confond villes et rivières : Rechay, Rechi dans Albert d’Aix, est Heraclea, l’actuelle Eregli et Stancone, Iconium, l’actuelle Konya.

21. «Antioche le menur» est Antioche de Pisidie, aujourd’hui en ruines, près de la ville de Yalvaç.

22. Florache, Foloraca arx dans Albert d’Aix, est une citadelle de la Turquie du nord, donc bien loin de Tarse. Longimas est cité par Albert d’Aix comme proche de Tarse, (Toursont), mais difficile à identifier. Asserre désigne sans doute Adana, et Mamistra est l’antique Mopsuete, aujourd’hui Misis. On voit que l’itinéraire demeure des plus confus.

23. En abordant la Syrie, l’itinéraire devient plus exact. Maresth est Maarat an-Nomân, dont la prise s’accompagna des premiers massacres de population lors de la première Croisade. Artèse est sans doute Ard Artousi, sur l’emplacement de l’an¬ cienne Orthosia mais la ville est sur un affluent de l’Oronte, le Nahr el-Bahré, franchi sur un pont à plusieurs arches, le «grand pont» dont parle Mandeville. Le «Farfar», le Pharphar de la Bible, un des fleuves de l’oasis de Damas cité avec l’ Abana (Abane) dans le récit de la guérison de Naaman par Elisée (2 Rois, 5, 12) n’est pas l’Oronte. La confusion vient probablement du nom de Fer, donné par les auteurs francs à ce fleuve.

24. Légende Dorée, fête de saint Eustache, (op. cit., t. II, p. 306-331). Placides est le premier nom d’Eustache et la rivière où il perd ses enfants n’est pas nommée, elle est seulement «sur la route d’Egypte».

25. Albert d’Aix parle des renforts mis en pièces en Romanie entre Finimis (peut-être Philomelium, aujourd’hui Aksehir) et Fervam, qui est peut-être l’actuelle Ilgin, à 50 km au sud de Philomelium, où se trouvent des sources chaudes. Mais on revient alors en Turquie intérieure.

26. Mandeville parle au passé des célèbres fortifications d’Antioche, rasées par Baibars lors de la prise de la ville en 1268. La citadelle subsiste seule aujourd’hui. Quant au port Saint Syméon, très important au temps de la splendeur de la ville, il a aujourd’hui disparu. On notera que Mandeville continue à confondre 1’ Oronte et le Pharphar.

27. L’itinéraire suit la côte : Laouse, Laodicée, aujourd’hui Lattaquié, et Gybel, le Zibel des Francs, important centre commercial, aujourd’hui Djeblé, ainsi que Tortouse, Tortose, aujourd’hui Tartous, sont sur la côte. Puis on passe dans l’intérieur, en remon¬ tant un peu au nord avec la Chamelle, autre nom d’Emèse, c’est-à-dire Homs pour descendre sur Maubek, Baalbek. On revient ensuite sur la côte à Gibelet, l’antique Byblos, aujourd’hui Djebaïl, et Beyrouth.

28. Le Chastel Pèlerin est à une vingtaine de kilomètres au sud d’Haïfa, c’était une des plus puissantes forteresses du royaume de Jérusalem, édifiée par Gautier d’ Avesnes en 1217 et confiée aux Templiers. Elle défia Frédéric II en 1229 et ne tomba qu’ après la chute d’Acre en 1291. Il en reste des ruines imposantes.

29. Il y a ici confusion entre Césarée de Philippe et Césarée maritime.

30. Les khans de la Horde d’Or avaient étendu leur autorité sur les principautés russes rendues tributaires à partir du milieu du XIIIe s. Cf. B. Spuler, Die goldene Horde, Wiesbaden, 1965 (2e éd.).

31. Mandeville a eu ici recours au Speculum Historiale dont le ch. XXXI conserve des extraits de la relation de Simon de Saint-Quentin, envoyé en mission chez les Tartares en 1247. Cf. Simon de Saint-Quentin, Histoire des Tartares, éd. J. Richard, Paris, 1965.

32. Batu, petit-fils de Gengis Khan, dirigeait la Horde d’Or en 1247. Sa capitale était Sarai sur la Volga. Vordu désignait l’ensemble des tentes des premiers khans au temps où leur «capitale» était itinérante.

33. Niflan désigne la Livonie ; Crake renvoie sans doute à Cracovie où les couvents des Dominicains et des Franciscains, établis dès le début du XIIIe s, étaient des centres de renseignements pour les voyageurs et missionnaires se rendant en Asie ; Leto désigne la Lettonie ; quant au royaume d’ Arasten, il apparaît dans les Chansons de Geste pour dési¬ gner les terres orientales lointaines.

34. Les croisades en Prusse orientale commencèrent avec l’appel de Grégoire DC en 1230. En 1309, tous les pays, de la Poméranie à la Livonie, avaient été conquis par les chevaliers Teutoniques. Le Grand-Maître de l’ordre Teutonique, chassé d’Acre, vint s’établir à Marienbourg cette même année, donnant un nouvel essor à la conquête et à la colonisation. Cf. C. Higounet, Les Allemands en Europe centrale et orientale au Moyen Âge, Paris, 1989, notamment Deuxième partie, ch. XI et W. Paravicini, Die Preussenreisen des europaischen Adels, Sigmaringen, 1989.

35. Le mot sledde désigne un traîneau en moyen néerlandais. Mandeville a pu apprendre ce terme à Liège.

36. Ce cri renvoie sans doute au mot «houra », cri de guerre d’origine russe. Selon le Dictionnaire étymologique de Bloch et Wartburg, il apparaît avec les guerres napoléo¬ niennes. Selon A. Hatzfeld, A. Darmsesteter et A. Thomas, Dictionnaire général de la langue française, il fut admis comme néologisme par l’Académie en 1835. A ne pas confondre avec «hourra» cri d’acclamation dans la marine anglaise, admis comme néologisme par l’Académie cette même année 1835.

a. de lor païs, je veuil deviser de leur loy, P12.

b. Alkoran, Lo3, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P12 ; Alkaran, 01, Lei, Bel, Lyo, Be3 ; Alkorian, P5.

c. Messak, Lo6, Lo9, Lon ; Meshak, 02, P7, C2, P5 ; Meskak, P3, Lyo, Du2 ; Meskar, Bel ; Melhaf, Be3 / Herma, Lyo ; Hure, P7 ; Hayne, P5 / Ascuns appellent. . . païs, om. P12.

d. et les mauvais, add. Be3, om. et les malvais en enfem.

e. lor demaunde, om. Lo7 / Et si homme... ils (dient), om. P12.

f. et toutes maniérés de delices, add. P7, C2, P5 / ou homme. . . fruitz, om. P3, Bel, Lyo, Du2.

g. imMil, Lei ; XMil, Lon ; X, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; om. Bel, P12, Be3.

h. et avera... pucelles, om. Ox, P7 ; et les cognoistront et toutdis demoureront pucelles, P12.

i. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

j. Et dient et croient bien que l’ange Gabriel lui dist qu’elle estoit pucelle et que il luy aviendra l’Incamacion, P12 ; estoit pucelle, Be3.

k. et ceo. . . livre, mis après «comencement de mounde », Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

1. et veray, om. P7, C2 ; et veray... debonaire, om. P12 ; et veray... droiturels, om. P5 ; et vray enfant de Dieu debonaire, Be3. / (l’incamacioun) de Jhesu... vices nulles, om. Loi.

m. quant ly angel annonça a la Vierge Marie, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; et dit ce livre que a l’adnonciation Marie sa mère estoit..., P12.

n. ou sorceour, om. Lon, P 12.

o. Takirra, P7, Takama, Du2 ; Kalkina, P12.

p. qui par... pucelles, om. Loi, P12 ; sembler un esglise ( ?), Lyo.

q. et qui couchast, Lo6 ; qui aloit ovesqes, Lei, Lo9 / Et si avoit. . . pucelles, om. Lyo ; Et si... décevoir, remplacé par : «Si cuida q’il la vousist décevoir», 01, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, P12, Du2.

r. Si la Virgine Marie le conjura qe il ly disoit la vérité ce Takina qy estoit enchaun-teour ou noun, Lo6 / que il. . . ce, om. P 12.

s. de Jhesu Crist, om. Lyo, P12 / Et dient auxi... Jhesu Crist, om. Be3.

t. en la grege de beufz et de l’asne, P12, Be3.

u. enfanté, Ny, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; et ploroit, om. P7.

v. avoit deservy, Lo6.

w. ne t’esbahy... Dieu a descendu, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12, Be3.

x. expectable, Lon, C2, P3, Lyo, Du2, Be3 ; exemplaire, P7.

y. et signe, om. Lo6, Lei, Be3 / Et en plusours lieux. . . touz hommes, om. P12.

z. gentz ly as perpétuelles peynes et les autres mettra en sa glorie, Ph ; et les mettera en glorie, om. P12, Be3 / as enfem, P12 ; as enfem le puant, Be3.

a. ly plus excellent en doctrine et vraye predication. . ., P 12.

b. et plus... prophète, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; q’il estoit... aveugles, om. P12.

c. om. Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; rétabli d’après autres manuscrits / as ciels, et la venue de l’Esprit Saint, add. P3.

d. Et ils tiennent bien les Evangiles especialement Missus est, Lo6 ; Et croient bien l’Evangile qui parle de Missus..., P12.

e. le quel. . . orizouns, om. P12 ; et quant ils le peuvent tenir, ils le baisent, P12.

f. le fitz Dieu mounter, Lo7 ; le Filz Dieu mounta a cieux, Lei, Lo9, 02 ; le filz Marie mounta es cieulx, Lon, P5, Du2 ; le filz Marie de Dieu, P3, Lyo ; le filz Marie mère de Dieu, Bel ; crucifié Jhesu le fils Marie qui monta es ciels sanz mort, P7, C2 ; si corne ils dient mais il fist mounter a Dieu sanz mort, Lo6 / le fils Marie. . . ancis, om. Loi / Ils croient que Dieu ne fut mie crucifiez mais monta es cieulx tout vif pour juger le monde, om. le reste jusqu’à «mehange», P12.

g. om. Lo2, Ny, Lo6, Loi, rétabli d’après autres manuscrits / juger l’universe mounde, Ph ; al jor jugement, add. Lo6.

h. fin de la lacune de Lo5.

i. loy, P7, C2, P3, Du2.

j. et les autres qui ne croient point seront dampnez a mort perpétuel, add. Lo6.

k. a nostre foy, Ox ; a crestienté, Lon, Lyo, P5 ; a nostre foy de crestienté, P7, C2.

1. Et auxi... prophecies, om. Du2.

m. faudra, om. Lo7 ; qui est faillie, om. Lei, Lo9, 02, P7, C2, Bel, Lyo, P5, Du2.

n. temple, P3, Lyo, Du2.

o. PI 2 omet tout le passage depuis : «Mes Jhesu mounta» jusqu’à : «fin de mounde».

p. et pourquoi ils ne se convertissent, add. P7, C2.

q. Dieu, om. Ph ; le creour, om. Lon, P7, C2, P5.

r. et croioms... ses faitz, om. Loi.

s. et croioms... prophetes, om. P12 ; des prophetes, ou de tous ses prophetes, Lo9, Lon, P7, C2, Du2 / Be3 omet tout le passage depuis : «Et parle auxi ce livre» jusqu’à : «seintz prophetes. ».

t. et noun plus, Lo6 / ou IIII, om. Be3.

u. ou a X, Loi, Lo6, P12.

v. baroun, Lo9.

w. Et si ascune... biens, om. P 12.

x. de la Trinité, Lo6.

y. quant l’en lour dit que Jesus est la parolle de Dieu, ils repondent et dient, add. Be3.

z. seroit il... autrement, om. Be3.

a. fin de la lacune de Lo8.

b. Et dient que nul ne puet estre sauvé se il n’a cognu la sainte parolle de Dieu, Be3 ; et dient... de Dieu, om. Ph, P5 ; (parole) de Dieu, om. Lo3, 01.

c. Et dient. . . Dieu, om. Be3.

d. PI 2 omet le passage depuis : «et noun pas un Dieu» jusqu’à : «Jhesu Crist ».

e. que Abraham, om. Lo8 ; que Alkaran, Lyo, Be3.

f. par les parolles, P7, C2 ; prophète, P12.

g. om. Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul, présent dans les autres manus¬ crits et dans l’original puisque la phrase suivante parle de quatre prophètes, chiffre corrigé en III dans le seul Ny.

h. et le plus grant, om. P7, C2, Be3.

i. Nostre Dame, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

j. et foy, om. P7, C2.

k. que de ces IIII. . . scievent, om. Lo6.

1. qar ils... prophecies, om. Be3.

m. et le plus excellent... Escripture, om. P 12.

n. Et certainement ils ne scevent mie entendre la lettre espirituelle, P12.

o. les Juys, om. Loi, P3.

p. ils n’entendent plus que la lettre especialement, Lo6, om. le reste / et pur ceo. . . dit seint Paul, om. Loi / qui... entendent, om. Lei.

q. Littera occidit, om. P3, Lyo ; caro occidit, P12 ; Justum occidit, Lon, P5.

r. qar ils... malveis, om. Du2.

s. me dit une fois en sa chambre ung jour au soir, P12 ; au Cair, Be3.

t. Dieu mercy, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lyo, Be3 ; om. Du2.

u. fliumes ( ?) P7 ; prebstres, Be3 ; et vos prelas, add. P12.

v. compte, om. Ph ; sont toutz, Loi.

w. communes, PI 2, om. Be3.

x. pur... adonques, om. P12, Be3.

y. pur lor Dieu... s’afforcent, om. PI 2 / en toutes maniérés, les chrestiens baratent

l’un l’autre..., P12 ; s’afforcent de combattre, Lo9.

z. ore court taillez, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; ore saisis sur le ciel, P12.

a. et de corroies, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; et de ce, P7, C2, Du2 ; en toutes maneres déguisent de toutes choses, Be3 / ore broudez. . . choses, om. Lo6 qui écrit : «et en tutz autres ayses ils assaient.» / «ovesqes.orgoillous » et : «en toutes... choses», om. P 12.

b. estre débonnaires humbles et pieux, PI 2 ; almoigners, om. Lo6.

c. et l’un forstret... al autre, om. Lo6 / pur mettre... al autre, om. PI 2.

d. avoit. . . sauvement, P12 / Jhesu lor bailla, P12.

e. vos pecchés, Lo6, Ol, Lon, P7, C2, P3 ; om. Be3 / ount ils perdu. . . pecchés, om.

f. vostre, après correction, Lo5 ; vos, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

g. countrer, Dul.

h. Et tout ce me dist il de sa propre bouche, add. PI 2.

i. q’il le savait, Lo3 ; q’il ne savait, Lo8.

j. (l’estât) des christiens... tout l’estât, om. 02.

k. commun people, Ph / et... commun, om. Be3.

1. de baume, add. P12 ; de musqué et de baume, add. Be3.

m. toute lor demenance, P7 ; coustume, Be3.

n. q’il avoit fait... seignors, om. Lo3, 01.

o. et d’autres de la chrestienté aussi, add. P 12.

p. et les autres... del païs, om. Lo9, 02.

q. lacune de Lo2 jusqu’à la profession de foi musulmane, texte de Ny, fol. 59.

r. foy, Lo6.

s. foy, P3, Lyo ; nostre foy et loy, Be3.

t. et par nous, om. Loi, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, Du2, Be3.

u. le commandement de Dieu et seint Alkoran, Lei, Lo9, Du2. ; la loy de Dieu que leur saint livre..., P3, Bel.

v. seint, om. Ox ; messager, om. Lo8.

w. l’angel, om. 02, Lon, P7, C2, Lyo, Du2 / devisa les secrets celestiaux, Lon / P12 omet le passage depuis : «et cils qui duissent» jusqu’à : «volunté devine».

x. Arrabye, Lo6, Lo9.

y. les chevaux et les chameulx, Lon, P12 ; les chevaux, P7, P5 / et fuist... garcoun, om. P12.

z. aloit... tantques, om. Lo6 / tantques... merchantz, om. Lo3, Loi, Ol, Lo8, P3, Bel, Lyo, Du2, P12 / ovesques les merchantz, om. P7, C2 / tantques il vint d’Egipte es desers d’Arabie. Une fois avint qu’il aloit a une chapelle, om. le reste, Be3.

a. qui estoit mult prudhomme et seinte, add. Lo6.

b. ou il avoit. . . en la chapelle, om. Lon / bien petite. . . avoit, om. P5.

c. le sarrazin fist, Be3.

d. Machomet, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

e. et fust... astronomien, om. P12, Be3.

f. Corrodon, 01 ; Carodane, Lyo, Du2 ; au sire Caraoire, P 12.

g. Gaderik, Lo7 ; Gadryge, Ph ; Cardrige, Lo6 ; Cadrige, Lo8, P3, Lyo ; Quadryge, Lon, P7, C2, P5 ; Cadriche, Du2 ; Cadige, Be3.

h. Et celi Machometh avoit un manere de maladie qi est appellé sovent le caduke maladie en quoy Machomet cheoit sovent, Lo6.

i. cheoit de la grant maladie, add. Lon / Gabriel l’ange, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

j. ancis... cheioir, om. P12.

k. VIcet IX, Lo5, Du2, P12 ; VIxxet X, C2 ; Ve et X, Be3 ; VIe et v ans, om. l’an de grace, Lyo.

1. Israël, P7.

m. que le aungel... des Sarazins, om. Lo6.

n. qe sont appeliez, om. Lon, P7, C2, Lyo, P5, Du2 / Meliton, Lo8.

o. Gariens, Lo9, Lyo ; Angariens, Lon, P7, C2, P5 / et autres. . . appellent, om. P12.

p. Des autres... de Sarra, om. P12, Be3.

q. pur lesquex fïlz, Lo7 ; les filz Loth, Dul ; les DI filz, Lei, Lo8 / et... Amonites, om. P12 / Moab et Amon et Amalech, Lei, Lo8 ; Moab et Amon, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

r. Des autres y en a... terrienz, om. Lo6 ; terrienz, om. C2 ; princes, om. P 12.

s. avoit, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Be3 / moult, om. Lei, Lo9, Du2.

t. les marchandz devenoyent sovent marchandier, Ph / el chemin... merchander, om. P 12.

u. que toutes les valletz. . . prudhomme, om. Lo8 / parler, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, Du2.

v. avecques, P3 ; avec lui, Lon, P7, C2 / veiller. . . valletz, om. Loi / qar il oyont. . .

nuyt, om. P12 / et pensaient. . . une nuyt, om. Lo8.

w. forment endormi et estoit yvres, Du2 / tant... vin, om. P12.

x. tout sanglante, om. Lei, Lo8.

y. qui sont devoutz, om. P 12.

z. qui est de bon espice, P12.

a. devient sarazin, om. Loi.

b. ly reboié ou flamines, Be3 / quant... resceut, om. Lyo, P12.

c. fin de lacune Lo2.

d. L’orthographe de la phrase varie beaucoup selon les manuscrits.

e. de lor loy, om. Lon ; et... custumes, om. P12, Be3.

f. ovesqes... appelent, om. Loi / après les lettres de l’alphabet, lacune de Be3 jusqu’à l’histoire d’ Athanase à Trapézonde.

g. Et ceste... ils, om. Loi / III lettres, P12.

h. pur ceo... Il lettres, om. P12.

i. yom, Ol, Lei, Lon ; zolz, P7, C2 ; yron et zoth, Du2 / qui sont avecques, P12. L’alphabet arabe manque dans Lo7, Loi ; ni alphabet, ni phrase introductive dans Lo6, Lo8 et 02 / Ox n’a pas d’alphabet, et a une autre phrase conclusive : «Et sachez que les Sarazins usent IIII lettres en lor a.b.c. pluis que nous a cause q’ils parlent en le gorge si que nous avons en notre parlure en Engleterre II letttre pluis q’ils n’ount en lor a.b.c. c’est assavere y et z qui sont appeliez thom et zogh. »

1. Chapitre reposant pour l’essentiel sur le Tractatus de statu Sarracenorum de Guillaume de Tripoli (éd. H. Prütz, dans Kulturgeschichte der Kreuzzüge, Berlin, 1883, p. 572-598). Des compléments sont pris dans le Speculum historiale (c. XXIII, 39-67) pour la vie de Mahomet et dans Jacques de Vitry, Hist, hieros. pour la révérence à l’Evangile Missus est, le jeûne, l’explication des noms des Ismaélites et des Moabites et les boissons sucrées bues par les Sarrazins.

2. Ces noms sont donnés par G. de Tripoli, op. cit., c. XXV, p. 590.

3. Le paradis musulman est dans G. de Tripoli, op. cit., c. 1, p. 596. Il s’appuie sur diverses sourates, notamment, 2, 23 ; 13, 35 et 56, 1-50.

4. Résumé des chapitres XXX-XXXIV et XXXVI de G. de Tripoli (op. cit., p. 592-593) qui s’appuient sur la sourate 3, 37-42.

5. G. de Tripoli, c. XXXII, p. 592. L’histoire vient d’un contresens sur le mot taki, «craignant Dieu ».

6. G. de Tripoli, c. XXXIII, p. 593, cf. Coran, sourate 19, 16-33.

7. G. de Tripoli, c. XXXVIII, p. 593, cf. sourate 43, 57-59.

8. G. de Tripoli, c. XLI-XLII, p. 594. De nombreux passages du Coran parlent du Jugement dernier, par exemple sourates 99 et 101.

9. G. de Tripoli, passim, c. XXXVII-XL1I, cf. sourate, 5, 50.

10. J. de Vitry, op. cit., p. 1137 et 1059.

11. G. de Tripoli, c. XLII-XLII, p. 594-595, cf. sourate 4, 156.

12. G. de Tripoli, c. XLVII-XLVII p. 595-596 et LI-LII, p. 596-597. Les Mendiants au XIVe s. insistèrent sur la possibilité de convertir les musulmans et de passer de l’esprit de croisade à celui de mission. Cf. J. Richard, La Papauté et les missions d’Orient au Moyen Age XIIIe -XVe s., Ecole française de Rome, 1977.

13. G. de Tripoli, c. XLIX, p. 596, cf. sourates 4, 3 et 2, 231.

14. Il Corinthiens, 3, 5-6.

15. Les sources proposées pour ce passage, Dialogus miraculorum de Césaire de Heisterbach -1220-1235 -(éd. Le Strange, 1851, 1. IV, c. XV), ou la fausse correspon¬ dance du sultan et de Clément V (Archives de l’Orient latin, II, 1884, p. 297), ne semblent pas assez proches du texte de Mandeville pour avoir été directement utilisées par lui. Un procédé courant au xrve s. était de présenter une satire sociale et politique sous couvert d’un dialogue fictif ou d’un songe. Le Songe du Vergier (v. 1380) s’ouvre sur les reproches réciproques du clerc et du chevalier pour lesquels M. Schnerb-Lièvre indique toute une série de sources (Somnium Viridarii, éd. M. Schnerb-Lièvre, Paris, 1993, 2 vol.). Voir aussi : C. Marchello-Nizia, «Entre l’histoire et la politique, le songe poétique», M.A. Flamboyant, Revue des Sciences humaines, Lille ED, 183 (1981-1983), p. 40-53.

16. Ces détails sur la jeunesse de Mahomet viennent de G. de Tripoli, c. E, p. 576.

17. Ici la source est le Speculum historiale, c. XXIE, 39-67.

18. Cette date ne figure pas dans les sources de Mandeville, on la trouve dans des manuels d’histoire, tel celui de Philippe de Valois conservé à la B.N.F. ms. fr. 693, p. 101. L’explication des divers noms des Sarrazins est dans J. de Vitry, op. cit., p. 1057.

19. Mandeville retourne à G. de Tripoli, c. I et II, p. 575 et 577 et, pour les bois¬ sons sucrées, à J. de Vitry, op. cit., p. 1075 et 1099.

20. C’est la proclamation de la foi au Dieu unique et à son prophète Mahomet : Lâ ilah illâ Allâh wa Muhammed rasûl Illâh. Elle est donnée par G. de Tripoli, c. VIII, p. 597.

21. Les remarques sur la prononciation des Arabes sont dans le Trésor de B. Latini,

a. et a Babiloigne. . . devant, om. Lei.

b. des marchans, Bel ; des diverses isles, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; des marches des isles et, om. P7.

c. entre, Ox, Ph, Loi, 02.

d. Puis que je vous ay devisé des chemins pour aller en diverses parties dont est faite mention je vous deviseray des marches et de diverses regions, om. le reste, P12.

e. oultre les II riveres, P7, C2 ; les II fluvies, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, C2, Lyo, Du2 / Tigre et Aufrique, P7, C2.

f. roialme de Midy, Ox.

g. de Tigre... riveres, om. Lo7, P3, Bel, P12 /. / riveres de Soyk et Tigre, Lo8.

h. Finees, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Seneschees,

i. Medienam, P7, C2 ; Meridiane, P12.

j. Mediterrane, om. Ox ; laquelle mer Mediterrane, om. Dul, Ol, Lon, P7 ; mer Mediterrane, om. P 12.

k. les estreitz de Maroke, Lo6.

1. dure jusques a Constantinople, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / IITIM, P12 ; et LX,

m. si que. . . vers la mer, om. P7, C2.

n. est Ynde et le roialme, Lei, Lo8 ; et Ynde et le roialme, Lon, P7, C2, P5.

o. qui est. . . Sythie, om. P7, C2 ; Et vers la mer Ocean. . . Sythie, om. P12 / dessouz Sythie est la mer Caspie, Lo6, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; dessouz Sythie et la mer Caspie, P7.

p. Thamay, Lo3, Lei ; Thamarie, 01 ; Thamar, Lo9, 02, Lon, P5, Du2 ; Tharmar, P7 ; Thalmar, C2 ; Thaire, P12.

q. femenyn gendre, Lei.

r. Alaine, Lo9, mais écrit le nom corectement la seconde fois.

s. moult... Albanie, om. Ox, Bel, Lyo ; Albanie, om. P5 / moult... ceo que, om.

t. en cel païs, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

u. en cel païs ils auserount bien assailler a un lyoun et occient sovent les leouns un chien tut soul, Lo6.

v. Citerne, P 12.

w. Bactrie, Lo6, Lo9 ; Bathie, Lon, P7, C2, P3, P5 ; Bactyr, Bel, Lyo ; Bacie, Du2.

x. Et outre, Ol ; et ont, PI 2.

y. laquelle terre... assavoir Libie, om. P7 ; c’est assavoir Libie, om. Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, C2, P3, Lyo, P5, Du2 ; Libie la haute et la terre de Libie la basse qui comence. . ., Bel ; Libie la menour qui comence, P12.

z. jusqes Egipte et vers, om. Ox.

a. d’Ethiope, P12.

b. et semble... terre, om. Ph, P12.

c. chalour du solail, add. Lo6, Lo9 / du solail... chalour, om. 01.

d. merveyles, Lei, Lo8.

e. Ensy veit homme. . . cy après, om. P12, qui écrit : «Et voit on de ce païs le moult de Talam qui siet entre les nuées. Et en ce païs la vers Espaigne a moult de royaumes mais le raconter seroit trop long, mais des parties orientelles je vous parleray. »

f. vers Tartarie, om. Ph ; vers Persie, vers Caldée et, om. PI 2 ; vers Judee, P3.

g. Trabazonde, Dul ; Trypezonde, Lo8 ; Crepesonde, Lo9, 02 ; Tarpenonde, PI 2.

h. appellée, add. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

i. ly rois, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; le régné, C2 ./ port des Persains, reprise de Be3.

j. autres marchans, 02, P7.

k. Athai, Lo7 ; Anastaize, P12, Be3./ qe fust evesquez de Alisaundre, om. Ph.

1. qe fist... esse, om. Be3.

m. et. . . deité, om. Lo6, Du2 ; de la trinité, Lo9, P12.

n. au peuple, Lyo.

o. si fuist. . . por le psalme, Lei, Lo8 ; si fist. . . prisoun, om. Du2.

p. et bon, om. P7, C2, P3 / mie voir mais touteffois tout vrais les creoit il, Lyo / et ly dit. . . creoit il, om. P12.

q. il dit... foy, om. P12, Be3.

r. et tient... chrestien, om. P12.

s. pur ceo... envie, om. P 12.

t. et ly emperour, Lo2, Ny, Lo5, Lo7, Lo6, Loi, Dul ; corrigé d’après Lo3, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; emperour, om. Ox, Ph.

u. consuppé, Lo9 ; conturpé, 02 ; consurpé, Lon ; l’usurpa, P3, Lyo / la terre, om ; Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / le déchut et l’appela a lui et a son domaine, P7, C2.

v. emperour de Trapezonde, et on va..., P7, Bel / Mes un riche homme... empe¬ rour, om. P12.

w. De Trapezonde... voet, om. Lo6 / par la partie de Arménie, Lon, P7, Bel, Lyo, P5, Du2. / qui vient en ceo pays il y ad. . ., Lo8.

x. «qe est al seignur de Cruk», om. Ph / ceo est... chrestien, om. Lo5 / y ad une chastiel auncyen qe siet sur une roche q’ils appellent le chastel del Empereur, ceo est unqore la cité de Laias près de la ville de Persipée. . ., Lo8 ; / y ad un chastel ceo est outre (toute, P7) la cité de Laiais et est auncien et siet sur un roche qu’ils appellent ainsy chastel del Empereur et est près la ville de Persipée qui est a un grant seigneur de Cruk..., Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3 ; même phrase, mais om. «et est auncien», Bel(«chastel de l’am»), Lyo ; même phrase, mais «est auncien» lu «est on a on», P5, Du2 / y ad un chastel ancien dont les murs sont couverts de yeire et siet sur une roche et est nommé le chastel de l’Espervier, om. le reste, P12 / y ad un chastel ancien dont les murs sont couverts de edron que nous appelons rebun et siet sur une roche et est nommé le chastel de l’Espervier et siet sur la cité de Layens et est assez près de la ville de Perilée qui est au seigneur de Turk qui est moult riche homme et vaillant chrestien, Be3.

y. moult belle fait, Lei, Lo8 ; et moult faitiz, om. Lo9, 02, P7, C2, Bel, Lyo, Du2 ; moult bel et moult faitiz, om. P3.

z. bele, om. C2, Lyo, Du2 / de faierie, om. P3, Be3.

a. un jour, un nuit, Lo5, Lyo, Be3 ; VI, Lo3 ; VIII, P12.

b. mi nuitz, P7 / lors... soul, om. P12.

c. ne tant ne quant, P7, C2 ; ne poy ne grant, Be3 ; ne goûte jusques celle. . . , P5 ; ne seroit povre, Lo9 ; om. Lo6, P12.

d. venroit a luy, om. Lyo.

e. au chief de la termine devant dite, Lo6 ; après ce qu’il aurait auxint veillé, Be3.

f. de Armenie, om. P12.

g. venoit a ce chastel et veilla, Lo6.

h. un jor, Lo5 ; quant il ot veillé, Be3.

i. que il voloit por son ayde de toux choses terriens, Lo6.

j. assez riches et grant seigneur en bel pays, Lei, Lo8 ; assez riches et bien en pahis, Lo9, 02, Lon, P5 ; assez riches et grant sires et bien amé du païs, P7, C2, Bel, Lyo, Du2 ; assez riches et avoit bon pays, P3 ; assez grant sires en son pays et qu’il ne vouloit riens avoir que elle, om. le reste, P12.

k. et elle estoit espirituelle, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 / Et celle ly respondy : demandez chose terrienne car je ne suis pas chose terrienne, om. le reste, PI 2 / et lui dit qu’il demandast autre chose, add. Lon, P7, C2, P5.

1. cestuy souhhaideez, Lyo ; om. P12.

m. faire paix, Lon, P7, C2, P3 ; Bel, Lyo, P5, Du2 ; sans finer paix, Be3.

n. centisme, Loi.

o. souffroiteus, Lon, P3, Bel ; voisinous, P5 ; indigent, P12 / et souz bien de voz voisins, Lyo.

p. n’estoit riches n’en pays n’estoit plente de biens, Lei, Lo8 ; fuit en païs, Lo9 ; qui fut en ce païs, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; qui fut, P7, C2.

q. fust en pees ne chevance, om. le reste, P12.

r. estre riche homs et fortunés, P7, C2, P5 ; q’il poait estre bien fortuneez, om. «es marchandises », Du2 / y veilla affin de poy chevir et estre bien venant, om. le reste, PI 2 ; estre vertueux, Be3.

s. ly plus riche du monde, om. le reste, P12.

t. le centisme, P7.

u. part de ses biens, om. le reste, P12.

v. q’ils... fust il, om. P12 / si estoit plus sage... fust il, om. Be3.

w. mes qy vourroit. . . faire, om. Lei, Lo8.

x. Ceo n’est mie le droit chemin avant dit d’aler de Trapazonde par la petite Armenie, mes ci dirra le chemin, 02 ; Ceo n’est mie le droit chemin par ou l’em vait de Trapezonde, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

y. Articoun, Lon ; Doctuoron, Lyo ; Dacrooun, Du2 ; Thiron, P12 ; Artus, Be3.

z. et moult plenteivouse, om. P 12, Du2.

a. ne pain, ne vin, P7, C2 / ne croist. . . poy noun, om. Lo6.

b. molt haute et si. . ., Ol, Be3 ; molt haute, om. le reste, Lei, Lo8 ; molt haute et fet fort chaud, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

c. Et si ad... fontaignes, om. P12.

d. Balthasar, P12 / dessouz terre, om. P12.

e. Sabissacolle... ad a noun, om. Lo6, Lo9, 02, P5, Be3 ; Sabritrole, P12.

f. Arathoth, Lyo ; Maroth, Be3.

g. Chano, Lo7 ; Than, Loi ; Thano, Lei, Lo8, Lon, P7, C2, P5 ; Thanaon, Lo9, P12 ; Cano, 02 ; Thicano, Lyo ; Cam, Be3.

h. de loing, om. P7, C2, P12, Be3 ; dedans, P5.

j. dient ascuns... qar, om. P 12.

k. pur grant. . . yver, om. C2, P5 ; pur grant. . . ne puet mounter, Lon, P7 ; sur celle montaigne, om. P 12 ; si que nul... mounter, om. Be3 / et en estée et en yver, déplacé après : «mounter sur celle montaigne» par P3, Lyo, Du2.

1. par la grace. . . unqore, om. Lo6 ; par la grace de Dieu y monta, om. le reste, Du2.

m. La dayne, Lo9, 02 ; Dayme, C2 ; Dyne, P7 ; Ayne, P5 ; Laidenche, P12 / que Noé founda, om Lo8 / est la cité de Any, om. Lyo.

n. in églises, P3, Bel ; une eglise, Be3.

o. cils moigne qui estoit de le abbaye al pié de la mountaine, add. Lo6 ; monta cils moigne et en montant avoit. . ., Lyo ; En une journée ce moine avoit si grant désir. . ., Be3.

p. cils moigne. . . montayne, om. P7 ; grant désir et quant il vint ung peu hault, P12.

q. aler, om. Ox, Lo7, Lo3, Loi, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, Du2 / q’il ne poait... reposa, om. P12 / se deporta et dormy, P3, Bel, Du2.

r. la jeus, om. Loi, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

s. et apporta celle planche dessusdite, add. P12, Be3.

t. n’y monta, add. Ph, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 / Purquoy... paroles, om. P 12.

u. Thamisie, Ny ; Thamiso, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lei, Lo9, 02, P7, C2, Lon, P3, P5,

Du2 ; Tourize, Lo8 ; Tarriso, Bel, Lyo ; Fait qui a present est appelé Taurise, Be3.

v. que on nomme a present Suza, P 12.

w. qui est moult bele. . . marchander, om. P12 ; bele cité et grande. Et des meilleours qui soient ou monde vont la pour marchander, Du2.

x. du païs, Loi, Lo6.

y. ce est... Persye, om. P12.

z. pays riche chrestien, P5 / roy, om. Lei, 02, P7, C2, P3, Lyo.

a. l’empereur prent plus des custumes de les marchantz por les marchandises qe ils achatent qy est sanz estimacioun, Lo6 / le plus riche roy chrestien a cause de son royaume, om. le reste, PI 2 / chrestien de toute sa terre, car la marchandise y est et les marchans de toutes marchandises sans descrue, Be3.

b. Sodom, Lo7, Loi ; Sodonye, Lo6 ; Sadome, Lei ; Cadonie, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / passe homme... jusques, om. P12.

c. des Persains, om. P12.

d. des boys et riveres, 02.

e. vers Ynde, om. P7, C2.

f. des bleds, des vins, om. PI 2.

g. pur veoir. . . mirre, om. P12 / et pur luy. . . Bethleem, om. Be3.

h. Xim, 01 / Et y ad. . . jomées, om. P7, C2.

i. A Lin jomées de celle cité vait. . ., Be3 / Betha, P12 ; Carre, Be3.

j. de Persye, om. Du2.

k. et l’appellent ils la char Dabago et l’autre Vapa, Loi ; et l’appellent ils la char Dabago (ou de Bago) et le vin Vapa, Lo5, Lo7, Ph, Dul, 01, Lei, Lo8, Lon, P7, C2, P3 ; et l’appellent ils char Dabago et le vin Vapa, Ox, Lo9, 02 ; l’appellent la terre a char de Gagabo et le vin Vapa, Be3 / et le vin Mapa, Dul ; Vapara, 02.

1. Et ly paiens ne poent. . ., Be3.

m. par mointe cité, om. P7, C2, P3, P5.

n. Comda, Ox ; Comay, Lo8 ; Gomaa, Ny, Lon, P3, Lyo, P5 ; Gonraa, P7 ; Goumas, C2 ; Gooma, Du2 ; Conmaa, Be3.

o. enviroun... Ly murs, om. Loi.

p. mes elle. . . enhabité, om. Lo6 ; mie si grande qu’elle souloit, P12 ; mie tout habi¬ table, Lo8.

q. par mointes terres, om. Loi, P7 ; par mointes terres et villes, C2 ; par mointes journées, P12.

r. et cornent. . . nouns, om. Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; tiels comme si après sont escriptes, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Be3 ; ont nouns, cy dessouz les povez veoir, P12.

s. L’alphabet manque dans Lo2, Ny, Lo7, Ph, Lo3, Dul, 01, Lo9 ; ni alphabet ni phrase introductive dans Ox, Lo5, Lo6, Loi, Lo8, 02, P5 ; alphabet et phrase introduc¬ tive dans Lei, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, P12, Be3.

1. La description des continents est inspirée pour l’Asie des Otia imperialia, (éd. G.W. Leibnitz, Scriptores rerum brunswicensium, Hanovre, 1707-1709, vol. I, p. 881-1004 ; vol. H, p. 754-784). Il utilise ici II, 21, p. 947-948. Pour l’Afrique il a recours au Trésor de B. Latini {op. cit., 1, 124). Puis Mandeville prend désormais comme fil conduc¬ teur Odoric de Pordenone, dans la version française de Jean le Long, Les Voyages en Asie du bienheureux frère Odoric de Pordenone, religieux de saint François, éd. C. Schefer, Paris, 1891, ch. I-IÜ. Il fait un bref appel au Roman d’Alexandre pour la mer bouillante en Inde et à Hayton, Laflor des estoires {op. cit, I, XIII) pour l’histoire de Trébizonde.

2. Cette affirmation se trouve dans le Speculum naturale, I, 88. Elle peut reposer sur des réminiscences de sources antiques ou sur le contact avec des voyageurs ayant franchi l’Equateur, ce que faisaient couramment les marchands arabes de l’océan Indien.

3. L’itinéraire est dans Odoric, op. cit., ch. I, p. 4-6. En dehors de l’édition de Schefer, qui comporte de nombreuses notes, un petit ouvrage a paru récemment pour éclairer ce voyage : R. Jandesek, DerBericht des Odoric da Pordenone über seine Reise nachAsien, Bamberg, 1987.

4. Athanase, patriarche d’Alexandrie (+ 2 mai 373) connut cinq fois l’exil en raison des querelles arianistes. Son hymne Quicumque vult, appelé parfois le Credo de saint Athanase, est chanté le dimanche à Prime dans l’office monastique. Il était surtout connu en Occident pour le grand succès de sa Vita Antoni. Odoric dit bien qu’il est enterré à Trebizonde, mais, selon les Acta sanctorum (2 mai), son corps fut transporté à Constantinople.

5. Trébizonde, aujourd’hui Trabzon, était depuis l’Antiquité un très important port sur la mer Noire. Avant même la chute de Constantinople en 1204, Alexis et David Comnène, petits-fils de l’empereur Andronic Ier, y fondèrent un empire qui subsista jusqu’en 1461.

6. Layays est Lajazzo, dans le golfe d’ Alexandrette, port très important à l’époque des Croisades. Pegolotti lui consacre un long passage (Francisco Pegolotti, La pratica della mercatura, éd. H Evans, Cambridge Mass., 1936, p. 59-60). Persipée, Perschembé, est une petite ville entre Lajazzo et Cruk, c’est-à-dire Kiwrikos, aujourd’hui Korigos. La double forteresse, sur terre et sur mer, est encore debout. Le seigneur de ce puissant

château était alors, depuis 1336, Bohémond de Lusignan, cousin du roi d’Arménie Lewon (Léon) IV. Cf. G. Dedeyan, La Chronique dite du connétable Smbat, Paris, 1984.

7. Une légende analogue est racontée en 1211 par Willibrand d’Oldenbourg à propos du château de Thil (Till Hamdun, aujourd’hui Toprakale) : «Juxta illud situs est quidam mons satis amenus quem montem de aventuris appellant. Sicut enim ex veridica relatione audivimus, quicumque sex septimanis jejunaverit et penitencialibus illis diebus peractis communicaverit, et sic jejunus montem intraverit, procul dubio boni eventi et fortunati sibi occurrunt» (éd. J.C.M. Laurent, Peregrinatores medii aevi quatuor, Leipzig, 1864, p. 179-180). Il n’y a aucun indice que Mandeville ait lu Willibrand. N’aurait-on pas là une même légende recueillie sur place, les deux châteaux sont situés de part et d’autre d’ Adana, sur la côte sud de la Turquie ? Un peu «cléricalisée » par Willibrand, elle est actualisée par Mandeville, puisque la suppression de l’ordre du Temple était toute récente et que le royaume de petite Arménie vivait ses dernières années, avant de disparaître sous les coups des Turcs en 1375.

8. Artiron est Erzerum, ravagée par les guerres entre Turcs et Mongols. Ibn Battûta, qui la visite en 1333 la décrit comme une grande cité en ruines. Cf. Ibn Battûta, Voyages, op. cit., vol. Il, p. 163.

9. Le cours de l’Euphrate, comme celui du Nil, était soumis à des distorsions pour qu’il puisse venir du Paradis terrestre. Mais Odoric dit seulement que l’Euphrate «cueurt a une journée près de ceste cité» (op. cit., ch. I, p. 6). La terre d’Altazar renvoie sans doute à la ville d’ Askale, près de laquelle naît la branche occidentale du fleuve.

10. C’est le Sermessacalo de l’itinéraire de Pegolotti, sans doute, selon C. Schefer, la forteresse d’Hassan Kaleh, aujourd’hui en ruines (Les Voyages en Asie..., op. cit., note 9,p. 15).

1 1. Chanez vient plutôt du persan Kuh-i-Nuh, la montagne de Noé.

12. Dayne, Ladivine dans Simon de Saint-Quentin, est l’actuelle Dvin. Any, est Ani, ancienne capitale du royaume d’Arménie, dont les églises ont influencé le premier art roman en Europe occidentale.

13. On trouve cette légende dans le récit de Simon de Saint-Quentin, XXXI, 97, éd. J. Richard, op. cit., p. 59.

14. Tabriz était alors un des plus grands centres de redistribution des produits d’Inde et d’Extrême-Orient, ayant supplanté Bagdad et Basra. Pegolotti consacre un long passage à la route de Lajazzo à Tauris, les marchands occidentaux n’hésitant pas à se rendre dans la capitale persane (op. cit., p. 26-31 et 59-60).

15. Somdoma dans Odoric. Il s’agit d’Ispahan.

16. Cassat, aujourd’hui Kâchân, à une centaine de km au nord d’Ispahan, où la légende situait la rencontre des Mages.

17. Aujourd’hui Yezd, au centre d’une riche plaine, à une centaine de kilomètres au sud du désert de Lut et à environ 330 km au sud-est d’Ispahan.

18. G. Warner dans son édition de Mandeville (op. cit., note p. 75, 1.10, p. 195) pense que Mandeville avait écrit : «et l’appelle on Chardabago», charbagh, les quatre jardins, désignant les jardins royaux persans. Un copiste, ne comprenant pas, aurait

rajouté : «et le vin Vapa ». Tous les manuscrits portent cette addition, sauf Loi qui écrit : «et l’appellent ils la char Dabogo et l’autre Vappa», ce qui pourrait être la trace de la rédaction originale.

19. Le nom vient d’Odoric ; il renverrait à Kinara, près des ruines de Persépolis (G. Warner, op. cit., note p. 75, 1.10, p. 195).

a. Swore, Loi ; Albere, Lon, P7, C2, P3, Lyo ; Vuldere, Bel ; Siqueze, P12, Be3 ; om. Du2.

b. om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2, Be3.

c. le centisme, Ph ; cinquième, Lyo.

d. penaunce, Lo8.

e. Essaen, Ph, P7 ; Essan, C2 ; et San, P5.

f. Jacob, Loi, P5 ; Loab, Lyo.

g. Tout le pasage : «Job fust paen... aunz» est omis par P12, comme dans les manuscrits de la version continentale.

h. defaute de, om. P3.

i. La y ad manne appellé pain de angeles, om. le reste, P12.

j. arbres, Lo7, P7, C2, Lyo / en cely païs, om. C2.

k. qar... sanc, om. Lo3, Ol, P7, C2, Be3 / ceo est une chose... melencolie, om.

1. parte de la meer, Lo8 ; autre part, Ox, Lo9, 02, Lon, P5 ; autre part de la mer, C2 ; autre. De la mer l’em. . ., P7 ; autre part. Par la mer, l’em. . ., P3, Bel, Lyo, Du2.

m. ceo est. . . Babiloigne, om. Lon, P7, C2, P5, Be3.

n. roialme de Caldee, et qui veult la aller on passe par Babiloigne ou la tour de Babel est, om. le reste, P12.

o. HI, Lo9, Lon, P7, C2, P5.

p. en le... Caldee, om. P7, C2, P12, Be3.

q. crevechez, om. P5 ; parez de chiefs couvers de leurs draps et sont aomez, P12 / chainettes d’argent dorées, om. le reste, Du2.

r. Lo2 place les manches avant le «chétif garment », ordre rétabli d’après Ny et tous autres manuscrits, sauf P12 qui omet de «nu piez» à «jusques au piez».

s. et ont. . . noirs, om. Be3.

t. mal noriz, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; mal enseignéez, Lon ; ! et non pas brunes, add. Be3.

u. et certes elles sont malgracieuses, Lon, P7, C2, Lyo, Du2 ; et certes... malgra-ciouses, om. P 12, Be3 / elles me devent bien donner grant don pour si bien les louer et

I encore y a tant d’ordure en elles que je ne l’oseraye dire, add. Be3.

• v. Abraham le patriarche, add. P12, Be3.

[ w. Ninivis, Lon, P5 ; Noms, Lyo.

| x. Ninus... Cis Ninus, om. Lon, P5 / en cel temps que Ninive fu fondée, om. le

[ reste, P7, C2 / et ceo fust. . . Egipte, om. P12.

! y. Jennius. . . cité de Jennine, PI 2 ; cité de Munis laquelle Noirre avoit. . ., Lyo.

z. envoya, Lo6, 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Be3.

a. Seham, Lyo ; Sitham, P12 ; Sicom, Be3.

b. Et ceo fust... ycy sont, om. P12.

c. Phrase introductive sans alphabet dans Lo2, Ny, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Dul, 01, Lo9 ; un espace laissé dans Ny, Lo7, Ph, Lo3, 01, Lo9 ; Lo2 continue le texte, mais avec une majuscule ornée, comme au début d’un chapitre / ni phrase, ni alphabet dans Ox, Lo6, Loi, 02, P5, P12 / alphabet annoncé «au fyn de livere», mais absent dans Lo8 ; présent dans Lei «lettres qui sont d’autre part le foile», écrit au verso (fol. 75v°), et dans Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, avec les lettres seules, sans leurs noms, surmontées de leurs équivalents latins.

d. nulle hommes, Lo6, Lei, Lo8.

e. Non pas. . . de elles, om. P12 / ne porroient vivre. . . ly hommes, om. Be3.

f. y avoit assez hommes, P12.

g. Siche, Ph ; Sichée, Loi ; Sechie, P7, C2 ; Sirie, P12 / Colopene, Lo6 ; Colopense, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; Collampnens, Be3.

h. le bon sesis ( ?) P7, C2 /de son païs et de son..., Lon, P7, C2, P5.

i. et que tout... armèrent, om. P12.

j. corne des esperés, Lo7, Lo3, Loi ; come de ces espees, Ox ; come d’espees, Lo8, Be3 ; come espees, Lo9, 02 ; s’armèrent et ove espees, Lei ; s’armèrent a l’espee (ou d’espees), Lon, P7, C2, Lyo, P5, Du2 ; elles s’armèrent et tuerent, P3, Bel ; elles s’ar¬ mèrent encountre les hommes qui estoient leschez en tut cele terre, Lo6.

k. de païs... estoient, om. P12.

1. plus haut... entre elles, om. Loi / entre elles... entre elles, om. P12.

m. qui les visitent, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, Be3 / marchi-sauntz ou leurs amis demeurent et sont avecques eux X jours, om. le reste, P12.

n. neuf jours, Lon, P7, C2 ; XII, Be3.

o. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

p. femine, Lei ; femme, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12,

q. gracieuse femme, P12 ; gentille femme, Be3 / femme de pee, Lo6, Lo9 ; d’espee, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2 / la senestre, om. Lo8 / si cea. . . escut, om. P7, C2 / por mieux trere de l’arc turquois, add. P12.

r. ark turquois, Ox, Ph, Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, Be3 / car ils trehent molt d’arkes, Ox ; qar elles trehent molt bien del ark, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Loi, Dul, 01, Lei, Be3.

s. plus vaillant. . . sages, om. Loi / en armes. . . et vaillantz, om. Lo8 / Elles sont. . . et vaillantz, om. Lon, P7, C2 / et vaillantz, om. P12, Be3.

t. bien sovent celle reine en soldeez, P12 ; et se... vigorousement, om. P12 / en armes, add. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

u. et la demoerent leurs amis, om. le reste, P12 / les hommes qui les vont visiter ou elles vont esbattre, P7, C2./ lours amis, om. P3, Bel.

v. Termage, Loi ; Termagute, Lo9 ; Turmagute, Lei, Lo8, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Tramegite, Be3 ; Turquie, P12.

w. XII citez que il appelé Alixandre, P12 / Celle Cité, Lo7 ; Colcite, Lo9, 02 ; Callite, P12 ; Colirite, Du2 ; Delfite del autre part de Caldee. Et vers midy. . ., Lo8.

x. trois, Lon, P7, C2, P5.

y. occidentelle, P12 ; laquelle partie meridionelle, om. Ol.

z. Mozecharye, Lo8 ; Marochan, 02 ; Morechan, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2 ; Moricenne, P12 ; Monteraigne, Be3.

a. De l’autre costé de Caldee en celle partie. . ., add. Bel.

b. Et en outre... terre, om. PI 2.

c. Egipte, Lo9, Be3.

d. «et toutes les eawes» et «et sont... qui y est», om. P12.

e. Causie, P12 / En Ethiope. . . gentz, om. P12.

f. Quant il se couche, P3 ; quant le soulail se couche, P12 / envers, om. Lo8, P7.

g. ils ont les cheveux chanuz, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

h. de laquele, Lo6, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, P5, Du2.

i. par mointes... Ynde, om. Lo8, Be3 / par mointes... homme, om. 02 /Ynde, om. 02, P7 / Evulak, Ph ; Evilant, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Enislant, P7.

j. quatre, Be3.

k. Ynde la Mineure, P12 / très haut païs, Ox, Loi, 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3.

1. et Ynde... païs, om. P7.

m. qe. . . terre, om. Dul / si n’est de Mède, 02 / qe. . . de Mède, om. P12 / de Mydy, Ox, Lo6 ; de Mededone (done rajouté en marge), Lo8.

n. et la terre propre, P7 / la tierce. . . septentrioun, om. P12.

o. come cristal, Ny.

p. Et la sont engendrées roches sur lesquelles roches viennent les bons diamants. . .,

q. qui semble bien, Lo6 / tranchant, Lyo, Du2 / qui sont très beaux et ont colour. . .,

r. cils sont... polir, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

s. en ceo païs... diamantz, om. Lo8, P5.

t. d’ Ethiope, Be3.

u. et. . . polir, om. Be3.

v. vertuous, Lo6 / et. . . precious, om. Be3.

w. ist hors la dont il avient aucunes fois, Be3.

x. et sont ascuns, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; aucuns greigneurs

et leur verrez assez legierement trancher acier, Bel / durs. . . come bien, om. Lo8 / P12 j omet tout le passage de : «qe semblent de colour » à : «legierement ».

y. diamantz, Ox, Lo7, Ph, Lo3, Loi, Lei, Lo9, 02, Bel, Lyo, Be3 ; d’aymant, Lon,

C2, P3, Du2, P12 ; damient, P7 / sur les roches adamantz, om. 01.

z. d’une feve... gros, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2.

a. et a poinctes, om. Dul / quarrés et n’ont point, P5.

b. et dessure, om. P7 ; et desssure et dessous, om. Be3 / et croissent ensemble...

homme, om. Bel.

c. et couvent, add. Lon, P7, C2.

d. couvent, P3, Bel, Lyo ; om. Lon, P7, C2, P5.

e. qe... engraissent, om. Bel.

f. regarde, 01.

g. et ly... grantz, om. Lo6.

h. contraint, P5 ; s’agrée, Be3 ; congrée et soy, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2,

P3, Lyo, Du2 ; et fait, om. Bel.

i. Et auxi... diamant, om. P3, Lyo.

j. prent quarrure, om. P5.

k. si est... destre, om. Lyo.

1. vient devers, om. 01, Lo9.

m. del diamant, om. Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2, Be3.

n. en vous je vous diray la vertu q’ils ont, Be3.

o. prophecie, Loi / PI 2 omet tout le passage depuis : «et croissent plusours» jusqu’à : «est venue. »

p. et animosité, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Et saichez que le diamant est de telle vertue qu’il donne grant hardiesse et prouesse et garde..., P12, Be3.

q. unqore, 01 ; vigour, Be3.

r. de entenciouns, Ph ; de tenceouns, om. Lei, P5 ; de traissons, Lyo, Be3.

s. sounges... malveis, om. Lo6 / et de illusiouns... le portant, om. Lyo / de illu-siouns et des malveis..., Lei, 02, Lon, C2, P3, P5, Be3.

t. sur luy vorroit grevier, Ph ; voloit le porter de sorcier, Lei ; le voloit porter en sorcer, Lo9, 02 ; en sorcier ou enchanteur, Lon, P5 ; porter ou sercher ou enchanter, P7, C2 ; porter en sorcer ou enchanter, P3, Du2 ; le vouloit emprisonner ou sercher ou ensorcer, ly ensorcelleur ou enchanteur par la vertue de dyamant auroit sur soy tout le mal de quoy il voudrait grever celui qui porte diamant sur lui, Bel ; Et nul mauvais ou mauvaise ne le pourrait enchanter ne ensorceler mais retournerait lors ad certain sur celluy ou celle qui ly voudrait grever, PI 2.

u. celluy qi porte le dyamant n’aura mye doute de nul savage beste ne nul..., add.

v. covetiseer, Ox ; coveitez, Lo7, Lo3, Loi, Dul, 01, Lo9, 02, Lei, Be3 ; convei-tier, Lo6, Lon, P7, C2, Lyo, Du2, P12.

w. les lunetus, Ny ; les lunatiques, Ox, Lo7, Ph, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3.

x. voulentiers plus bruns, P7, C2 / ou... violastres, om. Lyo, Be3.

y. Mes endroit. . . autres, om. Lo8, P7, P5 /come les autres, Lon / assaier ou temps passé, add. P7, C2.

z. auxi blanc... sont, om. Lo8.

a. VII, Lo3, 01 ; om. C2 / et ascuns. . . et, om. Lo7, Ph.

b. et ascuns a III, om. Lo8.

c. amour, Lo9, 02, Lon, P3 ; amour et armes, P7, C2 ; amour et font d’armes pour leurs amies, Lyo, Du2 / aucuns pris, Bel / querent et désirent, Lo7 / portent voluntiers en lours dois, add. Be3.

d. P12 omet tout le passage de : «et adonques est de plus grant vertue» à : «ma matière. »

e. ceux qui les achètent, add. Du2.

f. et. . . citrin, ora. Lo6 / et de saphir citrin. . . pierres, om. Loi / et de saphir (loupe), om. Lo8, Be3 ; loupe, om. Lo9 ; et. de saphir loupe, om. Du2 ; et de saphir long, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / saphir loupe ou d’une pierre que l’en appelle gris et d’une petitte pierre que l’en treuve en nis des souris qui sont moult dures, add. Be3.

g. ne, om. P7.

h. homme poet... Primerement, om. Be3.

i. une pierre, Lo5, Lo7 ; une pierre d’amant, Ox, Ph, Lo6, Loi, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 ; une pierre de dyamant, P7.

j. qe les mariniers usent, Lo6.

k. sur cest dyamant, P7, Be3 / et la pierre adamant molt tret l’agule, Lei / et ly... l’agule, om. 02 / et met homme. . . agule, om. Lyo, Du2.

1. l’agule en la pointe dou dyamant se le dyamant n’est trop gros, mes il ne la prent mie, Be3.

m. acoustumance, P7, C2.

n. meinz, om. Ph / et adonques. . . pris, om. Lo6 / tout le pasage depuis : «prolongue ma matière» est rédigé autrement par P12 : «Et affïn que les acheteurs ne soient deceuz on les puet ainsi esprouver au tailler les saphirs et sur aultres, sur cristal, sur acier. Et puis prent on ung aymant et le dyamant qui est près de l’ aymant tret l’aguille se l’ aymant n’est trop gros. »

1. Tout ce qui concerne la Chaldée vient d’Odoric (op. cit., ch. IV, VI et VIII). La légende des Amazones est recomposée à partir de sources multiples, le Trésor de B. Latini, (op. cit., I, 30 et 1, 122), le Roman d’Alexandre, éd. A. Hilka, Der Altfranzosische Prosa-Alexanderroman, (textes latin et français), Halle, 1920, la Lettre du Prêtre Jean, éd. F. Zamcke, Der Priester Johannes, ErsteAbhand. derkônig. Sachs. Gesell. derWiss. Philol. Hist. Kl., 7, 1879, p. 827-1030 et 8, 1880, p. 1-186, repr. Hildesheim, 1980, et le Speculum historiale (1, 96). Les régions voisines de l’Amazonie sont aussi prises dans le Trésor, I, 12. Pour l’Ethiopie, les sources sont variées, Trésor (I, 124), Imago mundi d’Honorius Augustodunensis, P.L. 172, col. 119-187, Speculum historiale et Historia scolastica de Petrus Comestor. Enfin pour le diamant, Mandeville a encore recours au Trésor (I, 13) ainsi qu’au Speculum naturale, VUI, 40.

2. Il y avait des divergences sur la localisation du pays de Job. La terre de Hus de la Vulgate était située aux confins de l’Idumée et de l’Arabie, mais une autre tradition juive, reprise par les Byzantins, la plaçait dans le Hauran, où Ethérie, on l’a vu, va vénérer son tombeau. Cf. Ethérie Journal de voyage, op. cit., p. 47-48. Odoric (op. cit., p. 59) dit qu’au sortir de Comaa il entre «en Hus, le pays qui fu Job», sans doute à cause du nom de Hazah, au nord de Mossoul. Le nom de Sweze est donné par les récits de pèlerinage.

3. L’histoire de Job est racontée d’après Isidore de Séville, De ortu et obitu Patrum, P.L. 83, col. 136. Mandeville prend intérêt à Job, qui va lui servir d’exemple à la fin de son livre pour justifier la bienveillance de Dieu pour tous et le salut offert aux païens.

4. La manne est mentionnée par Odoric (op. cit., ch. VI, p. 59-60), mais ses propriétés sont données d’après le Speculum naturale, IV, 84-85.

5. C’était en réalité le persan qui servait de langue de communication dans le Moyen-Orient.

6. Genèse, 11, 1-9.

7. Cette description peu flatteuse est empruntée à Odoric (op. cit., ch. VIH, p. 63-64), avec quelques amplifications.

8. Genèse, 11, 2-27.

9. On retrouve cette histoire de la fondation de Ninive par Ninus dans tous les textes sur le second âge du monde, par exemple, VImago mundi d’Honorius Augustodunensis, lib. HI, P.L. 172, col. 166. mais il n’est pas question de Noé.

10. Tobie, 13, 1.

11. Genèse, 12, 4-6.

12. Genèse, 19.

13. Le récit de la légende est composé à partir du Livres dou Trésor de B. Latini, I, 30 et I, 122 ; de la Lettre du Prêtre Jean (op. cit., p. 917) ; du Speculum historiale, I, 96 ; et du Roman d’Alexandre (op. cit., p. 155-157). Pour le détail de cette recomposition, voir C. Deluz, Le Livre..., op. cit., p. 230-233.

14. La terre de Termegite et Alexandre Celsite sont dans le Trésor, I, 12. Alexandre Celsite est Alexandrie de Margiane, aujourd’hui Merv.

15. Les deux Ethiopies et la fontaine merveilleuse sont dans Y Imago mundi {op. cit., I, XXXm, col. 151). Les gens noirs sont dans le Trésor, I, 124.

16. Les rivières salées sont dans Petrus Comestor, Hist. scol. Genesis, XIV, (op. cit., col. 1068).

17. Le sciapode vient du Speculum historiale, I, 93. Le reste des renseignements sur l’Ethiopie est dans le Trésor, I, 122. Quant au nom de Cusys, c’est le Qush biblique cf. Jérémie, 46, 9.

18. Avec le déplacement de Saba d’Arabie en Ethiopie, au XIVe s., on voit apparaître le Mage noir, alors que, jusque-là, les Mages étaient représentés aux trois âges de la vie. Cf. J. Dévissé et M. Mollat, L’Image du Noir dans l’art occidental (op . cit., t. H, 2).

19. Evilath est cité en Genèse 2, 11-12, comme un pays riche en or, proche du Paradis terrestre. Au XIVe s., Inde et Ethiopie sont mal définies, leur situation sur le globe reste très imprécise. Vers 1320, Petrus Vesconte place sur sa mappemonde deux Ethiopies, une India parva que est Ethiopia, aux bouches de l’ Indus, et une Ethiopia en Afrique près de VHabese terra nigrorum. Cf. J. Richard, «L’Extrême-Orient légendaire au Moyen Age, roi David et Prêtre Jean», Annales d’Ethiopie, 2 (1957), p. 225-244. Il faudra les contacts directs avec l’Ethiopie noués par les missionnaires dominicains et franciscains à partir du début du XIVe s. pour clarifier peu à peu la situation.

20. Hamese vient de l’arabe almâs, diamant. Tout ce qui est dit du diamant s’ins¬ pire du Speculum naturale, VIII, 40, mais Mandeville a donné libre cours à son imagi¬ nation pour amplifier le sujet.

a. Il a moult d’autres païs, Lei, Lo8, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo.

b. gens, Lo6 ; entrees, P 12.

c. et l’appella... court, om. Bel qui laisse en blanc le nom du flauve.

d. Mil, Lo7 ; VIII mil’, P7 ; VI™1, C2 ; Vc, Be3.

e. bonnes et grans, om. Lo6 / habitables... grans, om. P12.

f. dont on ne peut pas faire mention, add. P12.

g. Indens, 02, Be3 ; Indiens, C2.

h. et pur ceo... movables, om. P12 / qar... movables, om. Be3.

i. qar ils demeurent droit dessoubz Saturne et se tome par les XII signes en XXX aunz, Lei, Lo8 ; qar ilz demeurent droit dessouz Saturne et cel planete fait son tour par. . ., Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; XXX aunz... signes, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Et Saturne est tardyf... que Saturne, om. P12.

j. est si tardif et si poi movant, 01 / est de si. . . movoir, om. P12 qui écrit : «qui est tousjours en mouvement et n’ont pas les gens voulenté d’issir hors. »

k. Vme, P5, P12.

1. et... movoir, om. Lyo, Be3.

m. lieux estranges, Lei ; estranger, Lo8 ; estranges païs, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; divers païs, Du2.

n. si est planete. . . qar elle, om. P12.

o. Pourquoy sa force est plus toust espandue sur terre que de nulle autre et si ne la puent les autres empescher en riens, mais elle les puet bien empescher, add. Be3.

p. Hermès (ou Ermès), Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; Aniguez, P12 ; Orriens, Be3.

q. marchandises et pur achater diverses marchandises qui y soient, Lo6 ; marchander de pluseurs marchandises, PI 2.

r. destrece, om. C2 / pur... chaleur, om. P12 / ly appendices, il est le membre de l’homme, Bel ; i.e.testiculi, Ox ; et li testiculi (ou testiez), 01, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, P5, Du2.

s. pendantz, om. Lo7, Du2 ; et si demeurent pendantz pur la grant..., Ph ;

pendantz... corps, om. Lyo ; pur la grant... corps, om. P12, Be3 ; grant desolation, P7.

t. et resfrigeratif, om. 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

u. C2 ponctue : «durer en ceo pais. Et en Ethiope» / et... païs, om. P 12, Be3.

v. touz nuytz, 01, mais «nus» rajouté au-dessus ; om. P 12.

w. De : «hommes et femmes» à : «q’il fait», autre rédaction de P12 : «et n’appert que la fece et la poitrine de tierce de jour jusques a la basse nonne et autrement ilz ne peuvent endurer le chault» / et tant y est grant qu’a peine l’en y peut durer, add. Be3.

x. privement, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

y. bones isles, Lo2, Ny, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Dul, Be3 ; corrigé d’après Ox, Lo3, Loi, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / pur les roches. . . bendes de fer, om. Ph / Et si n’ount. . . villes, om. P12.

z. y a grant navye mes les niefs qui sount la faites ils sount toutes. . ., add. Lo6.

a. et ceo est pur la cause que cels niefs ount a passer par les roches. . ., add. Lo6.

b. et si un nief. . . qar ly, om. P12 qui écrit : «ou autrement ilz pereroient pour ce que l’aymant. . . »

c. trait le fer et luy, Ph / si trairoit la nef pour cause du fer qui jamais. . ., Lei, Lo8, Lon, Be3 ; si tret la nef par cause de sa nature qe jamais. .., Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; si tret la nef de sa nature ou il y a fer, Du2 ; om. P12 / et en celle marine pur cause de le fer qui est en le nief le pierre aymant trahit a ly le nief et jamais ne dépar¬ tira apres de la roche, pur ceo ilz fount tut lor niefz tut de boiz sanz fer ou autrement ilz ne porroient mye passer cel mer pur le dyamant, Lo6.

d. Cano, Lo8 ; Cava, Lo9 ; Caria, Bel ; Canaan, Loi.

e. et apetisez, om. Lo6 / soloit... apetisez, om. P12.

f. qar... adorent, om. C2 / «le solail» et «ascuns serpentz», om. Loi ; ou ascuns la lune, add. Lo6.

g. et ascuns adorent ydoles... ydoles, om. Lei / de : «le solail» à : «diffference», autre rédaction de P 12 : «ascuns adorent la primere chose qu’ils encountrent comme la lune, le soleil, ung arbre et les autres simulacres et les autres ydoles et mettent diffe¬ rence. . . »

h. come semblance. . . chose naturele, om. Lei, Lo8, Lo9, C2, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, P12, Be3 / ou de solail... la lune, om. Lo6.

i. y a difference... Et ydole, om. P5.

j. de foie, om. Lo9, 02.

k. de homme... natureles, om. P12.

1. HI, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; H, Lon.

m. que tiels symulacres et les ydoles n’ount mye poair ne sount..., add. Lo6.

n. entre cieux, Lei, P5 ; entre cels, 02 ; entre eaux, Lo9, Du2 ; entre ceulx, Lo8, Lon, P3, Lyo ; entre tous, P7 ; oultre tous, C2 ; oultre les chieulx, Bel.

o. a toutes choses... utilité, om. P7 / PI 2 omet tout le passage depuis : «ou un homme a teste de chival» jusqu’à : «utilité».

p. q’il renouvelle le temps, P12.

q. et plus pacient, om. Lo9, 02, Be3.

r. et scievent. . . de Dieu, om. Lo6.

s. lor ydole, Loi, Lon, P7, C2, Be3.

t. toutes les choses du monde, Lon.

u. del ydole... l’autre moitié, om. Lo8 / qe homme... de boef, om. Bel / (boef) a moitié... autre moitié de boef, om. Du2.

v. primerement... encountrent, om. Lo6 / et que bien... encountrent, om. P7, C2.

w. aux choses desquelles ils veullent avoir bonne encontre et les mettent en leur voye affin qu’ils les puissent veoir, Be3, qui omet «pur les regarder... contrarie».

x. Et pur encountre d’un espervier quant il vole. . Lo6.

y. devant gens. . . prent, om. Loi / quant il vole. . . proie, om. P7 / sa proie et autre¬ ment non, om. le reste, Lo6.

z. s’il faut... malveis, om. C2, Du2, Be3.

a. et en beaucoup d’autres, P7, C2.

b. Et auxi a tiels gentz. . . croient mie, om. Lo6 / sont de ceux pluseurs qui y croient et qui n’y croient mye, Be3.

c. ont tiel creaunce ceo n’est nient mervaille qe ly Sarazins usent tiel doctrine, om. le reste, Lo6 / qe n’ount point... nature, om. Du2 / croient plus legierement, Loi, Lyo, P5 / A partir de : «Et auxi dient ils lors resons des autres planetes jusqu’à : «simplesse », P12 omet à peu près tout, mentionnant seulement l’adoration du feu, du boeuf, et le lièvre, le porc et le corbeau comme animaux de «mal encountre».

d. des paiens et, om. Lo6, C2 / que homme... auguries, om. Lo6 / je en ay veu moult viguereux qui..., P12.

e. Sarrazins, C2.

f. par lour volunté, Be3.

g. promettoient, P12 ; tout ce qu’il nous avenoit après, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

h. et tut foit nous troveions la vérité, add. Lo6.

i. Mes pur ceo. . . choses, om. P3, Bel / n’y osent mettre du tout s’entente en celles choses, Lyo.

j. ferme, add. Ox, Lo6, 01, Lo9, 02, Lon, P5, Be3.

k. et c’est le meilleur, add. Bel / en Dieu qui peut faire et deffaire tout ce qu’il veult, add. P12, Be3.

1. Candis, Be3.

m. des loups, des leouns, Lon, P7, C2, P5.

n. homme (ou l’en) les charme pour les prendre, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

o. trove, Lei, Lo8, P12, Be3.

p. Sachée, Lo6 ; Zacharie, Lo8 ; Zarchie, Lei, Lo9, Lon ; Sacie, P7, C2 ; Zathie, Lyo ; Zachée, Du2 ; Garbe, P12, Be3.

q. religious, Ny, Lo7, Lo3, Ol, Lei, Lo9, Be3 ; religieux, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

r. primerement, Lo8.

s. qe dure bien... celle foreste, om. Ph / qui ad noun... foreste, om. C2.

t. XXim, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

u. Fladrin, Lo8, Lon, P7, C2, P3.

v. et y ad pluseurs villes et en chescune. . ., add. P12, Be3.

w. le bois près des arbres, Lon, P7, C2, P5.

x. sauvage. . . vigne, om. P12 / auxi corne vigne pendent pour avoir vertuz, Be3, om. Et pend. . . roisins.

y. laisser, Lo8 ; versier, P7 / et se. . . brisé, om. P12.

z. come le bois de eder, Lon, P3, Bel, Lyo, Du2 ; le poix de edom, P7, C2 / aussy. . . yvy, om. P12, Be3 / appelons ifs, Lon.

a. si come... vygnes, om. P 12.

b. sur un fer, Lo5 / et puis. . . four, om. Lyo, Du2, P 12.

c. et crespez... poivre, om. Loi.

d. tout en. . . blanc, om. Du2.

e. sarbotin, Ph / phissul... banos, PI 2 ; danole, Lo6.

f. long, om. Lo8, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

g. qi vient avant que le foyle comence, Lo8, 02 ; qui vient avant le comense et qe nous appelions chattes, add. Lo9.

h. et pend il... le foil, om. P7, C2, Bel, Be3.

i. grappes, P12 ; bien vert, om. Lei, Lo8.

j. meilleur, P7, P 12.

k. ne porte homme en païs de nostre part, mais poy, Lo9, 02, Lyo, Du2 ; point de nostre part, P3 ; point par païs pour vendre, Bel ; point en autre païs mais pou, Du2.

1. pur ceo que ce est le moindre est le meillor et le plus profitable et de plus. . ., Be3 / meillor et, om. P12.

m. et si... noirs, om. P7, C2, P5, P12.

n. chaleur de païs et de poivre, Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, Lon, P3, Bel, Lyo ; du soleil et du poivre, P7, C2, P5 / et d’autre. . . gentz que, om. P12.

o. qu’il convient avoir du feu ardent, P7 ; font feu au pié de l’arbre, Be3.

p. serpentz et autre vermines, Lo6, P3, Bel.

q. ils le feroient moult enuis que s’ils ardoient (ou mettoient) feu, entor. . ., Lon, P7, C2, P5 ; s’ils fesoient feu ils les secheroient, om. le reste, Be3.

r. moult enuiz es jambes, Ox ; mes ils... enuitz, om. Lo8, Lo6. ; chose dont ils seraient moult enuiez (ou courouciez), Lo9, Lon P7, C2, Lyo, P5 ; et si seraient trop amers, Bel ; car s’ils le fesoient ilz arderoient les arbres qui portent le poivre ne jamais n’y bouteraient le feu, mes . . . , Du2.

s. fruitz, mes les hommes qui coillent le poivre, Lo6.

t. ou ils portent herbes avecques eulz, Be3.

u. douleur, P5 / que elles fleurent, add. Be3.

v. si s’enfuyent. . . odour, om. 02, Lon, P7, C2, P3, Bel , Lyo, P5, Du2 / les serpentz

devant, om. Lei / et fiiyent devaunt ceux qui coillent tutdiz que les serpents ne serount

approchiés pur le odour, om. le reste, Lo6.

w. venin, Lo9, Lon, P7, C2, Lyo, P5, Du2 / approcher à eux, om. Du2 / à partir de :

«coillier le poivre» jusqu’à : «approcher à eux», P12 écrit seulement : «ilz portent sur eulx herbes bien odorans afin de les faire fuir pour la bonne odeur des herbes. »

x. Plombe, P5 ; Palumbus, P 12.

y. et par dessus... al pié, om. Lo8 / foreste... celle montaigne, om. Be3.

z. ad une bele... qe (ad), om. 02 / diversement, Loi.

a. de toutes espices... savour, om. Be3.

b. Et cils... maladie, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 qui écrivent : «et semblent toutdis... » / et semblent. .. jovenes, om. P12.

c. Et pur ceo quant jeo y fu en celles parties, Lo6 / Jeo Johan Mandeville, add. 02.

d. ou nu foiz, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

e. me semble que semble..., Ph ; estre toutdys de mieltz, Lo9, 02, C2, Lyo, P5, Du2 ; estre toujours jeunes, P3 ; avoir de mieulx, P7 ; me sens je mieux, Bel.

f. Junesse, Lyo.

g. sont curés de toute maladie et semblent..., Lon.

h. et vit, Lo7, 02 ; et vivent, Lei, Lyo / et en celle païz vit homme sanz avoir maladie par la vertue de celle ewe, Lo6 ; et vifs. . . maladie, om. Be3.

i. Paradis terrestre, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / ascuns... vertuouse, om. PI 2 qui écrit : «et pour ce ceulx qui en boivent semblent tousjours estre jeunes. »

j. croist très... ceo païs, om. Ox.

k. eust, Lo2, corrigé d’après, Ny et autres manuscrits.

1. om. Lo2, Ny, Lo7, rétabli d’après autres manuscrits.

m. qar il lor semble. . . seintifié, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; qar il lor semble... debonaires, om. Be3.

n. et pur le utilité... lor semble, om. P12.

o. Ils font le boef laborer VI aunz ou VII et puis homme le mange, add. Lo3, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Du2, Be3 / a grant solempnité, add. P12.

p. Et ad. . . luy, om Lo6.

q. Archiprothopaton, Ox, P5, P12, Be3 ; Archipropaton, Ph.

r. et fait... sur, om. P7, P12, Be3.

s. par grant devocion, add. PI 2, Be3.

t. et puis se frote des fiens, om. P12, Be3 / par entencioun... boef ad, om. P12.

u. chose qui yst del ewe del boef, add. Lo6 / vertue de ce buef, om. le reste, P 12.

v. le roy ad ensi ennoisté ly mesmes il l’envoie a les grants seignurs qe ils fascent ensi, Lo6 / quant ils poient avoir aucun remenant, add. Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3. / et après... ministres, om. P12.

w. patience, P7, C2 ; penitence, P12.

x. resoun, om. Lo3, 01 ; et dient... cesty, om. P12.

y. homme la lesse... vivre, om. Lyo.

z. mes s’il est bien amorouz il le ferroit, Lo6 / de : «et dient que ceo est resoun » à :

«sans blame», P12 écrit : «mais si elle ad enfantz de luy elle demeure se elle veult et jamais n’aura honneur car les hommes en font leur volonté. »

a. n’en boivent point les femmes mais les hommes en boivent bien, om. le reste de la phrase, P12 / dont les hommes et les femmes boivent, Be3, ensuite lacune jusqu’à Lamory.

b. et auxi. . . point, om. P7, P5 ; les femmes de cel païs trestout ount barbes gros et long mais les hommes n’ount point de barbe ne poy ne prou, Lo6.

1. Le début du chapitre sur le fleuve Indus et l’influence du climat sur les habitants de l’Inde est emprunté à Y Imago mundi (op. cit., I, XI, col. 123 et I, XIII, col. 125) ainsi qu’à B. Latini, (Trésor, I, 122 et I, 110) et au Speculum historiale I, 63. Mandeville retourne ensuite à Odoric, ch. IX, qu’il complète par J. de Vitry pour les roches d’aimant, le Speculum naturale pour le poivre et la Littera Presbyteris Johannis pour la Fontaine de Jouvence. Le passage sur les simulacres et idoles vient d’Isidore de Séville (Etym.

2. Ces anguilles géantes sont dans Pline, Histoire naturelle, IX, 3.

3. Ce fourmillement d’îles est figuré sur les mappemondes, notamment sur V Atlas Catalan.

4. Odoric raconte la même chose avec les mêmes détails, ch. IX, p. 69-70.

5. Ces baignades en commun ne sont pas signalées dans Odoric. Marco Polo en parle, La Description du monde, éd. P. Y. Badel, Lettres gothiques, Paris, 1998, ch. XXXVI, p. 111. Mais ce serait là l’unique utilisation de ce livre par Mandeville. Il s’est inspiré plutôt sans doute de la Lettre d’Alexandre. Cf. A Bovenschen, Untersuchungen über Johan von Mandeville und die Quellen seiner Reisebeschreibung, dans Zeits. des Gesell. Jur Erdekunde, Berlin, 23 (1888), p. 285.

6. Odoric parle des navires «joins ensemble par une manière de glui sans nul fer» (ch. IX, p. 70). La légende des roches d’aimant, racontée dans les Mille et Une Nuits (Histoire de Sinbad le marin), se trouve aussi dans J. de Vitry, p. 1115.

7. Tana, Thâna, était un port important sur la côte de l’île de Salsette, à une ving¬ taine de kilomètres au sud de Bombay. Les Franciscains y avaient un couvent et quatre frères furent martyrisés en avril 1321 ; Odoric fut chargé d’aller recueillir leurs osse¬ ments.

8. Cette distinction vient des Etymologies d’Isidore de Séville (VIII, 11), mais Mandeville développe longuement une démonstration qui lui tient à cœur pour refuser une trop grande différence entre les peuples «idolâtres» et les chrétiens.

9. Les Ghaznévides s’établirent dans l’Inde du nord-ouest à la fin du Xe s. Entre la fin du XIIe s. et le XIVe s., leurs successeurs étendirent leurs possessions au bassin du Gange, à la plus grande partie du Dekkan et au Bengale. Les détails sur la faune vien¬ nent d’Odoric, ch. IX, p. 71.

10. Zarchee, aujourd’hui Broach, est au nord de Surat. C’est là que se trouvait Jourdain de Séverac lors du martyre des Franciscains à Thâna en 1321. Cf. J. Richard, La Papauté et les missions d’Orient..., op. cit., p. 121-166.

11. La terre de Lombe est la région de Columbum (Quilon), appelé plus loin Polumbum, sur la côte de Malabar, au sud de Calicut, zone par excellence productrice d’épices, bien que n’en ayant pas le monopole, comme Mandeville le répète à la suite d’Odoric.

12. Flandrine, Fandaraina, et Zinglanz, Singulir, étaient des ports assez importants sur la côte de Malabar, au sud de Calicut. On les trouve cités par les voyageurs arabes médiévaux, notamment Ibn Batûta {op. cit., t. III, p. 206). Voir aussi les textes cités dans les notes de C. Schefer, p. 106-109.

13. Le développement sur le poivre vient du Speculum naturale, XIV, 64. Les noms du poivre sont rajoutés par Mandeville ; si fulful est bien le mot arabe pour «poivre », on ignore où il a trouvé les deux autres mots.

14. Mandeville contredit ici Isidore de Séville {Etymologies, XVII, 8).

15. La légende de la Fontaine de Jouvence est prise dans la Littera Presbyteris Johannis, {op. cit., p. 912-913).

16. Les détails du culte rendu au bœuf sont donnés par Odoric (ch. X, p. 100-101), mais Mandeville a supprimé les remarques désobligeantes de sa source qui parle d’«ordures» et ajouté l’énumération des qualités du bœuf. Aucun personnage religieux n’est mentionné par Odoric. Le nom d’ Archiprothopapaton est emprunté à la Littera Presbyteris Johannis {op. cit., p. 920), il désigne un des prélats de sa cour, ce qui renforce encore le caractère liturgique, et en quelque sorte sacré, du rite.

17. Toute la fin du chapitre vient d’Odoric (ch. X, p. 101-102).

a. Marbaron, P3, Bel ; Marabon, Du2 ; Arabien, Loi.

b. lacune de Lo2 jusqu’à Lamory, texte de Ny, fol. 72v°.

c. Salamie, Lon, P7, C2, P5 ; Nalannani, PI 2.

d. Messobotaigne, Dul / cité d’Isse, P12.

e. après sa resurreccioun, om. Lei, Lo8 / quant Nostre Seignour. . . resurreccioun, om. P12.

f. om. Ny, Lo5, Lo7, Ph, Dul, Loi, 01, P5, corrigé d’après Lo6, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2.

g. Qar quant... droit, om. Lei / quant... droit, om. P 12.

h. de chescun partie, Lo6, P7 ; des parties discordans, P12.

i. et puis... escriptz, om. Lon, P7, C2, P5.

j. de loinz, om. Lo5 / le tort, om. Lyo.

k. et retient la main... bien loinz, om. Ph ; Et ensi... doutables, om. Lei.

1. ydoles et, add. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / ces sunt... Il hommes, om.

m. un très grant comme deux hommes plus que les autres, Lo9, P3, Du2 ; deux hommes plus, Lon, Bel ; un très grant comme les autres, P5 / pluis... autres, om. Lo6, P12.

n. as enfantz, Lo9 / renoiez, add. Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

o. Et ad entour. . . noblement, om. Lon, P7, C2 / moult noblement. . . ceintures, om. Lo6, P12 / Ph place la phrase : «Et ceo est l’ydole » après : «par dedeinz ».

p. ou a la seint cité de Jerusalem, add. Lo6.

q. en pelrinage, om. Lo9 / qy vount a celle ymage pour cause de grant devocioun, Lo6.

r. à partir de «en lour mains» jusqu’à la fin des sacrifices en l’honneur des idoles, lacune de Du2.

s. bracz, om. Lo9, Lon, P7, C2 / es piés, Lo8 ; es piés et mayns, Lei / jambes et par tout le corps ils fount grantz playes et oribles, Lo6.

t. Et a celle ydole... ydole, om. P12 qui écrit : «Et quant ilz sont en l’eglise se fierent de coustiaulx».

u. son ydole q’ils dient estre dieu, Lo6.

v. pur occire. . . des enfantz, om. P3, Bel ; et pur sacrifier devant cel ydole, om. P12.

w. tanque... loinz, om. P12.

x. un lac ou gettent, P7, C2.

y. en l’ esglise, om. Lo5.

z. pur la refeccioun... apparillé, om. Lo6 / Et pur ceo... apparillé, om. P12 qui écrit : «Et quant on a affaire d’argent pour refaire l’eglise on le prent en ce vivier. »

a. si come... del ydole, om. Lo9, 02 / ou l’incomisacion, P7 ; transmutacion del esglise, P 12.

b. une chaiere, Lo8, P5.

c. entour la cité... processioun, om. P7, C2.

d. HI ou H, Lo8.

e. parties, Lo5 ; païs, Ph, Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo, P5 ; om. Lo7 / qui sont venuz. . . pelrins, om. Be3.

f. ascuns y rompent les os, om. le reste, P 12.

g. ydole qui dient estre lor dieu, Lo6.

h. près de luy, om. et... joie, Lo6 / pur l’amour... ydole, om. P7.

i. Et tôt ceo... Crist, om. P 12.

j. du païs... instrumentz, om. P 12.

k. se occient, om. Ox, Lo5, Ph, Loi / 1111e, Lei.

1. ydole, Lon, P7, C2, P5 ; ydole qe ils dient estre lour dieu omnipotent, Lo6.

m. lacune de Lo5, fol. 41 jusqu’à chapitre suivant (Lybie).

n. en escrit, om. Ph / et les miracles... fait, om. Lo6.

o. pur les pechez canonizer, Lo9.

p. reprise de Du2.

q. sacrement, Ph.

1. Le chapitre vient d’Odoric (ch. XI) avec appel aux Otia Imperialia pour les juge¬ ments rendus par le bras de saint Thomas (op . cit., HI, XXVI).

2. Maliapur, au sud de Madras.

3. La tradition faisait de l’apôtre Thomas l’évangélisateur de l’Inde. Cf. Légende Dorée, fête de saint Thomas, op. cit., p. 57-64. Mais la légende ne parle pas du retour de son corps aux Indes. Le nom de Calamie ne se trouve pas dans la Légende Dorée, mais dans les Actes de Thomas, un apocryphe du IIIe ou IVe s. et dans Grégoire de Tours, In gloria martyrum (M.G.H. S.S. Rerum merovingicarum, I, p. 507). Odoric (ch. XI, p. 1 13)

dit que «le corps monseigneur Saint Thomas» est «en ce royaume». La mappemonde d’Ebstorf fait allusion à l’apostolat de Thomas aux Indes et V Atlas catalan y situe son tombeau. Une communauté chrétienne nestorienne dépendant du patriarche de Ctésiphon était installée à Maliapur depuis le haut Moyen Age. Voir sur ce sujet, C. Deluz, «Des pèlerins au bout du monde. Pratiques religieuses des chrétiens de Saint-Thomas au xive s.», Foi, fidélité, amitié, Mélanges Robert Sauzet, Tours, 1995, t. II, p. 333-340.

4. Jean, 20, 27.

5. La légende est racontée par Gervais de Tilbury (Otia imperialia, HI, XXVI, op. cit., p. 969), mais la main de Thomas donne la communion au lieu de prononcer des jugements. Toutefois, la main se retire si le fidèle est en état de péché.

6. La description de l’ église et le récit des pèlerinages et des sacrifices humains sont dans Odoric, ch. XI, p. 113-116, mais, là encore, Mandeville a supprimé les nota¬ tions critiques d’ Odoric qui parle de «sots», de «meschante feste», de «chose moult horrible», pour insister sur la dévotion des fidèles et mettre en parallèle leurs attitudes et celles des chrétiens. La mention de la canonisation ne se trouve pas dans Odoric et montre que Mandeville est bien informé sur le processus mis en place par Rome. Cf. A. Vauchez, La Sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Age, Ecole française de Rome, 1988, Deuxième partie, p. 69-120.

a. a conter, Lei, Lon ; raconter, P7, C2 ; compter, Ox, 01, Lo8, Lo9, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12 / reprise de Be3.

b. Mamory, P3, Lyo ; Lamomy, Be3.

c. Dieu fist Adam nuz, Lo6, P5 ; Dieu fist Adam et Eve nuz, P7, C2 ; Adam et Eve furent nuz, Lo7, Lo3, Lo6, Loi, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2, P12 ; quant Dieu fist Adam il estoit nu et Eve aussi, Bel.

d. croient, Lo8 / Et dient. . . Dieu, om. Du2, P12, Be3.

e. n’ount nulles femmes, fin de lacune de Lo2.

f. comunes, et en ceo ils dient q’ils ne fount mye péché qar Dieu..., Lo6.

g. et Eve, add. Lo6, Lei, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

h. par ces paroles nul n’ose dire ceste moun ne ceste ma femme, Ph.

i. elles voillent... est tout, om. Lo8 / et en prent une partie qu’il voet, P7, C2 ; et prent chose, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, P5, P12 / et prent. . . voet, om. Lyo, Du2 / qe ad eu companie... q’il voet, om. Lo6.

j. et auxi totes les biens de pays sont communes issint qe... aussy riches..., Ox.

k. leurs enfans et par espicial char..., Be3.

1. des chars, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

m. leurs enfantz, Lei, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2.

n. les achatent et engressent et puis les mangent et dient. . ., Du2.

o. qui ne se vint vers bise, Lo9 ; qui se meut vers bise, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 ; de devers bise, P12 ; ceste estoille tresmontaigne qui ne se voit vers bise, Bel ; l’es-toille de nort a quoy et par quoy les mariniers de celles parties singlent en la mer, Be3.

p. qe est vers mydy... par celle, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, Du2 ; al contrarie de la transmontane vers Mydy, Be3 ; mydy. . . estoille devers bise, om. Bel ; qe est vers mydy... ensy, om. P12 / estoille de North, Lo6.

q. devers bise... estoille, om. Loi.

r. mydi, om. P7 / et auxint se guident comme l’en fait par dessa, add. Be3.

s. a nous... piert point, om. Lo8, Lon ; dessus bise, P7, Du2 ; dessoubz, P12.

t. on ne peut, P7 / la terre et le firmament sont d’une ronde faczon et la mer aussi,

u. prover, Lo3, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12, Be3 ; approuver, Dul, Lon, Du2 ; par subtilité et par indagacioun, Lo8 ; subtilité de. . ., Dul, Lo9, 02, Lon, P3, Lyo, Du2, P12, Be3 ; subtilité de indicacion, Lo6, P7, C2, Bel.

v. passage de mer les gentz vouldroient aler..., P7 ; et gens vouloient..., C2.

w. l’em porroit. . . le mounde, om. P7, C2 ; a navie, om. Lo6 ; aler au plaisir de Dieu,

x. espruvé et essaié, Be3.

y. Boiraban, Be3.

z. vers Beone, Ph ; vers Beome, Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, P3, Lyo, Du2 ; vers Rouen, Lon, P7, C2, P5 ; vers Roem, Lyo ; Bouen, PI 2.

a. et plus avant. . . LVIII degrez, om. Loi / et plus avant. . . LXII degrez de haut, om.

b. LVII, Loi ; XV, Lo8 ; LH, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, P5, Du2, P12 / elle est a LVIII. . . septentrionele, om. 01 / et plus avant. . . degrez, om. P3 / et ascuns menues, om. Lo9.

c. Ore... celle, om. P7.

d. celle montaigne, Lo8 ; celle estoille de bise qui se dit. . ., Be3 ; Tresmontagne et l’autre..., P3.

e. Aultrecile, Lyo ; Artique et sont justement apointé l’un a l’autre, Be3.

f. sont nient movables, Ph ; sount molt moevables, Lo7 ; sont movables, Lo8.

g. portent le firmament, Ox, Lo7, Ph, Lo3, Dul, 01 / aussy come un roe. . . le firma¬ ment, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12 / axis et touteffois le aixiel ne se muet, Be3.

h. si que j’ay par dessouz, Lo8 ; si que i a counté par dessouz. . ., Lo9 ; si que j’ay counté (ou : je parle), 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

i. que vers la haute Libie, Be3 / que la bie veult primerement Antartique, P5.

j. jeo alay. . . tant, om. 02 / Antartik. . . celle estoille, om. Lyo.

k. si que... haute, om. P5 / vers Libie, Lyo ; Libie qui est Ethioppe comme autre-foiz ay dit, Be3.

1. XXVIII, Dul.

m. et ascuns moins sont un degrez, Lyo / de haut dont les menutz, om.le reste, Lo6.

n. alant, reprise de Lo5 ; par mer. . . terre, om. Be3.

o. dont jeo parle... païs, om. Lo9, 02.

p. XXX, Loi.

q. outre, Ox, Lo5, Lo7, Loi, Dul ; tout entour. . . firmament, om. Be3.

r. et del... veu. om. Lon. P7. C2. P5.

j s. LXm degrez et XVI menuz, P7 ; LXX, Lyo, Du2 ; et XX, Be3.

\ t. XXX degrez, Lo8 ; VI menuz, P5 / et devers. . . menuz, om. P5.

u. IXxx, Loi / et de. . . IXxx, om. Loi.

v. XXXIIII, Lo9.

w. LXXXX, Lo9, P12 ; IIIIxxet XVI, P7.

x. Et ensy... d’un degree, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 / que IIIIXXV degrez, om. le reste, Be3.

y. du firmament. . . partie, om. Loi ; qar la. . . tient, om. P7 ; de la rondesse. . . tient, om. Be3.

| z. mi�V, Lon.

a. et ce n’est mye la quarte partie. . . quarte partie, om. Ph / si ay veu V. . . , Lon, P7, ; C2, P5 ; si en y a, P3, Lyo, Du2 ; XXV degrez, Lyo ; XV, Du2 ; Et ensy. . . quarte partie,

| b. la IIIe, Du2 ; la tierce, P12.

I c. de la firmament, om. Lo9 / et plus entour, Lo8 / XV degrez, P7, Lyo ; VI, Be3.

| d. la ou nous sommes, add. Be3.

J e. compaignie et conduit de isles navie, Ny ; compaignie de navie, Lei, Lo8, Lo9,

I 02 ; qui aurait navie, Lon, P3, Bel, Lyo, Du2, P12 ; qui aurait de la monnoye, P7, C2.

[ f. troeveroit. . . hommes, om. Lo6 ; troeveroit homme teres. . ., Lo9, 02, Lon ; troe¬

veroit on, P3, Bel, Lyo, Du2 ; terre assez, Lon, P7, C2, P5 ; terres et ydoles, Ny, Ox, Dul. g. oultre mer, Lon, P7, C2, P5.

h. aussy bien... contre pié, om. Be3.

i. et habitables, P3, Lyo, Du2 ; et lieux habitables, Bel ; et leurs habitables, P7, C2.

j. ou trespassables, om. Lo6 ; et de la, om. Ox, Lo5, Ph, Loi ; et il est dessa et delà,

Lon, P7, C2, P5, Lyo. j

k. de haut Ynde, Dul. 1

1. dessouz nous en alant en Escoce, Lon, P7, C2, P5 ; en Escoce, Lei, Lo8, Lo9, 02, j

Bel, Lyo, Du2, P12. I

m. et d’Engleterre. . . terre, om. P7, C2. j

n. de la terre, om. Lo5, Dul / vers occident. . . de la terre, om. Ol, Lo6, Du2 / et la j terre. . . vers onent, om. Ox, Loi.

o. ont a contaire, 01 ; aussy haut, om. Lo6 ; haut, om. Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, j

P3, Bel, Lyo, P5, Du2. j

p. ils ount. . . jour, om. Lyo, Du2. j

q. et ceo puet. . . equinoxe, om. P5 ; al equinoxe, om. P7, C2, Be3.

r. de umbre, om. Lei, Lo8.

s. enmy le cousté, P7, C2 / de nul cousté de la terre, Be3, om. : «et que ce... le j

mounde. » j

t. pourraient, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2 ; mouvraient, Bel ; s’efor-j

u. atant de jomees... de Jerusalem, om. Loi.

v. de la superfice de la terre, om. Lei, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12 / terre par dessa, Lo6.

w. outre celles. . . isles, om. Lyo ; foraines, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2,

x. du monde, Lyo, Du2.

y. Et pur ceo. . . mointefoiz, om. C2 / par que j’ay conté fut histoire jeune, Lyo.

z. nostre pays, Lo9, 02, P7, C2, Lyo, Du2, P 12.

a. entour, Loi.

b. VIm, P7.

c. a la charue, Lon, P7, C2, P5.

d. q’il avoit tant allé tout entour de la terre, Be3.

e. q’il avoit. . . terre, om. P7, C2.

f. q’il ne failist q’il fuist aver passé avant, Lei, Lo8 ; q’il ne fausist q’il ne poiat avoir passé avant, Lo9, 02, P3, P5 ; q’il ne fausist q’il ne peust avoir tant passé, Lon, P7, C2, Bel ; q’il ne fausist que ung peu passé avant, Lyo, Du2 ; q’il ne luy failloit que ung peu passer avant, P12, Be3 / environnant... sa conisaunce, om. Lo6.

g. après q’il... après, om. Be3.

h. l’isle dont il estoit revenus, Ph / recognu son païs et son langage, P12.

i. aler par dessouz... ne porroit, om. Loi / l’em devrait cheoir, Lon, P7, C2, P5 ; desoutz le ciel, Lo9.

j. ciel dessouz... le ciel, om. Ph, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2, P12.

k. Depuis : «aler par dessouz la terre », passage corrompu dans Lyo : «Car quelque part de la terre ou on demeure qui vont plus droit que nulles aultres gens. Et aussi quant il nous semble qu’il sont dessus nous ou dessoubz, il semble tousjours a ceulx qu’ils demeurent qu’il vont plus droit que nulles aultres gens. Et aussi quant il nous semble. . . »

1. qar li horn poet cheir. . ., Lon, P7, C2, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12, Be3 / qar. . . firmament, om. 02.

m. et pur ceo. . . nichilo, om. Be3. j

n. Et corne bien... tout le mounde, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3. \

o. mez entre Hm personnes, Lo6.

p. ne diroyent pas, Lei ; ne disteroit pas, Loi, Lo8, Lo9, 02, P3 ; ne diviserait pas,

Lyo, Du2 ; (mêmes verbes à la phrase suivante) ; ne retournerait pas si droit en son pays,

q. de très grant aventure, P3 ; d’aventure ou, om. Lo6.

r. rondesse, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 ; largesse, P12.

s. environné, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12, Be3 / par dessure, om. Ox, Loi.

t. XV�'IIIIXX et XXV miles, Loi, 02 ; IIIImilCCCC et XXV miles, Lon, P7, Bel, Lyo, Du2, P12, Be3 ; leages, Lo6, Lo8.

u. qui le dient et ceo je..., Lo6 ; qui le dient lesqueux je..., Lei, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, Du2, P12 ; qui le distrent desqueux je ne refute mie leur sens ne leur savoir, Lon, P7, C2, P5, Be3.

v. Et pur mieux. . . ymaginé, om. 02 ; à ce passage, les folios 69 et 70 sont inter¬ vertis dans C2, mais le texte est intégral.

w. et entor. . . compas, om. Lon, P7 ; C2, P3, Bel, P5, Be3 ; et puis soit le grant le grant compas, Lo6.

x. soit fait... al centre, om. Lo8 / qui est appelé... grant compas, om. Du2 / et puis... compas, om. Lei, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3 / devisé par les gens, Lyo.

y. si que entendez les parties comme ly grant... P3, Bel, Du2 ; entendez comment ly grant... Lon, P7, C2, P5, Be3 / en atant... departy, om. Dul, Lo9, P7, P12.

z. corne bien qu’il soit moindre, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12, Be3 / et que toutes les lignes... ore soit, om. Lyo.

a. figures, P7, C2, Be3.

b. Lo2, après correction ; CCCXL, Ny, Ox, Lo7, Ph, Loi, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, P12, Be3.

c. que le firmament... devisé, om. Bel.

d. Et sachez... firmament, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, Be3 / et respoundera... firmament, om. P12 / VIC stadies, Lo6.

e. vn lin XX et ira, Ph ; IIIIxx Vfflmil et ira, Loi ; Vllmiimixxet VII, Lei, Lo8,

Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2, P12, Be3 ; Vllmilet VII, Lyo / om. Lo7.

f. CCCLX, Lo5, Lo7, Lo3, Lo6, Dul, 01, Lo8, Be3.

g. XXXmilVIc, Lo6, Loi ; XXX�’DC, Dul / leages, Lo8.

h. chescun de VH stadies, Lo9, P3, Bel, Lyo, Du2, P12 ; et chescun de ces stadies ce sont milles de nostre pays, Lon, P7, C2, P5, Be3 / selon leages, Lo8.

i. Engleterre, Lo6.

j. costeanz, om. Dul ; ne Norweye... costeanz, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12, Be3.

k. superficie contre terre, P3, Bel, Lyo, Du2, P12 ; de la terre, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P5, Be3.

1. et celles... climatz, om. Lyo.

m. nostre païs, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2, P12, Be3 / du Vile climat, Lon, P7, C2, P5, Be3 / et noz.parties... climatz, om. Bel.

n. entre haut, Lo6, Lo8 ; entrant, Lo9, 02 ; en très haut, P3, P5 / en trahant. . . mounde, om. P12.

o. entour, Bel.

p. en bas pays, Ox, Ph, Loi, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, Du2, P12, Be3.

q. s’entendent, Lo5 ; descendent, Lo8, Bel ; le Vile climat s’estend et environne le monde, Be3.

1. Le début du chapitre, sur Lamory, vient d’Odoric, ch. XII. Le reste du chapitre est une composition originale, appuyée sur les calculs du De Sphaera de Jean de Sacrobosco, Paris, apud Johannes Lodicum Toletanum, 1543, sig. A-I. Quelques compléments sont pris dans le Trésor de B. Latini, I, 119, I, 112 et I, 109 et V Imago mundi I, XXXVI.

2. Le nom de Lamori et ce qui est dit de ses habitants, ainsi que la notation de la perte de vue de la Tramontane sont dans Odoric, ch. XII, p. 135-136. Cette île de Lamori est un royaume au nord-ouest de Sumatra. Les marchands arabes en parlent, de même que les annales chinoises. Voir la longue note de C. Schefer dans l’édition d’Odoric, (op. cit., note 1, p. 136-145) qui cite de nombreux textes en traduction anglaise, notamment le Ying-yai Shèng-lan (1416) : «Le pays de Lamory est situé à l’ouest de Sumatra, à trois jours de distance par bon vent, il est près de la mer et a une population de seulement un millier de familles. Les habitants sont musulmans et de très bonnes gens. A l’est, le pays est limitrophe de Litai, à l’ouest et au nord, il est bordé par la mer, et au sud par de hautes montagnes, au sud desquelles se trouve à nouveau la mer. » Il cite aussi Y Histoire de la dynastie des Ming (1138-1643), livre 325 : «Lambri est située à l’ouest de Sumatra. Par bon vent, on y va en trois jours. »

3. Cette affirmation hardie n’est pas dans Odoric : «le Dieu, Adam fist tous nuds» et quelques copistes n’ont pas osé la reprendre.

4. Remarques propres à Mandeville. Odoric constate seulement qu’on s’est moqué en le voyant vêtu.

5. Commentaire et citation biblique (Genèse, I, 28) sont également ajoutés par Mandeville au texte d’Odoric.

6. Les noms des deux étoiles sont dans le De Sphaera, {op. cit., c. I, fol. b vm).

7. Les étoiles guides des marins sont dans le Trésor {op. cit., 1, 1 19), mais Latini ne donne pas le nom de l’ Antarctique.

8. Preuve donnée dans le De Sphaera (c. I, fol. bvmv°).

9. De Sphaera (fol. g11-gmiv°), mais le De Sphaera s’arrête à 50 degrés 1/2 de lati¬ tude, alors que Mandeville va jusqu’à 52 degrés.

10. De Sphaera (c. Il, fol. cvi v°).

11. De Sphaera (fol. gu-gullv°), qui s’arrête à 12 degrés 3/4, Mandeville va jusqu’à 33 degrés 1/2.

12. Le raisonnement de Mandeville manque de clarté. Il semble qu’il mesure le ciel d’ouest en est, d’Angleterre jusqu’aux îles de l’océan Indien, puis du nord au sud, des régions septentrionales à la haute Libye.

13. Mandeville s’inspire de la théorie de Cratès de Mallos (11e s. av. J.-C.) selon laquelle les continents formaient quatre masses séparées par l’Océan.

14. Arculfe, pèlerin vers 680, fait état d’une colonne placée au nord des sanctuaires, au centre de Jérusalem, qui ne fait aucune ombre à midi le jour du solstice (1, 13-14).

15. Psaume 74 (73), 12.

16. De telles histoires circulaient depuis au moins le XIIe s. On peut citer celle qui est contenue dans V Itinerarium Cambriae de Giraud de Barri (1188), selon laquelle un adolescent, jouant dans une grotte au bord d’un fleuve, est conduit par de petits hommes, parlant grec, dans une terre sans lumière sous un ciel sans astres. Il y a aussi le récit de Guillaume de Newburg dans Y Historia Anglorum (av. 1198) qui fait surgir dans un champ au milieu des moissonneurs deux jeunes hommes verts, venant de la Terre de Saint-Martin, baignée dans une lumière crépusculaire. Il y a enfin le conte des Otia impe¬ rialia, (1211) qui met en scène le porcher d’un seigneur anglais qui atteint par une voie souterraine une riche terre où les saisons sont inverses de la sienne. Les trois récits sont donnés dans l’édition abrégée des Otia Imperialia par F. Liebrecht, Hanovre, 1856 (p. 26 et 118-120). Cf. C. Deluz, «Prémices médiévales des grandes découvertes», Découvertes et explorateurs, Actes du Colloque international de Bordeaux, juin 1992, L’Harmattan, 1994, p. 45-56.

17. Psaume 104 (103), 5.

18. Ce sont les mesures de Ptolémée, reprises dans le Trésor (I, 109), inférieures à la réalité, erreur qui encouragea Christophe Colomb à se rendre aux Indes par l’ouest. Mandeville leur préfère les mesures d’Eratosthène, reprises dans le De Sphaera (c. I, fol. c11 et cuv°), et qui évaluaient la circonférence terrestre à l’équivalent de 39690 km.

19. Mandeville n’imagine bien évidemment pas de continent entre l’extrémité occi¬ dentale de l’Europe et l’Extrême-Orient. Sa mappemonde est celle que dessinera Martin Behaim, l’année même où Colomb atteignait les Antilles, et qui reprend explicitement dans ses légendes quelques citations de Mandeville.

a. Somnobor, Lei ; Somober, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, Lon, P3, Lyo, Du2, P12 ; Somber, P5.

b. un bon isle et puissant et bien grant, et est..., Lon, P7, C2, Be3.

c. et pur estree plus vaillans et pur estre conuz des autres gens qar ilz se tiegnent pur tiels que milles tiels gentz de tout le mounde (ou que nuis ne les vallent en tout le monde), Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2, Be3 / qar ils se. . . mounde, om. Lei.

d. Betemga, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Dul, 01 ; Betonga, Ox, Loi, Lo9 ; Boutenga, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; Botenga, Lei, P7, C2 ; Bethayna, Lo6 ; Lotanga, Be3.

e. a compter et parler, Ph / Et assez près. . . de tout, om.02.

f. Jana, Loi, Lei ; Jalla, Lo8 ; Jaune, Lon ; Janua, P7, C2, Be3 ; Jave, Lyo, Du2 ; Javez, P12.

g. IIIImil, Lon.

h. grant... puissant, om. P7, C2, P5, Be3 ; et riches, om. Lei, Lo8, Lo9, Lon, P3, Bel, Lyo, Du2, P12.

i. habitable, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12, Be3.

j. clous... kanele, om. P3 ; de girofle, om. Lo6, Lo9, 02, Bel, Du2 ; gahingal, qubebes, add. Lo6 / Zedoine, Lo8 ; Scoail, Lon ; Zeceail, P3, Bel, Lyo ; Citonal, C2, Be3 ; Zeconil, P12 / om. P7.

k. dattes, P12 / tous ceux maneres de spicerye croissent en celle ysle et plusors autres qe je ne say mye deviser a present, add. Lo6.

1. et sachez... maces, om. P 12.

m. dattes, P12 / ensy est il... autres espices, om. Ox.

n. croissent, om. C2 ; en celle. . . biens, om. P7.

o. à partir de «foisoun», lacune de Be3 jusqu’au chapitre sur le Prêtre Jean / Et si ad. . . foisoun, om. Lo6.

p. et auxi... autre d’argent, om. Lon, P3, P5, P12.

q. Et tous les murs... argent, om. Lo9, 02, P7 ; et les chambres auxi tous couvertz..., Lon, P5, P12 ; et auxi le pavement... argent en plate, om. C2.

r. sont escriptes histoires. . . om. enleveez, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12 ; sont escriptes histoires... en lieus, Lei.

s. et est la coustume que chacun a entour son col un cercle..., Bel.

t. du pays, Lo8 ; du palais, om. Lyo, Du2 / toutes de celles, Loi ; toutes couvertes, Lo6 ; toutes pavez, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2 ; toutes paintes, P12.

u. Cane, 01 ; Kaan, P3 ; Champ, om. de Cathay, P5 / de Surie, P7.

v. Tholomasse, Ph ; Thamassy, Loi ; Calamani, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, C2, P3, P5, P12 ; Blâmasse, Bel /Thalamassy... Paten, om. Du2.

w. Paheri, Lon ; Pateri, P7, P3, Bel, Lyo, Du2 ; Partery, C2 ; Paveri, P5 / ceo est a dire un grant roialme, Ph.

x. et semble... savour, om. Lo8.

y. arbres... qe portent, om. Lyo.

z. et des autres... venin, om. Lo6, Lo8.

a. foilles, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2, P12 ; des feuilles de l’arbre, Bel.

b. celle ordure, Lei.

c. courtement, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Loi, Lei, 02, Lon, P3, P5 ; incontinent, Lo9, Lyo ; tantost, Bel ; briefment P7, C2, Du2, PI 2 / autre medicine forsque la grace Dieu, add. Ph.

d. un de ses amys, Ox ; un de cels arbres add. en marge, Lo9 ; un de ces arbres, Lei ; en aucun temps, P7, C2 / om. Du2.

e. a la mort... mortalité, om. Lo6.

f. Et si vous plest. . . arbres, om. 02.

g. si que. . . percié, om. 02 / soit partie, Ox, Lo7, Ph, Loi, Lo8 ; pourroie, P7.

h. et ly vin, om. Lo6.

i. manere et font si comme pur le farine, om. : «et mis... garder», Lo6.

j. Taly, Lei ; Cabi, Lo9 ; Tababy, Lon, P7, Tabaly, C2.

1. el chef de bas, Lo6 ; bout, Lyo ; nouz, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel,

P5, Du2, P12.

m. armeure, Lo6, Lon, P7, C2 / Par nulle arme, om. Lyo / qar homme. . . arme, om.

P5, Du2 / en quoy est fert ou acier, add. Lo6.

n. ils fount sagettes et fount le chef de la sagette quarrez sans fer et trehent a eux celles sagettes sans fer et ensy ils sount plaiez et occist, Lo6.

o. niefs pur passer la mer de ceux arrondynes, om. : «et autres choses », Lo6 / niefs, om. P12.

p. XX, om. Loi.

q. tant ils estaient gros, add. Lo6.

\ r. Calomach, Dul, 02, Lon ; Calorach, Lo8 ; Calemach, Du2 ; Calonath, P12.

| s. CC, CCC, CCCC, Lo6 / telle armée est q’il en a bien C, P7 / tiel y ad C, om. Ph

i / Si en ad. . . plus, om. Loi .

j t. CCC, Lei ; CCCC, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

f u. en ses villes des vilains parmy les villes, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo,

| P5 ; par ses subgiés, P12.

v. warkes, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo3, Loi, Dul, 01 ; karkes, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, C2, P3, P5, Du2, P12 ; karles, Bel ; karbes, Lyo ; cakes, P7.

w. a la rivere, 01, Lo8, Lo9, 02, P3 / qe n’est nulle part. . . de celle isle, om. Ph.

x. nulle autre pessoun, Lo8, PI 2 / si que en tout la mer ne demeurent nul pessoun qui ne viegnent tous a terre, Lo6.

y. et fait une manere des poissons après l’autre par III jours tant ordeneement que chescun du pays..., Lon, P7 (om. par in jours et ordeneement), C2, (om. des poissons, par in jours et ordeneement) / Et puis celle manere. . . tant corne il voet, om. Ph.

z. a leur dieu, Lo8 / qe est... dignes, om. Ox, Lo5, Ph, Loi.

a. ly plus dignes... adcomplist, om. 02.

b. le mounde... pur ceo, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

c. seront a luy et. . ., Lo8 ; obéisse a luy et font honneur et. . ., Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; multiplie ensy envoie Dieu a lui a tout son pays toute maniéré de poisson et lui viennent faire hommage honneur et reverence comme al. . ., Du.

d. de Dieu, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

e. me semble... mervailles, om ; P5 / nature fait... contre nature, om. P7.

f. y a. . . limaceons, om. P5 / et de ces limaceons, om. Lo6, P3, Bel, Lyo, P12 / grant ment. . . limaceons, om. Du2.

g. teste, Lon, P7, C2, P5, P12.

h. comme grosses verms, add. Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

i. Gasfoles, Lo9 ; Caffo, P7 ; Cassoles, Lon, P12 ; Calsoes, P5.

j. devent mûrir, Lo6 ; est mort, P5.

k. que ly verms les mangissent, om. Lyo.

1. Melke, Dul, Lei, Lo9, 02, P3, Lyo ; Melcon, Lo8 ; Mellée, Lon, P7, C2, Bel, Du2 ; Meslée, P5 ; Melque, P 12.

m. qar ils. . . les gentz, om. Lo8 / batailller et occier l’un l’autre, P7, C2, Lyo, Du2.

n. die, P7.

o. trouver, P7, C2.

p. Et si deux. . . alliaunce, om. Lo6 / repruvé car ce serait contre. . ., Lon, P7, C2.

q. Tracorda, 01 ; Tragoda, Lyo ; Tricorda, P12.

r. auxi y sont tout resonables, P5.

s. qui sont, Lo6, Lon, P3, Lyo, P5, P12, Du2.

t. reponnent, Lon, P3, Bel, Lyo, Du2, P12 ; boutent, P7, C2.

u. et poy.. . serpentz, om. Lei, Lo9.

v. XL, Lo6, P7.

w. Tracedoyn, Ph ; Tracodite, Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, Du2, P12 ; Tarcodite, P5.

x. Nacumeran, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lo9, 02, P3 ; Natumeran, Bel, Lyo, P5, Du2,

y. près de, P7, Lyo, P12.

z. Conephales, Lo3 ; Canapoles, Lo6 ; Cenophales, Ol, Lei, Lo8, 02, P3, Bel, Lyo, Du2, PI 2 ; Cinophales, Lon, P5 ; Cinephales, P7 ; Cinsphales, C2.

a. moult resonables, Ox, Ph, Lo3, Dul, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

b. Et auxi... lor dieu, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

c. et ont un roy entre eux et quant ils vont en bataille ils ont. . ., add. Lo6.

d. laquelle nul quidoit, om. : «pur combattre», 01 ; ou la null quydoit s’il prent ascun. . ., Lei, Lo8 ; pur combattre, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, Du2, P12 ; et une lance... mangent, om. Lyo.

e. bien grosses... la manere, om. Lo8 / d’ambre... Paternoster, om. Loi.

f. et en la manere... ensy, om. Lo6 / en comptant les patrenostres, om. Lei ; en comptant les paroles, Lo9, Lon, P7, P3, Bel, Lyo, Du2 / par elles, C2, P5 ; par ordre, P12.

g. perles, P5.

h. de large, om. Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

i. le vi chevalchant, P7, C2 ; chantant, P12.

j. il portera... rubie, om. P7 / entour son col, om. P5.

k. il portera. . . ceo rubie, om. Ox.

1. ne par. . . avoir, om. Lo9 / ne par guerre, om. P5 / q’il poait donner, add. Lo6.

m. sor les malfaitorz, add. Lo6.

n. Vin, om. : «de circuit», Lo8.

o. rouges, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

p. oelz, Lei ; om. Du2.

q. VII toises, de long et de Vin et ascuns plus et ascuns moins, Lo6 ; et de VIH, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

r. une grant arbre, om. P7.

s. et en my lieu. . . montaigne, om. Lo3, Loi, Ol, P12 / a pluis haut y a un fontayne, om. : «a pluis. . . lac », Lo6.

t. et, Lei, Lon, P3, Lyo, P5.

u. qar. . . ensi fait, om. Du2 / cis fontayne, Lo6.

v. signes, Loi.

w. celles perles, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, Du2 / celles pierres... Adam, om.Bel.

x pur l’amour Adam, Lo6 ; de Dieu et de Adam, Loi, Lon, P7, C2, P5.

y. et les mains, add. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

z. ne de cocodrilles, om. P7, C2 / ne de nul venim, Lo9, P7, C2.

a. court aval, Lo6, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

b. les serpentz n’enveniment ne toucheront, Lyo ; les serpentz ne vermine, Du2.

c. leouns, om. Ox.

d. y a. . . la mer, om. Lo6.

e. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

f. touche jusques as nues, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12 ; om. Lei ; as nues, om. Loi.

g. qar l’air, Ny, Lo3, 01 ; qar l’air se sustient, Ox ; qar l’air sustient la mer, Lo6 ; Dieu qui, la sustient, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

h. Mirabilis in altis Dominus, add. Lo8, Lo9.

1. Mandeville reprend comme fil conducteur Odoric (ch. XHI-XVIII). Il le complète par le Speculum naturale (XIV, 53) pour les épices et le Speculum historiale (I, 87) pour les habitants des îles de Boffo et Milke. La description du crocodille et les remarques sur la mer plus haute que la terre viennent du Trésor de B. Latini (1, 131 et I, 124).

2. C’est l’île de Sumatra, appelée Sinohora par Odoric (ch. XIII, p. 152).

3. Cette île n’est pas dans la version d’ Odoric traduite par Jean le Long. On la trouve dans le texte latin d’un certain nombre de manuscrits, avec des orthographes diffé¬ rentes ; celui qui se rapproche le plus de l’orthographe de Mandeville (Boteingo), et qui est le plus ancien, est B.L. Arundel, 13. Ce nom est celui d’un des royaumes de Sumatra (cf. C. Schefer, note 4, p. 159).

4. Le roi de Java avait fondé, à la fin du XIIIe s. le puissant empire de Madjapahit qui dura environ un siècle.

5. Le «zédoal» est le cédoar, zedwar en arabe, racine amère de la plante de ce nom, elle était employée comme contrepoison. Le macis est la coquille du noyau qui entoure la noix muscade, comme l’explique Mandeville, alors que beaucoup en Occident pensaient que c’était la fleur du muscadier. Voir sur les épices W. Heyd, Histoire du commerce du Levant au Moyen Age, repr. Amsterdam, 1967, t. H, Suppléments, I, p. 563-675.

6. Le palais du roi et les guerres menées par lui viennent, avec les amplifications habituelles, d’Odoric, (ch. XIV, p. 161-162). Le khan Kubilai mena en effet une expédi¬ tion infructueuse contre Java en 1293.

7. Il s’agit sans doute du royaume de Bandjermasin dans l’île de Bornéo, décrit par Odoric, ch. XV, p. 173-176.

8. Ce nom est dans le Trésor, I, 123. Les autres détails sur les roseaux viennent de J. de Vitry, Hist. Hieros., p. 1 100.

9. Cette pierre, nommée en persan bezoar, «qui chasse le venin », était produite surtout à Bornéo. Ceci vient d’Odoric, ch. XV, p. 175-176. Voir sur le bezoar la note 6 de C. Schefer, p. 184-186.

10. Odoric parle du «royaume qui a nom Campe (ou Campa)». Il s’agit du royaume de Champa, le Ciamba de Marco Polo {La Description du monde, op. cit., ch. CXLI, p. 388-389), qui participa sans doute à l’ambassade envoyée par Kubilai en 1288. Ce royaume était situé dans le nord-est de la Cochinchine. Marco Polo parle des 326 enfants du roi, Odoric en compte deux cents (ch. XVI, p. 187).

11. Odoric parle des 14000 mille éléphants (ch. XVI, p. 187), mais ne donne pas le nom de l’animal que Mandeville a sans doute forgé d’après Isidore de Séville (Etym. XII, 2) : «a voce Barrus vocatur».

12. Au moment de la mousson, des bancs entiers de poissons abordent les côtes du Kerala. Ils sont pris au piège par les bancs de boue formés par les courants marins, qui se renforcent à ce moment-là, ce qui donne lieu à une pêche très pratiquée encore aujour-

d’hui, les pêcheurs venant de 50 km à la ronde, en traînant leurs embarcations sur les routes. C. Schefer (note 4, p. 194) rappelle que, selon G. Pauthier, le poisson se nomme champa dans la langue telingama de la côte de Coromandel. On remarquera l’insistance de Mandeville à rappeler le Crescite et multiplicamini de la Bible, qu’il faut sans doute mettre en relation avec la «grant mortalité» de la Peste Noire qu’il déplore un peu plus haut.

1 3 . Odoric a vu «une lymace . . . plus grande que le clochier Saint-Martin de Padue » (ch. XVI, p. 188). Ces tortues géantes se trouvent déjà dans Y Histoire naturelle de Pline (IX, 10). On conserve au château de Pau la carapace qui servit de berceau à Henri IV.

14. Mandeville commence à insérer ici des îles imaginaires où il place les peuples sauvages dont parlait la tradition. Pour Caffoles et l’île suivante, il prend comme source ce que le Speculum historiale, I, 87 dit des Hircaniens et des Scythes.

15. Même processus pour Milke et Tracorde. La source est toujours le Speculum historiale, I, 87, mais les mœurs sont celles des Ethiopiens et des Scythes.

16. Mandeville retourne à Odoric, ch. XVII, p. 201-203. Nacumera, citée aussi par Marco Polo (op. cit., p. 404-405), est très vraisemblablement une des îles Nicobar. Mais Polo situe les Cynocéphales aux îles Angaman, alors qu’ Odoric en parle à «Vacumeran, alias Nychomeran».

17. Après avoir repris les renseignements donnés par Odoric, Mandeville insère ici un passage de Laflor des Estoires de la Terre d’Orient où Hayton narre les rites d’in¬ tronisation du roi de Ceylan (ch. VI, R.H.C., Doc. arm. H, p. 126). C’est le texte latin qui semble ici suivi (ibid., p. 265) ou, mieux encore, la traduction de Jean le Long, (B.N.F. ms. fr. 1380, fol. 4v°). En tout cas, l’intention est claire : le roi des Cynocéphales inau¬ gure son règne par une chevauchée solennelle comme n’importe quel souverain occi¬ dental.

18. L’île de Ceylan est décrite par Odoric (ch. XVIUI, p. 219-221) qui raconte la légende musulmane du lac d’Adam. Marco Polo parle d’un «monument» sur la montagne que les musulmans disent être le tombeau d’Adam, tandis que les «ydolastres» y voient le tombeau du Bouddha (op. cit., ch. CXLVUI, p. 408-409).

19. La description des crocodiles est empruntée à B. Latini (Trésor, I, 131).

20. Ceci est emprunté à B. Latini (Trésor, 1, 124), sauf la citation biblique, Psaume 93 (92), 4.

a. Dondin (ou Dundin), Lo7, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, Lyo, P5, Du2 ; Dividra, Lon, P12 / grande et lee, om. Lon, C2, P3, Lyo, P5 / grande. . . noun, om. P12.

b. le mary, P7, C2.

c. ont ascunes douleurs advis q’il..., Lyo.

d. a, Lo2 ; corrigé d’après Ny et autres manuscrits.

e. respount. . . l’ydole, om. P5.

f. mettent... estuffent... occient, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12./ occist et ensy ils facent de tut personnes qui murent, add. Lo6.

g. mélodie, 02 / a grant feste, om. P12.

h. solempnité et mélodie, Ox.

i. qar si ly vermes... grant peine, om. Ox, Lo5, Ph, Loi.

j. lessé suffrir, om. Ox ; suffrir, om. Loi.

k. Vin isles gardées, P7, C2.

1. qui sount de soun seignorie, Lo6.

m. Et y a. . . gentz, om. Lo6.

n. et de malveise nature, om. Lyo.

o. les oes la bouche et les espaules, Lyo.

p. langue, P 12.

q. sont ils deux fois, om. Lo5, Lo9.

r. plomb, Lo6, 01 ; plume, Lo3, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

s. langage, Loi.

t. come serpentz, add. Lo6.

u. en muhet, Lei ; en muchez, Lo8, P3, Bel, Lyo ; en mouster, Lo9, 02 ; en cloistre, Lon, P7, C2, P5 ; en muretes, P12 ; om. Du2 / auxi corne. . . muhetz, om. Lo6.

v. Et en un autre... genoilles, déplacé après l’île suivante, P12.

w. rampent, Lon ; montent, Lo6, P7, C2 ; gravissent, Du2.

x. singe, Ox, Lo7, Ph, Lo3, Dul, Ol, P7, C2, P3, Lyo, Du2, P12 ; singne, Loi, Lo8 ;

synge, Lo6, Lo9 ; signes, 02 ; squarrel, ajouté par Lo5.

y. malade, Lo2, corrigé d’après Ny et autres manuscrits.

z. «sont ouvre », Lo2, Ny, Ph, Lo7, corrigé d’après autres manuscrits / sont ouvre. . . ouvre, om. Loi qui écrit : «et quant ils sont amez de femelle» / quant ils sont... portent enfantz, om. Lo6.

a. et ount une mamelle. . . et de femme, déplacé après «enfantz » par Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12 / couvent et portent, P3 / conceivent et engendrent, P12.

b. et si ount. . . artouz, om. Lyo, Du2.

c. Maussy, P7, P3, Lyo, P12.

d. Ceo est. . . Maiour, om. Lon.

e. qui en penser poet homme, 02 ; que en poiat homme deviser, Lo9 ; que l’en puisse trouver, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

f. de monde, Lo9.

g. Ly poeple... povres, om. Lo6.

h. mes ils savent bien parler, Lyo.

i. a poy de peilz. . . mes (a peine), om. Lon, P7, C2, P5 / poy de peilz. . . un peil, om. Lyo, P12.

j. mes un peil. . . chat, om. Lo6 ; ou d’un chat, om. Lyo.

k. Albanie, Lo9, Lon, C2 ; Alcany, 02, Lyo ; Albany, Du2 / «Albane » écrit en haut du folio, 68 de Lo2, d’une écriture plus tardive que celle des autres marginalia.

1. mie jomée, Ox.

m. Lacorin, Dul ; Latorin, Lo7, Ph, Lo3, 01, Lei, Lo9, 02, Bel, Lyo, Du2 ;

Lathozim, Lo8 / ad. . . Lacomi, om. P7, C2.

n. qui vait. . . mer, om. Lo9 ; portant navie, om ; Lyo, Du2.

o. est si bonne et si bien garnie. . ., Ph / de navie, om. Lon, P7, C2, P5 / n’est garnie de riviere ne de grant navie, P3.

p. les oisealx... la, om. Lo6.

q. grises, C2.

r. et sont. . . de cea, om. Lei, Lo8, Du2.

s. et les mange... feste, om. P5.

t. autrement, P5.

u. qar homme... fait, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2.

v. Mointe bonne. . . vivres, om. Lo6 / ad homme. . . en ceo pays, om. 02, Lyo.

w. des églises... a ces, om. Loi.

x. aussy refroidies, add. Du2.

y. qe n’ount... blanche, om. P7 / berbiz, de quoy homme fait bon drap, add. Lei.

z. coronne, Lo6, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / portent un signe. . . ceo païs, om. Loi.

a. y a, Lyo, Du2.

b. loiers, Lo9, 02, Lon, P7, P3, Lyo, P12 / que homme... pesshouns, om. P5.

c. ou. . . rivers, om. Lyo / ou. . . estangs, om. Du2 / quant celle bestoille est bien apri-voisee ils la gettent..., P12.

d. om. Lo2, Ny, Ox, Lo5, Lo7, Ph, Lo6, Loi, Dul. Rétabli d’après Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02 / porte hors des poissons grant foison et lui gette on par tant de foiz comme l’en a mestier de poisson, Du2 / gectent. . . en parfondes rivers et preignent du poisson tant corne homme veut, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

e. Casya, Lo6 ; Cassay, P3, P12.

f. qe c’est une merveille a deviser, om. le reste, Lo6 / X, om. Lo7 / ménagés, P7, C2, Lyo, Du2.

g. om. Lo2, le copiste a fait une petite croix pour une correction, mais elle n’appa¬ raît pas sur le folio / y ad II portes, Lo8 ; XII pors et devant chescun port, P3, P12.

h. nn ou V, Loi.

i. En celle cité... bien grande, om. Lo6.

j. un grant tour ou II, Lo6 ; ya deux grosses tours et fors portes, Du2.

k. pur ceo. . . Grant Chan, om. Loi, P7, C2, P3, Du2 / P5 écrit toujours Champ.

1. marchisantz, Lo8.

m. pur ceo... plentivous, om. Lo6.

n. q’il appellent... fort et, om. Lo6.

o. roialme, Lo2 ; corrigé d’après Ny et autres manuscrits ; ceo est une roialme, Ph.

p. religious, Ny et autres manuscrits, sauf Ph.

q. lacune de Lo2 jusqu’à Pigmées (fol. 69) ; en marge, d’une écriture moderne : «mihi videtur aliquid deesse » ; texte de Ny, fol. 84v°.

r. et joiant, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

s. ou il y a gens de religion, Du2.

t. toute plantée d’arbres, Lo8, Lon, P3, P5 ; de diverses... jardin, om. Du2.

u. plusors come jeo ne say deviser saunz nombre, add. Lo6.

v. une clokette... tantost, om. P.7

w. CCC11111 ou CCCC™1, Ox ; jusques a la somme de deux ou trois mille, Lon, P5 ; la somme de trois mille, P7, C2.

x. pour faire penitence, add. Du2.

y. lor dieu, Lo6.

z. «celle malveise opinioun», om. Celles... trover, Lo6 / tant... trover, om. Du2.

a. el païs... povres, om. P7 ; povres et s’il en avait par aucune adventure si lor semble..., Du2.

b. ne labourer... despens, om. Du2.

c. V, Ox ; VII, Loi ; VU !, Lei ; une, Lo8 / De celle. . . y a, om. P12.

d. Chibeuf, P7 ; Chisens, C2 ; Chilenso, P12 ; Chilouf, Du2.

e. XXX, Lo8, P12 ; XXV, Lon, P7, C2, P5.

f. XI, Loi, Lo8, P7 / ponts de terre, Du2.

g. En celle cité... biens, om. Lo6.

h. passe homme a travers une grande cyté ou il y ad une rivere qui ad a noun. . . Ph.

i. «qar la ou», fin de Lo5.

j. Pygnens, Lo8, P7 ; Pigmiens, Lo9, 02, P12, Du2 ; Pygmiex, Lyo.

k. HH espannes, Lo8 ; II, P3 ; un cubit, Lei.

1. grandesse, om. : «et hommes et femmes», Lo6 / petitesse. Et hommes.se marient..., Lei.

m. ou VII, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12 / d’age et a deux ou trois ans les femmes, add. Du2 / an d’age... VI, om. Loi.

n. faiseurs, Lo9, 02, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12 ; ouvriers, Lon.

o. et des toutes... fount, om. Lo6 / choses dont ils s’entremettent qui soient en mounde, P7, C2

p. bataille, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, P12.

q. qui sount appeliez grues, om. «qe... mangent», Lo6 / comme une estoufle fait ung poucin, add. P12.

r. se mokent... ascamissent, om ; Lon, P5, Du2 ; et les ascamissent, om. P7, C2.

s. entre mille, Lon, P7, C2, P3, Lyo.

t. reprise de Lo2, fol. 69.

u. Et por ceo.. . Pigmeins, om. C2 / aussi haut que Pigmeins, P5.

v. pierre, P7.

w. Chan, et non plus Champ, P5.

x. de soun propre seignorie, Lo6.

y. Joinchay, Lon ; Jenfay, P5 ; Jonchay, Du2.

z. L, Bel ; Mil, Lyo.

a. d’or qar... florins, om. Lei / qar ils... cumanz, om. Du2 / tumans, P12 ; karas,

b. assavoir come bien ceo porroit estre, Ph / ore... estre, om. Lo6.

c. fait homage al. . ., Lo6 ; est subget a ly. . ., Lyo.

d. et ad. . . Chan, om. P5 ; en sa seignorie, P7.

e. En ceo pays... hostiel, om. Lo6.

f. Dela, P12 ; Dalbay, Du2.

g. Memle, P7 ; Montque, Du2.

h. niefs de boys de mesme la terre, Lo9 ; come noif de la terre de bois mesme, 02.

i. et auxi... aisementz, om. Lo6 / et y a sales et chambres aussy bien comme ce estait une maison fondée sur plaine terre, Du2.

j. Latheryn, Lei, Lo8, Lo8, Lon, P7, P3, Lyo, P5 ; Lacorin, C2 ; Lathorim, Bel, P12.

k. Carmoram, P 12.

1. Ce chapitre est à peu près entièrement dépendant d’Odoric (ch. XIX-XXV et XXVIÜ). Il s’en écarte seulement pour décrire les peuples monstrueux des îles d’après le Speculum historiale, I, 92-93.

2. L’île de Dondin d’Odoric est sans doute une des îles Andaman. Les mœurs des

habitants sont décrites par Odoric (ch. XIX, p. 237-239). Mais, une fois encore,

Mandeville apporte de subtils correctifs : le fils et le prêtre «s’agenoillent moult devote-

ment», et supprime les passages critiques tels les commentaires sur la coutume de manger les morts : «De cest affaire moult les reprenoie en disant que c’estoit contraire a toute raison du monde, car chiens et loups ne mengeoient point de lour semblable se on lour donnoit. »

3. Mandeville profite de la mention par Odoric de ces 54 îles (ch. XIX, p. 239) pour y situer la plupart des peuples fabuleux dont la liste, remontant à Y Histoire naturelle de Pline (VI, 17-30 et VII, 2), s’était transmise d’auteur en auteur durant tout le Moyen Age. Son texte est très proche de celui du Speculum historiale, I, 92-93, avec ici et là une touche personnelle qui efface la trop grande altérité : les gens sans langue, par exemple, se font des signes, «comme les moines ou les muets». Sur le langage des moines, cf. G. Van Rynbeck, Le Langage par signes chez les moines, Amsterdam, 1954.

4. Le nom de Mancy pour désigner la Chine du sud vient soit du chinois man-tseu, «barbares», nom que les Chinois du nord utilisaient pour désigner ceux du sud, soit du chinois Nanchao, «états du sud» (éd. C. Schefer, note 2, p. 248-250 et X. Walter, Avant les grandes découvertes. Une image de la terre au XIVe s. Le voyage de Mandeville, éd. Alban, 1997, p. 483).

5. Les notations sur l’aspect physique des Chinois ne sont que dans le texte latin d’ Odoric, Descriptio orientalium partium, éd. H. Yule, dans Cathay and the way thither, Londres, Hakluyt soc. 2d series, 37, 1913-1916, Appendix I, p. I-XLII. La dexcription des Chinois est à la p. XXIII.

6. On ne sait d’où Mandeville a tiré ce nom. Odoric parle de Tesculan, ou Censcalan. C’est la ville actuelle de Canton, Censkalan à l’époque mongole. Oderic la dit «plus grant que la cité de Venise III fois» (ch. XX, p. 247). Mandeville a transposé la comparaison.

7. C’est Y anser cygnoïdes, ou oie de Guinée qui hiverne par grandes bandes en Chine.

8. Le repas servi aux idoles est décrit par Odoric au chapitre suivant (ch. XXI, p. 264).

9. Odoric (ch. XXI, p. 265-266) parle bien de corne, plusieurs copistes ont lu : «couronne». Quant aux poules sans plumes, c’est l’espèce dite gallus lanatus, commune en Extrême-Orient.

10. Odoric parle de cormorans, «plunguns» pour cette pêche (ch. XXI, p. 266), mais le Speculum naturale, XIX, 89, qui décrit une pêche semblable, parle de loires, c’est-à-dire de loutres, qui se nourrissent en effet de poissons.

11. Casaie est la Quinsay mongole, aujourd’hui Hangzhou, ancienne capitale des Song à partir de 1132. Le nom, Xingzai, évoque un arrêt en voyage. Tant Marco Polo qu’ Odoric ont confondu le mot xing avec un homonyme signifiant étoile (cf. G. Walter, op. cit., p. 491).

12. Odoric dit que l’on garde les ponts «de par le Grant Kaan» (ch. XXII, p. 300). Les Mongols avaient conquis la ville en 1279.

13. Le nom est dans Odoric (ch. XXII, p. 302), il vient sans doute du persan bagni qui désigne une boisson fermentée.

14. Les papes d’Avignon avaient confié aux ordres Mendiants les missions en Asie. Au début du XIVe s. une hiérarchie catholique était en place, avec un archevêque à Pékin et six évêques sufïragants répartis sur tout le territoire chinois. Cf. J. Richard, La Papauté et les missions d’Orient, (op . cit., Troisième partie, p. 121-166) et A. Van den Wyngaert, Sinica franciscana, vol. I, Itineraria et relationum fratrum minorum saeculi XIII et XIV, Florence, 1929.

15. La visite à cette abbaye est dans Odoric (ch. XXII, p. 302-304).

16. Chilenfu, à l’époque mongole, est la ville de Nankin, une des anciennes capi¬ tales de la Chine, décrite par Odoric (ch. XXIII, p. 341-342).

17. Talay, la mer, l’océan, est le nom mongol du Yang-tzé-Kiang.

18. Cette légende des Pygmées s’est aussi transmise d’auteur en auteur en Occident depuis Y Histoire naturelle de Pline, VI, 17-30 et VH, 2. Mais Odoric situe bien leur «terre» dans cette région du «Talay» (ch. XXIV, p. 345-347). Leur combat contre les grues est représenté sur la mappemonde de Hereford.

19. Jamathay, alias Jansu, dans Odoric (ch. XXV, p. 357-359), la Yamchay mongole, aujourd’hui Yangzhou, où Marco Polo dit avoir «séjourné» ou «eu seigneurie», selon les copistes, pendant trois ans (op. cit., p. 336-337).

20. Le «cuman», tuman, est un mot mongol qui signifie 10000.

21. Odoric mentionne ces 12 provinces au ch. XXVI, p. 373-374. La Chine mongole était effectivement divisée en 12 gouvernements, Sing, eux-mêmes subdivisés en circuits, lou, et en autres subdivisions. Les qualificatifs donnés par Marco Polo aux villes de Chine tiennent compte de cette hiérarchie. Cf. C. Deluz, «Villes et organisation de l’espace, la Chine de Marco Polo», Villes, bonnes villes, cités et capitales, Mélanges offerts à B. Chevalier, Université de Tours, 1989, p. 161-168.

22. Mente dans Odoric (ch. XXV, p. 359). L’identification de cette ville est diffi¬ cile. H. Yule pense à la Ningpo mongole, aujourd’hui Jinkiang, mais elle est à l’embou¬ chure du Yang tzé, non «vers le chief». Il faudrait y voir plutôt la ville de Singuy de Marco Polo, aujourd’hui Yizheng, dont il dit qu’on y trouve une très grande quantité de nefs (op. cit., ch. CXLVI, p. 342-343).

23. Lin tsing à l’époque mongole, aujourd’hui Xuzhou, sur le Grand Canal, non sur le Hoang ho.

24. Le Caramoran est le nom mongol (fleuve noir) du Hoang ho.

a. Cathay est une bonne isle grande et riche, Du2 / et bon et riche, om. Lon, P7, C2, P5 ; et riche, om. 02, P3, Lyo, P12 / et riche... mercheantz, om. Lo9 / bien poeplé des merchants, Lo8.

b. ou d’autre royaume, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12 ; om. Lo8.

c. et demeurent X mois, Lyo ; XI mois ou, om. Lo6 ; ou XII, om. Du2.

d. et du Grant Chan, Lo9, Lyo ; es parties du Grant Chan, P12 / et. . . Chan, om. Lo6 / de toutes les parties de la. Et du Grant Chan de Cathay vait. . ., Loi, Lei, Lo8, 02, Lon, P7, C2, P5.

e. Surgarmago, Lo3, Lon ; Surgamago, P7, P3, P12 ; Garmago, Du2.

f. mieux. . . marchandises, om. Lo6.

g. auxint, Lo8.

h. qui est la province, Lo9 ; qui ad noun la province..., Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5,

i. Caydon, Lo6, Dul, 01 ; Caydom, Lei, Lo8, 02, P7, C2, P3, P12 ; Chadon, Lyo ; Cardon, Du2.

j. les deux pays, la veil. . ., Ph / XX et quatre, P7, C2.

k. en le palays y ad un bel jardin et en le jardin. . ., Lo6 ; dedeinz ces palais a mains mineures palais, Du2.

1. d’un part. . . ceo vivers, om. Lyo.

m. des ouwes savages et, om. P7 / ouwes blancz, Lo6 / et de canes, Du2.

n. et des oisealx, add. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 / bien pueplé et de oysiaux de maintes maniérés, P7 ; maintes guises, C2.

o. Et quant il veut chacier et veoir. . ., Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / si que... oisealx, om. Lo8.

p. Cis palais. . . beat, om. Lo6.

q. XXXIIII, Lo7.

r. par dedeinz, Lo3, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, P12 ; par dehors, Du2.

s. pacience, Loi ; panteres, Lei, Lo9, 02, P5 ; pantyres, Lo8 ; panders, Lon ; panders, C2, P3 ; panners, P7 ; paciers, Lyo.

t. païs, Ox / à partir de : «sont auxi rouges», lacune de Ny (fol. 86 v°) jusqu’aux dires des astronomes.

u. tour, Ox, Lo7, Ph, Loi ; montoir, Lyo, P5 ; moustier, P12.

v. de soie et d’or et des grosses perles (pendantz)... , add. Lo3, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, Du2, P12 / et as HII angles... soie et d’or, om. Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 / IHI

serpentz. . . y a, om. Lo8 / et recia, om. Lo8.

w. Et par... montour, om. Lo3, 01.

x. trésor, Du2.

y. des fines... preciouses, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

z. primere, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

a. hault, Lo8.

b. jaspe come est li autres, Lei, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

c. om. Lo2, rétabli d’après autres manuscrits.

d. Et ly sieges... come l’autre, om. P3, Bel, Lyo / un degré plus bas que cely al emperour... auxi de jaspe, om. Loi / plus bas de la premiere, om. : «et est auxi... l’autre», Lo9, P7, C2, P12.

e. seconde, Lon.

f. et de jaspe bordé comme l’autre, om. : «que la secounde», Du2.

g. toute foiz, om. Lon, P3, Lyo, P5, P12.

h. l’autre, Du2.

i. langage, Lo2, corrigé d’après autres manuscrits.

j. ou de grue, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

k. ou une creste, Lo6 ; ou un healme, Du2.

1. signes, Lo7.

m. de l’emperesse, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 ; de l’autre cousté, Bel.

n. chescun de celz empereres, Lo6 / sa table, om. P7.

o. et des pierres... d’or, om. Lei, P12.

p. qe vient. . . Paradiz, om. Lo6.

q. et est bendé d’ivoire, P12 / et bordé comme dessus, Du2 / et overez de pierres preciouses, add. Lo6.

r. les damesels, om. : «ly autres... auxi», Lo6.

s. trois clers de ses gens, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

t. qar. . . repeller, om. Lei, Lo8.

u. as grandes fenestres, Loi / del emperour... festes ou, om. C2.

v. et moult... d’or et, om. Du2.

w. et bauler en chantant les paumes, Ox ; en battant les pannes, Dul ; les pennes rajouté par Lo7, Lei, Lo8 ; leurs palmes, Lyo ; bauler et chanter, Du2.

x. fait homme... mais il les, om. Ox.

y. et en toutes artifices, om. Lo6, Lei, Lo8.

z. et ly. . . oil, om. Lyo / ne voient que d’un oil, reprise de Ny, fol. 87.

a. et en sciences... overaigues, om. Lo6.

b. grappes, P3.

c. blancz et blauies, P7, C2 ; vertz et autres, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12.

d. et de yris, om. Du2 ; toupaces et de peritotes, add. Lo6 / des peridez... onicles et, om. Loi / et ly noirs... onicles, om. P3, Lyo.

e. faitz... proprement, om. P5.

f. chantent gestes, Lo6 ; chantent chansons de giestes, P7 ; chantent hautement chansons de geste, C2 ; chansons de geste, Bel.

g. rimes, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

h. desduire, Lei ; soulacier, Lo7, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; esbater, Du2 / et si ascun autre soit qui parle tantost l’emperour ly gette hors, add. Lo6.

i. Le vesselment d’argent n’a point de compte qar..., Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / Il y a aussi vaissel de fin or, de argent n’y ad point. . ., Du2.

j. qar ils... vesseal, om. P5.

k. De veseal. . . chambres, om. Lo6.

1. garder l’entré al sale qe ne soit si harditz pur entrer, Lo6.

m. mon compaignon, Lei.

n. XVI mois, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

o. talent... l’ordinaunce, om. Ny / volenté, Lon, P7, C2, P5.

p. de excellence, om. Lon, P7, C2, P5 / et de mervailles... court, om. P5 / de richesse. . . court, om. Du2 / en sa court, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 / ne l’eus-soms creu, om. Ph

q. Qar les seignors par decea ont moins de gent q’ilz n’ont par delà, Lei ; ly seignors par decea vont a moins de gens, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

r. ne... vivres, om. Lei qui écrit : «ne la nécessité en vivres» / ne constrynge en vivres, Lo8 / ne costage... netteté, om. Du2 / ne la netteté, om. P7.

s. et de pain, 02 / et poy de char, P3 ; et poy de bon char, Bel / a lor genoulx et a leurs robes, P7, C2 ; genoulx, Du2.

t. Lo6 omet tout le passage de : «ou q’ils soient servantz» à : «très noble.»

u. Et combien que pourrait sembler a aucuns que moult serait fort a croire et qu’il

fuist vray ce que j’ay devisé et deviseray de sa personne. . Du2.

v. del regiment de sa court et de la grant multitude des gentz qy le servent en sa court qe sont sanz nombre, Lo6.

w. et qui. . . lerra, om. Lo8 / si ly plest. . . lerra, om. Bel / ou face autre chose qe ly plest, add. Lo6.

x. sy ne lesseray... solempnes, om. P5 / s’ils ne le voient... solempnes, om. Lo6 / si corne j’ai veu et appercu, add. Du2.

1. Odoric est utilisé pour la ville de Sugarmago, la description du palais du Khan et de sa cour (op. cit., ch. XXVI, p. 366-369). Il est complété par le Speculum naturale (XIX, 99) pour les propriétés des peaux de panthère, et par le Roman d’Alexandre pour la description de la vigne d’or ornant la salle du palais.

2. Ingarmato dans Odoric (mais l’évaluation de la longueur du voyage vers le Cathay est faite par Mandeville) ; c’est la ville de Tsi-ning-chow à l’époque mongole, aujourd’hui lining, toujours sur le Grand Canal. Marco Polo en parle comme d’une ville commerçante qu’il appelle Singuy Matu (op . cit., ch. CXXXTV, p. 320-321), mais, au contraire d’Odoric, il ne parle pas de la soie.

3. Caidoun, Cayto dans Odoric (ch. XXVI, p. 367), c’est la Ta-tu mongole, la «grande Cour». Elle fut édifiée entre 1264 et 1267, quand Kubilai, jugeant selon Rachid al-Din Karaqorum trop éloignée du Cathay, décida de faire de Khan-balig (Cambaluc dans Marco Polo, Cambaleth dans Odoric) sa nouvelle capitale. La ville nouvelle était à trois li au nord-est de l’ancienne (cf. G. Warner, The Buke..., op. cit., note p. 105, 1. 8, p. 204).

4. La description de la ville et du palais du Khan suit, avec beaucoup d’amplifica¬ tions, celle d’Odoric (ch. XXVI, p. 367-369). Il en est longuement question dans Marco Polo, notamment ch. LXXXm (op. cit., p. 204-211), mais Mandeville ne semble pas avoir suivi ce texte.

5. Il n’est pas question de panthères dans Odoric, mais seulement de peaux rouges (p. 368). Mandeville a eu recours ici au Speculum naturale, XIX, 99. Marco Polo ne parle pas de peaux, mais dit que les poutres du toit sont peintes en rouge (op. cit., p. 206-207).

6. L’ordonnance de la cour suit la description d’Odoric, (ch. XXVI, p. 369). On trouve les mêmes indications dans Guillaume de Rubrouck (Voyage..., op. cit., p. 191-192). Selon G. Warner (op. cit., note p. 106, 1.1 1, p. 205), la coiffure des femmes avec un pied d’homme est décrite dans les Voyages du chinois Ch’ang Ch’ un en Asie centrale (1221-1224). Guillaume de Rubrouck l’a remarquée et la nomme bocta (op. cit., p. 100 et p. 173).

7. Les automates (Odoric, p. 368-369) étaient très recherchés par les souverains orientaux. Guillaume de Rubrouck a rencontré à Karaqorum l’orfèvre Guillaume Buchier, né à Paris, capturé à Belgrade lors du raid mongol de 1241, et qui avait réalisé pour le Khan Mongka une fontaine d’argent en forme d’arbre, soutenue par des lions, couronnée par un ange sonnant de la trompette et entourée de serpents dont la gueule crachait des boissons variées, vin, comos (lait de jument fermenté), hydromel et bière de riz (Voyage..., op. cit., p. 167 et 190-191).

8. Mandeville insère ici une remarque de Hayton (Laflor des Estoires, op. cit., I, I,

9. Cette vigne d’or fin, dont ne parle pas Odoric, est celle du palais du roi Porus dans le Roman d’Alexandre (op. cit., p. 152-153).

10. L’iris est une pierre précieuse irisée, 1’«alabandine », alemandine, est une calcé¬ doine brune, le «peride», péridot, est un cristal vert olive assez foncé, la chrysolithe est vert clair, l’onicle est une calcédoine noire, unie et transparente et la «géracite», géra-chite, est une pierre noire.

11. Ces guerres se déroulèrent entre 1259 et 1279, il est donc bien évidemment impossible que Mandeville y ait participé. On est là en présence d’un des «mensonges » qui ont contribué à discréditer son œuvre.

12. Ce passage sur les repas vient du Speculum historiale, XXIX, 71, où Vincent de Beauvais a repris des extraits du récit de voyage de Plan Carpin.

a. forsquez Noé... Noé, om. Dut ; forsquez Noé... enfantz, om. P7.

b. qui dormoit très deshonnestement a son advis, Du2.

c. la meillour partie, Lo6, P7, C2 ; la plus grande et la meillour orientele, Lon, P3,

d. Ethiope, P 12.

e. et de ly... autres, om. Loi / et ly... puissant, om. Du2.

f. soun fils qui nasquy descendy Nembroth, Lei ; soun fils luyquele nasqui de luy descendy..., Lo8 ; et de son fils puis nasquit Nemroth, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo ; et de son fils nasquit Nemroth, Lon, P7, C2, P5, P12, Du2 / Membroch, Lo7 ; Nomber, P12.

g. monstres et gent, om. Lo3, 01, P5 ; et gent moult deffigurez, P7, C2 ; de diverses figures, Lo6.

h. ascuns geantz, om. Lo8, Lo9, P7 ; ascuns geantz au pié..., C2 / qui ont un grant pié large dont l’ombre couvre tout le corps quant le soleil se couche, add. P12.

i. as autres membres defautez, Lei, Lo8, Du2 ; ove grantz membres deffacounez, Lo9 ; et autres membres deffigurez et defaconnez, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; membres deffi¬ gurez, Loi, P7, C2.

j. et les diverses gentz, om. Lo8, Du2. as autres membres defautez, Lei, Lo8, Du2 ; ove grantz membres deffacounez, Lo9 ; et autres membres deffigurez et defaconnez, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; membres deffigurez, Loi, P7, C2.

k. et nul... ly, om. Du2.

1. Soudan, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / souverain de tout le monde. Et pour cellui Cam les empereurs se sont depuis appellés Grant Cam et fils de Dieu de nature et souverain de tout le monde et ainsy s’appelle il en ses lettres, Du2.

m. om. Lo2, Ny, Ox, Lo7, Ph, Loi, Du 1, rétabli d’après autres manuscrits.

n. Ethiope, P12.

o. C’est l’opiniouii que de Japhet sommes tous descenduz ce que aultrement m’ avoient donnez entendre avant que jeo alasse vers Ynde, mes puis trovai jeo tout autre¬ ment, Lo7 (corrigé après grattage par une main postérieure) / vers Ynde que pour ceste raison il estoit appellés Cam, mais quant je fu en Ynde je trouvay..., Du2.

p. sont chief de Grant Cam et de eulx est il descendus. Sy en povez oÿr la vérité selon ce que en Cathay m’en fut dit, Du2.

q. Mes ly empereres. . . mes Chan, om. Ol, P3 / Cham. . . Caan, P7 ; Cam. . . Ca, P12.

r. lignages, P 12.

s. generacion, Lon, P7, C2, P5 ; om. P12.

t. Tartams, Lo8 ; Tartari, P3 ; Cartanty, Bel ; Tartan, P12 / Tartarie et du lignage prent tout le pays son nom, Du2.

u. Tanghat, Lo3, 01 ; Gangoth, Lo9, P3, Bel ; Angost, Lyo ; Turgoth, P12 ; Thagoth,

v. Euryth, Lei, Lo8 ; Emarch, 02 ; Curach, Lon, C2, Bel, P5 ; Eurart, P12.

w. Vayler, Ph ; Valeier, P7 ; Vaillant, Bel ; Valer, P12 ; Villart, Du2.

x. Somoth, Ph ; Semoot, Lei ; Semog, Lo8 ; Samoth, C2, P12.

y. Mengi, 01 ; Menghi, Lei ; Mengen, P7 ; Mengalon, C2, P12.

z. Coboach, Ph ; Caboth, Lo8, Lon, P7, P3, Bel, Lyo / desqueux... Cobooch, om.

a. Cangys, Lo8 ; Changis, Lon, P5 ; Changins, P3 ; Changuis, Bel ; Can, Du2, P 12.

b. Cis geust. . . ly, om. Lyo.

c. armé... cheval, om. Lo9 / des armes blanches, om. Du2.

d. et Chan ly respondy qe noun et lors disoit ly chivaler. . ., add. Lo6.

e. ung, Lyo / langages, Lo6.

f. dieu immortel. . . soies lor, om. Du2.

g. au chef as VH..., P7 / nacions ou lignages, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5.

h. regnes, Ox, Lo7, Ph.

i. tenroient. . . en lour, om. P7, C2, Lyo.

j. subjeccion et servitute, Ox ; subjection, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

k. une charette, P7, C2.

1. Ysa Chan, Lo7, 01 ; Ysathann, P7, Lyo ; Yza, Du2 / q’ils. . . Ysachan, om. Lo6.

m. qui poaient... armes, om. Lo9 / L’autre estatut... nombrés, om. Lo6.

n. Chescun X homme vaillant seroit un mestre, Lei, Lo8 ; que chescun a dix hommes baillast ung mestre, Lo9 ; ung mestier, Lon, P7, C2, P3, Bel.

o. et a C un maistre, om. Lo8, P12 / et a XM1 un maistre, om. Ox, Lo3, 01, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12 / «mestier» au lieu de «maistre», Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 / chief, Du2.

p. et ils le firent tantost après, Lon, P7, C2, P5 / Après fist il un orrible comman¬ dement a tous les principaux. . Du2.

q. oustage, Lo9, 02 ; hostaige, P3, Lyo / contredit, Lon, P7, C2 ; désobéissance,

r. fist il tant q’il mit par force en subjeccioun, Du2.

s. peu de gens, om. «pur regarder... gaigné», P12.

t. et pur. . . gentz, om. Lei / pur donner. . . ennemys, om. Lo9, Lyo.

u. Et quant les gentz l’empereur virent qu’ilz fuioient, ils fuirent..., P12.

v. remis et demorrez, Lo9, 02, P3, P5, P12 ; mort demourez, Bel / qar ils...

demorrez, om. Lyo.

w. muchier, Lon, Lyo, Du2 ; repondre, P3, C2 ; bouter, P7 ; reprendre et mucier,

x. ils estoient... chace, om. Bel / ils estoient... querre, om. P7 / querre, om. Lei / parmy ces bois, om. C2.

y. muchiez, Lon, P7, C2, Bel, P5, Du2 ; répondus, P3, Lyo, P12.

z. Rubo, Lon, P7, Lyo, P5 ; Rube, P3, Bel ; Ribo, C2.

a. dessure ly... cel arbre, om. Ox.

b. aisez, Lo3, 01, Bel ; en ayse, Lei, Lo8 ; a aise et en joye, Lo9, 02 ; aise, P3, Lyo, Du2 ; liez, Lon P7, P5, C2 ; joyeulx, P12 ; qui en avoient grant joye, Lo6

c. cel oiseal... la garde, om. Lo6.

d. bien estre curez, Lyo.

e. Et pur ceo... testes, om. Lo6, P5.

f. Belial, Lei ; Betheleam, P7, C2 / il ly avint une autre avision, add. P3.

g. immortel... puissant, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12.

h. celles parties et ceo pays, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; vers celles parties, P 12./ t’agenoille X foiches, Ph.

i. et luy requiert qu’il te monstre, Du2.

j. et gaigna. . . qui soit, om. Lo8 / Et pur ces X agenoillements, Ph.

k. qui luy, Lo3, 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, Du2, P 12.

1. present de quelque chose que ce soit, om. le reste, Du2.

m. passage, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

n. Si est ly present. . . devisa, om. Lo6.

o. q’il devoyt morir, Ph / Et quant li Chan se senty que il doit morir, si dit. . ., Lo6.

p. en HI lieux de III liens, Lon, P5 ; en HI lieux, P7, C2.

q. tôt avoir rompues ne brisées, P7.

r. de l’un al autre, om. Lo8 / les baillast a tous de l’un a l’autre, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, P5 ; a tous ses frères l’un après l’autre et q’ils les brisassent, P7, C2 / Si ly dit. . . ne les poait briser, om. Lyo.

s. style indirect dans Lon, P7, C2, P5 / à partir de «debrisât», lacune de P7 (au milieu du fol. 47v°) jusqu’aux fêtes du Chan.

t. et tantost les brisa l’une après l’autre, add. C2.

u. séparez l’un de l’autre, Lyo / Et puis dit ly Chan... l’un de l’autre, om. C2.

v. desseverez les uns des autres, Lon, C2 / de ces liens, om. Lo6, Lo9 / de ces liens... l’autre, om. C2.

w. mis en subjeccioun, Lo6.

x. Ce vous enseigne jeo, Lon, P3, Bel, P5, P12 / si... souveignes, om. Lo6 / et amez, om. Lei.

y. morra, Lo7 ; morust, Lo6 ; trespassa, Du2.

z. Etoga, Ph ; Ottocha, Loi ; Otteca, 01 ; Orthota, Lei, Lo8 ; Occhete, Lo9, 02 ; Othete, Lon, P3, Lyo, P5.

a. et ly autres après, add. C2.

b. Puisse, Lo7.

c. Mes ils estoient. . . Grant Chan, om. Lo8.

d. Guis, Lyo / après... Chan, om. Lo6.

e. baptizé... christiens, om. Lo6.

f. Halaaun, 01 ; Halcon, P3 ; om. Lon.

g. pur gaigner... pur la, om. C2 / et envoia son frere... christiens, om. PI 2.

h. et pur destruire... Sarazins, om. C2.

i. cuideroit, Lo8 ; dorroit, Lo9, 02 ; troveroit, Lon, P3, P5, P12 ; l’en fauldoit de trouver autant, Lyo.

j. des siens, Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, P5, Du2, P12.

k. mes terre, Lo9.

1. or et argent joyaux et pierres preciouses C2 / et perles, om. Lo8, Lyo.

m. de quoy tu avoies tant, Lon, P5, P12 ; tant amassé et que tu amoies tant, Du2.

n. Et quant Halaon ot gaigné. . ., Lo9 / et puis Halaon gaigna, Du2.

o. morust en celle entrevalle, C2 / Mes ly Grant Chan... empeschez, om. Lo6 / Si fust li freres empereres qui avoit noun Mango Chan Après lui régna Cobila. . . Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

p. Bobla, Lo9 ; Cobla, 02, Lon ; Coblan, Bel ; Cavilla, Du2 ; Colla, P12.

q. et toute la terre auxint del roialme de Cathay qui est le plus puissant du monde et aussi le Grant Chan est le plus puissant qui soit. . ., Lo9 ; tous les autres après et auxint le roialme. . ., 02 ; tous les autres après ensuivant le royaume de Cathay. . ., Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / et touz les autres. . . qui soit ou mounde, om. Lo6 / Ly roialme de Cathay. . . ou mounde, om. C2, Du2.

r. comme cy dessoubz est escript, Du2.

s. après «dei», lacune de Lei (au milieu de fol. 87) jusqu’au récit des philosophes aux fêtes du Khan / dei, om. Lo6 ; excelsi, om. Lo8, Lon, P3, Lyo, P5, P12 ; omnium... dominandum, om. C2 ; summus... dominandum, om. Loi.

t. grant, C2.

u. Dei et omnium , om. C2.

v. petit, C2.

w. Dei fortitudo... est tiel, om. Loi.

x. Dei fortitudo imperator omnium dominandum, om. le reste, C2.

y. Et come bien... grant Chan, om. Lo6 / Si avez oÿ... Chan, rattaché au chapitre suivant : Si vous diray le gouvernement. . ., Lo3, Ol, Lo8, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Lyo, P5, Du2, P12.

1. Mandeville abandonne dans ce chapitre Odoric et a recours à Hayton pour ses chapitres sur l’ histoire des Mongols (La Flor des Estoires, op. dt., IIIe partie, ch. I-XXVI) et pour ce qu’il dit des croyances des Tartares (IIe partie, ch. XXV). Il le complète par le Speculum historiale pour les dates et pour la titulature des khans (XXIX, 69 et 74). Mais tout le début du chapitre sur les trois fils de Noé semble une composition originale de Mandeville.

2. Genèse, 9, 20-24.

3. Genèse, 10, 1-32. Il y est dit que la postérité des trois fils de Noé se répandit sur tous les pays de la terre, qui sont énumérés, mais il s’agit des îles de la Méditerranée et des régions du Proche-Orient. La glose médiévale attribuait en général l’Europe à Japhet, l’Asie à Sem et l’Afrique à Cham. Mandeville se trompe-t-il volontairement pour servir sa démonstration ? Cf. l’étude de B. Braude, «The Sons ofNoah and the Construction of Racial Identity in the Medieval and Early Modem Periods», Constructing Race : Differentiating People in the Early Modem World, 1400-1700, Institute of Early American History and Culture, Williamsburg, 1996, p. 1-40.

4. Genèse, 10, 8-12.

5. Hayton (Livre III, ch. I, op. cit., p. 147) ne donne pas de date. Le Speculum histo¬ riale (XXIX, 69) donne 1202. Le grand quriltai qui éleva Gengis à la dignité suprême eut lieu en 1206.

6. Les noms des tribus et le récit de l’élection de Gengis khan sont dans Hayton (pp. cit., ch. I, p. 147-148). Les noms sont à peu près ceux de Hayton, en réalité, il s’agit de : Tangut, Oïrat, Koreit, Sunit, Màrkit et Tumet.

7. L’élection du khan, la promulgation du yassaq, l’organisation de l’armée et les exigences de Gengis sont dans les chapitres II et III de Hayton (op. cit., p. 149-150).

8. La guerre et la légende du grand-duc sont dans Hayton, ch. IV et V (op. cit., p. 150-152), mais le nom de bubo ne se trouve que dans les manuscrits latins.

9. Ce mont est le mont Baljuna, à l’est du lac Baikal. Mandeville continue à suivre Hayton, ch. VI et début du ch. VII (op. cit., p. 152-153) ainsi que la fin du ch. VIII pour la révérence au nombre IX (p. 155).

10. L’histoire de la fin de Gengis khan est toujours dans Hayton, fin du ch. VII et début du ch. Vin (p. 153-154).

11. Mandeville résume à très grands traits les chapitres IX à XVIII de Hayton, ne retenant que les noms des souverains et l’essentiel de leurs conquêtes. «Ettocha», Ogodaï, troisième fils de Gengis Khan lui succéda de 1229 à 1241, puis «Guyo», Güyiik, son fils, régna de 1241 à 1248, puis «Mango », Mongka, cousin de Güyük fut élu en 1251 et enfin «Cobila», Qubilaï, son frère, qui régna de 1256 à 1294. C’est lui que servit Marco Polo qui en a tracé un portrait enthousiaste. Malgré les bruits qui circulè¬ rent, Mongka ne se fit pas baptiser, mais une de ses épouses, Cotota, était chrétienne (cf. J. Richard, La Papauté et les missions d’Orient, op. cit., p. 63-120).

12. Mandeville s’attarde sur le récit de la prise de Bagdad par «Halaon», Hülâgü, Ilkhan de Perse (1256-1265), frère du grand khan Mongka (Hayton, ch. XIX, p. 168-170). La chute de la ville eut heu le 15 février 1258. La mort du khalife al-Mustasim mit fin au khalifat. Mandeville reprend ensuite son résumé pour les ch. XX à XXVI (p. 170-175).

13. Ces renseignements sont au ch. XII de Hayton, (op. cit., p. 159-160). «Jong» renvoie à Yen king, nom chinois de Khan-balig.

14. Cette double titulature est donnée dans le Speculum historiale, XXIX, 74 et XXXI, 52.

a. Meseach, Lo7 ; Moesach, 02, Lon, Lyo ; Moechach, PI 2 ; Moysac, Du2.

b. Et les autres... ydoles, om. Lo6.

c. et en trônes, Loi ; et en croniques, Lon, P3, Lyo, P5, P12 ; et ou temple, C2 ; et ove tronizés, Bel ; om. Lei, Lo8.

d. Plus ne... enfantz, om. Lo6.

e. armez, C2.

f. de quoy... bien a, om. Lo8 / entent... doit faire, om. C2 / par centeniers... defaute, om. Lo6 qui écrit : «et chescun n’est desseveretz de par soy.»

g. des plus grant seignors de soun empire, Lo6.

h. de drap, om. Ph / Et cestes. . . noblement, om. Lo6.

i. Et chescun de ceux grant seignors ount coronnes d’or dessus lor testes très noble¬ ment arraiez, Lo6 / riches as pierres, om. Ol.

j. et sont... faitisement, om. Lo6, qui écrit : «si riches» / de drap d’or et de plus riches draps qu’on pourrait trouver ne deviser, C2.

k. Et sont celles robes... yci, om. Lo6 / draps de layne qui i sont delà la mer, Lo9 / et ils. . . bien faire, om. Du2.

1. Et sont celles robes. . . compaignies, om. C2 / en HQ parties, Lon, P5.

m. vestuz de un colour, om. le reste, C2 / attirez, om. Lo3, 01, Lo8, Lo9, Lyo, Du2,

o. (est vestuz) de draps... tous vestuz, om. Lo6.

p. tissuz a soie. . . et, om. C2 / d’or et, om. Ox, Lon, P5.

q. et as orfrais... ovrés, om. C2 / diapprés bordures d’or et de pierres preciouses,

r. de soie pourpre. . . des draps, om. C2 / de draps de diaprés de soie vert et ly quart millier de soye simplement ouvree, Du2 / pourpre ou jade, Lyo ; ou jaune, P 12.

s. Et touz lors vestementz. . . par delà, om. Lo6 ; des pierres et des perles, et sachiés

que qui averoit en ce pays ung de leur mendre pareures il vaudrait ung moult grant avoir par decea. Mais ils en ont par delà très grant marchié, Du2.

t. Et ensy . . . apparillez, om, C2 / Après ceo vient le primer miller II a H, Lo6.

u. et vont ly menestriers. . . entre, om. Lo6 qui écrit : «et fount ensi present al empe¬ reur. Après eux vient ly secund...».

v. et nul... mot, om. C2.

w. sages, om. Lo9, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / plusors grand clers qui sont maistres... astrologie, Du2.

x. de geometrie, Ox, P12 ; de surgyne, Lo8 ; de augurrie, om. Du2 / de geomancie. . . augurrie, om. C2.

y. desquelles qui s’en sciet mesler on peut savoir une grant partie des choses meco-gnutes, add. Du2.

z. ou de speres, Lo3, Ol ; ou des peres, Lo7 ; ou desperes, P3, Bel, Lyo ; ou de pierres précieuses, Lon ; ou de pierres, P5.

a. les ont, Lon, P5, P12.

b. ou ilz vont a eulz parler les espritz, add. C2, Du2 / ascuns vesseaux... zablon, om. C2.

c. charbounclez, Lo2, Ny, Lo7, Ph, Loi, Dul / ascuns... ardantz, om. Ox, P5.

d. reprise de P7 / et de vin... oile, om. P3, Lyo ; ou de humeur d’oile, Bel.

e. oriloges, Ny, Lo3, 01, Lo9 ; oreloges, Bel ; orologes, 02, P3, Lyo ; orleges, Ox, Loi ; orillies, Lon, P7 ; oralles, P5 ; orloges, P12 Du2.

f. de parler et de monstrer lor science, add. Lo6.

g. commandement qu’ilz facent faire paix, om. le reste, P12.

h. Levez sous et ilz la levent, Lo8 / Levez. . . houre, om. Lyo.

i. en vostre bouche et puis en l’oreille, Du2.

j. Et puis... philosophe, om. 02.

k. Mettez... autre, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12.

1. houre, Lo6, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

m. mestier, Lo7, Lo8.

n. Et jeo... misterie, om. Ox / a part quelle signification, C2 ; demaunday aperte-ment, Lo9.

o. ministres, Lo3, Lo8.

p. des mestres... houre, om. P7.

q. a celle houre encontre terre contraignoit touz les vassaux a..., Du2.

r. prudhoms, 01.

s. q’il ne le deisist... dit, om. Lo6 ; dit qu’il mentoit, add. Lon, P3, Bel ; frere ne

leur dirait qu’il mentoit, P7, C2.

t. que ne fault, Lyo.

u. reprise de Lei.

v. boyvage, Lei.

w. philosophes toujours remplacé par «mestres», Du2.

x. aucune nouvelleté, Du2.

y. ly ministers, Lo3, Dul / ensy parfait lor misteries ils commandent ly menestriers a soner, Lo6.

z. ministres, Ph ; ministrels, 01, Lei, Lo9, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; menes-teres, P7 / un des. . . haut, om. Lo8 qui écrit : «l’emperour est assis molt en haut. »

a. apparillez... chescun, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

b. N et N, Lo7, Ph ; om. Lo9, 02, P5.

c. Et autre foiz dit li seneschal, 02 / Et aultres soient auxi apparillé, Lo8.

d. des chivalx blancz... nombre, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / pur servir. . . nombre, om. Lo6 / Et autre tiel. . . nombre, om. Du2.

e. Et quant... l’autre, om. P7, Bel, P5, Du2 / ils entrent... l’autre, om. Lo6 / l’un après l’autre, C2.

f. un present... sont, om. P12.

g. après ceux barounz viennent les archevesques et les evesques et les autres prelatz, chescun..., Lo6 ; touz les barons chescun et les prelatz, Lon.

h. et passent outre... al emperour, om. Ph, Loi.

i. et faire grant mélodie, Lo6.

j. aigles, om. Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12 ; voutours, om. Du2 ; hayrouns, grues, urses privez, leopartz, synges, marmots et autres bestes, add. Lo6.

k. qar ils dient. . . reverence, om. Lo8, P3 ; doit faire reverence a lor emperour, Lo6.

1. neer nuyt, Ox ; ne voit gent, Lo7, Loi, Lei, Lo8, Lon, P5 ; l’autre, P7, C2, Lyo ; riens, Lo9.

m. danser, Lo9, Lon, C2, P3, Lyo ; om. Loi ; en semblaunce, add. Lo6.

{ n. du mounde... damoiselles, om. Lo8.

i o. des jumentz, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

p. en l’ayr armez, Lo3, 01, Lo9, P7, Bel ; en l’ayr en lor armes, Lo8 ; en l’air du temps, Du2 / Joustantz. . . armes, om. Ph.

q. lorynies, Lo8 ; de laymieres et autres hamois, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3,

I Bel, P5, P12, remplacé par : «comme qui ajoute affiert» (Lo9, 02) ou : «de tout ce qui

ajoute affiert» (autres manuscrits) ; de tous hamois qui. . ., Du2.

: r. bien ordeinement, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, P5, PI 2 ; moult faitisse-

ment de quoy l’on doit jouster et et froissent lor lances l’un contre l’autre si que. . ., Bel, Lyo.

s. mettre, Du2.

t. a ly le nombre. . . mie touz, om. P12 / XII cumantz, Lyo.

j u. corne bien q’ils aillent. . . pur ly, om. Lei / Et pur ceo en a il sy grant nombre, et

i en quelque païs ne terre qu’ils voisent tousjours se reclament. . ., P12.

| v. Cis Grant Chan ad moult grant multitude, om. le reste, Lo6. / pur ly. Et sy y a

aussi grand nombre de valletz, P12.

j w. oysealx, om. P12, Du2 ; oustours gerfaux, om., Lei, Lo8 : gerfaux, om. 02,

| (remplacé par griffons), Lyo, P12 ; faucons, om. Lyo ; sacres, om. Lei, Lo9, Du2 ; j parlantz, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, Lyo, P5, P12 / papegaux. . . chantantz, om. Du2 / «et tous autres oyseaulx » et «qui gardent. . . parlantz », om. Bel . x. et autres valletz il tient qy gardent. . ., Lo6.

y. X olifantz, Lo3, Ol ; Xm, Lei, Lo8 ; XIF1, Lo9, 02, Lon, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

z. et autres... singos, om. P7.

a. et autres diverses bestes, Lo6, Lei, Lo8, Lon, P7, C2, P12 ; autres maniérés de bestes, Du2.

b. cumanz, om. Du2 ; de valletz, om. P 12.

c. il a. . . crestiens, om. 02 ; et des mires. . . CCX, om. Lei, Lyo ; CC, Lon, P5, P12 ;

CCet IX, P7, C2 ; et des autres crestiens, P 12. j

d. qui s’accordent plus a l’overage, P7, C2, Lyo ; qui sont aussi phisiciens mais se j

fie..., P12. J

e. qar trop. . . Sarrazins, om. Lo9 / lacune de Du2 jusqu’aux chevauchées de l’em-j

f. familie, om. Lei, Lo8, Lo9, P7, C2, Bel, Lyo, P5, P12 ; peuple, 02. j

g. qui sont christiens. . . religious christiens, om. P3 / et convertyz. . . religious chris-j

tiens, om. 02, P7, C2, Lyo, P5, P12 / et convertyz... demoerent, om. Lon / barouns et j serviteurs. . . il y a plusors, om. Bel / mie que homme. . . christiens, om. P5 / Et des phisi-] ciens. . . soient christiens, om. Lo6 qui écrit : «Et l’autre manere de gentz qui sount en sa j court sount come sanz nombre. » j

h. Cis empereres... voet, om. P5. i

i. fors de cuyr. . . tiele moneye, om. Ph / Et y a. . . qe y est, om. Lei, Lo8, Lo9, 02,

Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

j. trésor, Lo3, Lo7, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

k. Et y a de tiele moneye. . . vielle, om. Lo6.

; 1. Et pur ceo ne despent rienz ne d’or ne d’argent forsque seulement pur aoumer. . .

j Lei, Lo6 / Il fait toutdis. . . palais, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

m. et changer et muer, om. 02.

n. d’un pié du long, om. Lon, P7, C2.

o. d’autres pierres... et moult, om. Ol.

p. et moult... plus precious, om. P5.

q. Saduri, Lo9 ; Saduzi, 02, Lyo ; Sadoc, P7 ; Sadirs, P12.

r. qar en cest temps la fait. . ., Lo9.

s. Camacech, Lo8 ; Cambaleth, P5.

t. en haut pays, P7.

u. Caydom, Jonc, C2 ; Cardon, Rouge, P7 ; Jouge, P3.

v. Mes le pays... trop chaud, om. Lo6. / A partir de : «Et quant», reprise de Du2

sous forme d’un bref résumé des chevauchées du Khan. Le texte n’est à nouveau copié

qu’à partir de la division de l’empire en provinces.

: w. vait devant... cis host, om. Lo7 / vait ovesquez luy (om. «gist»), Ph.

x. Et le seconde host vait a destre une jomee près ovesques taunt come le premere

et le tiers vait a senestre bien une jomee a part de ly, Lo6.

y. entour pluis des gentz, Lei, Lo8 ; que mil, Lo8.

z. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / si que l’ombre, Ph.

a. sa personne ne chivaler ne chivachent par pahis sanz grant multitude des gentz, add. 02.

b. par delà. . . il vait, om. Lo6 / Mes il est mis sor. . ., Lo6.

c. geantz destriers, Ox ; genz, Lo7 ; granz, om. Lei, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P 12 ; quatre dromedayrs, Lo6.

d. et covertz. . . covertures, om. Lo6 / covertz de richesses, Ox / moevent ce chariot, Lei, Lo9.

e. mountez, om. Ph ; ceo chariot. . . vont entour, om. Lo3, 01 ; quatre ou V, om. Lo6.

f. fors que cils... de chariot, om. Ox / si l’ empereres... parler a ly, om. Lo6.

g. gerfaucons, Ox ; griffons, P12 / ou V, om. Lo6 ; HH, om. P7.

h. auque, Lo2, Ny ; corrigé d’après tous autres manuscrits sauf Lo6 qui écrit : «ovesqes queux il porroit prendre oysealx savages qui voulent en l’air» et omet tout le reste jusqu’aux chariots des impératrices.

i. en passant parmy le païs, add. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

j. ne nul... chariot, om. P 12.

k. ly empires de ceo pays est devisés..., Ph ; Xllm provinces, P7 / et chescune province est si grant que c’est sanz nombre, Du2.

1. et en chescune de ces XH a il seignours rois dessouz ly, Lo8 / en celles XII. . . plusours rois, om. Lon, P7, C2, P5 / en celles XII. . . dessous ly, om. Lo6 / en celles XII provinces, om. Du2 / de ces XH provinces a pluseurs rois, Lyo.

m. VI aunz, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 ; Vin, Du2 / et par mer et par terre, om.

n. Et si. . . pays, om. Lyo.

o. custume... ascune, om. Ox.

p. chamaulx, Lon, P7.

q. fuyant, Lo7, Ph, Lo8, Lo9, Lon, P3, P5, P12 / et les font fouir jusques vers un de ces chasteaulx, P7, C2.

r. et quant... hostiel, om. P5.

s. si que li acoureurs court jusques la, 02 ; si que li coreulx a courut. . ., P7, C2, P3, Bel, P5 ; et les fuist et court jusques a ung aultre hostels, P12 / si come. . . la, om. Lei, Lo9, 02.

t. coronne, Lo8.

u. sonettes, P7, C2, Bel.

v. et quant... campanettes, om. Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

w. sa voie... ensy court, om. 01.

x. Chidudo, Dul ; Chitibo, Lo8 ; Chidibo, Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P3, Lyo ;

Chadibo, P7, C2.

y. Lo6 omet tout le passage depuis : «Et si ad une merveilleuse coustume » jusqu’à : «messagers».

z. un four, P7, C2.

a. espices bien odorantz, Lo8 / pur l’onneur du seigneur, Lon, P7, C2, P5 / boin odour, om. Lo9, 02, P3 / pur donner. . . seignour, om. Du2.

b. tout autour tout au long des rues et ly font feste et reverence, Du2.

c. «si come... en la terre», et «devant a procession», om. Lo9.

d. q’ils facent... religious, om. Lo8.

e. galehot, Lo3, 01, Lei, Lo8 ; galafiet, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; galbost, Du2.

f. chaperoun, Lo8 ; chapelet, Lo6.

g. ovesqes... benedicioun, om. Lo9, Lyo.

h. lor loy, Lo6 ; sa loy, P7, C2.

i. Nemo, Lei, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

j. empereur, Lyo.

k. et ensi fait homme. . . ensy, om. P5 / Et a chescun. . . fruit, om. Du2.

1. hostels, Lo8, C2, P3, Bel, Lyo.

m. entour ly... filz, om. Lyo, Du2.

n. touz les autres soient... la court, om. Bel / vivement, om. Loi, Lo6, Lei, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12 ; uniment, Lo8 ; honorablement, Du2 / L hommes, Ph.

o. IET11, Du2 / sanz ministres, Lo3.

p. c’est moult grant chose que de tel nombre, add. P5.

q. ne dessus... dessouz, om. Lo6 ; ly Grant Chan... emperour, om. Lyo, Du2.

r. de la haute Ynde. . . emperour, om. P5.

s. qar en tout... terrienz, om. 02.

t. amoit, 01.

u. christiens qy voet soun pays, Ph ; christiens qui vait par..., Lo3, Ol ; christien qui voisent par son pays demourer, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 ; qu’il voise des cresteins demourer en son pays, Bel ; que crestiens demeurent en son pays, P12 ; qui passent, Du2 / Et nientmoins. . . voet, om. Lo6.

v. homme prent tant de femmes corne il voet, l’un..., add. Lo6 ; l’autre LX, l’autre plus, om. Ph ; l’autre LX, om. P3.

j w. et prignent... meres, om. P5 ; et lor meres, Lo8 ; a femmes... lor sorors, om.

| Loi ; et lor soers. . . le piere, om. Lyo ; de par la mere. . . sorors, om. Ox / et les femmes. . . j mort, om. Du2 ; après lor mort, om. Lo6.

1. Le début du chapitre est emprunté toujours au long chapitre XXVI d’Odoric, pour décrire les fêtes de la cour et les gens qui servent le khan. De ce même chapitre

viennent le récit des déplacements du khan, les douze provinces de son empire et l’hom¬ mage rendu aux religieux chrétiens. Entre-temps, Mandeville a eu recours à Hayton pour parler de la monnaie de cuir (Flor des estoires..., livre I, ch. I). Il termine avec le

Speculum historiale XXXI, 14 et XXIX, 84, pour évoquer la puissance du khan et sa

tolérance religieuse.

2. La description des fêtes vient d’Odoric (ch. XXVI, p. 368 et 378-380), mais

Mandeville a inventé le nom du temple, en s’inspirant sans doute de «mosquée». Il a aussi largement enjolivé la matière fournie par Odoric, notamment pour les vêtements des barons qui, par la somptuosité des matières et l’éclat des couleurs, éclipsent les fêtes

royales ou princières données de son temps en Occident. Quant aux «philosophes»,

Odoric ne les décrit pas, il parle seulement des ordres donnés par des «astronomiens » et n’y voit nul «misterie».

3. Odoric n’a pas apprécié la musique chinoise : «font si grant noise que c’est grant hyde» (ch. XXVI, p. 379), bruit que Mandeville transforme en «grant mélodie».

4. Là encore, Mandeville enjolive le récit d’Odoric qui dit simplement que les ménestrels chantent pour «soulacier» le khan et que des «enchanteurs» font venir en l’air des coupes d’or pleines de vin (ch. XXVI, p. 379-380). Marco Polo dit la même chose (op. cit., ch. LXXIV, p. 184-185). Il n’est question ni de faire apparaître et dispa¬ raître les astres, ni de danses, ni de joutes.

5. Toute cette «famille» est donnée dans Odoric (ch. XXVI, p. 371).

6. Odoric se contente de parler d’une «maniéré de brievez qui la vault en tout son pais monnoie» (ch. XXVI, p. 380). Les autres explications viennent de Hayton (Flor des estoires..., I, I, op. cit., p. 121).

7. Ce rubis, dont Odoric ne parle pas, vient soit de réminiscences de chansons de gestes, soit du Speculum naturale, VIII, 38.

8. Saduz (Sadu dans Odoric) est la Sheng-tou mongole, la «Haute Cour», aujour¬ d’hui Shangdu, dans la montagne, à 300 km environ au nord-ouest de Pékin. Mandeville ne semble pas s’être aperçu que Cambaluc, Caydo et Jong étaient les divers noms d’une même ville. Odoric ne donne pas le nom de Jong. Il est dans Hayton (Flor des estoires, op. cit., HI, XLVI, p. 214) qui l’a trouvé probablement dans les géographes arabes, notamment Rachid-el-Din. Cf. Paul Pelliot, Notes on Marco Polo, Paris, 1959-1973, s. v. Pékin. En dehors du Livre de Mandeville, il semble cité seulement par Jourdain Cathala. Je dois ce renseignement à Mademoiselle Christine Gadrat, qui prépare une thèse de l’Ecole des Chartes sur cet auteur.

9. Les déplacements du khan sont dans Odoric (ch. XXVI, p. 371-372). Mandeville ajoute le nom du bois dont est faite la chambre, ce qui lui permet de faire allusion au Paradis terrestre.

10. La division en douze provinces (Odoric, Ch. XXVI, p. 373-374) fut décidée par Kubilaï qui fit appel au célèbre astronome Hin-Leng pour les délimiter. Cf. G. Pauthier, Le livre de Marc Paule citoyen de Venise, Paris, 1865, Introduction, p. XLVIH.

11. La poste du khan est dans Odoric (ch. XXVI, p. 374-375). Selon G. Warner {The Buke..., note p. 119, 1.8, p. 208), le nom de Chydydo viendrait du mongol ghichki-ku, aller à pied, ou kiki pu ping, coureur à pied. C. Schefer (op . cit., note 24, p. 419) pense plutôt au chinois kidi-fu, celui qui garde l’auberge, ou la poste.

12. L’accueil des gens lors des déplacements du khan est dans Odoric (ch. XXVI, p. 372-373). Le récit de la rencontre avec les religieux est raconté par Odoric, comme témoin oculaire (ch. XXVI, p. 375-376).

13. Le chapitre se termine sur des considérations empruntées au Speculum histo¬ riale. On voit, par les références, que Mandeville a réorganisé tous les renseignements donnés par Odoric. Alors que le fil conducteur de ce dernier était un itinéraire vécu, construit autour de la cour avec laquelle on réside ou que l’on suit dans ses déplace¬ ments, Mandeville fait de la puissance du khan son objet d’étude. Les fêtes, les déplace¬ ments du khan, sa monnaie ou sa poste sont tous des instruments au service de ce pouvoir, dont il a montré l’origine au chapitre précédent, en interrompant longuement le récit d’ Odoric (cf. pour une étude plus détaillée, C. Deluz, Le Livre..., op. cit., lre partie, ch. IV p. 88-92).

a.robes, Lon, P7, C2, P5.

b. vestiz touz près des Tartariens, Ox ; tartaires, om. Lo7, Lon ; des draps, om. Ph / et sont vestiz... d’or, om. Du2.

c. fenduz, om. Lo8.

d. et vestent. . . dehors, om. Lo6 / le pel. . . houche ne, om. P5.

e. portent lour signe, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / fors¬ quez... testes, om. Lo6.

f. par ce mesmes et les femmes auxi ount par lor mesmes, Lo6.

g. elles, Lon ; et Ions, Lo8 ; et le huys, om. Lo6, Lon, C2, P5, Du2.

h. Yorga, Loi, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; Yrroga, Du2.

i. Et lor emperour. . . y fuy, om. Lon, P7, C2 ; Et lor emperour. . . Chan, om. Lo6.

j. Et lour empereur avoit a noun Thiaut Chan, Lon, C2 ; Tianac Caan, P7 ; quant jeo y fu l’emperour avoit a noun Tiant Kaan, Lo6, P3, Lyo, Du2 / il avoit encore un filz sanz cellui dont dont les noms sont cy après, add. P7.

k. Et lor empereur. . . eisnez filz, om. P5.

1. Tessoux, Lo9 ; Flossue, 02 / Tossue... l’appellera, om. Lo6, Lo8.

m. Tous ces noms propres sont déformés dans les manuscrits en français parisien,

il y a très peu de variantes dans les manuscrits en anglo-normand.

n. commencent a faire leur besogne a deffault de lune et si le recommencent a la nouvelle lune et quant ils la veyent et le soleil ensemble au nouveau temps lors ils s’age-noullent encontre, Du2.

o. ovesqes... cotel, om. PI 2.

p. os sur ou ovesqes un autre, Lo9 ; un os sur oves, Lon, P5 ; un os sur os, P7, C2 ; ovesqes un autre, om. Bel, P12.

q. proire, Dul ; battre, Lo6 ; amer ou aprendre, Lo9 ; pendre, Lon, P7, C2, Bel ; a getter son propre enfant, om. le reste, Du2.

r. dorment, Lo9, 02, P7, C2, P5 : ou ils demoerent, om. PI 2.

s. a escient, Lon, C2.

t. on passe, P7 ; on vait, Lyo.

u. parmy un feu... passe, om. P7.

v. si nul seignur, P7 / femme, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P12 / en avou¬

terie ou femme, om. Du2.

w. et si... occist, om. Lo7, Lo6, Lon, P7, C2, P5, P12.

x. auxi bien chivachent. . . hommes, om. P7, C2.

y. seimaulx, Dul ; feniaux, Lo8 ; robes eseivaulx, P7 ; robes seivaux, C2 ; cendaux,

Lon ; seviaux, Bel ; seiqueux, Lyo ; simaulx, P5 ; d’or savaux, PI 2.

z. choses et mestiers, Lo8 ; choses, Lo9, 02, Lon, P7, C2, Bel, Lyo ; et meignent. . . choses, om. P5 / charetttes et chariots, Lo9 ; charz et charettes, Lei, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12.

a. touz bons archers auxi bien les femmes corne les hommes, om. le reste du para¬ graphe, Lo6.

b. A partir de là (fol. 90) jusqu’à la fin du manuscrit, qui s’arrête au milieu de la description du palais du Prêtre Jean (fol. 95v°), Du2 ne donne plus qu’un résumé du texte. Il ne copie que le passage sur la fuite des juifs enclos dans les montagnes (ch. XXIX, fol. 92 dans Du2) et le début du chapitre sur le Prêtre Jean (ch. XXX, fol. 93 dans Du2).

c. lyons, Loi, Lo6 ; lowes, 02 ; owes Lo8, Lo9.

d. asnes, om. Lo9, Lon, P7, C2, Lyo, P5, P12 ; et chats, add. Lo6.

e. grandes et petites... et bestes, om. C2.

f. Et mangent... fiens, om. Lo6.

g. et n’ount. . . bruet de la char, om. Lo6 ; qar poy . . . et bruet, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

h. tables, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, P12.

i. mes le commun... nulles, om. P12.

j. mangé, ils ne lavent ne essuient leurs escuelles mes les mettent au chaudron, Bel.

k. mes le commun... autrefois manger, om. Lo6.

1. chevaulx et d’anesses, P7, C2.

m. et s’enyvrent... lait, om. Lo6, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12.

n. brièvement ou païs, add. Lyo.

o. ne en court. . . HI jours, om. Lo6.

p. cautement et sagement, P3.

q. ou En, add. Lon, P5.

r. et covertures... quant ils tiegnent, om. Ph. / des chivalx, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

s. qy soit pris en bataille, Lo8 ; de la bataille, om. 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

t. en vin aigre, om. Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12 / en souce, Lei, Lo9, 02 ; en sous, Lon, P3, Bel, Lyo ; soulles, P7 ; en soulz, C2, P12.

u. estrenes, Lon, P7, C2.

w. mes ils. . . venqueront, om. Lo8, Lon, P7, Lyo / ne de quelle loy, om. 01.

x. offrent, Loi / de toutes loys, om. Lei / de toutes terres, Lon, P12 ; langues, P7, C2, P3, Bel ; nacions, Lyo.

y. Lo6 omet le passage depuis : «Quant ilz guerroient» jusqu’à : «en lor terre. »

z. l’ymage... amys, om. Lyo.

a. pur le beal parement. . . vesture, om. P3, Bel / et noun pas. . . de nature, om. P12.

b. C’est grant peril... medicine, om. Lo6.

c. folz et faux. . ., P7, C2 / Ils sont faux. . . rienz, om. Lei / ils promettent, om. Loi.

d. maleyse, Ox et Lei, après correction / et poent. . . gentz, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 / et quoy q’il. . . autre genz, om. Bel.

e. Ilz sont moût dure... pays mesmes, om. P12 / en lor pays mesmes, om. P5 / en lor pays. . . rienz, om. Lo6.

f. et met. . . jument, om. Lo8.

g. ensemble et enfrenez, P7, C2 ; et enfrenez, om. 01 / ensellez. . . sor le chival, om.

h. del juncz ou paile ou fen pur les bestes manger, add. Lo6.

i. sans plus faire de doel entour, add. Lo6.

j. Qar ils dient... siecle, om. Lo8, P7, Bel.

k. se font mettre en terre, Lo8.

1. trœve bien de sabiloun et d’arreyne, Lo9, 02 / ou homme... arreyne, om. Lon, P3, Bel, Lyo, P5 / et plantent un arbre pur crestre, om. le reste, P7, C2 / remettent ariere... arreyne, om. Lo6.

m. Nous vous le prioms et..., Lo7, Lei, Lo8 ; nos bons parens volons et..., P12.

n. Et il respont, om. Lo9.

o. Et ilz respoundent... sera fait, om. Ph / ou demoere... comaunderay, om. P5.

p. LXX, Lo6 ; LXm, Lyo.

q. et d’argent... draps d’or, om. Lyo.

r. velvetz, baudelyns, satyns, sarcynetz et autres, add. Lo6.

1. Tout ce chapitre repose sur le Speculum historiale, c. XXIX et XXXI, réorga¬ nisés par Mandeville. D fait un bref appel à Hayton (Laflor des estoires..., op. cit., livre H, ch. XXV) pour la tactique guerrière des Tartares.

2. Les vêtements et les tentes des Tartares sont dans le Speculum historiale, ch. XXXI, 4 et 6, qui a recueilli le récit de Simon de Saint-Quentin et celui de Plan Carpin.

3. Speculum historiale, XXIX, 72.

4. Thiaut désigne peut-être Güyük khan, dont le couronnement était attendu lors du voyage de Plan Carpin. Mais ce souverain régna de 1241 à 1248. Ou il peut s’agir de Temür khan, qui régna de 1294 à 1307. Les noms que donne ensuite Mandeville comme ceux des fils de Thiaut sont cités dans le Speculum historiale, XXXI, 13, comme ceux des douze fils de Gengis Khan. Y a-t-il mauvaise compréhension de la source, ou erreur délibérée pour donner une liste de souverains comparable à celle des sultans d’Egypte ?

5. Tout ce passage sur les mœurs et les croyances des Tartares est dans le Speculum historiale, XXXI, 7 et XXIX, 77.

6. Speculum historiale, XXXI, 22.

7. Ibid., XXXI, 5.

8. Ibid., XXIX, 78-79, mais il y est dit que la boisson est faite de millet et d’eau, non de miel.

9. Speculum historiale, XXIX, 80-82 et 73 pour le désir de soumettre le monde.

10. Speculum historiale, XXIX, 84 et 72. Mandeville insiste sur la beauté de la nudité, puisqu’elle est «de nature», comme il l’a déjà fait à propos de File de Lamory.

1 1 . La tactique des Tartares et les autres renseignements qui suivent sont empruntés à Hayton (H, XXV, op. cit., p. 218).

12. Mandeville retourne au Speculum historiale, XXIX, 86.

13. Speculum historiale, XXXI, 32. Mais Hayton parle aussi des rites de l’élection du khan (I, H, op. cit., p. 148-149).

a. est ly... au roialme, om. Lo8 / Turquesten... roialme, om. Loi.

b. Corasine, Lo9 ; Gorasme, Lon, P7, C2 ; Persie devers Corasme, P7 / Turquesten... Chorasme, om. Lo6.

c. Torkestot, Lo8 ; Turbestant, P7, Lyo.

d. Coccozar, Lo7 ; Octorar, Lo3, P7 ; Occozar, 01, Lo9 ; Sicorar, 02 ; Oydar, Lo8 ; Orthazar, Bel ; Octorait, Lyo / ly meillour. . . Occorar, om. Lo6.

e. Il y a... mel, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / milet, Lo8.

f. qui est bon païs, om. le reste, P7, C2, P5.

g. du païs qui ad noun. . . cité, om. P7.

h. des Comainz, Ox, Lei ; Camanie, Lon, P3 ; Camaine, P7.

i. estans, P7 ; estrais, C2 / furent jadis. Sachiés que..., Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo.

j. c’est un... enhabité, om. Lo8.

k. descent les monts de Prusse..., Lo8 / cea vers nous, om. Lo6, Lei, P7, C2.

1. Ethily, Loi ; Chil, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

m. ount les crestiens et Sarrazins combatuz, Lo6 ; meint homme ad combatuz, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

n. a host banniz, om. Lo6, P3 ; abandonné et baniere, P7, C2 ; a host d’amis, P12.

o. et a pié, om. Lyo.

p. mil, Ox.

q. Et outre celle rivere est la grant, mer Occean q’ils appellent la mer Maure, om. le reste, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 / Et outre. . . Occean, om. le reste, Lei, P7, C2 / Et entre. . . roialmes, om. Lo6.

r. dessous en ce païs, Lon, C2 ; de ce pays, P7, P3, Bel, Lyo.

s. Chocas, Lo3, 01 ; Cohas, Lo8 ; Choas, Lei, Lo9, Lon, P7, C2, P3, P5 ; Cloas, 02.

t. oultre, P5 ; et entre la mer Maure et la mer de Caspie la il y a moult estroit passage, Lei, 02 ; la mer Occeane et la mer de Caspie, Lo6, P3.

u. la faire... Alexandre, om. 02.

v. Tem appelle le Port defferre, Lo8 ; le Port de fer, Lo6, P12 ; appelle Celsite ou le Port du père, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; le Port de pierre, P7, C2.

w. Sarras, 01 ; Sarachie, Lo8 ; Sarach, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel ; Sarrast, Lyo.

x. Berlent, Lo9, 02, Lon, P3, P5 ; Vaillant, P7, C2, Bel ; Barbent, Lyo ; Brebant,

y. d’aler ou roialme, 02, P7, C2, Lyo.

z. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

a. plus des deserts, Lei, Lo8.

b. vient, Lo3, 01, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

c. Alchaz, Lo8 ; Alhaz, Lyo.

d. jusques. . . Rossye, om. Lo6 / et au Rossye, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

e. pays... seignorie, om. Lo6 ; ses pays est moult grant seignorie, Lo8 ; et sa cognoissance, C2.

1. Ce chapitre est entièrement composé à partir de Hayton, La flor des estoires..., essentiellement le livre I consacré à «la terre d’Aise» dont Mandeville résume les prin¬ cipaux chapitres.

2. Ce royaume est la province au nord du Ferghana, dépendant du khanat du Djagatai, où habitaient alors les Uigurs. Une mauvaise compréhension du psaume 72 (71), 10 : «Les rois de Tarsis et des îles lui rendront tribut» en faisait la patrie d’un des rois Mages. Dans V Atlas catalan, il est indiqué comme la patrie des trois rois.

3. La capitale du Turquestan était Otrar, sur la rive droite du Syr-Daria. Le pays dépendait aussi du khanat du Djagatai.

4. Le Khwarezm, dans la basse vallée de l’Amou-Daria, avait pour capitale Gurgandj, l’actuelle Urgentch, sur le delta de l’Amu Daria, détruite par la conquête mongole de 1221, mais reconstruite une dizaine d’années plus tard. Ibn Battûta, qui la visita en 1334, l’appelle lui aussi du nom du pays (Voyages, op. cit., t. H, p. 262). Elle appartenait à la Horde d’Or. La domination sur ces zones de steppes, où les frontières étaient difficiles à tracer, donnait lieu à des guerres incessantes entre les Mongols. Voir Ibn Battûta, Voyages, op. cit., t. Il, Introduction, p. 37-52.

5. Les Comans avaient, on l’a vu (ch. IB), envahi la Russie méridionale et été incor¬ porés dans les armées byzantines par Alexis Ier. La Comanie s’étendait des steppes du sud de la Russie à la mer d’Aral. L’Ethil (Idil, la rivière) est le nom turc de la Volga. Hayton raconte qu’une bataille a été livrée sur la rivière gelée entre Hiilâgü et Berkè en 1263 et que 30000 Tartares y ont trouvé la mort (La flor..., Ill, XXIII, p. 173). Dans sa description de la Comanie (La flor..., I, V, p. 124), il situe le mont Caucase entre la mer «Caspis » et la «mer Majour », à laquelle Mandeville donne son nom grec de mer Maure.

6. Hayton parle de Derbent et des trois routes vers l’Asie à propos des guerres d’Oljaïtu, Il-khan de Perse de 1304 à 1316 (La flor..., m, XLVHI, p. 215-216). Le défilé de Derbent, (dar-band, la barrière en persan) qui a gardé son nom de Porte de Fer dans la Turquie actuelle (Demir-kapi) est un des deux qui ouvrent un passage à travers le Caucase, l’autre étant la passe de Darial. D a toujours frappé les imaginations et donné lieu à des légendes, en raison des puissantes fortifications qui le défendaient et qui remontaient au règne de Khosroès Ier (VIe s.). Des voyageurs les ont encore vues au XIXe s. Voir G. de Rubrouck, Voyage..., op. cit., note «Porte de Fer-Muraille d’Alexandre», p. 270-272.

7. Sarai, capitale de la Horde d’Or, a été d’abord construite sous Batou, vers 1227, à une centaine de kilomètres au nord du delta de la Volga, c’est la ville dont parle Rubrouck (Voyage, op. cit., p. 232). Une nouvelle Sarai fut édifiée, sous Berkè, vers 1257, plus au nord, à une soixantaine de kilomètres à l’est de l’actuelle Volgograd. C’est celle dont parle Ibn Battûta (Voyages, op. cit., t. Il, p. 218).

a. crestiens obeissans au Grant Chan de Cathay, Lon.

b. terres et roialmes... christiens, om. Lo8.

c. après Ynde, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

d. est ly plus... Persie, om. Loi.

e. conteyne, Lo8 ; s’estend, P5.

f. vers orient, P7, C2.

g. vers Caspie, P7, C2.

h. Seonargant, Lo7, Ph, Lo3, Dul ; Seormagant, Loi / Bactira et Sermagant, 01 / Baccura, Lei / Sacira et Seonorgant, Lo9 ; Sacira et Seomergant, 02, Lon, P3 ; Sathira et Samargant, P7 ; Saccura et Sciomargant, C2 ; Saray et Steomergant, Bel ; Sactira et Sermargant, Lyo ; Sacara et Stromargant, P5 ; Succina et Semgorgent, P12.

i. om. Lo2, Lo6, 01, Lei, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

j. Sarmogant, Ph ; Sozmagaunt, Lo6 ; Seomgant, Loi ; Simorgant, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

k. roialme de Persie... roialme, om. Lei, Lo8.

1. mer, add. P12.

m. la mer, P12.

n. Messabor, Lon, C2, P5 ; Morsabor, P7 / Saphen, Lei, Lo9, 02 ; Sarphen, Lo8, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 / Sarmanasse, Dul ; Sarmasse, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, P12 ; Sarmassi, Lon, P7, C2, P5.

o. Comenie, P7, P5.

p. HI, Lo6, Lo8.

q. orient, 01.

r. Port de père, P5 / qe est. . . dessus, om. Lo6.

s. d’Inde, P12.

t. Armenie, P7 ; Comenie, P5.

u. Garise, P7 ; Garmiso, C2.

v. Ynde la Maiour, 02, P12 ; Mede et la maiour, P7 ; Inde et la Maiour, C2.

w. demoerent une manere de Sarrazins, Lo6.

x. Cardyns, Lei, Lo8.

y. Seas et Karenen, Lo9, 02 ; Karomen, Bel.

z. Alizor, Lo6 ; Abor, Lo9, 02 ; Abior, Ol, P7, C2, Lyo, P12 ; Arbior, Bel.

a. Alaze, Loi ; Alam, P 12.

b. qui sount de christienne loy, Lo6.

c. lequel est en la subjeccioun de le Grant Chan, add. Lo6.

d. Blichas, Lyo.

e. christiens... Et le, om. Lyo.

f. Et toutdis... nully, om. Lo6 qui écrit : «Et cil roy est si vigorous q’il ne porroit mye estre mys en subjeccioun de nully. »

g. promission, P12.

h. mi, Lo9.

i. Hainson, Loi ; Hampsoun, Lo8.

j. ne nul n’ose entrer, om. 01 ; nul n’ose, om. Lyo.

k. voit des gens, om. Lei / l’em oït mais on ne vet quelle gens, P7, C2.

1. et des chivalx, om. le reste, Lo6 / et gens chaunter, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo,

m. et scient. . . des gentz, om. Lon, P5 / mes l’em. . . gentz, om. P7, C2.

n. pur eux destruire et..., add. Lo7, Ph, Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / sacrifice, om. Ph.

o. pur touz... confondre, om. P 12.

p. pour la paour qu’ils avoient de l’empereur, add. P12 /lesserent. . . biens, om. Lo6.

q. pur estre saufs de la mort, add. Lo6 / et ainsy q’ils s’en aloient et q’ils furent. . .,

r. Megoun, Loi ; Mangon, Lon, P7, C2.

s. ove tut soun host, om. Lo6.

t. vient une espee, Lo8 ; une espesseté, Lei.

u. tant y devoit, P7 ; ilz demoroient en cels tenebres, add. Lo6.

v. coverz, Ph ; sois, Lo7 ; clos, Loi ; vois, Lo9.

w. en celles... iseront, om. Lo9.

x. sanz damage prendre par la miracle de Dieu, add. Lo6.

y. enclos, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

z. q’ils ne sont... meam, om. Lo6.

a. enseignement, P5.

b. Abchas, om. Lo7.

c. et acomunient, om. P12.

d. toutes les simaignes. . . acomunient, om. Lyo / une foiz a Dieux, Lo8 / Et si font plusors communient..., Lo9.

e. Seinte Escripture, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; Sainte Eglise, Lei, P12.

f. Et sachez... gardoms mie, om. Lo6.

g. si come, Lo7 ; Hicoine, Lo9, Lon, Lyo ; Hykyme, 02 ; Hicomo, P7, C2 ; Lylioine, P3 ; Hyconie, Bel ; Hicono, P12.

h. Saire, Dul ; Caure, Lo9, om. Bryque / Sambrique, P7, C2 ; Surye, Bel.

i. Queston, Lo9.

j. Gimech, Lo9, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 ; Guireth, Lon ; Sennech, 02 ; Guiech, P5.

k. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

1. Syrie est. . . dit, om. Lo6.

m. des montaignes de Caldee, om. Loi / Des montaignes... orient, om. Lo6 / qui s’estent... Caldee, om. Lyo.

n. Ninime, Loi ; Venyse, Lo8 ; Ninive, Lo3, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

o. la Grèce, P7, C2, P5.

p. En Caldee... riveres, om. Lo6.

q. la rivere, Lo8.

r. royaume, Lon.

s. orient, P7, C2.

t. Mosel... ad a noun, om. Loi / Royas, Ph ; Bothaiz, Lo9 ; Rochais, 02, P7, C2, P12 ; Raiay, Loi.

u. vait homme, Lo3, 01, Lo8 ; écrit, puis barré dans 02.

v. jusqu’au dessus de Ynde la Maiour, 02.

w. om. Lo2, Ny, rétabli d’après Dul et autres manuscrits / c’est un bon... riveres, om. Lo8 / Puis est le roialme de Mésopotamie. . . des riveres, om. P3.

x. Syma, 02 ; Symur, Lon, P7, C2, P3, P5 ; Phison, Lon.

y. Et marchist. . . Caldee, om. Lo6.

z. qui marchist... desertz, om. Lo6. a. vers mydy a, om. Lo6.

b. et vers byse... mer, om. Lo6, Lei, Lo8.

c. Morechan, Lo9, 02.

d. et gist... vers byse, om. Lo6.

e. et a. . . Libie, om. Lo6.

f. Et si est. . . Egipte, om. Lon, P7, C2, P5 / Et si est Nubie et marchist a Egipte,

g. Ethiope, Lon / Et ceo est. . . parlé, om. Lo6.

h. en lequeux... gent, om. Lo6.

i. dont ly... Chan, remplacé par : «jeo vous deviseray après des parties par délia»,

1. Chapitre entièrement construit à partir du Livre I de la Flor des estoires de Hayton où sont décrits les royaumes d’Asie. Mandeville ne suit cependant pas l’ordre de sa source.

2. La flor des estoires..., (op . cit., I, VII, p. 126-128). Le premier royaume s’étend sur la Transoxiane, le second sur le Khorasan.

3. Boukhârâ et Samarqand étaient les deux grandes cités caravanières d’Asie centrale, sur une route dont l’importance avait grandi après la chute de Bagdad. C’est à Boukhârâ, «cité... moult noble et moult grant», que le père et l’oncle de Marco Polo rencontrent les ambassadeurs de Hiilàgü qui les incitent à aller vers le Grand Khan (op. cit., p. 54-55). Mais la ville souffrit ensuite de sa destruction par les Il-khans de Perse en 1316. Quant à Samarqand, Ibn Battûta, qui la visite en 1334, la voit comme «une des plus grandes, des plus belles et des plus magnifiques cités du monde» (op. cit., p. 294).

4. Nessabor, Nishâpur, et Sarphaon, Ispahan, étaient renommées pour leurs tissus de soie et de coton. Quant à Sarmassane, non mentionnée par Hayton, elle vient de la Chanson d’Antioche, qui mentionne cette ville, sans la situer avec précision, pour son «verger rare» (La Chanson d’Antioche, éd. Paulin Paris, 1848, p. 230-231).

5. Laflor..., ch. IX, p. 128. L’Arménie avait perdu toute vraie indépendance depuis la fin du XIe s. avec l’extinction de la dynastie bagratide. Elle était soumise aux rois de Géorgie. Les membres de la puissante famille des Zak’ arides exerçaient leur pouvoir sur les provinces arméniennes, avec la dignité de connétable (cf. Dictionnaire encyclopé¬ dique du Moyen Age, dir. A. Vauchez, s.v. Arménie).

6. Ce «royaume» était la province de Fars, capitale Chiraz, «Saras », dont les Atabegs avaient reconnu la souveraineté des D-khans de Perse. «Karemen» est la ville de Kermanchâh et les «Cordins» sont les Kurdes.

7. Hayton parle longuement des deux royaumes de Géorgie et raconte l’histoire des chrétiens sauvés par l’obscurité, histoire qu’il dit avoir trouvée dans des sources armé¬ niennes et géorgiennes (La flor..., ch. X, p. 129-130). La Géorgie, après avoir connu un certain renouveau à partir de la fin du XIe s. sous le roi David et ses descendants, notam¬ ment la célèbre reine Thamar (1184-1215), tomba elle aussi sous la domination mongole, sauf l’Abkhazie qui réussit à préserver son indépendance. L’ Abzor est l’Elbrouz, dans le Caucase, l’ Allamo désigne le pays des Alains, qui se trouvait en fait au nord de la mer Caspienne, l’Hanyson est l’Hampasi, une des provinces géorgiennes et Megon la steppe de Moghân, à l’ouest de la mer Caspienne.

8. Psaume 4, 4.

9. La première citation ne vient pas du Psautier, mais de I Samuel, 18, 7. La seconde vient du Psaume 91 (90). Mandeville tire de l’histoire des chrétiens de Géorgie une leçon de morale pour ses contemporains. D la compose à partir de citations scripturaires et cano¬ niques. Ce sont de tels passages qui font penser qu’il avait reçu une culture cléricale.

10. Psaume 118 (117), 16.

11. Deutéronome, 11, 22-23.

12. La citation ne vient pas de saint Paul, mais du Décret de Gratien, dist. n, canon 13.

13. Mandeville résume le chapitre Xm qu’ Hayton consacre à la Turquie (La flor..., p. 132-133). «Liconie» est la Lycaonie, «Capadoche», la Cappadoce, «Saure», FIsaurie, «Bryque», la Phrygie, «Quesyton», aujourd’hui Saruhanli, est près d’Izmir, Pytan est la province de Nicée et Gemyech, peut-être celle de Kamakh, aujourd’hui Kemah, le Camacha antique, sur l’Euphrate, en aval d’Erzincan. La plupart de ces provinces faisaient partie du sultanat seldjuqide de Rûm.

14. Chaldée et Mésopotamie étaient sous la domination des Il-khans de Perse. Ces «royaumes» sont décrits dans Laflor des estoires, ch. XI et XII, p. 130-132. Maraga est la ville actuelle de Marâgheh, en Iran à environ 100 km au sud de Tabriz, Mosel est Mossoul et Rohais est Edesse, Rohâ en arabe.

15. Il s’agit des monts Sindjar, à l’est de Mossoul, et Behsend, dans le Diarbékir.

16. Mandeville reprend l’énumération des pays d’Afrique déjà donnée au ch. 16 d’après le Livre dou Trésor. La version continentale ajoute ici une liste des «royaumes»

d’Afrique du Nord, «Sopar, Terremeuse, Carthage, Bougie, Algarbe, Belle Marine et Monplour». Ces noms, à l’exception du dernier, apparaissent dans les traités de commerce signés entre les rois d’Aragon et les Berbères entre le XIIe et le XIVe s. et renvoient respectivement à Ceuta, Tlemcen, Tabarka, au Gharb, et au royaume mérinide de Fès ; on ne voit pas quel pays peut désigner Mon Plour.

| a. Baccarie, Lo8 ; Bachaire, Lo9, 02 ; Becherez, Lon ; Bechen, P7, C2 ; Bacherie,

1 P3 ; Bachear, Bel ; Bethram, Lyo / par. . . Cathay, om. Lo6.

I b. Cadille, Lo7, Dul ; Caldille, Ph ; Cadillye, Lo6, Lyo.

j c. coudres, Lo8 ; gourdes, Lei, Lo9, 02, Lon, P3, P5 ; coudes, Lyo ; «couhourdes,

' courges en françois », P12 ; cocodrilles, P7, C2.

d. herbes, 02 ; nostre païs d’Angleterre, Lon, P7, C2, P5.

e. només bernacles, add. Lei.

f. En ceo pays. . . et de plus, om. Ph / foilles longes et laides, P12.

g. de lever ou a porter, Ph ; a porter une feuille de reysins, P7 ; ovesqes... grappe, om. Lo6.

h. Ber, Lyo.

i. el pays esquelles a Juis enclos a l’ environ de X lieues que on appelle Goth...,

j. Gog et Magog, Lo3, 02.

1. avant oultre, Lei, Lo8 ; avant entre, Lo9, 02.

m. Sichie, 01, 02 ; Sycie, Lon.

n. et la force, Lo9, Lon, P7, C2, P5 ; mez il ne porroit, add. Lo6.

o. de nature, om. P7, C2.

p. ensemble... entor, om. Lon, P7, C2, P5 ; enclos d’aultres montaignes, Lo8.

q. d’une part et de ceste costé, Ph ; et de ceste cousté, om. 01.

r. terre, Lo9.

s. et puis... Asie, om. P7, un blanc dans C2.

t. ils demeurent, P7 ; ils devraient ariver, Lon, C2, P3, Lyo, P5.

u. qu’ils ne feussent cognuz, add. P12.

v. fors outre celles montaignes, Lo9, P3, Lyo, P12 ; entre celles montaignes, 02, Lon ; en celles montaignes, P7, C2, Bel, P5.

w. entre les montaignes. . . terre, om. 01 ; de celle montaigne et de celle terre, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 ; de celle montaigne, P12.

x. qar ilz sont la et n’ont que un petit sentier, Lon.

y. III lieues, P7, C2.

z. ne pur chaver... autrement, om. Lei, P12 / puis, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo / pluis, Lo8.

a. bestes que c’est merveille si que nul..., Lon. / dragouns, om. Ph.

b. par mer, P12.

c. Cliren, Lo6, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, P3, P12 ; Clicum, C2 ; Chien, Bel Lyo ; Cuden, P5.

d. ne s’en vont, om. : «langage... gentz», Lo8 / si ne scevent... gentz, om. Lo6.

e. atant et plus... christiens, om. Lyo.

f. vous troverez, Lyo.

g. goupil, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; régnait, Lo6, écrit au-dessus de goupil, C2.

h. et percera, om. Lei, Lo8 / la terre q’il percera, om. Loi / passera en terre, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo ; outre la terre, Lon, P5 ; les terres, P7, C2 / vers celles Juys qui sount dedeinz enserrez, Lo6.

i. et puecheront, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, P3, Bel, P5 / lors ils traceront après

lui, om. le reste, C2 / Lors... taignere, om. Ph, PI 2.

j. Baccarie, Lei ; Bakarie, Lo9, 02 ; Bakerie, Lo8, P3 ; Baquerie, Lon, C2, Lyo ;

Vaquerie, P7, Bel.

k. ypoines, Lon, P7, C2, P5, P12.

1. en terre, om. Ox / ascun foiz (en eawe), om. Lo7, P7, C2, P5.

m. ne mangent que gens hommes, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5.

n. et si ad. . . eawe de la mer, om. Lo6.

o. une, Lo8.

p. de leouns, om. Loi, Ol, Lo9, 02, P3, P7 / de leouns par decea, om. Lo6.

q. une, Lo8.

r. et Tomme a desus s’il les troeve a point, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / et portera auxi dessure un grant boef, Lo6 ; I ou II boefs, Ph. s. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

t. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

u. de bugle ou de vache, Loi / si que homme... vache, om. Lo6.

v. de lez cornes de ses piez, add. Lo6.

w. des coustés et des pennes, 01, Lo8, Lon, C2, P3, Bel, Lyo ; et des elles, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3 ; delez, Lo3 ; des elles, om. Lo6.

x. arbres, Lo8.

y. Pentexaire, Loi ; Penthezoire, P12.

1. Les sources de ce chapitre sont diverses. Mandeville retourne à Odoric (op. cit., ch. XXVH, p. 425-426) pour l’histoire de l’agneau enfermé dans un fruit. Les richesses de «Cadilhe » viennent de Jacques de Vitry (Hist, hierosol., p. 1099). Pour la légende des nations encloses, Mandeville a recours au Speculum historiale, IV, 43. La fin du chapitre avec son bestiaire fabuleux vient de Jacques de Vitry (op. cit., p. 1100) et du Roman d’Alexandre.

2. Odoric dit qu’il n’a pas visité ce pays. Cette légende de l’agneau dans un fruit se trouve aussi dans les histoires chinoises qui la situent à l’ouest de leur pays. Elle est fondée sur l’existence du Cïboticum Borometz, rhizome à forme animale. Cf. G. Warner, The Buke..., op. cit., note p. 230, p. 212-213 et M. Letts, Mandeville’s Travels, op. cit., note 3, p. 183.

3. La légende était connue en Occident. On la trouve dans le Speculum naturale, XVI, 40, qui reprend Giraud de Cambrie.

4. Déjà, Aethicus Istricus parlait de Gog et Magog enfermés dans les montagnes, «ubera Aquilonis», (Cosmographia Aethici Istrici, éd. H. Wuttke, Leipzig, 1854, c. 32 et 39). Les mappemondes médiévales, par exemple celles d’Ebstorf et d’Hereford, figu¬ rent souvent cette muraille de montagnes au nord de l’Asie avec une légende sur les nations encloses. Le cortège royal de Gog et Magog est représenté dans l’Atlas Catalan. Mandeville compose son récit à partir du Speculum historiale, IV, 43 pour la situation des monts Caspiens et la volonté des juifs de revenir détruire la Chrétienté, et du Roman d’Alexandre (p. 140-142), notamment pour les 22 rois. Il l’enjolive avec les relations entre la reine des Amazones et les peuples enclos. Le passage unique par où ils pour¬ raient sortir est mentionné par B. Latini (Trésor, 1, 122). Quant à l’histoire du renard qui ouvre le passage, elle est propre au récit de Mandeville. Elle évoque l’histoire de Sinbad, dans les Mille et une Nuits, qui s’enfuit de la caverne où il était enfermé en suivant un renard (3e voyage). Elle rappelle aussi ce que Ricoldo de Montecroce raconte à propos des Tartares : un chasseur poursuivant un lièvre est arrivé à la forteresse par laquelle ils devaient passer pour sortir des montagnes inaccessibles dans lesquelles ils étaient enfermés. Entendant ululer un hibou, il acquit la certitude que cette forteresse était aban¬ donnée et que la voie était libre (Ricoldo de Montecroce, Liber peregrinationis, éd. J.C.M. Laurent, p. 119).

5. L’affirmation du caractère de mer fermée de la Caspienne est faite pour la première fois en Occident par Guillaume de Rubrouck, qui ose dire : «Isidore est dans l’erreur» (Voyage dans l’Empire mongol, op. cit., p. 211).

6. Marco Polo voit aussi l’ancienne Bactriane comme un pays de «males gens» (op. cit., ch. XLIV, p. 122-123). Mandeville y situe un bestiaire emprunté à la Lettre d’Alexandre à Aristote sur les merveilles de l’Inde que l’on trouve dans le Roman d’Alexandre ou dans le Speculum historiale, IV, 53-60.

7. On ne voit pas trop quel état désigne cette «isle Pentoxoyre». Odoric dit l’avoir visitée et ajoute : «Mais il n’en est mie la centisme part de ce que on dit comment que soit terre riche et noble» (op. cit., p. 433-434).

a. et soun roialme est appellé Pentexoire, Lo6.

b. cité del isle, om. P7 / del isle, om. Lon, C2.

c. Rase, P12.

d. Prestre Johan... moult riche, om. Loi / et est ses... riche, om. Lo6.

e. qar ly marchantz... grant Chan, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5.

f. soient espices, P7 / lor est de tutz manerez de merchaundises, Lo6, om. le reste.

g. et pur ceo qu’ils n’y eussent meillor marché de toutes choses, P12.

h. propre nature, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

i. ou ascune chose de fer, add. Ph / et si ascun tiel passe, add. Lo8 / car s’ils l’avoient, add. Bel.

j. ne ly treient a elles le fer, Lyo.

k. Et nous disoient. . . grant foisoun, om. Ph / Et de la pureture. . . foisoun, om. Lo6.

1. Et tieles... entour, om. Lyo.

m. ou q’ils... duyceors, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

n. voulentiers leurs marchandises, P3.

o. Et qui voet aler vers la terre de ysle de Cathay par mer de Janewe ou de Venise il ad mestier XI ou XII mois de space, Lo6.

p. Et unqore... jomées, om. C2.

q. Emes, Lon, Lyo ; Emeus, P7, C2.

r. ly prophète et, add. Lo6.

s. Colbach, Lo7 ; Gobath, Lo3, Ol ; Sobath, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12.

t. Et s’ils voillent... seurement, om. Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

u. millet, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 ; om. P5 ; et herbes, add.

v. de ces (ou des) principaux, Lo9, 02, Lon, P3, Lyo, P5.

w. de la loy en soun seignourie, Ph.

x. bien aymantz, Lei ; ayment bien, Lo8.

y. de barrat, om. Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / les uns. . . fraudes nulles, om. Lo6.

z. et cils roys. . . autres roys, om. Lo6 ; y ad un roy dessouz eux, Lyo.

a. moultz des... soun pays, om. P12.

b. et vait, om. Lo3, 01, Lo8 ; et vait bien, P12.

c. ne poet homme. . . autrement, om. Lo8 ; ne par navie. . . cel mer, om. Lei.

d. la rive, Lon, P7, C2, P5 ; sor les riveres, om. Lo6.

e. manere et d’autre que cele mer jette a terre, om. le reste, Lo6.

f. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

g. plein add. Lo8, Lo9.

h. contre, om. Loi.

i. parmi le desert ; om. P3 / as undes, om. Loi, Lo9, 02, P7, C2 / le desert de Ynde,

j. mi, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5.

k. de grosses roches ove les pierres preciouses, Lo6.

1. nul ne soit sy hardiz d’entrer, Ph.

m. et troevent assez dez peyres preciouses, add. Lo6.

n. oultre, C2.

o. Mes nul homme. . . de ceo fruit, om. Ph / ne sache quel fruit il est purquoy nul ne ose, add. Lo6.

p. cornés hidousement, Ph ; corantz, Lo8.

q. mes groucent... savages, om. P7 / Il y ad auxi... savages, om. Lo9, 02.

r. pistak, Lei, Lo8, 02, Lon, P3, Lyo, P5 ; pistalz, P7, C2, Bel / q’ils appellent... psytak, om. Lo6.

s. de lour nature sanz doctrine, Ph / Et sachiez qu’il y a d’hommes qui parlent..., P7.

t. et qe savent, Lo8 ; et qui souloient, P7 / et qe. . . desertz, om. Lo6.

u. un homme naturel, Lon, P7, C2 / P12 omet tout le passage depuis : «quelle terre

y a outre celle mer » jusqu’à : «une personne ».

v. ount. . . large, om. Lo6.

w. et sont de mal entendement, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 / cils ne parlent. . . et ne, om. P12 / et malentendantement. . . crier, om. Lo6.

x. Cils empereres Prestre Johan quant il va hors il va simplement en ascun lieu avec autres seigneurs, C2 ./ Prestre Johan, reprise de Be3.

y. et hautes. . . preciouses, om. Be3.

z. XXm, P7.

a. a cheval, add. Ph, P12.

b. par la manere. . . guerroie, om. Lo6.

c. qui vyenent derere ovesque le emperour Prestre Johan, qar ceux XDI nombre de

gentz ne sount ordignetz pur nul autre chose fors que pur garder les Xm croiz tutz foitz, add. Lo6 qui omet : «et sanz les eschieles. . . bataille ».

d. simple de boys. . . une croiz, om. Loi.

e. que la noblesse retournera en terre, Be3.

f. et les fenestres... pierres preciouses, om. P7.

g. Et ly pilers, om. Lo9.

h. aux tables, Be3.

i. l’autre diapré, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; vert diapré, om. Loi ; diapré, om. Lo8, P7, C2.

j. et celui, om. : «ly septisme », Lon, P7, C2, Bel , Lyo, P5, P12 / l’autre d’amatist. . . septisme, om. Be3.

k. fin du manuscrit Du2, fol. 95v°.

1. et des grosses perles... pierres preciouses, om. Ph / Et les costiers... grosses perles, om. P7, C2 / des autres pierres... perles, om. P12.

m. qui donnent. . . charbouncle, om. Lyo / Et come bien. . . luiceoyt assez, om. Be3.

n. d’or... bien, om. P7, C2.

o. sa femme, Lo8, Be3.

p. HI foiz... HI saisouns, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 ; que nn saisouns l’an, Lo6 ; une fois es IH saisouns de l’an, Be3.

q. Nil, P7, C2 ; Pase, 01.

r. attemprez, Ox, Lo7, Ph, Lo3, Loi, 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

s. Et par tout... Grant Chan, om. Lo6 / si que l’em... grant Chan, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, P12 / si que l’em.. . touz les jours, om. Lyo.

t. XXml, P7.

u. Mes ly XXX™1... pays de cea, om. Lo6.

v. IH, Lo8 ; ung, Lyo.

w. pur ly servir. . . servent toutdis, om. Lo6 / et se départent. . . ly servent, om. Lyo.

x. LXX et XI, Lo8 ; cinquante deux barons, P7 / CCC countes, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, Bel, Lyo, P5, P12, Be3 / trois cent arcevesques et XX evesques, om. le reste, P7, C2.

y. Ly patriarche. . . papes, om. Lo8.

z. ly evesqes, om. Lo9, 02, P7 / Ly patriarche. . . et ly abbés, om. Lyo.

a. l’autre sert... seneschal, om. Lyo / l’autre de la coupe... seneschal, om. Be3.

b. l’autre est mareschal, om. Lo3, 01 / l’autre prince des escutz, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3.

c. à partir de : «et touz les jours mangent» jusqu’à : «serviz», autre rédaction de Lo6 : «Et le patriarche qui est de seint Thomas et XII arcevesqez et XX evesqez liqueux trestoutz ceux seignors avandits servent totdys al empereur Prestre Johan a soim table a manger. »

d. terre, Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3.

e. toutes les isles dessouz terre que nous appelons dessure, Lei, Lo8, 02 ; toutes les isles sont terre que nous appelons dessouz, Lon, P3, P5 ; toutes les isles sont sur terre que nous appelons dessouz, P7, C2 ; toutes les isles dessouz terre que nous appelons dessouz sont delez l’isle de Pentexoire, Lo9 / toutes les ilses... dessouz, om. Lyo, P12.

f. Misacorak, 02 ; Mistorak, Lo9, Lon, P7, C2, P3, P5, P12 ; Milchirac, Be3.

g. En celle. . . biens, om. Lo6.

h. Catalonabez, Lo7, Ph, Loi ; Gacolonabes, Lo9, Be3 ; Gacohonakes, Lon, P3, Bel, P5 ; Gaconalz, P7 ; Gatohonalz, C2 ; Cathilonabes, P12.

i. qe estoit... catelous, om. Lo6 / qe. estoit... riches, om. Be3.

j. et moult catelous, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

k. enmurer, Lei, Lo8, 02, Lon, P 12.

1. Et si avoit fait. . . odoranz, om. P12 / Et si avoit. . . flours, om. Be3.

m. mountaignes, Lo7 ; et avoit fait... fontaignes, om. Lo8, Lyo, P12, Be3.

n. misteres, C2, Lyo ; manières, P3 ; om. Be3 / et de diverses. . . histoires, om. Lo6.

o. par engyn. . . troever, om. P5.

p. q’il poait troever. . . a regarder, om. C2.

q. damoisiaulx, Lon, P7, C2.

r. mountaignes, Lo2 ; corrigé d’après Ny et autres manuscrits.

s. chivaler, Loi ; homme bachiler, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, P3 / qui estoit... hardiz, om. Lo6.

t. Et quant ascun. . . soun paradis, om. Ph.

u. et cel lieu. . . et de meel, om. P5.

v. lac et mel, tous manuscrits sauf Ny, Ph, Loi, Dul, 01, Be3.

w. et puis... devant, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

x. et seraient. . . damoyselles, om. Lo9.

y. giseroient, Lo9, 02 ; gerroient, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

z. devendroient, C2.

a. Et lors... volunté, om. Lo6.

b. cent ans, P5.

c. devotions, Lyo.

d. cause, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; chose, P7, C2.

e. et la malice, om. P12 ; sa mauvaiseté, Be3.

f. toutes les noblesses, om. le reste, Be3.

g. les mervailles, Lo6, Dul, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

h. Et si n’ad guerroié long temps, P5 / et les murailles... destruit, om. Be3.

1. Ce chapitre repose sur la Littera Presbyteris Johannis, éd. F. Zamcke, op. cit. Ce texte est complété par les ch. XXVII et XXVII d’Odoric, qui parlent de la «terre» du Prêtre Jean et des pays qui lui obéissent, et par Hayton, Laflor des estoires , I, VI pour l’itinéraire vers le pays du Prêtre Jean. Le paradis du Vieillard de la Montagne est décrit d’après le ch. XXX d’Odoric.

2. Littera Presbyteris Johannis, p. 920. Mais le nom de cette capitale se trouve déjà dans les Etymologies d’Isidore de Séville (XV, 1, 6).

3. Mandeville enjolive ici le récit d’Odoric sur les roches d’aimant qui entravent la navigation (ch. IX, p. 65). Il en a déjà parlé au chapitre 18.

4. Mandeville a déjà parlé d’Ormuz, mais sous un autre nom, au ch. 18. Il va user de tels doublets dans cette dernière partie de son livre pour accréditer l’idée que l’on trouve effectivement des «terres pays et isles » «dessoubz terre ». L’ itinéraire qu’il donne ici est pris dans Hayton, Laflor..., I, VI, p. 126.

5. Ce renseignement vient d’Odoric, ch. XXVIII, p. 434. Mandeville y ajoute P af¬ firmation d’une double alliance.

6. La bibliographie sur le Prêtre Jean est considérable. Parmi les derniers ouvrages sur le sujet, on peut citer J. Pirenne : La Légende du Prêtre Jean, publication posthume des Presses de l’Université de Strasbourg, 1992 ; U. Knefelkamp, Die Sache nach dem Reich des Priesterkonigs Johannes, Gelsenkirchen, 1987 et Prester John, the Mongols and the ten Lost Tribes, éd. Ch. Beckingham et B. Hamilton, Aldershot, 19%. Toujours utile est l’article de J. Richard, «L’Extrême-Orient légendaire au Moyen Age, roi David et Prêtre Jean» (art. cit.). C. Schefer donne une longue note dans l’édition d’Odoric (note 1, p. 435 et s.). Alors que Guillaume de Rubrouck avait «traversé ses pâturages» sans trouver quelqu’un qui ait entendu parler du souverain mythique, «à part quelques nesto-riens» (op. cit., p. 123), et que Odoric reste réservé sur les merveilles de la région qu’il dit avoir traversée, Mandeville construit sa description d’un merveilleux royaume d’après la Littera Presbyteris Johannis (p. 910-924).

7. Ces arbres féériques sont décrits par Jacques de Vitry, Hist, hierosol, p. 1 100.

8. Les détails sur les perroquets sont empruntés à B. Latini, Trésor, I, 158.

9. La description du palais mêle les détails donnés dans la Lettre et ceux avec lesquels le Roman d’Alexandre dépeint le palais du roi Porus (op. cit., p. 152-153).

10. Cette phrase énigmatique a embarrassé les copistes, les variantes en font foi. Dans certains manuscrits de la version continentale, elle est ainsi formulée : «des ylles qui sont dessoubz terre que nous appelions des cieux» (B.N.F., n. acq. 4515, fol. 83).

11. L’île de «Mellestoire» est dans Odoric et il décrit longuement le jardin du «Vieillart des Montaignes» (ch. XXX, p. 473-475). Ce jardin était sans doute celui du palais-forteresse d’Alamut, siège des célèbres «Assassins». Mandeville, selon son habi¬ tude, va encore enjoliver ce paradis et donner le nom du vieillard, Gathalonalabez, défor¬ mation du mot arabe Qatil an-Nafs, le meurtrier. Où a-t-il eu connaissance de ce nom ? Marco Polo, qui parle aussi de ce jardin, nomme le vieillard Aloadin, c’est-à-dire Ada-

ed-Din Mohammed, chef des Ismaïliens de 1220 à 1255 (op. cit., ch. XL-XLII, p. 116-121). Voir sur cette question, D. Metzlitzki, The matter ofAraby in Medieval England, New-Haven, Londres, 1977, ch. 7, p. 220-239 et note 35 p. 298 pour l’ interprétation du nom Catonolabes.

12. Exode, 33, 3.

13. La forteresse d’ Alamut fut détruite par Hülagii lors de la campagne de 1256.

a. et terrible, add. Lo6.

b. la vallee, Lo3, Loi, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, P12 / le val enchaunté... ascuns, om. Lyo / le val enchaunté, ascuns l’appellent, om. Be3.

c. grant frinte, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3 ; grant froide, Ph ; grant ffemyte, Lo8 ; grantz critz, Lo6.

d. si que. . . feste, om. Lo6 / et de trompes, om. Ol.

e. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits.

f. et autres convetous, add. Be3.

g. sovent. . . qe y est, om. Be3.

h. especialment... del avoir, om. Lo6 / especialment... qui vont, om. Be3.

i. et le visage, om. P5, Be3.

j. regarde, Lo3, Lo6, Loi, 01, Lei, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12,

k. amerement, Lyo.

1. sourcillans, Lo9, P3, Be3 ; om. Lyo.

m. parfaitement regarder, Be3.

n. et delez ly est... Lyo.

o. hommes crestiens, Lei, Lo8, P3, P12 ; bons, om. Bel.

p. qar ils se confessent... sans peril, om. P7, C2.

q. et des manaces. . . terre, om. Be3.

r. et de tempestes et de tonnoirre, Lo6, Lei, Lon ; et de ces trompes de tonnerre, P7, C2, Lyo ; et trompent et font tonnerre sy grant que c’est orrible chose a veoir, P12.

s. Et toutdis se doute. . . volunté, om. Lo6.

t. a celle vallee... feusmes, om. Lo8, Lo9, P3, Bel, Be3.

u. oyseroyoms... de Dieu, om. Lo6 qui écrit : «entrer en celle valé ou noun.»

v. cordeliers, Lon, P7, C2, P5. w. dedeinz en la proteccioun. . . entrer, om. Ox.

x. sur Faffiaunce. . . eaux, om. Lyo ; et de eaux, om. P3.

y. en honor de la Trinité, add. Lo6.

z. confessez, om. Lo9.

a. nous les veismes puis retomer, Lon, P5.

b. pur nous... firent ils, om. Lo6 / Be3 rédige autrement le passage depuis : «et entrâmes » : «Et estions pour lors XIDI compaignons, mes nous n’y entrasmes que neuff et onques puis veismes noz V compaignons tout les II estoient grezois et les autres d’Espaigne. »

c. Mes s’il n’estoit ensi. . ., 01 / Mes. . . sembloit, om. Lyo, P12 / q’il nous sembloit,

d. qar. . . unques, om. Lo6.

e. pur ceo auxi... qar, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / toucher... ne me

voloye, om. Be3.

f. adonques. . . unques puis, om. Be3.

g. en plusours lieux et. . ., add. Lo9 ; en plusors figures. .. veoie, om. Ox, Ph, Loi.

h. et de toute leur puissance, add. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3.

i. et. . . desconfite, om. Be3.

j. enterrez, Lo9 / qar y semble... entiers, om. P5, Be3.

k. entiers, Lo7, Loi, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; om. Be3.

1. et qu’ils fuissent mis en une journée, om. : «ne q’il... morts», Be3.

m. q’ils veoient. . . coveitise, om. Lon / qu’ils avoient en lor cœur trop feble, P7, C2,

P3, Bel, Lyo, P5 / ou ils avoient... le paour, om. Be3.

n. Be3 a ici le développement du texte continental (voir annexe).

o. abatuz et tormentés, om. le reste, Be3.

p. Et si estoient plusors... nous aida Dieu, om. Lo6.

q. et sans encombrement, Ox, Lo7, Ph, Lo3, Loi, Dul, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; a Dieu gracies, om. Ox.

r. Après... isle ou, om. Ox.

s. ou de VII, Lo3 ; XXX piez, ascuns sount plus ascuns sount moins, Lo6 ; XXX ou XXXI, Lei ; XXXVIII, Lo9, P5 ; VIII, P7 ; XVIII, Be3.

t. crue, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12.

u. qar ils ount. . . maisouns, om. Lo6.

v. après la nief pur avoir les gens qe ils porrount manger, Lo6 / ils saudroient tantost après et se ils peuvent les mengeront, Be3.

w. XI, Lon, P7, C2, P5.

x. ascuns... de long, om. Lo8, Be3.

y. De ces... foiz, om. Be3.

z. Et ad homme veu... creuz, om. Lo6.

a. enfer, P7, C2 / En une autre isle y ad diverses austres, Ph.

b. males hommes, Lo3, Ol ; de males et mult cruelles femmes, Ph.

c. de belle nature, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3 (très belle), P5, P12.

d. grande et bien plantureuse et bien peuplée, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; et bien peuplée, om. Lon.

e. une autre isle y ad gens ou la custume. . ., Lo6.

f. Chadiberiz, Lo3, 01 ; Gadebires, Loi ; Gadiberis (ou Gadibers), Lei, Lo9, 02, Lon, C2, P3, P5, P12 ; Gaudeberiz, Lyo ; Galzers, P7 ; Cabridis, Be3.

g. faulx, P7, C2.

h. l’autre nuyt... despucellé, om. Lo7 / l’autre nuyt... autre cause, om. Lo6 / que ly autre... cause, om. Be3.

i. il soy plaindrait a la justice en disant q’il... devoir et est corrigé, om. le reste,

j. qe elles ne sont tant hardiz, om. 01.

k. et font tater le gué pour le doubte, om. le reste, Be3.

1. et grant revel, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / grant. .. joye, om. Be3.

m. ardant, Ox / les enfantz après les mortz, Lo6./ et celles qe amoyent. . . se ardent, om. Ph.

n. murrent, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / a lor maritz... ovesqes elles, om. Be3.

o. et qe... moert, om. Loi, Lo6, Bel.

p. labour, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12, Be3.

q. om. Lo2, rétabli d’après Ny et autres manuscrits / les riveres. . . sanz dolour, om. Lyo / habundaunce de mel et de vin, Ph ; habundaunce de biens, om. Be3.

r. maniérés, Lon, Lyo ; doctrine, Be3.

s. et q’il... enfantz, om. Be3.

t. et font droit. . . q’il avera fait, om. Lo6 / sont ils moult droituriers, om. Be3.

u. un moertre, om. C2, P12 ; fait un moertre par aventure, Be3 ; fait ascune chose qui est encountre la coronne, Lo6.

v. lacune de Lo9 (fol. 149v°) jusqu’à la description de la girafe.

w. ne qe homme... rienz, om. 02, Lyo, P12, Be3 / a ly... ly serve, om. Lo6 / ly serve, om. Lei.

x. Nul porroit eschapper, om. : «Ils n’espament... le fait», Lo6 / qui ait meffait ne pour argent, ne pour autre chose, om le reste, Be3.

y. et si norissent. . . seulement, om. Lo6.

z. Et si mangen t char de toutes maneres, Ph./ Et si mangent... lait, om. Ox, Loi / En outre celle isle... de lait, om. Be3.

a. a femmes et nul autres pur cause que chescun vœt multiplier soun lignage, om. : «et. . . parentz », Lo6.

b. la femme... del hostiel, om. Loi.

c. si que chescun... une autre, om. Lo6.

d. engendré... enfant, om. 02.

e. a cely qui primer... autry, om. Bel.

f. Et si homme... des lors, om. Lo6 / auxi fait l’en par dessa, Be3.

g. et par toute Ynde, om. P3 ; par le pays d’ Ynde, Be3.

h. c’est une manere. . . en l’eawe, om. Lo6.

i. en agone, om. Lo8 ; gisent en agone, om. Lo6 ; en agonie, 02, Lon, Lyo, P 12.

j. la meilleure, P5.

k. Ceste serpent mangent touz les gens que il porront prendre, om. : occist les gentz. . . de lange, Lo6.

1. n’ont point de langue. En ce pays et en plusours, Be3. Là se termine ce manus¬ crit, fol. 137v°.

m. et ensy... aunz, om. Lo6, Lo8, P3, Bel.

n. si en aportent, Lon, P5 ; en portent, P7, C2.

o. sanz les cendres, Lo3, Loi ; om. P12.

p. se garderaient, om. Lyo / et demoroient, om. Lei / et... touz vifs, om. PI 2.

q. menues, 01, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo ; mesmes, P12 / Et cele arbre. . . genoevre, om. Lo6.

r. de boynis, Ph ; de bonus, Lo7, Du 1, 02 ; de benuz, Lo3, 01 ; de bonnes, Lei ; de benys, Lo8 ; de venus, Lon, Bel, Lyo, P5, P12 ; de menus P7, C2, P3 (après correction) ; auxi boys qe ne poent. . ., Lo6.

s. en arbre, Lo2, corigé d’après Ny et autres manuscrits ; Arabie, Loi, Bel ; arable, 02, Lei, P3, Lyo ; en Ynde, Lo6 ; om. P12.

t. gourfaulx, Ox, P7, C2 ; tirfauz, Lo8 ; griffons, P12.

u. XXX, Ol ; dix, P7 / «bien de XX», reprise de Lo9.

v. corne, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

w. une montaigne ou une maison, P5 ; maison moyenne, P 12.

x. une chevre, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P12 ; un cheviel, C2 ; un cheval, P7.

y. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits / goule ouverte, Lyo, P 12.

z. qar une foiz... d’autre, om. Lon, P7, C2, P5.

a. et se poet homme, Lo7. VI, Lo3, Ol, Lei.

b. VI, Lo3, 01, Lei

c. roses, Lei ; om. Lo6.

d. tachetez, P7, PI 2.

e. HI, P12 ; toyses de long, Lei, Lo8, P7.

f. des... colours, om. Lon / plusors maniérés, P7, C2, P5.

g. en guise... facouns, om. P3, Bel ; et sount... facouns, om. Lyo ; faons, Ol, Lon, C2 ; faucons, Ox, Ph.

h. savages... appelloms porcz, om. Loi.

i. touz blancz, om. Lyo / grantz et puissantz, om. Lo6.

j. ecorantz, Lo6 ; louheranz, 01, Lei, Lo8, 02 ; bouheranz, Lo9, Lon, C2 ; louhe-rons, P3, Lyo ; loups heres, Bel ; boulicions, P7 ; bouhereaux, PI 2.

k. douthes, Lei ; stouches, Lo8 ; doutes, 02, P3, Lyo ; douces, Lo9 ; doubtes, Lon, P7, C2, P5, P12 ; doultes, Bel / et autres... odenthos, om. Lo6.

1. ffll, P7, P3, Bel.

m. qui sount, Lo8.

n. corne chiens. . . come, om. P5 / et chauve soriz. . . corbeaux, om. Lo6 / come cerfs et corbeaux, Ox, Ph, Lo3, Loi.

o. cowes, Lo7 / rouges, om. P3.

1. Pour la description de la Vallée périlleuse, Mandeville suit Odoric, ch. XXXII (op . cit., p. 489-492). Puis il décrit un certain nombre d’îles en utilisant le Speculum historiale I, 88-93, avec quelques compléments tirés du Trésor de B. Latini (I, 123 et 185) et du Roman d’Alexandre.

2. Beaucoup de voyageurs parlent de traversées de régions effrayantes en Asie

centrale. Marco Polo décrit le «grant annuy » occasionné par celle du désert de Lop, avec appel des «esperitz» qui égarent les voyageurs et sons de tambours (op. cit., ch. LVI, p. 140-143). On ne connaît pas avec précision l’ itinéraire de retour d’Odoric, mais il a dû revenir par les déserts d’Asie centrale. Mandeville ne se contente pas de l’utiliser comme source, mais il se met en scène comme un des compagnons des frères Mineurs. C’est un des chapitres qui a le plus contribué au discrédit de son œuvre, quand on décou-vrit la supercherie.

3. La version continentale comporte un long passage où sont à nouveau décrits les

risques encourus par les voyageurs et les terribles tempêtes qui les assaillent. Ils perdent connaissance et voient alors des «merveilles » dont les frères Mineurs leur défendent de

parler, ce sont «les secrez de Nostre Seigneur ». Mandeville a gardé de cette épreuve une

tache noire «au col... et perra tant comme la charoigne durera» (éd. M. Letts, op. cit.,

p. 392-393). Il semble que ce passage soit ajouté par quelque scribe. Le songe mystique détonne par rapport au style du Livre. Le texte de Be3 est donné en annexe.

4. Les géants viennent du Speculum historiale, I, 93.

5. Ces femmes cruelles sont aussi dans le Speculum historiale, I, 93, mais Mandeville a commis un contresens : les pupilles doubles «pupillas geminas » sont deve¬ nues pierres précieuses «gemmas».

6. Cette coutume est décrite par le Speculum historiale, I, 88. Mais le nom de Cadebiriz semble une invention de Mandeville.

7. Récit donné dans le Speculum historiale, I, 89, mais la présentation de la justice qui règne dans l’île semble un passage propre à Mandeville pour donner de façon détournée une leçon à ses contemporains, comme il l’a fait avec l’audience du sultan et

le rappel de la foi parfaite des chrétiens de Géorgie.

8. Mandeville situe dans cette île les mœurs que le Speculum historiale attribue aux Bretons dans l’Antiquité (op. cit., I, 91).

9. Pour les crocodiles, Mandeville utilise le Trésor, I, 123, pour le coton et les

arbres, Jacques de Vitry (op. cit., p. 1100) et pour la girafe, «orafle», Boldensele (op. cit., c. HI, p. 223). Il revient ensuite au Trésor (1, 185), pour le caméléon.

10. Le bestiaire fantastique est tiré du Roman d’Alexandre (op. cit., p. 166, 222-223 et 233-235).

a. loy et creaunce, Lon, P7, C2, P5.

b. scevent ne soient, Lo9, Lon, P7, C2, P5.

c. de leur nature, Lon, P3, Lyo, P5, P12 ; om. P7, C2 / de descrescioun de mal et bien, Lo6.

d. ne paressous, om. Lei, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; ne corouceous, om. Lei, Lo8, PI 2 ; ne gloutons conveteux ou luxurious, P7, C2.

e. Bramey, 01 ; Bragmen, Loi / Et appelle... Terre de Foy, placé par Lo6 après «isle bone et plentivouse ».

f. Chebus, P7 ; Tibe, Lyo ; Thobe, P12.

g. plus raisonnables, add. Lon, P7, C2, P5.

h. occis, om. P7, C2.

i. loials, om. Ph / et jeûnent... bons condiciouns, om. Lo6.

j. de gelée, Lon, P7, C2, Lyo, P5 / ne de foudre ne de grele, om. Lo6.

k. ne de famine, om. Lo8.

1. si come. . . pecchez, om. Lo6.

m. et sont tous droiturers, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5.

n. si ordeignement. . . vivent, om. Ph, Loi / et si sobrement, om. Lo8.

o. et ly aourent. . . veillesse, om. Lo6.

p. destruire, Lo9 ; deffier, Lo3, Ol, Lei, Lo8, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5,

q. nul n’est conveitous. Et touz les biens de nostre païs est li mengiers pur noz corps sustenir ce sunt toutes nos richesses, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / est noz richesses, om. Lo9.

r. noz charoignes... plere, om. P7, C2.

s. pur plere. . . se peneroit, om. Lo6 / quant homme. . . que Dieu, om. Lyo / quant ses parents a enbelir, Lo8.

t. beauté demender que eulz donner a dieu, Lyo / lor ad doné a multiplier la terre,

u. pees, om. Lei.

v. tu nous veuls (après correction), P3.

w. malfaitors, P7, C2.

x. pur noblesse garder et. . ., om. P3 / mes. . . obeissantz, om. Lei.

y. qar n’i a entre nous justice point de ley si que nous vous voielletz toller forsque. . . Lo9, 02 ; qar justice entre nous n’a point de loy si que vous nous volez tollir par force. . ., Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

z. notre païs, Lei ; bon pays, P3, P12 / que toutdis ad duré, om. Lo6.

a. en soun quor, add. Lo6.

b. bon païs, Lei, Lo9, Lon, P3, Lyo, P12.

c. Oniderdes, Lo8 ; Madrade, P7, C2 ; Mordrade, P3, Bel ; Doxidrade, P12 / Oxidrate... appelle, om. Lo6.

d. lynosople, Lo8 ; Sinosophe, Lo9, 02, P3, Lyo, P5 ; Sinosophe, P7, C2, Bel ; Sinople, P12.

e. et tiegnent. . . toutz nudz, om. Lo6 / custumes de ceulx que j’ay dit par devant et si tiennent, omet : «des. bons... nudz», C2 / que ly devantditz... nudz, om. P7.

f. guerrieroit, Lo8, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12.

g. et il leur donroit volentiers, add. Lo3, Ol, Lei, Lo8, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

h. tu, P7, C2, P12.

i. courtement, Lo3, Lo8, 02, P3, Lyo, P12 ; bientost, Bel / ou tu le lesseras, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

j. est, om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits / Lei met les verbes à la deuxième personne du pluriel : «serez convertiz en terre » . . . / Et ensy. . . creez, om. Lo6.

k. orthographié «nient »dans Lo2 et Ny, corrigé d’après autres manuscrits.

1. et ne cuidez pas pour ceo s’il estoit payen que Dieu ne l’amast, qar il le tenoit bien pour son loial. . Lon, P7, C2 ; fust paiens ne cuidez mes il le tenoit, P3, Lyo / nequi¬ dent. . . sergeant, om. Lei.

m. diverses creaunces, 02 ; diverses gentz, Lo9 ; diversitez, Lon, P7, C2, P3, Bel,

n. nequident il le tenoit. . . le fesoit, om. Lo6 / Et auxi. . . fesoit, om. Lei.

o. leges, lacune de Lo8 (fol. 52v°) jusqu’au Paradis terrestre, trois folios manquants d’après l’ancienne foliotation (65v°-68).

p. non observant, add. Lei.

q. et illas oportet me adducere, add. Lo9.

r. pur. . . lois, om. Lo6 / avoir en desplaisance, P12 / ne nully juger, add. Lei, Lo9,

s. quant je dye, Lei, Lo9, 02, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

t. por les aimes trespassantz (ou trespassez), jeo dye, add. Lei, Lo9, 02 ; por les aimes je dis, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12.

u. en covenant, Lo9, 02 ; au commencement pour les crestiens, P7, C2 ; en communal, Lyo.

v. il ad entre... isles, om. P 12.

w. H™1, Lon, P7.

x. ysles... ysle, om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

y. ne cortivent. . . qar ils, om. Lo6.

z. resonables corne autres, add. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5 / autres gens, mes moult crueux, P 12.

a. Ils ne sont. . . bestieux, om. Lo6.

b. veluz, P7, C2 / la face et les mayns dedens, Lo6.

c. par dessus, Ox, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, P5, P12.

d. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

e. HI lieues, Lo9 ; Il lieues de long et demi de large, 02 / rivere. . . large, om. Lo6.

f. Bevemer, Loi ; Revemar, Lo9, 02, Lon, C2, Bel, Lyo, P5, P12 ; Venemar, P7, P3.

g. qe nul homme poet aler, Lei.

h. en alant par les desertz de Ynde sont l’arbres. . Lo6.

i. ces arbres... fruit de, om. P3 ; et mangent... arbres, om. P7 ; de ces arbres, om. Lon, Lyo.

j. CCCC ou, om. Lo6.

k. et des gens denqors, P7, C2.

1. devourent les gentz, Ph / Nous feusmes... atteindre, om. Lo6.

m. en ceo pays. . . sanz nombre, om. Lo9, 02 / qui occient. . . unicorns, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, P5, P12 / qui y sont... des unicoms, om. Lyo.

n. et moultz... hidouses, om. Lo6 / que j’ay devant... hidouses, om. P5.

o. et moult... habundaunce, om. Lo6.

p. talent, add. Lei, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, P12 ; volenté, add. Lon, P7, C2, P5.

q. en sa compaignie... christiens, om. Loi / si que cils... meintenant, om. Lo6.

r. Sy vient... Egipte, om. Ox / ovesqez... Egipte, om. P7.

s. ly prestre, Ox / qe. . . devant ly, om. Lon.

t. mestiers, Ox, Lo7, Ph ; ministres, Lo3.

u. Mes ils ne client... decccea, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

1. Chapitre composite. La vie des Brahmanes est décrite d’après le Speculum histo¬ riale, IV, 66-71 et le Speculum naturale, XXXI, 129. Pour les îles «Oxidrate et Gynesophe», Mandeville fait appel à Jacques de Vitry (Hist, hiemsol. p. 1108) et au Roman d’Alexandre. Après un passage original sur le salut offert aux païens, appuyé sur l’exemple de Job, il retourne au Speculum historiale 1, 93 et IV, 55-56 pour les îles et les déserts d’Inde avec les arbres du soleil et de la lune. Il le complète par le Roman d’Alexandre. Quant à la fin du chapitre sur l’origine du nom du Prêtre Jean, la source n’a pu en être découverte.

2. Le nom de cette rivière est pris dans le Roman d’Alexandre, p. 187. C’est la Tiberoboam du Pseudo-Callisthènes.

3. La vie exemplaire des brahmanes était donnée en modèle à l’Occident depuis l’apparition des textes sur Alexandre. Pour les tribulations auxquelles ils échappent, Mandeville a recours à ce que le Speculum naturale dit des Sères (XXXI, 129).

4. L’échange de lettres entre les brahmanes et Alexandre est pris dans le Speculum historiale, IV, 67-71.

5. Mandeville fait ici la même errem que Jacques de Vitry qui transforme deux peuples, les Oxidrates et les Gymnosophistes, en îles (Hist, hieros, p. 1 108). La corres¬ pondance avec Alexandre est prise dans le Roman d’Alexandre, p. 182-184.

6. Osée, 8, 12 et psaume 82 (81), 8. Mandeville développe ici un sujet qui lui tient à cœur, le salut du monde entier (voir l’Introduction). D fait preuve ici d’une bonne connaissance de l’ Ecriture.

7. Jean, 10, 16.

8. Actes des Apôtres, 10, 9-16.

9. Le psaume 129 (128), De profundis, est la prière traditionnelle de l’Eglise catho¬ lique pour les défunts.

10. On ne sait où Mandeville a trouvé ce récit.

11. Ces petites gens vivant de l’ odeur des pommes sont représentés au centre de l’Asie dans Y Atlas catalan. Ils sont décrits dans le Speculum historiale, I, 93.

12. Les anthropophages sont dans le Speculum historiale, I, 93, mais la rivière Buemar est en IV, 55 dans ce même ouvrage.

13. Ces célèbres arbres sont dans le Speculum historiale, TV, 56 et dans le Roman d’Alexandre, p. 202-204.

14. Ces prêtres d’une longévité fabuleuse sont dans le Roman d’Alexandre, p. 204-

15. Le bestiaire vient aussi du Roman d’Alexandre, p. 204-205.

a. Tabrobane, Lo6 ; Thaprobane, Lon, C2 ; Chaprobane, P7 ; Taphane, Lo9, Bel ; Tarbane, Loi.

b. qe est. . . riche, om. Lo6 / moult noble. . . si est, om. Lon, P7, C2, P5.

c. Et toutdis... eleccioun, om. Lo6.

d. mi foiz, Lo6 / messone les herbes, P5.

e. un mer, Lyo, P5.

f. xvm, P7, C2 ; xnn, P5.

g. VHI, Lon, C2, P5 ; plusours, P7 / en VII jours... del eawe, om. 02.

h. Et veoit homme... lieux, om. P7 / qe sount si riches... parfonde, om. Lo6.

i. Trille, Lo9 ; Origille, C2.

j. Delez celle isle... Occeane, déplacé par Lo6 après Thistoire des fourmis cher¬ chant l’or.

k. Canopes, Loi ; Canapas, Ol ; Canappes, Lon, C2, P3, Lyo ; Tanappes, Bel.

1. En celles isles... quarteroun, om. Lo6.

m. curiousement, om. Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5 / et affinennt. . . noun pur, om. Lo6.

n. si ne poient. . . engyn, om. Lo6.

o. reponnent, P3, Lyo, P12 ; mucent, Lon, C2, P5 ; mettent, P7.

p. chevaux, P7 ; camiaux, P12.

q. des vesseaux, 01 ; Il petitz vesseaux, P7, C2.

r. huches, Lei, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; bûches, Lo9.

s. coupe, Lo9 ; champ, Lei, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12 / rien voide qu’ils ne

emplissent, Bel.

t. q’ils ne voillent emplir de cel or, Lo6.

u. Si emplissnt tant que les jumentz en soient assez chragez, ils mettent hors. . 02 ; Si emplissent ces vessiaux tant que les jumentz en sont assez chargées. Et lors ceulx qui tiennent les poilains les mettent tantost hors, Lon, P5 ; ces vesseaux tant qu’il sont plains et que les juments. . ., P7, C2 ; Si emplissent. . . or et tantost sont les jumentz chargées et ils mettent hors, Bel.

v. ou homme... tesmoignent, om. Lo6.

w. ceste isle, Lon, P7, Lyo, P5, P12 ; ceste terre, P3 / de ceo cousté, om. C2.

x. qu’est vers orient... notre orient, om. Ph / al comencement... orient, om. Loi.

y. en orient, 01, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, P12 ; vers orient, Lyo / lieve a nous... ly solail, om Lo3.

z. lacune de Ny jusqu’à fin du chapitre sur le Paradis terrestre (fol. 1 13).

a. qui gasta la terre par universe mounde et la fist molle et tendre, et la terre dure. . . , Ph / et les montaignes demourerent roches, P7, C2 / qe gaires... montaignes, om. Lo6.

b. primerement, Lo7.

c. mie esté ce poise moy que je n’estoie dignes, 01, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

d. par lequel la lune, om. P7.

e. poait attendre, Lo7 ; ne poait attendre, Lo9, P7, Lyo, P5.

f. tout entour, om. Lon ; et dessure, om. Ox, Loi.

g. covertz, om. P5 / pierre, om. Loi.

h. ly murs d’une costé de mydi. . ., Ph / et n’y piert. . . bise, om. Lo6.

i. ou Ganges... tout un, om. Lo6.

j. en Einland, Lo9, 02 ; Eniland, Lon, P3, P5 ; Evillant, P7, C2.

k. fluvie, 02.

1. ou Gyon, om. Lo6, C2.

m. par Ethiope et puis. . ., om. Lyo.

n. si est Carus, P7.

o. Assie, Lo9 ; Asye, Lon.

p. et par Persie, C2.

q. par Assirie. . . court, om. Loi.

î r. (Arménie) la grande. . . Armenie, om. Lei / par Mede, om. C2 / et par Persie, om.

P12 qui intervertit, dans ce passage et le suivant, les deux noms de Tigre et d’Euphrate. | s. de celle fontaigne de Paradis, om. Lon, P7, C2, P3, Bel, P5 / de Paradis...

| fontaigne, om. Loi, Lyo, P12.

| t. et est assemblée, 01.

u. Inde, Lo9, 02.

v. Gangeras, Lei ; Gangaras, 02, P12 ; Gangayas, Lon, P3, Bel, Lyo, P5 ; Gangias, P7, C2.

w. en ascun... clere, om. Lo9, Lyo.

x. qar. . . trouble, om. P7.

y. et Gion... trouble, om. Ph, Loi.

z. et aussi Nil... trouble, om. 01, Lei, P7, C2, P3, Bel, Lyo.

i a. trop, C2.

S b. fort, Lyo.

; c. Et aussi homme. . . courante, om. P7, C2.

d. L’ autres HH riveres ount a noun Eufrate, Ph.

e. sor cel rivere... autres biens, om. Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / et bleds... biens, om. P7, C2, P5 / Lo6 omet tout le passage depuis : «Et dit homme par delà » jusqu’à : «autres biens. »

f. et pur les montaignes, om. P7.

g. et pur les lieux tenebrous, Lo3, Ol, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P12 ; lieux perillous, Bel.

h. de si haut et si vient, om. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

i. Lo2 ; les autres manuscrits ont «nager» / court si roidement... brait l’eawe, om.

j. reprise de Lo8.

k. en la nief... al autre, om. Lo9, 02, P3, Bel, Lyo ; en la nief... porroit, om. Lon, P7, C2 add. : «crier» ou «parler» / oyer l’autre et criast, om. le reste, PI 2.

1. vager, Lo2, les autres manuscrits ont «nager» / mes unques... undes, om. Lo8.

m. unques ne... autres qui, om. Lei / et plusors autres qui estaient demergez, add.

n. par tempestes de tonnoires et de perigles, add. Lo6.

o. et autres muetz, add. C2 / et plusors autres. . . noise del eawe, om. P12.

p. reprise de Ny.

q. je seray toyse atant, Ph ; moi tendray, Lei ; om. Lo8.

1. Taprobane est décrite d’après le Speculum historiale, I, 82, les îles d’Orille et Argite, le sont d’après le Trésor de B. Latini, 1, 122, de même que les déserts obscurs de l’Extrême-Orient. Pour le Paradis terrestre, Mandeville a recours à Petrus Comestor Historia scolastica, op. cit., Genesis, XIV et à Y Iter Alexandri ad paradisum, éd. J. Zacher, Ratisbonne, 1859, version française dans la Continuation de Guillaume de Tyr, R.H.C., Hist. Occid. H, p. 586-589.

2. Mandeville a déjà décrit Ceylan sous le nom de Silha, au ch. 21 d’après Odoric, il en reprend une autre description, sous le nom ancien de Taprobane, d’après le Speculum historiale, I, 79. La durée plus courte du voyage est dans Pline Hist, nat., VI, 79 : «quondam credita XX dierum navigatione a Prasiana gente distare, mox quia papy¬ racei navibus armamentisque Nili peteretur, ad nostrarum navium cursus VII dierum intervallum intervallo taxata », recopié dans le Speculum historiale, 1, 79. Cf. G. Warner, The Buke..., op. cit., note p. 219 (p. 148 1. 15).

3. Ces îles et les astres que l’on peut y apercevoir sont dans le Trésor, I, 122.

4. La légende des fourmis gardant l’or remonte aussi à Pline (Hist. nat. XI, 31), qui la situe en Ethiopie. Mais Mandeville semble avoir utilisé les Otia imperialia (op. cit., m, 73, p. 984) qui parlent de chameaux («camailles» dans Mandeville), alors que le Speculum naturale XX, 134, qui reprend Pline, parle seulement de chevaux.

5. Ces régions ténébreuses viennent de B. Latini (Trésor, I, 122) qui parle dans le même chapitre de la relativité de la notion d’Orient. Quant à l’explication selon laquelle le relief terrestre avait été modelé par le déluge, elle était courante.

6. La description du Paradis terrestre et de ses quatre fleuves se trouve dans plusieurs ouvrages ; le texte le plus proche de celui de Mandeville est celui de Petrus Comestor (Genesis, XIV, op. cit., col. 1068).

7. Ce mur couvert de mousse est dans Y Iter Alexandri ad Paradisum de même que le récit de l’impossible navigation (op. cit., p. 19-22). Voir la comparaison des deux textes dans C. Deluz, Le Livre... (op. cit., p. 181).

a. pur droit revenir, Lo2, Ny, Ph, Lo3, Loi, Dul, 01, corrigé d’après Lo7 ; pour la terre environner qui aroit grace de Dieu a tenir droite voie, il porroit droit revenir. . Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

b. Mes pur ceo q’il covindroit trop grant temps a mettre et q’il a meint grant peril a passer tant par isles, tant par mer, poy de gens..., add. Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; tant pur. les isles... forsnoier, om. Bel.

c. qui porroit. . . dit, om. Lyo.

d. la seigneurie, Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P12 / qe sont dessouz. . . terre Prestre Johan, om. Lo6.

e. LX, Lo3, 01, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P3, Bel, Bel, Lyo, P12.

f. Et si... Cathay, om. Loi.

g. que Cathay ne soit. En ceo pays y a assez de bons citez et de bonnes ysles et de bonnes villes et assez de gens, om. le reste, Lo6.

h. chasteniers, Lei, Lo8, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel ; et de toutes maneres... chasteignes, om. Lo6.

i. dont il ne ad mointes, Ph / et obéit. . . mointes, om. Lo6 / qui toutes obéissent a lui, add. P7.

j. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits.

k. Biloth, Ox ; Riboth, Lo3, Ol, Lei, Lo8, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; Roboch, 02.

1. des biens, Lo2, Ny, Ox, Lo7, Ph, Lo3, Lo6, Dul, 01 ; corrigé d’après Loi, Lei, Lo9, 02, Lon, P7, P3, Bel, Lyo, P5, P12 ; om. C2 / des vins... biens, om. Lo6.

m. Labassi, Lo7.

n. Et toutes maneres de gens qui sount chappellains de lor eglise, Lo6.

o. religious... Seinte Eglise, om. Lyo / si que al pape, Lo6.

p. s’il est... hommes, om. Lo6.

q. Et ly filz, om. Lo6, Lo9, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12 / chantent et dient mult oreisons, Ph / et puis il baille. . . oreisouns, om. Lo8.

r. et puis... oreisouns, om. P7, C2.

s. volant de toutes maneres qui vorront, om. le reste, Lo6.

t. Et ly prestres. .. char, om. P5 / char et ils les prennent, add. P7, C2.

u. le prestre, Lon, P7, C2, Bel, Lyo, P5, P12.

v. par deccea chauntent... cils prestres, om. Bel.

w. quant ly oyseals... honorez, om. 01.

x. reviegne a ses parties, Lo9, Lon, P7, C2, P5.

y. cea V, om. Lo6, Lon, P7, C2 ; cea X, om. 02, P3, Bel / tiegnent lor compte...

XX et, om. Lyo.

z. folement, P5.

a. de la char de la teste soun pere, om. : «en. . . entremes », Lo6.

b. l’os de la teste, Lo8.

c. gardera par grant reverence et si y bevera toute sa vie pour l’onneur et reverence

de son pere, Lon, P7, C2, P5 ; gardera, om. Lo7 / del seint homme. . . remenbrance, om. Bel.

d. X, om. Lon, P5, P12 ; maintes, P7, C2.

e. ne roy, add. Ox, Lon, P7, C2, P5.

f. mes il y a... est il riche, om. Lo6 ; et trop... riche, om. Lei / il y a dessouz luy moult de gens, Lon, P7, C2, P5.

g. chevaux... Et si..., om. Lyo / des bledz et de boys, Lo9.

h. et quant il va chasser, om. : «et a coucher», Lon, P7, C2, P5.

i. chescune foiz X pucelles un mes ensemble et en chantent. . ., Lon, P7, C2, P5 ; a chescune foiz. . . trenchent sa viaunde, om. Lyo.

j. ils ont. . . ne porroient, Lyo, P12.

k. as hommes gentils de païs, Lo9 ; as seignors, 02 ; as hommes, om. P7.

1. et de les. . . poet, om. Lei ; de les lesser venir, P7, C2.

m. d’avoir grantz ungles. . . el pays qui, om. P12 / Il y ad plusors el pays, om. C2.

n. et c’est... noblesse, om. C2.

o. et pur ceo. . . le piez, om. Loi, Lo9, Lyo ; déplacé après «deveroient croistre » par P3.

p. tant que, Lo9, 02, Lon, P7, C2, P3, Bel, Lyo, P5, P12.

q. apportent en hault, Lo8 ; d’un autre, Lon, P7, C2, P5.

r. Et touz. . . ensy, om. P12.

s. devanciers, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P12 ; om. P5.

t. sanz faire nul bien fait d’armes, Ph ; sanz faire nul bien, Ox, Lo7, Lo9, 02.

u. et ensy fesoient. . . encresse, om. Lo6 qui écrit : «et ensy vit a soun ayse. »

v. om. Lo2, Ny, rétabli d’après autres manuscrits / V lieues, Lon, P7, C2, P5.

w. petite montaignette. . . ceo prael, om. Loi / y a une. . . y a un, om. C2.

x. mouster et est toumelés tout entour a enseignes et pommiaux d’or. Et en ceo. . ., Lon, P7, C2 ; pommiaux d’or et l’autre d’argent, add. P5.

y. et lui refroidier, add. Lon, P7, C2, P5.

z. devers les parties par dedea parmi la terre. . Lon, P7, C2, P5.

b. ceulx du pays, P5.

c. ils aient... entendement, om. P7, C2 / q’ils n’aient... ne croient, om. Lei / et ascuns bons... creaunce, om. Lo6.

d. que l’en appelle heritage c’est a dire dieu de nature, Lon, C2, P5 ; qe fist. . . appel¬ lent, om. P7.

e. leurs prophetes (ou prophecies) qui dient, Lon, P7, C2, P5.

f. me, Lo2, Ny ; tous les autres manuscrits ont : «eum».

g. de nostre foy, add. 02.

h. qar ils n’ount... ils parler, om. Lon, P7, C2, P5 / selon le prophète... ils parler, om. Lo6.

i. des X prophetes, 02, P3, Lyo, P12 ; et des XII, Lo9 ; de Genesis et autres prophe¬ cies, Lon, P7, C2, P5 ; de Genesis et des prophetes, Bel ; om. Lo6. / et des livres, om. C2.

j. ydoles, Lo6.

k. Mes ils ne scievent... adoroms, om. Loi.

1. loials, Lo3.

m. qar aussy come la lettre. . . faites, om. P12 / Et des simulacres. . . sont faites, om. Lo6 / qar pensée de homme et de femme est souvent corrompue par pluiseurs choses mondaines pour quoy ils oublieroient souvent Dieu et sa Mère et les sains a deprier se les figures faites en nom Dieu ne les en faisaient souvenir, add. P7, C2, P5.

n. Dieu, om. Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, P12 ; dieu de nature, Lo6.

o. voir car il y a ung angel voire deux, ly ung est bon..., Lon, P5 ; voir car il y a deux angeles..., P7.

p. si que... dient, om. Lo8 / distinguent, 02.

q. Chato et Chalo, Ph ; Caro, Lon, P7, C2, P5 ; Chaco, Loi, 01 ; Catho, Lo3, Lon, P7, P3, P5, P12.

r. et Calo est... ly malveis, om. Ol.

s. et tenir témoins en leurs terres, P5 / en lor folie, Lo9.

t. autre rédaction de Lo6 : «En celles parties ou j’ay esté et veu il y a desqueux jeo ne face mensioun qar il est trop long a trestout deviser. »

u. Et pur ceo... present, om. P7, C2, P5.

v. les lointains pays, Lon, P7, C2, P5.

w. plaisir, C2 ; plaisance, Bel.

x. et si les oit on volentiers, add. Lon, P7, C2, P5 / Et l’em dit. . . plaisent, om. Lo6.

y. la grant mer, add. Lo6.

z. a la fin que. . . dire, om. Lo6 ; Et pour ce que je vous ay dit et fait mencion des diversités d’aucuns païs vous doit souffire quant a present, add. Lon, P7, C2, P5.

a. de Maundeville, Lo3, P7 ; de Mandeville, Lon, C2, Bel ; Mandeville, P3.

b. de ville dessusdite, add. 01 ; chevalier, add. P12.

c. moun, Lo8.

d. le jour de seint Michele archangle, add. Lo6.

e. et moint passage, om. Lon, P7, C2, P5 ; et mointe pays, om. Lo6 / ay peu passer et..., Lyo.

f. et veu maint. . ., Lon, P7, C2, P5 / fuisse digne et ne feisse. . ., Lo9, 02, P3, Lyo,

g. ne autre bien dont l’en doit compte faire, add. Lon, P7, C2, P5.

h. gouttes et articles, Lon, P7, C2 ; gouttes artecles, Loi ; arreties, Lei ; arertilz, Bel ; artentilz, Lyo.

i. regardant, P12 ; les choses passées, P3, Lyo, P12.

j. copiés, P7, C2.

k. par les mémoires abrégés fais par moi sur ce et sur chescun païs, add. Lon, P7, C2, P5.

1. Mil CCCLVn, P7, C2, P5 ; Mil LVI, P12 / a XXXim an, om. Lo8 ; XXVII, P7 ; XXV, C2 ; XXXm, Lyo ; XXXV, P5 ; XXXII, P12 / l’an de grace. . . de noz pays, om. Lon.

m. et jeo prieray. . . pur moy, om. Lo6 / de noz pays. . . qe pur moy, om. Lo9.

n. et Ave Maria, add. PI 2.

o. parsonniers, Lon, P7, C2, P3, Lyo, P5, P12.

p. et toute grace, om. Lo6 ; viennent et descendent, P7, C2.

q. gloire et joye perpétuelle, Lo6 / de Ly, om. P3, Lyo / qui est trinz homs, Lyo.

r. et sanz fin, om. P12.

s. bon sans quantité, grant en tous lieux, present en toutes choses, om. : «conte¬ nant», P12 ; sanz quantité gracious, Lo9 ; en toutes choses competens, Lon, P7, C2, P5.

t. bons... enpeyrer, om. Lo6.

u. clarité, Lo8.

v. et par touz temps, om. Lei, Lo8, Lo9, 02, P3, Bel, Lyo, P12.

w. Explicit tractatus de Maundeville, Lo3, 01 / Explicit liber Johannis Mandeville Lo8 / Ici finist la descripcion solonc Jehan Mandevill chivaler cornent l’em poet aler a Jerusalem a mont Synay et des autres merveilles en la terre de Grant Chan et en la terre Prestre Johan et moutz des autres pahis et isles diverses, 02 / Explicit liber Domini Johannis Mandeville militis, Lon / Explicit le livre de Jehan de Mandeville chevalier fait par moy, G. Mayes, l’an de grace mil nnc. et deux, P7 / Explicit le livre Jehan de Mandeville chevalier, C2 / Explicit le livre de Mandeville, P 12.

1. Après une introduction originale, Mandeville retourne à Odoric pour parler du Tibet et des coutumes des habitants (ch. XXIX) ainsi que de l’homme aux grands ongles (ch. XXIX). L’épilogue est propre à Mandeville et reprend les thèses développées au cours de l’ouvrage.

2. En quittant la terre du Prêtre Jean, Odoric va à «Cossam», «une des greigneurs et des meilleurs provinces du monde» (ch. XXIX, p. 434). Ce nom peut renvoyer à la ville de Ken Chan, aujourd’hui Si gnan fu, ou à la province du Kan-sou. Odoric donne les dimensions du pays, parle de l’importance des villes et des châtaigners (p. 434-435).

3. Malgré les doutes émis, il semble bien qu’Odoric ait traversé le Tibet II en parle longuement au chapitre XXIX (p. 449-452). Mandeville suit fidèlement son récit.

4. Le titre de Dalaï Lama ne fut porté qu’à partir de 1543. Le nom à' Obassy donné par Odoric vient du persan bakshi, qui désigne les moines.

5. Cet hymne était chanté aux funérailles dans la liturgie catholique.

6. Odoric raconte cette rencontre au chapitre XXIX (p. 452-453), mais il la situe au «Mangy », c’est-à-dire en Chine. Mandeville a exagéré encore la richesse de ce person¬ nage. Les grands ongles et les petits pieds sont mentionnés par Odoric.

7. Psaumes 96 (95), 9 et 72 (71), 1 1.

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Il ne scet rien qui ne va hors

Voyages et connaissance du monde au moyen âge.

Il ne scet rien qui ne va hors

Le Livre de Jean de Mandeville

Une nouvelle édition et traduction du Livre de Mandeville vient de paraître:

jean de mandeville voyages

LE LIVRE DE JEAN DE MANDEVILLE

Citer ce billet Christine Gadrat-Ouerfelli (2023, 6 juin). Le Livre de Jean de Mandeville. Il ne scet rien qui ne va hors . Consulté le 23 avril 2024, à l’adresse https://doi.org/10.58079/v987

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Jean de Mandeville, Le Livre des Merveilles du Monde

Le Livre de Jean de Mandeville est le plus souvent connu sous le titre de Voyages , mais quelques-uns des plus anciens manuscrits parlent d’une Geste ou d’un Roman sur les merveilles du monde , titres qui conviennent mieux au contenu de l’œuvre.

On est en effet en présence d’une description de la terre, d’une « géographie », une des premières, puisqu’elle date de 1356, qui tente une synthèse entre le savoir hérité des auctoritates anciennes et les nouveaux savoirs dus aux voyageurs en Asie à partir du xiii e s. Géographie à la fois réelle et fabuleuse, n’oubliant ni l’histoire ni la légende, traitée selon une savante composition qui conduit le lecteur du « par-deçà » familier au « par-delà » découvert ou à découvrir. Car ce livre lance un pressant appel à « se mettre en mer » pour oser faire le tour d’un monde « rond » où l’on trouvera partout « terres, pays et îles ».

L’édition critique de la version insulaire présentée ici est faite à partir des 25 manuscrits connus à ce jour. L’examen des variantes semble montrer que c’est bien le texte en anglo-normand qui est premier, antérieur au texte continental. Il est un témoin intéressant de l’usage du « faux franceis d’Angleterre » à l’heure où celui-ci allait être supplanté par les premiers ouvrages en anglais. On a choisi de donner la transcription d’un manuscrit ayant appartenu à John Dee avec les notes marginales, qui sont en partie de sa main. On pourra apprécier ainsi une des lectures d’un texte dont les quelque 250 manuscrits conservés, dans les diverses langues parlées au xV e s. en Europe, disent tout l’intérêt qu’il a suscité.

Les Belles Lettres

  • La roue à livres

Voyage autour de la Terre

Voyage autour de la Terre

  • XXVIII + 301 pages
  • Index, Bibliographie
  • Livre broché
  • 13.5 x 21 cm
  • N° dans la collection : 20
  • Première publication : 01/01/1993
  • Dernier tirage : 2021
  • CLIL : 3436
  • EAN13 : 9782251339191
  • Code distributeur : 07610

Présentation

Dans son « Voyage », Jean de Mandeville nous entraîne à la découverte de l'ensemble du monde connu avant Christophe Colomb, de France à Jérusalem, puis en Perse, au Caucase et enfin en Inde : autant de royaumes merveilleux aux palais fastueux et aux paysages foisonnant de splendeurs.

Loin de tout européocentrisme, Mandeville présente, dans un style coloré et vif, un monde uni et ouvert, sans discriminations raciales ni religieuses. Pour cet humaniste chrétien, « rien n’est laid de ce qui est dans la Nature ».

Son « Voyage& » est très vite devenu le premier « best-seller » de la culture européenne : traduit dans toutes les langues dès 1350, il a connu 250 versions manuscrites et 120 éditions. S’il demeure un classique en Allemagne ou en Angleterre, il était introuvable en France depuis plus d’un siècle.

Chevalier aux origines incertaines (Français ou Anglais ?), Jean de Mandeville étudia à Paris, puis entreprit voyages et pèlerinages en Terre Sainte et dans l’ensemble du Bassin méditerranéen. A son retour, il s’installa dans un couvent de Liège, où il mourut en 1372, et consacra son existence à la rédaction de ses pérégrinations et à la compilation de récits de voyages antérieurs.

Biographies Contributeurs

Jean de mandeville.

Chevalier d'origine anglaise ; Médecin, explorateur et savant ; On lui attribue des "Voyages" et un "Lapidaire" en français

Table des matières

Introduction

Notes Principales variantes de la version continentale Plan de Jérusalem au XIV e s. Essai de reconstitution de la mappemonde de Mandeville Bibliographie Index

Informations détaillée

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  • Röhl, Susanne, Der "Livre de Mandeville" im 14. und 15. Jahrhundert , München, Fink, 2004.
  • Röhl, Susanne, « Le Livre de Mandeville à Paris autour de 1400 », Patrons, Authors and Workshops: Books and Book Production in Paris Around 1400 , éd. Godfried Croenen et Peter Ainsworth, Louvain, Paris et Dudley, Peeters (Synthema, 4), 2006, p. 279-295. Compte rendu du recueil: Amanda Luyster, dans The Medieval Review , 08.09.08, 2008. [www]
  • Rossebastiano Bart, Alda, « Il mondo animale nel Viaggio d'oltremare di Giovanni di Mandavilla: realtà, fantasia, leggenda », Atti del V Colloquio della International Beast Epic, Fable and Fabliau Society, Torino–St-Vincent, 5-9 settembre 1983 , éd. Alessandro Vitale-Brovarone et Gianni Mombello, Alessandria, Edizioni dell'Orso, 1987, p. 283-300.
  • Schepens, Luc, « Au sujet de deux manuscrits de Jean de Mandeville », Scriptorium , 16:2, 1962, p. 377-378. [Pers] DOI: 10.3406/scrip.1962.3151 Signale que le manuscrit de Firmin-Didot se trouve maintenant à la Bibliothèque nationale de France (Smith-Lesouëf, 65) et qu'il faut ajouter le ms. 9602 de Madrid aux témoins de la version liégeoise.
  • Schepens, L., « Quelques observations sur la tradition manuscrite du Voyage de Mandeville », Scriptorium , 18, 1964, p. 49-54.
  • Seymour, Michael C., « The English manuscripts of Mandeville's Travels », Transactions of the Edinburgh Bibliographical Society , 4, 1955-1971, p. 167-210.
  • Seymour, Michael C., « Secundum Johannem Maundvyle », English Studies in Africa , 4, 1960, p. 148-158.
  • Seymour, Michael C., « A medieval redactor at work », Notes and Queries , 206, 1961, p. 169-171.
  • Seymour, Michael C. et R. A. Waldron, « The Danish version of Mandeville's Travels », Notes and Queries , 208, 1963, p. 406-408.
  • Seymour, Michael C., « The Irish version of Mandeville's Travels : the insular version », Notes and Queries , 208, 1963, p. 364-366.
  • Seymour, Michael C., « The scribal tradition of Mandeville's Travels : the insular version », Scriptorium , 18, 1964, p. 34-48.
  • Seymour, Michael C., « Mandeville and Marco Polo: a stanzaic fragment », Journal of Australasian Universities, Modern Language and Literature Association , 21, 1965, p. 39-52.
  • Seymour, Michael C., « The English epitome of Maundeville's Travels », Anglia , 84, 1966, p. 27-58.
  • Seymour, Michael C., « Sir John Mandeville », Authors of the Middle Ages: English Writers of the Late Middle Ages , London, 1993, t. 1, p. 38-49 [liste des manuscrits] et p. 50-56 [éditions]. — Réimpr.: Aldershot et Brookfield, Variorum, 1994, 248 p.
  • Taylor, Jane H. M., « The knight and the parrot: writing the quest at the end of the Middle Ages », The Fortunes of King Arthur , éd. Norris J. Lacy, Cambridge, Brewer (Arthurian Studies, 64), 2005, p. 181-194. Comptes rendus du recueil: Craig R. Davis, dans The Medieval Review , 07.07.14, 2007. [www] — Sally L. Burch, dans French Studies , 62:1, 2008, p. 70. DOI: 10.1093/fs/knm244
  • Tzanaki, Rosemary, Mandeville's Medieval Audiences , Aldershot, Ashgate, 2003, 315 p. Comptes rendus: M. C. Seymour, dans Medium Aevum , 73:1, 2004, p. 131-132. [ASE, ASP] — Suzanne Conklin Akbari, dans Notes and Queries , 52:2, 2005, p. 239-240. [OJ]
  • Uhlig, Marion, « Le texte pour tout voyage: la construction de l'altérité dans le Livre de Jean de Mandeville », Philologia ancilla litteraturae. Mélanges de philologie et de littérature française du Moyen Âge offerts au Professeur Gilles Eckard par ses collègues et anciens élèves , éd. Alain Corbellari, Yan Greub et Marion Uhlig, Genève, Droz, 2013, p. 265-286.
  • Vogels, J., « Das Verhältnis der italienischen Version der Reisebeschreibung Mandeville's zur französichen », Festschrift dem Gymnasium Adolfinum zu Moers zu der am 10. und 11. August d. J. stattfindenden Jubelfeier seines dreihundertjährigen Bestehens gewidmet vom Lehrerkollegium des Gymnasiums zu Crefeld , éd. M. Wollseiffen, Bonn, Georgi, 1882, p. 37-45. [GB] [IA]
  • Vogels, J., « Die ungedruckten lateinischen Versionen Mandeville's », Programm des Gymnasiums zu Crefeld Schuljahr IX. Von Ostern 1885 bis Ostern 1886 , éd. M. Wollseiffen, Crefeld, Kramer und Baum, 1886, p. 3-23. [GB] [IA]
  • Vogels, J., « Handschriftliche Untersuchungen über die englische Version Mandeville's », Jahresbericht über das Realgymnasium zu Crefeld. Schuljahr 1890-91 , éd. E. Schauenburg, Crefeld, Kühler, 1891, p. 3-23. [GB] [IA]
  • Warnkoenig, et Baron de Reiffenberg, « Manuscrit de MM. Holvoet et Vermeire », Compte rendu des séances de la Commission royale d'histoire ou recueil de ses bulletins , 1, 1834-1837, p. 57-62. (ici p. 62) [www] [GB] [HT] [IA]
  • Zwanenburg, Wiecher, « L'ordre des mots en français médiéval », Études de syntaxe du moyen français , éd. Robert Martin, Paris, Klincksieck (Recherches linguistiques, 4), 1978, p. 151-171.

Les animaux fantastiques

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La colombe  

Le grand Khan chasse au gerfaut dans son parc à cerfs

Le centaure

Le griffon

Le peuple fabuleux et merveilleux des hybrides qui décorent les marges des manuscrits ou illustrent les récits des héros et des grands voyageurs, invite le lecteur à pénétrer dans d'autres mondes. Certains d'entre eux sont définis plus nettement, tel le phénix, oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres, est l'un des symboles de résurrection les plus répandus dans le monde. Le griffon, créature fantastique à tête, ailes et pattes avant d'aigle, corps de lion et, quelques fois, queue de serpent, associe le courage et la force du lion à la ruse et la vigilance de l'aigle. Le basilic, coq fantastique à queue de dragon ou serpent aux ailes de coq, serait né d'un œuf de coq parfaitement rond, déposé dans du fumier et couvé par un crapaud ou une grenouille.

  • 11 e -13 e siècles
  • 14 e -15 e siècles
  • Arts du livre

Des chrétiens verront dans cette même nature hybride un symbolisme négatif et le griffon incarnera également l’Antéchrist qui oppresse et persécute avec la férocité du lion, qui fond sur ces victimes avec la vélocité de l’aigle. Son pouvoir destructeur est encore amplifié par la croyance médiévale selon laquelle le griffon démembrerait les humains ! Le griffon est ici représenté de façon traditionnelle, enlevant un bélier d’une seule serre.

  • Livre manuscrit

Bibliothèque nationale de France

Livre des propriétés des choses

Le phénix, unique oiseau de son espèce, est un animal fabuleux, doté d’une longévité miraculeuse (cinq cents ans ou plus, d’après certains auteurs), qui a le pouvoir de renaître de ses cendres. Quand l’heure de sa fin approche, il se construit un nid d’herbes aromatiques, puis s’expose aux rayons du soleil et se laisse réduire en cendres. Trois jours plus tard, il renaît. Alors qu’il ne représentait, au début, que l’apparition et la disparition cycliques du soleil, le phénix est devenu rapidement un symbole de résurrection   ; il incarne l’âme ou l’immortalité dans les différentes iconographies. Tout le Moyen Âge a vu en lui le symbole de la résurrection du Christ. L’oiseau mythique évoque également le feu créateur et destructeur. Comme le soleil, le feu symbolise l’action fécondante. En consumant, il purifie et permet la régénérescence.

  • Barthélémy l'Anglais
  • Le Livre des propriétés des choses ( De proprietatibus rerum )
  • Enluminure et miniature

Alexandre le Grand emporté par les griffons

Des griffons ont contribué à la gloire d’Alexandre le Grand en l’élevant au ciel. Lors de son ascension vers le soleil, le héros aurait utilisé des griffons comme attelage à sa nacelle, tel Apollon qui se servait de griffons comme monture. Pour les Grecs, les griffons sont les gardiens des trésors d’Apollon au pays mythique des Hyperboréens. Ils symbolisent la force et la vigilance autant que l’obstacle pour arriver au trésor.

  • Alexandre le Grand

Secrets de l’histoire naturelle

Éthiopie est une région qui est située vers la partie de midy, où il y a moult grant multitude de bestes venimeuses comme serpens, basiliques, grans dragons et aspics, et si y a des licornes et de toutes autres bestes cruelles à si grant abondance qu’il semble que ce soient fourmis qui sortent d’une fourmilière, tant y en a.

  • Marguerite d'Orléans

Circé transforme les compagnons d'Ulysse en pourceaux

Les Lestrygons ont détruit l'escadre d'Ulysse qui reprend la mer avec un unique navire. Il aborde dans l'île d'Aiaié, le domaine de Circé. Des éclaireurs partent reconnaître les lieux. Après les avoir accueillis et charmés, la magicienne métamorphose les étrangers en pourceaux. Seul Ulysse échappe au sortilège grâce à l'antidote que lui indique Hermès. Vaincue, Circé s'offre au héros et rend à ses compagnons leur forme humaine. Avec son équipage, Ulysse passe une année de délices auprès de la belle et mystérieuse déesse, avant de se résoudre enfin à la quitter.

L’épisode est un des plus spectaculaires de l’Odyssée   : la métamorphose des hommes en animaux donne lieu à de nombreuses réécritures, dont la plus fameuse est celle d’Ovide. Il s’agit aussi d’une des scènes de prédilection du «   théâtre de la foire   » en vogue au 17 e siècle, où acrobates et équilibristes offrent au public des scènes visuelles ponctuant le récit. Ce thème met en lumière une caractéristique essentielle d’Ulysse   : seule Circé reconnaît en lui le «   polytropos   », «   l’homme aux formes multiples   », dont la ruse lui permet de surmonter les obstacles.

L’ermite et le satyre en quête de Dieu

Isidore de Séville raconte qu’après le centaure, Antoine voit un satyre qui lui offre des dattes. Doué de parole, il nous renseigne sur le sens de la rencontre du saint avec ces hybrides   : «   Je suis un de ces démons que les paysans, déçus et aveuglés par diverses erreurs, ont coutume d’adorer par une ancienne idolâtrie. Ceux de ma condition m’envoient vers toi pour que tu pries pour nous le Dieu commun à tous, le Dieu des dieux dont tu est le loyal serviteur, car nous avons eu connaissance qu’il est venu en ce monde pour le salut de tous les hommes, en toutes terres est parvenue sa renommée, en tous lieux est entendue sa parole.   » Mandeville reprend à son compte la rencontre d’Antoine et du satyre   : «   Dans le désert d’Égypte, un saint ermite rencontra un monstre ressemblant à un homme avec deux grandes cornes tranchantes sur le front   ; il avait un corps d’homme jusqu’au nombril et au-dessus le corps d’un chèvre. Le prud’homme lui demanda qui il était et le monstre lui répondit qu’il était une créature mortelle telle que Dieu l’avait créée et qu’il demeurait en ce désert en cherchant sa subsistance. Il pria l’ermite d’intercéder pour lui auprès de Dieu.   »

  • Jean de Mandeville
  • Le Devisement du monde

Combat de centaures et de Griffons

Créatures hybrides, composées d’un buste d’homme sur un corps de cheval, les centaures formaient, selon les mythes grecs, une horde sauvage et cruelle qui habitait les montagnes de Thessalie (Nord de la Grèce). Ils étaient craints pour leur brutalité et se nourrissaient de chair crue. Ainsi aux noces de Pirithoos, roi des Lapithes, ils s’enivrèrent et s’emparèrent de sa jeune épouse ! Mais ils furent vaincus et chassés de Thessalie. Contée par Homère, la victoire des Lapithes sur les centaures symbolise le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Jean de Mandeville rapporte qu’en Bactriane (Asie centrale) «   de nombreux centaures se tiennent tantôt sur terre, tantôt sur mer. Ils sont moitié homme moitié cheval et mangent les gens quand ils peuvent les prendre ». Mandeville emprunte son bestiaire à la pseudo Lettre d’Alexandre à Aristote sur les merveilles de l’Inde que l’on retrouve dans le Roman d’Alexandre ou dans le Miroir historial de Vincent de Beauvais.

Seconde Bible de Saint-Martial de Limoges

Un basilic richement coloré orne la première lettre du mot Verbum qui débute le livre de Michée, un des douze petits prophètes de la Bible.

Bible historiale

Tête humaine, ailes de chauve-souris, pattes griffues et longue queue poilue composent cet hybride menaçant qui décore la marge de cette Bible parisienne.

  • Guyart des Moulins

Le griffon est une créature fantastique à tête, ailes et pattes avant d’aigle sur un corps et des pattes arrière de lion : un hybride de deux animaux qui règnent l’un sur terre et l’autre dans le ciel. Au Moyen Âge, cette double nature a été diversement interprétée par la tradition chrétienne   : tout d’abord considéré comme une incarnation du démon, le griffon est devenu le symbole de la double nature du Christ.

© Bibliothèque nationale de France

Péché originel

Les artistes de l’atelier d’Évrard d’Espinques ont choisi de représenter Satan tentateur en hybride à corps de serpent, «   le plus rusé de tous les animaux des champs   », mais portant une jolie tête féminine, reflet d’Ève, comme pour mieux la séduire.

  • Quête du Saint Graal

Les quatre bêtes de la vision de Daniel

Largement représenté sur des monuments mésopotamiens dès le IIIe millénaire avant notre ère, le griffon paraît symboliser la Perse aux yeux des Hébreux. Ainsi, parmi les quatre bêtes qui sortent de la mer dans la vison apocalyptique du prophète Daniel, la première, celle qui correspond à l’empire de Babylone, est décrite «   pareille à un lion avec des ailes d’aigle   ».

  • Beatus de Liebana

Raoul Lefèvre, Histoires de Troyes

Esculape est à la fois le héros et le dieu de la médecine. Ses attributs sont   : le serpent qui, en changeant de peau, semble se rajeunir lui-même   ; le coq, qu’on lui sacrifiait, comme symbole de vigilance   ; la coupe, destinée à renfermer la potion salutaire et la baguette, emblème qui rappelle le temps où les médecins n’étaient que des sorciers et des enchanteurs.

  • Santé et médecine

Un étonnant volatile à tête humaine encapuchonnée et aux pattes griffues orne la marge de cette Bible parisienne.

Peuple des cynocéphales de Nicobar

Dans l’île de Nicobar vivent des hommes et des femmes qui ont des têtes de chien. Et ces gens portent en coiffe un bœuf d’or ou d’argent en l’honneur de leur dieu. C’est bien ainsi que les artistes de l’atelier du Maître de la Mazarine ont représenté ce peuple robuste et leur roi portant la pierre précieuse qui jette une «   flambe de feu   ».

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Le Livre des merveilles du monde

Jean de mandeville.

Le livre de Jean de Mandeville est le plus souvent connu sous le titre de Voyages, mais quelques-uns des plus anciens manuscrits parlent d’un Geste ou d’un Roman, sur les merveilles du monde, titres qui conviennent mieux au contenu de l’œuvre. On est en effet en présence d’une description de la terre, d’une « géographie », une des premières, puisqu’elle date de 1356, qui tente une synthèse entre le savoir hérité des auctoritates anciennes et les nouveaux savoirs dus aux voyages en Asie à partir du XIIIe siècle.Géographie à la fois réelle et fabuleuse, n’oubliant ni l’histoire ni la légende, traitée selon une savante composition qui conduit le lecteur du « par-deçà » familier au « par-delà » découvert ou à découvrir. Car ce livre lance un pressant appel à se « mettre en mer » pour oser faire le tour d’un monde « rond » où l’on trouvera partout « terres, ays et îles ».L’édition critique de la version insulaire ici est faite à partir des 25 manuscrits connus à ce jour.

Guillaume de Boldensele, sur la Terre Sainte et l’Égypte (1336)

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  1. Voyage autour de la Terre

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COMMENTS

  1. Jean de Mandeville

    Jean de Mandeville ou Jehan de Mandeville, de son vrai nom Jean de Bourgogne, mort à Liège le 17 novembre 1372, est un voyageur et auteur d'un ouvrage intitulé le Le livre messire Jehan de Mandeville, titre auquel un manuscrit ajoute " des merveilles du monde ", qui évoque le Livre de Marco Polo dont il est inspiré pour les parties au-delà de la...

  2. Les «Voyages» de Jean de Mandeville

    Les «Voyages » de Jean de Mandeville. BEST-SELLER DU MOYEN AGE. OU LE TRIOMPHE DE LA TRADUCTION. Il n'est sans doute pas d'œuvre qui présente autant de singu¬ larités que celle de Mandeville. Tout y concourt : la personnalité mystérieuse et volontairement énigmatique de l'auteur, le caractère fabuleux des Voyages et surtout leur ...

  3. Le Livre de Jean de Mandeville

    Voyage d'outre mer, également intitulé Le Livre des merveilles du monde, est un ouvrage décrivant l'Orient rédigé par Jean de Mandeville, chevalier anglais, à Liège entre 1355 et 1357 (soit pendant la guerre de Cent Ans ).

  4. PDF Le Livre des Voyages de Jean de Mandeville

    Le Livre des Voyages de Jean de Mandeville. À la fin du xive siècle, le livre de Jean de Mandeville est probablement le récit de voyage le plus lu et le plus copié - plus de 250 manuscrits médiévaux en sont conservés.

  5. Un extrait des Voyages de Jean de Mandeville

    Un résumé suggestif des principales questions concernant Mandeville et les Voyages se trouve chez Jean Richard (Voyages réels et voyages imaginaires, instruments de la connaissance géographique au Moyen Âge, dans Culture et travail intellectuel dans l'Occident médiéval, Paris, 1981, p. 216-217).

  6. Jean de Mandeville, Le livre des merveilles du monde ...

    Or Jean de Mandeville ne présente pas son livre comme un récit de voyage, il entend parler des «diversetez qe soient par delà » et il construit son œuvre comme un traité systématique sur les pays du monde, selon l'exemple de Brunetto Latini ou de Hayton, et non au fil d'un itinéraire . 9. 13. 16. LE LIVRE DES MERVEILLES DU MONDE. parcouru (réellement ou non), comme le fait par ...

  7. Le Livre de Jean de Mandeville

    Voyage d'outre mer, également intitulé Le Livre des merveilles du monde, est un ouvrage décrivant l'Orient rédigé par Jean de Mandeville, chevalier anglais, à Liège entre 1355 et 1357 (soit pendant la guerre de Cent Ans ). Faits en bref Langue, Auteur ... Voyages d'outre mer. Première page du manuscrit français n° 3219.

  8. Le Livre de Jean de Mandeville

    Présenté comme un récit de pèlerinage en Terre sainte suivi d'un voyage en Orient, le Livre de Mandeville (1356) est une habile compilation d'ouvrages récents, écrits par des voyageurs bien informés (Guillaume de Boldensele, Odoric de Pordenone, Hayton). Toutefois, enhardi par les réflexions des savants de son époque sur ...

  9. Jean de Mandeville, Le Livre des Merveilles du Monde

    Share Facebook Twitter. Le Livre de Jean de Mandeville est le plus souvent connu sous le titre de Voyages, mais quelques-uns des plus anciens manuscrits parlent d'une Geste ou d'un Roman sur les merveilles du monde, titres qui conviennent mieux au contenu de l'œuvre.

  10. Jean de Mandeville

    Jean de Mandeville ou Jehan de Mandeville, de son vrai nom Jean de Bourgogne, mort à Liège le 17 novembre 1372, est un voyageur et auteur d'un ouvrage intitulé le Le livre messire Jehan de Mandeville, titre auquel un manuscrit ajoute " des merveilles du monde ", qui évoque le Livre de Marco Polo dont il est inspiré pour les parties au-delà de la...

  11. Jean de Mandeville, Voyages ; Jean de Bourgogne, De morbo ...

    Jean de Mandeville, Voyages ; Jean de Bourgogne, De morbo epidemiae, traduction française sous le titre Préservation de Epidémie. vol. I: Jean de Mandeville, Voyages (version continentale). | Gallica. Accueil.

  12. Jean de Mandeville, Le livre des merveilles du monde

    Débarrassé des malentendus qui en faisaient un récit de voyage et rendu à sa nature de livre de géographie, l'ouvrage de Jean de Mandeville se lit avec l'intérêt et le respect dus aux innovateurs. Haut de page. Pour citer cet article. Référence électronique.

  13. Voyage autour de la Terre

    Dans son « Voyage », Jean de Mandeville nous entraîne à la découverte de l'ensemble du monde connu avant Christophe Colomb, de France à Jérusalem, puis en Perse, au Caucase et enfin en Inde : autant de royaumes merveilleux aux palais fastueux et aux paysages foisonnant de splendeurs.

  14. Voyages (Livre des merveilles)

    Dans ce récit de voyages, Jean de Mandeville indique « une autre voye à jherusalem » passant par la Tartarie, la Mongolie actuelle. La description de cette région nous enseigne que les habitants « mangent chiens, renardz, lous, chatz et toutes autres bestes sauvages et privez, et ratz et soriz ».

  15. Les livres de Charles V

    Charles V. Jean de Mandeville. Une évocation de la librairie de Charles V par deux ouvrages emblématiques : la Bible de Jean de Sy et les Voyages de Jean de Mandeville.

  16. Jean de Mandeville

    Jean de Mandeville | Arlima - Archives de littérature du Moyen Âge. Biographie. Né au tout début du XIV e siècle — Mort en 1372. Son identité fait l'objet de nombreux débats; voir la synthèse de Deluz (2000: 7-14). Les voyages. Le lapidaire (attribution incertaine) Bibliographie. Généralités.

  17. Jean de Mandeville, Le livre des merveilles du monde

    Débarrassé des malentendus qui en faisaient un récit de voyage et rendu à sa nature de livre de géographie, l'ouvrage de Jean de Mandeville se lit avec l'intérêt et le respect dus aux innovateurs.

  18. Un Extrait Des 'Voyages' De Jean De Mandeville : Le Chapitre Du Baume

    UN EXTRAIT DES VOYAGES DE JEAN DE MANDEVILLE : LE CHAPITRE DU BAUME Un chapitre célèbre des Voyages attribués à Jean de Mandeville est consacré au diamant 1. Ce chapitre a rapidement été isolé de son contexte géographique et utilisé seul : c'est ainsi qu'il rem-place le texte habituel du diamant dans le lapidaire 2 du manus-

  19. Jean de Mandeville, Voyages ; Jean de Bourgogne, De morbo ...

    Consultation. Jean de Mandeville, Voyages ; Jean de Bourgogne, De morbo epidemiae, traduction française sous le titre Préservation de Epidémie. vol. II: Préservation de Epidémie , traduction française du De morbo epidemiae de Jean de Bourgogne. Mandeville, Jean de (1300?-1372). Auteur du texte. SYNTHÈSE. EN SAVOIR PLUS. A DÉCOUVRIR.

  20. Voyage autour de la Terre

    Dans son « Voyage », Jean de Mandeville nous entraîne à la découverte de l'ensemble du monde connu avant Christophe Colomb, de France à Jérusalem, puis en Perse, au Caucase et enfin en Inde : autant de royaumes merveilleux aux palais fastueux et aux paysages foisonnant de splendeurs.Loin de tout européocentrisme, Mandeville présente, dans un sty...

  21. Les Voyages de Jean de Mandeville

    Les Voyages de Sir John Mandeville. LE BEST-SELLER MÉDIEVAL QUI INFLUENÇA CRISTOPHE COLOMB. Lieu de conservation actuel: The British Library, Londres. Add. Ms. 24189. Extension: 40 pages de parchemin teint en vert. Écriture: Latín. S. XV, 1400 circa. Bohemia. Dimensions: 225x180mm. Illustrations: 28 miniatures pleine page.

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    Jean de Mandeville. Histoire. 73,00 € Acheter l'ouvrage. Le livre de Jean de Mandeville est le plus souvent connu sous le titre de Voyages, mais quelques-uns des plus anciens manuscrits parlent d'un Geste ou d'un Roman, sur les merveilles du monde, titres qui conviennent mieux au contenu de l'œuvre.