Poésie, poèmes et poètes
L’Invitation au Voyage
Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l’âme en secret Sa douce langue natale.
Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)
103 commentaires sur “L’Invitation au Voyage”
Chouette ce poème. Il est magnifique.
C’est grâce à ce poème lu par hasard que j’ai fini par lire tout Baudelaire, car figurez vous qu’il n’a pas écrit que les Fleurs du mal. Cela me désole que des adolescents trouvent ce poème trop long à mémoriser, moi je le trouve trop court ! Lorsqu’on plonge dans les rêveries du poète, on a pas envie de se réveiller de ce doux univers fait de sensations sensuelles, de fragrances de divers encens, d’éclats dorés qui luisent dans le clair-obscur… en devinant que ce monde magique et magnifique est doucement bercé par des volutes d’opium.
Je trouve cette poésie très émouvante
Un p’tit peu long mais c’est jolie et triste
J’adore. J’ai trouvé cette poésie très belle! Mais elle est très triste.
C’est pathétique de constater l’ignorance actuelle. L’école est gratuite en France et pourtant beaucoup semblent ne pas l’avoir fréquentée…
C’est tellement rare de lire un texte sans faute d’orthographe ou de grammaire. Nos poètes et écrivains magnifiques doivent se retourner dans leurs tombes !
C’est un peu long mais c’est joli !
Notre plus grand poète et Dieu sait que la France est le pays de la poésie. Bien entendu les cuistres de la nouvelle éducation n’aiment pas la poésie. Tout ce qui élève l’âme leur est étranger. Priver nos enfants de ces merveilles est criminel.
Se réveiller un matin ces vers dans son esprit, sur sa langue… Merveilleux… On était jeune, et j’ai senti le besoin d’ouvrir cet « engin » pour me rappeler et me réjouir.
Adalbert a bien raison.
C’est bien gentil tout ça. Mais ça ne m’aidera pas à payer mes impôts.
J’adore
Bien sûr, ce poème prend l’âme. Et je n’ai eu que 18,5/20 au bac, grâce à un autre poème de Baudelaire (« Harmonie du soir »), plus aisé à décortiquer (je pense que les profs de français sont surtout sensibles au verbiage que l’on peut leur servir). Mais lire ici les commentaires est parfois instructif.
Très beau poème…
Le seul poème que j’aurai voulu avoir au bac de français… mais je ne l’ai pas eu… Merci à ma p’tite maman pour me l’avoir cité depuis que je suis toute petite !
A toi mon beau Charles, grâce à toi des mauvaises notes seront mises à un examen dont tu es la motivation. A cause de toi, des années passeront sans que personne ne comprenne ce poème et doit néanmoins l’apprendre. Merci à toi Charles, pour tant de mauvaises notes, de larmes sur les copies d’écoles et de tragique remarques envers ceux qui auront réussi à t’apprendre. Triste d’écrire ça, je suis sure que dans le fond t’étais un bon toi aussi, bisou:)
Une honte! Cet enculé à tout volé sur les Inconnus: « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté, redonne un sens à ta vie, en y mettant de la PO-E-SIE, poésie!!! ».
Pour compléter ce monument de la poésie, on peut écouter la mélodie d’Henri Duparc, qui a su mettre ce texte magique en musique. Je trouve que sa mélodie restitue avec élégance l’atmosphère mystérieuse et onirique du texte. Par contre il n’a pas utilisé la deuxième strophe, dommage.
Quel bonheur de vous faire découvrir ceci (en tout cas pour moi). Sidéré que j’étais de n’avoir rien trouvé sur elle alors que je cherchais son nom sur Google.
En balade avec ma femme à Nazare dans une boutique de décoration. Cristina branco chanteuse de fado chante l’invitation au voyage… Je ne connais ni Baudelaire ni la poésie ni elle et pourtant la chaussure est faite pour ce pied la… j’ai fait quelques recherches depuis, c’est pour nous la plus belle interprétation de ce leg. (Aussi pour ceux qui souhaitent apprendre ce poème par cœur..)
Merci Baudelaire, merci Branco
Après lecture de ce poème je me suis senti transpercé par un sentiment d’apaisement puis ensuite j’ai commencé a me souvenir de mes souvenirs d’enfance puis j’ai mangé une banane. Monique cette lettre est pour toi.
Que de commentaires débiles ! Ahurissant !!! Si vous n’êtes pas sensibles à la poésie, abstenez-vous d’en parler …
Ce qui est extraordinaire quand on connait beaucoup de poèmes par cœur appris dans l’enfance ou la jeunesse c’est qu’on ne les oublie pas et qu’on peut se les redire à volonté…. merci à celles et ceux qui nous les ont fait apprendre!
Que dire… Tout comme après le lac de Lamartine.
Je dois l’apprendre et à chaque fois que je le lis il me rapporte du bonheur. Il est long mais très beau. Charles Baudelaire est très fort, il est l’un des meilleurs.
J’ai appris ce poème par coeur en classe de 1ère, je crois, en 1949! Je le sais et l’adore toujours en 2022.
Ahah je vais le chanter
On découvre la poésie quand on lit ce poème des fleurs du mal « Invitation au voyage ». La musique des mots les images qui surgissent sont si bouleversantes qu’on se découvre poète. Rare, unique. Merci Baudelaire.
J’adore, c’est très beau.
Levi était un amis très proche de Baudelaire, ils étaient très inspirés par leurs histoires et des anciens poètes.
La vie ça va trop vite moi aussi en cm2 j’avais 76 ans LOL LOL hahahah
Charles Baudelaire a aimé au passé plusieurs femmes et parmi elles Marie Daubrun, qui lui brisa le cœur en le délaissant pour un autre poète.
Mdr si on avait pas de fiche lecture à faire ce poème aurait était bien
Il fait partie des meilleurs poèmes de la poésie française. Un très beau poème.
Personnellement, je ne suis pas fan de poésie mais celui-là est vrmt magnifique
Je dois apprendre ce poème et je le trouve génial !
J’adore cette poésie même si je dois l’apprendre.
Je trouve ce poème magnifique !
Super, j’ai eu 20/20 en CM2 et je l’ai appris en 1 jour (entier).
Il est beau mais je ne souhaite pas l’apprendre pour autant même si j’y suis obligé. Mais Baudelaire est un très bon poète.
Je n’aime pas la poésie parce que je dois l’apprendre par cœur
C’est un très beau poème. Je l’adore ainsi que le livre complet « Les Fleurs du Mal » J’ai eu la chance d’ailleurs de tomber sur cette poésie que j’aime tant et merci à elle car j’ai battu le record de mon lycée français de depuis 3 ans 20/20 à l’oral.
Trop chic ce poème
J’adore ce poème et je l’ai mis en musique.
Un jour, j’avais 15 ans, ma prof de français était malade, et absente. La directrice de l’école est venue nous faire la leçon. Elle nous a présenté « L’invitation au voyage ». La directrice me faisait ch… Mais : c’est la seule (une heure) leçon dont je me souvienne 50 ans plus tard.
Charlie t’aurais pas du inventer le poéme mtn je dois faire un bilan personnel dessus
J’adore ce poème. Je trouve que la répétition de « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté » est vraiment bien trouvé et très belle. Bonne lecture à tous et surtout profitez de ce confinement pour lire de superbes poèmes, comme celui là.
Je ne comprends rien à ce poème et des personnes de 12 ans ne sont pas apt à l’apprendre en 5 jours.
Super poème.
C’est le condensé de ce que la poésie peut élever notre âme. Il faut prendre les mots avec leur propre musique et se taire et se laisser porté !
J’ai adoré lire ce poème
Personellement je l’ai appris il n y a pas très longtemps et je le trouve magnifique.
L’Invitation au voyage est le titre de deux poèmes de Charles Baudelaire. L’un, en vers, figure dans le recueil Les Fleurs du mal (1857), numéro XLIX (49) de la première section intitulée Spleen et Idéal ; l’autre est en prose, publié en 1869 dans le recueil Le Spleen de Paris (numéro XVIII).
Dans le poème en vers, le poète décrit à sa bien-aimée Marie Daubrun un pays idéal (inspiré de la Hollande) où ils pourraient s’installer ensemble. On y trouve les célèbres vers :
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. »
La mise en musique de ce poème de Baudelaire la plus célèbre est celle composée par Henri Duparc en 1870. Le texte y est incomplet, le compositeur ayant écarté la deuxième strophe.
En 1870 également, Emmanuel Chabrier publie une mise en musique du poème complet pour voix, piano et basson.
En 1892, Maurice Rollinat a mis en musique ce poème de Baudelaire.
Léo Ferré en a réalisé une nouvelle mise en musique dans son album Les Fleurs du mal en 1957, l’année du centenaire de la publication du recueil. Le poème cette fois-ci est complet.
Les Inconnus, dans un de leurs sketchs parodiques où ils incarnent le groupe de hard rock « Dousseur de vivre », reprennent les célèbres vers susmentionnés dans le refrain de la chanson Poésie.
À son tour, l’album Cyfry de Wojciech Płocharski contient l’interprétation du poème en polonais.
En 1999, Manlio Sgalambro et Franco Battiato ont réalisé une traduction italienne en forme de chanson dans l’album Fleurs.
En 2016, le groupe Superbus, dans la troisième piste de son album Sixtape, Soul Sister, reprend à intervalle régulier les trois premiers vers du poème.
Et ça fait bim bam boum
C’est très dur à chanter, cette poésie fut écrite pour accompagner une musique de Henri Duparc. Elle se mêle intimement au texte à tomber en pâmoison mais elle n’est pas facile d’accès, on s’en rend compte quand on la découvre de l’intérieur. Un autre poème féroce cette fois-ci : La charogne.
Bon bah super, j’dois apprendre tout ça pour jeudi. Merci Charles
Il est très beau
Pardon, j’avais oublié le poème de J. Du Bellay « Heureux qui comme Ulysse ». Qui me tient particulièrement à cœur.
Avec les sonnets de Ronsard, à Cassandre et à Hélène, c’est un des plus beau poème d’Amour que je connaisse. Et les trois que je retienne.
Je l’apprends au collège en 5ème
La mise en musique par Henri Duparc, de cet immortel poème, est un réel chef-d’œuvre. Curieux qu’aujourd’hui, cette merveille soit bien oubliée…
J’adore ce poème! Je l’ai apris en CM2 et c’est encore aujourd’hui mon poème préféré! Je le trouve magnifique, Baudelaire était vraiment un génie…
J’adore ce poème, la musique, les sentiments, tout y est. Il évoque toujours en moi un calme, une sérénité que je n’éprouve que rarement… Merci Baudelaire
Un poème génial
Le poème est très beau mais il est un peu trop long.
Je vous conseille d’écouter sa mise en chanson par Jacques Bertin
Ce poème est juste magnifique… j’avais le choix entre plusieurs poèmes pour mon devoir de français, mais celui ci m’a completement tapé dans l’oeuil. Je dois faire une analyse dessus et ce poème est tellement riche, en plus d’être sublime!
Je trouve ce poème très touchant… J’en ai eu des frissons lors de ma lecture. La larme m’est même tombée sur la joue, c’est pour dire. Plus magique que disneyland. Un bijoux. Un trésor. Une pépite. Une pluie d’or.
Baudelaire « parle bien à notre âme en secret sa douce langue natale »
Ah, ce Georges Brassens, quel bavard!
Poème inspiré par le séjour de Baudelaire à la Réunion…
J’aime trop cette poésie. Elle est charmante.
ALEXIS (8 Novembre 2018) Je vous rappelle que ce beau poème existe aussi en disque chanté par Léo Ferré (45t. Odéon) peut-être en CD ?
C’est cool mais un peu trop long.
C’est joli mais c’est un peu trop long pour apprendre en une fois.
Je remercie les poètes car sans eux, le Monde serait moins magique.
Unanimitè. Le dire calmement, à voix mi basse, dans un souffle régulier, comme on respire
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Commentaire
Oral du bac de français
Ecrit du bac de français, pour aller plus loin.
L'invitation au voyage
L’invitation au voyage, Baudelaire : analyse
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L’invitation au voyage, introduction :
« L’Invitation au voyage » se situe au cœur de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal . Baudelaire évoque ici un monde idéal et nous livre sa vision de la poésie. Il s’adresse à la femme aimée et l’invite à un voyage particulier, à la fois réel et imaginaire (I) mais aussi poétique (II).
Questions possibles à l’oral sur « L’invitation au voyage » de Baudelaire :
♦ Que peut-on dire du voyage proposé par le poète ? ♦ Quelles sont les caractéristiques de l’ idéal baudelairien d’après ce poème ? ♦ Commentez la composition et la progression du poème. ♦ Quelle vision de la poésie est représentée dans « L’invitation au voyage » ? ♦ Comment la femme est-elle ici représentée ? ♦ Analysez la musicalité du poème.
I – Invitation à un voyage à la fois réel et imaginaire
A – une invitation amoureuse.
Cette invitation au voyage est avant tout d’ordre amoureux .
En effet, au début du poème, Baudelaire s’adresse directement à la femme aimée à travers une injonction formulée à l’impératif : « Mon enfant, ma sœur/ Songe à la douceur/D’aller là-bas vivre ensemble ! » (v. 1 à 3).
Le terme « ensemble » et l’emploi de pronoms possessifs souligne le caractère fusionnel du couple, de même que les rimes embrassées et l’ alternance entre rimes masculines (v. 1-2, 4-5, 7-8, 10-11, 13-14, 15-16, 18-19, 21-22, 24-25,…) et féminines (v. 3, 6, 9, 12, 17, 20, 23, 26,…).
De plus, le poète insiste sur cet amour à travers l’ anaphore du verbe « aimer » : « Aimer à loisir/ Aimer et mourir » (v. 4-5).
Ainsi, la femme est le point de départ du voyage , l’ élément déclencheur .
D’ailleurs, le paysage prend les traits de l’aimée et se superpose à elle .
Baudelaire établit en effet une analogie entre la femme et le paysage décrit : « Au pays qui te ressemble ! » (v. 6). Il compare le soleil et le ciel aux yeux de son amante : « Les soleils mouillés/De ces ciels brouillés/Pour mon esprit ont les charmes/Si mystérieux/De tes traîtres yeux/Brillant à travers leurs larmes » (v. 7 à 12).
Enfin, la deuxième strophe évoque l’ intimité du couple à travers un bref champ lexical : « notre chambre » (v. 17), « secret » (v. 25).
B – Le voyage : un rêve éveillé
La description de la chambre souligne la dimension onirique de ce voyage .
On trouve ainsi un champ lexical du rêve et du sommeil : « Songe » (v. 2), « chambre » (v. 17), « Dormir » (v. 30), « soleils couchants » (v. 35), « s’endort » (v. 39).
D’autre part, les adjectifs qualifiant le paysage à la première strophe dénotent un paysage flou , voilé , incertain et irréel : « Les soleils mouillés/De ces ciels brouillés » (v. 7-8), « Si mystérieux » (v. 10), « Brillant à travers leurs larmes » (v. 12).
La diérèse sur le « i » de « mystérieux » renforce le mystère de ce paysage.
De plus, chaque strophe décrit un paysage différent . On passe ainsi d’une scène à l’autre sans transition logique , comme dans le rêve .
Cependant la description, marquée par une hypotypose∗ et soulignée par les démonstratifs ( « De ces ciels » (v. 8), « Vois sur ces canaux/Dormir ces vaisseaux » (v. 29-30), créée un effet de réel qui place ce voyage entre rêve et réalité , réel et imaginaire.
∗ hypotypose : figure de style qui consiste, pour une phrase, à mimer, reproduire ce qu’elle dépeint, donnant ainsi l’impression d’une description vivante, animée, qui se dessine sous nos yeux.
C – Un monde imaginaire et idéal
Mais c’est tout de même un monde imaginaire et idéal que peint ici Baudelaire.
Le conditionnel à la seconde strophe souligne la dimension imaginaire et irréelle du voyage : « Décoreraient notre chambre » (v. 17), « Tout y parlerait » (v. 24).
De même, l’emploi de l’ infinitif marque le caractère paradoxalement passif et immobile du voyage : « D’aller » , « Aimer à loisir/Aimer et mourir » (v. 3 à 5), « Dormir » (v. 30), « C’est pour assouvir » (v. 32).
L’infinitif est également le mode de l’intemporel , mode idéal quand on sait que le temps est l’ennemi de Baudelaire.
Le lieu décrit par le poète est idyllique , voire utopique . C’est un monde idéal caractérisé par la beauté, le luxe et l’exotisme , ce qui est traduit par les champs lexicaux :
♦ De la lumière et de la brillance : « soleils » (v. 7 et 35), « Brillant » (v. 12), « luisants » , « polis » (v. 15-16), « miroirs » (v. 22), « d’or » (v. 38), « lumière » (v. 40)
♦ De la beauté : « charmes » (v. 9), « beauté » (v. 13, 27, 41), « splendeur » (v. 23)
♦ De la richesse et du luxe ( leitmotiv baudelairien) : « Luxe » (v. 14, 28, 42), « riches plafonds » (v. 21)
♦ De l’exotisme : « vagues senteurs de l’ambre » (v. 20), « La splendeur orientale » (v. 23), « du bout du monde » (v. 34).
Enfin, cette idéalisation est renforcée par les hyperboles et les superlatifs : « Si mystérieux » (v. 10), « Les plus rares fleurs » (v. 18), « tout » (v. 13, 24, 27, 41), « la ville entière » (v. 37).
Transition : Ce monde idéal dont rêve Baudelaire et qu’il peint ici est aussi celui de la poésie .
II – Un voyage poétique
A – une forte musicalité.
« L’invitation au voyage » présente une forte musicalité .
Tout d’abord, sa composition est similaire à celle d’une chanson : chaque strophe, qui comporte douze vers alternant deux pentasyllabes et un heptasyllabe, est suivie d’ un refrain .
Malgré les vers impairs , le rythme est régulier et le poète parvient à créer une parfaite harmonie .
Cette régularité à la fois visuelle et sonore est soulignée par de nombreuses diérèses : « mystér i eux » (v. 10), « or i entale » (v. 23), « D’h y acinthe » (v. 38).
L’harmonie est également due à la brièveté et à la fluidité des vers.
En effet, les vers sont courts et marqués par de nombreux enjambements (v. 2 à 3, 7 à 8, 9 à 12, 19 à 20, 24 à 26, 30 à 34, 39 à 40). Aucun rejet ou contre-rejet ne vient rompre le rythme.
Par ailleurs, cette fluidité est accentuée par l’ allitération en « l » :
« D’a ll er l à-bas vivre ensemb l e » (v. 3), « L es so l eils moui ll és/De ces cie l s broui ll és » (v. 7-8), « Bri ll ant à travers l eurs l armes » (v. 11-12), « L uxe, ca l me et vo l upté » (v. 14, 28, 42), « Des meub l es l uisants/Po l is par l es ans » (v. 15-16), « L es p l us rares f l eurs/Mê l ant l eurs odeurs » (v. 18-19), « L a sp l endeur orienta l e/Tout y par l erait/A l ‘âme en secret/Sa douce l angue nata l e » (v. 23 à 26).
B – L’idéal poétique de Baudelaire
A travers ce monde rêvé et imaginaire, c’est un idéal poétique que dépeint Baudelaire.
Cet idéal est avant tout marqué par les synesthésies et correspondances : « Les plus rares fleurs/Mêlant leurs odeurs/Aux vagues senteurs de l’ambre » (v. 18 à 20), « Les soleils couchants/Revêtent les champs/Les canaux, la ville entière/D’hyacinthe et d’or » (v. 35 à 38), « Le monde s’endort dans une chaude lumière » (v. 39-40).
Les principales caractéristiques de l’idéal baudelairien sont résumées dans les deux vers du refrain : « Là, tout n’est qu’ ordre et beauté / Luxe , calme , et volupté » .
Ce refrain fonctionne comme une formule magique et donne au poème un ton incantatoire . Le voyage se réalise à travers la parole poétique.
Le poète est comme un magicien , capable de transformer le monde et de le sublimer , comme le souligne la métaphore des « soleils couchants » mise en évidence et en valeur par un tiret :
« – Les soleils couchants/Revêtent les champs/Les canaux, la ville entière,/D’hyacinthe et d’or » (v. 35 à 38).
Le poète est aussi celui qui parle « le langage des fleurs et des choses muettes » (voir le poème « Elévation » ). Il déchiffre et interprète la langue de l’invisible : « Tout y parlerait/A l’âme en secret/Sa douce langue natale » (v. 24 à 26).
L’invitation au voyage, Baudelaire, conclusion :
Dans « L’Invitation au voyage », c’est l’ idéal qui domine et l’emporte enfin sur le spleen, du moins le temps d’un poème.
Baudelaire invite la femme aimée et le lecteur à un voyage onirique et imaginaire au sein d’un monde idéal sublimé par le langage poétique. Il peint ainsi à travers la description de paysages et une forte musicalité son idéal poétique, marqué par l’harmonie.
On retrouvera cette vision moderne du poète alchimiste chez Rimbaud notamment (dans « Voyelles » par exemple).
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Qui suis-je ?
Amélie Vioux
Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).
Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.
Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 12 ans.
Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2024 aux éditions Hachette.
J'ai également publié une version de ce livre pour les séries technologiques ici.
60 commentaires
Bonjour Madame ,
J’ai beaucoup de mal à « trier » les procédés » pour faire mes fiches : doit on pour chaque texte faire un plan de commentaire avec le brouillon , et prendre quelques procédés de chaque partie ou alors , faire en fonction des mouvements ? J’espère que vous comprenez ma question ? Merci beaucoup
Bonjour Madame,
Je passe mon BAC de Français cette année. Je voulais savoir si dans votre livre il y a les commentaires de texte ? ( par exemple avec les poème de Charles Baudelaire). Je vous parle de ceux que l’on peut imprimer et télécharger. J’espère que vous allez comprendre ce que j’ai essayé de vous expliquez.
Bonne journée à vous, merci d’avance pour votre réponse !
Bonjour Ceces, Les analyses de textes sont sur mon site uniquement, autrement mon livre ferait plus de 1000 pages 😉 Dans mon livre, tu vas trouver la méthode de tous les exercices, plein de conseils pour l’oral, pour ton organisation et ta gestion du stress et des devoirs corrigés et commentés. J’espère que cela te semble plus clair !
Bon je vais peut être pouvoir finir mon anthologie… En tout cas merci pour ces commentaire de texte, cela m’aide grandement, quel professeur donne une anthologie de 45 page a des élèves de 1er? Le mien! 😉 Merci beaucoup.
bonsoir je ne parviens pas à trouver une ré-adaptation pertinente du plan à la problématique « Analysez la musicalité du poème »
Je ne comprends pas comment on pourrait répondre à la problématique:
« Comment la femme est-elle représenté dans ce poème ? »
Je ne vois pas comment réajuster votre plan…
bonjour, comment repondre à la problématique : » commentez la composition et la progression de poéme » ?
Bonjour, Est-il possible de faire un plan à l’oral composé par exemple de 2 grandes parties ayant un nombre de sous parties différent ? Par exemple : I- A\ B\ C\ et II- A\ B\
Bonjour Amélie, merci beaucoup pour cette analyse elle est très complète et tu m’as beaucoup aidée. Mais j’avais une question tu penses que ce poème appartient à quel registre ?
Je te remercie Amélie pour cette explication qui met en évidence la modernité de Baudelaire et sa grande sensibilité poétique .Tes analyses sont toujours très fouillées intéressantes et d’ un grand secours , je les apprécie beaucoup.
Merci beaucoup pour cette analyse complète mais une petite question me tracasse… Comment expliquez vous la modernité du poème l’invitation au voyage ? Sur la forme aucun doute.. mais le fond c’est plutôt compliqué … la femme aimée est abordée (thème traditionnel) , la nature également .. Le rêve et l’idéalistation oui mais est-ce vraiment une preuve de modernité poétique durant son époque ? Nombreux poètes ont exploré ces thèmes. J’ai pensé au fait qu’il mentionne des aspects de la ville, des meubles.. Mais cela ne suffit pas pour tenir 10 minutes … S’il vous plait aidez-moi..
Merci beaucoup Amélie!!! Ces commentaires m’aident beaucoup! Il me permettent vraiment d’améliorer mes fiches pour l’oral!!
Bonjour Amélie, ma professeur de français m’a donnée un plan et une problématique pour « L’invitation au voyage » de Baudelaire pourriez vous me dire si cela fonction s’il vous plait Problématique: comment le paysage se constitue-t-il à partir de la femme aimée? Plan: I- Une plongée dans l’imaginaire a) Un rythme hypnotique qui favorise l’épanouissement de la rêverie b) Un effacement progressif de la réalité face à l’imaginaire c) Un poème qui allie extension spatiale et fermeture temporelle II- Le monde idéal créé par Baudelaire a) la place de la femme b) un décor qui correspond au refrain Merci d’avance, Laura
Bonsoir Amélie, un énorme MERCI à vous, grâce à vous j’ai eu la meilleure note de ma classe de L avec l’analyse de ce poème lors des oraux blancs! J’ai fait la fierté de mes professeurs de français des deux dernières années. J’adore votre site, qui m’aide vraiment beaucoup 🙂
bonjour amélie,
pourrais-tu me donner le titre du tableau ainsi que son auteur que tu as intégrer dans ton analyse merci
Bonjour Amélie, J’avais une question concernant le plan. Si la problématique posée est la suivante: « analysez la musicalité du poème », faut-il conserver toute la premiere partie qui à mon sens ne traite pas vraiment de la musicalité… Je suis un peu perdue… Merci d’avance pour votre réponse. Léna
Bonsoir ! Merci beaucoup pour cette analyse Amélie .. Mais y’a un petit truc que j’ai pas compris .. On m’a posé la question suivante : qu’est-ce qui permet d’interpréter le paysage de ce poème comme une évocation de la beauté idéale recherchée par le poète dans son travail poétique ? Et dans votre analyse le paysage n’apparaît « presque » pas ! C’est ma prof qui s’est trompé sur sa question ou c’est plutôt moi qui l’a mal interprété ? Mercii d’avance ! Cordialement Maeva .
Bonjour Maeva, Le paysage est présent dans le poème de Baudelaire et dans mon analyse. Tu as bien tous les éléments pour répondre à la question de ton professeur, mais il faut que tu partes d’abord de ta lecture du poème, que tu enrichis ensuite avec mon analyse, pour élaborer ensuite ta réponse.
Bonjour Amélie, j aimerais savoir si le plan que vous nous avez proposé est bon pour chaque problématique citées juste après l’introduction car j’ai du mal a comprendre le rapport entre certaines parties du plan et certaines problématiques.
Bonjour Bastien, J’élabore des plans qui vous permettent de répondre à toutes les questions possibles, mais tu dois quand même faire l’effort d’adapter ce plan à la question et de répondre clairement à la question posée. Si cela te semble confus, inscris-toi à ma formation gratuite : elle contient une vidéo très claire à ce sujet.
Quel est le titre et l’auteur de la peinture au début de l’analyse s’il vous plaît ?
Merci merci merci Amélie pour toute l’aide que tu nous donne ! J’ai repris ton plan pour ce poème le jour de mon oral et grâce à toi j’ai eu 20 !
Waou Daphné, super pour ce 20 !
♦ Que peut-on dire du voyage proposé par le poète ?
Pourriez vous me donner un plan pour la problématique suivante: « Montrer la musicalité de ce poème. » Merci de votre aide!
I introduction Tu expose le contexte II une composition spécifique Dans le quelle tu mettrai la répétition des vers formant un « refrain » et la découpe des strophes et des vers III rythme visuel Tu parlera de schémas de versification (AABCCB) IIII rythme sonore Tu parlera des allitération en L et des diérèse IIIII Conclusion Tu diras en gros que se poème a une forte musicalité grace ai procédé littéraire mis en place dans tous le poème
Bonjour Amélie, Un grand MERCI pour vos analyses complètes qui m’aident énormément pour me préparer à l’oral de français. Je ne comprend juste pas bien la métaphore des « soleils couchants » évoquée à la fin du II-B Si vous pouviez m’éclairer sur ce point s’il vous plaît ? Merci d’avance Anne
Bonjour Amélie! Comment répondre à la problématique: »Analysez la musicalité du poème » et »Commentez la composition et la progression du poème »
Merci beaucoup, car je bloque..
Bonjour ! Merci beaucoup pour ce super travail qui m’aide énormément ! J’aimerai savoir si ce plan répond à toutes les problématiques ? Merci par avance
Bonjour Amélie ! Très belle analyse ☺️! Je me demandais juste où se situait dans le texte l’hypotypose que tu as placé dans ton I. B) ?
Un très grand MERCI pour EXCELLENT TRAVAIL !!
Merci Patricia. Je suis ravie que mon travail te soit utile 🙂
Bonjour Amélie,
Vous pensez que » un poète amoureux » marche comme axe? Merci
Bonjour Amélie. Pardon aide-moi. J’éprouve des difficultés à analyser et interpréter correctement les assonances.
bonjour, j’aimerais savoir de qui est ce tableaux s’il vous plait et sa source
Bonjour j aime beaucoup vos commentaires merci pour votre travail ! Je ne comprends pas bien la métaphore du soleil à quoi le comparé vous ?
Bonjour Amélie! J’apprécie énormément les analyses que vous faites qui sont toujours très poussées et m’apportent énormément dans la compréhension des textes, que ce soient ceux de nos objets d’étude ou d’autres que nous n’avons pas étudié. Cependant, je crois avoir remarqué une petite erreur… Vous dites que « viennent » au vers 34 comporte une diérèse, mais il me semble qu’il faut au contraire prononcer ce mot comme une synérèse sinon nous n’avons plus un heptasyllabe… Est-ce juste?
Bonjour Anne, Il n ‘y a pas de synérèse sur le verbe « viennent », ni de diérèse (je viens de l’enlever de la liste, c’est une faute d’inattention). Le vers compte 7 syllabes. Tu en comptes peut-être 8 car tu prononces le /e/ muet de monde (il ne faut pas le prononcer).
Je ne comprends pas la métaphore du soleil que vous traitez à la fin du commentaire, à quoi se rapporte t’il et à quoi est t’il « comparé » ?
Bonjour dans ce poème ( L’invitation au voyage ,Charles Baudelaire ,Les Fleurs Du Mal (1857) et ( L’invitation au voyage ,petits poèmes en PROSE (1869) quels sont les points communs et les différences entre les deux poèmes ? et aussi Quels pronom designe la destinataire dans chaque poème ? Pourquoi cette différence ? (L’invitation au voyage,Charles Baudelaire,Les Fleurs du Mal (1857),Les fleurs Du Mal et L’invitation au voyage,Petits poèmes en PROSE(1869)
Ne crois pas que je vais faire tes devoirs ! Prends le temps de lire les poèmes, mes analyses et de chercher les réponses aux questions de ton professeur.
Génial, complet !
Merci Très utile!
Bonjour Amélie; Pour ma préparation je dois analyser le paysage intérieur dans le poème.Voici mon plan: I La découverte du paysage intérieur bercé par la rêverie 1 Un monde imaginaire et idéal 2 Un monde caractérisé par la beauté,le luxe et l’exotisme 3 Le titre II L’âme du poète 1Le paysage prend les traits de la femme 2 L’âme du poète bercé par la douceur et la musicalité III Les lieux à imaginer 1 La chambre 2 Le paysage 3 Le pays
Bonjour Laura , il est préférable de garder une structure fixe dans tes commentaires : si tu fait un plan de 3 parties il faut faire deux parties chacune et si tu fait un plan de 2 parties 3 sous parties chacune sont idéales ! Cela permet d’avoir une structure claire et équilibrée ! ♥️
Bonsoir,j’ai une préparation à faire sur ce poème.La question de lecture analytique est d’analyser l’évocation du paysage extérieur dans le poème.Le prof va peut-être ramasser les préparations et faire passer un élève devant en situation d’examen.
Et moi c’est le paysage intérieur! Quelqu’un saurait ce que c’est
Je sais pas désolé
Je dirais que cets l’état d’âme du poète le paysage de ces pensés. Cets pour ça que parfois que tu entendra parler du rapport paysage extérieur – intérieur car l’un symbolise l’autre
La synesthésie c’est la « correspondance » entre les différentes sensations (ex: une sensation visuelle associée à une sensation auditive) « Doux comme les hautbois,verts comme les prairies » cf Fleurs du Mal sensations: toucher + visuelle .
la synesthésie c’est la « correspondance » entre les différentes sensations exemple une sensation visuel associé à une sensation auditive
Il y a quelque chose que je comprends pas dans ton commentaire. Dans ton II) B) tu parles de synesthésie et de correspondance. Quelles sont les correspondances ? Et comment définirais tu ce terme ? Par ailleurs, quels exemples y sont associés ? Malheureusement je n’ai pas compris cela …
J’espère que tu pourras m’éclairer sur cela.
Bien cordialement,
Oui je bloque aussi dessus! Merci d’avance !
Je pense qu’il s’agit de la théorie des correspondances. Cela consiste à la création de liens entre le monde réel et le monde spirituel du poète, permettant ainsi de créer un nouvel univers.
J’ai choisi ce poème pour mon anthologie poétique. Cette analyse me rassure, car je sais que j’ai compris ce magnifique poème ! Grâce à la création de mon anthologie, je peux maintenant assurer que Baudelaire est mon poète préféré, et que son recueil »Les fleurs du mal » est mon favoris !
Salut très chère Amélie , pourrais tu faire s’il te plait une analyse de En attendant Godot , scène de clôture ? Ton site m aide beaucoup merci
Salut Amélie pourrais tu faire une analyse du texte de Ionesco « le roi se meurt » le texte qui est présent dans le manuel l’ecume des lettres
Tu as eu une vision pour l’épreuve écrite toi !
trop contente que vous ayez fait cette analyse ! Je m’aide beaucoup de votre site pour l’oral car vos commentaires sont toujours très claires 🙂
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L’invitation au voyage | Poème de Charles Baudelaire
Fondateur du site laculturegenerale.com
Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l’âme en secret Sa douce langue natale.
Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière.
Les fleurs du mal, 1857
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Baudelaire, Les Fleurs du Mal « L’invitation au voyage » Commentaire linéaire
Introduction, problématique, axes de lecture pour un commentaire composé :, premier mouvement : une invitation à la poésie, deuxième mouvement : un étirement de l’espace et du temps, troisième mouvement : vers un moment d’éternité, le site existe grâce à vous .
⇨ Baudelaire, Les Fleurs du Mal 💼 "L'Invitation au Voyage" (Extrait)
⇨ Baudelaire, Les Fleurs du Mal 🃏 L'Invitation au Voyage (axes de lecture)
⇨ Baudelaire, Les Fleurs du Mal 🔎 L'invitation au voyage (Explication linéaire)
⇨ Baudelaire, Les Fleurs du Mal ✔️ L'invitation au voyage (guide pour un commentaire composé)
Poème 'L’Invitation au voyage' de Charles BAUDELAIRE dans 'Le Spleen de Paris'
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L’Invitation au voyage
Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie. Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord, et qu’on pourrait appeler l’Orient de l’Occident, la Chine de l’Europe, tant la chaude et capricieuse fantaisie s’y est donné carrière, tant elle l’a patiemment et opiniâtrement illustré de ses savantes et délicates végétations. Un vrai pays de Cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l’ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d’où le désordre, la turbulence et l’imprévu sont exclus ; où le bonheur est marié au silence ; où la cuisine elle-même est poétique, grasse et excitante à la fois ; où tout vous ressemble, mon cher ange. Tu connais cette maladie fiévreuse qui s’empare de nous dans les froides misères, cette nostalgie du pays qu’on ignore, cette angoisse de la curiosité ? Il est une contrée qui te ressemble, où tout est beau, riche, tranquille et honnête, où la fantaisie a bâti et décoré une Chine occidentale, où la vie est douce à respirer, où le bonheur est marié au silence. C’est là qu’il faut aller vivre, c’est là qu’il faut aller mourir ! Oui, c’est là qu’il faut aller respirer, rêver et allonger les heures par l’infini des sensations. Un musicien a écrit l’Invitation à la valse ; quel est celui qui composera l’Invitation au voyage, qu’on puisse offrir à la femme aimée, à la sœur d’élection ? Oui, c’est dans cette atmosphère qu’il ferait bon vivre, — là-bas, où les heures plus lentes contiennent plus de pensées, où les horloges sonnent le bonheur avec une plus profonde et plus significative solennité. Sur des panneaux luisants, ou sur des cuirs dorés et d’une richesse sombre, vivent discrètement des peintures béates, calmes et profondes, comme les âmes des artistes qui les créèrent. Les soleils couchants, qui colorent si richement la salle à manger ou le salon, sont tamisés par de belles étoffes ou par ces hautes fenêtres ouvragées que le plomb divise en nombreux compartiments. Les meubles sont vastes, curieux, bizarres, armés de serrures et de secrets comme des âmes raffinées. Les miroirs, les métaux, les étoffes, l’orfévrerie et la faïence y jouent pour les yeux une symphonie muette et mystérieuse ; et de toutes choses, de tous les coins, des fissures des tiroirs et des plis des étoffes s’échappe un parfum singulier, un revenez-y de Sumatra, qui est comme l’âme de l’appartement. Un vrai pays de Cocagne, te dis-je, où tout est riche, propre et luisant, comme une belle conscience, comme une magnifique batterie de cuisine, comme une splendide orfévrerie, comme une bijouterie bariolée ! Les trésors du monde y affluent, comme dans la maison d’un homme laborieux et qui a bien mérité du monde entier. Pays singulier, supérieur aux autres, comme l’Art l’est à la Nature, où celle-ci est réformée par le rêve, où elle est corrigée, embellie, refondue. Qu’ils cherchent, qu’ils cherchent encore, qu’ils reculent sans cesse les limites de leur bonheur, ces alchimistes de l’horticulture ! Qu’ils proposent des prix de soixante et de cent mille florins pour qui résoudra leurs ambitieux problèmes ! Moi, j’ai trouvé ma tulipe noire et mon dahlia bleu ! Fleur incomparable, tulipe retrouvée, allégorique dahlia, c’est là, n’est-ce pas, dans ce beau pays si calme et si rêveur, qu’il faudrait aller vivre et fleurir ? Ne serais-tu pas encadrée dans ton analogie, et ne pourrais-tu pas te mirer, pour parler comme les mystiques, dans ta propre correspondance ? Des rêves ! toujours des rêves ! et plus l’âme est ambitieuse et délicate, plus les rêves l’éloignent du possible. Chaque homme porte en lui sa dose d’opium naturel, incessamment sécrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons-nous d’heures remplies par la jouissance positive, par l’action réussie et décidée ? Vivrons-nous jamais, passerons-nous jamais dans ce tableau qu’a peint mon esprit, ce tableau qui te ressemble ? Ces trésors, ces meubles, ce luxe, cet ordre, ces parfums, ces fleurs miraculeuses, c’est toi. C’est encore toi, ces grands fleuves et ces canaux tranquilles. Ces énormes navires qu’ils charrient, tout chargés de richesses, et d’où montent les chants monotones de la manœuvre, ce sont mes pensées qui dorment ou qui roulent sur ton sein. Tu les conduis doucement vers la mer qui est l’Infini, tout en réfléchissant les profondeurs du ciel dans la limpidité de ta belle âme ; — et quand, fatigués par la houle et gorgés des produits de l’Orient, ils rentrent au port natal, ce sont encore mes pensées enrichies qui reviennent de l’infini vers toi.
Poème préféré des membres
gerarddebrennel , Lelys et SoulyneMacAdam ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
Commentaires
3 commentaires.
Grandiose !
comment découperiez vous ce poèmes en trois mouvements linéaire ?
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Charles BAUDELAIRE
Charles Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris. Il est l’un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle : en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l’esthétique classique ; il est aussi celui qui a popularisé le poème en... [Lire la suite]
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L’invitation au voyage
Charles Baudelaire
Mon enfant, ma sœur,
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Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
— Les soleils couchants
Revêtent les champs,
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Charles Baudelaire (1821-1867) exprime dans sa poésie le regard torturé qu’il pose sur la vie. Traducteur d’Edgar Poe, il s’abandonne à une poésie qu…
Charles Baudelaire, (1821-1867), « L’invitation au voyage », Les fleurs du mal , 1857.
Poésie : L'invitation au voyage (II)
Titre : l'invitation au voyage (ii), poète : charles baudelaire (1821-1867).
Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie. Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord, et qu'on pourrait appeler l'Orient de l'Occident, la Chine de l'Europe, tant la chaude et capricieuse fantaisie s'y est donné carrière, tant elle l'a patiemment et opiniâtrement illustré de ses savantes et délicates végétations. Un vrai pays de Cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l'ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d'où le désordre, la turbulence et l'imprévu sont exclus ; où le bonheur est marié au silence ; où la cuisine elle-même est poétique, grasse et excitante à la fois ; où tout vous ressemble, mon cher ange. Tu connais cette maladie fiévreuse qui s'empare de nous dans les froides misères, cette nostalgie du pays qu'on ignore, cette angoisse de la curiosité ? Il est une contrée qui te ressemble, où tout est beau, riche, tranquille et honnête, où la fantaisie a bâti et décoré une Chine occidentale, où la vie est douce à respirer, où le bonheur est marié au silence. C'est là qu'il faut aller vivre, c'est là qu'il faut aller mourir ! Oui, c'est là qu'il faut aller respirer, rêver et allonger les heures par l'infini des sensations. Un musicien a écrit l'Invitation à la valse ; quel est celui qui composera l'Invitation au voyage, qu'on puisse offrir à la femme aimée, à la sœur d'élection ? Oui, c'est dans cette atmosphère qu'il ferait bon vivre, — là-bas, où les heures plus lentes contiennent plus de pensées, où les horloges sonnent le bonheur avec une plus profonde et plus significative solennité. Sur des panneaux luisants, ou sur des cuirs dorés et d'une richesse sombre, vivent discrètement des peintures béates, calmes et profondes, comme les âmes des artistes qui les créèrent. Les soleils couchants, qui colorent si richement la salle à manger ou le salon, sont tamisés par de belles étoffes ou par ces hautes fenêtres ouvragées que le plomb divise en nombreux compartiments. Les meubles sont vastes, curieux, bizarres, armés de serrures et de secrets comme des âmes raffinées. Les miroirs, les métaux, les étoffes, l'orfèvrerie et la faïence y jouent pour les yeux une symphonie muette et mystérieuse ; et de toutes choses, de tous les coins, des fissures des tiroirs et des plis des étoffes s'échappe un parfum singulier, un revenez-y de Sumatra, qui est comme l'âme de l'appartement. Un vrai pays de Cocagne, te dis-je, où tout est riche, propre et luisant, comme une belle conscience, comme une magnifique batterie de cuisine, comme une splendide orfèvrerie, comme une bijouterie bariolée ! Les trésors du monde y affluent, comme dans la maison d'un homme laborieux et qui a bien mérité du monde entier. Pays singulier, supérieur aux autres, comme l'Art l'est à la Nature, où celle-ci est réformée par le rêve, où elle est corrigée, embellie, refondue. Qu'ils cherchent, qu'ils cherchent encore, qu'ils reculent sans cesse les limites de leur bonheur, ces alchimistes de l'horticulture ! Qu'ils proposent des prix de soixante et de cent mille florins pour qui résoudra leurs ambitieux problèmes ! Moi, j'ai trouvé ma tulipe noire et mon dahlia bleu ! Fleur incomparable, tulipe retrouvée, allégorique dahlia, c'est là, n'est-ce pas, dans ce beau pays si calme et si rêveur, qu'il faudrait aller vivre et fleurir ? Ne serais-tu pas encadrée dans ton analogie, et ne pourrais-tu pas te mirer, pour parler comme les mystiques, dans ta propre correspondance ? Des rêves ! toujours des rêves ! et plus l'âme est ambitieuse et délicate, plus les rêves l'éloignent du possible. Chaque homme porte en lui sa dose d'opium naturel, incessamment sécrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons-nous d'heures remplies par la jouissance positive, par l'action réussie et décidée ? Vivrons-nous jamais, passerons-nous jamais dans ce tableau qu'a peint mon esprit, ce tableau qui te ressemble ? Ces trésors, ces meubles, ce luxe, cet ordre, ces parfums, ces fleurs miraculeuses, c'est toi. C'est encore toi, ces grands fleuves et ces canaux tranquilles. Ces énormes navires qu'ils charrient, tout chargés de richesses, et d'où montent les chants monotones de la manœuvre, ce sont mes pensées qui dorment ou qui roulent sur ton sein. Tu les conduis doucement vers la mer qui est l'Infini, tout en réfléchissant les profondeurs du ciel dans la limpidité de ta belle âme ; — et quand, fatigués par la houle et gorgés des produits de l'Orient, ils rentrent au port natal, ce sont encore mes pensées enrichies qui reviennent de l'infini vers toi.
Éternels Éclairs
- L’Invitation au Voyage
Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l’âme en secret Sa douce langue natale. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
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Charles Baudelaire's Fleurs du mal / Flowers of Evil
L'Invitation au voyage
Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
— Charles Baudelaire
Invitation to the Voyage
My child, my sister, Think of the rapture Of living together there! Of loving at will, Of loving till death, In the land that is like you! The misty sunlight Of those cloudy skies Has for my spirit the charms, So mysterious, Of your treacherous eyes, Shining brightly through their tears.
There all is order and beauty, Luxury, peace, and pleasure.
Gleaming furniture, Polished by the years, Will ornament our bedroom; The rarest flowers Mingling their fragrance With the faint scent of amber, The ornate ceilings, The limpid mirrors, The oriental splendor, All would whisper there Secretly to the soul In its soft, native language.
See on the canals Those vessels sleeping. Their mood is adventurous; It's to satisfy Your slightest desire That they come from the ends of the earth. — The setting suns Adorn the fields, The canals, the whole city, With hyacinth and gold; The world falls asleep In a warm glow of light.
— William Aggeler, The Flowers of Evil (Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)
My daughter, my sister, Consider the vista Of living out there, you and I, To love at our leisure, Then, ending our pleasure, In climes you resemble to die. There the suns, rainy-wet, Through clouds rise and set With the selfsame enchantment to charm me That my senses receive From your eyes, that deceive, When they shine through your tears to disarm me.
There'll be nothing but beauty, wealth, pleasure, With all things in order and measure.
With old treasures furnished, By centuries burnished, To gleam in the shade of our chamber, While the rarest of flowers Vaguely mix through the hours Their own with the perfume of amber: Each sumptuous ceiling, Each mirror revealing The wealth of the East, will be hung So the part and the whole May speak to the soul In its native, indigenous tongue.
On the channels and streams See each vessel that dreams In its whimsical vagabond way, Since its for your least whim The oceans they swim From the ends of the night and the day. The sun, going down, With its glory will crown Canals, fields, and cities entire, While the whole earth is rolled In the jacinth and gold Of its warming and radiant fire.
There'll be nothing but beauty, wealth, pleasure With all things in order and measure.
— Roy Campbell, Poems of Baudelaire (New York: Pantheon Books, 1952)
An Invitation to Voyage
My child, my sister, Think of the delight Of going far off and living together! Of loving peacefully, Loving and dying In the land that bears your resemblance! The wet suns Of those disheveled skies Have for my spirit The mysterious charm Of your treacherous eyes Shining through their tears.
There, all is order and beauty, Richness, quiet and pleasure.
Highly polished furniture, Made beautiful by time, Would decorate our room; The rarest flowers Mingling their odors With the vague fragrance of amber, Rich ceilings, Deep mirrors, Eastern splendor, Everything there would speak In secret to the soul Its sweet native tongue.
Behold sleeping On the canals those ships Whose temperament is a wanderer's; It is to satisfy Your slightest desire That they come from the ends of the world. — The setting sun Clothes the fields, The canals, the entire city, With hyacinth and gold; The world goes to sleep In a warm light.
— Wallace Fowlie, Flowers of Evil (New York: Dover Publications, 1964)
Think, would it not be Sweet to live with me All alone, my child, my love? — Sleep together, share All things, in that fair Country you remind me of? Charming in the dawn There, the half-withdrawn Drenched, mysterious sun appears In the curdled skies, Treacherous as your eyes Shining from behind their tears.
There, restraint and order bless Luxury and voluptuousness.
We should have a room Never out of bloom: Tables polished by the palm Of the vanished hours Should reflect rare flowers In that amber-scented calm; Ceilings richly wrought, Mirrors deep as thought, Walls with eastern splendor hung, All should speak apart To the homesick heart In its own dear native tongue.
See, their voyage past, To their moorings fast, On the still canals asleep, These big ships; to bring You some trifling thing They have braved the furious deep. — Now the sun goes down, Tinting dyke and town, Field, canal, all things in sight, Hyacinth and gold; All that we behold Slumbers in its ruddy light.
— Edna St. Vincent Millay, Flowers of Evil (NY: Harper and Brothers, 1936)
My child mistress/mother sister/dream How acceptable all things would be Were we to live in that land where The slow and the long, short and the strong
Die in the dance of being less than one another In a perpetual summer of imageless desire. Flagellated and forgotten suns Drink in the step of my azure lost skies And move to mysterylessness our chemical miseries Within which the treadling eyes of indefiniteness Are no more than the tears of the damned. Take from my heart, a platinum measure Free of solitude's false grace And awkward adolescent pleasures. Here is the furniture That caresses the dust of the years And counts the wrinkled set into the brain On fingers that have made their own doom. Evil the eyes that look back at us in dreams, Evil the touch of the deaths that have not loved us Evil the sorrow which shelters itself from release And the evils accumulate Leaving us idle and alone Though an Eastern splendor, An Eastern hatred of the idea of loss Eddies in the river of slime That has not won us. Hidden from the waves in still canals We sit in a small boat that refuses To set forth. To satisfy need, To accommodate our need of forever, We sit in the boat And wait for a clearer sky, A more propitious moment to launch While thinking of Cortez' Miraculous slaughter of and victory over The children of the sun.
— Will Schmitz
Invitation to a Journey
My sister, my dear Consider how fair, Together to live it would be! Down yonder to fly To love, till we die, In the land which resembles thee. Those suns that rise 'Neath erratic skies, — No charm could be like unto theirs — So strange and divine, Like those eyes of thine Which glow in the midst of their tears.
There, all is order and loveliness, Luxury, calm and voluptuousness.
The tables and chairs, Polished bright by the years, Would decorate sweetly our rooms, And the rarest of flowers Would twine round our bowers And mingle their amber perfumes: The ceilings arrayed, And the mirrors inlaid, This Eastern splendour among, Would furtively steal O'er our skuls, and appeal With its tranquillous native tongue.
In the harbours, peep, At the vessels asleep (Their humour is always to roam), Yet it is but to grant Thy smallest want From the ends of the earth that they come, The sunsets beam Upon meadow and stream, And upon the city entire 'Neath a violet crest, The world sinks to rest, Illumed by a golden fire.
— Cyril Scott, Baudelaire: The Flowers of Evil (London: Elkin Mathews, 1909)
The Invitation to the Voyage
How sweet, my own, Could we live alone Over beyond the sea! To love and to die Indolently In the land that's akin to thee! Where the suns which rise In the watery skies Weave soft spells over my sight, As thy false eyes do When they flicker through Their tears with a dim, strange light.
There all is beauty and symmetry, Pleasure and calm and luxury.
Years that have gone Have polished and shone The things that would fill our room; The flowers most rare Which scent the air In the richly-ceiling'd gloom, And the mirrors profound, And the walls around With Orient splendour hung, To the soul would speak Of things she doth seek In her gentle native tongue.
The canals are deep Where the strange ships sleep Far from the land of their birth; To quench the fire Of thy least desire They have come from the ends of the earth. The sunsets drown Peaceful town And meadow, and stagnant stream In bistre and gold, And the world enfold In a warm and luminous dream.
— Jack Collings Squire, Poems and Baudelaire Flowers (London: The New Age Press, Ltd, 1909)
Two editions of Fleurs du mal were published in Baudelaire's lifetime — one in 1857 and an expanded edition in 1861. "Scraps" and censored poems were collected in Les Épaves in 1866. After Baudelaire died the following year, a "definitive" edition appeared in 1868.
- 1857 Fleurs du mal First edition with 100 poems
- 1861 Fleurs du mal Second edition missing censored poems but including new ones
- 1866 Les Épaves Twenty-three "scraps" including the poems censored from the first edition
- 1868 Fleurs du mal Comprehensive edition published after Baudelaire's death
- All Poems (Alphabetical) Every poem from each edition
- Audio Readings of Baudelaire mostly in French
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“L’Invitation au voyage”, Baudelaire – Commentaire linéaire
- Marie Dougnac
- 28 Juin 2022
À lire dans cet article :
L’Invitation au voyage de Baudelaire est l’un des poèmes les plus connus des Fleurs du mal et est un incontournable du commentaire en français. Mais pour en faire un bon commentaire, il ne faut pas oublier quelques mots-clés… Voici quelques suggestions pour vous guider dans l’analyse et en faire un commentaire absolument parfait !
“L’invitation du voyage” : avant de commencer le commentaire
Introduction.
En guise d’introduction, il est pertinent de restituer l’ extrait étudié dans son contexte , et de l’éclairer par des éléments intéressants de la biographie de l’auteur. Nous allons utiliser quelques mots-clefs essentiels, attendus par les correcteurs, pour débuter notre analyse de l’Invitation au voyage !
Les points-clefs que tu dois évoquer
- On peut dire qu’il s’agit d’un poème lyrique de la section Spleen et Idéal, qui constitue une adresse à la femme aimée et qui est caractérisé par sa musicalité . Il s’agit effectivement d’une invitation à connaître un ailleurs exotique et onirique.
- Il faut rappeler que l’ Invitation au voyage reflète plusieurs thèmes clés abordés par Baudelaire dans son recueil de poésie des Fleurs du mal . En effet, le thème de l’ailleurs, de l’évasion par les sen s et de l’évasion sentimentale sont des thèmes récurrents dans les poèmes de Baudelaire.
- Le poème accorde beaucoup d’importance à la femme aimée, c’est donc le moment idéal pour rappeler que Baudelaire a connu trois “muses” ! Trois femmes : Jeanne Duval (une femme du côté de l’animalité), Mme Sabatier (intellectuelle avec laquelle il entretenait une relation affectueuse) et Marie Daubrun (une actrice à laquelle il vouait une adoration mystique).
Fais attention à ne pas rédiger une biographie de Baudelaire en introduction ! Il faut simplement choisir les éléments qui peuvent permettre de mieux comprendre l’analyse de l’Invitation au voyage et de mieux expliquer l’extrait.
Analyse et commentaire linéaire de L’ Invitation au voyage de Baudelaire
Une adresse à la femme aimée par baudelaire.
De plus, l’impératif ” songe ” est une invitation à se projeter en esprit dans un ailleurs rêvé : il introduit l’onirisme que l’on retrouvera dans tout le poème.
Une harmonie, un lieu d’idéal
De plus, la juxtaposition de deux termes antagonistes (” aimer et mourir “, v. 5) par la conjonction de coordination ” et ” reflète l’idée d’un amour à prolonger jusqu’à la mort. Le lieu exotique permettrait l’union des contraires ( éros , l’amour, et thanatos , la mort), et l’amour y serait poussé à son paroxysme .
La femme est au coeur du poème, vecteur d’un amour libre et total.
Un lieu exotique, pictural, sensationnel
” Mystérieux ” est une diérèse (mysté – rieux) qui insiste beaucoup sur l’atmosphère particulière du lieu évoqué, et renforce l’idée d’un lieu qui échappe à toute description naturaliste et s’éprouve par les sens .
Un lien étroit entre les sensations, la femme, le lieu
Les vers ” De tes traîtres yeux / Brillants à travers leurs larmes ” établissent une comparaison entre les yeux de la femme et les ” soleils mouillés et ciels brouillés “. En effet, les yeux de la femme ouvrent au poète ce lieu idéal, et sont des points de départ du voyage et du rêve. Les sensations, la femme et le lieu sont intimement liés. L’invitation au voyage de Baudelaire est un voyage de sensations, où l’on sent, où l’on écoute et où l’on voit : c’est ce qui ressort de sa lecture et c’est ce que l’on doit voir lors du commentaire !
Un texte musical
Le triptyque ” luxe, calme et volupté ” évoque un lieu où tout est possible, et où les sensations ont une place centrale.
Une chambre intime, fantasmée
L’emploi du verbe au conditionnel ” décoreraient ” renvoie lui au lieu rêvé et aux projections et fantasmes du poète.
Un lieu qui s’ouvre sur l’extérieur : le voyage
On note dans ces deux strophes une convocation des sens , qui ont une place centrale chez Baudelaire : l’odorat (” odeur “), la vue (” miroirs “), l’ouïe (” parlerait “), le toucher (” poli par les ans “)… Ce lieu s’éprouve avant tout à travers les sensations . Pour Baudelaire, c’est par les sens qu’on accède à un degré supérieur du réel (cf. le poème Correspondances ). Cette invitation au voyage est avant tout une expérience sensorielle.
Retour à l’onirisme
L’emploi du verbe d’action ” parler ” dont le sujet est les objets est étonnant : il y a ici une correspondance entre les objets et les sens (comme dans le poème Correspondances qui théorise cette idée) : les objets renvoient le poète à une réalité supérieure et a quelque chose qui dépasse le réel (des sensations, des souvenirs…). C’est une des idées majeures du symbolisme , dont Baudelaire est un des précurseurs.
Par ailleurs, la ” langue natale ” peut faire référence à un langage non corrompu par la société dont le poète est prisonnier. S’opère un retour aux origines par la sensation et la ” communion ” avec les objets. Ce vers peut aussi renvoyer aux souvenirs du poète, à un jadis.
La musicalité du texte, de nouveau
Poursuite du voyage
Un lieu qui répond à tous les désirs des personnages
Le lieu s’élargit, le calme atteint le monde
De plus, la juxtaposition ” les champs, les canaux, la ville entière ” puis l’emploi du substantif ” le monde ” évoquent un élargissement du lieu : l’immobilisme et le repos se répandent progressivement au monde entier. Cette invitation au voyage est donc bien un déplacement progressif, un mouvement et c’est ce qu’il faut faire ressortir dans le commentaire.
La diérèse ” d’hyacinthe et d’or ” renvoie à des couleurs chaudes et à l’ atmosphère picturale du poème. Le lieu évoqué se caractérise par l’importance de la lumière (” or “, et plus haut ” soleils mouillés ” et ” ciels brouillés “).
Problématique et plan : quelques pistes pour commenter l’ Invitation au voyage
I – un ailleurs onirique qui s’éprouve par les sens dans cette invitation au voyage.
- La place centrale de la vue
- Un poème pictural et musical
- Les sensations au coeur du poème
II – Un ailleurs qui correspond aussi à la femme aimée
- La correspondance entre la femme et le paysage
- Un désir de communion et d’harmonie
III – Un ailleurs idéal
- Un amour poussé à son paroxysme
- Un ailleurs exotique (exotisme, lumière…)
- Des objets qui parlent à l’âme
En guise d’ouverture
Spleen et idéal, de matisse.
Ce tableau de Matisse, ” Spleen et Idéal “, permet de souligner l’atmosphère picturale du poème (les éléments décrits font penser à ceux d’une peinture) et reprend les valeurs de l’idéal baudelairien (à savoir un ailleurs marqué par la présence de la femme et par l’importance des sensations).
Sensation, d’Arthur Rimbaud
On peut également penser à ce poème, ” Sensation ” d’Arthur Rimbaud, dans lequel on retrouve la référence à un ailleurs idéal, la place de la femme, intimement liée au lieu rêvée, et l’importance des sensations (verbes de perception et champ lexical du corps).
En bref, l’ Invitation au voyage de Baudelaire est un poème que vous allez facilement pouvoir analyser pour en déduire un commentaire si vous maîtrisez le vocabulaire de la poésie et produisez un commentaire structuré et que vous citez toujours le texte pour appuyer ce que vous dîtes!
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L'invitation au voyage
Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l’âme en secret Sa douce langue natale. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
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"passe ton bac d'abord ", baudelaire, les fleurs du mal, invitation au voyage.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire, L’invitation au voyage , Les Fleurs du Mal , 1861
Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l’âme en secret Sa douce langue natale. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie. Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord, et qu’on pourrait appeler l’Orient de l’Occident, la Chine de l’Europe, tant la chaude et capricieuse fantaisie s’y est donné carrière, tant elle l’a patiemment et opiniâtrement illustré de ses savantes et délicates végétations. Un vrai pays de Cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l’ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d’où le désordre, la turbulence et l’imprévu sont exclus ; où le bonheur est marié au silence ; où la cuisine elle-même est poétique, grasse et excitante à la fois ; où tout vous ressemble, mon cher ange. Tu connais cette maladie fiévreuse qui s’empare de nous dans les froides misères, cette nostalgie du pays qu’on ignore, cette angoisse de la curiosité ? Il est une contrée qui te ressemble, où tout est beau, riche, tranquille et honnête, où la fantaisie a bâti et décoré une Chine occidentale, où la vie est douce à respirer, où le bonheur est marié au silence. C’est là qu’il faut aller vivre, c’est là qu’il faut aller mourir ! Oui, c’est là qu’il faut aller respirer, rêver et allonger les heures par l’infini des sensations. Un musicien a écrit l’Invitation à la valse ; quel est celui qui composera l’Invitation au voyage, qu’on puisse offrir à la femme aimée, à la sœur d’élection ? Oui, c’est dans cette atmosphère qu’il ferait bon vivre, — là-bas, où les heures plus lentes contiennent plus de pensées, où les horloges sonnent le bonheur avec une plus profonde et plus significative solennité. Sur des panneaux luisants, ou sur des cuirs dorés et d’une richesse sombre, vivent discrètement des peintures béates, calmes et profondes, comme les âmes des artistes qui les créèrent. Les soleils couchants, qui colorent si richement la salle à manger ou le salon, sont tamisés par de belles étoffes ou par ces hautes fenêtres ouvragées que le plomb divise en nombreux compartiments. Les meubles sont vastes, curieux, bizarres, armés de serrures et de secrets comme des âmes raffinées. Les miroirs, les métaux, les étoffes, l’orfèvrerie et la faïence y jouent pour les yeux une symphonie muette et mystérieuse ; et de toutes choses, de tous les coins, des fissures des tiroirs et des plis des étoffes s’échappe un parfum singulier, un revenez-y de Sumatra, qui est comme l’âme de l’appartement. Un vrai pays de Cocagne, te dis-je, où tout est riche, propre et luisant, comme une belle conscience, comme une magnifique batterie de cuisine, comme une splendide orfèvrerie, comme une bijouterie bariolée ! Les trésors du monde y affluent, comme dans la maison d’un homme laborieux et qui a bien mérité du monde entier. Pays singulier, supérieur aux autres, comme l’Art l’est à la Nature, où celle-ci est réformée par le rêve, où elle est corrigée, embellie, refondue. Qu’ils cherchent, qu’ils cherchent encore, qu’ils reculent sans cesse les limites de leur bonheur, ces alchimistes de l’horticulture ! Qu’ils proposent des prix de soixante et de cent mille florins pour qui résoudra leurs ambitieux problèmes ! Moi, j’ai trouvé ma tulipe noire et mon dahlia bleu ! Fleur incomparable, tulipe retrouvée, allégorique dahlia, c’est là, n’est-ce pas, dans ce beau pays si calme et si rêveur, qu’il faudrait aller vivre et fleurir ? Ne serais-tu pas encadrée dans ton analogie, et ne pourrais-tu pas te mirer, pour parler comme les mystiques, dans ta propre correspondance ? Des rêves ! toujours des rêves ! et plus l’âme est ambitieuse et délicate, plus les rêves l’éloignent du possible. Chaque homme porte en lui sa dose d’opium naturel, incessamment sécrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons-nous d’heures remplies par la jouissance positive, par l’action réussie et décidée ? Vivrons-nous jamais, passerons-nous jamais dans ce tableau qu’a peint mon esprit, ce tableau qui te ressemble ? Ces trésors, ces meubles, ce luxe, cet ordre, ces parfums, ces fleurs miraculeuses, c’est toi. C’est encore toi, ces grands fleuves et ces canaux tranquilles. Ces énormes navires qu’ils charrient, tout chargés de richesses, et d’où montent les chants monotones de la manœuvre, ce sont mes pensées qui dorment ou qui roulent sur ton sein. Tu les conduis doucement vers la mer qui est l’Infini, tout en réfléchissant les profondeurs du ciel dans la limpidité de ta belle âme ; — et quand, fatigués par la houle et gorgés des produits de l’Orient, ils rentrent au port natal, ce sont encore mes pensées enrichies qui reviennent de l’infini vers toi.
Problématiques possibles
Comment le poème parvient-il à définir l’idéal baudelairien ?
En quoi ce voyage imaginaire décrit-il l’idéal baudelairien ?
Notes de cours
Cartes Xmind
Analyse complète
Un tableau “piqué” sur le site http://www.didatticanda.it/mater_quinta/invitatvoyage.htm
Merci à l’auteur.
L'invitation au voyage (II) - Charles Baudelaire
19ème siècle , Charles Baudelaire , Poèmes
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Invitation au voyage (Poème)
- Versions multiples
Voix : Alain Degandt
« Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble […] Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. »
La mention « (Version 3) » à la suite du titre indique qu’il existe sur notre site un autre enregistrement de ce même texte, effectué par un donneur de voix différent. Voir aussi : Version 1 , Version 2 .
Peinture islamique – Le Mahan dans le jardin enchanté. Le “Khamse” de Nizami . Boukhara (ancienne Perse), 1648
Bahar, Violet , extrait de l’album Improvisations eutopiques (licence Cc-By-Nc-Sa).
Bahar, Come ? , extrait de l’album Lo Quale ? (licence Cc-By-Nc-Sa).
10 mai 2020 22 septembre 2022
17 Commentaires
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Parfait merci de la longue explication , cher A.D.. Cela ramène à mon souvenir livresque du Zohar, quelque part ! Bonne journée id’aime ! Toujours bien, les idées persanes… telles les Lettres…de Montesquieu – si vous pouviez en lire, ici !
Ah ! Que deviendrions-nous sans nos chères épouses ou nos compagnes… ?! On se verrait presque contraint de faire comme votre sinistre et ténébreux Dark Vador dans des jardins vénéneux !
Et dire que mon épouse avait décelé l’origine persane. Ah, l’intuition féminine ! Vive le Limousin persan !
Merci Michèle, Louis et Jean-Pierre pour l’intérêt que vous portez à ce magnifique tableau. Jean-Pierre n’est pas tombé loin : certes il ne s’agit pas de mon petit jardin, suspendu (comme ceux de Babylone, mais qu’on pourrait appeler plutôt “Le jardin de Baby alone…”) à 500 m d’altitude, entre la lisière d’une colline boisée (culminant à 700 m, sur les contreforts du Plateau de Millevaches) qui avance ses branches, ses ronces, ses orties et ses fougères vers mon ermitage et des prairies humides et grasses, où coule en contre-bas une petite rivière et où broute actuellement un bucolique petit troupeau de 18 vaches limousines et leur veau.
NON, mais ce serait plutôt LE RÊVE de MON JARDIN (tous les matins il me crie sur un ton de reproche pathétique qui me met les larmes aux yeux mais qui ne parvient pas pour autant à me fournir ni en bonne volonté, ni en huile de coude : “- Mais quand, quand auras-tu la gentillesse de t’occuper de moi, ingrat ?”). NON, vous dis-je, en fait il s’agit d’une miniature persane, intitulée “Mahan dans le jardin enchanté” (Boukhara – Ouzbékistan – 1648 – Auteur anonyme – Source inconnue), enluminure du Khamseh du poète Nizami, et conservée à Saint-Petersbourg, à la Bibliothèque nationale russe. Elle aurait donc été réalisée sous la dynastie des Séférides (1501-1736). Là je fais mon gros malin, mais il vous suffira, comme moi, de vous rendre sur le merveilleux et très riche, très documenté article de Wikipédia consacré à la Miniature Persane, pour apprendre plein, plein de choses sur le sujet et pour régaler vos yeux ! Bien amicalement à vous trois et très bonne journée, ALAIN D.
Drôle de Klimt, jean-pierre Baillot, no no, i don’t think so ! Point assez Viennois, ça !
Une invitation au voyage qui a, vue de près, des airs de séquestration de nonne par Dark Vador. Il va falloir s’expliquer, Alain !
Lu par Alain Degandt Voir plus
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Le Cap au diable
L’Invitation au voyage
- L’Invitation au voyage , de Charles Baudelaire , dans Les Fleurs du mal
- L’Invitation au voyage , de Charles Baudelaire , dans Le Spleen de Paris
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Invitation au voyage
Linda Lorin nous emmène à la découverte de notre patrimoine artistique, culturel et naturel.
Le Limousin, terre sensuelle de Simone de Beauvoir C’est au cœur du Limousin, dans le jardin de son grand-père, que Simone de Beauvoir s’éveille à la sensualité. Neuf ans après la publication en 1949 du Deuxième sexe , qui fait d’elle une icône féministe mondialement célèbre, Simone de Beauvoir raconte ses années de formation et son enfance dans un milieu bourgeois conventionnel à mille lieues de la femme libre qu’elle est devenue. En Algarve, des pêcheurs à la conquête de l’océan À la pointe sud-ouest du Portugal et de l’Europe, l’Algarve se fait presque effrayante. Les hommes y ont appris à dompter les falaises vertigineuses et les abîmes bouillonnants. Les pêcheurs de l’Algarve sont les héritiers de marins qui ont affronté les courants, au péril de leur vie. Avant les Espagnols, les Hollandais ou les Français, les Portugais sont partis dès le XVe siècle à la conquête du monde. Le thé au lait et aux raviolis de Ichinkhorloo Près d’Hondlon, dans le nord de la Mongolie-Intérieure, Ichinkhorloo prépare un Banshtai Tsai, des ravioles cuites dans du thé au lait, avec du riz et de la viande séchée. Un plat que les nomades mongols mangent par temps de grand froid depuis des générations. Elle fait revenir du riz dans du beurre et de la farine, avant d’ajouter du thé noir, du lait frais, puis les ravioles, farcies à la viande de mouton. En dix minutes, les ravioles sont prêtes. Aux Marquises, le voyage ancré dans la peau À Nuku Hiva, l’île principale des Marquises, un bruit léger fait vibrer les tympans : celui du patutiki, l’art ancestral du tatouage. Autrefois, il était pratiqué à l’aide de dents de requins ou d’os taillés. Si le tatouage occidental sert à se démarquer, le tatouage traditionnel polynésien permettait au contraire de se conformer aux normes de la communauté. Une pratique qui permit à un Français de connaître un destin hors du commun…
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L'Invitation au Voyage. Charles Baudelaire. Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur. D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir. Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés.
Découvrez le poème lyrique de Baudelaire adressé à sa femme aimée, Marie Daubrun, qui l'invite à voyager dans un pays idéal. Lisez l'analyse sémantique, la forme poétique et le thème du texte.
L'Invitation au voyage est extrait de Spleen et Idéal, première partie du recueil Les Fleurs du mal, de Charles Baudelaire. Poème inspiré par Marie Daubrun : l'amour est ici spirituel et non sensuel. Il ne s'agit pas d'un voyage mais d'une promesse de voyage épanouissant le rêve.
Découvrez comment Baudelaire invite sa femme aimée à un voyage à la fois réel et imaginaire, à la fois poétique et idéal. Lisez l'analyse du poème, ses thèmes, ses figures et ses questions possibles.
L'Invitation au voyage est le titre de deux poèmes de Charles Baudelaire. L'un, en vers, figure dans le recueil Les Fleurs du mal , numéro LIII (53) de la première section intitulée "Spleen et Idéal" ; l'autre est en prose, publié en 1869 dans le recueil Le Spleen de Paris (numéro XVIII).
Publié le 26/05/2018. 0 commentaire. Adrian Dambrine. Fondateur du site laculturegenerale.com. L'invitation au voyage | Poème de Charles Baudelaire. Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur. D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir. Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés. De ces ciels brouillés.
Baudelaire, Le Spleen de Paris, "Invitation au Voyage", 1869. C'est le pays où il aurait rêvé d'aller avec son amante. Marie Daubrun, la femme aux yeux verts du poème "Le Poison" est une actrice que Baudelaire rencontre vers 1847, et qui est certainement la destinataire de l'invitation.
L'Invitation au voyage. Charles BAUDELAIRE. Recueil : "Le Spleen de Paris" Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie.
L'invitation au voyage. Charles Baudelaire. Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur. D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir. Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés. De ces ciels brouillés. Pour mon esprit ont les charmes. Si mystérieux. De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
Poésie française.fr. Poésie : L'invitation au voyage (II) Titre : L'invitation au voyage (II) Poète : Charles Baudelaire (1821-1867) Recueil : Le Spleen de Paris (1869). Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie.
L'Invitation au Voyage. Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur. D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir. Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés. De ces ciels brouillés. Pour mon esprit ont les charmes. Si mystérieux. De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
L'invitation au voyage. par Charles Baudelaire 0 Votes. Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur. D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir. Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés. De ces ciels brouillés. Pour mon esprit ont les charmes. Si mystérieux. De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
L'Invitation au voyage est un poème célèbre de Charles Baudelaire. Il a trois strophes séparées par un refrain et se trouve dans la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal. Le poète invite sa muse Marie Daubrun à un voyage imaginaire et décrit un pays idéal où ils pourraient vivre.
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L'Invitation au voyage de Baudelaire est l'un des poèmes les plus connus des Fleurs du mal et est un incontournable du commentaire en français. Mais pour en faire un bon commentaire, il ne faut pas oublier quelques mots-clés… Voici quelques suggestions pour vous guider dans l'analyse et en faire un commentaire absolument parfait !
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D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir. Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés. De ces ciels brouillés. Pour mon esprit ont les charmes. Si mystérieux. De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans,
Un Hémisphère dans une chevelure. Le Joujou du pauvre . XVIII. L'INVITATION AU VOYAGE. Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie.
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L'invitation au voyage (II) - Charles Baudelaire. 19ème siècle, Charles Baudelaire, Poèmes. Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie.
D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir. Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés. De ces ciels brouillés. Pour mon esprit ont les charmes. Si mystérieux. De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans,
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L'Invitation au voyage. Cette page répertorie les différents œuvres ou auteurs partageant un même nom. L'Invitation au voyage, de Charles Baudelaire, dans Les Fleurs du mal. L'Invitation au voyage, de Charles Baudelaire, dans Le Spleen de Paris.
Invitation au voyage (titre de l'émission en allemand : Stadt Land Kunst) ... Le principe de l'émission repose sur le dépaysement culturel - en référence au célèbre poème L'Invitation au voyage de Charles Baudelaire paru dans Les Fleurs du mal (1857) -, plus ou moins hors des grands lieux touristiques, afin de faire découvrir des facettes peu connues de diverses destinations [1 ...
<< L'invitation au voyage >>,Charles Baudelaire 5-a-Quelles sortes de vers sont employées dans les trois strophes? b-Comment qualifierez-vous le rythme de ce poème? c-Quelle impression est créée par la répétition du refrain? d-Relevez dans le poème d'autres éléments qui contribuent à l'harmonie: désoler si je n'est pas le poème mes vous pouvez le chercher sur internet normalement.
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